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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 18/08/2016 à 10:47
» Dernière mise à jour le 18/08/2016 à 14:28

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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20.— VISITER & PÊCHER
Porta Vista. Une station balnéaire bien connue dans la région. Elle se situe sur une toute petite île, au large de Carmin-sur-mer.

Chaque année s'y déroule un concours de beauté. Ondine se souvenait y avoir participé, dans les débuts de son voyage avec ses amis. Elle raconta l'anecdote à Gary qui fut outré qu'elle n'ait pas gagné. Ce fut Sacha qui remporta le trophée après s'être débarrassé de la Team Rocket, venue jouer les troubles-fêtes. Elle était arrivée bien loin derrière les pom-pom girls de Régis, venu dans l'unique but de ridiculiser une nouvelle fois Sacha. Pierre, le commentateur du concours, avait évidemment fondu devant les six demoiselles qui accompagnaient le petit-fils du professeur Chen. Même James déguisé en femme avait raflé plus de voix que la championne.

La championne se souvint aussi que cette ville avait été le théâtre d'un drame : Nastina, une vieille femme riche, avait tenté de l'entourlouper elle, Sacha et Pierre dans un projet d'extermination des Tentacool qui, à l'époque de la construction d'un l'hôtel, avaient envahi le chantier. Bien sûr, son amour pour les Pokémon eaux s'était ravivé et un sentiment de révolte l'avait fait immédiatement détester le personnage de Nastina. Même le million proposé par la harpie n'avait pas suffi à l'attirer dans ses filets.
Grâce à l'aide d'Hypotrempe -qu'elle avait capturé à cette occasion-, ils avaient compris -trop tard- que Nastina avait détruit les habitations des Pokémon méduses à cause de son chantier colossal. Grâce à l'intervention in extremis et à la promesse émouvante de la rouquine, Tentacruel avait cessé la destruction de la ville par souci de vengeance. Elle se souvint également de la taille impressionnante de ce Tentacruel et se promit d'essayer d'en pêcher un de cette taille un jour. Peut-être ce jour était-il arrivé.

En revenant à Porta Vista, un vague sentiment de nostalgie rendit la championne émue. Elle fit du repérage, se renseigna dans quelques agences des biens mis à la location. Elle rangea dans son sac les annonces qu'elle avait retranscrites sur papiers pour les relire plus tard.
En visitant la ville, une question la fit s'arrêter.

« Tu m'as dit que tes parents avaient des résidences secondaires dans toute la région, c'est le cas par ici ? »

Le sourire en coin du jeune homme répondit à moitié à la question.

« Mes parents passent leurs vacances d'été dans de nombreuses stations balnéaires du monde. Dont Porta Vista. J'ai emmené les clés de la maison avec moi. Si tu veux qu'on y aille faire un tour. »

S'ils déménageaient, en effet ils n'auraient pas besoin de chercher de nouveau logement et pourraient emménager rapidement. Cette perspective plaisait à la jeune femme. Ce n'était d'ailleurs pas la seule chose qui la séduisait. Le lieu était en lui-même paradisiaque. Une plage de sable fin, la mer azure -que Gary n'oubliait pas de comparer aux yeux d'Ondine-, des quartiers résidentiels bien aménagés... Tout cela donnait à Porta Vista un véritable charme digne des villes "carte postales".

En passant devant un café, il lui vint à l'idée que Gary devrait changer d'emploi. Les bars ne manquaient pas. Il avait déjà une expérience, ce ne serait pas un véritable obstacle.
Partout où elle irait, Ondine savait qu'il la suivrait. Après tout, n'était-ce pas lui qui avait proposé de venir se renseigner ici ? Azuria n'était pas à une grosse distance : quelques kilomètres tout au plus. Ils avaient mis deux heures en moto, traversant par l'axe principal Carmin-sur-mer ; puis un ferry et dix minutes plus tard, ils étaient à destination.

Dans les rues marchandes, les touristes commençaient doucement à affluer. Les vendeurs, leurs marchandises exposées sur de longues tables recouvertes d'une nappe en tissu, dardaient les clients d'offres alléchantes. Comme guidés par un heureux hasard, ils découvrirent un stand sur lequel un pêcheur vendait cannes à pêche, hameçons et même des Magicarpe.
L'homme qui s'était assoupi par manque d'affaires fructueuses, se redressa, flairant des Poichigeon à escroquer.

