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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 13/08/2016 à 14:05
» Dernière mise à jour le 13/08/2016 à 14:32

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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19.— MENER UNE ROUTINE
Maintenant qu'il était entré de nouveau dans la vie active, l'amertume d'un quotidien usé ne lui faisait plus peur. Avoir une activité lui donnait l'impression d'être utile, de ne plus traîner comme un boulet entre les quatre murs de sa maison. Avoir un train de vie changeait un homme. Gary s'en rendait bien compte.

Le réveil les tirait du lit à sept heures. Ondine était la plus courageuse, la première à s'extirper des draps encore chauds.
Pour le motiver à aller travailler -même s'il l'était en réalité-, la championne avait sa botte secrète qui marchait à tous les coups. Elle lui grattait doucement le dos. Cela le faisait remuer et gémir.

Une fois bien réveillés, ils descendaient ensemble dans la cuisine. Ondine était la première à se doucher, impatiente de retrouver son élément. Occasionnellement, il la rejoignait sous les eaux. Il aimait la masser et sentir sa peau fraîche sous ses doigts.

Puis ils déjeunaient en tête-à-tête. Quelquefois Psykokwak troublait le calme caractéristique du matin chez les amoureux. Comme Ondine, le canard raffolait de la compote que Gary préparait. Il réussissait à en confectionner une fois par semaine. Il n'en restait plus rien au bout de deux petits-déjeuner.
Autrement, ils se tartinaient du pain avec de la confiture ou du beurre. Ondine prenait une tasse de café tandis que Gary avalait un verre entier de jus d'orange.

Un détail avait très vite surpris la jeune femme. Gary aimait se balader dans la maison habillé de peignoirs, tous avec capuche. Que ce soit le matin après sa douche, le soir avant de se coucher, il aimait porter ce vêtement. La douceur et le confort du tissu étaient les qualités qu'il lui vantait pour justifier cette habitude.

Gary restait longtemps dans la salle de bain, après sa douche. Il se rasait consciencieusement tous les trois jours. Puis enfilait un sweet et un jogging et partait courir une petite demi-heure dans les rues. Ondine quittait la maison, se rendant à pied à l'arène.
Ensuite, son footing terminé, Gary, après un deuxième tour à la salle de bain, revenait pour se changer puis filait au travail.

Le midi, lorsqu'Ondine rentrait -généralement elle ne déjeunait plus à l'arène- elle trouvait un plat déjà tout préparé avec amour par son homme. Il lui arrivait de rentrer pour déjeuner et ils préparaient ensemble un plat rapide et savoureux. Habiter avec Gary avait contraint Ondine a changer d'alimentation. Non pas qu'elle ait eu l'habitude de se goinfrer de sucreries ou d'en-cas salés. Le jeune homme faisait attention à ce qu'il mangeait et souhaitait qu'Ondine en fasse autant. Il avait même réussit à lui faire manger des carottes et des poivrons ! Ce qu'elle détestait le plus après les insectes.

Le wok était l'accessoire incontournable. Ils s'en servaient au moins une fois par jour, sinon deux. Poulet, poisson, viande rouge, légumes, féculents étaient les aliments qu'ils cuisinaient en grande majorité.
Le soir, de temps en temps, ils aimaient se faire un restaurant. Ces sorties étant plutôt occasionnelles, ils en savouraient la diversité culinaire.

Ils aimaient regarder des matchs Pokémon retransmis à la télévision. Les grands événements sportifs les intéressaient tous deux. La natation, le tennis mais surtout pas le football.
Ils se tenaient au courant de l'actualité par le biais des chaînes d'informations. Certains documentaires les passionnaient. Assis dans le canapé, blottis l'un contre l'autre, ils commentaient les images qui défilaient à l'écran.

A partir de neuf heures, plus rien ne les intéressait. Ils montaient se coucher, un livre sous le coude. Plusieurs fois par semaine, ils faisaient l'amour.

Ainsi s'écoulait la semaine. Daisy venait régulièrement dîner ou déjeuner chez eux. Quelques amis de Gary leur rendaient visite aussi mais c'était plus rare. Ces derniers voyageaient et racontaient à leur ami les paysages qu'il ne verrait plus, les combats auxquels il ne participerait sans doute plus. Ces dîners lui redonnaient goût aux voyages, à l'aventure qu'il avait suspendue pour s'occuper de sa vie amoureuse.

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Les week-end étaient moins organisés. Quelquefois Ondine se rendait à l'arène pour disputer des matchs. Autrement ils se rendaient à la piscine -les Pokémon étaient interdits-. Ils aimaient se balader en pleine nature, dans les montagnes longeant le Mont Sélénite. Il leur arrivait de passer devant le lac où un drame les avait frappé. Un samedi, Gary persuada la jeune femme de tenter l'expérience de l'escalade. Il réussit à lui donner goût à ce sport.

