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To far away times de Hikadey



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» Auteur : Hikadey - Voir le profil
» Créé le 29/04/2011 à 22:06
» Dernière mise à jour le 26/11/2011 à 17:43

» Mots-clés :   Action   Aventure   Humour   Présence d'armes   Science fiction

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26 : Ariano di mezzo carattere [1/2]
Comment en est-on arrivé là ?
Des cris déchiraient le ciel grisâtre, sur les toits usés des maisons s'affairaient les oiseaux de misères, ils claquaient du bec et leurs cris sonnaient comme un long et perçant requiem.

Tant de haine… de souffrance
Des flammes au bout des torches dansaient au rythme des cris. Un tumulte d'un autre monde régissait les mouvements de la foule, réclamant réparation. Une ombre traversa cet océan de rage, tout le monde s'écartait à son passage. Le bourreau, tenant à la main l'instrument de la vengeance : Une torche.

Tant d'injustices…
De l'huile fut lancée sur le bucher, éclaboussant le visage du condamné. La torche fut alors lancée sur les pailles qui s'embrasèrent.

Tant de… Mais ?! Pourquoi est-ce que je raconte autant de conneries moi ! Les gars !! Venez me sauver !!
Sur le bucher, attaché au tronc d'arbre se débattait Kama, hurlant. Parmi la foule, le groupe observait avec désolation la scène.
-Elle est encore partie se fourrer dans un merdier pas possible… soupira Arno.
-C'est reparti…

…Quelques instants plus tôt…

-Voilà… On y est !
-Ca veut dire que c'est bientôt fini ?
-Ouais… Alors tâchons de faire vite…

Le groupe venait de quitter les terres arides de l'Egypte antique et s'apprêtait maintenant à honorer leur destination finale : Lapouge, un petit village de l'alsace en ce début de XVIIIeme siècle. Niché au creux d'un val brumeux, le lieu abritait une centaine de toits d'ébènes parcouru par les sinuosités d'un ruisseau. Au septentrion de la ville s'élevait un magnifique manoir au style baroque, demeure du seigneur local. Le clocher de l'église, brillant dans la lumière du crépuscule, trônait au milieu de tout ceci, comme si la ville et les montagnes eurent été construis autour.
Arno regardait avec appréhension l'arche symbolisant l'entrée de la bourgade.

-T'as pas l'air content… lui dit Yami. Je pensais que tu serais heureux de retourner dans ton pays.
-Mhh… Ouais, mais faut dire que tu ne viens pas d'ici alors tu ne sais sans doute pas ce que donne le subtil mélange : Alsace + XVIIIeme + village paumé avec église…
-Euh… c'est-à-dire en gros ? fit Alina, d'un ton assez désintéressée.
-Sans dénigrer ça donne une belle bande de bouseux buvant comme s'il s'agissait des dernières gouttes de leur bouteille de vin amer les paroles du prêtre local.
-Hum… reprit l'androïde. Tu l'avais préparée cette phrase… ou ?
-Je l'avais en réserve celle-là, sourit-il.
-C'est pas sympa quand même ce que tu dis, répliqua la blonde.
-Je rigole… Mais j'ai jamais eut de très bons rapports avec la religion de toute façon…

Arno, huit ans se trouvait en classe de Catéchisme malgré lui. Une sœur s'occupait de leur alimentation spirituelle. Le cours était fini, venait maintenant l'heure des questions.
-Bon les enfants… Nous avons vu aujourd'hui que la bonté de notre seigneur est universelle, et ce pour tous les hommes.
Arno leva la main.
-Madame ! Madame ! C'est vrai que Dieu il exauce les prières ?
-Oui bien sûr, c'était même le sujet de notre cours aujourd'hui, que faisais-tu ?
-Je suivais madame… je me demandais juste… Si Dieu exauce les prières, pourquoi ya encore pleins de petits Africains qui meurent de faim à la télé ?
-Comment ?!
-Nan je demande, parce que tous les Américains avant de manger ils disent « Seigneur, bénissez ce repas et donnez à ceux qui n'en ont pas » alors si vraiment il exauçait les prières… il y aurait… euh…


