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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 15/07/2016 à 11:17
» Dernière mise à jour le 15/07/2016 à 13:10

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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13.— SE RETROUVER & SAUTER LE PAS
Depuis son retour d'Argenta, Ondine semblait nerveuse. Nerveuse et indifférente à tout. Sa rencontre avec Otaquin ainsi que son état préoccupant l'avaient touchée. Il lui était difficile de revenir à une vie confortable tout en sachant qu'à quelques kilomètres d'elle souffrait un Pokémon. Comme si être heureuse ne lui serait pas permis tant qu'Otaquin ne serait pas lui-même épanoui. Un bonheur inaccessible car interdit.

En le quittant, une impression de mieux s'était faite sentir chez le petit Pokémon eau. Elle n'hésiterait pas à aller lui rendre visite au moins une fois par semaine. Pierre lui avait promis de l'appeler si son état s'améliorait ou au contraire s'il empirait.

Violette, en la retrouvant, avait comme un air de triomphe sur la figure. Comme si elle avait fait une bêtise qui la satisfaisait, dont elle seule avait le secret. Ondine en avait le pressentiment. Pourtant à son retour, rien n'avait changé. Elle eut peur que sa sœur ait raconté des horreurs à Gary pour l'effrayer comme elle l'avait fait avec les précédents garçons qui l'avaient fréquentée. Cette supposition ne s'accordait pas avec la joie non dissimulée qu'avait exprimé le jeune homme au téléphone.

Ondine avait toujours sur le cœur les souvenirs du lit dans lequel était perpétuellement couché Otaquin, transpercé de perfusions. Elle était heureuse de pouvoir souffler un moment, de revoir Gary. Il allait lui égayer le quotidien, comme il savait le faire.
Une sourde angoisse lui faisait remonter les questionnements des nuits précédentes. Devait-elle livrer à Daisy ses doutes et craintes ? Avec Violette dans les parages, les confidences pouvaient passer d'une oreille à une autre. Inutile qu'elle apprenne ses inquiétudes les plus intimes...

Quand Gary lui avait proposé une soirée en tête-à-tête, la championne se doutait que ce ne serait pas pour compter le nombre de haricots dans leur assiette. A l'idée de partager le même lit que lui, d'échanger des baisers et des caresses, de faire l'amour... son visage atteignait des températures élevées. Elle aurait eu envie de le crier sur tous les toits comme de ne le révéler à personne. Garder pour elle cette impression de volupté qui lui chauffait la poitrine était comme préserver un secret d’État. Si elle n'en révélait qu'un maigre morceau, elle sentait que tout l'engouement s'en serait allé. Il lui était important de garder pour elle cette joie individuelle. Sinon tout le plaisir aurait été gâché.

Ondine se demandait s'il y pensait comme elle y songeait. Peut-être ne voulait-il pas la brusquer. A la voix qu'il avait eue la veille au téléphone, elle aurait pu sentir son souffle haletant sur la nuque. L'intonation de ses lèvres était palpable, déchaînée.
Elle ne s'était absentée que trois jours. Cela avait-il réussi à rendre Gary dépendant de la jolie rouquine ? Aucun homme avant lui n'avait montré autant d'exaltation à l'idée d'être seul avec elle.

La journée lui parut excessivement longue. Des dresseurs venus du Bourg-Palette étaient encore venus la défier. Sans raison apparente, Violette vint assister aux combats. Son comportement était vraiment à l'opposé de celui de tous les jours. Elle avait l'air de se soucier du sort d'Ondine. Cela cachait Anchwatt sous roche. Elle étudiait les réactions de sa sœur cadette dans l'espoir de découvrir une pointe d'agacement ou de tristesse. Violette voulait savoir si son plan avait fonctionné. Si Gary lui avait pondu une scène de jalousie. Elle connaissait ce genre d'homme : ils se prenaient pour les souverains du monde sentimental, croyant tout connaître et ne supportaient pas qu'on leur résiste.

La tension qui s'échappait de la championne n'était en rien lié à une potentielle altercation avec le beau brun. Violette le comprit mais voulut s'en assurer.

