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Smirnoff R. de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 08/09/2009 à 13:12
» Dernière mise à jour le 08/09/2009 à 18:38

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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058 - Des paroles... (Première partie)
« Souvent la parole coupe plus que le sabre »
(Anton Pann)

« L'ange, parle-moi
Le plus vaste des cœurs se brise
Parle-moi, l'hiver pourvu qu'on le cultive
Dans cette pièce, nul semble respirer
Ici c'est un abri qui m'a été donné… »

(Mylène Farmer, Ange Parle-moi)



-Ce que j'explique, c'est que la personne qui pose ses vêtements dans le bac à linge alors que la machine tourne, excusez-moi mais elle abuse !
-C'est moi… soupira David, j'avais pas vu…
-Oh David !! Combien de fois on te l'a dit !!
-Ca fait un mois qu'on cohabite, tu pourrais faire un effort !
-Passsons ! Pour les courses…
-Bah moi j'ai proposé une liste commune affichée sur le frigo mais…
-C'est une bonne idée David ! Admit Kate.
-Mais Colin veut pas !
-C'est complètement con ! A quoi tu veux que ça serve ?
-Faut aussi appeler un plombier, l'évier fuit ! Hier soir c'était coton pour dormir ! Soupira Lily.
-Je note… marmonna Kate.
-On pourrait pas aussi faire en sorte que quelqu'un dorme dans la chambre de Roland ? Ca libèrerait de l'espace dans le salon… marmonna Colin.

Les quatre autres regardèrent Roland qui buvait sa vodka chocolat, au bord du sommeil immédiat dans son verre.

-Roland !! On te parle !! Grommela Lily.
-…
-Laisse tomber, on verra plus tard, ça n'est pas urgent… soupira Kate.
-Nan ! Roland, il faut que quelqu'un dorme dans ta chambre. Je pense que ça fera moins chier David.
-Quoi ?! S'étonna David.
-T'as l'habitude de dormir avec des mecs, nan ?
-Colin, tais-toi ! Franchement, tais-toi ! grommela le cadet.
-Ne sois pas si soupe-au-lait, David… soupira Lily. Tu es le seul ici qui supporte un tant soit peu Roland, alors tu iras dans la chambre.
-Hoooon…
-Roland je compte sur toi pour préparer tout ça ! Souffla Lily.

Roland semblait ne rien entendre. Colin s'énerva.

-Ho ! T'écoutes, tête de nœud ?! On s'organise, là !
-Pour quitter le navire ? Pour foutre le camp ? Pour aller ailleurs ? Nan parce que ce serait bien, en fait…
-Et c'est reparti… soupira Colin.
-J'en ai absolument RAS LE CUL QUE VOUS SOYEZ LA TOUS LES QUATRE !!!

Lily, Kate, David et Colin se recroquevillèrent face à la voix puissante de Roland. Son air fatigué ajoutait au dramatisme de la scène et le fait qu'il ait tapé du poing sur la table ajoutait .

-V… Vous me faites CHIER !!! Deux ici c'était déjà INSUPPORTABLE, QUATRE C'EST A M'EN RENDRE CHEVRE PUTAIN !!! J'AI LIMITE ENVIE DE VOUS ETRANGLER DANS VOTRE SOMMEIL !!!

Roland se frictionna les cheveux.

-J… J… J'AI AUCUNE ENVIE DE VOUS ENTRETENIR MOI ! VOUS M'ENTENDEZ !!!! BANDE DE SALES PARASITES !!!!

Kate, David et Lily étaient quelque peu terrifiés par la violence pure et simple dont Roland faisait preuve. Colin soupira.

-Quel égoïste…
-VA TE FAIRE METTRE TOI !!! TU TE RENDS MEME PAS COMPTE A QUEL POINT TU FAIS CHIER TOUT LE MONDE !!!
-ET TOI TU TE RENDS COMPTE A QUEL POINT TU ES INAMICAL, INTOLÉRANT ET SANS AUCUN SENS DE LA FAMILLE ???

Roland regarda Colin, scié.

-Tain !! Même pas le coup de rendre service à tes cousins et à tes frères et sœurs !! Mais regarde-toi !! Tu serais prêt à nous foutre dehors ! C'est toi le parasite en fait ! Tu te poses quelque part et personne d'autre n'a le droit de s'y ramener…
-On sent que c'est le côté intello de la famille qui parle, vu ta définition poignante de vérité du parasitisme…
-Ce que je veux dire, tête de cul, c'est que… On n'est pas ta mère !

David sembla horrifié par la référence. Roland plissa les yeux.

-T'as pas à nous parler sur ce ton, on t'a rien fait, ok ? Alors tes grands effets de bras, tu te les gardes !
-… M… C'est pas possible… T… T… Y'a… aucune logique dans tes actes !
-On a besoin d'être posés quelque part, plutôt que de payer l'hôtel, on vient chez un membre de la famille, c'est normal, non ?
-Mais pas au point de devenir envahissants à ce point !! Appuya Roland.
-On n'est pas envahissants, c'est toi qui est chiant, Roland… soupira Lily.

Roland regarda sa sœur. Il hocha la tête, effaré.

-Espèce de sale pute...
-QUOI ????

Roland se leva, prit sa serviette et sortit de l'appartement. Lily regardait la porte, outragée.

-Quel enfoiré !!!
-Il avait les nerfs… marmonna Kate.
-C'est juste un gros con… soupira Colin.

David observait la chaise vide de Roland, avec les restes de vodka chocolat.

***

Roland arriva dans le hall de l'académie. Il croisa Nigel en se dirigeant vers le couloir de l'administration.

-Smirnoff, bonjour !
-Monsieur Bonelly… marmonna Roland en serrant les dents.
-Dire que demain partent les professeurs en voyage itinérant ! Quelle grandiose partie de campagne ce sera là !
-Hmph…
-Vous en serez ?
-…

Roland dépassa Nigel qui regarda le jeune homme.

-Bon sang, ce jeune homme a le diable au corps où je ne m'y connais point !

Roland entra sans frapper dans le bureau du proviseur.

-… Smirnoff ?!!

Roland soupira, regarda autour de lui.

-Est-ce que je peux vous aider ?!
-Non, ça ira, vous me gêneriez.

Roland prit la chaise face à Harold Burton et la jeta par la fenêtre.

-M… MAIS QU'EST-CE QUE…
-QUOIIIIIIIIIIIIIIII !!! QU'EST-CE QU'IL Y A !!! GROS TAS DE MERDE !!!
-…
-REPONDS GROSSE TACHE !!! T'ATTENDS QUOI !!! QUE J'TE COLLE MON PIED AUX COUILLES ??? SAC A MERDE VA !!!
-…

Roland regarda Harold, essoufflé. Le proviseur grommela.

