Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Stalhblume de Clafoutis



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 19/01/2017 à 19:55
» Dernière mise à jour le 19/01/2017 à 19:55

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Partie 5 : Coup de sang.

Belcol-Exion

 Stalhblume m’avait tout raconté. L’arrivée à l’improviste du Primonarque, la vérité sur l’Éternôme, que ma couverture était grillée dès le début… bref, énormément d’informations qui me laissaient perplexe. La bonne nouvelle dans tout ce merdier, c’était que Stalhblume était en route pour m’aider. En espérant qu’elle ne traînait pas trop de la mâchoire.

Mais j’avais encore mon rôle ici : surveiller Morflam. D’après le Primonarque, l’Éternôme voulait voler toute volonté chez les Pokémon pour les soumettre à la sienne. Hier, pendant l’entraînement, Morflam était comme vide, agissant mécaniquement. Cela correspondait parfaitement. Et si l’Éternôme la contrôlait ?

… l’Éternôme, hein ? J’en frissonnais. Actuellement, j’étais bien dans l’Éternôme, le bâtiment, non ? Certes, ce n’était pas un bâtiment normal : il allait jusqu’à l’espace et était relié à d’autres dimensions. Mais tout de même, c’était assez flippant de penser qu’il était conscient. Genre, il me voyait, là ? Si je frappais le sol, il aurait mal ? Ahem, mais cessons de penser à ce genre de chose, en plus, je n’y pouvais rien.

En attendant Stalhblume, je continuais ma petite vie de recrue de la Guilde. Les autres ne m’avaient toujours pas pardonné mon incompétence de la veille. Je pouvais sentir la tension dans leur regard. Mais encore, s’il n’y avait que ça.

Pendant l’entraînement matinal, quelqu’un avait saccagé et cambriolé les cabanons des recrues. Un crime qui avait enragé mes camarades. Beaucoup gardaient des affaires très personnelles dans leur appartement, des breloques qui leur permettaient de supporter la pénibilité de l’entraînement.

— …

Des breloques qui avaient rapidement fini par être retrouvé. Chez dans mon propre cabanon. Autant dire que la réaction ne s’était pas faite attendre. Ça, plus mon échec de la veille, c’était pas beau à voir.

— Pour la millième fois, grognai-je, comment aurais-je pu cambrioler les cabanons alors que j’étais à l’entraînement avec tout le monde ?!
— Vous aviez très bien pu vous éclipser pendant un moment, m’accusa Cyarès.

Celui-là, il était clairement contre moi. Inutile de chercher à le convaincre de ma bonne foi. Je le soupçonnai même d’être à l’origine de cette affaire. L’essentiel était de calmer les autres, c’était ma seule chance de m’en sortir.

— L’entraînement était en groupe ce matin, soupirai-je, j’étais collé à Jude…
— Hé bien demandons lui, acquiesça le Lucario en se tournant vers le Togetic.

Jude s’avança fébrilement vers le Commandant. Rien que de penser que mon destin reposait sur cet insupportable personnage me donnait la nausée.

— Jude, confirmez-vous les dires de Belcol-Exion ?
— … c’est exact mon Commandant. J’étais bien avec Belcol ce matin.
— Vous voyez ! appuyai-je.
— Mais je souviens qu’il a disparu à un moment ! Et pendant longtemps en plus !

Aussitôt des cris de stupeurs s’élevèrent de la foule. Quoi ? Pardon ? Avais-je raté un épisode ? Qu’est-ce qu’il racontait encore celui-là ?!

— Hé ! m’exclamai-je. Ne raconte pas n’importe quoi !
— Non Belcol, me soutint Jude. Je suis désolé, mais je ne peux pas mentir au Commandant, ce serait pas bien !
— Ça tombe bien car c’est exactement ce que tu fais ! grinçai-je. D’où je suis parti longtemps ? T’as pas arrêté de me coller pendant toute la matinée !
— Est-ce tout ce que vous avez à dire pour votre défense, recrue Belcol-Exion ? tonna Cyarès.

Tss. Je m’étais fait avoir. Les autres me jugeaient déjà coupable et me huaient. Ce Jude… quel coup bas ! C’est qu’il jouait bien la comédie en plus, il avait presque des larmes aux yeux. Mais pourquoi faisait-il ça ? Je pensais qu’il était juste un peu stupide mais là, on rentrait dans le domaine de la saloperie ! Si seulement Lawk n’était pas tombé malade ce matin, il aurait été là pour confirmer ma version…

— Visiblement, oui, statua le Lucario. Vous avez commis un crime ignoble, qui fait honte à l’honneur de la Guilde. Je ne mériterais pas mon titre de Commandant si je ne vous punissais pas en conséquence !

