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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 22/06/2016 à 09:58
» Dernière mise à jour le 23/06/2016 à 09:51

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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8.— DÉJEUNER SUR L'HERBE & PARTIR EN URGENCE
« Tu es sûr que ça va aller ? Il vaudrait mieux que tu te reposes... Ou même qu'on rentre. »

Ondine n'arrêtait pas de lui rabâcher la même chose. Elle était visiblement inquiète de son état. C'est vrai que son corps avait subit des désagréments dont il se serait bien passé... Mais il avait sauvé à la fois Psykokwak et sa dresseuse, la femme qu'il aimait. Rien ne pouvait plus le combler que cette sensation d'avoir accompli un acte qui lui paraissait naturel.

Il n'avait pas faim. Cela n'était pas pour rassurer Ondine. La rouquine alla jusqu'à le bousculer un peu pour qu'il avale quelque chose. Son appétit n'était pas des plus enthousiaste. Psykokwak était le seul à dévorer sa gamelle. Il avait besoin de récupérer.

« Je me demande s'il va réussir à remettre un pied dans l'eau après ce qui lui est arrivé... s'inquiéta la jeune femme. »

Ils posèrent leur regard sur les trois mèches noires dressées sur le crâne du Pokémon jaune. Puis Ondine reporta une nouvelle fois son attention sur Gary, soudain préoccupé.

« J'ai besoin de te parler de quelque chose... commença-t-il. Viens près de moi. »

Il laissèrent Psykokwak à sa sieste digestive et s'allongèrent sous les arbres. Malgré une douleur lancinante qui lui brûlait une partie du dos, Gary croisa les bras derrière la tête. Ondine prit place à côté de lui.

« Je voulais te parler de ce qui s'est passé avant l'attaque de tout à l'heure. Ces baisers et... ce sentiment que j'ai là, dans ma poitrine. »

Il désigna du poing son organe vital.

« Je n'ai jamais rien éprouvé de semblable pour une fille auparavant. »

Il préféra taire ses anciennes expériences qui n'avaient pas été des histoires sérieuses. Il avait papillonné et fleurté avec de nombreuses femmes mais rien de comparable avec la championne d'Azuria.

« Est-ce que c'est la même chose pour toi ? »

Elle prit le temps de peser ses mots, considérant que le moment était venu de déballer ce qu'elle avait sur le cœur.

« Tu es l'homme de mes rêves, Gary. Brave, drôle, intelligent, sensible... Qu'un homme comme toi puisse s'intéresser à moi me fait réaliser la chance que j'ai de t'avoir là, à mes côtés. Je t'aime. »

Le rouge lui était monté au visage. Elle parcourait de ses doigts le torse de Gary, n'osant le regarder droit dans les yeux. Il lui prit la main, la porta à ses lèvres. Enfin, elle le regarda. Elle pût lire dans ses yeux une profonde sincérité.

« Veux-tu qu'on continue de se voir... qu'on puisse aller plus loin ensemble ?
- Oui, répondit-elle immédiatement. »

Le temps semblait s'être arrêté sur ces mutuelles déclarations.

« Merci d'avoir secouru Psykokwak.
- Ce n'était rien. Je l'aime bien, ce petit gars. »

Elle posa sa tête sur la poitrine du jeune homme.

« Tu m'a protégé alors que tu étais déjà blessé...
- N'importe quel homme amoureux l'aurait fait. Ne pense plus à ça, c'est du passé. »

Il baisa ses cheveux roux encore mouillés. Pour changer de sujet, il aborda ses deux semaines d'absence. Son voyage dans différentes villes de la région, ses matchs d'arène.

« Combien as-tu de badges ?
- Pour l'instant quatre. J'ai battu le champion d'Argenta...
- Tu veux parler de Forrest ? Le frère de Pierre ? »

Ondine s'était relevée.

« Tu le connais?
- J'ai voyagé avec Pierre pendant plusieurs années. A Kanto et Johto. C'est son frère qui a repris l'arène suite à un conflit entre ses parents. Pierre est devenu médecin Pokémon. »

Étonné de connaître de nouvelles facettes de la vie d'Ondine, il voulut en savoir plus.

