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GREAT WARS T.1 : All men dream, but not equally de Eliii



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Informations

» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 21/06/2017 à 14:21
» Dernière mise à jour le 23/08/2017 à 23:48

» Mots-clés :   Action   Alola   Guerre   Mythologie   Présence d'armes

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2- (In)discipline
« Un bon leader peut obtenir de ses mauvais soldats un excellent service alors qu'un mauvais leader n'obtiendra rien de ses bons soldats. »
— John J. Pershing (1860 - 1948) —


* * *


Si presque toutes les pièces de l'hôtel Hano-Hano à être occupées par les braves militaires unysiens sont baignées dans un silence solennel, ce n'est assurément jamais le cas de la salle de pause. Aménagée dans la véranda où les touristes indolents avaient l'habitude de venir boire le thé en début d'après-midi, elle sert à présent à tous les officiers et sous-officiers n'ayant rien de mieux à faire que de tuer le temps — fait rare en temps de guerre, puisqu'il y a beaucoup de travail pour trop peu de militaires.

Cependant, compte tenu de la forme assez particulière de ce conflit, aucune bataille n'a encore été officiellement engagée ; cela dû au fait que les indépendantistes alolais ne disposent pas d'un véritable corps d'armée, et que leurs alliés de Kanto n'ont encore donné aucune consigne de manœuvre.

Il est nécessaire d'ajouter à cela l'obstination du général de division Jackson, qui a tendance à déléguer toutes les tâches à un groupe restreint de subordonnés. Ainsi son jeune aide de camp, le sergent Waller, se retrouve-t-il à dormir trois heures par nuit au maximum. Une drôle de coutume installée depuis peu consiste par ailleurs à penser à ce pauvre sire lorsqu'on se sent à plaindre ; ça va tout de suite mieux, mine de rien.

On a tendance à allègrement plaisanter dès lors qu'on n'est pas sur le champ de bataille, c'est de toute façon bien connu. Quand on n'a pas vu la guerre, on se figure que c'est rien du tout, que c'est juste un mauvais moment à passer et qu'on en reviendra avec deux, trois cicatrices qui feront frémir les enfants sitôt de retour à la maison.

Bien sûr ce n'est pas aussi facile, mais ce ne sont pas les officiers qui vont détromper ces pauvres ignorants ; ça les dissuaderait, et on n'a surtout pas besoin de désertions en plus des morts potentielles qu'on s'attend à récolter.

Pensant à la fois aux sombres considérations guerrières et au bonheur du vent frais qui souffle contre son visage, le général Macarthur, mains fourrées dans les poches de son pantalon d'uniforme couleur sable, déambule avec désinvolture dans la salle de repos.

Agrémentée d'un billard, de plusieurs tables pourvues de jeux de cartes, d'un minibar et de quelques étagères pleines à craquer de livres pour les plus érudits des officiers, c'est ce que l'on a rapidement baptisé « le paradis en enfer ».

A juste titre, visiblement, car le fléau Jackson ne s'y rend jamais, prétextant officiellement qu'il se doit de montrer l'exemple en travaillant sans relâche ; et officieusement qu'un général « ne se mélange pas avec la plèbe sans grade ».

Lesdits sans grade saluent d'ailleurs avec respect monsieur le général lorsqu'ils l'aperçoivent, sans que celui-ci n'y prête tellement attention ; il a un autre objectif, et ces messieurs n'ont clairement aucun rapport avec. Joseph Macarthur poursuit donc son chemin, les yeux bleus rivés sur une forme indistincte couleur sable, affalée dans un fauteuil tout au fond de la pièce.

Sitôt qu'il arrive suffisamment près du fauteuil en question, l'officier supérieur se stoppe net et observe le curieux personnage allongé de façon non moins curieuse ; une jambe par-dessus l'accoudoir, l'autre pendant quelques centimètres au-dessus du sol.

Son visage couvert par un livre assez volumineux n'est pas visible, on ne voit que quelques mèches blondes en bataille et une parcelle d'un front dont la couleur claire mais légèrement tannée laisse penser qu'elle a été exposée au soleil récemment.