« Je vois que vous vous y connaissez en pêche ma petite dame. Je peux vous faire une offre : pour l'achat d'une canne et d'un hameçon, le Magicarpe est offert ! »

Il posa la main sur un aquarium où nageaient les Pokémon poissons rouges.

« J'ai tout ce qu'il me faut, merci. Les Magicarpe, je m'en méfie comme de la peste. J'ai déjà un Léviator à la maison. »

Elle s'était tournée vers Gary. Son regard disait : "tu veux acheter quelque chose ici ? parce que moi je ne reste pas". En effet, la championne avait à peine jeté un œil aux articles. Les cannes étaient en bois de mauvaise qualité ou toutes rouillées lorsqu'elle avait la chance d'être en acier. Les hameçons, fabriqués certes à la main, ressemblaient à de grosses larves. Enfin, en levant les yeux, Ondine se rendit compte que l'aquarium où nageaient les Pokémon était trop étroit.

Gary dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Que son stand n'était que camelote, que ces Magicarpe étaient maltraités. Pour preuve, il fit sortir le sien, vigoureux, plein de vie.

« Vous osez appeler ça un aquarium ! C'est un bocal à cornichons, plutôt ! Je vais avertir la Société de la Protection des Pokémon. »

La menace d'Ondine fit déglutir l'escroc. Il ferma son stand peu après le départ des amoureux, craignant l'exécution de la sentence.

Pendant qu'ils marchaient aux bras l'un de l'autre, ils dénichèrent une échoppe tout à fait cachée. A l'intérieur, des cuisiniers préparaient la spécialité de Porta Vista : des beignets aux légumes, à la viande, aux fruits, en forme de Tentacool.
Depuis l'épisode avec Nastina, les habitants de la ville préféraient vénérer ces créatures dans l'espoir qu'ils les laissent tranquille. Il était vrai que des bancs de Tentacool se situaient tout autour de l'île. Ils ne se montraient pas menaçants depuis qu'on avait laissé tranquille leur récif de corail.

Ils achetèrent deux sacs entiers de ces beignets. Ils déjeunèrent sur la plage, au milieu des parasols, des enfants qui jouaient à se courir après avec des pistolets à eau. Gary enfila un bermuda, enleva son haut pour être plus à l'aise en constatant que le soleil risquait de taper fort toute l'après-midi. Ondine avait ressorti son vieux short vert turquoise de l'époque.

Le soleil assaillait les touristes de ses rayons ardents. Les visiteurs, contraints de se réfugier à l'ombre, désertèrent en majorité la plage. Ceux qui étaient armés de parasols pouvaient s'estimer heureux.
Le sable brûlait sous les serviettes, l'air devint vite irrespirable.
Marcher était difficile. Les enfants qui couraient encore il y a une heure s'endormaient sous les tartines de crème solaire que leur appliquaient les mamans. Les pistolets à eau n'étaient plus assez efficaces pour rafraîchir les bambins encore debout.

Gary et Ondine décidèrent de se poser au bout du ruban de sable, dans un coin escarpé. Là, l'embrun marin était encore frais. Les falaises les protégeaient des vagues de chaleur successives du soleil. Ils s'assirent sur deux rochers, deux blocs de granit.

« Tu as pensé aux hameçons ? demanda Ondine en préparant sa canne. »

Gary fouilla dans son sac mais ne les trouva plus. Ondine se mit en rogne. Ne sachant s'il voulait plaisanter ou la rendre encore plus colérique, il lui conseilla d'aller acheter leurs hameçons au vendeur de tout à l'heure.

« Son offre doit toujours tenir. Tu ne veux pas de Magicarpe ? »

Comment pêcher sans appât ? Autant remballer leurs affaires et rentrer à Azuria. Pourtant, elle comprit très vite qu'il plaisantait. Il vida son sac avec précaution et lui présenta deux poings fermés.

« Choisis. »

Elle toucha sa main droite. A l'intérieur du poing se logeait un hameçon des plus originaux. Quand il ouvrit le poing gauche, le même hameçon s'y trouvait.

« Je ne me lasse pas de voir ton joli visage en colère, dit-il en manière d'excuse pour son mensonge. »

L'explication était un peu mince mais la jeune femme s'en contenta. Elle examina l'appât sous la lumière. Il s'agissait d'une fleur bleue. Des véritables pétales étaient fixés tout autour du cœur du bleuet. Ce devait être un hameçon de grande qualité. Ce travail minutieux avait demandé à l'artisan qui l'avait réalisé de longues heures de pratique.