« Tu as revu ton gentleman ? demanda-t-elle avec un sourire qui inspirait de la sympathie. »

Ondine se méfia. Elle plissa les yeux pour discerner dans les traits de sa sœur ses intentions.

« Non, je le vois ce soir. »

Une fois seule, Violette quitta son sourire angélique. Elle verrait tôt ou tard si leur rendez-vous donnerait les résultats escomptés. La sœur aux cheveux bleus savait lire sur le visage d'Ondine comme dans un livre ouvert. Violette savoura les quelques heures précédant l'éventuelle rupture en s'offrant des robes dans un magasin hors de prix. C'était sa récompense pour tous les efforts fournis.

• • • • • • • • • •
Gary passa la journée à s'entraîner. Il courut dans un parc au lever du soleil puis dispensa quelques conseils à ses Pokémon pour les futurs matchs qu'ils disputeraient. Son prochain objectif était le badge Âme de Parmanie.

Contrairement à Ondine, il n'était pas préoccupé par l'issue du dîner qui l'attendait ce soir. Il n'était pas au courant que pour la championne, c'était la première fois. Ils étaient jeunes. Lui ne l'avait pas fait tant que ça. Il avait connu plusieurs petites-amies sérieuses et des conquêtes d'un soir. Il avait l'expérience qu'Ondine attendait de lui.

Le jeune homme n'avait pas l'intention de conclure ce soir. Brusquer les choses n'était pas son genre. Certes il avait avoué assez tôt ses sentiments pour Ondine, mais les cacher alors qu'ils étaient aussi forts n'était pas ce qu'il réussissait le mieux. Là c'était différent. L'amour était un acte délicat et très important dans une relation qui venait de naître.

Il se montrerait doux, comme il en avait l'habitude. Il connaissait des amis qui n'hésitaient pas à être plus fougueux. Lui préférait prendre son temps, savourer le moment intime qui s'offrait à eux. Bien sûr il en avait envie. Si Ondine préférait rentrer chez elle après le dîner, il ne la retiendrait pas. Il était bien content qu'elle soit revenue et qu'elle lui accorde un rendez-vous. C'était comme si elle l'avait choisi...

Ses doutes quant à Sacha s'étaient évanouis au moment même où il avait entendu la voix mélodieuse d'Ondine au téléphone. Violette avait réussi à l'angoisser pendant plusieurs heures mais elle n'avait pas gagné. Il était à présent convaincu qu'Ondine l'aimait comme lui l'aimait.

Il se mit derrière les fourneaux en début d'après-midi. Malgré la bienveillance de Lucario qui voulait l'aider, il déclina l'offre parce que ce dîner, il voulait le préparer lui-même. Question d'amour-propre et de vouloir bien faire, seul.
Il avait su régaler Ondine la première fois qu'elle était venue chez lui et voulait réitérer ce délice culinaire.

Les sacs de courses encombraient la table où reposait son livre de cuisine. Il voulait un repas simple mais savoureux. Il avait pris le temps de feuilleter les recettes pour trouver des choses originales mais qu'il saurait maîtriser. Il n'était pas un chef étoilé.

Son menu serait composé :

[size=3]— Comme entrée d'un crumble de crevettes

— Comme plat de résistance de gambas à l'américaine

— Comme dessert de nems de pommes au gingembre et sauce caramel[/size]

Pour la préparation de son plat principal, il avait choisi une recette usant du wok : l'instrument culinaire qu'il maîtrisait le mieux. Il considérait cet ustensile comme un porte-bonheur. Ondine y avait placé ses mains maladroites lors de leur premier déjeuner. Si ça n'était pas un signe...

Il attacha un tablier et se mit au travail.

• • • • • • • • • •
Il était dix-huit heures. L'arène était fermée aux dresseurs souhaitant défier la championne locale. Ondine était enfermée dans la salle de bain, préoccupée par le choix de sa tenue.

Sur un cintre reposaient deux tenues : une robe bleue toute simple avec un léger décolleté et une longue chemise blanche qui descendait au niveau de ses mollets. Au moment de faire son choix, elle prit en compte les goûts de son hôte. La couleur bleue semblait davantage lui plaire.

