Smirnoff R. de Domino

« La colère est une haine ouverte et passagère ; La haine, une colère retenue et suivie »
(Charles Pinot Duclos)

« It's not fair (Ce n'est pas juste)
And I think you're really mean ! (Et je pense que tu es vraiment mauvais !)
I think you're really mean !
I think you're really mean !
[…]
Oh, you're supposed to care (Oh tu étais censé gérer)
But all you do is take (Mais tout ce que tu as fait c'est prendre)
Yeah all you do is take… »
(Lily Allen, Not Fair)


Richard

29 ans

Il arrivait à Céladopole, fringant et nouveau, bien qu'il ait déjà 13 ans de carrière derrière lui. Il avait juste besoin de changer d'air. Richard Lewis n'avait pas beaucoup de décisions subites mais celle-là en était une.

Il arriva et se présenta au bureau du doyen Bonelly.

-Ah oui c'est vous le freluquet étrange venu de Johto.
-Exact.
-Vous êtes comme indiqué sur votre lettre de recommandation… « Monsieur Lewis ne brille pas par l'apparence mais fait preuve de qualités d'analyse et de perception fort intéressantes. » Eh bien. Madame Whitman ne vous a pas raté.
-Si j'avais été une paire de bas résille, elle aurait écrit une revue en quinze numéros…

Nigel ricana. Richard eut un sourire gêné. (Il déteste faire rire les gens)

-Bon. Quoi qu'il en soit je me vois mal vous refuser un petit poste ici. Vous êtes ?
-Professeur de combat direct.
-Personne n'est parfait.
-Et personne n'y aspire !

Nigel sourit.

-Voilà votre contrat, allez le faire tamponner par Monsieur le proviseur. C'est un homme charmant mais prenez garde à ne pas le mettre en colère.
-Ce doit être un sacré loustic…
-Une teigne…
-Dites-moi, vous êtes plus jeune que moi ou je me trompe ?
-J'ai 25 ans !
-Oh… Moi 29... Etonnant que vous soyez si jeune…
-Ca n'est pas la seule chose étonnante à mon sujet…

Richard fixa Nigel qui regarda Richard et se ravisa.

-Pardon, je veux dire, à côté de cela, être citoyen d'honneur du Tibet ça a quand même plus d'envergure.
-Oh… Oui… Certes. J'y vais…
-Vous n'êtes pas quelqu'un de facile, vous…
-Non, vous m'avez bien cerné…

Richard alla dans le bureau du proviseur Burton qui était au téléphone.

-Ahem… Bonjour…
-Pardon ?! Non, je refuse que vous fassiez ça ! Pour qui vous vous prenez ?!! Je me FOUS que ce soit le dernier survivant de je ne sais quelle école, je n'obéirais pas à un gosse !! Sinon je quitte le groupe !!

Richard regarda le proviseur Burton. « Il est dans un groupe de rock ?! »

-Euh…
-J'ai du travail alors allez vous faire foutre !! CLAC ! Bonjour monsieur !
-… Oui… Euh, le doyen m'a dit de vous faire signer ceci…
-… Votre contrat, oui, d'accord…

Harold Burton tamponna le document.

-Je nous souhaite une bonne collaboration, monsieur Lewis !
-Moi de même, monsieur Burton… Bonne chance pour votre groupe de rock.
-Pardon ?!
-… Rien, une vilaine méprise !

***

-Coatox, Coup Croix !!!

Le batracien retint la masse d'Ossatueur qui ressemblait à un pilier de temple grec. Richard était aussi épuisé que ses Pokémon.

« Je repasse à une protection spéciale… »
-Morphéo, Danse Pluie ! Coatox, par ici.

Coatox profita de la pluie pour récupérer avec sa Peau Sèche. Morphéo balança des Ball'Météo sur l'adversaire qui les défonçait à coups de batte.

-Gnnn… Reflet !!

Morphéo se divisa en mille petites créatures. Ossatueur réduisit son os à la mesure d'une faux et sauta dans les rangs en cassant du slime nuageux. Richard soupira alors que derrière lui le vrai Morphéo préparait une attaque.

-Vibraqua !!

Morphéo s'éleva au dessus de son maître et balança une sphère bleutée qui toucha Ossatueur. Le Pokémon fut repoussé par l'explosion. Harold soupira.

-Vous prenez le dessus, peu à peu…
-N'est-ce pas…
-Il est temps que j'arrête de jouer avec vous et que je vous dévoile la seconde transformation en os de Cubbert…
-Pardon ?

