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Stalhblume de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 21/01/2017 à 11:12
» Dernière mise à jour le 21/01/2017 à 11:26

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 6 : Tempête translucide.

Cassis

 C’était assez… incommodant, je devais l’avouer. Le Primonarque, Brazoro, Patch, Géraldeline, Meloet, Persyval et moi, tous ensemble, voyageant serrés comme des Froussardine sur le tapis de ténèbres volant de Dunkel.

— Pourquoi suis-je venu, pourquoi suis-je venu… beuh…, répéta un Pachirisu visiblement en proie au vertige.
— Alalah, c’est marrant ! s’extasia Meloet. Quand on touche le ventre de Patch, il crache un drôle de liquide !
— Geeh ! C’est dégoûtant ! grimaça Géraldeline.
— Meloet ne joue pas avec le Patch, tu vas le casser…, soupirai-je.
— Arrêtez de vous agiter ! grinça Brazoro. J’ai pas spécialement envie de tomber, moi !
— La bande de bras cassés ! ricana Dunkel.

Le Primonarque restait silencieux, quoiqu’il esquissait parfois un sourire moqueur. Tss, je ne pouvais même pas lui en vouloir. Dunkel avait raison, on ressemblait à une belle bande d’amateurs. J’espérais tout de même que l’Alakazam révise son jugement sur nous ensuite. J’aimerais pouvoir faire comme Persyval, à dormir tranquillement malgré tout ce raffut.

— Ahem, tentai-je de garder un minimum de fierté. On est bientôt arrivé au Mortem ?
— Je ressens une entrée non-loin, répondit le Primonarque. Continuez dans cette direction.

Je m’attendais à plus de précision mais bon, j’allais faire confiance en son ‘‘ressenti’’ pour le moment, faute de mieux. En attendant, il faudrait peut-être secourir ce pauvre Patch ; Meloet s’amusait avec lui. Elle le tenait par les pattes au-dessus du vide, apparemment, elle voulait voir à quel point les cris du Pachirisu pouvait monter. Bah, tant qu’elle ne le lâchait pas, il n’y avait aucun danger.

Pendant ce temps, Géraldeline tentait de discuter avec le Primonarque. Une discussion fort intéressante, assurément.

— Alors, comme ça, vous êtes le vrai Primonarque ?
— Oui.
— Et vous commandez toute la Guilde ?
— Oui.
— J-J’imagine que vous connaissez plein de secrets, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Vous pouvez me les dévoiler ?!
— Non.
— Et si je deviens votre amie, vous changeriez d’avis ?
— Non.
— Pff, vous êtes chiant !
— Oui.

Franchement, j’ignorais totalement ce qu’elle essayait d’accomplir. Et pour ma santé mentale, je ne voulais pas tenter de comprendre. En y repensant, elle avait pas mal changé, la Géraldeline. Depuis peu, elle s’ouvrait un peu plus aux autres. Ce n’était pas une si mauvaise chose au fond. Si seulement elle pouvait être légèrement moins bizarre…

Un peu plus tard, nous arrivâmes à destination – une vaste plaine –, sans le moindre incident. Bon, il y avait bien ce moment où le bras de Meloet s’était détachée de son corps et était tombé – avec Patch. Heureusement, le Primonarque avait réagi rapidement et avait ramené le bras rebelle et le Patch terrorisé à bord avec une Psyko.

— C-C’est… la d-dernière fois… qu-que je monte s-sur…, réussit à bafouiller Patch avant de courir vomir derrière un buisson.
— Il n’est pas très propre ce Pachirisu, fit remarquer Géraldeline.
— Si vous le martyrisez, aussi, grogna Brazoro.
— Alalah, chanta tristement Meloet. On a fait quelque chose de mal ?
— Tu es la dernière personne qui peut dire ça ! s’exclama le Chimpenfeu.

Je soupirai encore une fois, le niveau de sérieux de cette équipe me faisait honte. Si je voulais avoir un minimum de crédibilité aux yeux de monde, il allait falloir changer cela. Ce serait certainement un combat de longue haleine.
Le Primonarque fit quelques pas au milieu de la plaine herbeuse et ferma les yeux. Une intense aura psychique l’entoura petit à petit. Soudain, une portion de la terre se mit à tourbillonner, formant un profond sillon peu accueillant.

— L’une des portes du Mortem, présenta le Primonarque. Dépêchez-vous, elle se refermera dans trente secondes.

