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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 27/01/2017 à 09:00
» Dernière mise à jour le 29/01/2017 à 09:12

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 7 : Les ailes de la justice.
Moflam

 Mon esprit était encore flou… il y a peu c’était comme si j’étais dans un long et étrange rêve. Mon corps bougeait telle une marionnette, sans que je ne puisse le contrôler. Et il y avait cette autre présence, immonde et peu ragoûtante, mais qui venait de disparaître. Bref, ma situation était aussi incompréhensible que les pains au chocolat avec une seule barre de chocolat. Sérieusement, on avait pas idée de faire des économies d’ingrédients sur les viennoiseries…

Mais ce n’était pas le moment de penser à ça ! Un Lucario – Cyarès je crois – pas très sympathique était en train de massacrer tout un tas de Pokémon ! Un Brutalibré tentait de l’en empêchait, mais il ne faisait clairement pas le poids. Sans oublier Belcol qui avait l’air d’être possédé comme moi avant ! J’avais beau être dans le brouillard, je ne pouvais pas rester sans rien faire.

— Transformation Magical Pokégil ! Hungry Fire !

Je laissai ma Stomach Energy se manifester, me coiffant de mon chapeau de flamme noire et faisant flamboyer ma fourrure. Une fois prête, je fusai vers le Lucario ; il fallait que je le stoppe au plus vite !

— Recule Morflam, déclara Cyarès. Tu n’es pas mon adversaire.
— Exact, c’est moi qui le suis !

Profitant de moment où le Lucario s’était arrêté pour me parler, le Brutalibré infligea un tonitruant Pied Voltige en plein dans le crâne du Pokémon Aura.

— Sale petit… tu n’as toujours pas compris que tu n’avais aucune chance ? siffla Cyarès qui n’avait pas bronché. Nos niveaux sont bien trop différents.
— Et alors ? répliqua le Brutalibré. La justice ne recule devant rien.
— Ah, la justice… comme si ce mot voulait encore dire quelque chose !

D’un coup, le Lucario s’entoura d’une intense tempête d’aura azur qui repoussa le Brutalibré illico. Je pouvais sentir la puissance qui émanait de Cyarès, un truc assurément pas très digestif !

— Sarin, avec moi.

Belcol bondit au côté du Lucario. Ses yeux injectés de sang et la furieuse douleur imprégnée sur son visage me fit vaciller. Mais un instant, il l’avait appelé Sarin ?

— Autant arrêter avec les faux semblants, ricana Cyarès. Sarin peut créer des neurotoxines et contrôler le cerveau de ses victimes. Actuellement, Belcol-Exion n’a plus aucun emprise sur son corps, c’est Sarin qui est aux manettes. Surpuissant, n’est-ce pas ? Après tout, Sarin n’est ni plus ni moins que le Précieux de Poison.
— Un Précieux ?! m’écriai-je. Comme le légendaire Dunkel ?!

Soudain, Belcol s’anima rageusement, devenant encore plus effrayant qu’auparavant.

— Dunkel ! hurla-t-il d’une voix atroce. Vous connaissez ce traître ?!
— Tout doux mon ami, le calma Cyarès. Les rancœurs seront pour plus tard. Amusons-nous plutôt à fracasser des crânes, c’est plus ludique.
— … bien. Expédions vite cette affaire alors.
— Je passe devant, sourit le Lucario.

Une éruption d’aura couvrit subitement mon champ de vision et avant même que je ne pus crier, une Forte-Paume explosive heurta violemment mon ventre. Je fus proprement propulsé à une dizaine de mètres de haut, avant de retomber bruyamment.

— … fragile, cracha Cyarès. Je pensais que la fameuse Morflam aurait plus de répondant.

Il… Il était puissant ! Je n’avais absolument rien vu venir ! Je devais vraiment me donner à 200 % si je ne voulais pas me faire bouffer ! Apeurée, je me relevai difficilement et enchaînai avec une triple Lance-Flamme expéditif. Cyarès ne bougea pas d’un poil, absorbant mon assaut comme du petit lait.

— Fragile et faible, ricana-t-il. C’était des flammes ça ? Décidément, je ne comprends pas pourquoi le Primonarque tient tellement à te contrôler.
— V-Vous n’avez encore rien vu !

La peur commençait à me gagner dangereusement. J’avais confiance en mes Lances-Flammes et pourtant, il n’avait eu aucun effet ! Mais je ne me laissais pas abattre, je continuais de projeter Lance-Flamme sur Lance-Flamme en fuyant Cyarès, pendant que je préparais mes Hungry Meteors. C’était déjà ma dernière carte.