« Pierre ? Hum... C'est un excellent cuisinier et aussi un médecin très sérieux. A chaque fois que je suis allée le voir, il a trouvé ce qui n'allait pas chez mes Pokémon. »

Pour éviter d'inquiéter le jeune homme, elle garda sous silence le côté séducteur de son grand ami. Ce n'était pas quelque chose qui mettait en valeur Pierre que de parler de son jeu de charmeur invétéré. Surtout depuis qu'il avait engagé une infirmière Joëlle pour lui tout seul...

« J'ai aussi le badge de Safrania. De Carmin-sur-mer et de Jadielle. »

Tous ces noms de villes rappelaient des souvenirs à la jeune rouquine. Toutes ses semaines de voyage à travers les forêts, les montagnes, les zones accidentées... Le plaisir de retrouver la civilisation, le mode de vie citadin qu'ils avaient abandonné d'une ville à l'autre. Toutes ses rencontres au centre Pokémon, dans les rues, les restaurants...
La diversité de ces cités faisaient que son voyage à Kanto avait été l'une des plus belles découvertes de sa vie.

Elle revivait les matchs qu'avaient disputé des années plus tôt Sacha, encore dresseur amateur.
La visite de la Tour de Lavanville pour dégoter un Pokémon spectre capable de battre les Pokémon psy de Morgane. Dans cette sinistre tour, elle l'avait même cru mort, assommé par un lustre gigantesque. Son séjour dans la boîte à poupée de la championne l'avait marqué.

Elle se souvint du dilemme de Pikachu sur le lit d'hôpital lors de sa défaite contre le Raichu du Major Bob. C'était un des combats qui avait le plus rapproché ses deux amis devenu inséparables. Sacha avait réussit à prouver au champion local qu'il n'était pas un "bébé" comme le lui répétait Bob.

Le match à l'arène de Jadielle était lui aussi mémorable. Le badge Terre était desservit par la Team Rocket en personne. Sacha pouvait se vanter d'avoir un badge que n'avait pas réussi à obtenir son rival de l'époque, Régis. Elle se souvint aussi de la belle frayeur que lui avait causée Togepi en échappant à sa surveillance pour entrer dans l'arène.

Elle avait aussi assisté à son premier match d'arène de Sacha contre Pierre. Pour renforcer la puissance des attaques électriques de Pikachu, il avait utilisé une roue à eau qu'il avait actionné manuellement, par la force de ses jambes.

Tout ces moments se bousculaient dans la tête d'Ondine.

« Sacha aussi a... commença-t-elle.
- Sacha ? »

Elle se tût. Il attendit qu'elle reprenne le fil de sa pensée.

« Sacha est mon... »

Elle faillit dire "mon premier vrai amour".

« ...meilleur ami. Il voyage beaucoup. »

Gary crut discerner une brillance troublée dans ses yeux.

« Il a l'air de compter pour toi, je me trompe ? demanda-t-il, un sourire mutin sur les lèvres. »

Elle acquiesça en silence. Le fait d'aborder sa relation avec Sacha c'était comme s'enfoncer dans des sables mouvants. Elle n'était pas encore parfaitement au clair de ses sentiments. Elle aimait Gary, elle pouvait l'affirmer avec certitude. Sacha, lui, restait dans l'ombre, comme un second rôle. Le dresseur du Bourg-Palette ne partageait pas les mêmes sentiments. Il le lui avait fait savoir en restant à distance d'elle tout en conservant une amitié fidèle et sincère.

Ondine s'était contenté de cet amour à sens unique. Maintenant qu'elle avait enfin trouvé un garçon en qui se reflétait les mêmes désirs, des aspirations similaires, elle voulait en profiter avant que tout cela cesse. Car avec elle, tout se gâtait très vite. Le bonheur n'était jamais permanent, surtout avec ces chipies qui lui servaient de sœurs dans les parages...
Elle pouvait déjà sentir la persévérance de Violette à les faire rompre et à se l'approprier. Chose qu'elle n'aurait jamais osé auparavant. Mais depuis leur dispute, Violette restait imprévisible. Elle ne s'était pas manifestée comme à l'accoutumé. Cela l'effrayait mais se battre pour un homme rendrait son amour plus fort, elle en était persuadée.