Bah voyons. Ce type avait tout prévu depuis le début, n’est-ce pas ? Que pouvais-je dire de plus ? Tout le monde me prenait d’ores et déjà pour le pire des criminels. Le moindre mot sortant de ma bouche risquait d’envenimer les choses.

— Et justement, sourit Cyarès, je viens d’avoir une idée parfaite. Hier, vous êtes resté inerte devant Morflam, annihilant ainsi les efforts de vos camarades. Je vous donne l’occasion de vous racheter, une revanche contre Morflam. Si vous réussissez à la vaincre, je fermerais les yeux sur votre écart. Après tout, la Guilde prône la loi du plus fort, si vous prouvez que vous possédez une force supérieure à tous, personne ne pourra vous contredire. En revanche, en cas de défaite, je m’occuperais personnellement de votre cas. Et laissez-moi vous dire que si cela arrive, vous ne reverrez plus jamais la lumière du jour.

Répondant aux signes de Lucario, Morflam s’avança, toujours aussi mécanique. Les autres recrues reculèrent d’un coup, créant ainsi un confortable espace de combat. Haha, une ‘‘occasion de me racheter’’, hein ? La bonne blague, c’était plus une occasion de me faire massacrer ! C’était ce que les autres attendaient, que je paie pour mon prétendu crime.

Voir Morflam dans cet état me mettait toujours aussi mal à l’aise. Mais j’avais eu la nuit pour me ressaisir. Je n’allais pas refaire deux fois la même erreur. Cyarès me sous-estimait clairement. Peut-être pensait-il que je resterais planter sans rien foutre comme hier. Il allait être surpris.

— C’est votre dernière chance recrue Belcol-Exion ! s’exclama Cyarès. Que la Loi d’Or désigne votre sort !

Le signal de départ. La foule hurla. Je n’attendis pas une seconde et je plongeais dans la terre. Une attaque Tunnel, parfait pour déconcerter un adversaire. En tant que Carmache, le sous-sol était mon élément. Je pouvais ressentir les vibrations de la terre et localiser mes cibles sans difficulté.

Vivement, je refis surface, exactement au point où se trouvait Morflam. Je percutai violemment son torse. Je m’excusai mentalement, pourvu qu’elle ne m’en tienne pas rigueur plus tard. Elle tenta de contre-attaquer avec sa baguette, toutefois, en prenant un vif appui sur le sol, je fis un large bond en arrière.

Je vis le sourire de Cyarès se réduire. Hé oui mon pote, je ne comptais pas me laisser faire ! J’avais un léger avantage ici. Personne ne savait de quoi j’étais vraiment capable en combat. J’ai été entraîné à la fois par Stalhblume et Carchacrok, certes je n’étais pas aussi puissant que ces deux monstres, mais j’avais encore quelques cartes en mains.

Machinalement, Morflam vomit un déluge de flammes. Je ne cédai pas à la panique et m’enterrai à nouveau. Sous terre, j’étais en sécurité. Une technique de lâche sans doute, mais nécessaire si je ne voulais pas finir en cendre. J’avais conscience que la force brute de Morflam pouvait me briser en deux et en moins de deux !

Je devais être prudent. Elle devait certainement s’attendre à ce que je refasse surface sous elle. Ce que je ne fis pas. En fait, je ne refis pas surface. À la place, je gonflai mes poumons et crachai des rayons de Draco-Rage. Les rayons creusèrent la terre et fusèrent droit vers Morflam. Je ne pouvais savoir si mon attaque avait fait mouche, mais j’étais confiant. En la mitraillant sous terre, je m’assurais une bonne position à la fois offensive et défensive.

Peut-être avais-je été trop présomptueux. Soudain, je sentis la température grimper. Grimper un peu trop même. Une explosa tonna brusquement et sans que je ne comprenne le comment du pourquoi, je me retrouvais à voltiger dans le ciel.

— … qu…

Je grinçai des dents. C’était évident. Ne pouvant m’atteindre sous terre, Morflam avait tout simplement… explosé le sol en y creusant un joli cratère fumant. Mince, mince, mince ! J’avais perdu ma seule stratégie ! C’était donc pour ça qu’il ne fallait pas tout miser sur une seule technique… mmh… mais ce n’était pas le moment de réfléchir à ce genre de chose !