Pendant deux jours ils s'étaient absentés, parcourant les routes à bord de la moto dont se servait Gary pour de courts trajets. C'était un gros bolide qui avait d'abord effrayé Ondine. La sensation de vitesse et l'adrénaline lui avaient ôté toutes ses craintes. Ils étaient allés jusqu'à Carmin-sur-mer. Là-bas, Ondine voulut que ses parents le rencontrent.

Éliane et Frédéric lui réservèrent un accueil des plus chaleureux. Gary se montra courtois et consentit même à voir la chambre où avait grandi Ondine dans sa prime jeunesse. C'est lors de cette visite qu'il apprit que la championne collectionnait les hameçons de pêche et les poupées en porcelaine. Elle montra celles qu'elle avait remportées lors d'un tournoi.

Gary se doutait qu'Ondine avait des attraits pour la pêche. Étant une spécialiste des Pokémon eau, c'était naturel. Lui aussi aimait se reposer les pieds dans l'eau dans l'attente d'un Pokémon à pêcher et à attraper. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il avait capturé Hypotrempe qui devint l'Hyporoi qu'Ondine connaissait bien.

Pendant un déjeuner chez les parents d'Ondine, cette dernière engagea la conversation sur un sujet qui la tenait à cœur : Otaquin. Depuis leur émouvante rencontre, elle tâchait de passer lui rendre visite une fois par semaine. Soit le week-end, soit en prenant une pause de plusieurs heures en pleine journée, dans la semaine. Elle prenait le train inter-cité reliant Azuria à Argenta et rejoignait Pierre. Ces visites avaient donné au Pokémon la volonté de se battre contre le terrible traitement dont il avait été victime.

« Il a été abandonné par son dresseur.
- Quand ça ? demanda Frédéric.
- Il y a plusieurs semaines. Il va rejoindre l'arène dès qu'il sera guéri, je lui en ai fait la promesse. »

Gary voyait bien qu'une relation particulière s'était nouée entre le Pokémon malade et la championne. Une relation similaire à celle qu'elle entretenait avec Psykokwak.
Frédéric se servit un verre de vin ; il en proposa à son invité. Ce dernier déclina poliment.

« Je ne bois jamais d'alcool. J'ai tendance à déraper lorsque j'en bois, même à faible dose. »

Ondine n'avait pas posé cette question de peur de braquer son compagnon. Elle fut intéressée de connaître enfin la raison qui le poussait à ne jamais toucher aux bouteilles, même lors de grandes occasions.

« Tu as l'alcool triste ? hasarda la mère d'Ondine.
- Oui... »

Il avait voulu rajouter un second état dans lequel pouvait le plonger l'alcool mais se ravisa. Il ne voulait pas effrayer Ondine inutilement. De toute manière, il ne touchait jamais à ce type de boisson.

Ondine posait sur lui un regard tendre, compréhensif. Elle lui serra la main pour lui signifier que même avec ses tares, elle l'aimait. Ce geste ainsi que cette sentence silencieuse l'apaisèrent.

Il ressortit de ces rencontres plus serein que jamais. La preuve que lui avait offerte Ondine l'avait animé d'un sentiment de reconnaissance. Peu de personnes pouvaient comprendre son problème. Il avait préféré taire le fait que l'alcool avait un effet complètement aléatoire sur son comportement : il pouvait très bien être heureux et foufou comme pleurer de désespoir ou bien... perdre les pédales et devenir agressif.

Dès qu'il avait compris cet état de choses lors de son adolescence, il se promit de ne plus toucher à cette boisson démoniaque. Chez lui, l'alcool n'entraînait pas un état de dépendance. Heureusement. Pendant une période difficile de sa vie, il avait bu et avait failli se jeter sous un train. Jamais il n'était allé aussi loin.

Maintenant qu'Ondine était au courant de la face cachée de l'iceberg, il voulait la préserver de ce genre de situations qui pourraient se reproduire s'il se mettait à boire. Le côté sombre pouvait très bien surgir comme rester endormi.

Peu après cette révélation, Ondine fit preuve de prudence et évitait de boire devant Gary pour ne pas le tenter. Ce dernier n'était aucunement attiré par l'arôme, la couleur ou bien la saveur du vin ou de tout autre alcool. Il ne serait vraiment entraîné par la boisson que par dépit ou par désespoir. Comme il l'avait déjà vécu il y a des années.

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A l'arène, l'orage s'était dissipé. Depuis qu'Ondine avait emménagé avec Gary, les disputes n'étaient plus au beau fixe. Violette regrettait de ne pas avoir réussi à les séparer avant que sa cadette ait pu emménager avec lui. Elle n'avait plus aucun moyen de connaître les secrets du couple ni de pouvoir influencer le beau brun.

