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Codélia Network - Tome 2 : Le Pilier Proxy de Kazumari



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Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 24/04/2019 à 12:37
» Dernière mise à jour le 30/04/2019 à 18:35

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 48 : Préparatifs de l’opération
- Tu souhaitais me voir ?

Dissimulé au sein même du Réseau Codélia, à l’insu de presque de tout le monde, un véritable écosystème numérique prospérait. Un paradis utopique pour les entités Cybériennes, fabriqué de leurs propres mains douze ans auparavant, après leur création. D’une grande superficie par rapport aux petites tailles de leurs habitants, le Cybéria comportait divers environnements comme des forêts, des paysages volcaniques, un village modeste et bien plus encore.

Pendant longtemps, les Cybériens avaient vécu à six dans leur univers personnel, se répartissant les tâches et vivant dans la paix et la sérénité. Cependant, la situation évolua au cours des dernières semaines. Un homme portant le pseudonyme MoonCross sur le Réseau Codélia avait fini par les retrouver et lança une attaque contre eux. Afin de les protéger, CE-01 activa une protection cryptée pour les dissimuler à nouveau et partit hors du Cybéria.

Réputé pour sa fainéantise légendaire, répartir les tâches laissées vacantes par CE-01 entre ses cinq autres confrères fut une partie de plaisir. Leur quotidien revint immédiatement à la normale, avec néanmoins une certaine pression constante qui ne les quittait pas. Si MoonCross parvenait à capturer leur camarade, il pourrait de nouveau rallier le Cybéria et terminer le travail. Leur vie à l’écart de la race humaine allait bientôt toucher à sa fin.

- Approche-toi, CE-04. Nul besoin de maintenir une telle distance, je veux simplement discuter avec toi.

CE-03, à l’instar des congénères, se révélait être une minuscule créature d’une quinzaine de centimètres. Son corps azur était parsemé de rayures d’un bleu plus sombre. Sa particularité par rapport aux autres Cybériens était de disposer du sexe féminin, si l’on considérait cette nouvelle forme de vie comme capable de posséder un genre. Elle s’exprimait d’une voix douce, sûre d’elle et officiait en tant que sous-chef au sein du Cybéria, sa sagesse incitant les autres à la suivre.

Les deux lumières roses sur son visage qui lui servait de regard fixait à présent le nouveau venu. Bien que cela ne voulait pas dire grand-chose compte tenu de leurs proportions, CE-04 se montrait légèrement plus grands que ses confrères. Il possédait un corps orange plutôt massif parsemé de rayures noires. Considérant presque tout ce qui sortait de la bouche numérique de CE-03 comme une vérité divine, il s’approcha prudemment d’elle, se considérant indigne de rester en sa présence trop longtemps.

Les deux intelligences artificielles sur-développées se trouvaient actuellement dans une zone forestière du Cybéria, à l’écart des trois autres Cybériens. Assise au bord d’une rivière, CE-03 trempait ses pieds bleus en observant l’horizon pensive. Une activité à laquelle elle passait la majorité de son temps libre lorsqu’elle ne s’occupait pas de gérer les autres habitants du monde secret virtuel. Depuis le départ de CE-01, elle s’interrogeait grandement sur le futur de sa race.

- J’ai besoin de te dire quelque chose, révéla la sous-chef des Cybériens alors que CE-04 s’asseyait en sa compagnie, faisant entrer ses pieds oranges en contact avec l’eau. Quelque chose d’important…

- Attends… je ne pense pas être prêt à franchir le pas, balbutia aussitôt son interlocuteur, effectuant des grands gestes avec ses bras. Mon cœur n’est pas encore prêt pour entrer dans une relation, je…

- Le Cybéria va certainement bientôt s’effondrer, trancha CE-03, maussade.

Le visage rougissant de CE-04 revint aussitôt à la normale suite à cette remarque. Au sein de l’univers numérique, il n’était pas un secret que l’intelligence artificielle orange et noire éprouvait des sentiments pour sa congénère, se révélant souvent très timide et gêné lorsqu’il se retrouvait seul avec elle. Pour un être constitué de données, apprendre l’amour restait un phénomène surprenant. Si les autres Cybériens connaissaient les émotions et savaient les exprimer, ils ne comprenaient pas l’amour pour autant.