Ainsi installé, le militaire endormi ne fait clairement pas bonne impression. A quelques pas du fauteuil, droit comme un piquet, comme montant la garde, se tient un fouinar, étrangement plus petit que la majorité de ses congénères. Le pokémon de type normal dévisage de ses yeux inexpressifs le général, avant de se tourner de nouveau vers la vitre de la grande véranda.

« Lieutenant Weigall ? »

Juste un appel prononcé doucement, sur un ton parfaitement calme. Bien sûr l'autre n'a pas entendu, tout endormi qu'il est avec son livre sur la tête. Macarthur se résout donc à le priver de son bien, et songe un moment à lui donner un coup avec, mais se ravise.

Les yeux clos du jeune homme, son nez fin et sa bouche entrouverte laissant échapper une respiration régulière lui rappellent instantanément les nuits de sommeil dont il n'a pas pu profiter ces derniers jours à cause de Jackson. Un sourire compréhensif vient égayer le visage d'ordinaire impassible du grand brun.

Décidant de réveiller l'énergumène en douceur, il saisit sa jambe passée par-dessus l'accoudoir pour la replacer correctement — et ainsi lui éviter une chute en cas de réveil brutal. Puis lui secoue tranquillement l'épaule. Les paupières fermées papillonnent un moment et finissent par s'ouvrir sur deux orbes d'un vert émeraude éclatant.

« Q-quoi, Kanto attaque ? » balbutie-t-il non sans difficulté, en se levant d'un bond, alarmé.

Un ricanement du général s'empresse de le rassurer, et de lui faire réaliser devant qui il se trouve. D'un geste sûr le lieutenant remet ses cheveux en ordre et se met au garde à vous, yeux dans les yeux avec le supérieur qui mesure bien dix bons centimètres de plus — Weigall, du haut de son mètre soixante-dix, a toujours été le plus petit de ses camarades, sauf rares exceptions.

« Allons, détendez-vous lieutenant. Et expliquez-moi plutôt pourquoi vous n'êtes pas dans mon bureau, alors que ça fait une vingtaine de minutes que je vous ai convoqué. »

Interloqué, le blondinet détourne les yeux et se gratte pensivement la joue d'une main, rajuste sa cravate brune de l'autre.

« J'ai cru qu'on me faisait une blague, monsieur, vous savez, c'est le sergent Bradley que vous avez envoyé, et il n'a jamais brillé par son intelligence... Il aime bien me faire de mauvaises plaisanteries, comprenez... »

D'un geste de la main le général l'arrête, et lui intime de se réinstaller dans son fauteuil. Le jeune homme s'exécute sans sourciller. Le fouinar en poste non loin s'empresse de sauter énergiquement sur les genoux de son maître, scrutant une nouvelle fois l'intrus.

« N'en dites pas plus, et suivez-moi dans mon bureau, je ne suis pas sûr de vouloir entendre vos excuses, finalement. Puis faites donc rentrer votre pokémon dans sa ball, tant qu'à faire.
— C'est-à-dire, monsieur, Vicky... Elle déteste y aller, alors si ce n'est pas absolument nécessaire je préfère éviter... »

Macarthur jette de nouveau un œil à la créature blanche rayée de brun, qui semble presque le toiser de son regard noir d'encre. Son poil soyeux, mais maculé de grains de sable par endroits traduit sa tendance à vagabonder sur la plage avec un peu trop d'enthousiasme.

« Eh bien quoi, vous vous faites dicter votre conduite par votre pokémon ? Elle n'a pas l'air d'être particulièrement féroce... »

Le presque trentenaire blond ouvre la bouche pour le détromper, mais le temps de le faire, les crocs de la bête se sont déjà refermés sur les phalanges pâles du général. Lequel serre les dents pour retenir le cri de douleur qu'il ne veut sûrement pas laisser échapper devant autant de ses subalternes.

