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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 10/06/2016 à 10:45
» Dernière mise à jour le 12/06/2016 à 14:41

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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6.— SAVOIR NAGER & SE RAPPROCHER
Le temps qui s'écoula depuis la proposition de Gary parut se figer. Son invitation, bien que courtoise et dépourvue de sérieux, avait semblé à Ondine cachée une intention dissimulée.
Bien sûr elle avait acquiescé. Elle adorait nager, surtout dans un environnement naturel tel qu'un lac. Où pouvait-il se situer ? A Azuria et dans ces environs, il n'y avait rien qui pouvait s'apparenter à ce type de point d'eau.
Psykokwak avait consenti à venir avec elle, pouvant ainsi s’exercer dans un autre lieu plus ouvert que pouvait l'être l'arène.

Pendant la semaine, Ondine, fébrile, eut du mal à se concentrer. Elle perdit deux rencontres et remit son badge Cascade à deux excellents dresseurs, ce qui n'était pas arrivé depuis des mois. Son état préoccupait Daisy car lors du calcul des gains qu'elle avait gagné toute la semaine durant, Ondine s'était trompé de plusieurs chiffres. Daisy ne voulut pas la réprimander, consciente que l'on pouvait faire des erreurs de calculs. Elle tenta de découvrir les intimes pensées de sa sœur.

« Je vois Gary demain. J'ai le trac... je crois qu'il va me demander quelque chose d'important. Et puis l'idée de nager avec lui me rend toute fébrile... Je m'imagine tout un tas de choses...
- Je savais bien que c'était ton prince charmant qui te torturais l'esprit. J'espère que tout se passera bien. »

Le sourire chaleureux que Daisy lui adressa fut une source de soutien inépuisable pour Ondine qui avait enfin trouver dans l'une de ses sœur une confidente de qualité. Elle s'était bien livrée plusieurs fois mais ses sœurs, toujours de mèches, s'étaient amusés de ces confidences d'adolescente. Elles s'en étaient servis pour mettre Ondine en situation d'infériorité et la rendre ridicule. Une fois, la cadette leur confia son souhait d'embrasser un garçon qui lui plaisait. Le jour du rendez-vous galant, Ondine se rendit compte que ses sœurs s'étaient amusées à effrayer le garçon en question en portant des masques où figurait une énorme bouche avec des lèvres démesurées.

Mais cette époque était bien loin. Aucune collaboration ne semblait animer les trois sœurs auparavant complices. Daisy avait mûri contrairement aux autres, ce qui faisait qu'Ondine trouvait souvent refuge dans son bureau pour parler de tout et de rien... Comme de vraies frangines le faisaient. Avoir enfin une relation normale avec Daisy lui enlevait un poids qui lui avait longtemps pesé sur le cœur. Daisy semblait ressentir le même plaisir silencieux d'avoir une sœur à qui parler le soir quand Violette et Lily rentraient tard de soirée.

« Où allez-vous nager ?
- Dans un lac. Mais j'ai beau chercher, je n'ai pas trouvé ce genre d'endroit dans les alentours. »

Daisy se mit à réfléchir, un crayon dans la bouche.

« Il y a un lac pas très connu vers le Mont Sélénite.
- Le Mont Sélénite ! Mais c'est loin ! C'est au moins à deux jours de marche...
- On dirait que ton prince veut aussi que vous fassiez de la randonnée ! s’esclaffa la blonde. Cela dit, le lac n'est pas au cœur de la montagne. Il est au cœur de forêt. »

Peu importait à Ondine si elle devait marcher pendant des heures, elle serait en heureuse compagnie. Passer une journée entière hors de l'arène lui ferait le plus grand bien. L'ambiance autour du bassin était devenue irrespirable. Tout bon prétexte pour échapper à Violette était le bienvenu.