« Je les ai commandés et je suis parti à Carmin-sur-mer pour les récupérer. Un artisan que j'aime beaucoup. Ses hameçons s'achètent partout dans le monde. »

Ondine ouvrit de grands yeux, incapable d'imaginer balancer ce bijou artistique à l'eau. Gary la rassura.

« Ils sont faits pour être utilisés. Si l'artisan savait que les pêcheurs qui lui achetaient ses créations ne s'en servaient pas pour la raison pour laquelle il les fabrique, il arrêterait son travail. »

Il lui démontra qu'ils étaient solides et pouvaient résister à la mâchoire de nombreux prédateurs marins. C'était bien la première fois qu'elle pêchait avec un hameçon qu'elle n'avait pas elle-même fabriqué. A l'époque de ses débuts, elle n'avait pas assez d'argent pour s'en payer.
Tous les matins, en allant à l'école, elle passait devant une vitrine où étaient exposés des appâts d'une rare beauté. Leurs prix exponentiels la dissuada de ne jamais rêver pouvoir en acquérir. Elle décida alors, avec ses petites mains d'enfant, d'en confectionner d'aussi beaux que ceux de la vitrine.

Ils étaient loin d'être réussis. Mais elle s'était découvert un engouement à fabriquer elle-même ce qu'elle considérait comme ses propres bijoux. Ils lui avaient permis de capturer ses premiers Pokémon ainsi que d'en tirer une satisfaction personnelle. C'était bien la seule chose que ses sœurs ne risquaient pas de lui enlever : son penchant pour la pêche.

Au fil du temps elle avait acquis des hameçons de divers horizons, certains achetés, d'autres donnés. Mais ceux qu'elle récupérait, Ondine les conservait précieusement comme des objets de collection inestimables.

Le fait que Gary lui ait acheté cet appât, c'était comme prendre sa revanche sur son enfance. A chaque fois qu'elle avait jeté un œil à cette vitrine, un sentiment d'impuissance l'avait rabaissée. Ses sœurs, plus âgées et donc plus riches en argent de poche, pouvaient se permettre de se payer leurs premières robes tandis qu'Ondine avait rêvé d'un simple hameçon. Il lui semblait impensable de leur demander de le lui acheter, même pour une occasion particulière.

« Tu as l'air toute remuée par cet appât, lui souffla Gary à l'oreille. »

Il l'étreignait tendrement. La brise s'était levée, ils commençaient à avoir un peu froid. Elle l'embrassa dans le cou ; puis, ne pouvant plus s'arrêter de lui témoigner sa gratitude, elle le serra contre sa poitrine, le poing refermé sur le bleuet.

• • • • • • • • • •
Dans le panier qu'ils avaient emmené avec eux, n'étaient amassés que quelques poissons. Aucun Pokémon n'avait mordu à l'hameçon. Gary en voulait un nouveau dans son équipe et ne quitterait pas son rocher avant d'avoir accompli son objectif.
Maintenant qu'il ne voyageait plus, il voulait au moins se faire un nouvel ami. Si on lui enlevait le plaisir de faire de nouvelles rencontres, il n'avait plus qu'à s'enterrer dans une maison de retraite.

Le soleil commençait à devenir moins agressif. Des Goelise ricanaient au dessus d'eux.
Les deux amoureux n'avaient pas envie d'abandonner l'idée qu'ils auraient pu pêcher au moins un Pokémon. Ondine se consolait déjà des poissons qu'ils avaient ramenés à la surface lorsque son appât disparut sous l'eau, subitement.

« J'ai une touche ! s'écria-t-elle en tirant sa canne à pêche. »

Gary savait qu'il devait la laisser faire. Il n'aurait pas apprécié qu'on vienne l'aider à sortir une touche de l'eau. Voir une prise émerger de la surface, réussir cet exploit, c'était une fierté personnelle.
Cependant, la championne n’arrivait pas à ramener à elle ce qui mordait au bout du fil.

Un Carvanha surgit au milieu d'une pluie de gouttelettes. Le piranha se mit à charger sur eux en utilisant un Aqua-Jet. Gary porta la main à son bermuda pour récupérer la Pokéball de son Tropius.