Morflam matérialisa deux énormes boules ardentes et les projeta vers moi. Hem, moi, j’étais un Carmache, un requin de terre. Là, actuellement, dans les airs, je n’étais pas spécialement dans mon élément ! Les deux projections surchauffées me heurtèrent sèchement ; du sang dégoulina de ma bouche.

Mon corps s’écrasa bêtement au centre du cratère. J’aimerais bien rencontrer le crétin qui avait assuré que le Dragon résistait au Feu ! Quoi qu’il en soit, fallait que je me bouge, et en vitesse. Morflam préparait déjà une autre offensive. Il allait falloir la jouer fine !

Réunissant le peu de force qu’il me restait, je roulais sur le côté avant qu’un coup de baguette ne me perfore l’estomac. Résister et chercher une idée. C’était tout ce qu’il me restait. Une solution de dernier recours mais une solution quand même.

Pour l’empêcher de me surprendre, j’enclenchai moi-même les offensives. Mes Dracogriffes se multipliaient désespérément et sans relâche, Morflam les contrait toutes aisément avec sa baguette psychique, mais au moins, ça maintenait une certaine pression. Je crachais aussi une Draco-Rage à l’occasion, bien plus pour le fun qu’autre chose ceci dit. Tant qu’à être dans la merde, autant l’être en s’amusant.

Bien que mon envie de rire fondait littéralement comme neige au soleil. À chaque fois que mes griffes percutaient sa fichue baguette renforcée au Choc Psy, l’impact faisait vibrer mes pauvres os. Et ça faisait un mal de Ponchien.
Tss. Je n’allais nulle part. À terme, ma défaite serait inévitable. Il fallait que je trouve une idée, et vite !
Premièrement…

— Bon, esquissai-je, à plus les gens !

Reniant tout principe de courage, je sautai au-dessus de la foule et me mit à courir à toute vitesse. C’était une technique très pratique communément appelée ‘‘fuite’’. Je préférais tout de même le terme ‘‘repli stratégique’’. Évidemment, Morflam fusa à ma poursuite. Et elle allait vite la petite.

Mais mon repli stratégique l’était réellement, stratégique. Je savais où j’allais. Ma toute dernière carte. Morflam me suivait sans poser de question. D’ailleurs, je doutais même qu’elle se pose des questions dans son état. Je me répétais, mais elle était si mécanique dans ses mouvements… et elle ne disait pas le moindre mot. C’était franchement effrayant.

Morflam me rattrapait. Bien, bien, bien. Fallait absolument que ma stratégie fonctionne, sinon, j’étais mal. D’un coup, je m’arrêtai et m’écartai brusquement. Surprise, Morflam continua sa route et s’écrasa dans un petit bâtiment situé à quelques mètres de là. Elle s’écrasa si fortement qu’elle passa carrément à travers le mur, soulevant un énorme nuage de poussières.

Une longue minute passa, sans le moindre bruit. Je n’osais y croire. Mon plan fait à l’arrache fonctionnait vraiment ?! Les autres recrues et Cyarès finirent par arriver, furieux. Je m’en fichais un peu à vrai dire.

— … où est Morflam ? demanda Cyarès.

C’était marrant de voir l’incompréhension sur son visage d’habitude si sûr de lui ! Mais il était peut-être temps de m’expliquer.

— Dans le bâtiment derrière, vous voyez le joli trou dans le mur ? Elle est passée par là. Ah, et je doute qu’elle ait encore la volonté de se battre après ça.
— Que dis-tu ?!
— Autant jouer carte sur table, Cyarès. C’est vrai, je connais Morflam, c’est pour ça que vous vous acharnez à nous faire affronter, n’est-ce pas ?
— Je ne vois de quoi vous parlez, recrue Belcol-Exion.
— Mouais, à d’autres. Quoi qu’il en soit, je connais Morflam, je la connais très bien, même. Dites, ce fameux bâtiment là, vous savez de quel bâtiment il s’agit exactement, n’est-ce pas ?
— Évidemment, siffla le Lucario. C’est là qu’on stocke la nourriture…

Je souris. Hé oui, la nourriture, le gros point faible de Morflam. Il y en avait des tonnes dans la réserve. Morflam avait beau se faire manipuler, sa faim primale était gravée dans ses gènes. Comment réagirait-elle si elle se retrouvait d’un coup entouré d’une montagne de bouffe ?