Daisy, qui se rendait souvent chez eux, se taisait à la venue de sa sœur. La blonde connaissait le don de Violette pour écouter aux portes ou bien pour interpréter n'importe quel propos anodin. Son affection pour le couple était bien plus grande et sa méfiance à l'égard de la sœur aux cheveux bleus s'en trouvait renforcée.

Ondine avait réussi à sectionner leur fratrie. En voyant l'absence de collaboration chez sa sœur blonde, Violette s'en trouvait amère. Heureusement qu'Ondine avait débarrassé le plancher avant d'étendre les dégâts. Pour Violette commençait un travail de réparation consistant à regagner la confiance de Daisy pour lui soutirer des informations sur le couple.

« Tu verras que j'arriverai à le faire mien. »

Cette phrase sonnait tel un leitmotiv. Malgré la distance, elle arriverait à les séparer. Elle s'en fichait bien du beau Gary, elle n'en voulait plus. Il s'était montré trop prudent pour le type d'homme qu'elle recherchait. Le type con-con, manipulable à souhait. Cependant s'il se montrait friable, elle l'envisagerait peut-être. Sa petite gueule d'ange avait du mal à ne pas l'émoustiller.
Mais pour le moment, seul devait compter le plan visant à séparer les deux amoureux.

En entendant parler du projet d'Ondine, elle prit peur. Une nouvelle arène ? Si la rouquine menait à bien son entreprise, elle pouvait dire au revoir à la destruction du couple. Elle n'aurait plus aucune chance de les revoir. Mis à part s'ils se mariaient et l'invitaient. Autant dire que son plan tomberait à l'eau.

Violette était prête à cesser la guerre, à déposer les armes quand lui vint une idée. Elle eut honte d'avoir un seul instant envisagé de baisser les bras. Elle comprit qu'Ondine avait des problèmes pour convaincre le propriétaire, monsieur Novelli, de lui louer un local.
Elle prit contact avec ce dernier et lui soumit un projet qui l'intéressa bien plus que de voir s'ouvrir une arène. Violette avait déjà, depuis quelques mois, dans l'idée d'ouvrir une seconde salle de spectacle. Les shows avaient un tel succès que des visiteurs venaient des quatre coins du monde pour y assister.

Le projet était plus viable que celui de sa sœur. Violette réussit à faire le local sien. Ondine n'avait plus aucune chance pour ouvrir une nouvelle arène, du moins pas tout de suite. Il faudrait pour la championne une nouvelle période de recherches. Ce temps serait mis à profit par l'aînée pour mettre en place une stratégie d'attaque.

En écoutant la radio, la sœur aux cheveux bleus comprit que la Ligue de Kalos n'allait pas tarder. L'annonce fit jubiler Violette. Elle n'aurait même pas besoin de trop intervenir. Les choses allaient se régler toutes seules.

• • • • • • • • • •
Ondine raccrocha, déçue. Elle s'affaissa sur le canapé, au bord des larmes. Gary, derrière les fourneaux, préparait le dîner.

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, une fois tourné dans sa direction. »

Ondine prit conscience que son projet, que son avenir était sérieusement compromis. A cause d'une personne qui s'était manifestée subitement. Le destin s'acharnait-il ? Le local s'évanouirait pour ne laisser place qu'à un tas de poussière d'où seraient réduits ses espoirs.

« Le propriétaire a préféré loué le local à quelqu'un d'autre. »

La championne avait envie d'abandonner son projet. Elle avait épluché toutes les annonces à Azuria sans rien trouver de semblable au local qui venait de lui passer sous le nez. Passer des heures à chercher des entrepôts à la dimension proche du placard à balais ne la motivait plus.

« Et si tu changeais de ville, que nous déménagions ?
- Pour ça, il faut trouver une ville qui n'a pas déjà son arène locale. »

Animée par l'idée de prendre un nouveau départ, elle s'arma d'un calepin et d'un stylo puis nota le nom de toutes les villes de Kanto qu'elle connaissait. Il y en avait bien quelques unes qui ne comptaient pas d'arène comme Lavanville ou Porta Vista. Cette seconde proposition lui plaisait plus. La plage, la mer... Un endroit en accord avec son élément de prédilection !

« Dès demain, je me mets à chercher un local à Porta Vista ! »

Ondine semblait avoir retrouvé une volonté de fer. Gary lui avait redonné l'envie de se battre et de poursuivre son projet. Elle lui en fut reconnaissant.
Au moment de passer à table, ce dernier eut une proposition qui finit de la combler.

« Une partie de pêche dimanche, à Porta Vista, ça te tente ? C'est un bon moyen pour découvrir les lieux et passer un bon moment les pieds dans l'eau.
- Va pour une séance de pêche ! »