Et l’Alakazam sauta simplement dans le tourbillon, avant de disparaître d’un coup. Geh. Il fallait vraiment plonger là-dedans ? Je n’étais pas spécialement rassurée, mais je n’avais pas le choix. Hé. Il avait dit trente secondes, n’est-ce pas ?

— Arrêtez de vous disputer là-bas ! hurlai-je à mes compagnons. Ramenez-vous en vitesse ! … et n’oubliez pas de porter le corps de Persyval en passant !


 ***

 Ouch… ma tête… c’était pire qu’une téléportation au Télégem ce truc. Mon estomac était tout retourné, je parvenais à peine à me tenir sur mes jambes. Toutefois, lorsque je repris le contrôle de mes sens, je restai abasourdie. Alors, c’était ça, le Mortem ?

On aurait dit une énorme grotte souterraine, avec la particularité que la roche était teinte d’une douce lumière turquoise. Le bleu dominait le lieu. Sur le sol noir ébène, on pouvait distinguer ci et là de magnifiques fleurs azur, qui luisaient d’un envoûtant éclat cyan et ivoire. Plusieurs rivières s’écoulaient calmement, du moins, j’imaginais que c’était des rivières. L’eau qui s’y trouvait me semblait étrange à vrai dire, un peu trop argenté à mon goût. Toutefois, la calme musique aqueuse qui s’y émanait donnait une agréable touche féerique au tableau.

— On fait rapidement le point, déclara le Primonarque. Il ne faut toucher à rien. Ni la rivière, ni les fleurs. Je le répète, c’est extrêmement important.
— Et on peut savoir pourquoi ? s’enquit Brazoro.
— Parce que c’est dangereux.

Je toussotai légèrement, attirant l’attention.

— Loin de moi l’idée de vous contredire, geignis-je, mais…

Je montrais d’un geste de mâchoire la joyeuse Meloet, qui se baignait gaiement dans l’une de ses fameuses rivières.

— Pour elle c’est différent, répondit simplement le Primonarque.
— Bah voyons…

Ça manquait cruellement d’explications tout ça. Visiblement, Meloet n’obéissait pas aux règles basiques de ce monde, enfin, ça ce n’était pas un scoop.

— Faites attention, nous prévint le Primonarque. Le Mortem n’aime pas les invités surprise, il devrait bientôt nous envoyer son comité d’accueil.

Subitement, la grotte s’anima étrangement. Le sol se soulevait et s’abaissait aléatoirement, comme s’il était… vivant. Ah suis-je bête, j’avais oublié. Des formes surgirent soudain des rivières et atterrirent devant nous. Des formes translucides qui ressemblaient des Pokémon ; Rattatac, Volcaropod, Diamat, Taupiqueur, Ortide… il y en avait pour tous les goûts.

— C-Ce n’est pas ce que je pense… hein ? blêmit Patch.
— Des fantômes ? tenta de traduire Géraldeline.
— Giiiih ! hurla le Pachirisu. Pourquoi tu le dis ?!
— Ne réfléchissez pas trop, déclara le Primonarque. Continuez juste d’avancer, sans les toucher.

L’Alakazam prononça quelques mots inaudibles et aussitôt, un bouclier psychique nous entoura tous, repoussant les créatures. Enfin, tous sauf Meloet qui continuait de faire quelques brasses non-loin. Certains… fantômes – ? – lui fonçait dessus, mais ils disparaissaient au premier contact.

— Restez sous le bouclier, ordonna le Primonarque. Il vous tiendra en sécurité jusqu’à notre arrivée.
— Vraiment ? Ça à l’air moins compliqué que je l’imaginais, m’étonnai-je.
— Le Mortem est mortel uniquement pour les non-initiés. N’oubliez pas que c’est moi qui ai créé ce lieu.

J’étais étrangement déçue. Je m’attendais à des combats épiques en pagailles, et à la place, je marchais juste sous un bouclier en faisant attention à ne pas écraser des fleurs. Youpi.

— Ne vous inquiétez pas Stalhblume, me sourit le Primonarque. Une fois à la Guilde, nous aurons beaucoup à faire. L’Éternôme a le plein contrôle sur les Hauts-Gardiens, des Pokémon à la force phénoménale. Toutefois, vous n’avez aucune chance contre eux.
— Sympa…, grinçai-je. Pourquoi je suis là alors ?
— Vous êtes notre moyen de transport grâce à Dunkel, se moqua l’Alakazam. Vous auriez cependant très bien pu rester à la surface. Seuls le corps du Kaiser et moi-même sommes utiles à la mission.