Si en effet le lac se situait près d'une forêt, cet environnement dissuaderait son aînée de venir la déranger. Le seul parcours qui pouvait la motiver c'était celui des magasins. La seule possibilité pour Violette d'apprendre l'existence de ce rendez-vous serait que Daisy le lui raconte.

Ondine avait confiance en sa sœur. C'est vrai qu'elle leur avait déjà accordé plus d'une fois sa naïve confiance mais cette fois, Daisy paraissait elle aussi agacée par le comportement frivole de Violette. Quel serait son intérêt d'aller déballer toute cette confidence ?

C'est dans un état d'excitation qu'elle n'avait pas ressenti depuis des années qu'Ondine fit son sac pour le lendemain. Elle emporta son maillot composés de deux pièces unis aux couleurs marine. Elle prit soin d'emmener de la nourriture pour Pskykokwak ainsi que ses fidèles brassards dont il ne séparait plus désormais. Elle fit le vœu qu'il puisse enfin nager sans son aide.

• • • • • • • • • •
C'est tôt le matin que Gary vint enlever Ondine. Il était habillé très sobrement : un t-shirt noir, un jean et des baskets. Il portait un sac en bandoulière de cuir ainsi qu'une glacière contenant leur déjeuner.
Comme elle s'y était attendu, le trajet dura deux bonnes heures. N'en déplaise aux amoureux qui discutèrent pour faire davantage connaissance. L'air de la forêt dans laquelle ils s'étaient aventurés était frais et printanier.

Ondine ne s'était pas hasardée hors d'Azuria depuis des mois. Il lui arrivait d'aller rendre visite à Pierre à Argenta où il s'était établit en tant que docteur Pokémon. Elle rendait également visite à Jacky au Bourg-Palette mais que très rarement. En dehors de ces voyages assez exceptionnels, la championne restait entre les quatre murs de son arène.

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Pouvoir fouler l'herbe et percevoir les sons délicats des feuilles d'arbres bruissants sous un coup de vent était comme retourner des années en arrière. La mélancolie la surprenait comme un insecte surgit d'un buisson. Elle se souvenait de son voyage avec ses amis. Les disputes parce qu'ils s'étaient égarés à cause du mauvais sens d'orientation de Sacha mais pas seulement : les dîners au feu de camp, les nuits passées sous les étoiles.

Toute cette nostalgie rendait Ondine muette. Gary la dévisageait, conscient qu'elle était déjà loin de lui. Heureusement, la méditation de la jeune femme prit fin quand Gary lui fit remarquer qu'ils pouvaient apercevoir le lac.
En effet, ils étaient arrivés.

« Il est immense ! s'extasia-t-elle.
- On sera tranquille ici. Il n'y a jamais personne qui vient. Peu de gens connaissent son existence. »

Le lac, caché par une barrière de grands arbres, le préservait de l'Homme. Il était dans toute sa beauté naturelle, sauvage. Ondine fut étonnée de ne voir aucun Pokémon aux alentours. Ils n'en avaient pas beaucoup croisés sur la route. En tournant la tête, elle aperçut dans les fourrées un parterre de fleurs aux allures bleutées.

Elle déposa son sac sur l'herbe et descendit la légère pente qui menait à un petit ponton de bois. Elle resta figée dans une complète observation de l'eau. Celle-ci, d'un bleu qu'on ne retrouvait malheureusement plus dans les points d'eaux communs, donnait l'envie de s'y plonger tout entier.
Elle se retourna en entendant un bruit de pas précipités derrière elle.

« Tu es encore sorti de ta Pokéball... Tu ne cessera jamais cette mauvaise habitude...
- Psy ? »

Le canard se réfugia entre les jambes de sa dresseuse, dévisageant l'eau claire qui s'étendait à perte de vue. Gary lui fit un signe de la main quand elle rebroussa chemin.