Le crâne d'Ossatueur se mit à se modifier, lui créant une armure sur le corps et des cornes sur la tête.

-Oh non… Oh non pas ça !

***

-C'est incroyable, ça, quand même !
-On n'a pas idée, dans une académie, d'avoir de pareils évènements !
-Ca doit faire des années qu'un établissement scolaire n'a pas subi un tel désastre !
-Il parait que le couloir administratif est ravagé !
-La ferme !!

Les professeurs regardèrent Rachel qui tenait un bloc notes.

-Vos noms ?
-Vous faites quoi, là ?
-En l'absence de Mr Finsbury je suis la suppléante de la coopérative des professeurs, en l'absence du doyen également, je prends en charge le recensement d'urgence des professeurs !
-Qui vous a donné ce droit ?
-Obéissez-lui !

Les professeurs regardèrent Claire.

-Inutile de faire plus de grabuge qu'il y en a déjà ! Grommela la petite rousse, remontée par son impuissance quant à la situation.
-… Fisher.
-Martelli.
-Falkner-Vault.
-Ok… Vous n'avez pas vu Roland Smirnoff par hasard ? Jeremy ?
-Non, pas du tout. C'est que nous nous évitons plus qu'autre chose.
-Pratique… Bon j'ai tout le monde qui devait être là sauf Roland et… Bonelly ??

Malcolm s'étonna.

-Il était là ? Quelqu'un l'a vu ?!
-Il était forcément là, il avait cours ce matin !
-Il doit être sourdingue… Il n'a pas entendu les secousses.
-Ou alors il s'est enfui comme un lâche !

***

Non, Nigel ne s'était pas enfui.

Il faisait effectivement partie de cette organisation des Neuf. Mais il était aussi un ami de Richard Lewis. Mais il ne pouvait pas intervenir. « Numéro 2 espionne peut-être… Ou même cette fouine de Numéro 8... »

Alors il tentait une action discrète en appelant la personne la plus forte qu'il connaissait dans les parages.

Mais il n'était pas disponible.

***

En effet mesdames et messieurs alors que l'académie est à feu et à sang, que le monde est sur le point de connaître les plus grands changements qui puissent advenir, que Richard va probablement se faire tuer et que Roland est introuvable, Charlie Winchester prend…

Un bain.

Il se frottait consciencieusement. Léopold entra dans la salle de bains.

-Toujours aussi sexy.
-Te fous pas de moi…
-Si y'a bien un truc sur lequel je me foutrais pas de toi...
-Tu veux quoi ?
-Que tu te bouges ! Que tu ailles démissionner de ce boulot à la con et que tu deviennes un putain de champion d'arène !
-C'est facile pour toi de dire ça, tu ignores complètement ce que je ressens.
-Ta mère te manque…
-Mais c'est même pas ça !
-C'est quoi alors ? Tu fais une dépression ? Tu as peur ?
-… J'suis rien qu'un gros lâche…
-Ca se voit, t'arrives même pas à répondre au téléphone. On sait même pas qui essaie de t'appeler.
-J'en sais rien…
-Charlie, fais quelque chose…
-… Tu es devenu très fort, Léopold.

Le blond s'étonna.

-… J'ai tendance à penser que tu es plus fort que moi encore maintenant.
-Ca c'est pas vrai, y'a pas plus fort que toi. Je parle en connaissance de cause.
-T'es toujours là à me porter sur tes épaules, sans toi je suis rien !
-Charlie…
-Si seulement j'avais un dixième de ta force de caractère… Tu as pu surmonter la connerie de ta sœur, les remontrances de Roland, tu t'es réconcilié avec tes parents, tu fais de nos vacances de véritables escapades, tu rends chaque jour de ma vie si merveilleux !
-… Si j'étais pas habillé, je te sauterais dessus, dans ce bain… C'est… adorable ce que tu me dis, ça me touche beaucoup et ça m'aide…

Charlie s'étonna. Léopold soupira.

-Parce que je te porte sur mes épaules, mais c'est dur de voir… l'homme qu'on aime incapable de gérer sa vie tout seul. J'ai tellement peur pour toi, Charlie…

Le brun regarda le blond qui sortit de la salle de bains, les larmes aux yeux.

Charlie n'avait jamais été aussi mal de toute sa vie. Enfin presque.

***

Charlie, 17 ans.

