Pikachu
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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 06/11/2016 à 10:26
» Dernière mise à jour le 06/11/2016 à 10:26

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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32.— SE MARIER
Les invités étaient déjà tous rassemblés dans la salle. Certains assis sur les chaises mises en rang ; d'autres patientaient debout, par petits groupes. Gary tenait à saluer chacun d'eux. Il y avait quelques collègues du restaurant, dont son patron qui avait tenu à participer au buffet.

Il rejoignit d'abord son père, posté près d'une fenêtre.

« Merci d'être venu, papa.
- Tu ne sais pas ce que j'ai essuyé comme reproches de la part de ta mère pour venir jusqu'ici. Je suis content d'être là pour ce grand jour. »

Ils s'embrassèrent plus chaleureusement que de coutume.
Le futur marié retrouva Pierre. Il avait amené avec lui une Pokéball qui servait à transporter Otaquin.

« Comment vas-tu ? demanda Gary au Pokémon une fois ce dernier sorti de sa capsule.
- 'Quin ! »

Il avait l'air en forme. Le jeune homme s'amusa à comparer sa tenue entièrement bleue avec la couleur dominante chez la créature aquatique.
Pierre avait revêtu pour l'occasion un costume blanc coloré d'une cravate rose pâle et d'un bouton de rose rouge.

Jacky, assis à l'écart, dessinait ses amis habillés élégamment. Il fut très surpris de la tenue de Sacha.
Depuis que le fiancé avait pénétré dans la salle, l'observateur Pokémon ne le quittait pas des yeux et le croquait.

Gary laissa Otaquin entre les mains de Pierre pour aller saluer Séréna et Sacha. Le dresseur du Bourg-Palette était habillé d'un trois-pièces bleu marine. Il portait lui aussi une chemise blanche mais son col était orné d'un nœud papillon rouge. Il avait abandonné sa fidèle casquette pour laisser s'exprimer le désordre de ses cheveux bruns.

Gary serra la main de Sacha. Ils ne s'étaient pas revus depuis la Ligue Pokémon de Kalos ; aucun d'eux n'avait l'air de le regretter. Le dresseur du Bourg-Palette feignit l'indifférence, l’œil attiré par autre chose. Gary, dont la poignée de main parut crispée, fut satisfait que leur relation n'ai pas évoluée. Il arborait un sourire victorieux mais modeste, comme un "sans rancune", lorsqu'il songea que c'était lui qu'Ondine avait choisit d'épouser.

Séréna était ravissante. La robe rouge qu'elle portait lui seyait à merveille. Elle descendait au niveau des genoux. Ses pieds étaient habillés de jolies ballerines carmins. Elle non plus ne portait pas de couvre-chef.

« Enchanté, Séréna. Ondine m'a beaucoup parlé de toi. Je vois que tu portes aussi du bleu, fit remarquer le futur marié, souriant. »

Il désigna le ruban que l'Artiste avait fixé sur sa robe. Elle baissa la tête, rougit. Elle balbutia des explications que ni lui ni Sacha ne comprirent.
Le souvenir du cadeau dont Sacha était l'auteur la remuait encore. Elle se souvint avec exactitude du moment où il lui avait tendu le paquet qui contenait ce ruban. C'était après la fête à Port-Tempères, pendant un magnifique feu d'artifice. Le dresseur avait tenu à la remercier pour ses conseils, l'attention qu'elle avait eu à son égard.

Elle ne le quittait jamais. C'était un porte-bonheur, une sorte de talisman. Sacha y jeta un œil.

« Tu en a pris soin. »

Il se gratta nerveusement le nez. Comme il l'avait fait lorsqu'il le lui avait donné.
Pierre s'approcha d'eux, Otaquin dans les bras.

« Ouah ! C'est quoi comme Pokémon ? Je ne le connais pas !
- Il est tout nouveau. Il est vient de la région d'Alola. J'en ai discuté avec le professeur Chen et son homologue, Euphorbe.
- Alola ? Je n'y suis pas encore allé ! »

Une soudaine excitation l'animait. Alola... Ce nom résonnait comme une cloche sonnant au loin, l'invitant à explorer des terres nouvelles. Il dévorait des yeux la petite otarie, premier représentant de ce nouveau paysage exotique. Être le centre d'attention mit mal à l'aise le starter eau.
Otaquin fixa son attention sur Théophile, au coin de la salle. Il pâlit. D'affreux souvenirs de la femme de la pension Pokémon lui revint : le traitement qu'elle lui avait fait subir ainsi que le renvoi cruel dont il avait été la victime le rendait patraque.

Pierre remarqua son malaise, voulut le faire rentrer dans sa Pokéball mais ce dernier refusa obstinément, supportant la présence de son ancien dresseur.

