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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 22/01/2017 à 10:53
» Dernière mise à jour le 22/01/2017 à 10:53

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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39.— RENTRER EN CATASTROPHE & REPRENDRE LE DRESSAGE
Les jeunes mariés rentrèrent en catastrophe à Azuria. Sans prévenir personne. Ils ramenèrent dans leurs valises rangées en vrac deux miraculés. Otaquin et Azurill furent sauvés in extremis au grand désarroi de Psykokwak qui voyait resurgir le rival, plus chouchouté que jamais.

L'infirmière d'Azuria, mise au courant par sa cousine très éloignée de l'île Citrus, accueillit les deux cas extrêmes dans son service. Les survivants avaient perdu une grosse quantité de sang. Heureusement, des dons les avait sauvé. Otaquin s'en sortait avec deux côtes cassés.

Lorsque Daisy apprit l'arrivée imprévue du couple, elle déboula au centre. Elle les trouva changée. Gary avait l'air morne des gens qui ont été frappé par une catastrophe ; Ondine était dans le même état, soupirant sans cesse. Ils n'avaient pas dormi depuis des heures, le vol les avait achevé.

Le sœur aux cheveux d'or se proposa pour les remplacer dans leur garde alternée. Ils n'eurent pas le courage d'opposer résistance. Ils quittèrent le bâtiment au toit rouge tel deux Ramoloss épuisés, traînant leur fatigue comme une seconde peau.

Après une longue sieste réparatrice, ils se préparèrent à relayer Daisy. Ils n'avaient pas encore discuté de ce qui s'était passé sur la plage ce soir-là. Psykokwak, dépité d'avoir sauvé la vie de son rival, s'était enfoncé dans un mutisme boudeur.

Bientôt le couple put rendre visite à Otaquin, installé dans une salle de repos. Se retrouver de nouveaux prisonnier au milieu de perfusions, souffrant de multiples contusions, parut être une épreuve insurmontable pour l'otarie. Comme un cauchemar qui recommençait. Il s'était battu pour quitter l'hôpital et voilà qu'on le renvoyait de nouveau se faire droguer de médicaments.

Le Pokémon eau s'enquit de l'état d'Azurill. Ondine lui répondit qu'il était encore en salle d'opération. Une sorte de rancœur dans l'attitude d'Otaquin fit peser l'entretien. Après tout, si le couple ne s'était pas disputé, Azurill ne se serait pas enfui et rien de tout cela ne serait arrivé. C'est ce que tous pensaient, eux les premiers.

Cette querelle avait provoqué de graves dommages collatéraux ainsi que de lourdes conséquences sur le couple. La vie redevint très vite ce qu'elle avait toujours été : une routine répétitive. Entre les visites au Centre Pokémon, le travail accaparant d'Ondine au chantier et à l'arène, l'emploi du temps décalé de Gary, le voyage qu'ils avait espéré comme une chance de se retrouver... Cette tentative se soldait finalement par un coup d'épée dans l'eau. Ils étaient revenus dans un pire état, avec ce drame entre eux qui les empêchait d'être heureux malgré la proximité qui résultait de l'événement.

Ils ne faisaient plus rien, cela devenait une habitude. Plus aucune activité à deux -hormis les visites aux blessés-, plus rien qui puisse les faire ressembler à un couple solide. Autrefois, les retrouvailles se passaient sur l'oreiller mais là, à cause de la fatigue et de ce mur dressé entre eux, ils ne réunissaient plus leurs corps.
Gary tenta plusieurs fois de pulvériser ce barrage entre eux mais Ondine s'esquivait, consciente qu'elle tenait le mauvais rôle. Oui, elle avait fait passer Sacha avant son mari ; oui, elle n'aurait pas dû quitter leur chambre ce soir-là. Lui mettre tout sur le dos n'était pas la solution pour sortir leur couple de cette embarcation qui coulait.

Quitter l'hôtel dans la précipitation, sans dire au revoir à Lucas blessa le jeune homme. Il sentit comme un manquement à ses devoirs d'être ainsi partit comme un voleur. Au moins il lui restait tous ses souvenirs, ses heures d'entraînement, d'échanges et puis ce combat contre Luana. Il gardait précieusement le badge Etoile de Jade et y jetait un œil tous les jours, se remémorant les paroles de son ami :

« Ne t'arrête jamais de te battre, l'ami. »

Il n'avait pas l'intention d'arrêter ce qu'il avait eut du mal à regagner. Néanmoins, il ne voulut pas laisser Ondine seule. Pas après ce qui s'était passé. Ils essayèrent de reprendre des marques et réussirent à trouver un peu de temps pour eux. Les travaux se terminaient. Ondine avait plus de temps pour elle. Il ne lui restait qu'à déménager ses affaires à l'arène.