— AAAAHH !!

Subitement, un cri terrible déchira l’atmosphère. Je reconnaîtrais cette voix entre mille, c’était celle de Morflam ! Pourquoi hurlait-elle au fait ? Ce n’était pas ce que j’avais prévu ! Mine de rien, j’étais assez soulager de l’entendre prononcer quelque chose, même si ce quelque chose était un cri de terreur.
Alarmé, je courus vers Morflam. C’était peut-être dangereux, mais je m’inquiétais trop pour jouer le prudent.
Elle était bien là, sur les genoux, un air d’effroi ancré sur son visage.

— L-Les… les… les… bafouilla-t-elle.

Morflam renifla bruyamment, avant de déverser un torrent de larmes exagérément intense.

— Les rations de la Guilde ! beugla-t-elle. Les affreuses et infâmes rations de la Guilde ! Ô cruel destin ! Pourquoi dois-je à nouveau croiser la vomitive route de ses insultes gastronomiques ?! Tous ces jours de cauchemars où Talos me forçait à me nourrir exclusivement de ses immondices ! Nooon ! Je m’étais juré de ne plus jamais me souvenir ce calvaire démoniaque !! Aaaaarrrghh !!

J-Je n’étais pas certain de comprendre mais… euh… elle était redevenue comme d’habitude ? Je lâchai un long soupir de soulagement, un problème en moins !

— Impossible !

Cette fois, c’était Cyarès qui criait. Il était hors de lui. L’expression typique du grand méchant qui voyait son plan génial partir en sucette.

— Sarin ! Qu’est-ce que ça signifie ?! hurla le Lucario.
— Elle… elle a rompu le contrôle de mes neurotoxines, déclara une voix venue de nulle part. J’ai un peu du mal à le croire mais… je crois que la vue des rations de la Guilde a réveillé chez elle un traumatisme si intense qu’elle a reprit ses esprits…
— … c’est une blague ?
— Malheureusement, non.

Hé. Cette voix, c’était celle de Sarin. Mais où était-il ? Caché quelque part ? Mmh, tout ça ne me disait rien qui vaille.

— IMPOSSIBLE ! s’égosilla-t-il. Qu’est-ce que je vais dire à Talos maintenant ?! Je ne peux pas l’accepter ! Sarin ! Reprends le contrôle, pleine puissance !!

Le Lucario leva vivement son bras, et subitement, une étrange bague améthyste se mit à briller. Des épais nuages violacés se mirent aussitôt à y émerger, se dirigeant droit vers Morflam. Je ne savais pas ce qu’il se passait, mais ce n’était pas bon ça, pas bon du tout !

Instinctivement, je plongeai sur Morflam, la protégeant du mieux que je le pouvais. Je sentis une vive douleur infiltrer mes écailles draconiques et quelque chose, quelque chose qui fusait à travers mes veines, jusqu’au cerveau. Je… je… c’était étrange… j’avais de plus en plus de mal à penser… et… la douleur… gnn… !


____________________

Lawk

 Mon Pied Voltige envoya proprement valdinguer Cyarès. Des cris de stupeur s’élevèrent. J’analysais rapidement la situation. Belcol-Exion était au sol, se tordant de douleur. La Magical Pokégirl de hier était là aussi. Elle semblait différente, un peu plus vivante. Elle secouait le corps de Belcol-Exion, perdue.

Et Cyarès, il me fixait, haineux. Je partageai cette colère. Je l’avais vu, hier soir. Il avait empoisonné mon cabanon. Il pensait certainement que je ne l’avais pas remarqué. Il avait sous-estimé mes sens. J’avais toujours trouvé ce Lucario louche, son acte d’hier n’avait que confirmer mes soupçons.

— Recrue Lawk ! hurla Cyarès. Que signifie ceci ?!

L’ignorant, je me dirigeais vers Belcol-Exion. Le pauvre il souffrait atrocement. Il m’inquiétait beaucoup. De grosses nervures verdâtres étaient apparues sur ses écailles, et une inquiétante lueur malsaine animait ses yeux injectés de sang. J’étais d’un naturel calme, mais le voir comme ceci me retournait l’estomac.
Je n’avais pas vu ce que Cyarès lui avait fait, mais il fallait le soigner en urgence.