« Eh, Pikachu ! Viens dire bonjour... »

Sacha se retourna sans voir son fidèle ami à ses pieds. Où était-il passé ?
Séréna posa une main sur son épaule, le rassura en disant qu'il était parti après avoir entendu dire qu'Ondine était arrivée.

• • • • • • • • • •
Daisy attendait sa sœur dans le hall avec son père. Elle sentit qu'on lui tirait sa belle robe. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant Psykokwak, le bec levé vers elle.

« Qu'est-ce que tu fais là, toi ? Ce n'est pas un endroit pour les Pokémon, ici. Surtout pour les maladroits comme toi. »

Avec ses doigts palmés, il désigna la salle où patientaient les invités. Il remarqua Otaquin et fit la moue. Il était jaloux que ce Pokémon soit l'invité d'honneur alors que c'était lui qui avait fait se rapprocher les futurs époux, au tout début de leur histoire.

« C'est légitime, en effet. Tu veux aller casser la figure à ce pauvre Otaquin ? Tu sais qu'il est gravement malade, ce n'est pas charitable. »

Elle se mit à son niveau, leva l'index en l'air.

« Si tu te tiens bien, tu assisteras toi aussi à la cérémonie. Pas de bêtises, hein ? Je ne veux pas que tu te fasses remarquer, que tu gâches ce beau jour ! »

Déjà le canard se jetait dans la salle pour aller renifler les bouquets de fleurs. Daisy le rattrapa in extremis, avant qu'il n'avale encore des bleuets ; comme la fois où Gary avait offert à sa sœur un magnifique bouquet de ces fleurs. Violette les avait fourré dans la gorge du canard jaune par dépit.

Mais sitôt entrée dans la salle, Pierre se jeta sur Daisy comme un lion sur un morceau de chair tendre.

« Oh Daisy, vous êtes si belle ! Vous êtes de loin la sœur d'Ondine que je préfère ! »

Il lui avait saisit la main dans un geste révérencieux. A genoux, il attirait tous les regards.
Daisy pria à voix basse qu'Ondine vienne la délivrer. C'était elle, qui d'habitude, calmait le docteur trop fougueux. Ce ne fut pas sa sœur qui vint à son secours.

Psykokwak, par curiosité, et surtout pour embêter son rival, s'amusa à titiller la truffe d'Otaquin au point de le faire éternuer. La bulle de morve éclata sur le visage de Pierre qui le tenait dans son bras refermé.
La figure éclaboussée de liquide verdâtre fit pousser un cri de stupeur dans l'assemblée. Daisy en profita pour se libérer et s'enfuir avant que Pierre ne revienne à la charge, vérifiant au passage si sa robe n'avait pas été salie.

Le docteur extirpa de sa poche un mouchoir et s'essuya. Il n'était pas fâché, bien au contraire. Il souriait comme après une bonne douche revigorante.

« Tu es en pleine forme Otaquin, j'en suis très heureux ! »

En effet, à la couleur verte qui avait été expulsé de sa truffe, le docteur constata que l'état d'Otaquin était plus que satisfaisant. Ce dernier, navré par la bêtise de Pyskokwak, voulut se venger. Il gonfla une nouvelle bulle qu'il destinait au canard. Ce dernier s'esquiva bien vite derrière sa dresseuse qui venait d'entrer dans la pièce.

Tous les regards étaient tournés dans sa direction. Cependant l'attention était davantage portée sur la bulle qui allait exploser en plein visage de la championne. A deux centimètres de son visage, la bulle éclata, heureusement sans éclaboussures.

Les invités, Gary le premier, furent soulagés qu'elle n'ai rien. Pikachu, posté sur l'épaule de la jeune femme, avait bondit, se sacrifiant pour sauver la cérémonie. Il était couvert de morve. Sacha se précipita pour le ramasser à terre. Il faillit bousculer Ondine dans la course.

Pikachu tentait d'enlever la couche verdâtre qui recouvrait son pelage. La future mariée lui promit un gros câlin après l'union, pour le remercier de son sacrifice. Sacha se releva ; les deux amis se fixèrent un long moment. Puis Ondine baissa les yeux, émue du regard qu'ils avaient échangé.

Psykokwak, blotti contre les jambes de la championne, tirait la langue à Otaquin, réfugié dans les bras du docteur, la mine boudeuse.
Frédéric emmena sa fille auprès de son futur beau-fils. Le maire fit son entrée et tous les invités prirent place dans un bruit confus de chaises tirées.