-Salut…

Matthieu Clancy regarda son ancien camarade de classe et ex-petit ami Charlie Winchester.

-Oh… Winchester fait fi de la loi des « on n'est plus dans le même établissement » pour venir me voir !
-Bah Dawn m'a dit que tu étais à quelques quartiers de chez elle…
-Oui, on se voit même pour aller diner dans un resto chinois de temps en temps, on papote… de toi parfois.
-Ah…
-Hm. Tu entres ? C'est un modeste appartement et j'y vis seul mais c'est propre et j'ai du café !
-Hm ! Toujours aussi drôle.
-Il parait que c'est un bon substitut à la dépression nerveuse.

***

-Donc voilà mes parents dont divorcé et mon crétin de père est parti en Europe refaire sa vie.

Charlie se sentait super mal pour Matt.

-Ah non, tu vas pas ENCORE pleurer pour ça, je vis seul maintenant, je suis content !
-Dire que j'aurais pu être ton petit ami, on se serait peut-être mis ensemble…
-Si tu veux y'a des dizaines d'autres gens seuls dans mon immeuble si tu veux voir d'autres gens seuls et malheureux et devenir leur petit ami aussi !
-Tu es malheureux ?!
-Nooooon ! Je voulais dire avec des histoires de merde ! Ca va, Charlie. Je vais faire ma maîtrise de Droit et je deviendrais un avocat respecté. Comme ton papa mais en mieux !

Charlie plissa les yeux.

-Tu m'as jamais parlé du métier de ta mère…
-Femme au foyer ! Soupira Charlie.

Matt éclata de rire.

-D'accord, d'accord… ricana Matt.
-Euh… écoute, je vais y aller.
-D'accord.
-… Le prends pas mal…
-J'le prends pas mal… C'est toi qui me fait rire avec tes manières, tes embarras continuels…
-Ca va hein…
-C'est marrant quand même que tu sois le dominant dans ton couple.
-Ok, ça va beaucoup trop loin...
-T'as raison. Moi j'vais prendre une douche.

Matt se dirigea vers sa salle de bains. Charlie resta là comme un abruti.
…Et se dirigea vers la salle de bain comme un glandu. Matt était en train de se déshabiller.

-Euh… quand on est poli on prend congé des gens… geignit Charlie en gardant les yeux en l'air.
-Bah pars, la porte est ouverte ! Y'a un déodorant à l'entrée si l'appart sent trop pour toi !
-… C'est pas ce que je voulais dire !!
-Pourquoi t'es encore là, Winchester ? A me narguer ? Je sais que Finsbury t'a eu à ma place, pas la peine de venir agiter ta petite bite devant moi pour me tenter, avec ton torse sexy et tes putain de jambes interminables et ton cul, bon sang ton cul…

Charlie embrassa le jeune homme à moitié nu devant lui. Il se déshabilla rapidement et ils entrèrent sous la douche.

***

Charlie se tint la tête et regarda Matt qui dormait à ses côtés.

« Quelle après-midi mes aïeux… Oulala… »

Charlie se leva, abasourdi par ce qu'il avait fait. Il grimaça, une douleur le prenant au bas des fesses.

« Bon sang il m'a pas raté… C'était GENIAAAAL !!!! Non, ta gueule la petite voix intérieure ! »
-Tu t'en vas ?

Charlie se tourna vers l'adorable Matt derrière lui.

-… Oui…
-Tu es un amant merveilleux. Tu as donc d'autres talents que le combat !
-… M… Matt j'ai un peu honte de ce que je viens de faire.
-Pourquoi ? Tu t'es juste amusé, et c'est comme ça que je le prendrais. Et toi aussi.
-Hm… Mais tu… comprendras que je peux pas te revoir…
-Ouais. C'est le désavantage.
-En tout cas… C'était…
-Oui ?
-… Super !
-Mieux qu'avec Léo ?
-… Je peux pas comparer comme ça !
-Mieux qu'avec Léo ?
-… Différent d'avec Léo.
-Cool. Allez file, bon coup !
-… Ok.
-Tu sais qu'après votre première fois, Léopold a dit que tu n'étais pas un si bon coup que ça…

Charlie plissa les yeux. Il se tourna vers Matt.

-Eh bah… Peut-être que lui ne disait pas ça pour me faire mousser auprès des gens. Il sait ce que je vaux et… C'est cette sincérité entre nous qui fait que… je le préfèrerais toujours à toi.