« J'ai cherché dans toute la région de Kanto des fleurs qui pouvaient me faire rappeler vos sublimes yeux azurés. »

A partir de cette simple anecdote que lui avait conté le gentleman quand il lui avait tendu le bouquet de bleuets, son choix vestimentaire pour la soirée était fait. Le bleu serait la teinte qui animerait leurs sentiments réciproques.
Une fois habillée de la robe azure, il lui semblait oublier quelque chose. Elle jeta un regard attentif à sa tenue sans rien remarquer d'inhabituel. Son décolleté ne faisait pas vulgaire, il soulignait au contraire ses belles formes.

Au moment de se coiffer, elle hésita une nouvelle fois. Devait-elle se faire un chignon, une queue de cheval ou laisser les cheveux au naturel ? La longueur de ses mèches rousses ne lui permettait pas de faire de multitudes de coupes de cheveux. Elle opta pour le naturel. Niveau style capillaire, elle n'allait pas à un gala. Certes la soirée était importante mais pas au point de se montrer ridicule en arborant une coiffure extravagante.

Daisy débarqua dans la salle de bain, choquée par ce qui se passait devant la porte de l'arène. Elle invita Ondine à la suivre.
Un Tropius jetait son ombre sur l'entrée du gymnase. Son long cou intimida les deux sœurs postées devant lui. Elles restèrent bras ballants avant que Daisy ne jette une remarque qui poussa sa cadette à rejoindre Tropius.

« Je lui ai dit de partir mais il ne veut pas... Essaie de découvrir pourquoi il reste immobile devant l'arène. »

Ondine s'approcha du Pokémon, lui passa une main sur le flanc. Elle n'était pas effrayée par sa posture tranquille.
Son cou était si ample qu'on ne voyait qu'à peine la forme de son museau. Il répondit à la caresse par un cri rauque. Daisy en retrait, prit peur. Elle était prête à demander à sa sœur de s'éloigner du Tropius quand elle entendit le rire cristallin de cette dernière. Tropius avait plongé sa figure dans la chevelure désordonnée de la jeune femme.

Quelque chose de bleu s'y était niché. En regardant de plus près, Ondine comprit le message et en fut émue. Elle rajusta le bleuet tout en se coiffant soigneusement.

« Tu peux aller remercier ton dresseur pour cet envoi. Merci Tropius. »

Les yeux d'Ondine pétillaient. Daisy crut même que les lampadaires qui commençaient à s'allumer dehors ne brillaient pas autant. Tropius, d'un coup d'aile, s'envola dans le ciel azurien.
La rouquine rentra à l'intérieur pour finir de se préparer.

La nuit finissait de tomber dans les rues désertes de la ville. Elle s'était enveloppée d'une veste mais malgré cette précaution, elle avait froid. Si elle devait rentrer ce soir, après le dîner, la température serait encore plus basse.
Aucune de ses sœurs n'avait consenti à l'accompagner. Daisy, occupée à faire les comptes, déclina sa demande avec regret. Violette s'était affairée toute l'après-midi dans les magasins et était rentrée éreintée avec Lily.

C'est donc seule qu'Ondine arriva dans la rue silencieuse où habitait Gary. Les maisons étaient plongées dans une obscurité partielle. Les lampadaires répandus le long des trottoirs renvoyaient une lumière pâle sur les carreaux des foyers. Les chaussures qu'elle avait aux pieds claquaient sur le béton. Ses pas résonnaient, uniques, presque sinistres.
Pour ne pas entrer dans la psychose, elle n'osa se retourner à chaque bruit suspect. Des Chacripan et des Miaouss se faufilaient entre les buissons séparant les maisons. Elle crut entendre siffler dans l'air un Cornèbre qui avait du repérer une proie.

Devant la porte, elle fut comme essoufflée. Les rues d'Azuria n'étaient pas les plus dangereuses mais la nuit était si vite tombée que les petits voleurs avaient vite fait de vous détrousser.
Avant de sonner, elle put constater qu'une vive lumière éclairait le sol.