Le maire salua les futurs époux ainsi que l'assemblée et déposa sur le bureau un manuel. Il se mit à réciter des pages et des pages d'articles. Pendant ce laps de temps qui parut long au jeune couple, Gary fut plongé dans une sorte de mélancolie. Voir Ondine aussi belle qu'aujourd'hui lui faisait l'effet d'une explosion dans la poitrine.

Amir – J'ai cherché
Le récital du maire, la voix monotone de ce dernier, les plongèrent sous une mutuelle cascade de souvenirs.

Il y eut leur rencontre. Le bouquet de bleuets que Psykokwak avait ingurgité.

Il y eut le spectacle aquatique, le balais sous-marin.

Sa revanche à l'arène et le sauvetage de Psykokwak.

Puis il y eut leur premier déjeuner, improvisé, leur premier baiser qui ne l'était pas.

Leur escapade au lac qui aurait put mal finir. Leurs corps enlacés dans l'eau ; le combat contre Octillery ; leur déjeuner sur l'herbe.

Il y eut Otaquin ; les larmes amères versées.

Violette qui s'invita pour semer le trouble chez lui pendant qu'il souffrait de son absence ; la rivalité naissante entre deux rivaux.

Il y eut les retrouvailles autour d'un copieux dîner ; leur première nuit ensemble.

Un début de vie de couple ; Violette dissimulée derrière les murs.

Il y eut les reproches de Séraphine ; les larmes de Daniela, celles de son père.

Celles d'Ondine apprenant la vérité sur Violette ; le projet d'ouvrir une arène à son nom, sans ses sœurs.

Il y eut les recherches infructueuses ; le bonheur partagé d’emménager à deux.

Il y eut cette journée quémandée par lui et autorisée par elle, loin de l'arène et du quotidien.

La routine ; un début d'aveu sur sa faiblesse.

Il y eut ce dimanche passé sous le soleil estival de Porta-Vista ; la partie de pêche sous le signe de l'évolution d'Hypotrempe ; la capture inattendue.

La Ligue de Kalos ; la rencontre impromptue avec l'Artiste ; la défaite de Sacha ; la présentation glaciale entre deux rivaux.

Il y eut les lettres dorées "De Bofford" et sa colère ; la confrontation entre les deux femmes ; l'appel alarmant de Pierre.

Le désespoir d'Otaquin d'en finir ; le début d'une vie à trois, d'une complicité.

Il y eut sa demande sous la pluie incandescente qui les avait réchauffé ; ce "oui" du cœur.

Il y eut l'organisation du mariage ; les disputes à propos des invités ; la fausse excuse de Violette pour les faire renoncer ; le soutien de Daisy.

Son voyage au Bourg-Palette ; le petit déjeuner mouvementé aux côtés de Séréna et Sacha ; le portrait inquiétant de Jacky.

Il y eut le traumatisme de l'Homme masqué évoqué un soir ; son exaltation de toujours pour Sacha ; la bonne nouvelle qui les libère et les soulage.

Il y eut son dîner avec Narcisse ; cette nuit d'hiver qui aurait pu être sa dernière sur Terre ; le mal engendré par ses parents, Linda et l'alcool.

Le choix de la cravate, les bleuets cueillis dans le jardin ; le chignon avec les fleurs de leur amour ; la fête gâchée de Violette et la rancœur passée.

Il y eut ce serrement de mains entre rivaux ; le sacrifice de Pikachu ; le long regard échangé entre les deux amis de toujours ; puis cet instant de commémoration de leur histoire.


« Veuillez vous lever, nous allons précéder à la célébration du mariage, invita le maire. »

Ondine pleurait ; Gary sentait monter en lui l'émotion de se retrouver là, en face de la femme de sa vie.

Les fiancés se levèrent machinalement. Ondine essuya les larmes qui coulaient sur ses joues rougies.

« Conformément à la loi, je vais vous donner lecture des articles 213, 213 du Code Civil. Article 212 : les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. Article 213 : les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l'éducation des enfants et préparent leur avenir. »

L'évocation d'une vie de famille -de la leur désormais- mais aussi de l'éducation d'enfants les fit sourire. Le maire leva vers eux un regard emprunt de douceur, comme si cette cérémonie était aussi la sienne.

« Mademoiselle Ondine, Fanny Cousteau, consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Gary, Albert, Marius De Bofford ici présent ? »

Elle prononça un oui arrosé de larmes.

« Monsieur Gary, Albert, Marius De Bofford, consentez-vous à prendre pour épouse Mademoiselle Ondine, Fanny Cousteau ici présent ? »

Il répondit par un "oui" rieur. Narcisse et Daisy s'avancèrent avec chacun une boîte dans laquelle était renfermées les alliances. Gary ouvrit en premier la boîte et enfila l'anneau au doigt de celle qui allait devenir sa femme ; Ondine en fit de même, des larmes suspendus aux coins des yeux.

