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Bleuet fané de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 19/07/2016 à 10:24
» Dernière mise à jour le 24/07/2016 à 11:07

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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14.— ÊTRE PERVERSE & DÉBUTER UNE RELATION
Ondine était réveillée depuis six heures. Lorsqu'elle ouvrit les paupières, elle comprit qu'elle n'était pas dans sa chambre. Tout lui revint. La soirée et la nuit avec Gary.
Elle fit attention de ne pas le réveiller. Il lui tournait le dos. Une faible lumière lui dévoila encore quelques traces des blessures qu'il avait subies il y a de cela quelques temps déjà. Elle éprouva pour cet homme de la tendresse et de la gratitude pour tout ce qu'il avait fait. Curieuse, elle tâta la peau où figuraient encore les stigmates.
Gary s'agita, poussa un faible râle puis s'étira sur le dos.

« Bonjour. Déjà réveillée ? »

Tout avait été dit avec un simple sourire. Dans un geste précipité, elle l'embrassa. Cette soudaine fougue matinale le fit rire. Satisfait d'un réveil aussi passionné, il enfila son fidèle peignoir à capuche. Il en proposa un à Ondine. La douceur du tissu lui rappelait la sensation des caresses. Ils descendirent main dans la main, affamés tout deux par la nuit qu'ils avaient passée.

Sur le plan de travail de la cuisine traînaient les assiettes de la veille ainsi que le wok, la bouteille de vin échouée au milieu d'un bazar. Ce spectacle désola le jeune homme qui n'aimait pas laisser le désordre s'accumuler. Il retint Ondine de faire un brin de rangement. Il ferait le ménage une fois qu'elle serait partie.

Dans le frigo se battaient en duel un pot de confiture aux fruits rouges ainsi qu'une bouteille de jus d'orange. Il referma la porte de son frigidaire, déconfit. Il ne lui restait que des biscottes. Pas grand-chose pour un petit-déjeuner à deux. A la limite, ils pourraient se tartiner deux tranches de biscottes mais rien de bien consistant.

Ondine lut des regrets sur son visage. Elle le rassura, affirmant que de simples tartines lui suffiraient avec un verre de jus de fruit.

« J'ai une idée ! Attends-moi ici ! »

Il bondit en direction de son jardin et en revint, satisfait d'avoir eu cette idée. Il déposa sur la table quelques fruits qu'il avait apparemment cueillisCes fruits ressemblaient à des bananes sans que c'en soient exactement. Devant la mine interrogatrice de la jeune femme, il l'éclaira.

« Tu sais que j'ai un Tropius. Toutes les semaines des fruits poussent sous son menton. Je les cueille d'habitude pour faire des jus. »

Il se mit à les éplucher pendant qu'Ondine cherchait du café. C'était peine perdue : Gary n'aimait pas le café. Une légère odeur fruitée s'échappait du micro-ondes où cuisaient les fruits fraîchement découpés.

Ondine avait hâte de goûter à ce petit-déjeuner composé à cent pour cent de fruits. Gary versa un peu de jus d'orange dans le mélange. Il laissa reposer dans une grande coupelle.
Elle ne voulait pas le froisser mais cette compote ressemblait plus à une purée pour bébé. Elle se mit à rire discrètement puis plus fort, ne pouvant réprimer son amusement. Elle s'imaginait donner cette purée à Gary à la petite cuillère, comme s'il était un nourrisson.

Comprenant qu'elle se moquait de lui pour une raison inconnue, il se renfrogna et décida d'aller se doucher. Pendant son absence, curieuse de connaître le goût de cette mixture, elle y plongea un doigt et le mit dans la bouche. L'étonnante saveur rafraîchissait son palais. Elle extirpa d'un tiroir deux cuillères.

Quand Gary revint, ils dégustèrent cette compote improvisée qui se révélait être aussi consistante que des viennoiseries.