-…M…
-Quoi, fils de pute ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu vas devenir tout rouge et gonfler comme un ballon ?! Va te faire enculer, tiens !
-………….. Roland Smirnoff, je vous donne un TROISIEME AVERTISSEMENT !

Roland sourit.

-YYYYYES !!!
-Je prends la décision de vous infliger une punition exemplaire.
-Super, super super !! « Virez-moi et je vais m'exiler ad aeternam dans ce camp de la mort pendant un an ou deux !! »
-Je vous inscris de facto à effectuer par obligation un voyage itinérant.

Roland regarda Harold. Il espérait être viré, mais…
Quelque chose se cassa en lui.

-Evidemment si vous ne le faites pas JUSQU'AU BOUT, vous pouvez dire adieu à votre carrière. Vous serez blacklisté de tous les établissements Poképolites.
-…
-Surpris ?! Vous vous attendiez à quoi ?
-…….à…. être licencié…

Burton ricana.

-Je ne peux pas sans l'accord de votre Doyen ! Il aurait fallu passer par lui d'abord et être plus calme ! Hahahahaha ! Vous vous êtes fait mettre en beauté, Smirnoff ! De toute façon, nous aurions négocié bec et ongles pour vous garder, Smirnoff ! Vous êtes un nom de choix pour cette académie. Vous partez demain, académie de Bourg Palette ! Bon courage !!

Roland prit l'ordre de mission. Il semblait tétanisé par son geste.

-Et si vous avez un souci, vous pouvez toujours devenir vitrier, j'aurais du travail pour vous ! HAAAAAAAAAHAHAHAHAHAHA !!!! HOUHOUHOU !!! AH JE ME GAUSSE ! Vous êtes arrivés ici sur vos grands chevaux et vous allez repartir la queue entre les pattes !! Haha haha !

Roland partit doucement, chancelant sur ses jambes. Une fois en dehors de l'académie, il alla se poser sur un banc et regarda le papier qui l'obligeait à mener ce qu'il avait toujours redouté de commettre. Il se dit soudain que le suicide, finalement, n'aurait pas été une mauvaise option.

« Megan, tu étais une grosse pute, mais tu avais de bonnes idées… »

***

La jeune fille jouait du violon devant son miroir. Elle s'y prenait avec application, tentant de reproduire les accords d'un air de La Traviata. Elle échoua une première fois et soupira. Elle reprit avec plus d'application cette fois. Elle alla jusqu'au bout ce qui la rassura.

-Claire !

Elle se retourna vers son père.

-Tu as laissé les outils de jardin en plan. Va les ranger avant que ta mère ne pique une crise.
-Oui papa !
-C'était très bien.
-Hein ?
-Ton violon. C'était très bien.
-Ah… Merci papa !

Claire descendit et traversa la maison pour atteindre le jardin. En chemin, elle repéra son grand frère qui ouvrait à quelqu'un.

-Oh… Numéro 1...
-Bonjour, Maximilien…
-Un problème ?
-Nous allons avoir besoin de vous.
-C'est délicat en ce moment…
-Pas de défilement, vous venez. Même ce fainéant de Numéro 9 sera là.
-D'accord.

Claire s'étonna. « Il se laisse appeler Maximilien et il parle avec soumission ?!! »

-Nous aurons besoin de toi, Numéro 4.
-J'espère au moins que ce n'est pas un acte terroriste.
-Rassure-toi. On a juste découvert un centre de tri de Pokémon académiques qui… électrocute les Pokémon pour les soumettre. Ils les torturent et les maltraitent. Les gamins se retrouvent avec des Pokémon agressifs et méfiants…

Max hocha la tête.

-Je vois…
-Nous sommes obligés d'intervenir. Numéro 2 était dans un état terrible.
-Je comprends… Ce type, je me demande ce qu'il fait avec nous…
-C'est le Co-fondateur, tu lui dois autant de respect qu'à moi. N'oublie pas la règle des Neuf : Chaque numéro obéit aux membres au dessus d'eux.

Max acquiesça.

-Bien, bien. J'arrive.
-Je t'attends sur le toit de cette belle demeure.
-C'est celle de mes parents. Et c'est aussi beau qu'une fange à porcs, avec la même engeance qui y vit…

Claire courut au jardin en voyant son frère se retourner. Elle semblait dépassée par ce qu'elle avait entendu.


***

Claire regarda Malcolm qui arrivait dans le hall. Elle vint le voir. Il plissa les yeux.

-… On fait un remake ?
-Comment ça ?!
-Bah, c'est le dernier jour avant le voyage itinérant, j'arrive, tu m'interceptes, tu vas me faire une grande annonce…
-Oh… Non, je voulais… te saluer.
-D'accord… Salut Claire ! Content que tu sois partie avant moi ce matin, j'ai pu me balader tout nu chez moi sans gêne !

Claire ricana.

-Malcolm…
-Oui ?
-……… Je… Voulais te dire que j… je suis un peu revenue pour… que tu me protèges.

Malcolm s'étonna.

-Oui, je sais, contre ton frère ! Tu m'en as parlé !
-Il… y a plus grave… Mon frère fait partie d'un cercle de dresseurs initiés, le Groupe des Neuf, aussi appelé Cercle de l'Ennéagramme.
-…. Ok, tu peux parler français ?

Claire soupira.

-La principale motivation de mon retour est que je voulais que tu me protèges, c'était toi en partie mais il y avait surtout une volonté d'être protégée par toi. Un peu comme si je t'utilisais en quelque sorte.
-… C'est une lettre de rupture ?
-Je veux juste qu'on soit clairs !
-Mais tu es Claire et je suis Malcolm ! Héhéhé !
-ESPECE D'IDIOT !! Tu ne te rends même pas compte que je suis sérieuse !!!

Malcolm regarda Claire, abasourdi.

-C… Claire ???
-… On se voit plus tard dans la journée !

Elle se rendit en cours devant un Malcolm décidément stupéfait.

« Quand Roland va savoir ça ! »

***

David resta très silencieux dans le bus, assis sur des strapontins à deux mètres de Colin. Le bus arriva à l'arrêt de Kyle qui monta, souriant.

-Il m'est arrivé un de ces trucs ce matin ! Ca va être une matinée sympa si on s'en tient au fait que je vais devoir appeler un plombier !

David garda le silence. Kyle le regarda, s'assied à côté de lui et garda le silence aussi.

***

-C'est bête en fait…

Ted regarda Lily.

-Quoi donc ?
-Bah, de se parler toute la soirée au téléphone ! On n'a plus rien à se dire le lendemain ! Soupira Lily.
-Au moins ça nous permet de mieux garder secrète notre nouveau lien.
-Oui, c'est pas plus mal.
-On évite les railleries du genre « oh un couple ! »
-Et ça évite d'embarrasser Chloé et Maya…
-En plus elles ont tendance à passer rapidement en mode Fan-Girls !
-Je n'osais pas le dire ! Sourit Lily.