« Au nom de la Loi, je déclare Mademoiselle Cousteau et Monsieur De Bofford unis par le mariage ! »

Une salve d'applaudissement accueillit la déclaration du maire. Les deux mariés s'embrassèrent sous les vivats de l'assemblée.

Dehors, derrière les baies vitrées, Violette s'avouait vaincu. Psykokwak qu'elle avait amené avec elle et dressé contre Otaquin n'avait pas réussi à anéantir la cérémonie. Pikachu, en s'interposant pour protéger la mariée, ne savait pas quelle terrible erreur il avait commise...

• • • • • • • • • •
C'est dans la salle qu'ils avaient passé des mois à chercher, que le buffet fut dressé. Les invités passaient à tour de rôle féliciter les jeunes mariés. Ils n'eurent pas le temps de profiter d'un moment d'intimité qu'il fallut couper le gâteau de mariage. Pikachu, Otaquin et Psykokwak eurent droit à leur part du dessert.

L'otarie, en grande forme, s'était jeté sur le morceau de gâteau, se barbouillant la truffe de crème. Il fallut surveiller le canard pour éviter un nouveau risque d'étouffement. Théophile était déjà reparti, appelé par ses obligations.

Gary, puis Ondine, poussés par leurs invités, exprimèrent la joie d'être ici présent avec les êtres les plus chers. A la fin de leur discours, ils s'embrassèrent, insatiables, devant leurs amis qui ne redemandaient que ça. Admirer le si beau couple qu'ils formaient les faisaient tous sourire.

Narcisse après ces discours plein d'effusions, vint bavarder avec la jeune mariée.

« Gary m'a apprit que tu étais la championne d'arène locale. Que tu étais spécialiste des Pokémon eaux.
- Oui. Je suis touchée qu'une personnalité de votre trempe porte de l'attention à mon égard. Les hommes qui aiment les Pokémon marins sont si rares aujourd'hui... »

Elle dévia son regard vers son conjoint, comme si cette déclaration lui était adressée. Elle n'était pas déçue qu'il ne s'intéresse pas tant aux Pokémon aquatiques.

« J'aurai grand plaisir à vous affronter, un de ses jours.
- Ce serait un tel honneur et un rêve d'enfant qui se réaliserait !
- Vous en avez déjà réalisé un aujourd'hui. Un seul à la fois, répondit le blond en riant. »

Elle rougit. Il avait raison : ce mariage était un rêve de petite fille qui se matérialisait.
Narcisse resta encore un moment, ne sachant s'il devait aborder un sujet qu'il estimait important.

« Je voulais aussi vous confier mon inquiétude.
- A quel propos ? « 

Comment devait-il en parler ? Il ne voulait pas l'inquiéter ni gâter les festivités. Maintenant qu'il avait abordé le sujet avec la jeune mariée, il devait aller jusqu'au bout.

« Je connais Gary depuis l'adolescence. Il a traversé une mauvaise période et a failli... enfin, je m'égare. C'est à lui de vous en parler s'il le souhaite. »

Il s'approcha d'elle, posa une main sur son épaule.

« Prenez-soin de lui, ne le rendez pas malheureux.
- Ce n'est pas mon intention, répondit-elle, confiante. »

Après cet entretien tendu pour lui et préoccupant pour elle, le lancer de bouquet de la mariée eut lieu. Séréna fut celle qui l'attrapa. Selon la tradition, la personne qui réussissait à s'emparer du bouquet se destinait elle aussi à un futur mariage.
Ondine avait choisit des bleuets incarnant l'amour qu'elle portait à son époux pour qu'il soit transmit au futur couple qui se marierait après eux.

Dès qu'elle eut les fleurs entre les mains, Séréna se tourna vers Sacha comme pour signifier que c'était lui qu'elle avait choisi.

Éliane et Frédéric rejoignirent Ondine près du buffet, occupée à faire des papouilles à Otaquin.

« Je te présent Jeff. C'est grâce à son aide que vous avez pu organiser ce buffet. La salle lui appartient.
- Oh, enchantée. »

Elle tenta de ranger dans un coin de sa tête la conversation d'avec Narcisse.

« Frédéric m'a apprit que tu voulais ouvrir ton arène toute seule. C'est courageux.
- Oui, je cherche depuis des mois un endroit où je pourrais exercer ma fonction. »

Jeff, un homme corpulent, au crâne aussi luisant que de l'argenterie maintes fois essuyée, lui présenta sa grosse main.

« J'ai peut-être quelque chose à te proposer. Viens me retrouver ici demain matin à onze heures. »