Violette et Lily rentrèrent reposées. Leurs vacances avaient été délicieuses. Quand elle apprit le malheur qui frappait une nouvelle fois le couple, la sœur aux cheveux bleus fut comblée d'avoir eu un digne remplaçant pendant ses vacances. Elle comptait prendre la relève. Pouvoir se reposer et savoir que le destin -ou qu'une entité suprême- les tiraillait, la faisait d'autant plus apprécier ce repos mérité. Ces vacances n'avaient pas été perdues.
Maintenant qu'elle était de retour, elle allait bien reprendre du service !

Encore fallait-il trouver un moyen efficace. Le départ d'Ondine à l'arène, malgré la tentative avortée de sa sœur pour la retenir dans ses filets, ne l'aiderait pas. Attendre semblait être la meilleure solution. Le couple dépérissait ; elle serait là pour leur maintenir la tête sous l'eau, savourer la fin de cette histoire d'amour qui la répugnait.

Puisque le drame qu'avait traversé Otaquin et Azurill semblait être le point de départ de ce malaise, il fallait appuyer là où ça faisait mal. Elle rendit donc visite pour la première fois à l'otarie. Elle se montra si douce qu'elle endormit sa méfiance. Ondine l'avait mis plusieurs fois en garde contre sa sœur. Elle se montra si prévenante et pleine d'attention qu'il crut s'en être fait une amie.

Bien sûr, son plan était déjà tout tracé : elle expliqua avec une fausse bienveillance son envie de le voir intégrer la troupe des Sœurs Sensationnelles. Cette proposition le toucha. Il lui arrivait de se souvenir des soirées au cabinet de Pierre durant lesquelles Ondine, pour lui remonter le moral, lui avait raconté ses spectacles. C'était un rêve qui se réalisait ! Mais son état ne lui permettait pas de faire grand-chose qu'attendre des jours meilleurs.

« Guéris-vite et rejoins-nous ! dit-elle dans un sourire fourbe. »

Ces paroles lui réchauffèrent le cœur. Même s'il savait qu'entrer dans la troupe des sœurs de sa dresseuse voulait dire ne plus la voir autant qu'avant. D'autant qu'au vu de la relation entre les deux femmes, une possible réconciliation était à exclure.
Il n'était pas non plus fait pour les combats : la preuve en était son état déplorable. Rejoindre l'équipe de la championne serait une perte de temps. Son amour pour la salvatrice rousse ne remplacerait pas l'envie de vouloir réaliser son rêve.

Violette voulut aussitôt enclencher la deuxième manœuvre, la plus efficace pour éloigner définitivement Ondine de son mari. Et cette manœuvre portait une casquette, avait un Pikachu. Elle appela le dresseur du Bourg-Palette avec sa voix faussement désolée et lui apprit les dernières nouvelles. Ondine ne lui avait rien dit, pour le tenir à distance suite à la jalousie croissante de son compagnon. Violette venait de titiller ce qui allait se transformer en un tourbillon avalant tout ce qui se trouverait sur son chemin.

Ce qu'elle attendit avec impatience eut lieu : Sacha prit des nouvelles par l'intermédiaire de son amie. Le contact fut rétabli. Il fallut attendre quelques jours et déjà ils ne se quittaient plus. Sacha se déplaça même jusqu'à Azuria, seul cette fois. Séréna était à un congrès regroupant quelques artistes de la région.
La visite du dresseur ne fut qu'un énième coup porté à leur couple. Gary s'en rendait compte. Ils avaient peu à peu repris leurs marques et voilà que débarquait l'auteur de ce qui avait été détruit. Voir ses efforts réduits à du sable emporté par une rafale de vent le rendit amer.

• • • • • • • • • •
Otaquin guérissait bien vite. La visite des personnes qu'il aimait, ainsi que la motivation de réaliser un rêve devenu réalité, accélérait sa guérison. Azurill était déjà sorti et avait retrouvé les bras réconfortant de sa mère. A cause de ses antécédents, Otaquin était un cas à part, plus complexe.

Maintenant que Sacha se trouvait aux alentours, Ondine le voyait presque tous les jours. Ce n'était plus à cause du chantier mais bien pour retrouver cet ami parasitaire qu'elle laissait son mari le soir, qu'elle rentrait tard, toute légère et épanouie. Depuis le malheur, elle n'avait jamais été aussi rayonnante. Sacha arrivait à faire ce que lui ne réussissait plus : la rendre heureuse.

Il ne voulait pas qu'une nouvelle dispute éclate. La première avait déjà fait assez de dégâts. Comme traumatisé et répugné à l'idée de faire une scène de jalousie alors qu'au fond, Ondine montrait toujours autant de signes d'affections à son égard, il préféra renflouer sa rancœur. Elle prenait plaisir à aller voir Sacha ; pourquoi lui ne trouverait-il pas aussi un moyen de s'épanouir ? Et ce moyen était tout trouvé : repartir sur les routes.

« Ne t'arrête jamais de te battre, l'ami. »

Cela lui revenait en tête de plus en plus. Il regardait intensément ses cinq badges avec la fougue retrouvée des années passées : celles sans Ondine. Cette perspective de la laisser seule alors que Sacha rôdait, le hantait. N'avait-il pas assez confiance en elle pour la laisser quelques jours, le temps de s'entraîner et de combattre un nouveau champion ?