***

Léopold et Charlie allaient passer la journée ensemble vu que Léopold est en congé le mercredi et que Charlie ne voulait toujours pas bouger.

-Toujours pas ?

Charlie secoua la tête. Léopold, devant son café du matin, soupira.

-Tu vas pas rester éternellement comme ça…
-… Pourquoi pas.
-Charlie !!
-Mais quoi ?
-Quoi, Mais quoi ? Tu es complètement amorphe, tu ne fais plus rien, tu es vide !! On n'a même pas fait l'amour depuis que tu es revenu de….
-De l'enterrement de ma mère… Continue…
-… Charlie, je t'aime énormément tu le sais mais je suis pas un bon support moral !! Je peux pas t'aider comme ça si toi de ton côté tu fais pas un minimum d'effort !!
-…
-Charlie, je t'aime !!

Charlie regarda Léopold qui était en train de pleurer face à lui.

-Arrête…
-Mais tu comprends pas que c'est insupportable pour moi de te voir aussi… mort !!

Charlie regarda Léopold et recommença à déprimer en regardant sa tasse de café, qui semblait plus noir encore que d'habitude.

***

Richard sortit de son bureau. Tous les professeurs présents étaient en cours. Il alla voir le proviseur Burton.

-Monsieur le proviseur, je viens de faire un constat alarmant…
-Quoi donc ?
-Vous avez inscrit Roland Smirnoff sur la liste des professeurs en voyage itinérant.
-Punition, trois avertissements.
-C'est une sanction trop sévère pour lui.
-Non c'est une sanction juste, il a brisé ma fenêtre.

Richard soupira.

-N'importe quoi… Il aurait fallu discuter plus amplement avec lui !
-Ca n'a aucune importance, ce que vous pensez, Lewis.
-Ah oui ?
-Oui. Parce que vous n'avez plus de bureau.

Richard rehaussa ses lunettes.

-Pardon ?
-Cubbert…

Ossatueur sauta sur le bureau de Burton. Le Pokémon saisit son os comme une batte de base ball. Il la tendit vers le mur et l'étendit. Richard écarquilla les yeux. Une explosion se produisit après que l'os ait traversé les murs. Richard courut jusqu'à son bureau, dévasté par l'os qui avait développé des pointes dans plusieurs coins. Pire, la sortie du couloir administratif était bouchée par un mur de glace.

-M…

Richard se retourna vers le proviseur Burton, accompagné de son Ossatueur. L'homme retira sa veste et dévoila sa chemise violette, ses bretelles rouges et surtout le fameux écusson des Neufs. Richard rehaussa ses lunettes, proprement effaré.

-Eh bien ! Vous perdez de votre superbe, Lewis !! Je m'attendais à un garçon plus éveillé quant aux amitiés et inimitiés qui l'entourent.
-…
-Ca fait trop longtemps qu'on travaille ensemble, il est temps d'en finir…

L'os de Cubbert devint un long sabre. Richard plissa les yeux.

-Je peux poser des questions ?
-Faites… Après tout, les condamnés ont droit à de dernières paroles.
-… Pourquoi Roland ?
-Parce que je suis un proviseur et que les proviseurs provisent…
-Non, je veux dire, vous le menez vers quoi ?
-Rien du tout ! Il m'a seriné, je l'ai châtié en lui faisant affronter sa plus grande peur. Un jour il me remerciera…
-… Deuxième question. Pourquoi moi ?

Harold ricana.

-Parce que vous êtes un insupportable petit roquet pour bien du monde.
-…
-J'aime à régler mes conflits personnels moi-même. L'organisation ne se charge généralement pas de ce type de petites affaires mais elle n'y est pas interdite. Voulez-vous lâcher ce téléphone ?

Richard s'étonna et sortit le téléphone qu'il triturait dans son dos.

-Il ne viendra pas quoi que vous prétextiez.

Richard s'étonna franchement.

-V… Vous savez qui j'allais appeler ?
-Oui… Numéro 9 ! Mon confrère Nigel Bonelly

Richard soupira.

-Oh bon sang… Me serais-je fais enculer ?!

***

Dans sa salle, Nigel Bonelly ne put qu'assister impuissant au SMS que Richard venait de lui envoyer : « CoulAdmin, help ». Le visage du professeur se déforma dans une triste mine. « J'espère que vous me pardonnerez, Richard… »

Tarpaud revint de son office. Nigel lui tapota doucement sur la tête.

***

-HAAAAAAAAAAAAAAAHAHAHAHA !!! Pauvre de vous !!
-… Oui là j'avoue être en position de faiblesse…
-Parfait. Ca me facilite la tâche. Vous écraser sera un plaisir.
-Vous êtes neuf… Vous, monsieur Bonelly… Qui sont les autres ?
-Vos pires cauchemars…
-D'accord, d'accord… Bon ! On commence ?

Harold s'étonna.

Il faut dire qu'il s'attendait à tout sauf à du répondant de la part de Richard Lewis. Il le pensait annihilé par la seule position délicate dans laquelle il se trouvait.

Que nenni.

Car pour arrêter Richard Lewis, il fallait bien plus qu'une situation de ce genre. Nous parlons quand même d'un type qui, adolescent, était resté impassible face à Ryan et Marcus Price pour aller aider Linda à soigner Etienne.

A 38 ans maintenant, Richard n'avait que faire de ce type, si impressionnantes pouvaient être les facultés de transformation de l'os de son Ossatueur. L'os était un sabre en ce moment. « Un Ossatueur avec un sabre ? Sait-il le manier au moins ? »

Richard se posait des tas de questions mais aucune ne trouvait de réponse convenable et cela l'énervait car il allait devoir passer à la confrontation pour savoir à quoi s'en tenir. Il décida de la jouer fine en appelant Galeking et Maraiste.

Harold Burton ricana, et pour cause, il venait de pousser son pire ennemi à bout. Il avait toujours vu Richard Lewis comme un homme calme, à la limite du zen, en constante temporisation. Maintenant il sentait qu'il allait voir le vrai Richard, à savoir un adversaire à sa mesure.

D'une main commune, ils décidèrent de commencer.

Ossatueur fonça droit sur les adversaires, le sabre en arrière comme les samurai. Richard plaça Galeking devant lui, quelques mètres à sa droite. Maraiste restait près de son maître. En fait Richard pensait de prime abord que la créature était forcément d'une puissance extrême mais d'une considérable faiblesse défensive. Même si d'un point de vue statistique sa défense est plus haute que son attaque… Il n'en allait pas de même ici. En fait visiblement l'os de cet Ossatueur n'était pas normal, et cela inquiétait Richard. Il se demandait quel genre de puissance y résidait.

Cela le fascinait et le perturbait. Il sentait qu'il y avait quelque chose de pas net là-dessous.