Gary lui ouvrit, habillé comme à son habitude. Elle remarqua que sa tenue était nettement plus décontractée. Il portait une chemise blanche ainsi qu'un jean incroyablement bien repassés. Il s'était rasé de près.
Tout de suite, il remarqua la fleur logée parmi les mèches rousses. Il l'embrassa lentement, dégustant leur retrouvailles. La tension entre leur deux corps était palpable.

Il l'invita à rentrer, la débarrassa de sa veste qu'il accrocha au porte-manteau. Les lampes allumées dans toutes les pièces où ils circulaient s'accompagnaient de bougies dégageant un subtil parfum de vanille.
Les rideaux avaient été tirés. Ondine crut être prisonnière d'un cocon douillet. C'est sans appréhension qu'elle prit place dans le canapé de son hôte qui était parti chercher une bouteille de vin.

Elle eut le temps d'examiner plus attentivement l'environnement dans lequel vivait Gary. La première fois qu'elle était venu (en coup de vent), elle n'avait pas eu le loisir d'étudier la décoration de sa maison.

Il y avait du confort, du moderne et du design. Le confort était apporté simplement par les meubles basiques : tables, chaises, canapé, télévision... Le moderne se constatait par l'absence de superflu et par l'aspect neuf des meubles. Le design était la touche personnelle de Gary. Sur les murs étaient accrochés des tableaux d'artistes de différentes époques et de styles opposées.
A en croire la quantité de ces œuvres picturales exposés , on pouvait supposer que Gary en faisait une collection.

« J'en possède quarante-deux, commenta-t-il, les mains prises par les verres et la bouteille. »

Ils trinquèrent. L'arôme du vin rappelait les grands crus. Gary l'éclaira sur la provenance de cette bouteille. Il avait commandé un carton entier de ce vin à un producteur vivant à côté du Palais Chaydeuvre, à Kalos.
Ondine remarqua que son hôte n'avait trempé que les lèvres, sans en avoir vraiment bu.

« Tu as un Tropius ? le questionna-t-elle après avoir reposé son verre.
- J'ai d'autres Pokémon qu'Hyporoi. Mais si on s'affronte à nouveau, je ne veux pas te révéler tous mes secrets. La discrétion fait partie du travail de dressage. »

Il l'invita à passer à table. Une nouvelle fois, il s'éclipsa pour surveiller la cuisson de son entrée. A l'odeur qui émanait de la cuisine, Ondine comprit qu'il s'agissait de produits de la mer. Ses parents en cuisinaient très souvent, elle en avait donc une certaine expérience.

Après un court instant, Gary revint avec deux ramequins et un saladier aux couleurs estivales. Il présenta humblement son entrée : Crumble de crevettes accompagné d'une salade d'avocats. La présentation du plat donnait envie de se jeter dessus.
La panure qui constituait le dessus du crumble croustillait sous la langue. Les crevettes tendres se partageaient les faveurs de l'invitée avec la salade, simple mais goûteuse.

Gary inspecta le visage de son hôte. En moins de dix minutes elle avait avalé sa part. C'était bon signe. La pression retomba.
Ondine fit une nouvelle fois attention à un détail : le jeune homme se servait de l'eau et non du vin. Cette habitude la surprit. Gary remarqua sa gêne et pour éviter d'en parler, se leva pour s'occuper des gambas.

Ondine le suivit dans la cuisine. Le jeune homme était trop occupé avec le wok pour remarquer sa présence. Le crépitement des fruits de mer assourdissait les bruits alentours.
Elle lui entoura la taille, posa son menton sur l'épaule. Ce geste lui fit perdre pied et le déconcentra une longue seconde. Son visage entier devint rouge.

« Tu vas devenir aussi carmin que les gambas, plaisanta la jeune femme. Qu'est-ce qui te fait cet effet ? »

Avec bravade elle plongea un regard langoureux dans celui de Gary qui n'arrivait décidément pas à rester concentré. Il fit néanmoins attention à la dose de vin qu'il versa dans le wok. Cette précaution interrogea une nouvelle fois Ondine.
Il lui demanda de s'éloigner. Une flamme bleue gonfla dans le wok puis disparut. Après avoir flambé son plat, il proposa à son hôte de retourner l'attendre à table.
Avant qu'elle ne s'éloigne, il l'enlaça fermement et l'embrassa. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front redevenu rosé.