Charlie sortit de l'appartement. Matt plissa les yeux.

-Wow… Va falloir que tu rachètes de la téquila, Matthieu… Une nouvelle déception à cuver !

***

-Je suis rentré…
-Eh bah… Tu en passes, du temps, chez Dawn… marmonna Léopold.

Charlie grimaça et posa sa veste sur le porte-manteau, un sentiment de culpabilité énorme sur les épaules.

***

Charlie regardait le carrelage de la salle de bains. Il sortit de l'eau et s'essuya.

« Tout ça parce que je suis un gros lâche qui n'arrive pas à assumer ses fautes… Un abruti de lâche incapable d'affronter ses contradictions… Incapable de relever le moindre défi… »

Le téléphone sonna. La musique de « How deep is your love » retentit une nouvelle fois. Charlie regarda son iPhone vibrer et afficher un numéro. Il geignit.

« Allez Charlie… Même si t'es à poil et que c'est profondément ridicule… »

-ALLO ?
« … Bon sang ça fait des heures que j'essaie de vous joindre ! Winchester bon sang !! »
-… Monsieur Bonelly ?!
« Je n'aurais pas la stupidité de vous demander si je vous dérange ! »

Charlie se regarda, nu comme un ver.

-Vous… Ne me dérangez pas !
« Venez immédiatement à l'académie ! »
-Non, monsieur Bonelly, je… Je pourrais pas…
« Le proviseur va tuer Mr Lewis si vous ne faites rien !! Je suis incapable d'agir pour des raisons qui ne regardent que moi ! Venez immédiatement et sauvez notre doyen des professeurs ! »
-Vous ne pouvez pas demander à Rachel, elle est tout aussi…
« BOUGEZ VOTRE MAGISTRAL FESSIER TOUT DE SUITE OU JE VIENS M'EN CHARGER ! WINCHESTER GRANDS DIEUX QUAND ON A UNE ENERGIE COMME LA VOTRE ON NE SE PERMET PAS DE REFUSER UN COMBAT QUI ENGAGE LA VIE DE QUELQU'UN D'AUTRE, QUI QUE CE FUT !!! »

Charlie resta figé un moment. Il raccrocha le téléphone.

***

Charlie s'habilla promptement et sortit de la salle de bains. Léopold était en train de pleurer sur le canapé.

-C'est bon, arrête de pleurer comme ça !
-… ???
-J'vais faire un tour, je reviens.
-O… Où ça ???
-Quelque part. Ca va chier, probablement.
-…
-Ne m'attends pas pour diner. Mais arrête de chialer !
-… Wow…

Charlie sortit de l'appartement d'un pas assuré. Léopold s'étonna.

« C'qu'il est sexy ! »

Il entendit Charlie saluer quelqu'un. Léopold s'étonna. David arriva devant la porte et frappa trois coups.

-On peut discuter ?!

Le visage de Léopold se décomposa.

***

Colin continuait à bosser avec ses Pokémon. Il regarda Electrode, Grodrive, Oniglali et Noadkoko, soupirant.

-En fait ça me saoule de vous avoir ici, z'avez pas de bras, y'en a aucun qui peut porter quoi que ce soit pour m'aider… J'aurais dû faire magicien ! (Allez savoir pourquoi, j'ai écrit au départ « Magichien », ndla)
-Colin !

Il regarda en bas de l'échafaudage.

-Aude ! Ca va ?!
-Oui…
-Je transpire comme un dingue et je suis couvert de poussière !
-Ce sera toujours plus sexy que mon patron en chemise avec des auréoles sous les bras ! Je peux monter ?
-Nan, dangereux.
-Oh… C'était juste pour t'inviter à manger un bout ce soir…
-J'ai pas de quoi payer le resto.
-…chez moi.
-Oh…
-Mais… merci pour la révélation qui met à l'aise tout de suite !
-… Nan, enfin… J'aurais eu la flemme de t'emmener quelque part quoi !
-Mauvais en mensonge, je crois que c'est une constante familiale…
-Aude, j'suis désolé…
-On dit demain soir à 19 heures ?
-Ok… Je ramène un truc ?
-Non, rappelle-toi, tu es pauvre !
-Ah oui c'est vrai… ironisa Colin.

Elle partit. Colin se remit au travail.

« Mais quel con je fais moi c'est pas possible ! »

Un sourire d'abruti s'afficha sur son visage.