« Je vais m'en charger, lui dit Ondine en envoyant Hypotrempe face au Pokémon sauvage. »

Chez Gary, l'expression hargneuse du Carvanha, lui fit immédiatement penser à Violette. La même méchanceté se lisait dans le regard avide de sang. Si Ondine le capturait, il lui soumettrait l'idée de l'offrir à la sœur aînée. Deux caractères similaires devaient forcément s'entendre. "Tel dresseur, tel Pokémon". Pour Violette et Carvanha, cela convenait à merveille.

Pendant qu'il pensait à tout cela, Ondine avait réussi à affaiblir le Pokémon sauvage. Les assauts du piranha poussèrent Hypotrempe à évoluer sous les yeux admiratifs de sa dresseuse. Le ciel orangé jetait sur le corps scintillant d'Hypotrempe une douce lumière. Il soulignait les nouvelles courbes de son évolution. Ses écailles rugueuses étincelaient sous le feu du soleil couchant.

En voyant la carrure de son adversaire, Carvanha prit la fuite.

« Il est aussi lâche que l'est Violette... marmonna Gary en rejoignant Ondine. »

Cette dernière était amplement satisfaite de la tournure qu'avait prit la fin du combat. Elle était certes déçue de ne pas avoir capturé un nouveau Pokémon eau (elle répétait que Carvanha était adorable quand il faisait la moue) mais l'évolution d'Hypotrempe apportait son lot de consolation.

« Tu te rends compte que je l'ai capturé à Porta Vista et qu'il y évolue. C'est une sacré coïncidence ! »

Elle jetait sans arrêt des coups d’œil complices à son fidèle Pokémon, fière de sa nouvelle puissance.

« Je suis surtout surpris que tu aimes tant la dégaine de ce piranha. On dirait Violette, excuse-moi de te le dire. »

Ondine resta figée, ne sachant si elle devait rire avec lui ou le rembarrer. Elle n'eut pas le temps de choisir qu'un bruit assourdissant les fit se retourner dans la direction de la canne à pêche de Gary. Ce dernier avait laissé la ligne dans l'eau.

Pokémon Sun & Moon – Trainer Battle Theme
Une éclaboussure les empêcha d'abord de distinguer la silhouette vigoureuse du Pokémon qui leur faisait face. Bientôt, grâce aux couleurs jaunâtres et aux écailles bleutées, Ondine le reconnut. Elle poussa un véritable cri d'admiration.

« Laisse-moi l'avoir ! Je-le-VEUX, je-le-VEUX ! scandait-elle, s'accrochant au bras de Gary, éperdue. »

Le Lampéroie analysait la situation et essayait d'identifier l'individu qui avait réussit à le tirer de sa tanière. Son attention se porta d'abord sur Ondine, pendue au bras de Gary mais le Pokémon jugea qu'une si faible humaine n'avait pas la force nécessaire. Son regard se fit plus intense au moment où il dévisagea Gary.

Le jeune homme flaira l'unique chance d'assouvir son désir de capturer un nouveau Pokémon ; il écarta Ondine pour sortir Tropius de sa Pokéball. Lampéroie, devant le Pokémon herbivore, ne perdit pas contenance. Il avait l'avantage -contrairement au Carvanha qu'Ondine avait affronté- de ne pas prendre la poudre d'escampette.

Ondine prit place sur un rocher, à l'ombre du soleil couchant. Elle percevait l'excitation chez Gary. Un état de fébrilité, d'engouement presque enfantin, lui rappelait Sacha. Les hommes étaient donc tous fabriqués dans le même moule ? Dès qu'ils voyaient un Pokémon sauvage qui leur plaisait ils fonçaient comme des enfants.

L'attaque Tornade de Tropius, très puissante au vu de la taille de ses feuilles, fit soulever le sable tout autour de lui. Une tempête impromptue s'abattit dans la petite crique.
Ondine, pour se protéger, mit les mains devant son visage. Gary était plongé dans l'affrontement, qu'il ne remarquait plus rien. Le sable venait se loger dans ses cheveux en désordre. Cela ne le dérangeait pas. Tropius restait aussi imperturbable que son dresseur.

Lampéroie passa à l'offensive. Cependant le Coup d'Jus n'eut pas grand effet : le sable stoppait l'électricité. Il pleuvait de petites étincelles qui retombaient lamentablement aux alentours.

Le Pokémon plante manquait ses attaques mais ne se décourageait pas. Gary l'encourageait comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Il bougeait les bras, lui indiquait où se trouvait Lampéroie. Il était prêt à se jeter dans la bataille, à prendre des coups, à en donner.

Enfin, les particules de sable diminuèrent, élargissant le champ de vision du jeune homme. Lampéroie n'était plus là.
Ondine se leva brusquement.