CE-04 se montra surpris. S’il savait que le Cybéria fut au bord de la destruction un mois auparavant à cause de l’intervention de MoonCross, les dégâts causés par le cyber-terroriste avaient été rapidement réparés. Il considérait son camarade CE-01 comme bien trop malin pour finir entre les mains de leur ennemi et tant qu’il se baladerait dans la nature, rien ne pourrait leur arriver. Le cryptage opéré sur leur habitat ne permettrait absolument aucune intrusion.

- Le Cybéria va s’effondrer ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu penses que le Cercle des Proxys va… commença-t-il, incapable de trouver comment terminer cette phrase.

- Je doute que le Cercle des Proxys en soit la cause. Certes, ils nous veulent du mal, mais le problème est ailleurs. Un danger encore plus grand. Et lorsque le désastre se produira, nous allons devoir prendre une décision définitive concernant notre cohabitation avec les humains. Devons-nous exister avec eux ou trouver un nouveau moyen de nous isoler ?

- C’est le sujet de toutes nos réunions entre Cybériens récemment. Toi et CE-06 semblez persuadés que les humains ne sont pas nos ennemis. Les deux autres en revanche sont plus méfiants…

- Je pense que CE-02 nous cache quelque chose, déclara alors l’intelligence artificielle bleue.

Si toutes les entités Cybériennes étaient nées dans les mêmes conditions, au même moment et au même endroit, certaines disposaient de facultés indisponibles chez les autres. C’était le cas pour CE-03 qui se montrait capable de discerner le vrai du faux dans une conversation. Si ce pouvoir atteignait le maximum pour un être humain, elle ne pouvait néanmoins pas pleinement l’utiliser face un Cybérien. Mais malgré cela, elle restait persuadée que leur leader préparait quelque chose.

Lors de leurs conseils à cinq, CE-02 avait clairement exprimé le souhait de ne pas coexister avec les humains. Sa seconde aux commandes en avait donc conclu que son objectif était de créer un nouveau Cybéria, encore plus enfoui dans les limbes du Réseau Codélia que celui-ci, où les Cybériens pourraient se transférer pour empêcher leurs ennemis de les retrouver et continuer leur existence de leur côté. Connaissant l’entité Cybérienne jaune, CE-03 savait que ce serait la plus logique des explications.

- En admettant que tes soupçons se confirment et que le Cybéria touche à sa fin, quel camp as-tu l’intention de rejoindre ? demanda CE-04, intrigué. Tu penses que les humains ne sont pas nos ennemis mais as-tu l’intention de vivre en leur compagnie ? Ou bien de rester à l’écart ?

- Je ne peux pas te le dire, répondit-t-elle simplement en détournant le regard.

- Pourquoi donc ? répliqua son interlocuteur, perplexe. Tu sais très bien que je serais à tes côtés quoi qu’il m’en coûte. Peu importe le chemin que tu choisiras, je veux l’emprunter avec toi !

- C’est précisément pour cette raison. Les Proxys ne sont pas représentatifs de la race humaine. L’humanité est-elle l’alliée des Cybériens ? Cette question imprécise, c’est à toi d’en chercher la réponse par toi-même. Si je décidais de leur déclarer la guerre et de les anéantir, tu me suivrais toujours ?

Pour CE-04, la réponse était claire et nette, peu importe ce qu’elle s’apprêtait à faire, il la suivrait aveuglément sans la moindre hésitation. Mais il comprenait que cela représentait un problème pour CE-03 qui espérait que son camarade parvienne à se forger son propre jugement plutôt que le calquer sur le sien. L’IA orange ne se préoccupait pas vraiment des êtres humains. Tant qu’il pouvait continuer à vivre en compagnie de celle qu’il aimait, le reste importait peu.

CE-03 avait déjà entretenu cette même conversation avec celui qui partageait son point de vue, CE-06. Dans la situation où un désastre arriverait à leur monde virtuel, ce dernier envisageait d’entrer en contact avec son Origine, un garçon du nom de Takeru Lerendal. La sous-chef du groupe pensait en faire de même avec la sienne, Mélody Derran. Même à l’écart, les deux êtres colorés avaient néanmoins surveillé de loin les personnes utilisées pour provoquer leur création et ne jugeaient pas qu’ils puissent leur nuire.