« Et si on allait se baigner maintenant ? proposa-t-il.
- L'eau ne risque pas d'être trop froide ?
- Tu as peur de tomber malade ? La température de l'eau ne va pas beaucoup évolué au cours la journée. L'eau du bassin de l'arène est aussi froide, j'en ai fait l'expérience. »

Il sourit tout en jetant un regard amical au Pokémon eau. Psykokwak s'avança vers le jeune homme pour l'examiner. Il lui semblait l'avoir déjà vu... Mais à quelle occasion ?

Gary retira son haut et le jeta sur son sac. Quand il porta ses mains à son pantalon, Ondine détourna les yeux, gênée.

« J'ai déjà enfilé mon maillot, lui confia-t-il, un sourire en coin. »

Psykokwak regardait le spectacle qu'offrait Gary. Il semblait étonné de découvrir l'anatomie de ce garçon. Ondine le poussa plus loin malgré l'amusement que trouvait le jeune homme à cet examen. Finalement elle lui demanda de mettre les brassards à Psykokwak pendant qu'elle se changeait.

« Vas-y prend ton temps. »

Il fouilla dans le sac d'Ondine pour en extraire les deux accessoires de natation. Il les gonfla, ce qui fit rire le canard. En effet, quand Gary soufflait à l'intérieur du plastique, ses joues doublaient de volume.
Plié en deux, le canard portait ses doigts palmés sur son ventre.

« Eh, on verra bien qui fera le malin dans l'eau, répliqua le jeune homme en terminant de gonfler les brassards. »

Psykokwak redevint sérieux, n'appréciant pas la provocation. Une lueur de défi le fit se relever dignement.

« Tu n'as pas l'air aussi stupide que le laisse présager ta figure niaise. »

Le canard arracha des mains de Gary ses amis les brassards et les enfila seul, comme pour montrer qu'il était capable de se débrouiller tout seul, sans l'aide de personne. Il s'avança d'un pas décidé sur le ponton de bois qui craqua sous ses pieds palmés.

« Ton Pokémon est... particulier, confia Gary quand Ondine revint près de lui. J'ai l'impression qu'il veut t'impressionner et entrer en compétition avec moi. Tu crois que j'ai une chance contre lui ?
- Hum... Il faut que tu puisses nager mieux que lui. C'est pas gagné, c'est un vrai champion. »

Ils pouffèrent. Psykokwak restait immobile devant la masse d'eau que représentait le lac. Brusquement il se mit à courir vers Ondine. Il la poussa pour la faire avancer.
Gary s'élança sur le morceau de bois qui servait de plongeoir et sauta dans l'eau. Devant l'audace du jeune homme, Psykokwak pâlit. Jamais il n'arriverait à faire un tel saut.

La tête de Gary émergea de la surface, les cheveux plaqués sur le front.

« L'eau est un peu fraîche mais ça fait un bien fou ! Allez, venez ! »

Avant de pouvoir le rejoindre, Ondine devait mettre son Pokémon à l'aise. Elle l'encouragea. Devant la facilité qu'avait Gary à nager, le canard rassembla son courage et sauta. Ondine se préparait déjà à le repêcher.

« Tu as une mauvaise influence sur lui. Jamais il n'aurait osé un truc pareil si tu ne l'avais pas provoqué. Je te préviens que si il ne remonte dans la seconde qui suit, c'est toi qui ira le récupérer au fond du lac. »

Gronder par Ondine le fit surtout rire. Elle était si ravissante quand elle poussait le coup de gueule. Par contre, l'inquiétude qu'il pouvait lire dans ses yeux ne lui plaisait pas. Psykokwak ne semblait pas remonter à la surface. Gary se hasarda à l'endroit où avait eu lieu le plongeon.
Il sentit sous ses pieds des chatouilles.