Le Brutalibré m’assistait également, lançant de brefs assauts composés de Pieds Voltige, Acrobatie et Demi-Tour. Mais tout comme moi, même si toutes ses attaques touchaient leur cible, elles ne blessaient pas le Lucario.

— Je ne comprends pas, s’arrêta Cyarès. Vous n’avez aucune chance, vous le savez, n’est-ce pas ? Alors pourquoi continuer ? Pourquoi persister à vous battre ? Toi Morflam, je te l’ai déjà dis, je ne peux pas te tuer. Tu peux rester gentiment dans ton coin, tu ne souffriras pas. À moins que tu sois masochiste ?
— Il n’y a pas que moi dans cette histoire ! protestai-je. Vous voulez massacrer les autres recrues ! Vous pensez réellement que je vais vous laisser faire ?! Vous avez déjà tué un Cabriolaine !
— C’était la plus faible des recrues. Cet imbécile rêvait de se hisser au niveau des forts, chose impossible. Crois-moi, en le tuant, je lui ai épargné moult désillusions futures.
— Est-ce là votre excuse ? s’énerva le Brutalibré. Que les faibles méritent de mourir par nature ?
— Hé, c’est là Loi d’Or ! ricana Cyarès. Le plus fort domine, c’est tout. Et devinez quoi, ici, c’est MOI le plus fort !

Le Lucario claqua des doigts et aussitôt, toute la zone trembla sauvagement, et de l’aura liquide commençait à suinter du sol. Ça ne sentait le lait tourné cette histoire ! Mais je n’allais pas me laisser faire, c’était le moment d’envoyer la sauce !

— Hungry Meteors !

À mon commandement, les Feux-Follets que j’avais placés en suspension dans le ciel grossirent et fusèrent tous sur Cyarès. Avant, les météores partaient dans tous les sens, mais maintenant, je parvenais à les diriger avec plus de précision.

Le Lucario sembla surprit et les tremblements cédèrent. Il érigea un bouclier d’aura tout autour de lui juste avant l’impact. J’y croyais ! Il suffisait juste de détruire sa protection ! Allez-y, mes petits météores ! Brisez ce bouclier !

La confrontation entre mes Hungry Meteors et l’aura azur provoqua une explosion détonante, produisant une onde assommante. Je grinçai des dents, espérant le miracle.

— … ah, celui-là, il était pas mal.

Une fois le nuage de poussière dissipée, je constatai à quel point mes efforts étaient futiles. Cyarès était toujours là, sans aucune égratignure, au centre d’un cratère fumant. Je reculai, effrayée. Hungry Meteors était ma plus puissante attaque !
Gnn… si seulement je pouvais réutiliser ma Hungry Nova… depuis l’épisode contre Suicune et Entei, j’avais plus d’une fois essayé de reproduire l’exploit mais rien à faire, je n’arrivais plus à accumuler l’énergie nécessaire…

— Mais largement insuffisant. Si c’est là ton maximum, je te suggère vivement d’arrêter tout de suite ce combat.
— …
— Ou pas, j’ai une meilleure idée. Sarin, je suppose que tu t’enracines à ne rien faire, n’est-ce pas ?
— J’allais faire la remarque, grinça ce dernier à travers Belcol.
— Hé bien, pourquoi ne pas utiliser le corps de ce Carmache pour torturer sa copine ? L’idée me plaît bien. Pendant ce temps, je pourrais éliminer tranquillement les autres.
— Très bien Commandant.

Cyarès recula vivement, laissant la place à Belco… non, à Sarin. J’essayais de poursuivre le Lucario, mais Sarin me coupa la route.

— Olah ma petite, tu ne veux pas jouer avec moi ? Je ne suis peut-être pas aussi surpuissant que le Commandant, mais je me débrouille.
— … Belcol, m’adressai-je à lui. Tu peux me laisser passer ?
— Haha, tu es sourde ou stupide ? J’ai le contrôle total sur son corps.
— Peut-être mais quand tu me contrôlais, je pouvais vaguement entendre ce qu’il se passait autour de moi. De plus tu mens, je sais qu’il te faut plusieurs heures pour avoir le contrôle total. Je te signale que j’ai été l’une de tes victimes moi aussi !

Sarin grimaça légèrement. Il savait que j’avais raison. Belcol devait être encore conscient à l’intérieur de son corps.

— Je n’aime pas le ton que tu emploies petite, grinça-t-il. Prépare-toi à souffrir !