Léo éclata de rire.
-Sérieux ? T'as vraiment dit ça, et elle a réagit comment ?
-Je m'en souviens plus, sauf qu'après ma mère a préférée me retirer de la communauté. (Un des seuls trucs intelligents qu'elle ait faite celle-là)
-Je savais pas que tu avais fait du Caté toi ? fit Kama comme déçue.
-Moi ma mère n'aurait jamais toléré que l'on renie de tels préceptes… conclu Taichi.
Alina mit fin à la conversation.
-Oui bon… On va pas passer l'heure à parler de nos problèmes hein ? On peut y aller ?
-D'accord… Bon je suppose que tout le monde sait parler français ici ? demanda Arno.
-Français ? fit Taichi.
-Ok…, donc Taichi se taira et les autres… Vous improvisez, sans trop en faire…

Les quartiers de la ville étaient à l'image des paysages alentours : paisibles et calmes. Pas de bruit, pas de vent, seuls les chuchotements des villageois troublaient cette quiétude, et encore, ceux-ci tournant le dos dès que le groupe passait. Un ruban de brume s'enroulait autours des pattés de maisons aux murs parasités de lierre. Ils marchaient, Kama très légèrement habillée ne cessait de se frotter les bras.
-Qu'est-ce qu'il fait froid ici… Après le désert, la caille ! Ca devrait être interdit de passer à de tels extrêmes.
-Kama, dit Taichi.Je t'avais déjà demandé pourquoi tu t'habillais comme une prostituée ? Te souviens-tu ?
-Euh… Oui quel rapport ?
-Tu m'avais répondu que cela était pratique pour marcher.
-Oui, bon et après ?
-Voilà, sauf que - 1) la dernière fois nous étions en forêt donc tu n'en as nullement besoin ici. et 2) Tu ne passes vraiment inaperçu et ainsi donc ce serait bien que tu t'habilles plus… chaudement…
-Toi ce serait bien que tu t'occupes de ce qui te regarde ! Et puis franchement… C'est pas chaud ça ? répliqua-t-elle, montrant ses habits.
Taichi restait dépité, c'est alors qu'un petit garçon, âgé d'environ six ans défila devant eux, s'engouffrant dans une ruelle.
-Oh ! Mais c'est un mignon petit cou qui passe ! Je connais deux canines qui vont aller lui dire bonjour !
Sur ces mots, elle s'en alla sautillant dans la direction du garçon. Taichi consterné par cette scène préféra ne rien fait et rejoignit le groupe.
Le glas du clocher retentit à travers la ville annonçant la venue de la nuit. A ses pieds la bande regardait ce dernier se balancer au rythme des nuées de Cornèbres qui s'envolaient.
-… Sinistre… dit Léo. Bon euh… Alors on fait quoi ?
-C'est toi qui dit ça ? ajouta Shihna. C'est tout le temps toi qui donne les infos d'habitude.
-Ouais… d'habitude… Qu'est-ce qu'il a dit Kether sur ce qu'on devait faire pour trouver la bague ?
-Ah ? Euh… rien, juste le lieu –ici- et l'époque – 1763…
-Kether… fit Taichi. C'est vraiment un homme étrange, autant la dernière fois on avait plus d'informations qu'il n'en fallait, autant là… rien…
-Il a quand même oublié de nous dire pour Jorogumo… dit Yami.
Alina ajouta.
-Il a peut-être juste pu la localiser c'est tout. L'Egypte c'est assez connu quand même. Ici c'est un peu…
-Le trou du cul du monde ?

Sur ce dernier sarcasme de Léo naquit un bruit de foule, une foule en colère. Une lumière rouge apparu au dessus des toits des maisons ainsi que de la fumée.
-Mais… qu'est-ce que… ? Ah ? Mais vous avez vu Kama?