Clash, Ossatueur frappa Galeking avec son sabre. Première bonne surprise, le Mur de Fer de Galeking contra à merveille l'attaque au sabre. Deuxième bonne surprise…

-Saumure !!!

L'attaque, crachée par les narines de Maraiste pour former un spray face à Ossatueur, fut vivement esquivée par l'ennemi.

« Son attaque n'est pas infinie et sa défense spéciale n'est pas élevée. » se dit Richard.

Ossatueur revint par petits bonds vers son maître.

-Eh bien, Cubbert, vous faites un bien piètre adversaire pour monsieur Richard. Retournez à l'offensive…
-Hors de question que je vous laisse attaquer une seconde fois…

Harold observa Richard qui était en pleine préparation. Galeking usait de la Poliroche et allait bientôt préparer une offensive. Maraiste semblait quand à lui préparer toute sa compétence dans les attaques aquatiques. Bien sûr cela ne prenait que quelques secondes mais Harold semblait en constater tous les détails. C'était loin de le laisser indifférent, au contraire il était surpris d'assister à cela. Comme s'il voyait le tour d'un magicien. Il prenait conscience à cet instant précis qu'il n'avait pas un dresseur normal en face de lui mais un génie pur qui avait entrainé ses Pokémon à un point démentiel.

-Go, go, go, go !!!

Richard était très visiblement stressé. Il n'aurait jamais dit « Go-go-go-go » dans la vie normale. Il supposa qu'il se trouvait dans une sorte de dimension en dehors de celle-ci.

Galeking fonça, semblant patiner sur ses pieds. C'est dans un bélier tonitruant qu'il s'apprêtait à percuter Ossatueur. Burton comprit volontiers que c'était là une diversion pour faire attaquer Maraiste. Lequel chargeait également vers Ossatueur mais moins vite. Harold Burton lisait dans les attaques de Richard comme dans du marc de café. Trop lent, trop simple, trop…

-Queue de Fer !!

A la surprise d'Harold, ce n'était pas un Bélier.

Galeking glissa dans un somptueux dérapage et frappa Ossatueur avec sa queue, et le Pokémon Sol fut projeté… vers Maraiste !

« Malin… » songea Harold qui était plutôt surpris par la soudaine originalité d'un être qu'il pensait incapable d'une telle fantaisie.

Alors que Harold s'attendait à une attaque spéciale puissante, Maraiste fonça tête baissée dans Ossatueur et le frappa d'une Cascade bien placée qui enrobait tout son corps. Ossatueur se prit l'attaque de plein fouet. Harold haussa un sourcil surpris. Galeking restait devant lui. Richard était essoufflé.

-Eh bien, eh bien ! Quelle puissante technique. Vous n'avez pas l'air satisfait…
-Parce que vous n'avez pas l'air inquiet…
-En effet non…
-Donc il y a quelque chose avec la défense de votre Pokémon !
-Bingo, mais quoi ?
-…
-Vous vous demandez ce qui se passe, hein ? Pourquoi Cubbert peut transformer son os ? Est-il anormal ? Est-il différent ?
-… Oui…
-ABRUTI !!!

Richard s'étonna.

-C'est pour ça que nous luttons, nous, les Neuf !! Pour qu'au final les Pokémon soient acceptés pour ce qu'ils SONT, non pour ce que les hommes attendent d'eux !! OUI, mon Ossatueur souffre d'une maladie génétique qui fait que son os est en réalité un des siens…

Richard s'étonna.

« Un des… siens ? »
-A sa naissance, il a été obligé d'arracher cet os de son corps. Cubbert souffre de ce qu'on appelle une hypertrophie osseuse particulière, un os en trop s'est développé dans son corps. L'os en trop appuyait sur des nerfs, il a dû extraire lui-même cet os de son corps. Je l'ai trouvé dans mon jardin étant enfant…

Richard rehaussa ses lunettes.

-… et à l'époque, Dieu que la tolérance à l'égard de ce type de maladie était faible… Mon pauvre Pokémon était raillé, moqué, on disait de lui qu'il était un monstre, une erreur de la nature, qu'il fallait l'abattre…

Ossatueur baissa la tête. Harold la lui caressa.

-Ce n'est rien, Cubbert, c'est fini…

Grand étonnement de Richard qui ne s'attendait pas à voir tant de tendresse chez cet homme… et dans l'histoire de cet homme.

-Cubbert garde une cicatrice de cette extraction. Sur son flanc gauche qu'il évite d'exposer.

Cubbert montra son flanc gauche où résidait une petite cicatrice.

-Étant donné que l'os fait partie de lui, Cubbert a développé un lien étrange avec cet objet, mi-part de lui, mi-malédiction. En fait, c'est le seul cas encore en vie… Il fut le seul assez cruel et masochiste pour s'arracher l'os, les Osselait avec des malformations osseuses survivent rarement. Lui, il a pris le risque de souffrir. Et il en a payé le prix… Chaque affrontement, les adversaires, ne voyant en lui qu'une aberration, s'acharnaient… Nous avons eu une très difficile jeunesse, lui et moi. Je refusais dès lors d'adhérer au système qui nous avait refusés...

Richard déglutit, tenant de comprendre ce qui se déroulait face à lui.

-A la remise de mon Pokémon académique…

Richard plissa les yeux.

-… J'ai été détruire le centre qui allait nous les distribuer et j'ai relâché tous les Pokémon qui s'y trouvaient.

Richard s'étonna.

-L…. La promotion 1987, c'était vous ????
-Oui c'était moi.
-C… Ces nombreux scientifiques aux bras et jambes brisés…
-Cubbert ! Il a la dent dure face à ceux qui sélectionnent « Les beaux Pokémon » pour les donner aux « beaux étudiants »… Vous et moi avons un point commun, Richard… Nous n'avons jamais connu ce que la chaleur humaine peut apporter de plus grand… Mais pas pour les mêmes raisons. Vous êtes très laid…

Richard grimaça.

-… alors que moi tout ce qui est humain me dégoûte au plus profond de mes entrailles !! Vous n'imaginez pas à quel point l'humanité est un sacerdoce pour les Pokémon ! A quel point elle est néfaste pour eux !! Nous polluons, nous détruisons, nous bétonnons, et ce sans la moindre vergogne, et ensuite nous venons dresser ces créatures pour qu'elles se battent en notre honneur !!! QUI SOMMES NOUS POUR DÉCIDER DE L'AVENIR DE CETTE PLANÈTE ??? QUI NOUS A ÉRIGÉS EN MAITRES ??? PERSONNE !!! C'EST DE L'INGÉRENCE TOTALE !!!

« J'ai déjà entendu un discours de ce type… »

Voilà ce que songeait Richard.

« …Mais où ? »

Voilà la question qu'il se posait aussi.