— Morflam ? tentai-je.
— … v-vous êtes qui, vous ? me lança-t-elle. Je… Je ne comprends rien… qu’est-ce que Belcol fait là ?! Pourquoi il est blessé ? Et qu’est-ce que je fais là moi aussi ?! … et j’ai faim en plus… snif…

D’accord. C’était certain, cette Morflam avait changé par rapport à la veille. Inutile de chercher à en savoir plus dans l’immédiat.

— Cyarès, me tournai-je vers lui. Vous n’êtes pas taillé pour être un Commandant. Vous m’avez intoxiqué hier soir. J’ignore encore la raison mais une chose est certaine. Vous êtes un être fourbe. En tant que justicier, je ne peux pas rester inerte.
— Vous êtes devenu fou, Lawk. Vous me défiez ? Sérieusement ? Vous n’êtes qu’une simple recrue !
— Je ne suis pas stupide. Mais que dirait le public en apprenant que vous empoisonnez vos recrues ? Pensez-vous que vos supérieurs accepteraient voir leur réputation souffrir par votre faute ?
— … vous êtes bien présomptueux.

Brusquement, je reçus un coup terrible dans le dos. Le souffle coupé, je remarquai à peine une forme draconique atterrir aux côtés du Lucario.

— Il est vrai que mes supérieurs n’aimeraient pas ça. Mais pensez-vous vraiment pouvoir sortir d’ici ? Surtout que j’ai un nouvel allié à présent.

Je plissai des yeux. Celui qui m’avait frappé, c’était Belcol-Exion. Son regard. Le même que celui de Morflam la veille. Je comprenais. Cette fumée violette que je l’avais vu projeter en arrivant, c’était sans doute cela la cause de tout. Cyarès devait s’en servir pour manipuler les autres. Ce n’était que des théories, mais je pensais être assez proche de la vérité.

— Belcol ! cria la Magical Pokégirl. Mais qu’est-ce qu’il se passe ?!
— … toi, cracha Cyarès. Tu ne pouvais pas rester sous le contrôle de Sarin ? Dès que je t’ai vu, je savais que tu allais me causer des problèmes… tss… j’avais beaucoup de projets pour toi, des plans savamment élaborés pour vous détruire, toi et Belcol-Exion…
— … n-nous détruire ?! M-Mais pourquoi ?!
— Pourquoi ? Car c’est la volonté du Primonarque pardi ! Toi Morflam, tu es trop imprévisible et indisciplinée. Selon Talos, le Primonarque aimerait que tu deviennes plus obéissante. Quant à Belcol-Exion, c’est plus simple. C’est un allié de Stalhblume et un ennemi de la Guilde. Il ne mérite aucune pitié.

J’enregistrai les informations, impassible. Cyarès venait de dévoiler son véritable visage. Les autres recrues semblaient choquées par son ton vénéneux.

— Aaaah ! expira fortement le Lucario. Quelle emmerde ! Je savais que je n’étais pas à ma place ici, à côtoyer des idiots de néophytes ! Si vous saviez comment ça m’enrage, moi qui faisais partie de l’élite il y a peu ! Vous tous ! Tous autant que vous êtes ! Vous êtes chiants, faibles et inutiles ! Quoi ? Vous pensiez vraiment avoir un avenir dans la Guilde ? Ne me faites pas rire ! Vous ne parviendrez même pas à vaincre une bande de Magicarpe !

Il avait totalement perdu la tête. Je m’inquiétais de plus en plus. Rien de pire qu’un fou qui devenait de plus en plus fou.

— Ha...hahaha…., ria Cyarès. Et voilà, j’en ai trop dit. Là, c’est certain, si les gros bonnets l’apprennent, je suis fini. Et plus aucune chance de réintégrer un corps d’élite. Oh. Mais je sais. Et si tous les témoins de mon coup de sang disparaissaient mystérieusement ? Je pourrais accuser Belcol-Exion… un espion de Stalhblume qui est venu assassiner les jeunes espoirs de la Guilde… et en plus ça décrédibiliserait la Mysdibule… c’est parfait tout ça… oui… parfait… hahaha…

Cyarès bondit, fulgurant. Il atterrit brusquement sur le dos d’un Cabriolaine et lui brisa la nuque d’un coup Forte-Paume. Le Pokémon Plante tomba, inerte. Je sentis tout mon être se révolter. Mon sang se mit à bouillir. Une rage que je ne soupçonnais pas fulminer. Ce Cyarès. Cette ordure. Pour la première fois de ma vie, j’avais une envie de meurtre.

— Et un de moins, ricana l’immonde. Qui veut être le suivant ?