-Les gars !! Venez me sauver !!

Sur le bucher se consumant rapidement, attachée au tronc d'arbre se débattait Kama, hurlant. Parmi la foule, le groupe observait avec désolation la scène.
-Elle est encore partie se fourrer dans un merdier pas possible…
-C'est reparti…
Taichi sorti de son fourreau son sabre, s'apprêtant à traverser la foule. Au moment où il allait bondir, Alina le retint.
-Non, mais… Tu comptes faire quoi là ?
-C'est simple, là j'allais bondir assez loin pour éviter la foule trancher la tête du gros en noir, puis je libère Kama et…
-… et je suppose que tu as prévu ce qui allait se passer ensuite ?
-Eh bien….
Kama continuait de se débattre du haut de son hécatombe.
-Ce serait sympa d'activer s'il vous plait ! Je sens que ça vient là !
-Poussez-vous !
La voix était celle de Shihna et Yami, Mentali et Staross à leurs côtés. Un jet d'eau émergea du joyau de l'étoile s'abattit sur le brasier qui prit fin. Mentali souleva par la pensée l'une des fourches de la foule et trancha les liens de Kama.
Elles profitèrent donc de l'effet de surprise crée pour rejoindre Kama suivies par Taichi et Alina. Léo et Arno observaient avec consternation la scène. La situation n'évolua pas beaucoup, Kama entourée par ses protecteurs restait assise sur la masse sur le bucher encore fumant et encerclée par la foule qui n'osait rien tenter.
-Faut toujours qu'on mette la merde là où on passe… soupira Arno.
-Taichi !
La voix de Léo l'avait alerté, il fit volte-face, voyant que le bourreau, hache à la main, s'élançait sur lui. Il attrapa le poignet de son assaillant, le désarma et le plaqua au sol, la pointe de sa lame sur sa tempe.
-Stop !!
Une voix claire et distincte avait résonné dans l'assemblée. Un carrosse luxueux arriva, tiré par deux grands Galopa aux muscles saillants. La foule se scinda à son passage et il arriva au niveau de Taichi qui relâcha aussitôt son emprise. La porte s'ouvrit un homme blond de forte stature vêtu d'un costume bleu sombre et rouge sang à épaulière et ceinture d'or.
Tout le monde sembla reculer à sa venue et des chuchotements s'élevaient parmi la foule.
Il regarda le groupe et désigna les sièges de velours du véhicule.
-Montez, je vous prie…
Ils restèrent un moment sans rien dire ni faire, déconcertés. Ils se dévisagèrent d'un regard commun qui semblait dire «Que choisir ? La foule en colère ou cet homme dont on, ne sait rien du tout » Kama comme si elle avait compris les pensées des autres, fit le premier pas tout en disant :
-Avec plaisir ! Et puis au moins… Vous ne portez pas de perruque louche c'est déjà ça.
Encouragés par ce premier élan, ils y montèrent tous, Arno et Léo le rejoignirent, ce dernier adressant des petits signes de mains gênés à la foule.