« Tu verras que j'arriverais à le faire mien. »

Cette provocation lui revenait sans cesse, pareil à un leitmotiv. La confrontation passée entre Gary et sa sœur lors de leur rencontre l'apaisa. Ils ne s'étaient pas bien entendu. Le jeune homme devait avoir l'habitude d'être harponné par de jolies filles, il saurait remettre Violette à sa place. Il savait faire preuve de fermeté tout en restant galant. Et puis, elle n'avait pas de raisons de s’inquiéter puisque Gary lui garantissait l'intégralité de son cœur d'homme.

Au milieu de ses réflexions, Gary se redressa sur les coudes.

« J'ai envie de me dégourdir les jambes. Une balade, ça te tente ? »

Ondine se mit sur son séant pour examiner les jambes du jeune homme. Elles étaient moins meurtries mais Ondine doutait qu'il puisse marcher pendant des heures au milieu de cette végétation sauvage. Une angoisse la fit paniquer.

« Et si nous tombions sur un Pokémon féroce ? Ton Hyporoi est encore faible...
- Il reste Psykokwak. »

Elle crut qu'il plaisantait. En se levant, elle comprit qu'il était très sérieux. Ils se rhabillèrent à l'abri du soleil qui frappait les bois. Ondine vint l'aider à enfiler son t-shirt. Ils ramassèrent leur sac et levèrent le camp.

Le parterre de bleuets qu'avait remarqué Ondine plus tôt était éclairé par une succession de rayons solaires. En partant vers le chemin escarpé, ils contournèrent le champ fleuri.
Gary prit Ondine dans ses bras pendant la balade. Ils avançaient lentement, savourant les bruits authentiques de la nature qui s'exprimaient. L'air était chaud malgré les ombres charnues que jetaient les arbres sur le chemin.

Gary avait une cadence qui ne faisait pas croire qu'il avait été emprisonné quelques heures plus tôt entre les tentacules musclées d'un Octillery. Pourtant ces blessures dorsales lui faisait courber le dos légèrement. Le contact du tissu de son vêtement lui était désagréable. Le soleil qui tapait dans ses reins ravivaient ses brûlures protégées par les compresses.

Hormis ces désagréments, la balade fut relaxante. La route qu'ils avaient emprunté pour venir jusqu'au lac avait été facile à repérée. Dans cette forêt à la végétation touffue, il était possible de se perdre facilement, puisque très peu de chemins étaient tracés pour les promeneurs aventureux. Les herbes folles étaient légions et regorgeaient de Pokémon insectes.

Ondine poussa un cri qui fit sursauter Gary. Il tourna la tête pour comprendre l'origine de ce cri.

« J'ai-j'ai-j'ai un... Aaaaaah !! »

Elle lui désigna du doigt sa jambe empêtrée dans les hautes herbes. Il se pencha pour voir de quoi il retournait. Une longue minute s'écoula. La figure soucieuse, il posa les mains sur les hanches.

« Eh bien... Ça va être compliqué... Ce Chenipan est en train de te sucer le sang. »

Ondine perdit pied et tomba toute entière dans les herbes. Il crut qu'elle allait perdre connaissance.

« Ondine.
- Quoi ?
- C'était une blague. Les Chenipan ne boivent pas de sang. »

Elle se ressaisit. Lui donner une baffe lui aurait fait comprendre que se moquer de sa phobie n'était pas une chose à faire. Elle s'extirpa des herbes pour étudier sa jambe. Le Chenipan y était accroché comme un Scarinho à un pot de miel.

Le toucher lui était impossible. Elle le croyait endormi, prenant son mollet pour un oreiller. Mais les yeux ouverts du Pokémon étaient aussi vivants que l'était sa psychose. D'une voix mielleuse, elle le supplia de "dégager". Mais ses menaces qu'elle voulait agressives perdaient de leur force puisqu'elle était complètement paralysée. Secouer sa jambe pour déloger l'indésirable insecte était un risque qu'elle ne voulait pas prendre.