Le jeune homme hésitait à aborder la nuit qu'ils avaient passée ensemble. A voir Ondine dévorer le petit-déjeuner, à sa mine enjouée, il comprit qu'elle avait passé une bonne soirée. Cela lui suffisait. Pas besoin de discours ni de remerciements. Ils avaient passé un cap plus rapidement qu'il ne l'aurait imaginé. Le soulagement soulevait sa poitrine car il savait que le plus dur était derrière eux. Maintenant tout se passerait bien, il n'avait plus d'appréhensions d'aucune sorte.

En y réfléchissant, les obstacles n'étaient pas si invisibles qu'il le pensait. Certes, quand ils avaient fait l'amour, tout s'était évaporé comme une nappe d'eau sous un soleil ardent. Même si la légèreté était de mise ce matin, il restait des choses à régler pour lui. Et pour elle aussi.

Ondine fila sous la douche pendant qu'il préparait ses affaires pour aller s'entraîner avec ses Pokémon, dehors.

Ils déambulèrent dans les rues d'Azuria sans réussir à se séparer. Au moment d'atteindre l'entrée de l'arène, Ondine remarqua la présence de plusieurs dresseurs agglutinés en troupeaux compacts.

Ils s'embrassèrent et se quittèrent avec la trace légère qu'ont les amoureux lorsqu'ils ont passé un cap important dans leur relation.

Plus rien, pas même les critiques de Violette, n'entachait ce bonheur immuable. C'est radieuse qu'Ondine remportait tous ces défis quotidiens. Depuis plusieurs semaines voire des mois entiers, elle n'avait pas décerné un seul badge Cascade. La satisfaction de bien faire son travail lui donnait des ailes. Elle survolait les combats comme un Goélise plane au-dessus de la mer endormie.

Elle avait repris les cours de natation avec Psykokwak qui s'était révélé réceptif à toutes ses attentions. Il gagna un combat décisif en évitant habilement les offensives d'un Poissoroy dans le bassin. Grâce à ces cours approfondis, il apprit Vibraqua qui se révélait utile lorsqu'il nageait.

Gary était souvent en déplacement. Dès qu'il rentrait, il prévenait Ondine et l'invitait à passer la soirée et la nuit chez lui. A chaque fois qu'elle avait de ses nouvelles, c'était comme une nouveauté. Jamais auparavant elle n'avait été si proche d'un homme, pas même de Sacha. Elle s'habituait à cette explosion suscitée par la rencontre de leurs corps. L'anxiété de leur sexualité s'était peu à peu dissipée à mesure qu'ils se retrouvaient.

Le matin, elle avait du mal à le quitter. Elle ne voulait pas l'inviter à l'arène, redoutant un accrochage avec Violette. Cette dernière ne décolorait pas. Son air furieux ne la quittait pas du lever jusqu'au coucher. Elle était d'une humeur de Snubbull enragé. C'était le bonheur bien visible de sa cadette qui la rendait aussi hargneuse. Gary n'avait pas été dupe : il s'était sorti des toiles tendues dont le but était de le faire tomber.

Pourtant un matin, Ondine imposa à sa sœur la visite inopportune du gentleman. Violette explosa, dans tous ses états. Même Lily qui n'avait pour unique but dans la vie que de la calmer à la moindre crise de nerfs, n'y arriva point. Elle bouscula sa sœur dans un accès de dépit, dérangea toute l'arène pour étouffer sa rage de voir débarquer un homme qui lui résistait.

Elle dût s'y faire. Le soir, Gary vint comme à son habitude, bien habillé et galant. Lui aussi n'était pas enchanté de se retrouver en face de la femme qui l'avait tant provoqué et fait douter de ses sentiments envers Ondine. Il garda contenance, la tête haute. Le dîner se déroula sans réel accroc bien que les remarques épicées de Violette fulminaient dans sa bouche restée close. Pour la première fois, la championne invita Gary à rester dormir.