Lorsque tout le monde fut installé, le coche continua sa route. Ils purent observer plus en détail leur inconnu salvateur, outre ses habits, il possédait de longs cheveux blonds platine se terminant en queue de cheval s'accouplant avec ses yeux d'un bleu céruléen profond.
-Euh… Nous vous remercions pour votre aide. Lança Arno peu convaincant.
-Ce n'est rien. Je me présente : Aryos de Lapouge, maître de Lapouge et des terres environnantes.
-(Aryos ?... C'est pas un nom très commun ça…) Oui, alors, moi c'est Arno et voici : Alina, Léo, Yami, Taichi, Shihna et Kama…
-… Celle dont je fis grâce à l'instant. Nuls autres magnifiques reflets mordorés que celle de votre personne n'auraient pu m'y forcer. Enchanté !
Sur ces flatteries il prit délicatement sa main et la baisa, Kama ne put retenir un rougissement d'orgueil. Les autres eux adoptaient une expression proche du « WTF » le plus total.
-(M-Mais ? Ils me tombent vraiment tout cuit dans la bouche maintenant ! Même plus besoin de les titiller… en plus… il a l'air de vraiment bonne qualité celui-là… un peu ringard mais…)
-Tiens, au fait comment ça t'est arrivé ? demanda Léo. Je sais pas mais t'as du faire un truc assez gros pour que toute une ville te mette au bucher 30 minutes après ton arrivée.
-Moi ? fit-elle d'un ton innocent. Mais rien du tout ! J'étais juste en train de… hum… câliner un petit garçon lorsqu'une vieille folle m'est tombée en hurlant comme c'est pas permis. Après la milice du coin m'est tombée dessus ainsi qu'un vieux en robe de chambre et… voilà…
-Tu es sûre de l'avoir juste câliné ? fit Yami.
-Je ne pense pas que Câliner sois le terme approprié. ajouta Taichi, et d'ailleurs je comprends tout à fait leur réaction.
Il se tût aussitôt, il venait de s'exprimer en japonais, chose qu'il n'était pas censée faire.
-Asiatique ? n'est-ce pas ? dit Aryos d'un ton calme.
-Ah vous connaissez ? fit Alina.
-Oui, j'ai moi-même eut l'occasion d'explorer ces contrées orientales, j'y ai reconnu la gestuelle caractéristique de leurs habitants…
-(Il va finir par me saouler s'il continue à parler ainsi…) pensa Shihna.
Le carrosse s'arrêta alors et ils descendirent. Ils firent alors face au manoir qu'ils avaient aperçut en arrivant ici. La nuit était déjà tombée, les rayons argentés de la pleine lune tombaient sur la façade blanche de la demeure.
-Je vous invite à diner chez moi, nous pourrons plus aisément discuter autour d'un repas. Venez ma chère, j'aimerais vous faire visiter mes quartiers avant !
Il se saisit du bras de la succube et l'entraina dans le palais tout en continuant ses grandes déclarations…
-Les riches s'entichent des vilaines maintenant ? fit Taichi d'un ton sarcastique.
-Bah, laisse elle risque de vite se lasser. Au pire elle se le fait cette nuit et demain tu retrouveras le gusse la gorge en sang dans son lit. ricana Léo.

Chandelles, nappe de soie nacrée, vin rouges, plateaux d'argents surmontés de mets enivrants, le tout entrelacée d'une mélodie jouée au clavecin, tel était la composition du repas que leur offrait Aryos. Alina regardait, gênée un Marcacrin encore fumant devant elle.
-Euh… Vous faites toujours… autant à manger quand vous avez des invités ?
-C'est la moindre des politesses, y-a-t-il un problème ?
-N-Non, c'est juste que je n'ai pas vraime…
Elle fut coupée, elle venait de recevoir un coup de coude discret (mais violent) de la part de Kama qui lui souffla.
-Ecoute… Depuis qu'on est parti je ne me nourris que d'insectes et encore, ça dépend de ce que je trouve (faut pas compter sur les autres) alors joue le jeu !
-Non c'est rien ! Ca va aller ! sourit-elle.
-Ah ? Bien… alors ! buvons !
Aryos leva son verre de vin et l'engloutit, tout le monde l'imita si bien qu'Alina mima une expression proche d'un constipé essayant d'évacuer.