J’avais déjà dit que je n’aimais pas ce type ? Lui et son ton condescendant ! Il nous traitait tous comme des gamins !

— Permettez-moi de reformuler, reprit le Primonarque. Je ne dis pas que vous êtes faibles, simplement que votre potentiel n’est pas encore suffisamment exploité pour combattre d’égal à égal avec les véritables puissances de ce monde.

Il avait beau ‘‘reformuler’’ autant qu’il le voulait, il restait toujours aussi blessant. J’avais une furieuse envie de lui montrer de quoi j’étais véritablement capable, à ce vieux fou.

— Tout de même, quel endroit étrange ! s’exclama Géraldeline. Une rivière argent, des fantômes, un silence de mort…
— On se croirait en enfer, lâcha Dunkel.
— N-Ne dites pas çaaa ! s’égosilla Patch.
— … hé, monsieur le Primonarque Tout-Puissant, grognai-je, vous ne voulez vraiment pas nous dire ce qu’est exactement cet endroit ? S’il reste dans l’ignorance, j’ai bien peur que notre Pachirisu va faire une crise cardiaque…
— Certaines choses sont faites pour rester des mystères, déclara sobrement l’Alakazam.

S’il continuait comme ça, j’allais lui apprendre que certains Alakazam étaient faits pour se prendre un bon coup de mâchoire !

— … hier, lança Géraldeline, vous aviez dit que le Mortem était comme des catacombes…
— … je dis souvent des choses sans y penser.

Ah, ça c’était une esquive maladroite où je ne m’y connaissais pas ! Donc, c’était des catacombes… genre, l’endroit où l’on mettait des morts ? Qu’est-ce qu’un truc comme ça fichait sous la Guilde ? Non, tout ça n’était pas net. Mais qu’était ce Mortem, si même le Primonarque était si frileux à ce sujet ?

— Est-ce que ce sont vraiment des fantômes ? insista Géraldeline.
— Est-ce que vous êtes intellectuellement limitée ? s’irrita le Primonarque pour la première fois. Je ne veux pas en parler, il suffit avec vos questions. Dirigez plutôt vos inquiétudes sur Morflam et votre espion Carmache.

La surprenante colère de l’Alakazam avait jeté un froid. Déjà que l’ambiance n’était pas terrible, avec ces ‘‘fantômes’’ qui nous tournaient autour…

Notre petit groupe continua son avancée dans un silence pesant. Seuls les ronflements de Persyval et les grognements de Brazoro – qui portait la Mistigrix sur son dos – rythmaient notre marche. C’était diablement ennuyeux. Si au début je trouvais le décor sympathique, il devenait vite monotone à force.

Parfois, on ne savait pas la chance qu’on avait. Juste au moment où je m’apprêtais à bailler, les ‘‘fantômes’’ se mirent à s’agiter violemment, et de même, le courant des rivières s’intensifia brusquement. Encore en train de se nager, Meloet faillit se faire emporter ; ce fut le Primonarque qui la sortit de là avec ses pouvoirs Psy.

— On peut vous demandez ce qu’il se passe sans se faire engueuler ? tentai-je à l’attention de l’Alakazam.
— Ce n’est pas normal. Le Mortem vient de s’activer… il doit se passer quelque chose de grave à la Guilde.
— … il doit ? m’étonnai-je. Je pensais que vous pouviez savoir tout ce qu’il se passe dans le monde.
— Uniquement si je suis au sommet de l’Éternôme. À l’extérieur, je ne suis qu’un Alakazam particulièrement puissant.

Mmmh, alors comme ça le Primonarque perdait ses pouvoirs s’il n’était pas chez-lui ? Intéressant. Cela signifiait que si je voulais l’attaquer un jour, je devrais me débrouiller pour le combattre hors de l’Éternôme.

— Pressons le pas, lâcha le Primonarque. Il ne faut pas rester ici.

Ah ça, pour presser le pas, il pressait le pas le bougre ! Il courrait presque. Le problème, c’était que son bouclier était centré sur lui, par conséquent c’était assez difficile de rester dessous tout en le suivant. Toutefois, je trouvais la situation instructive. Le Primonarque avait une réelle peur dans ses yeux. Ceci dit, si lui-même avait peur, nous autres avions dix fois plus de raisons d’avoir les chocottes.

— Là ! s’exclama soudain l’Alakazam. Je vois la sortie !

Sans doute exalter par sa vision, le Primonarque utilisa carrément ses pouvoirs pour booster sa vitesse, nous laissant loin derrière.