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Une énorme giclée d'eau le bouscula. Quand il s'essuya le visage, le crâne jaune du Pokémon se trouvait devant son nez. Ce dernier pouffait de rire. Commença alors une violente bataille d'eau entre les deux rivaux. Ondine, les pieds dans l'eau, les regardait, amusée. C'était rare de trouver un garçon qui s'entendait avec un Pokémon comme Psykokwak. Il fallait avouer que ce Pokémon était étrange et pouvait paraître excentrique parfois, même pour Ondine qui le connaissait depuis des années.

Pendant cette terrible bataille, Psykokwak avait l'air d'avoir oublié qu'il était dans l'eau. Il retrouvait des réflexes de Pokémon palmipède enfouis en lui. Il arrivait à éviter les assauts mouillés de son concurrent et réussissait à lui renvoyer la pareille. N'importe qui aurait cru qu'il n'avait aucun problème pour nager.

Pendant une attaque, Psykokwak perdit ses brassards sans qu'il ne le remarque. Les deux accessoires flottaient à quelques mètres du Pokémon trop occupé à riposter pour s'en préoccuper. Gary et Psykokwak s'esclaffaient. Le Pokémon qui paniquait il y a quelque secondes riait aux éclats, pousser l'adrénaline du jeu.
C'était une véritable victoire. Tout cela grâce à ce garçon qu'elle avait engueulé quelques minutes plus tôt. Il n'avait pas une si mauvais influence que ça. Elle s'excuserait au moment du déjeuner.

A les regarder s'amuser ainsi, une sensation de bien-être la saisit. Si le temps se figeait à l'instant, elle ne le regretterait pas. Tout était réuni pour dresser un tableau des plus parfait : un temps agréable, la tranquillité du lieu et deux êtres qu'elle aimait. Rien ne pouvait noircir ce portrait idyllique.

Pendant qu'ils s'occupaient de régler cette rivalité ridicule, elle se mit à nager vers les deux brassards pour les retirer de l'eau, puisque Psykokwak n'en avait plus besoin. Au moment de les attraper, une main plus rapide les saisit.

« Qu'est-ce que tu fais ? s'écria-t-elle, surprise.
- Si tu veux les récupérer, il faudra être plus rapide que moi. On fait la course jusqu'à cet arbre ? »

Il lui désigna la ligne d'arrivée. Pour ne pas être embarrassé par les brassards, il les enfila autour de ses biceps. Ondine fut plus rapide que son rival et parvint à la ligne d'arrivée en premier. Sa nage était maîtrisée et professionnelle.

« Il faudra me passer sur le corps ! »

Gary, à bonne distance de l'arbre, se mit à nager vers le ponton. Ondine n'eut aucun mal à le rattraper. Elle tira sur les brassards pour les lui enlever mais le garçon ne lui rendait pas la tâche facile. Il remuait avec vigueur ses bras. Ondine perdit patience. Elle lui mit les mains dans le dos. En position de force, elle exigea la remise des deux bouées miniatures.

Par surprise, Gary se dégagea. Il laissa un des accessoires à Ondine, libérant ainsi son bras. Avec sa main libre, il la saisit pour la rapprocher de lui. Leurs deux corps s'effleuraient. D'un geste tendre il posa sa main sur le dos de la jeune femme, l'embrassa.
Le contact mutuel de leur peau soulevait la poitrine des deux nageurs. Ondine sentit les muscles de ses bras se contracter. Tout contre lui, elle discerna une fébrilité qui faisait palpiter son torse.

Il l'embrassa de nouveau avec fougue, la respiration saccadée. Son sang battait chaque parcelle de sa peau mouillée. Il abandonna la lutte et laissa le second brassard s'éloigner d'eux.

La sensation de bien-être que ressentit Ondine s'amplifia et les gagna tout deux. Ils n'arrivaient pas à détacher leurs lèvres, leur corps refusaient de se séparer.

Un cri les tira de cette communion des corps.
Ils levèrent les yeux en direction de Psykokwak. Ce dernier était ligoté par des tentacules rouges qui le tiraient vers le fond du lac.