La lune était proche de son zenith nocturne, les flammes des bougies commençaient à s'éteindre tandis que l'on remplaçait celles qui étaient déjà tombées et que l'on retirait les plats. Tout le monde était repu, surtout Yami qui étalait tout sa personne sur son dossier se tenant le ventre…
-C'était… trop… trop… bon…
-Heureux que ce modeste repas vous ai convenu.
-(« Modeste »…. Modeste qu'il dit) déglutit mentalement Alina.
-Mais bien, venons-en aux fait… Quel est l'objet de votre visite ici ? Ce n'est pas un endroit que l'on visite par plaisir, non ?
-Bah… qui sait ? On peut y trouver de beaux produits ! miaula Kama s'agrippant aux bras du gentilhomme.
-Hum… eh bien… fit Léo. Disons que nous sommes ici pour… affaires…
-Affaires ? Ouverture, économique ? Je ne vois vraiment pas ce que vous êtes venus chercher ici.
Ils se regardèrent tous d'un regard gênée.
-Monsieur Aryos a été très gentil avec nous ! dit Yami. Je pense qu'on peut lui dire, non ?
-Avez-vous quelque chose à cacher ?
-N-Non. répondit Shihna. Rien de sérieux, nous voulions juste savoir…
Elle fouilla un peu dans sa sacoche et en sortit les deux anneaux serties de leurs joyaux opale et rubis.
-Sauriez-vous quelque chose sur ces anneaux ?…
-Laissez-moi voir…
Il sortit de son manteau un monocle et examina soigneusement la perle sertie sur les anneaux.
-Eh bien… Je ne suis ni expert ni adepte en orfèvrerie mais… cela ne ressemble à aucune gemme que j'ai vue auparavant, mais il s'agit là d'un travail de maître assurément…
-Alors vous ne savez rien ?
-J'en suis désolé.
A ce moment la porte s'ouvrit, un prêtre chauve vêtu d'une longue soutane d'ébène. Il s'agissait d'un brave homme dans la force de l'âge, bien bâtit au visage chaleureux et accueillant.
-Ah, Aryos ? Je te dérange peut-être je vois que tu es en pleine… il regarda Kama à ses côtés… en pleine fête.
-Cornelio ? Tu voulais me parler peut-être ?
-Ce n'est rien, juste au sujet du fils de la vieille Fernande, nous allions bientôt commencer…
-Ah ! Fais, fais je viendrai te rejoindre.
Le prêtre les salua comme il se doit et quitta la pièce.
-Il a l'air gentil à sourire tout le temps comme ça. dit Yami.
-En effet, c'est un homme bien, il apporte son soutient aux habitants du village, surtout en ces heures sombres.
-Comment ça « sombres » ? fit Arno.
-Eh bien… Depuis peu, un fléau s'abat sur la région… Des gens tombent malades voire meurent, des Pokémon disparaissent et ce sans explications… Cornélius offre du réconfort aux habitants et… avec ma collaboration nous arrivons à maintenir une situation économique plus que convenable… D'ailleurs en ce moment il s'occupe justement du fils d'une de nos citoyennes…
-Ah ouais quand même ! C'est pas n'importe qui !
-Au fait Kama, dit Alina. Ce ne serait pas pour ça qu'ils t'ont mis au bucher les habitants ?
-De quoi ?
-Eh bien… tu sais… le « câlin » et tout… ils t'ont peut-être pris pour leur fléau.
-Possible… Ca reste tout de même une belle bande de parano.
-Bon… Je vais devoir me retirer… Pour vos anneaux, vous devriez peut-être qu'en vous rendant à la bibliothèque de l'église vous pourrez en apprendre plus…
-Ah ! merci alors !
-Bon j'y vais… Kama, rejoins-moi dans mes appartements plus tard.
-J'y serai ! fit-elle d'une voix mielleuse agitant sa main.
Aryos sortit les laissant seuls.
-Tu comptes vraiment te taper ce type… fit Arno dépité.
-Oh si je ne peux plus m'amuser aussi…