« Quelle fille quand même ! »

***

Léopold apporta le chocolat chaud de David.

-Merci…
-… Tu m'expliques pourquoi tu es venu ?
-Bah… C'est à propos de Kyle. On s'est embrassés lui et moi.
-Et en quoi… ça me regarde ?
-… Bah je sais pas si je dois me… remettre avec lui… ou…
-Ou quoi ? Tu as une autre alternative en tête ?
-Pourquoi tu es si agressif ?!
-Pourquoi tu viens me voir ?
-Tu m'as dit que je pouvais venir te voir au cas où…
-David, ta présence ici… m'embarrasse légèrement.
-… A cause de…
-Oui. C… C'était une regrettable erreur… Je… suis en couple. J'essaie de me tenir, et… j'ai honte d'avoir cédé à mes pulsions.
-Moi aussi… j'ai un peu honte, envers Charlie surtout.

Léopold regarda David et lui caressa les cheveux en souriant.

-C'est bien que tu ressentes ça… Ca montre que tu es un bon petit gars.

David sourit. Léopold grimaça.

-Toi aussi, tu la sens… cette affection bizarre entre nous deux ?
-… Oui…
-Comme si on sortait ensemble mais sans sortir ensemble, quoi ! On s'est amusés tous les deux et…
-Voilà… Et finalement ça n'avait pas valeur à…
-A nous engager ! Compléta Léopold.
-Oui voilà…
-David… être dans une relation où on est… comme uni avec la personne, il n'y a rien de meilleur… Quand ça devient un enfer de sermonner la personne en face de toi, là tu sais à quel point l'autre est part de toi.
-… C'est ce que j'ai ressenti quand Kyle m'a trompé… Comme si je m'arrachais un bras !
-… Comparaison gore mais véridique !
-T'as jamais eu peur que Charlie te trompe ?
-Si… Parce que… c'est la seule personne en ce monde sur laquelle je puisse compter tous les jours. Si Charlie trahit ma confiance… je n'ai plus rien !

David hocha la tête.

-Mais… je sais pas si Kyle a compris que ça me perturbait qu'il m'ait trompé…
-A toi de le vérifier.
-Comment ?
-Eh bien un jour, tu seras dans une situation où tu seras perdu. Si ton seul point de repère à ce moment là c'est lui, tu comprendras. C'est comme ça que j'ai compris que j'aimais Charlie.

David hocha la tête.

-Merci Léopold !
-De rien, petit père. Je te ramène chez toi ?
-… Si tu veux…

Léopold regarda David, gêné. Il le serra dans ses bras quand celui-ci se leva.

-Je suis content que ça aille mieux entre nous.
-… L… Léo…
-Pardon ! Désolé…
-Non, c'est juste… pense à Charlie quoi !
-Ouais… Ouais.

Ils se regardèrent et s'embrassèrent chastement.

-Ce sera notre petit secret !

Ils ricanèrent et sortirent, Léopold prenant les clés de la voiture.

***

-La tuile ! Soupira Lily.
-Tu as séché les cours pour lui, il va te le rappeler jusqu'à la fin des temps ! Marmonna Kate.
-Mais tu étais où toi ?
-… Nulle part !
-Kate…
-Avec Bianca, on a passé l'après-midi à…
-LALALALALA je veux pas savoir !
-Pourtant c'était bien !
-… Où est David au fait ?
-Comment ça, « au fait » ?!
-Oh mais j'ai dit ça comme ça !
-Lapsus révélateur…
-Je déteste qu'on me dise ça !
-Moi aussi en fait…

Elles arrivèrent à l'académie. Tous les profs étaient devant. Lily écarquilla les yeux.

-OH MON DIEU !!! OH MON DIEU !!! ROLAND ?! ROLAND ???
-Lily ! S'étonna Malcolm.
-Euh… ?
-La sœur de Roland, tu l'as vue à la soirée avec les Smirnoff ! Rappela Malcolm.
-Ah oui… bredouilla Claire. « J'ai pas de mémoire, moi ! »
-Malcolm, où est mon frère ?
-Introuvable !
-Qu'est-ce qui se passe ???
-Le doyen et le proviseur se battent !

Kate écarquilla les yeux.

-Et vous êtes tous dehors ?!
-Quelqu'un a sonné l'alarme, les élèves sont rentrés chez eux et on entend des explosions…
-Des explosions ?! S'étonnèrent Lily et Kate.
-Oui !
-LAISSEZ PASSER !