Il se demandait aussi si le proviseur Burton n'agissait pas selon une logique donnée. A savoir s'il ne respectait pas une certaine doctrine, un certain entendement externe et à une philosophie externe. Il devait en avoir le cœur net.

-Le but ultime du groupe des neuf… est d'inverser la situation actuelle et de faire en sorte que les humains deviennent inférieurs aux Pokémon. Qu'ils servent la nature avec eux plutôt que contre eux, plutôt que ce soient les Pokémon qui soient obligés de servir les hommes.

Richard regarda Galeking et Maraiste. Un trouble s'empara de lui. « Et si mes Pokémon se mettaient à adhérer à son discours ?! Je serais dans une sacrée merde moi ! »

-… Je ne vous cache pas que je suis quelque peu d'accord avec vous.
-Ah. Bonne chose.
-… Maintenant pourquoi vous en prendre à moi ?!
-Oh ! Bonne question.
-Oui.
-Eh bien… Un de nos membres a une dent contre vos parents.
-… Quel est le rapport avec moi ?
-Le rapport avec vous ? Mais bougre d'âne, vous les laissez enfermés !

Richard s'étonna.

-Pardon ?!!
-Le groupe des Neuf considère les prisons humaines comme des lieux de torture sacrée. Elle n'y pénètre pas. En laissant vos parents en prison, vous les protégez contre la colère de Numéro 3. C'est devenu insupportable pour elle.
-… Et si vous parliez en citant les noms ? Si je connaissais le nom de cette numéro 3, je pourrais agir auprès de mes parents, organiser une rencontre…
-En fait notre spécialiste en droit, Numéro 8...
-Les personnages de cette affaire s'étoffent minute après minute… marmonna Richard.
-… nous a informés d'un vice de contrat : La procédure de maintenance en prison s'annule si vous êtes mort…
-Oups…
-Ou invalide.
-Option un peu plus satisfaisante mais pas pour autant plus envisageable.
-Ou si vous donnez votre accord !
-Vous pouvez toujours vous fourrer l'os de votre Pokémon où je pense.

Harold regarda Richard avec le regard le plus noir et le plus intense que l'on puisse imaginer. Richard soupira en rehaussant ses lunettes.

-Que l'on soit bien clair, Monsieur Burton : L'histoire de votre Pokémon est triste et émouvante, certes, votre histoire aussi est poignante, vous avez recueilli ce Pokémon dont personne n'aurait voulu, vous vous battez pour une cause juste que je pourrais éventuellement comprendre. Cependant vous êtes un grand malade dangereux, un extrémiste et je dois vous arrêter. Parce que l'humanité et les Pokémon sont fait pour coexister en harmonie, pas pour se supplanter l'un l'autre. C'est cette différence de conception qui fait que je ne vous aime pas.

Burton serra les dents.

-Vous m'agacez.
-Certes, et j'en suis fort navré mais vous devez comprendre une chose : C'était bien pire dans les années trente. Vous avez vu le film « Long, dément et totalement foutu » de William Gebney sortit en 1934 ?
-Non…
-Moi non plus mais d'après la critique sur Allociné, c'est un sacré film, il a 5 étoiles en notation, ce n'est pas rien... Et accessoirement, il a changé l'histoire. Grâce à lui, Pokémon et Humains deviennent égaux devant la loi. Votre spécialiste en droit est peut-être assez aguerri dans ces foutaises pour lire le contrat qui maintient mes parents enfermés, mais il n'a pas vu ça.
-Mais les Pokémon devraient être supérieurs !
-Ca n'est pas une question de ça. Vous savez qui est le plus intelligent entre l'homme et le Pokémon ?
-Le Pokémon évidemment !!
-Tout à fait !

Surprise de Burton.

-Vous voyez, vous êtes d'accord avec moi, Lewis !!!
-Après toutes ces années, enfin un point commun... ironisa le doyen.

Richard avança vers Maraiste et lui donna une grande claque dans le dos.

-MONSTRE !!!
-Maintenant, Maraiste, frappe-moi.

Maraiste regarda son maître tout en se frictionnant l'épaule.

-Vas-y, Hydroqueue, Souplesse… Riposte, quoi ! Attaque-moi ! Venge-toi de ce coup !

Maraiste regarda Richard qui le regardait avec cette froideur qui le caractérisait un peu.

-Vous voyez ?
-…
-Maraiste est assez intelligent pour ne pas me frapper en retour. Je lui ai fait mal, je n'ai pas retenu mon coup, vous avez entendu le claquement ! Mais Maraiste a eu la conscience de ne pas riposter. Parce qu'il sait que je suis son ami et que je ne lui ferais jamais de mal en mon âme et conscience. Il est plus intelligent que moi, parce que si on me frappait, personnellement, je pense que je riposterais, au moins mentalement, avec ma colère. Pas Maraiste. Je reconnais et je respecte cette intelligence chez lui comme chez tous les Pokémon.

Harold grommela.

-Ca ne prouve rien, vous dressez ce Pokémon.
-Vous aussi !
-Cubbert n'a pas de Pokéball. Je le dresse parce qu'il le veut.
-… Certes, mais Cubbert est votre ami autant que Maraiste est le mien.
-…
-Il symbolise les mêmes choses, la fin de la solitude, la complicité dans les repas, l'amicale solidarité dans les combats…
-Mais il n'est pas mon esclave. Je ne le porte pas à ma ceinture comme si c'était un larbin !! Je ne lui demande aucune tâche pour mon compte !! grommela Burton.
-Vous êtes en train de le faire lutter contre moi !
-Il a conscience qu'il doit le faire ! Nous lui avons laissé le choix !
-Vraiment ?!
-Oui. Cubbert sert nos intérêts. Il pourrait presque être le numéro 10.
-Mais pas le numéro 1, hein ?

Harold plissa les yeux et eut un léger tic du visage qui interpella Richard.

-J'ai dit quelque chose ? Vous venez de réagir bizarrement sur Numéro 1...
-Evitez de parler de numéro 1 à la légère.
-Oh. Qui est numéro 1 ?
-Numéro 1 est bien plus fort que moi et que vous. C'est un être hors du commun.
-… Je vois…
-Et je compte toujours vous démolir pour faire libérer vos parents.
-Afin que Numéro 3 leur casse la tête. Juste comme ça, vous êtes quel numéro ?
-Le 7ème. J'arbore fièrement les valeurs de la Sobriété et de la Joie, et je porte le titre de Généraliste.
-… J'espère au moins que vous ne comptez pas former un cercle pour vous suicider tous ensemble.
-Ca n'est pas une secte. C'est un peu comme une franc-maçonnerie... marmonna Burton.
-Ah non, grommela Richard. Ne vous comparez pas à une organisation qui a aidé des milliers de gens dans le monde ! Excusez-moi mais à côté, votre bande c'est les Jonas Brothers !
-Vous ne m'aimez pas, hein ?
-Non, en effet.
-Moi je ne supporte pas VOTRE HUMOUR !!!