La Cybérienne bleue comprenait toutefois le dilemme auquel CE-04 devait faire face. Le concernant, la possibilité de rencontrer son Origine demeurait malheureusement exclue. L’intelligence artificielle orange et noire existait à présent grâce à un membre du Cercle des Proxys, Octavius Miller. Faire sa connaissance serait synonyme de mort et pure et simple pour CE-04. Malgré tout, CE-03 espérait que son interlocuteur soutiendrait les humains de son plein gré et non parce qu’elle-même souhaitait le faire.

- Très bien… dans ce cas, je vais y réfléchir, accepta-t-il à contrecœur.

- C’est pour ton bien que je fais ça, tu le sais. Hélas, je serais bien incapable de prédire combien de temps il nous reste avant que le Cybéria ne soit mis en danger, que ce soit à cause des Proxys ou pire encore. Je compte tenter de discuter avec CE-02 dans les prochains jours pour voir ce qu’il compte faire. J’ai un mauvais pressentiment à ce sujet.



***


La pauvre Vivianne Hamilton ne savait plus où se mettre. En l’espace de quelques jours, elle était devenue la principale collaboratrice d’Edouard Keyton, enquêtait en sa compagnie sur une sombre affaire liée au CNI et voilà qu’elle se retrouvait au sein d’un manoir transpirant la richesse. Elle n’aurait jamais pensé que son supérieur hiérarchique dispose d’un contact avec l’un des enfants du défunt chancelier Linday. Et encore moins que ce soit la fameuse cyber-chasseuse Mirage.

Pendant le dîner, de la nourriture extrêmement chère qu’elle n’aurait jamais pensé goûter un jour même dans ses rêves les plus fous, Charlotte et Edouard conversaient au sujet de ce qu’ils avaient appris chacun de leur côté depuis l’affrontement entre Axerola et MoonCross. La stagiaire les écoutait sans vraiment tenter de participer, ne sachant jamais quoi ajouter qui n’aille pas perturber la discussion inutilement. Elle tâchait néanmoins de noter dans un coin de sa tête tout ce qui se disait.

- Un ami à moi est en train de pencher sur l’utilitaire qui nous permettra d’entrer dans la zone cryptée du Codélia où se trouve l’ordinateur-mère du CNI, révéla la brunette en s’essuyant la bouche avec sa serviette en soie. Il m’a dit que tout serait finalisé pour demain.

- Demain donc… conclut le responsable des archives en croisant les bras. Je pense qu’il vaut mieux agir le plus rapidement possible. Qu’est-ce que tu penses de s’infiltrer là-bas pendant la soirée ? Il y aura sûrement toujours des employés dans les locaux mais il suffira de ne pas se faire attraper par le système de sécurité.

- Je… je peux venir ? balbutia Vivianne.

Charlotte tourna le regard vers elle, donnant l’impression d’avoir complètement oublié sa présence. La stagiaire du CNI ajusta ses lunettes carrées alors qu’elle attendait la réponse. Si cette dernière ne comprenait pas encore complètement la situation, elle cernait bien que l’entreprise avait quelque chose à se reprocher. Elle ne se sentait pas bien à l’idée de poursuivre son contrat pour une compagnie aux intentions malhonnêtes.

Edouard lâcha un sourire avant de lui déclarer que ce n’était pas une bonne idée. Vivianne n’avait pas à prendre de tels risques. Si jamais quelque chose ne se passait pas comme prévu, l’ancien chef de la Sécurité comptait en prendre l’entière responsabilité. Charlotte était protégée par son identité virtuelle de Mirage mais lui serait complètement exposé, sa Codéwatch étant réservée aux modérateurs qui se rendaient sur place avec leur véritable apparence.

- Tu comprends ? C’est moi qui vais prendre les risques. Si jamais nous sommes pris sur le fait et que les supérieurs du CNI décident de me dénoncer aux autorités, je veux que tu collabores avec Charlotte par la suite, elle te prendra sous son aile.