Charlie arriva à l'étonnement général.

-Charlie ?! S'étonna Rachel.
-Oh mon Dieu… Revenu d'entre les morts ! marmonna Malcolm en se faisant frapper par sa sœur.
-Contente de te revoir, Charlie ! Sourit Claire.
-Charlie, qu'est-ce que tu…

Il franchit le cordon de sécurité.

-EH !
-Mais où il va ?!
-Monsieur Winchester revenez !!

Lily, Kate, Malcolm, Rachel et Claire regardèrent Charlie s'enfoncer dans l'académie. Nigel arriva aux côtés de Malcolm.

-Quel brave garçon !
-VOUS ???
-Quoi, moi ? J'ai toujours été ici !

Rachel secoua la tête.

-J'ai recensé tous le monde ! Vous n'étiez pas là !
-Beignets de crevette ? Sourit Nigel en tendant un paquet.
-Oh oui !! Sourit Lily.
-Merci ! S'enquit Kate.
-Cool, j'adore les faire grésiller sur ma langue ! Ricana Claire.
-… Vous mentez, Monsieur Bonelly.
-Oh, ça va, il n'y a pas mort d'homme ! Enfin pas encore…

Tout le monde regarda obséquieusement l'académie.

***

Richard Lewis peinait à esquiver les attaques de Harold. Ossatueur avait transformé son os en lance, et il imposait son rythme. Les attaques de Morphéo et de Coatox ne faisaient plus rien au Pokémon enrobé dans son armure d'os.

-Blizzard !!

Transformé en Morphéo Glace par un petit nuage de grêle, Morphéo balança un vent frigorifié à Ossatueur qui se le prit sans ménagement.

-Gnnnn… Balle Météo !

Une sphère de glace se forma et frappa Ossatueur qui regarda Morphéo en ricanant.

-Je vois que vous restez combattif. Malheureusement c'est inutile. Moi je suis résistant et superpuissant. Vous voulez voir ?!

L'os d'Ossatueur se mua en une petite mais compacte massue.

-Oh non… Oh non…

Par réflexe, Richard rappela ses Pokémon. Ossatueur abattit la massue droit sur le sol face à Richard qui se retrouva projeté au bout de ce qui restait du couloir. Harold alla voir le petit corps qui ressemblait à un sac à patates.

-Vous n'êtes pas mort ?!
-…

Ossatueur abattit son os normal sur les jambes de Richard.

-AOURGH !!!! Aaaaaaaaah !!!
-Ca fait mal, hein ? Vous comprenez maintenant ce qu'a ressenti Cubbert quand il a dû s'extraire son os lui-même hors de son corps…

Ossatueur tapa encore un coup. Richard se tordit de douleur.

-Ouiiii… J'aime vous voir souffrir comme ça !! Ouiiiii !!!

Le mur de glace construit par Nigel et qui isolait Harold et Richard du reste de l'académie se brisa et vola en éclats. Charlie entra aux côtés de Cizayox et de Mackogneur.

(BO de Inglorious Basterds - Rabbia e Tarantella d'Ennio Morricone)

-Tiens, un de nos professeurs… Je vois que Numéro 9 a mal fait son travail.

Ossatueur donna un dernier coup dans les côtes de Richard.

-Ourf !!!

Charlie regarda Harold qui s'avança vers le jeune homme.

-Si lui n'a rien pu faire, vous ne pourrez pas faire mieux.
« Il a raison… »
-Vous n'êtes pas plus fort que Richard Lewis…
« C'est vrai… »
-Si vous m'attaquez je n'hésiterais pas à vous crever.

Charlie regarda Harold Burton. L'instant de doute s'effaça quand il revit Richard à terre.

-Faites donc…

Harold regarda Charlie, surpris.

-Un problème ? Cette situation ne vous concerne en rien !
-… Si. Richard était l'élève de la femme que Léopold considère comme sa mère, et les autres professeurs dont Roland sont, malgré ce qu'ils peuvent dire, très attachés à monsieur le doyen.
-Cet homme ? Peuh ! Qui peut aimer une telle chose ?
-Je vous renvoie la réflexion, elle est d'autant plus pertinente dans votre sens.

Harold sembla courroucé.

-Par ailleurs… Après avoir achevé Richard, nul doute que vous seriez sorti, que mes amis vous auraient assaillis et que vous vous en seriez pris à eux.
-… Vous êtes dans un rôle trop grand pour vous. Comme un bébé qui voudrait mettre le t-shirt de sa maman…

Charlie fronça les sourcils.