Galeking partit vers l'avant. Richard s'étonna et constata vite que l'os d'Ossatueur était devenu un marteau de la taille du buste de Galeking.

« N… NON !!! »

Ossatueur donna un vigoureux coup dans Galeking qui fut projeté comme un sac à patates contre les vitres du couloir. Richard se jeta à terre avec Maraiste dans le petit couloir en direction des toilettes qui longeait son bureau détruit.. Le sol tremblait, tout vibrait dans un vacarme assourdissant, bris de verre et de pierre, grondement terrifiant.

« BON SANG !!! »

Galeking tenta de se relever. Richard s'empara de sa Pokéball et la tendit vers lui. Ossatueur tendit son os vers Richard qui se figea.

L'os s'agrandit, prit une forme de poing et frappa Richard au visage. Le Doyen grommela et se couvrit le visage des deux mains.

« Non !! Ne ferme pas les yeux !!! »

Il se redressa. Galeking se relevait péniblement, Richard fit pareil. Soudain, une batte en os vint frapper derrière la tête de Galeking qui s'effondra avec fracas.

-Arrêtez !!! Mur de fer !

Galeking activa la protection supplémentaire. L'os devint gourdin, grand et pointu. Richard était éberlué.

-C'est un monstre… siffla-t-il.

La Masse d'Os s'abattit sur Galeking qui s'encastra dans le sol dans un affreux grondement sourd. Richard et Maraiste se couvrirent. En repensant à la dernière pire situation qu'il a vécu, Richard se dit que la prise d'otages à côté c'était de la gnognote niveau sensations personnelles.

***

Toute l'académie entendit la terrible explosion provoquée par le jet de Galeking contre les vitres. Malcolm était face aux premières années qui s'agitèrent immédiatement.

-Du calme ! Calmez-vous !!

Dehors, l'alarme sonna, tirée par Nigel Bonelly qui se retira dans la salle des professeurs.

-On se calme les enfants ! S'il vous plait !!

Trop tard, grosse panique du côté des petits Première-années. Malcolm soupira et sortit Bastiodon qui regarda furieusement les petits qui se concentrèrent sur lui. Malcolm soupira.

-Les enfants, vous allez sortir avec…

Il sortit Noctali, Boskara et Teraclope.

-…Mes Pokémon qui vont vous accompagner ! Ok ?

Les enfants hochèrent la tête. Les Pokémon de Malcolm se tournèrent vers lui.

-Protégez ces enfants comme si c'étaient les vôtres !

Les Pokémon plissèrent les yeux.

-Oui bon ça va, vous savez par qui vous êtes dressés !

Bastiodon partit le premier, suivi par les enfants deux par deux, escortés par Boskara et Teraclope, le chemin clos par Noctali.

-Allez les enfants !

Rachel passa avec ses élèves.

-Malcolm, ça venait du couloir administratif !
-Ah ?
-Ca veut dire que le proviseur se bat là bas !
-Et alors ?
-C'est le membre d'une terrible organisation ! C'est un malade dangereux !!
-Et alors, deuxième édition ?
-… Claire ne t'a pas parlé ?!
-Si mais elle baragouinait des trucs sans intérêt…

Rachel gifla son frère.

-Aïe !!
-ESPECE D'ABRUTI !! Le frère de Claire est dans cette organisation de merde !! Elle est morte de peur !!

Malcolm sembla comme sonné.

-T'es bien aussi con que tous les mecs ! Va te faire foutre, franchement ! Tu mérites rien dans la vie !!

Rachel sortit avec ses élèves. Malcolm regarda ses Pokémon emmener ses propres élèves. Il fit demi-tour et lâcha Qulbutoke.

-Qulbu, cherche... Roland ! Je ne l'ai pas vu ce matin, il est peut-être dans sa salle !

Il avait hésité entre Roland et Claire parce qu'il hésitait quant à savoir qui devait être retrouvé le premier. Sur le coup il sentit qu'il devait personnellement retrouver Claire, pas Roland. Auparavant il aurait fait un choix différent.

Le Pokémon partit en se dandinant avec sa classique danse. Malcolm alla chercher Claire.

***

A cette même heure, David était en plein dans sa matinée. Il vit Kyle sortir de la salle d'opération où il avait assisté le docteur Cordwig.

-Whou ! Opérer un Grodoudou dès le matin… J'conseille pas !
-Ouah… Tu y étais vraiment ?
-Non David, je servais le café ! Sourit Kyle.

David baissa la tête, honteux. Kyle frotta l'épaule de son ami.

-Ca t'arrivera un jour. Tu deviendras un grand chirurgien qui vomira dans les plaies ouvertes !

David ricana avec Kyle.

-Ca va ?
-Boh, c'est juste que l'ambiance à la maison devient nulle et… mon cousin qui me saoule de plus en plus.

Kyle serra David contre lui.

-Ca va s'arranger. Tu verras. Au pire tu sais que ma porte t'es toujours ouverte.
-Hm.
-Tu vois. Retrouve ce petit sourire charmant !

David sourit.

-Voilà le David qui j'aime croiser ! J'vais m'amuser un peu en consultes, tu viens avec moi ?
-J… J'vais plutôt aller aux urgences !
-Oh. A tout à l'heure alors. On rentre en bus ensemble, hein !
-Oui, oui…

David soupira. « C'est pas possible, je peux pas retomber amoureux de lui… »

***

-On appelle ce phénomène la dissociation parentale olfactive. La femelle dépose une odeur particulière chez chaque bébé Pokémon à qui elle a donné naissance. Ainsi n'importe quel Pokémon reconnait ses bébés. Sauf pour les Pokémon d'un groupe aquatique qui eux repèrent leurs bébés Pokémon à leur chaleur corporelle.

Sous les pupitres, la main de Ted saisit celle de Lily qui serra la main du jeune homme.

***

« Où est-elle ? »

Chaque minute paraissait à Malcolm des heures. Et Claire, introuvable. Bon il avait seulement traversé un couloir, un seul, et seule une minute vingt huit secondes était passée mais pour lui il la cherchait depuis déjà trop longtemps. Sa différence de perception lui fit l'effet d'une drogue puissante qui altérait toutes ses sensations.

Permettez que nous fassions un détour de narration ?

Qulbutoke n'en avait pas l'air comme ça, mais il courrait sacrément vite, ayant acquis cette divine expérience du fait qu'il aimait à éviter les bains que lui faisait prendre son maître.

Soit.

Il arriva à la salle de Roland et ne trouva personne. Un coup d'œil plus avisé lui fit remarquer quelqu'un.

-N'aie pas peur. Je suis juste là pour observer ce qui se passe.

Qulbutoke ne sembla pas effrayé par l'homme assis dans les gradins.