Sarin se propulsa vers moi, ses griffes draconique recouverte d’un inquiétant liquide verdâtre. Toutefois, son corps se stoppa net à quelques millimètres de moi.

— … qu…, se crispa le Précieux.
— Qu’est-ce que je vous ai dit ? Je connais bien Belcol, il n’est pas du genre à frapper pour le plaisir. Même lorsque sa vie était en danger à Wearl contre les Tsjins, il s’était refusé à les tuer. Ta possession est bien trop récente pour surplomber sa volonté !
— Tss… fichu corps…
— Donc, je m’occuperais de toi plus tard mais pour l’inst… !!

Brusquement, une vive douleur me plaqua au sol ; du sang coula sur mes jambes.

— Un petit coup de main ? sonna une voix. Tu as l’air d’en avoir besoin.
— Judyal, siffla Sarin, enfin tu tombes le masque.
— Je n’allais pas laisser un copain dans le besoin !

Je levai la tête, toujours choquée. Un Togetic venait d’atterrir au côté de Sarin. Judyal, il avait dit ? Ce nom… il me disait quelque chose… Judyal… Judyal…ah ! Oui, ce Pokémon ! Je me souviens, j’en avais entendu parlé à mon arrivé à la Guilde. Un Togekiss qui était volontaire pour tester une expérience censée rendre plus puissant. Mais quelque chose avait mal tourné et au lieu d’évoluer, il avait régressé, se changeant en un Togetic. Aussi, il ne pouvait plus redevenir un Togekiss, malgré les dizaines de Pierres Éclats qu’il utilisait.

— V-Vous êtes ce Togekiss…, grimaçai-je.
— Oh ? Suis-je si célèbre que ça ? C’est vrai que mon histoire avait fait grand bruit à l’époque… pas de chance, hein ? Redevenir un petit Togetic sans possibilité de retour ! Heureusement que j’ai tout de même gardé une petite de mes immenses pouvoirs.

D’un large geste de sa petite main, Judyal fit apparaître de nombreux petits Météores à l’air extrêmement tranchants.

— C’est reparti les copains ! s’écria-t-il. Hihi, on va bien s’amuser !


____________________

Lawk

 Mes ailes étaient en sang et mon torse couvert de cicatrices profondes. Bouger le moindre muscle était un martyr. Mais je n’abandonnais pas. Cyarès me faisait face. J’étais le dernier rempart entre lui et les autres recrues. S’il passait, ce serait un pur massacre. Je ne pouvais l’accepter.

— Je salue ton courage Lawk, siffla Cyarès. Là où tous les autres sont paralysés par la peur et sont à deux doigts de se mouiller, tu m’affrontes. Quel dommage que ton courage rime avec inconscience.
— Tu peux dire ce que tu veux Cyarès. Tu es un monstre et il est de mon devoir de t’arrêter, quoi qu’il m’en coûte.
— Correction, je suis un fort. Quelqu’un qui a tous les droits. Ce sont nous qui définissons les concepts de justice, et de mon point de vue, c’est plutôt un faible qui tente de faire sa loi le monstre.

C’était clair et net. Nos deux personnalités ne pourraient jamais s’accorder. Seul le combat pourra nous départager. Sans un mot de plus, je fusais vers mon adversaire naturel et cognai mon Pied Voltige sur sa joue. Il ne cilla pas. J’enchaînais mes attaques, Acrobatie, Demi-Tour, Casse-Brique, Aéropique, Poing-Karaté… c’était un festival de rage qui s’abattait sur lui.

— Des chatouilles, soupira Cyarès. Tu me dégoûtes. Tu n’as aucun pouvoir, tu n’as aucun droit dans ce monde.

Une Forte-Paume imperceptible me coupa subitement le souffle ; je me réceptionnai péniblement au sol.

— C’est vrai, soufflai-je douloureusement. Je n’ai aucun pouvoir. Mais j’ai une volonté. Je sais ce que j’ai à faire et je le fais. Qu’importent les conséquences. C’est la route que j’ai choisie, la route de la justice !

Je m’élançai à nouveau, le corps éreinté, mais l’esprit toujours aussi combatif.

— Toi qui as le pouvoir, lançai-je. Qu’en fais-tu ? Quelle est ta route ? Quelle est ta volonté ? En as-tu seulement une ? Réponds-moi Cyarès !

Le déluge de coup repris. Sans aucun effet. Mais alors ? Je ne renierais jamais mon être devant la difficulté.

— Toi, tu commences sérieusement à me faire chier…, grinça Cyarès.