Edouard espérait quand même ne pas en arriver à la pire des situations. Avec un frère piégé à l’hôpital s’apprêtant à subir une opération puis une rééducation pour retrouver l’usage de ses jambes, il tenait à être présent pour le soutenir. La cyber-chasseuse en était consciente et lui suggéra de la laisser se rendre toute seule dans le serveur crypté. Grâce à l’aide de Mister Phoenix, le compte de Mirage ne pouvait pas offrir son identité, que ce soit à des hackeurs ou à des employés du CNI.

Malheureusement pour Charlotte, la décision de l’aîné des Keyton était déjà prise. Il comptait bien découvrir la vérité au sujet de la société pour laquelle il travaillait depuis tant d’années. Dans le cas où il se retrouvait incarcéré, il ne ferait qu’attendre que la brunette termine le travail afin de l’innocenter. Mais même si sa paranoïa l’amenait toujours à envisager le pire, Edouard doutait que cette intervention dans le serveur crypté lui porte préjudice.

- Si nous agissons en soirée, les hauts-placés seront déjà partis. Les seuls présents dans les locaux seront l’équipe de modération et le chef de la Sécurité, ton frère, expliqua-t-il.

- Edouard, si nous pouvions éviter de parler de mon…

- Laisse-moi finir, je te prie. J’ai opéré pendant un bon moment avec Henry comme bras droit. De ce fait, j’ai appris à bien le connaître. De ce que j’ai compris, il utilise mon ancienne équipe pour accélérer son projet de dresseurs Pokémon IAs. Il n’hésitera pas un seul moment à les déployer s’il découvre notre présence dans le serveur crypté. Tu sais, afin de montrer aux patrons que cela valait la peine d’investir sur lui plutôt que moi.

Charlotte croisa les bras, le visage exprimant le dégoût. Cela ne la surprendrait pas venant de son frère, qui courait après la gloire et le pouvoir. Edouard ajouta que si Henry apprenait à son tour, à cause de leur intrusion, que le CNI avait des choses à se reprocher, il ne reporterait jamais leur opération. Il tâcherait d’en apprendre davantage par lui-même de manière à disposer d’un moyen de pression contre les supérieurs et obtenir rapidement une autre promotion.

Maintenant qu’ils avaient terminé de manger, Edouard sortit sa tablette personnelle et la déposa sur la table. Il souhaitait montrer à la cyber-chasseuse ce qu’il avait découvert en compagnie de Vivianne pendant leur investigation dans la salle des archives. Un sourire satisfait remplaça la moue de Charlotte lorsqu’elle comprit de quoi il s’agissait. La pièce manquante à son équation qui permettrait d’augmenter les chances que cette opération soit une réussite.

- Le plan détaillé du serveur crypté, révéla l’ancien chef de la Sécurité. Forcément, c’est un véritable labyrinthe mais grâce à ceci, on devrait pouvoir se repérer sans problème et attendre notre destination.

Charlotte avait mal à la tête rien qu’en observant le dédale qui s’affichait sous ses yeux. Il y avait un nombre ahurissant d’intersections, de chemins qui ne menaient nulle part, de croisements en tout genres. Trouver l’unique voie qui menait au centre de la carte, là où se trouvait l’ordinateur-mère, aurait été absolument impossible sans ce plan. Elle aurait pu errer des jours et des jours sans en voir le bout et la sécurité du CNI l’aurait repérée bien avant.

La brunette demanda alors à en faire une copie pour elle-même, notamment afin de montrer le plan à Mister Phoenix. A l’insu d’Edouard, elle avait également envoyé un message textuel à Victoria Viltrust afin de lui demander de se présenter à Phoenix System le lendemain. Charlotte comptait l’impliquer indirectement dans l’opération. S’ils s’infiltraient tous en même temps, cela allait rendre malade son frère et rien ne pourrait lui faire plus plaisir.



***


Comme à son habitude, Tsubasa s’ennuyait pendant les cours d’informatique. Là où les étudiants utilisaient l’intégralité du temps alloué pour faire les exercices, cela ne lui demandait guère plus de dix minutes. Depuis la nuit de la finale du Festival Numérique et le début de son alliance avec son professeur, elle appréciait les leçons encore moins qu’à l’accoutumée. Après tout, elle se trouvait en compagnie de madame Victoria sans pouvoir lui parler ouvertement des sujets importants.