-Je vais partir sans faire de bruit, mais tu dois juste me promettre de ne dire à personne que tu m'as vu ici !

Qulbutoke pencha la tête sur le côté. L'homme caressait un Lixy. Il portait une chemise noire, un pantalon et des chaussures noires. Ses cheveux étaient cependant rouges et courts, et il avait de grands yeux bleus clairs. Il regarda Qulbutoke qui semblait comme fasciné par l'homme.

-Bientôt tu entendras parler de moi. J'en suis certain. Tu sauras quel destin moi et les miens avons façonné pour vous, les Pokémon. Vous êtes notre seul et plus bel objectif.

L'homme souleva son Lixy et vit par la fenêtre le retour de son Togekiss.

-Te revoilà !

Qulbutoke recula par réflexe. Le Togekiss lui semblait extrêmement puissant.

-N'aie pas peur, il ne te fera rien ! Sourit l'homme.

Togekiss vint se poser sur le bras de l'homme et hocha la tête.

-Alors c'est en marche… Ca me déplait un peu mais c'est une affaire entre Numéro 7 et Numéro 3, je n'ai pas vraiment à interférer…

L'homme au Lixy rappela Togekiss.

-Souviens-toi de moi, petit Qulbutoke ! Nous serons peut-être amenés à nous revoir, qui sait.

Qulbutoke pencha la tête sur le côté et s'en alla, Roland n'étant pas là. Il entendit une explosion derrière lui. L'homme ?! Il fit demi-tour et vit juste un Jungko qui se tourna vers lui puis sauta dans le trou qu'il avait effectué en défonçant le mur.

Journée décidément très étrange.

Cette nouvelle explosion avait créé un regain de panique chez tout le monde.

***

Richard rappela Galeking.

Il était profondément affaibli. Richard, hein, pas Galeking. Richard était psychologiquement bouleversé par l'attaque titanesque de Harold. Cette puissance, cette transformation…

Cependant, Richard constata une faille, une faiblesse.

Ossatueur semblait épuisé. Il semblait avoir perdu. Mais perdu quoi ?!

« C'est une variante de Surpuissance !! Il attaque mais il perd des statistiques… Ou alors cela influe juste sur son psychisme ? De toute façon il était évident qu'il ne pouvait avoir un si grand pouvoir sans avoir de contrainte derrière, une règle, une restriction… »

Harold regarda Richard.

-Eh bien ! Attaquez ! Qu'est-ce que vous attendez ?!
-… « Je pourrais jouer la montre, parce que le fait est que malgré toute ma force, je ne pense pas être en mesure de l'affronter à armes égales… Son os a sûrement encore de nombreux tours à me faire voir… » Morphéo !!

Le minuscule Pokémon apparut. Harold ricana.

-Votre alter-égo ! Un petit truc avec de petites boules !
-Blague sexuelle, ça en dit long sur votre estime de vous-même. Des complexes ?
-… Cubbert !

Le Pokémon brandit son os et le fit tournoyer, de plus en plus vite. Richard s'étonna quand l'os devint un double sabre extrêmement tranchant, râpant même le sol de sa lame.

-Oh-ho-oh…
-Oui, oh. Je serais vous, je ferais attention ! Ca coupe !

Harold recula.

-Morphéo, Zénith !!

Le soleil apparut au dessus de l'académie. Morphéo se transforma en forme solaire. Ossatueur se jeta vers Morphéo en faisant tournoyer son os.

-Lance soleil !!

Le Pokémon balança la sauce mais l'os tournoyant contrait complètement l'attaque. Richard avait un plan mais qui serait très, très risqué pour tous. Il attendit qu'Ossatueur s'avance.

« Ca va se jouer sur le fil du rasoir et c'est pas peu de le dire… »

Ossatueur avança avec fureur vers Richard pour qui cet instant semblait devenir une éternité. Il repensa à sa mère, à son père. A tout ce qu'il y avait autour de lui. Aux professeurs, aux élèves…

Pistolet à O.

Maraiste, toujours dans le couloir menant aux toilettes, stoppa Ossatueur. Morphéo lança un second Lance Soleil qui rembarra complètement Cubbert qui retomba vers son maître. Harold s'étonna.

-Vous allez le payer cher… Cubbert déteste se faire stopper aussi bêtement.

Ossatueur se releva et poussa un cri primal. Richard frissonna. L'os recommença à se transformer.

« Ca n'en finira pas !! Cet os va prendre toutes les formes possibles

Peu après, un immense marteau d'os s'abattit sur le sol et causa de grandes fissures ainsi que l'effondrement des cloisons. Maraiste fut projeté par le souffle et Richard dut le rappeler.

***

Malcolm ressentit le choc du marteau d'os.

« Bon sang, bon sang, bon sang CLAIRE !!! »

Il la trouva enfin, dans un couloir, prostrée.

-CLAIRE !!! Il faut partir d'ici !!
-…
-Claire !

Malcolm s'accroupit face à elle.

-Claire, je t'en supplie !
-J… J'ai trop peur !
-Je te protègerais, Claire ! C… Je suis désolé de ne pas t'avoir pris au sérieux ! Chaque fois qu'on se parle sérieusement je fais n'importe quoi, mais… C'est de famille ! Mon père aussi fait ça… et je réalise que te parler de mes parents est stupide !…

Claire regarda Malcolm et le serra dans ses bras.

-Ta maladresse me rassure…
-… Content d'entendre qu'elle sert à quelque chose !

Claire ricana. Elle se releva.

-Le proviseur…
-On ne peut rien faire, un mur de glace nous sépare du couloir administratif, la balle est dans le camp du Doyen.
-Oh mon Dieu !! On doit l'aider !
-Comment veux-tu… En plus… j'ai peur.
-… Moi aussi… Cette situation est tellement affreuse !!

Une autre secousse se fit entendre, puis une autre, et encore une autre.

-HIIIII !!!
-Je t'aime, Claire !
-Hein ?!

Malcolm embrassa la jeune femme avec fougue et passion. Claire s'étonna de cette soudaine envolée amoureuse de la part d'un garçon si timide. Il la regarda, étonné par son propre geste.

-…
-… Dire que demain on ne se verra plus pendant trois mois…
-… Oui…
-J'espère que tu n'as pas dit ça parce qu'il y avait les secousses ! Se méfia Claire.

Malcolm secoua la tête. Claire était hypnotisée par l'intensité de son regard.

-J… Je t'aime, vraiment. Comme… comme je n'ai jamais aimé personne d'ailleurs.
-Malcolm…
-Je sais, c'est soudain…
-Ton Qulbutoke nous regarde !

Malcolm se tourna vers Qulbutoke qui sourit.

-… T'as trouvé Roland ?

Le Pokémon secoua son corps.