Les gambas furent un vrai régal. Cependant le dessert fut longtemps attendu. Gary devait faire fondre le caramel et cuire les nems qu'il avait préparés au préalable.
Ce dernier plat était un peu trop sucré pour Ondine. Elle laissa son assiette à moitié entamée, rassasiée. Gary lui-même n'était pas très dessert et laissa son assiette sur le côté.

Leur estomac étaient remplis mais leur corps n'avaient pas encore été comblés. Il restait à satisfaire leur envie. Un silence tendu s'installa. La pluie battait les carreaux. Ils étaient enlacés confortablement dans le sofa. Le corps de la jeune femme reposait entre les bras de son hôte. Ils restaient silencieux. Le vent sifflait dehors.

Gary tourna la tête.

« Tu veux dormir ici... ? La pluie a l'air de s'en donner à cœur joie. »

Il savait d'avance que ce temps de Caninos ne dérangerait pas son invitée. Il redoutait de la laisser partir mais s'était promis de ne pas insister si elle préférait le quitter maintenant.
Sa poitrine tambourinait dans l'attente d'une réponse.

Ondine, comme se rappelant un détail important qu'elle risquait d'oublier, se redressa et quitta le salon. Gary la suivit du regard, impuissant. Elle revint avec sa veste et la laissa tomber volontairement sur la moquette.
Gary ne comprit pas son geste.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda-t-il en regardant le vêtement au sol. »

Sans s'en rendre compte il avait bondi de sa place pour se retrouver en face d'elle.
Il comprit sa réponse à la rougeur de ses joues. Elle voulait rester. Passer la nuit avec lui. Presque immédiatement leurs bouches se rejoignirent en un baiser. Même s'ils le voulaient, il leur semblait que leurs corps ne pouvaient plus se séparer, désormais.

A reculons ils montèrent à l'étage, dans la chambre. Ils se jetèrent sur le lit sans arriver à se détacher. Au moindre contact, à la moindre caresse, leur peau brûlait. Ils étouffaient. Les baisers se trouvaient être des bulles d'oxygène qu'ils récupéraient chez l'autre. Gary commença par déboutonner sa chemise. Ce geste rappela à la jeune femme que ce serait la première fois qu'elle verrait un homme nu. Son visage s'empourpra.

« Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta Gary.
- Je dois t'avouer quelque chose. C'est... ma première fois. »

Ondine avait l'air navrée de jeter un seau d'eau sur l'instant brûlant qu'ils vivaient. Gary se montra compréhensif et lui sourit.

« Tu te sens prête ? Je ne veux pas te brusquer. Si tu le souhaites nous pouvons nous arrêter maintenant... ?
- Dois-je te rappeler que j'ai jeté ma veste par terre pour tes beaux yeux ? »

Elle poursuivit ce qu'elle avait entrepris ; Gary, allongé, laissait sa chemise s'entrouvrir par étape. Au dessus de lui, Ondine progressait jusqu'à atteindre le col du vêtement. Des mèches de cheveux tombaient sur le visage qu'elle embrassait. Le bleuet se détacha sans qu'ils n'y prêtent attention. Il se posa sur le tapis.

Leurs lèvres toujours soudées, il se redressa pour la libérer de sa robe. Elle posa une main fiévreuse sur sa poitrine dans l'intention de sentir battre son cœur. Le sang battait fort sur sa peau. Elle y déposa des baisers ardents, se laissa renverser. Entre les mains de Gary, elle frissonnait et sentait ses forces s'éteindre pour ne laisser la place qu'au plaisir.

Ils oublièrent tout. Ce qu'ils avaient vécu n'existait plus. Violette, Sacha, les doutes, la peur, tout enfin s'évanouit lorsqu'ils s'abandonnèrent.