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Bleuet fané de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 01/06/2016 à 14:44
» Dernière mise à jour le 01/06/2016 à 16:19

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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4.— SE RÉUNIR & RÉGLER SES COMPTES
« Vous avez combien de temps devant vous ? lui demanda-t-il en enfilant une chemise blanche à rayures bleues.
- Il me reste... une heure. Mais comme je suis la seule à gérer l'arène à proprement parlé, je décide du moment où je reprend mon poste. »

Il sortit d'un placard du riz blanc avant d'avoir pût refermer sa chemise laissée entrouverte. Il extirpa d'un tiroir un wok, le montra à sa charmante invitée.

« Que dites-vous d'un wok de saumon aux épinards frais ? C'est rapide et savoureux. »

Ondine acquiesça, assise sur une chaise haute. Elle se laissa entraîner par les mouvements rapides et mesurés de son hôte qui préparait ce plat comme si il avait l'habitude de le cuisiner tous les jours. Il allait d'un poste à un autre en faisant virevolter sa chemise ouverte. Le tissu semblait s'animer de lui-même, dans une danse frénétique, au milieu des ingrédients. Il alluma le gaz et versa le saumon ainsi que les épinards et le riz dans le wok.

« Voudriez-vous m'accorder votre aide ? lui demanda-t-il en se retournant, une main tendue comme une invitation à la danse. »

Elle s'avança vers lui, saisit la longue poignée du wok. Gary se plaça dans son dos pour la guider.

« Je ne me suis jamais servi de cet instrument, avoua-t-elle.
- Ce n'est pas grave. Je vais te montrer comment on l'utilise. »

C'était le première fois qu'il la tutoyait mais elle n'y fit pas attention. Lui non plus d'ailleurs n'avait pas remarqué ce changement de registre.

Il lui demanda de placer le wok sur le feu tout en le secouant énergiquement pour diffuser la chaleur. D'une main maladroite, Ondine crut faire tomber la moitié du contenu du wok tant sa maîtrise était loin d'être parfaite.

Le souffle chaud qui s'échappait des lèvres de Gary lui caressait la nuque. Sa main se mit à trembler ; pour la rassurer et l'accompagner, il plaça ses doigts sur les siens. Les gestes des deux mains posées sur le wok se faisaient plus fermes.

Les épinards crépitaient tandis que les grains de riz se baladaient sous les coups répétés. Un délicat parfum de mer s'exhalait du plat en cuisson. L'odeur du saumon les enveloppa tout entier.
Ondine ne sût d'où provenait la chaleur qu'elle ressentait sur le bout des doigts. Elle s'écarta légèrement du wok, sentit la poitrine de Gary contre son dos.

« Peut-être qu'on peut laisser cuire à feu doux pendant que...
- J'ai très envie de t'embrasser. »

Le regard lumineux, Gary avança son visage vers celui de la jeune femme. Il l'embrassa doucement, sans provoquer la moindre surprise chez elle. Les yeux clos, Ondine se laissa emporter par le plaisir de ce baiser. Les lèvres qui venaient de la cueillir lui semblaient légères et caressantes.
Gary avait lui aussi les yeux fermés, savourant cet instant d'une grande douceur. Il sentit une vague de chaleur lui parcourir la joue droite. Un bruissement dû à sa barbe lui fit entrouvrir les paupières. Les doigts de la jeune femme parcourait le bas de son visage.

Pour la première fois, elle pût détailler à loisir ses traits. Il portait une barbe légère éclairée par des dents immaculées. Ses lèvres étaient fines et dessinaient à merveille le moindre de ses sourires qu'il lui offrait. Son nez proéminent pouvait paraître un peu large. Mais ce qui plaisait le plus à Ondine c'était ses yeux rieurs en forme d'amandes, colorés d'une teinte d'émeraude ambrée.
Ses cheveux bruns coiffés en brosse laissait son front évasif et donnait à cet homme l'aspect d'un rêveur contemplatif. Il va sans dire que toutes les femmes le remarquaient dans la rue. Son sourire dégageait un charme fou.
De taille modeste, sa carrure était celle d'un homme pratiquant une activité physique régulière.

Sous sa chemise entrouverte, Ondine pouvait distinguer la genèse d'un torse finement taillé. Il rougit devant cette inspection attentive de son anatomie. Il lui proposa de s'occuper de la cuisson du plat pendant qu'il installerait la table. Dans un bruit de vaisselle, il posa les verres ainsi que les couverts et les assiettes. Il s'éclipsa un instant dans son jardin et revint avec un brin de bleuet. Il le plaça dans un verre fuselé, entre les deux assiettes qui délimitaient les places.

« Je croyais que vous aviez traversé toute la région pour m'en ramener, le railla Ondine.
- Si tu me l'avais demandé, je l'aurais fait sans hésitation. Mais l'idée d'être loin de toi ne m'aurais pas permis de tenir longtemps. Comme un bleuet sans eau ni soleil pour le réchauffer. »

Il s'approche furtivement de la jeune femme, déposa un léger baiser sur sa joue.