« Il a disparu ?
- On dirait bien... »

Il était profondément déçu que le combat se termine d'une façon aussi... Il n'avait pas de mot pour décrire le regret d'avoir laissé filer un Pokémon qui lui plaisait tant.

« Ce n'est pas si grave. Tu veux qu'on reste un peu pour retenter de pêcher un autre Pokémon ? »

Elle passa une main dans ses cheveux couverts de sable. Ils reprirent leurs cannes à pêche sans enthousiasme. Tropius restait immobile.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Dans un brassement d'ailes, le Pokémon alerta les deux amoureux. Il se mit à pleuvoir sans interruption.

« Il faut nous abriter...
- Ce n'est pas de la vraie pluie. Regarde plutôt d'où cela vient. »

Elle lui indiqua un point dans l'eau. Les yeux de Gary s'allumèrent. Lampéroie ne s'était pas enfui !
L'averse se faisait de plus en plus forte. L'eau était projetée par l'attaque Coup'D'Boule du Pokémon électrique. Mais dans quel but ?

Tropius repoussait tant bien que mal les éclaboussures avec des bourrasques mais cela ne suffisait pas. La foudre allait tomber. Le corps tout entier de Lampéroie scintillait, créant un point lumineux au milieu de l'océan plongé dans le crépuscule.

Une décharge électrique frappa tous ceux qui se trouvaient sous la pluie. Gary, Ondine, Tropius s'écroulèrent sous les étincelles puissantes qui parcouraient leurs corps.
Lampéroie, constatant qu'il avait gagné l'affrontement, s'éloigna de la crique. Il s'apprêtait à plonger sous l'eau, à retourner dans sa tanière lorsqu'il fut frappé par un rayon d'une lumière intense. Impossible qu'il puisse venir de la crique... Ils étaient tous tombés sous la salve d'électricité.

Le soleil venait de tomber définitivement sur cette journée passée à Porta Vista. Gary et son Pokémon n'avaient pas renoncé. Le dresseur, debout sur le dos de son Pokémon, enclencha le mécanisme de sa Pokéball et la lança en direction de Lampéroie.

Le Pokémon sauvage n'eut pas le temps de repousser la capsule qui l'enferma. Avoir sous-estimé cet humain avait été une grave erreur. Gary récupéra la Pokéball dans l'eau.
Le soulagement pouvait se lire sur ses traits. Avoir capturé un nouveau Pokémon -puissant de surcroît- l'avait galvanisé. Une fois retourné auprès d'Ondine et de Tropius, il félicita son Pokémon pour le magnifique Lance-Soleil exécuté alors que le soleil déclinait.

Les deux amoureux étaient dans un sale état : cheveux décoiffés, vêtements sales et en désordre. Mais ce fut avec un profond ravissement qu'il quittèrent Porta Vista par le premier ferry.

• • • • • • • • • •
Ce court séjour fut plein de surprises : Hypotrempe avait évolué, Gary avait capturé un nouveau compagnon. Mais le plus important restait le projet de la championne qui allait peut-être se concrétiser. Les annonces qu'elle avait trouvées dans les journaux, dans les agences immobilières, l'occupèrent les jours qui suivirent.

Elle était plongée dans la lecture des critères de location, dans les descriptions des locaux susceptibles de lui convenir. Il lui semblait que plus rien ne prenait autant d'importance à ses yeux.

Gary entraînait Lampéroie pour combler ses heures creuses. Pendant ses sessions d'exercice, il réessayait de recouvrer l'état d'excitation qu'il avait ressenti lors de la capture de ce dernier. Mais plus rien ne revenait. Il se montrait impatient, voulait repartir en voyage. Il songeait que la seule manière durable pour reconquérir son esprit combatif et les sensations qui allaient avec, était de continuer son voyage initiatique.

Il tomba par hasard sur une pub à la radio qui indiquait qu'il était encore temps d'acheter des billets pour la Ligue de Kalos qui se déroulerait d'ici deux semaines. Gary saisit l'occasion. Voir les meilleurs dresseurs s'affronter dans un stade serait une première pour lui.

Il sentait qu'Ondine, trop occupée à son projet, s'éloignait. Assister à une telle compétition allait les rapprocher, leur faire faire une nouvelle pause qu'ils allaient au maximum savourer.

Gary se décida à acheter deux billets pour les demi-finales et la finale de la Conférence d'Illumis.