-Bref. Ecartez-vous, je n'ai aucun intérêt à vous démolir.
-Et moi je vais vous démolir.
-Vraiment ?! Je vois que vos Pokémon ont des notions, mais cela va-t-il suffire ?
-Ne me sous-estimez pas.
-J'en ai entendu de belles sur vous, Charles Lindbergh Jr Winchester. Vous êtes ici par défaut à ce que j'ai compris, être professeur ne vous intéresse pas du tout. C'est juste pour pouvoir renifler les fesses de votre petite copine, Mr Finsbury…
-Ne me mettez pas en colère !!
-Et vous n'êtes pas allé en cours depuis un mois parce que votre maman est…

Heledelle et Cizayox foncèrent vers Harold qui s'étonna de leur vitesse.

-PLAIE CROIX ET RAPACE !!!

L'os de Cubbert devint une informe et longue masse. Le stress du Pokémon était visible dans la confection de son arme, inachevée et irrégulière. Il balaya la pièce d'un grand coup de masse. Mackogneur fonça et retint l'os à bout de ses quatre bras.

-ParDON ???? S'offusqua Burton.

Heledelle chargea Ossatueur entouré de flammes bleues. Le Pokémon Sol en lâcha son arme. L'oiseau laissa ensuite Ossatueur et vint se loger près de Richard qui regarda la créature, surpris. Cizayox prit le relais et frappa Ossatueur avec la Plaie Croix. Harold grommela. Mackogneur brisa l'os à coups de Casse Brique.

« Glom !! »

Charlie était glacial en face. Une vraie porte de prison. Harold le regarda.

-Euh… Vous… Pensez m'avoir vaincu ?!
-Pas encore, non. Je ne vous aurais vaincu que lorsque vous serez en prison.

Harold ricana.

-Et pour quel motif ?!
-Vous venez d'agresser un doyen et de démolir un pan de bâtiment et vous voulez un motif ? C'est fort quand même…
-Peuh ! Un gringalet vient me faire la leçon maintenant ?

Mackogneur frappa d'un Dynamopoing dans le sol. Harold s'éloigna, effrayé.

-Dheu…
-OUI, je vais vous faire la leçon.
-… Les autres vont venir me venger !
-Et alors ? On en a vus d'autres. A côté d'Esteban Gallhager vous ne valez rien.

Harold Burton ricana.

-Ne comparez pas ce monstre à moi ! Nous sommes radicalement différents !
-En quoi ?

Harold regarda Charlie. Ossatueur ramassa deux bouts d'os. Il les reforma en deux masses. Charlie conserva le même regard froid.

-Ca ne vous impressionne pas cette transformation ?!
-J'en ai rien à battre. L'important ici ce n'est pas les effets de manche que vous faites, mais la force. Mon père m'a toujours appris que l'important c'était de ne pas laisser de temps morts dans un match. On ne peut pas abandonner avant d'avoir écrasé l'adversaire.

Cizayox et Mackogneur revinrent devant Charlie. Ossatueur réunifia les deux nouvelles masses en un nunchaku. Charlie regardait, impassible.

-CUBBERT !!!

Le Pokémon agita l'arme et balança l'autre bout vers Charlie et ses Pokémon. Cizayox attrapa le manche, Mackogneur la chaîne. Heledelle scrutait autour de Richard pour le protéger. Les deux Pokémon de Charlie tirèrent pour attirer Ossatueur à eux. Le Pokémon prit un autre fragment d'os pour en faire une lance. Mackogneur et Cizayox tirèrent Ossatueur vers eux. Harold sourit.

-Préparez-vous à être empalé !!
-…

Ossatueur arriva sur Charlie et compagnie quand Ludicolo sortit.

-SURF !!!

Le Pokémon Insouciant tendit les bras et projeta une déferlante qui emporta le Pokémon Gard'os. Harold se protégea. Heledelle tira Richard par le col pour le trainer dans une zone d'accalmie.

Ossatueur tenta de lutter à contre courant mais Ludicolo dansa jusqu'à lui.

-Comment un dresseur comme vous peut avoir un Pokémon aussi ridicule ?!
-LA FERME !! Ecosphère !!!

Ludicolo prit la boule d'énergie à une main et la balança dans l'eau qui verdit et explosa.

