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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 27/05/2016 à 17:11
» Dernière mise à jour le 22/06/2016 à 09:59

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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3.— TROUVER UN COMPROMIS
Aujourd'hui encore, Ondine avait affronté trois challengers sans qu'aucun ne réussisse à lui faire mordre la poussière. La plupart des dresseurs manquaient de répondant et étaient trop prévisibles. Ondine avait bien connu cet état de chose qui pousse les dresseurs à l'insouciance et à foncer tête baissée, assuré de la victoire.
Son style avait acquis une pointe de stratégie. Elle n'utilisait jamais d'attaques au hasard, évitait de gaspiller inutilement l'énergie de ses Pokémon en riposte trop poussée.

Les challengers étaient souvent très jeunes. Ils partaient du Bourg-Palette et débarquaient à Azuria comme un cheveux sur la soupe. Nombre d'entre eux avaient soif de revanche, s'étant fait battre par le champion d'Argenta. Malgré leur détermination, Ondine les refroidissait à sa manière : avec un seau d'eau glacé.
En effet, l'arène était connue pour son bassin. Mais les nouveaux arrivants, trop fanfarons pour écouter les conseils des plus expérimentés, arrivaient à l'arène choqués d'avoir sous leurs yeux une piscine.

C'est à ce moment qu'Ondine pouvait évaluer l'intelligence et l'adaptation d'un dresseur. Il y en avait deux catégories : ceux qui envoyaient dans le bassin des Pokémon de tout bords sauf de type eau (parce qu'ils n'en avaient pas capturés ou par simple défi, pour prouver leur force brute) et ceux plus ingénieux qui envoyaient leurs Pokémon eaux pour affronter la championne sur un pied d'égalité. La deuxième catégorie était malheureusement la plus rare.

Les dresseurs débutants choisissaient Salamèche en majorité. Le prestige du dragon, avouaient-ils. Combien de fois avait-elle vu des dresseurs inconscients envoyer leur Salamèche à l'eau, n'ayant que lui comme compagnon de route. Dans ces cas-là, Ondine refusait le combat. Certains plus au fait de leur faiblesse, ordonnaient à leur starter feu de rester sur les plate-formes flottantes, à la surface de l'eau.

Il lui arrivait d'affronter des Carapuce, les seuls Pokémon eaux pour débutants. Leur niveau était majoritairement bas, n'ayant maîtrisés que les bases sans grande diversité de mouvement. Tous ces dresseurs représentaient quatre-vingt pour-cent de ses challenges.

C'était trois dresseurs du Bourg-Palette qu'elle avait battu justement ce matin-là. Un dresseur avec un Bulbizarre qui refusait l'autorité despotique de son maître ; un dresseur qui avait pêché un Ptitard mais ce dernier ne maîtrisait que Torgnoles ; le troisième challenger avait envoyé dans le bassin un Sabelette qui avait coulé comme une pierre...

Ondine avait passé plus de temps à regarder ou à esquiver qu'à attaquer. Il valait mieux pour ses adversaires qu'elle n'attaque pas trop souvent car ces offensives étaient cinglantes et ne rataient presque jamais leur cible.

Ainsi, sa matinée fut relativement calme. Au moment de sa pause déjeuner, quand elle s'apprêtait à fermer l'arène, une ombre la prévint qu'une personne se trouvait derrière elle. Elle laissa pendre la clé dans la serrure.

« Bonjour Ondine. Me reconnaissez-vous ? »

Cette voix suave la fit frisonner. A cause des reflets du soleil, elle ne pût distinguer qu'une fine silhouette devant elle. Le jeune homme passa une main baguée dans ses cheveux sombres, la mine gêné. Il s'excusa de venir la déranger à cette heure tardive mais il avait envie de reprendre sa revanche.
La championne hésita. Elle avait faim et voulait se reposer de cette longue matinée passée sur le terrain de son arène. Mais le visage suppliant de ce bel homme estompa ses hésitations et elle lui ouvrit volontiers les portes de son arène une troisième fois.

Au moins avec Gary, le combat allait plus intéressant que contre tous ces jeunes novices qu'elle avait pût affronter ces derniers jours.
Il avait perdu il y a de cela plusieurs jours. Son style de combat était axé sur la force brute et la vitesse. Son Hyporoi était l'exemple parfait : sa vitesse lui permettait de frapper fort le premier. Son endurance n'était pas suffisante pour supporter un affrontement sur la durée. La fatigue l'avait poussé dans ses retranchements.

Ondine connaissait les qualités de beaucoup de Pokémon aquatiques ainsi que leurs défauts. C'était le cas pour Hyporoi. Beaucoup de dresseurs adoptaient la même stratégie avec ce Pokémon : frapper avec force et vitesse. L'endurance et la résistance était souvent mise de côté, malheureusement. Le double-type du Pokémon pouvait lui permettre de tenir plus longtemps sur le terrain.
La championne soupçonnait Gary d'être un dresseur amateur, quoiqu'il ne commettait pas les erreurs des débutants comme envoyer un Pokémon feu dans un bassin d'eau froide...