« J'ai une requête à te faire... Tutoies-moi. Sans m'en rendre compte ma langue a exprimé le désir de me rapprocher de toi par les mots. »

Ondine trouvait au contraire amusant cette distance galante. Gary avait l'air dérangé par cet écart. Cependant, cela n'enlevait rien au déjeuner qui fut un moment agréable autant pour le jeune homme que pour son invitée. Cette dernière fut chaleureusement complimentée pour sa gestion du plat.

« Je vais devoir y aller, merci beaucoup pour votre... ton... invitation, se rattrapa la championne en tirant sa chaise. Mes obligations m'appellent. J'ai des raclées à donner. »

Il lui proposa de la raccompagner jusqu'à l'arène. Au moment d'enfiler un blouson, il se rendit compte qu'il n'avait pas correctement boutonné sa chemise.

« Il pleut toujours dehors ?
- Je crois. Ça ne me dérange pas, j'aime tout ce qui rappelle l'eau. Les cheveux mouillés, j'ai l'habitude. »

Mais Gary tint à emporter un parapluie. Ondine, tout au long du trajet, refusa de s'y abriter malgré l'insistance du jeune homme. Il dévorait des yeux la spécialiste des Pokémon aquatiques. Elle semblait si différente sous la pluie. Elle paraissait légère, débarrassée de tout le poids, des responsabilités qui lui pesaient sur les épaules. Cela ne la dérangeait aucunement de recevoir une quantité considérable d'eau sur le visage. Au contraire, cette eau tombée du ciel la purgeait des contrariétés qu'elle pouvait rencontrer lors de son quotidien.

Devant la porte d'entrée, Ondine salua Gary d'un geste hésitant, ne sachant si elle devait l'embrasser. Gary fit le second premier pas et l'enlaça tendrement. Sa capuche trempée vint frôler les mèches rousses de la championne.
Il préféra taire la date à laquelle il reviendrait. Diverses affaires risquaient de le retenir.

• • • • • • • • • •
Violette l'attendait devant le bassin. A sa posture, Ondine comprit qu'il s'était passé quelque chose. Elle regrettait déjà d'avoir quitté son nuage duveteux pour retourner auprès de ce monstre tyrannique.
Les mains sur les hanches, Violette la fusilla du regard.

« Tu peux m'expliquer ? Le sol est trempé et tu ne l'as pas nettoyé ! Où étais-tu depuis tout ce temps ? Avec Gary ? Tu es finalement passée à la casserole ? »

L'insolence de son aînée lui fit commettre un acte qu'elle n'aurait jamais cru perpétrer. Elle gifla Violette.

« Pendant que tu te balades les sacs remplis de robes que tu te payes avec l'argent de l'arène, je bosse, moi. J'en ai plus que marre de devoir rendre des comptes à une despotique jalouse qui n'est pas capable d'aligner trois attaques Pokémon à la suite. Si tu veux te balader près du bassin avec tes hauts-talons que tu viens d'acheter à prix d'or, lave-toi même le sol. Je ne suis pas ton Caninos.
- Moi, jalouse ?! Mais de qui ? s'égosilla la sœur aux cheveux bleus.
- Tu l'as toujours été de moi. Tu me chamaillais parce que tu ne supportais pas que papa et maman me choient plus que toi. Tu es aussi jalouse de Gary parce qu'il s'intéresse à moi et ça tu ne le supportes pas. Un homme qui ne te remarque pas n'est qu'un vaurien alors qu'il est juste censé. Qui s'intéressait à une femme aussi méchante que toi ? Les hommes tu les prends et tu les jettes comme des mouchoirs usagés. Gary l'a vite compris, c'est pour ça qu'il te méprise. Et je le comprend. Il sera la seul homme que tu n'aura jamais. »

Le bien fou qui envahit son corps tout entier lui fit autant d'effet qu'un millier de baiser de l'homme qu'elle venait d'évoquer.

« Pour en revenir au bassin, sache que Psykokwak a faillit se noyer. Mais ça te passe par dessus la tête ce qui peut arriver aux Pokémon de cette arène. Tout ce qui compte c'est d'avoir ton compte en banque bien rempli pour le dépenser en futilités. »

Violette, abasourdie par l'avalanche de reproches, tenta de répliquer. Elle balbutia quelques mots puis reprit contenance.

« Si tu avais apprit à ce stupide canard à nager, il n'aurait pas coulé comme un boulet. C'est toi l'irresponsable ici. Tu prétends aimer les Pokémon mais tu ne penses qu'à gagner, peu importe si ils sentent bien.
- C'est faux ! Je prend soin de mes Pokémon. Contrairement à toi qui les délaisses constamment... Tu ne t'en sers que comme une vitrine pour les spectacles. Pour toi, ils n'ont pas d'âme. »

Ondine, décidée à mettre un terme à cette conversation qui n'avait que trop duré, s'échappa aux cris vociférés par sa sœur. Cette dernière, seule devant l'eau du bassin, demeurait muette.

« Je ne l'aurais jamais... Si il est attiré par une femme aussi insignifiante que l'est Ondine, il me tombera dans les bras sans difficultés. »