Le Lucario saisit brusquement ma jambe, m’arrêtant net.

— Tu veux que je te réponde ? Eh bien soit. Qu’est-ce que je fais de mon pouvoir ? J’en abuse. Tu penses que c’est mal ? C’est ainsi que ce monde fonctionne. Si tu n’abuses pas de ton pouvoir, d’autres le feront sur toi.

Cyarès me projeta violemment au sol et piétina impitoyablement ma poitrine.

— Ma route ? Survivre. Ni plus, ni moins. Tu penses que si je suis en vie, c’est uniquement grâce à des idéaux ? Détrompe-toi imbécile. Écraser les faibles et se plier devant les forts, c’est le seul moyen de survivre.

Il s’accroupit, rapprochant de plus en plus son sourire carnassier.

— Et à quoi bon avoir une volonté et des désirs ? Regarde-toi. Si tu es dans cet état, c’est uniquement à cause de ton égoïsme. Tu veux tellement imposer ta justice que tu vas en mourir. Dans ce monde, les souhaits sont néfastes. Seule la survie prime, c’est là même le principe de la Loi d’Or.

Lentement, Cyarès dirigea ses doigts vers mon aile gauche. Il caressa froidement mes plumes avant de les arracher brutalement. Je poussai un cri horrible, ma tête se mit à bouillir de douleur. Cyarès ne s’arrêta pas là. Une fois déplumée, il saisit la base de mon aile et la serra si fort que l’os se brisa. Ma vue se brouilla, des hurlements s’échappait sans que je ne pusse les contenir. Ma rage, ma colère, mon mépris… et la pitié. Tous ces sentiments se mirent à exploser. Malgré mon martyr, je réussis à relever la tête, fixant Cyarès droit dans les yeux.

— Toi…, grinça le Lucario. Ce regard… comment peux-tu encore… ?
— … j-je n’abandonnerais jamais. T-Tu peux briser mon corps, ma volonté r-restera intact.
— … très bien.

Cyarès se leva alors, laissant mon corps répandre son sang au sol.

— Tu dis donc que ta volonté est inébranlable ? Très bien, c’est ce que l’on va voir.

Le Lucario fusa soudainement vers les autres recrues, qui tremblait toujours de terreur. Il empoigna vivement le cou d’un Pifeuil et le décapita sans aucune hésitation. Et juste après son meurtre, Cyarès recommença avec d’autres Pokémon, sans s’arrêter.

— Observe monsieur le justicier ! hurla Cyarès. Observe tes semblables se faire exterminer sous tes yeux ! Ces faibles qui sont incapables de se défendre ! Que dit ta volonté maintenant ? Comprends-tu à quel point elle est inutile ? Réponds-moi, justicier !
— … !

Rapidement, ma colère surplomba l’insupportable douleur qui paralysait mon corps. J-Je… je ne pouvais pas le laisser faire ! Ce Cyarès… Cyarès… Cyarès !

— Aaaah !!

Je n’avais plus aucun ordre à donner. Mon corps bougea de lui-même. Il se releva, emplit de justice, et fonça droit contre mon ennemi, à sa grande surprise.

— … ! Comment ?!

Mon crâne se heurta sa poitrine et mon unique aile valide le mitraillait de coups.

— … je t’arrêterai, soufflai-je. Pour la justice, pour ce monde pourri… tu as raison Cyarès, je ne suis qu’un imbécile qui croit en des chimères. Des chimères appelées espoirs. J’ai l’espoir qu’un jour, ce monde où la survit prime sur la morale disparaîtra. Toi aussi, Cyarès, tu n’es qu’une victime de ce monde. Tu penses avoir le contrôle, mais tu l’avoues toi-même, tu ne fais que survivre. Tu penses avoir le contrôle mais en réalité, tu passes ton temps à subir. Si je me bats, si je me tiens si fort à ma volonté, c’est également pour des Pokémon comme toi. Toi qui es devenu un monstre, je t’arrêterais, et je te sauverais de ce monde ! Au nom de la Justice !
— Arrête avec ces conneries !!

A bout, Cyarès saisit mon crâne se le plaqua brutalement au sol.

— Comment oses-tu me traiter de victime ? Je suis le Commandant Cyarès ! Ma puissance est reconnue et crainte par tous ! J’ai vaincu le Précieux de Poison à moi seul ! Sur les champs de bataille, ma simple apparition provoquait la fuite des ennemis !
— … la puissance. Toujours la puissance. Tu n’as rien d’autre, Cyarès. Sans cette seule fierté, tu es vide.
— Silence ! Silence !!