« J'aurais aimé avoir le temps de vous prévenir... »

La prunelle glaciale qui se pose sur lui le dissuade de plaider sa cause plus avant. La boule au ventre, il suit l'officier supérieur dont la main dégouline d'un liquide rouge et épais, laissant des traces au sol.

« Je plains déjà celui qui est de corvée de ménage ce soir », songe le jeune homme avec une pointe d'amusement.

Mais c'est surtout la crainte qui domine, car on ne prête pas un caractère des plus tendres à Macarthur.


* * *

Sur sa chaise de bois tressé, le colonel Winnie Snow attend patiemment le retour de son supérieur direct et de ce fameux lieutenant Weigall dont tout le monde parle, toujours en mal et rarement en bien. Il paraît qu'il est intelligent et plutôt amusant, mais c'est tout ce qui ressort de positif — si l'on peut qualifier des rumeurs entendues dans les couloirs de positives.

La pièce que l'on a attribuée à Macarthur est spacieuse et était précédemment occupée, paraît-il, par l'un des hauts responsables de l'hôtel. Avec sa grande baie vitrée donnant directement sur la plage encore encombrée de concombaffes — les créatures affluant dans la journée, il est préférable de s'en débarrasser le soir —, et le mobilier en bois de chêne excessivement lustré, ce n'est pas difficile à croire.

Sur le grand bureau traînent en vrac quelques livres, des serviettes pleines de documents, et un téléphone en excellent état, probablement très peu utilisé. Après tout, les communications jusqu'à Unys coûtant cher au vu de la distance, elles sont scrupuleusement surveillées par l'adjoint de Jackson, et on a rarement le droit de téléphoner pendant plus de dix minutes, même à sa famille vivant là-bas.

La porte finit par s'ouvrir sur la silhouette du général, suivie de près par celle, plus petite et fine, d'un jeune homme blond avoisinant la trentaine, au regard émeraude fuyant, sa casquette d'un brun clair sablonneux posée de travers sur sa tête. Il s'empresse de saluer la femme, et de s'asseoir auprès d'elle.

« Mon général, votre main... s'inquiète-t-elle en distinguant une tache rouge sur le mouchoir qu'il presse contre sa paume.
— Laissez, c'est ce... cette créature qui m'a mordu. Visiblement, ce jeune monsieur a du mal à la discipliner. »

Les prunelles brunes suivent celles du supérieur, et s'arrêtent sur le fouinar installé avec insouciance sur les épaules du lieutenant Weigall, comme une écharpe faite d'un pokémon mort. A ceci près que celui-ci est bien vivant, comme en témoigne l'étincelle joyeuse dans son œil ouvert, l'autre étant clos.

Particulièrement connaisseuse en matière de pokémons, la militaire aux lunettes de soleil relevées sur son front saisit immédiatement que, derrière son air débonnaire, la bête rayée est assez vindicative. Elle ne risquerait en tout cas pas de mettre la main dessus, par crainte de subir le même sort que l'homme brun, grincheux derrière son large bureau.

« Bon, ceci mis de côté... Je suis censé vous briefer pour la mission, Weigall. Après quoi vous nous renseignerez, puisque c'est votre travail. J'espère que vous êtes meilleur dans ce domaine-là qu'en dressage de pokémons. »

Le blondinet saisit le sarcasme, mais ne relève pas ; se contente d'étirer légèrement ses lèvres en une parodie de sourire, une étincelle au fond de l'œil. Quelqu'un de peu observateur n'interpréterait rien, mais le général décèle bien l'amusement, et ça ne lui plaît pas. Si l'occasion se présente, il ne se privera pas de faire redescendre ce blanc-bec sur terre.