— Hé ! protesta Brazoro. Qu’est-ce que vous fichez ?!

Il ne répondit pas.

— Tss, grommelai-je. Tant pis, on fonce nous aussi !

Le Primonarque se dirigeait vers une espèce de halo de lumière saphir particulièrement intense. C’était visiblement ça, la fameuse sortie du Mortem. Maintenant que le bouclier ne nous protégeait plus, les fantômes nous montraient beaucoup plus – ou trop – d’intérêt. Le Primonarque nous avait défendu de les toucher, mais, hé, je voudrais bien l’y voir dans la situation !

Justement, l’un d’entre eux fonça sur moi à toute vitesse. Je voulais l’accueillir d’un bon coup de mâchoire, mais, mon attaque passa tout simplement à travers son corps spectral. Évidemment. Sans s’arrêter, le fantôme me traversa de part en part. Soudain, une douleur atroce me paralysa sur place. Je ne pouvais plus bouger le moindre muscle. Je n’avais pourtant aucune blessure physique, mais c’était comme si ce fantôme avait frappé directement l’intérieur de mon corps.

— Cassis ! s’inquiéta Brazoro. Qu’est-ce qui… Aaah !

Le pauvre Chimpenfeu connut exactement le même sort que moi. J’aurais bien voulu la prévenir, mais je ne pouvais même plus parler. Géraldeline ne fit pas long feu aussi devant la masse de spectres.

— Alalah ! chanta Meloet. Pourquoi vous ne bougez plus ? C’est un jeu ?

Tout à fait Meloet, on tente d’exploser le mannequin challenge ! Rah, si seulement elle pouvait avoir un éclair de lucidité et se rendre compte de la situation !

— Vous, vous venez avec moi.

Le Primonarque se retourna enfin, saisit Meloet avec une Psyko et la posa à ses côtés.

— Vos amis sont en danger, leur existence même a été figée.
— … ? Je ne comprends pas…
— C’est simple, si rien n’est fait, ils vont mourir.
— … ? Ils vont devenir un zombie comme moi ?
— Haha, pas tout à fait. Contrairement à vous, leur corps ne pourra plus bouger.
— Alalah ! s’écria Meloet. M-Mais… il faut les aider !
— C’est vrai. Je peux les sortir de là avec mes pouvoirs. Toutefois, tout dépendra de vous Meloet.

Je n’aimais pas du tout le ton de la discussion. Mais j’avais beau focaliser mon énergie, je n’arrivais à rien ; mon corps ne répondait plus à ma volonté.

— Pourquoi tout dépend de moi ? lâcha Meloet.
— Si vous m’aidez à reprendre ma place de Primonarque, je m’engage à revenir les sauver, sourit l’Alakazam.
— … vraiment ?
— Vraiment. Venez Meloet, ne perdons pas plus de temps, vos amis comptent sur vous.

Le Primonarque saisit sèchement le bras de Meloet et la jeta dans le halo de lumière. Elle disparut aussitôt. L’Alakazam se tourna ensuite vers nous, moqueur.

— Merci pour votre aide, ce fut un plaisir. Avec Meloet, l’Éternôme sera de nouveau à moi. Dommage que pour vous, l’aventure se termine ici. Adieu.

Avec un léger ricanement, le Primonarque disparut à son tour. Le salaud ! Je savais que c’était un piège ! Faudrait vraiment que j’arrête de sauter pieds joints dans toutes les situations louches ! Enfin, si l’occasion se présente à nouveau un jour, ce qui n’était pas gagné.
Brazoro et Géraldeline étaient aussi inutiles que moi. Il ne restait que le petit Patch trouillard et Persyval, qui dormait comme à son habitude. J’avais connu des jours meilleurs.

— … je… je vais vous aider.

La petite voix du Pachirisu raisonna. Sa bravoure temporaire me faisait chaud au cœur, mais je doutais franchement de ses capacités de combat anti-fantôme.

— Je… je suis peut-être faible et trouillard, mais je ne suis pas inutile. Vous connaissez mon histoire, je suis un meurtrier, un scientifique ayant succombé à la folie au nom de la science et du pouvoir. Ces spectres ne sont rien par rapport aux fantômes du passé qui me hantent depuis des années !

Un beau discours. Les spectres ne furent pas impressionnés cependant, et une bonne dizaine plongèrent férocement sur le Pachirisu. Je pensais tout espoir mort et enterré. Ce fut alors que Patch sortit une fiole de sa fourrure et lorsqu’il la lança, une intense explosion lumineuse repoussa tous les fantômes.