Une fois à l'intérieur du bâtiment, le challenger lui proposa un compromis.

« Faisons un marché : si je gagne le badge Cascade est à moi. Si je perd je vous invite à déjeuner. »

Ondine haussa les sourcils, n'étant pas certaine de ce qu'elle avait entendu. Un léger rire alluma ses lèvres, fit pétiller son regard. Chose facile que de gagner au vu des nombreuses victoires de ce matin. De plus elle l'avait déjà battu une première fois sans trop de difficultés. A l'idée d'être invitée par ce séduisant adversaire lui rendait le visage d'une couleur proche du pourpre. Aucun homme avant lui ne l'avait invité de cette manière, ni tout court.

Quand elle constata que les deux seuls Pokémon encore valides pour un match étaient son petit Azurill et Psykokwak, son sourire ravi s'effaça au profit d'une mine déconfite. Une large partie des Pokémon de la championne était au centre Pokémon suite à quelques matchs mouvementés disputé les jours passés. La minorité qui était resté à l'arène se reposait.
Lily était allée récupérer les Pokémon déposés chez l'infirmière il y a une heure. Ondine n'avait pas le temps ni l'envie de l'attendre. Azurill était encore petit et l'envoyer dans un combat était trop risqué. Un geste de découragement la fit prendre la capsule de son canard préféré.

« Bon, réglons ça au plus vite. Je sens que je vais me faire ratatiner... »

Elle lança la Pokéball sans enthousiasme. Toute la joie s'était évaporé de son visage.
Psykokwak, dans une forme olympique, s'étira sur la plate-forme rouge, à la surface de l'eau. Cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas appel à lui.

Gary envoya un Pokémon qui fit suggérer à Ondine que lui aussi voulait qu'il perde le combat. Un déjeuner avec la championne semblait plus inestimable qu'un badge. Au lieu de l'inviter de manière classique et banale, il préférait jouer la carte de la surprise et de l'originalité. La tournure que prenait l'arrivée des deux Pokémon sur le terrain redonna le sourire à la jeune femme. Malgré le choix qui s'était imposé à elle, Ondine avait peut-être une chance.

Un Magicarpe vigoureux sortit de la Pokéball du jeune homme. Il aurait pût faire appel à son Hyporoi, comme lors de son premier combat. Il aurait sans problèmes battu Psykokwak.
Le canard avait déjà fait ses preuves, à condition qu'une migraine l'accable suffisamment. Elle ne voyait pas comment une carpe aurait la possibilité de faire naître un mal de tête chez son Pokémon...

Depuis son aventure sur le Saint-Anne, elle se méfiait des Magicarpe. Le souvenir de la nuit passée sur le radeau avec la Team Rocket suite au naufrage du paquebot lui revint. Le Magicarpe de James que ce dernier avait jeté à l'eau avait évolué d'un coup, sans que personne ne s'y attende. Si ce Magicarpe faisait la même chose, elle aurait perdue... Et son repas ne serait plus qu'une chimère... amère.

« Reste à savoir qui est le plus faible entre mon Psykokwak et votre Magicarpe... soupira Ondine. »

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Gary, la figure sérieuse, demanda à son poisson de faire une Trempette. Les éclaboussures atteignirent les pattes du canard qui se mit à courir dans tous les sens pour éviter les gouttes d'eau. Il poussait des cris similaires à ceux d'un Groret qu'on égorge.

« Un Pokémon eau qui n'aime pas être mouillé... Vous m'étonnez encore, ma chère Ondine. Magicarpe, Charge !
- Psykokwak, Griffe ! »

Le canard arrêta sa course effrénée pour regarder sa dresseuse. Il porta ses pattes à la tête, la fit basculer à droite, ne comprenant pas l'ordre de la championne. La paire d'yeux inertes qui fixaient Ondine la fit regretter de l'avoir choisi pour se battre. Pour ne pas se montrer ridicule, elle n'imita pas l'attaque qu'elle lui demandait. C'était la seule façon pour Psykokwak de comprendre ses ordres.

Magicarpe se mit à nager à vive allure, percutant la plate-forme où se situait le canard jaune. Ce dernier bascula par dessus bord. Ondine, en voyant son Pokémon se débattre furieusement dans le bassin, passa une main sur ses yeux atterrés.

« J'ai honte...
- Votre Psykokwak ne sait pas nager ? s'étonna Gary. »

Si elle s'était doutée que son Pokémon tomberait lamentablement à l'eau, elle lui aurait accroché une bouée. Magicarpe connaissait la faiblesse mortelle de son Psykokwak et s'en était servit pour le faire culbuter dans le bassin. Là, dans l'eau qu'il troublait, il était à sa merci. Mais que pouvait-il redouter d'un poisson rouge ?