« La mission est simple. On va dans le désert Haina, sur l'île d'Ula-Ula, et on s'empare de l' « élément », c'est le terme que Jackson a utilisé, qui nous permettra de mettre la main sur le légendaire. Tout ceci en empêchant les indépendantistes de le faire avant nous, ça va de soi.
— J'aurais préféré que le général Jackson soit un peu plus clair quant à cet élément, parce qu'on n'a rien pour nous éclairer, réplique Snow, pensive.
— C'est pour ça qu'on a ce jeunot avec nous, justement. Il connaît les légendes, et sera à même de nous expliquer ce qu'on doit faire une fois là-bas. Sans lui, croyez bien qu'on n'a aucune chance... ce sont les ordres, et si on veut la gagner, cette guerre, on doit capturer cette entité légen—

Un léger ricanement non contrôlé interrompt l'homme dans sa tirade. Agacé, il se tourne vers le blondinet, qui arbore un sourire jusqu'aux oreilles, et ne cache pas à quel point la situation lui paraît risible.

« Vous êtes le premier à faire des plaisanteries durant les réunions d'état-major, général, ne me regardez pas comme ça pour un simple rire. »

La défiance dégouline par tous les pores de la peau de ce clown, songe amèrement Macarthur en allumant une cigarette pour catalyser son émotion négative. La femme, éberluée, se contente de laisser vagabonder son regard de l'un à l'autre en attendant que daigne venir la réplique. Qui ne vient pas, contre toute attente ; le supérieur essaie probablement de calmer le jeu.

« Qu'est-ce qui vous fait tant rire, lieutenant ? A défaut de vous engueuler pour ça, j'aimerais au moins votre point de vue sur la question. »

En guise de réponse l'agent du renseignement produit un haussement d'épaules peu convaincu, puis se rappelle que c'est malvenu en présence de membres de l'état-major du protectorat. Se racle donc la gorge en vue d'exposer clairement son opinion.

« Permettez-moi de vous signifier que c'est ridicule, cette histoire. Enfin, je veux dire, capturer l'Astral ? Vous visez la lune, c'est le cas de le dire. »

Incrédules, les deux officiers supérieurs observent l'énergumène avec circonspection ; contre toute attente, la plaisanterie a fait mouche chez le général, qui ne retient pas un sourire ironique. Il s'attend clairement à ne jamais savoir sur quel pied danser, avec cet étrange subalterne.

Le silence recouvre de nouveau la pièce, et Vicky quitte les épaules de son dresseur pour goûter un peu au froid bienvenu du sol de marbre, laissant ses poils frotter les grandes dalles carrées. Si Joseph Macarthur souhaite objecter, il juge le moment peu opportun, et préfère perdre le moins de temps possible en bavardages inutiles.

Il signifie donc au lieutenant de résumer le plus simplement possible la légende de l'Astral, à laquelle croient dur comme fer les natifs alolais.

« Ce n'est pas très compliqué, admet le jeune homme en s'installant plus confortablement sur la chaise en osier. L'Astral est, selon les plus anciennes croyances dont nous avons eu connaissance, l'incarnation des deux astres influant sur la Terre, soit la lune et le soleil. En gros, si vous voulez appeler l'Astral le jour, il sera sous sa « forme solaire », et inversement si vous exécutez le rituel la nuit. Les pouvoirs et l'apparence de la créature changeraient selon le moment où l'on fait appel à elle. »

Le brun se frotte le menton, pensif, et se renverse un peu plus dans son fauteuil, tandis que Winnie réfléchit aux paroles qu'elle vient d'entendre. Cette histoire de formes solaire et lunaire l'intéresse au plus haut point, mais lui paraît bien trop fantasque pour être crédible.

« Vous y croyez, à ces légendes, vous ? questionne-t-elle, intriguée.
— Ma foi, je n'en sais rien, mais j'ai pu discuter avec des natifs d'ici, et eux, ils y croient. Je ne vois pas pourquoi ils seraient dans le mensonge ; après tout, nous vivons bien dans un monde peuplé de créatures aux pouvoirs inimaginables... Il ne tient qu'à nous d'en trouver les preuves, mais il y a sans doute une part de vérité dans ces légendes. Le folklore ne s'est pas inventé du jour au lendemain. »

Elle acquiesce, à la fois convaincue et étonnée par la perspicacité dont fait preuve ce curieux personnage. De mauvaise réputation, oui, mais est-elle justifiée, au fond ? Elle se contente d'écouter la suite de l'histoire, ne désirant pas prolonger inutilement l'entretien avec le général.