-Où peut-il bien être ?
-On ne l'a même pas vu ce matin !
-… Il n'est pas venu… Je préviens sa sœur, qu'il ne se déplace pas...

Malcolm prit son portable, s'éloignant de Claire qui se recoiffa. Elle ricana quand Qulbutoke désigna la direction de la salle de Roland puis en imitant un battement d'aile de Togekiss. (Dont il pouvait à coup sûr espérer égaler la grâce)

***

Richard était couvert de poussière. Ossatueur avait pilonné la pièce. Morphéo avait repris sa forme et s'était caché sur l'épaule de son maître. Richard ne put rien faire d'autre que sortir son fidèle premier Pokémon, Coatox.

-Vous allez en avoir pour votre argent, Lewis…
-…
-Ca devient difficile, hein ? De me résister !
-Je… Je…
-Quoi ? Un problème ?
-Je me rappelle qui ! Qui tient un discours similaire au vôtre !
-Ah oui ?
-Celui qui parle d'ingérence humaine dans la vie des Pokémon…
-Je vous écoute, les dernières paroles d'un mourant c'est toujours très intéressant.

Richard déglutit, peinant à dire ce qu'il avait à dire.

-Cet homme qui parle de la sorte… C'est... Je peine à y croire moi-même... Etienne Smirnoff !!

***

Léopold et Charlie regardaient la télévision. Le portable de Charlie vibrait.

-Réponds à ton portable au moins.
-Non.
-… Charlie…
-Si ça te stresse, change de pièce.
-Ah ça y est, on en est là à cause de la lâcheté de monsieur ?!
-Ma mère est…
-UNE TRES MAUVAISE EXCUSE POUR NE RIEN FAIRE !!!

Charlie regarda Léopold, au bord des larmes.

-Comment oses-tu…
-Toi, comment oses-tu !!
-… Léopold tu es méchaaaaaaaant !!! Ouiiiiiiin !!!
-Charlie ?!!!
-T… Tu n'as au… au… Aucun respect pour moi ou pour ma famille !

Léopold gifla Charlie.

-Ta gueule ! La ferme !!
-…Aïe !!
-Réagis, bon sang !! Ouvre les yeux, attaque !! Réalise ton rêve mais arrête de végéter ici !!! Merde !! Tu es mon homme, je vais pas te laisser blobloter ici comme une loque !!
-…
-Je t'aime Charlie !! Je t'aime, je t'aime, je t'aime !!

Léopold serra Charlie dans ses bras. Le brun y pleura une dernière fois. Le portable vibrait encore.

***

Nigel soupira. « Bon sang, Winchester, répondez, pour une fois que quelqu'un a besoin de vous !! »

***

Lily reçut le SMS de Malcolm en plein cours.

« Roland pas en cours - Des nouvelles ? - Malcolm »

Désarroi alors que le cours de cuisine bat son plein. Jennifer Keynes parlait des poffins amers.

-Ils peuvent être bons, mais seulement pour un Pokémon maîtrisant des attaques intelligentes parce que la teneur du goût développe les centres cérébraux...

Lily se leva sous les yeux de Ted, Maya et Chloé.

-Euh… Excusez-moi, Mademoiselle Smirnoff…
-Urgence familiale !
-Je m'en moque, vous attendez la fin du cours !!
-Non !

Elle passa à côté de Ted, surpris.

-Mademoiselle Smirnoff à votre place !
-Mon frère a disparu ! Ok ?
-Si c'est celui auquel je pense, ça n'est probablement pas une grosse perte.

Lily s'arrêta, grimaça. En effet, il l'avait quand même traitée de pute avant de partir.

-… Pardon, madame Keynes…

Lily retourna s'asseoir. Jennifer hocha la tête posément.

***

-Pas mécontent que cette matinée soit finie !
-Oui… soupira David. Tu dois être fourbu après cette opération.

Kyle souffla.

-Non, ça va. Je suis plus fort qu'il n'y parait.

Ils s'arrêtèrent et se regardèrent dans le hall de l'hôpital, sous les yeux de Colin, sur les échafaudages.

-David ?

Il regardait Kyle, quelque peu hésitant. Finalement il s'avança vers lui et l'embrassa. Kyle s'étonna, laissa faire, et continua le baiser. Colin en lâcha sa truelle. « Putain il se fait galocher en public !!! L'a honte de rien celui-là ! »

Certains ouvriers ricanèrent. Colin ne s'en préoccupa point.

Les deux s'éloignèrent. Kyle regarda David, content.

-Eh bien… Toujours aussi… délicieux.
-… Euh… Euh…
-David ?!
-Je… Je sais pas si… J… Je sais pas si ça ira… Je…
-David…
-Je sais pas si je t'aime vraiment… assez du moins… Je sais pas si je peux te pardonner…
-David, je…
-N… Je rentre à pied, ne me suis pas.

David s'en alla. Kyle le regarda, au comble du chagrin. « David… »

-D… Dave !

L'adolescent franchit les portes. Kyle sentit les larmes l'envahir. « David non… Mon David… »

Kyle baissa la tête, saisi par une émotion qu'il n'avait jamais connu.

« David… Pourquoi ?!! »

Kyle entendit un ricanement. Il leva la tête vers l'échafaudage et vit le cousin de David. Il soupira et se dirigea vers la sortie de l'hôpital.

-C'est ça, rigole, connard ! Moi au moins j'ai fini ma journée !

Colin soupira et secoua la tête.

***

Kate reçut un SMS de Lily, le même que celui de Malcolm. Elle se releva.

-Merde !

Bianca, dans le lit à côté d'elle, se releva.

-Quoi ?
-Mon cousin a disparu…
-Sérieux ?!
-Oui ! Ma cousine et le meilleur ami de mon cousin le cherchent… Il faut que je m'habille, où est ma culotte ?!

***

Nigel Bonelly, toujours cloîtré dans la salle des professeurs, cherchait à rappeler Charlie une fois de plus. On l'appela en retour. Nigel regarda l'intitulé de l'appel :

« Numéro 2 ».

-Oh bah voilà autre chose… Allô ?
« Numéro 9, tu es autorisé à quitter les lieux ! »
-Je m'y attèle, mon bon seigneur. Souhaitez-vous qu'à votre réveil je dépose des pétales d'orchidée dans l'escalier pour que vous en respiriez le saumâtre parfum ?!
« … Parfois j'ai du mal à te comprendre, numéro 9... »
-Et moi donc, Numéro 2. Comment un homme si haut placé peut être aussi ouvert d'esprit… Je m'apprête à quitter les lieux, vous pouvez rassurer les instances supérieures d'un signe de croix furtif...
« Fort bien. Nous t'attendons prochainement pour la réunion. »
-Charmant rendez-vous, je m'y rendrais sur ma licorne…

Il raccrocha. Nigel soupira et décida de rappeler Charlie.

« Charles, vous devez répondre, il en va de votre destin… »