La championne jeta un regard furieux à Gary qui la regardait lutter sans intervenir.

« Employons la manière forte, dans ce cas... »

Gary s'avança vers le pied recroquevillé. Il se mit à genoux, avança une main. Avant qu'il ne puisse le toucher, le ver remonta la cheville d'Ondine pour s'accrocher à sa cuisse. Ondine réprima un hurlement. Par des gestes saccadés, elle éloignait son visage du spectacle terrible qui se déroulait sous ses yeux révulsés.

Gary, amusé de la situation, posa une main protectrice de façon à stopper l'ascension du ver sur le corps d'Ondine. Le petit insecte, voyant se dresser une barrière, fit demi-tour pour retourner dans l'herbe.

Certaine d'être hors de danger, la rouquine se mit debout. Elle ne quittait pas le ver qui continuait sa route pour rejoindre les herbes hautes.

« Et si je l'attrapais ? Ce serait un super souvenir, plaisanta Gary. »

Ondine le frappa à l'épaule avec son sac.
Le Pokémon se retourna et fixa la jeune femme. Croyant le danger capable de lui éclater au visage, elle vint se cacher derrière le dresseur.

« Sûrement que je vais te laisser avec un ver comme ça dans une Pokéball... J'ai bien dû supporter celui de Sacha.
- Il avait lui aussi un Chenipan ? Ça nous fait deux points en commun avec les badges. »

Ondine réalisa que c'était la deuxième fois qu'elle évoquait son ami. Gary pourrait en être jaloux. Toutefois, il prenait cette comparaison avec le sourire. Cela ne semblait pas l'avoir affecté. Après tout, elle avait bien droit d'avoir des amis garçons. Pierre en était un parfait exemple. Mais elle n'avait pas été amoureuse de ce dernier...

« Tu comptes rester plantée là à attendre qu'il revienne te dévorer la cuisse ? lui demanda Gary, déjà sur la route. »

Elle le rejoint et tous deux reprirent le chemin vers Azuria.
Quand ils se séparèrent à contre-cœur, Ondine surveilla la présence de Violette. Daisy la rassura.

« Si tu cherches la sœur aux cheveux bleus, elle est sortie. »

Ondine pût respirer à l'aise. Avant qu'elle puisse dresser un compte-rendu des aventures qui lui était arrivé, Daisy l'informa qu'on avait essayé de la joindre dans l'après-midi. La championne rappela le numéro qui lui était familier.

« Salut Ondine, c'est Pierre. J'ai besoin de ton aide de toute urgence. La délicieuse infirmière Joëlle est tombée malade et je suis débordé.
- Tu sais que je ne suis pas infirmière, je sais à peine me soigner...
- La plupart des Pokémon qui sont dans mon cabinet sont des Pokémon eaux. Tu sais les écouter. Puis, tu ne seras pas obligée de m'assister, j'ai aussi besoin que quelqu'un qui s'occupe de remplir les dossiers médicaux. »

Faire de la paperasse n’emballait pas la championne. Cela faisait un moment qu'elle n'avait revu Pierre et pouvoir lui confier ce qui lui arrivait en ce moment serait un bon compromis. Si elle pouvait être encore quelques jours loin de Violette et de sa toile empoisonnée, elle ne se gênerait pas.
Il restait Gary à prévenir. Cela l'embêtait de le laisser seul après les moments qu'ils avaient passé ensemble. Mais ce n'était que partie remise : leur retrouvailles ne seraient que plus fortes.

« Je pars ce soir, confirma-t-elle à son ami. »

Elle raccrocha, prit une douche, fit à nouveau son sac et avertit Daisy que l'arène serait fermée quelques jours. Elle lui expliqua brièvement les raisons de ce départ précipité et la chargea de prévenir Gary et ses autres sœurs.

Quand elle prit la route, elle eut un comme un mauvais pressentiment.