« Donc, parlons du rituel, reprend Weigall avec enthousiasme. On dit qu'il consiste en la réunion des quatre gardiens des îles en un point particulier de l'archipel, mais je n'ai pas réussi à apprendre où cela se trouve. Si vous voulez le savoir, il va falloir interroger un natif bien renseigné et corruptible... »

Il s'interrompt un moment, le temps de replacer une mèche récalcitrante loin de son front.

« Bref, les gardiens des îles sont quatre pokémons uniques veillant chacun sur une des îles de l'archipel. Leurs noms sont Tokorico, Tokopiyon, Tokotoro et Tokopisco, respectivement gardiens de Mele-Mele, Akala, Ula-Ula et Poni. Pour ce qui est de leur type en revanche, le mystère reste plus ou moins entier. On attribue la foudre à Tokorico, je crois, mais les avis divergent, certains lui prêtent le feu... Ce n'est pas tout à fait clair, et comme les Alolais n'ont pas de textes sacrés, on ne peut se fier qu'à ce qu'on entend ou déduit.
— C'est bien beau tout ça, j'en conviens, soupire Joseph, tirant au passage une bouffée de fumée. Mais cet « élément » dont Jackson a parlé, qu'est-ce que c'est ?
— J'y viens, justement. Les « éléments », ce sont les quatre gardiens. Monsieur le général Jackson n'est, je crois, pas très au fait du folklore alolais, et ses préjugés sur ce peuple, dit-il, « sauvage », n'aident pas beaucoup à avoir une vision réaliste des choses. »

Voyant que le général Macarthur semble dubitatif, le blondinet s'empresse de clarifier son propos.

« En d'autres termes, ce qu'il attend de nous, c'est qu'on capture Tokotoro avant les indépendantistes. J'imagine qu'il va former d'autres unités semblables pour aller récupérer les trois autres, si ce n'est pas déjà fait par les natifs, et ensuite, nous devrons accomplir le rituel de l'Astral. Le premier à mettre la main dessus décidera de l'issue du conflit, en somme, si l'on suit la pensée du général Jackson. »

Si cette idée ne semble pas choquer plus que ça l'homme brun, elle rend cependant la blonde plus qu'incertaine. Son air soucieux, amplement visible sur ses traits légèrement crispés, ne manque pas d'attirer l'attention du supérieur.

« Il y a un problème avec le plan, colonel Snow ? »

Comme un geste machinal, elle triture la branche de ses lunettes de soleil, puis laisse échapper un soupir à mi-chemin entre l'agacement et l'abattement.

« C'est bien beau de vouloir capturer un pokémon légendaire, mais encore faut-il que ce soit réalisable. Ils ont pour réputation d'être particulièrement coriaces, et même avec de très bons dresseurs, le mettre au tapis ne sera pas chose aisée. Et puis il y a un autre facteur non négligeable ; peut-être que les pokéballs ne réagiront pas comme escompté... »

D'un geste sec et vif, Macarthur s'empresse de l'arrêter, et la rassure avec un sourire. Le jeune homme blond, lui, ne semble pas faire grand cas de cette histoire de pokéballs ; il n'a de toute façon jamais cru ce plan réalisable au premier abord. Autant ne pas se leurrer, capturer un gardien des îles n'est certainement pas une partie de plaisir.

« Si ça peut vous rassurer, j'ai sélectionné des soldats qui brillent en terme de dressage, par précaution. Aucun souci à se faire, on pourra mettre au tapis cette bestiole. Les pokéballs, eh bien on avisera au quartier général le plus proche. »

Sans ajouter un mot, il se lève, contourne son bureau et s'empare de la bouteille posée sur une commode sombre. Puis verse le liquide dans trois petits verres, et en tend un à chacun de ses subalternes.

Si la première le considère avec satisfaction, le lieutenant se contente de le poser sur la surface du bureau ; hors de question de boire en service, et puis de toute façon l'alcool ne vaut pas une tasse de thé.

« A la réussite de cette mission ! » clame Macarthur en descendant son verre d'une traite.