Le vrai danger résidait dans l'incapacité pour Pyskokwak de nager. Si il maîtrisait ce que tous les Pokémon eau de base maîtrisaient, il gagnerait. Elle aurait pût se servir de Psykokwak dans ses matchs d'arène. C'était pour cette raison évidente qu'elle ne l'envoyait jamais au combat. Un Pokémon eau d'une championne spécialiste du type incapable de nager... Ondine aurait perdu tout crédibilité. Même les dresseurs qui envoyaient leur Salamèche dans le bassin aurait gagné car Psykokwak coulait plus vite qu'eux...

Le Pokémon aux migraines chroniques perdit ses forces dans sa lutte pour émerger de l'eau. Ondine hésita à le rappeler dans sa Pokéball mais n'en eut pas le temps. Psykokwak se mit à disparaître doucement, épuisé. Le rythme cardiaque de la championne s'accéléra. Elle tenta de faire revenir son Pokémon à l'abri mais le rayon rouge lancé par la balle n'atteignait pas le canard, déjà sous l'eau. Des bulles remontaient à la surface qu'il venait de quitter. Les bulles éphémères disparurent les unes après les autres.

Ondine jeta à ses pieds la veste bleue posée sur ses épaules, prête à plonger pour aller chercher son Pokémon. Cependant Gary fut plus rapide. Il sauta tout habillé dans l'eau froide et rejoignit les profondeurs du bassin. Ondine n'en croyait pas ces yeux. Quels dresseurs seraient aller repêcher le Pokémon de son adversaire ? Elle oubliait la galanterie de Gary qui surpassait de loin la simple politesse des dresseurs qu'elle aurait pût affronter dans cette situation.

L'attente fut éprouvante. Ondine eut peur de ne voir remonter personne. Son regard papillonnait d'un point à un autre sans réussir à se fixer durablement. Elle esquissa un pas avant de voir réapparaître Gary tenant dans ses bras Psykokwak. Ce dernier était visiblement mal en point et recrachait par son bec toute l'eau qu'il avait avalé.

Une fois à l'abri de toute nouvelle noyade, le Pokémon fut cajolé par la jeune femme. Ce signe d'affection rendit Gary admiratif de la complicité qu'entretenait la championne avec son Pokémon.

« Le rouge qui vous va si bien au teint lorsque vous êtes inquiète s'est dissipé de vos joues. »

Ondine ne fit pas attention à cette remarque, tant son inquiétude envers Psykokwak l'avait marqué. Elle en tremblait.

« Je te promet de ne plus t'envoyer au combat tant que tu ne sauras pas nager ! Dès demain, tu auras droit à un cours de natation ! »

Psykokwak consentit à tout, tant qu'il était loin de la mort qui l'avait à demi frappé.
Ondine leva enfin les yeux sur l'homme qui l'avait secouru et fut désolée de voir l'état de ses vêtements.

« J'ai des habits de rechange si vous voulez, lui proposa-t-elle. »

Dans les vestiaires, il ne restait que les costumes du spectacle de la veille. Gary, amusé, enfila celui du prince charmant William.

« Et si nous allions manger, à présent ?
- Mais vous n'avez pas perdu le match, rétorqua Ondine. »

Gary lui fit remarquer qu'il avait quitté le terrain et donc qu'il s'était automatiquement disqualifié. Avait-il sauvé Psykokwak pour perdre le match par abandon ? La championne en eut quelques doutes.

Ondine entendit une porte claquée et aperçut Violette qui rentrait d'une séance de shopping. Cette dernière dévisagea grossièrement Gary. Les bras chargés de sac, elle se mit à rire devant l'accoutrement ridicule du gentleman.

« Je ne savais pas que les contes de fées étaient encore à la mode. Pourquoi tu n'as pas mis ton costume de sirène ? demanda-t-elle à sa sœur d'un ton sarcastique. »

Ondine préféra ne pas répondre à ces provocations. Elle prit le bras de Gary et l'entraîna à l'extérieur de l'arène. Dehors, au lieu d'aller dans un restaurant, Gary entraîna son invité chez lui pour se changer et lui rendre son costume pour le spectacle que ses sœurs donnaient le soir-même. Il habitait une villa des plus moderne, au centre d'Azuria. Cette demeure étonna Ondine.

« N'êtes-vous pas un dresseur qui parcourez la région pour récupérer des badges ? D'habitude cette catégorie de dresseur n'a pas de maison "fixe".
- Votre remarque ne manque pas de pertinence mais mes parents ont des résidences secondaires dans toute la région. Ils me les laissent quand je voyage ce qui me permet de toujours retrouver mon chez-moi. »

Cet homme était si riche qu'il le paraissait ? Elle s'était doutée qu'à sa façon de s'exprimer et à ses habits il faisait partie de la haute-bourgeoisie.
Devant la surprise de son invitée, Gary prit un air doux et lui expliqua que sa famille était une des plus riches de la région. Son père se trouvait être le patron d'une grande entreprise à Safrania.

La pluie commençait à tomber. Gary l'invita à entrer chez lui, ce qu'elle consentit avec une pointe de gêne. Il lui ouvrit chaleureusement les portes de sa maison.