Maintenant qu’il disposait à nouveau de son propre corps, Cyby avait demandé à ne plus être amené à l’université Vermillion sauf en situation de crise. Il ne pouvait pas se montrer publiquement ou parler en présence de nombreux étudiants et cela le dérangeait au plus haut point. De ce fait, il préférait rester au studio branché à l’ordinateur portable, Internet tout entier s’offrant ainsi à lui. La justicière virtuelle ne souhaitait même pas savoir sur quel genre de sites il se rendait en son absence.

- Cela fait quand même un petit vide sans Dennis…

Son camarade de classe, qui avait toujours été son voisin pendant les cours d’informatique, ne pouvait à présent plus se rendre à l’établissement. Tsubasa en venait même à regretter tous ces instants où il lui demandait la solution d’un exercice où il bloquait. Elle espérait que la situation du garçon évoluerait dans le bon sens et qu’il pourrait rapidement revenir comme si rien ne s’était passé. Il ne méritait vraiment pas ce qui lui était arrivé.

Tournant la tête vers l’arrière, le regard de la jeune fille croisa pendant un court instant celui d’Aya Milani, assise non loin. Tsubasa se rappelait de sa conversation passée avec Dennis à l’hôpital. La déléguée de classe, par des procédés inconnus, était parvenue à découvrir l’identité d’Axerola. Même un hackeur extrêmement talenteux ne pourrait pas obtenir cette information grâce à son profil, autrement elle aurait déjà des Proxys à ses trousses en dehors du Réseau Codélia.

Victoria l’avait prévenu qu’elle ne pourrait pas rester à l’université après la fin des cours, sans donner davantage d’informations. Tsubasa ne prit pas la peine de lui tirer les vers du nez, comprenant qu’elle serait sûrement mise au courant plus tard si cela avait un rapport avec leur mission, ce qui était sûrement le cas ou institutrice ne se serait pas montrée évasive. La brunette comptait bien en profiter pour aborder sa déléguée de classe.

Mais lorsque le signal indiquant la fin des cours retentit, ce fut Aya qui se présenta à elle alors que les différents élèves rangeaient leurs affaires et quittaient la salle les uns après les autres. Victoria elle-même ne se fit pas prier après avoir accordé un signe rapide de la tête à Tsubasa. Cette dernière n’appréciait pas vraiment les conversations avec Aya Milani, la fille aux cheveux noirs de jais ayant un comportement bien trop mécanique à son goût.

- Comment va Dennis ? demanda-t-elle alors, brisant le lourd silence. Tu es bien allée le voir pour lui donner les dernières leçons, non ?

- Il se remet petit à petit, affirma Tsubasa en évitant de la regarder dans les yeux. En tout cas, il n’a pas l’air d’être affecté psychologiquement, c’est le principal. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne retrouve l’usage de ses jambes.

- Je vois… dans ce cas, je ne te dérange pas plus longtemps. Je suppose que tu as des choses à faire.

Ajustant son sac derrière son dos, elle se dirigeait déjà vers la porte de sortie sans laisser le temps à Tsubasa de placer une autre phrase. Mais la justicière virtuelle ne comptait pas la laisser s’échapper et se montra la plus rapide. Elle se plaça entre Aya et la sortie pour lui bloquer le passage. La déléguée de classe la fixa sans vraiment exprimer la moindre réaction, comme si elle s’y attendait. Et pourtant, elle ne l’avait anticipé qu’au tout dernier moment avec ses capteurs.

- Je l’ai appris grâce à Dennis en lui rendant visite. Tu sais qui je suis, pas vrai Milani ? Je veux dire… tu sais qui je suis sur le Codélia ?

- Ton pseudonyme sur le Codélia ? Oui je suis au courant. Axerola, la justicière virtuelle dont tout le monde parle depuis le Festival Numérique. Mais si tu t’inquiètes que je puisse vendre la mèche à ce sujet, tu n’as pas à t’en faire. Je sais très bien garder un secret.