Lui aussi avait le droit de passer quelques moments de joie, de faire ce qu'il aimait. Son cœur se disputait deux choix. Se décider lui demanda des jours de réflexions. A certains moments il aurait eut envie de claquer la porte et de partir avec ses Pokémon ; à d'autres, rester auprès de sa femme qu'il continuait d'aimer et la regarder s'éloigner chaque jour un peu plus, impuissant.

Corentin Grevost - Des jours meilleurs
Enfin, un événement le décida. On était le soir ; Gary, seul à la maison, l'attendait. Ondine, sortie après une semaine difficile, était partie rejoindre Sacha. Ce dernier logeait au Centre Pokémon.

Sur la table de chevet, le dresseur avait rassemblé ses quatre Pokéball. Par la fenêtre ouverte, une lumière blanche et opaque arrosait la pièce. Une légère brise balayait les rideaux. Le relief des capsules posées sur la table lui donnait l'impression qu'elles s'étaient changées en pépites lunaires. Le lit n'était pas défait.
Il se posta à la fenêtre, observa la ville endormie. Dans les rues, au loin, un bruit diffus de circulation atténuée montait jusqu'à lui. Il attendit une heure, peut-être deux ainsi. Les yeux perdus au loin.

Il s'allongea sur le lit, prit à tour de rôle chacune des Pokéball. Il passa les doigts sur le métal froid tout en considérant sous les rayons de la lune leur forme arrondie. Il en fut ému. Ses mains, le contact de sa peau sur ce morceaux de fer, le firent déglutir. Il avait cette impression confuse de sentir battre le cœur de ses compagnons à travers la paroi.

Il avait dû s'assoupir un moment car en entendant la porte d'entrée se refermer, il sursauta. Il était minuit passé. Les pas discrets de la jeune femme, cette fausse précaution qu'elle prenait dans le doute qu'il fut ou non réveillé, l'exaspéra.
Il se redressa, s'assit au bord du lit, passa ses mains sur son visage fatigué. Enfin, après un rapide passage dans la salle de bain, elle entra dans la chambre.

« Tu es encore debout ? »

Elle s'arrêta net quand elle le vit assis là, immobile dans le noir. Un lourd silence calfeutrait les murs. Il tourna la tête puis la fixa, enfin décidé à lui apprendre sa décision.

« J'ai envie d'affronter un nouveau champion. Je vais aller à Sombreville. Depuis peu elle est devenue une arène officielle.
- Sombreville ? Tu veux dire que l'arène Yas et l'arène Kas se sont enfin entendues ? »

Il avait oublié qu'elle s'y était rendu elle aussi, quand elle avait voyagé dans la région. Avec Sacha.
Il acquiesça. Les deux gymnases avaient fusionnés pour ne faire qu'un. Une victoire à un combat double contre Insécateur et Elektek était requit pour obtenir le badge Combo.
Ondine était trop fatiguée pour l'écouter longtemps. Elle voulut faire le lit ; il se leva mais elle ne faisait déjà plus attention à lui. L'indifférence qu'elle portait à cette nouvelle le blessa.

« Ça ne te fait rien que je parte ?
- Fais ce que tu veux. Tu es assez grand pour décider de ce dont tu as envie. »

Elle l'embrassa puis s'endormit. Il s'attendait à ce qu'elle le retienne ou du moins qu'elle montre un minimum d'intérêt pour ses projets.
Il réalisa qu'il avait mis sa carrière de côté pendant plus d'un an pour en arriver là. Perdre un an dans le domaine du dressage lui laissa comme une désagréable sensation de temps perdu. Cette nuit-là, il eut de mal à s'endormir. La frustration d'être laissé à l'écart le maintenait éveillé. Il ne pouvait plus reculer maintenant et n'avait pas l'intention de renoncer à partir sur les routes.

La déception de laisser derrière lui pour plusieurs jours une femme qui n'en avait cure de ses ambitions le contrariait. Dans la nuit qui se prolongeait, il écouta la respiration régulière qui soulevait sa poitrine. Elle dormait dos à lui, paisiblement. Comme si la journée qui s'annoncerait comme un nouveau départ pour lui ne l'affectait pas. Pour elle, rien ne changerait. Elle irait encore et toujours rendre visite à Sacha. Il la débarrassait juste de sa présence indésirable.

Au petit matin, Ondine n'était plus là. Il aurait aimé l'embrasser et lui dire qu'elle allait lui manquer, qu'il penserait à elle pendant ces quelques jours d'absence. La championne avait néanmoins laissé un mot sur la table d'entrée, quand il récupéra ses clés. Elle lui souhaitait un bon voyage et un bon combat. Elle promit de l'appeler pour prendre de ses nouvelles.
C'est avec plus d'enthousiasme en lui qu'il n'en aurait soupçonné que Gary enfourcha sa moto pour rejoindre Sombreville.