-DYNAMOPOING !!!

Mackogneur fonça droit sur Ossatueur. Harold serra les dents.

-ESQUIVE !!! ESQUIVE !!!

Ossatueur planta sa lance dans un fragment de mur et sortit de l'eau verdâtre qui tomba sur le proviseur.

-OURF !!! TOUSS !! Beurk !! C'est poisseux !!
-Inutile de dire que je démissionne… marmonna Charlie.

Mackogneur frappa Ossatueur en plein ventre. L'armure en os refit son apparition pour protéger Ossatueur.

-Hahaha ! Qu'est-ce que vous dites de ça ?!
-… Tête de Fer !

Cizayox fonça droit sur Ossatueur qui encaissa le choc. Il créa un os gourdin.

-On s'est déjà affrontés vous et moi… marmonna Charlie.
-En effet… Ca a fini avec vos Pokémon dans la façade et Richard qui est intervenu pour vous protéger…
-La situation est radicalement différente. Cette fois je suis sûr de moi. Sûr de ma force.
-Ah oui ? Alors battez Ossatueur dans son armure !!
-Volontiers, Casse Brique !!

Mackogneur se rua sur Ossatueur et le frappa des quatre bras en même temps sur les flancs et bras. L'armure vola en éclats. Harold écarquilla les yeux. Richard geignit. "J'aurais dû y penser..."

-Finissons-en, voulez-vous ?
-… V… Vous ne m'aurez pas !!

Harold chercha à s'enfuir mais Heledelle s'interposa.

-… Euh… Oups…
-Ludicolo !! Hydrocanon !!!

Ludicolo sauta en l'air et balança une puissante décharge qui pulvérisa Ossatueur droit sur le parking des professeurs. Harold fit une sacrée tête d'enterrement. Plus encore quand Cizayox le saisit par les bras. Charlie soupira, quelque peu blasé.

Il en avait définitivement fini avec ce travail et pouvait passer à autre chose.

***

Charlie ressortit en héros après que Richard ait été emmené par les secouristes. Harold Burton n'avait pas pu mentir aux policiers tant les traces d'os étaient répandues partout.

-Bravo, Charlie ! Sourit Malcolm.
-Tu as été incroyable !! S'enjoua Claire.
-Félicitations de la part de ta collègue combattante ! Ricana Rachel.

Léopold arriva en panique après avoir déposé un certain membre de la famille Smirnoff chez lui.

-CHARLIE ?? CHARLIE ???

L'ambulance n'était pas pour le rassurer.

-CHARLIE BON SANG !!!

Il vit passer les policiers avec Harold Burton menotté et son Ossatueur Cubbert ligoté à la Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux. Grosse impression chez Léopold. Charlie arriva vers Léopold et le serra dans ses bras.

-Mon chéri !
-… Charlie, ça va ?!

Le brun regarda son blond de copain.

-Dorénavant tout sera différent chéri. Je… Je vais aller repasser cet examen ! Je vais devenir champion et… je vais te laisser vivre un peu !

Léopold sourit, les larmes aux yeux.

-Mon Charlie… J'suis tellement content !
-Ouais…

L'ambulance allait partir. Richard tendit un bras. Claire arriva pour le soutenir.

-Monsieur le doyen…
-Les… Les neuf…
-Je sais, Richard, mon frère s'y trouve…
-Ils… Nigel… aussi…
-Quoi ?!
-E… et… Etienne…
-Etienne... Etienne qui ?!
-Etienne Smirnoff…

Claire haussa un sourcil étonné.

-La doctrine… Ils suivent… Ses préceptes…
-Quoi ? Soyez plus clair !
-On l'emmène, il a de nombreuses hémorragies internes !
-On ferme !

Claire resta avec Malcolm. Rachel, Charlie, Léopold, Lily et Kate regardaient l'ambulance partir. Claire chercha Nigel des yeux mais ne le trouva pas. Elle hésita à dire aux autres ce que Richard lui avait dit. Nigel Bonelly n'était pas un monstre comme son frère et pourtant il était dans la même organisation, ce paradoxe l'empêchait de dire de quoi il en retournait aux autres sans qu'elle même n'ait compris. Autant le garder pour elle, tout comme le fait qu'Etienne Smirnoff puisse être lié à eux tous.

Kate et Lily rentrèrent et trouvèrent David et Colin, mais pas Roland. Ils décidèrent de voir de quoi il en retournerait demain.