— Oui je suis faible, se raffermit Patch. Mais je suis un génie. L’un des plus grands scientifique de ce monde et maître du Don Féerique. Je suis le Professeur Patch, l’Alchimiste !

Patch saisit d’autres fioles et bondit sur les Pokémon spectrales. Je ne savais pas ce qu’il y avait dans ces trucs, mais c’était drôlement efficace. Cependant, les fioles ne faisaient que repousser les fantômes, sans les détruire. Il ne faisait que reculer l’échéance.

Cependant, le Pachirisu ne se décourageait pas. Il multipliait les lancés de fioles, ayant chacune des effets bien différents. Outre les explosions lumineuses, certaines créaient des déluges aqueux, des tempêtes de plasma ou encore des pluies de lianes. J’avais l’impression d’assister à un véritable spectacle de son et lumière. Il cachait bien son jeu le petit Patch ! Alors c’était comme ça qu’il se battait, non pas avec ses muscles mais avec son cerveau… enfin… le cerveau était aussi un muscle mais… bah je me comprenais.

— Mourez ! Mourez tous !! Ahahahaha !

… euh ? C’était moi où l’attitude de Patch avait légèrement changé ? Un grand sourire carnassier défigurait son visage, tandis qu’il continuait infatigablement de balancer ses fioles. Hé bien, j’en apprenais des choses sur lui aujourd’hui. Quoique non, Patch avait toujours eu ce petit côté sadique, déjà quand il nous soignait, je le soupçonnais de toucher là où ça faisait le plus mal exprès…

Sauf que Patch avait légèrement oublié son objectif premier. Il était censé nous aider, et à la place, il s’acharnait sur les spectres. Bon, dans un sens, il ne pourrait pas nous aider si les fantômes continuaient de le harceler.
Mais Patch avait beau avoir des fioles magiques, sa condition physique restait perfectible. Plus le combat s’éternisait, et plus il fatiguait, alors que les fantômes restaient toujours aussi vivaces qu’au début.

Profitant de sa faiblesse grandissante, un fantôme surgit derrière lui, s’apprêtant à le paralyser, comme nous. Patch se retourna, mais trop tard. Son courage fondit d’un coup et il hurla à la mort. Si le fantôme parvenait à l’atteindre, c’était la fin. Mais au moment de l’impact, une protection invisible bloqua soudainement l’assaut fatal du spectre.

— Geehh… bailla une voix, où est-ce que je suis encore…

Persyval ! Enfin elle se réveillait celle-là, il était temps ! Elle avait l’air un peu paumé cependant. Il fallait dire qu’on avait traîné son corps endormi depuis le début…

— Et y a des fantômes, super…

D’un bête geste de patte, la Mistigrix envoya une onde de choc qui désintégra une dizaine de spectre d’un coup. Attendez. Elle pouvait tuer les fantômes ? Voilà qui changeait tout !

— P-Persyval ! s’exclama Patch. M-Merci !
— Tu es qui toi encore ? Bah, j’m’en fiche après tout. Par contre, j’aimerais bien savoir ce qui se passe…
— C’est un peu long à expliquer, mais en gros, Cassis, Brazoro et Géraldeline ont été paralysés par les fantômes, et il faudrait les aider !

Oui, il faudrait. Je pouvais en témoigner si je pouvais parler.

— Ah Cassis, je me souviens de ce nom… aucune idée pour le reste cependant. Il faut les aider tu dis ?

Persyval soupira, toujours aussi apathique. Elle regarda lentement à droite à gauche, tout en anéantissant les fantômes qui s’approchait un peu trop d’elle.

— Ça à l’air chiant tout ça. Enfin, s’il le faut… je n’aime pas trop cet endroit, mauvaises ondes, des trucs du genre… ça perturbe mon sommeil… et ça, c’est le pire des affronts !

Brusquement, le Mortem trembla à nouveau, comme précédemment. Des dizaines et des dizaines de fantômes surgirent des rivières. Il y en avait tellement que l’air en était saturé. En plus, les spectres tournoyaient sans cesse, formant une véritable tempête translucide.

— … ennuyeux, grinça Persyval. J’espère que tu es prêt la boule de poil.
— J’espère aussi, geignit Patch en saisissant ses fioles.

Persyval acquiesça et se mit à briller.

— Alors c’est parti. Transformation Magical Pokégirl. Sleeping Beauty, la dormeuse éternelle.