A cette sollicitation, Violette se leva brusquement et personne ne la revit jusqu'au matin. Ondine ne s'était pas doutée que sa sœur était venue l'espionner une fois Gary seul avec elle. Elle avait tout entendu à travers la porte. A chaque fois que Gary venait dormir, elle réitérait l'exercice et restait une heure, peut-être deux, l'oreille plaquée contre la porte. Elle avait saisi l'instant le plus intime du couple et s'en délectait.

Daisy était la seule à vraiment accueillir le jeune homme dans l'arène avec bienveillance. Depuis qu'elle s'était radoucie aux côtés d'Ondine, les deux sœurs pouvaient discuter de leurs expériences et des garçons. Un verrou était comme tombé depuis qu'Ondine avait sauté le pas. Il n'y avait plus d'écriteau interdisant d'aborder un quelconque sujet. Bien sûr, la championne restait muette quand il s'agissait de ce qui se passait dans son lit avec son compagnon.

Il était évident que pour Violette, voir son « beau-frère » au petit-déjeuner était un supplice. L'idée qu'ils viennent se servir chez elle la répugnait. Elle n'osait poser ses doigts là où elle soupçonnait qu'il eut posé une main. Il traînait des pieds, comme si l'arène était sa propriété. Le jeune homme se croyait-il chez lui ?
Il se balada une fois torse nu mais quand elle le dévisagea à la manière d'un chasseur guettant le gibier, il se fit la promesse de toujours venir avec son peignoir.

Elle le surveillait comme une concierge à la retraite qui n'a que l'espionnage comme but dans la vie.

Gary n'aimait pas qu'on vienne l'examiner quand il se réveillait doucement. Il était à plat, avait besoin d'une bonne douche avant d'être opérationnel. Un matin, il était si épuisé, qu'il demanda à Violette de lui passer la bouteille de lait. La riposte fut cinglante.

« Va le chercher toi-même. Ou demande-la à Ondine que tu domines au lit. »

Daisy fut la première scandalisée. La rouquine n'était pas dans la cuisine et n'avait rien entendu mais il était certain que si elle avait saisi cette remarque, elle lui aurait fait avaler la bouteille de lait.
Après ça, le beau brun ne lui adressa plus la parole. Deux murs qui se font face. Il ne fallait pas compter sur Violette et son caractère de Polarhume mal léché pour animer un dîner à cinq.

Ces moments passés à l'arène étaient plutôt occasionnels. Gary préférait l'intimité et le calme de sa maison. Ondine aussi. Ils invitèrent tout de même plusieurs fois Daisy qui voulait contempler leur union et leur bonheur.

Le bonheur était bien réel. Parfois, trop souvent pour Gary, Daniela recommençait ses offensives téléphoniques. Il en avait parlé à Ondine, pour la mettre au courant. Elle prit d'abord la défense de Daniela, prétextant qu'il fallait être définitivement clair avec elle. La rouquine lui confia même qu'elle comprenait ce que ressentait son ancienne compagne. Elle lui avoua qu'elle aurait fait la même chose tant son amour pour lui était incommensurable. Se séparer d'un homme qu'on a dans la peau était une chose difficile. L'oublier, passer à autre chose, faisait partie du deuil amoureux.

Devant l'indulgence de la jeune femme, Gary se sentit capable d'aller rendre visite à ses parents pour parler de ce problème récurrent ainsi que pour aborder sa relation avec Ondine qui, il le sentait, devenait suffisamment sérieuse pour que ses parents soient mis au courant. Peut-être envisagerait-il des présentations officielles ?

En prenant le train pour Safrania, il salua Ondine par la vitre entrouverte et eut la crainte soudaine que rien ne se passerait comme il l'espérait. Ses parents allaient-ils accepter Ondine dans la famille ? Sa mère, très attachée par intérêt à Daniela ne se laisserait pas facilement prendre par les sentiments. Le premier obstacle qu'il croyait invisible se dressa devant lui comme une montagne infranchissable.