Les coups de Forte-Paume se multiplièrent. Je ne ressentais plus la douleur. Je ne ressentais plus rien. Plus aucun de mes membres ne répondait à mes appels.

— … me tuer ne changera rien, expirai-je. Je te plains Cyarès. Emprisonné dans un monde qui te consume de l’intérieur.
— SILENCE !!

Une ultime Forte-Paume, brillante d’une aura de tristesse. Elle se leva et fusa vers mon crâne déjà ouvert par endroit. Je souris faiblement. Cyarès. Pauvre fou. J’espère qu’un jour, la Justice te sauvera.


____________________

Morflam

 Un horrible fracas écœurant. Je ne pouvais constater, horrifié, le corps du Brutalibré se faire réduire en charpie. Je serrai les dents jusqu’au sang. Alors c’était ça, la Guilde. Éliminer ceux qui gênaient. Cassis avait raison, cette Loi d’Or rendait fou.

— Hihi, mon amie, c’est pas bien d’être distraite !
— … !

J’esquivais le Pouvoir Antique de Judyal à la dernière seconde. Ce Togetic ne payait pas bonne mine, mais il se débrouillait. Ce n’était pas si étonnant, lorsqu’il était un Togekiss, il allait devenir un Haut-Gardien. Mais à cause de l’incident l’ayant fait perdre énormément de sa puissance…

— Laissez-moi passer ! hurlai-je. Vous ne vous rendez pas compte de ce qu’il se passe ?! Cyarès va tous les tuer !
— Et donc ? pencha Judyal de la tête. En quoi est-ce pas bien ? Au contraire, je trouve que c’est un très grand honneur d’être tué par le grand Cyarès.
— V-Vous êtes complètement fou !
— Non, lucide. Hé puis, ce ne sont que des recrues. Elles n’ont aucun avenir. Sais-tu pourquoi la Guilde recrute ? Je vais te le dire : pour avoir des fidèles esclaves. C’est tout. Les recrues sont soit destinées à servir de larbins dans l’Éternôme, soit à devenir de la chair à canon sur un champ de bataille. Aucune autre évolution n’est possible. L’entraînement n’est qu’un conditionnement pour qu’ils nous obéissent au doigt et à l’œil, et avec le sourire !
— C’est…
— C’est ainsi que va ce monde,hihi ! ricana Judyal.

Je… quand j’avais rejoint la Guilde, j’étais pleine d’illusions. Je voulais utiliser mes pouvoirs de Magical Pokégirl pour aider les autres. Je pensais que la Guilde, qui proclamait partout ne vouloir que le bien d’Iræ, serait le meilleur endroit pour réaliser mes rêves. Mais je me trompais. Tout était clair à présent. La Guilde était l’ennemi d’Iræ. Elle prétendait être notre alliée pour mieux nous poignarder dans le dos ! Dans ce cas, je n’avais qu’une chose à faire.

Il n’était plus temps de plaisanter. Les choses étaient trop sérieuses. Des vies étaient en jeu.

Je laissai toute mon énergie se consumer. Je n’en laissai pas la moindre miette. Tout mon pouvoir, toute ma force, toutes mes flammes ; tout flamba en proportion à ma volonté ardente.

— Je suis stupide et maladroite. Je ne pense qu’à manger, et je cause beaucoup soucis à mes proches. Mais je reste un Magical Pokégirl ! Traitez-moi de naïve ou de ce que vous voulez, je lutterais sans relâche contre des Pokémon aussi cruels que vous !

Effectivement, tu es encore naïve.

— … !

Mais c’est cette naïveté qui rend ton cœur pur.

Euh ? Qu’est-ce qui se passait ?! Une voix… une voix raisonnait dans ma tête ! J-Je devenais folle ?!

Je vais t’aider. Tu es encore trop faible pour vaincre Cyarès et son Précieux.

Qu… brusquement, l’afflux ardent qui m’entoura tripla de volume. Une puissance absolument gigantesque s’infusa dans mon corps, qui subit même des transformations. Des ailes de feu se déployèrent dans mon dos. Ma fidèle baguette se métamorphosa, elle grossit de plus en plus, jusqu’à prendre la forme d’un marteau cornu écarlate.

— Vous avez fait une erreur, fit une voix sortant de ma bouche. Vous en prendre à Morflam était la pire chose à faire. Vous m’avez réveillée pauvres inconscients. Et soyez-en sûr, je ne laisserais personne toucher ma fille !