Plus tard…
Le lendemain matin, après le petit déjeuné, tout le monde se rassembla dans la chambre de Léo, ce dernier se tenait au milieu de la fenêtre, baignant dans les rayons du soleil.
-Bon alors, qu'est-ce que tu voulais nous dire ? demanda Yami.
-Alors voilà… J'ai beaucoup à réfléchit au sujet de l'anneau qu'il nous reste et je pense savoir où nous diriger.
-Ah ? s'étonna Taichi, et que devons-nous faire ?
-Eh bien… la dernière fois, Kether avait presque tout calculé sur notre destination, le lieu le moment… Je pense que c'est la même chose pour cette fois-ci.
-Euh… C'est-à-dire ?
-Bah… comme vous avez vu, il se passe pleins de merdes dans la ville… les disparitions, les gens malades… Je pense que l'anneau est étroitement lié à cet évènement.
-Euh… en gros tu nous demandes de jouer les Professeurs Layton et d'aider les villageois dans leurs problèmes ? demanda Arno.
-Pas forcément, mais au moins enquêter dessus…
-Ouais, Prof Layton quoi !
-D'accord… mais concrètement, qu'est-ce qu'on fait ? reprit Shihna.
-Alors voilà, je propose qu'on se divise en deux équipes…
-Encore des équipes… soupira Yami, on peut pas rester tous ensembles ?
-Bah, c'est une bonne idée, non ? Alors voilà Yami, Kama, Shihna et Alina iront enquêter sur les disparitions (allez voir cette Fernande, chais pas quoi) et nous les mecs iront au niveau de l'église potasser les bouquins…
-Ah oui bien sûr, les intolérants vont aller voir le prêtre (brillante association) et les filles se tapent le travail dur ! fit Alina.
-Au fait, elle est où Kama ?

Kama s'éveilla au milieu d'un amoncellement de draps, d'édredons sur un immense lit à Baldaquin. Des rayons de soleil radieux éclairaient sa peau nue tandis qu'elle s'étirait d'un soupir bruyant.
-Mhh… C'était super cette nuit… Mais… Pourquoi n'es-tu pas venu ? lança-t-elle à Aryos qui se trouvait dans une autre pièce.
-Tu m'en vois désolé, mais j'avais des affaires importantes à régler avec Cornelio au sujet de dame Fernande…
-Dame Fernande, Dame Fernande ! Vous vous êtes fait un plan à 3 ou quoi ? Tu préfères la compagnie d'une…
Le seigneur vint près d'elle, et lui déposa un baiser sur le front.
-Euh… Tu ne penses pas que je vais me satisfaire de ça ? dit-elle, un sourire d'agacement aux lèvres.
-Je dois partir, mais tu peux aller à ta guise dans le manoir, j'ai chargé mes domestiques de s'occuper de ta personne.
-Attends… Tu veux dire qu'ils seront tous à mes pieds ? Comme des fourmis allant et venant pour assouvir les moindres désirs de leur reine.
-Je pense que la métaphore est adéquate. Bien je te laisse.
Et sur ces mots, il partit.
-M-Mais… Mais c'est super ! Il faut que je parle de ça à Arno !!
Elle se leva d'un bond et s'apprêta à sortir lorsqu'elle s'arrêta d'un coup devant une fenêtre, elle vit alors les autres quitter l'enceinte du palais en direction du village. Sa mine s'assombrit.

La brume d'hier avait laissée place à une rosée scintillante fraiche et claire et la ville commençait à s'éveiller. Les premiers commerces commençaient à ouvrir leurs portes pour le bonheur des dames qui faisaient la queue depuis l'aurore. Le Roucoups s'était déjà tût sous les coups de fronde des enfants, et la cloche de l'église carillonnait.
La bande s'était déjà divisée depuis 20 minutes, et les filles arrivèrent au niveau d'une petite bâtisse de bois en retrait de la ville.
-Voilà ! C'est l'endroit que le vieux monsieur nous a indiqué, dit Yami tenant à la main un carnet (probablement pour noter l'itinéraire)
-C'est… rustique… fit Alina, voyant que la poignée était tombée alors qu'elle essayait d'ouvrir la porte.
Shihna poussa la porte, dans une unique pièce se trouvait une assez vieille femme filant de la soie et un enfant s'amusant avec une peluche, probablement tricotée par sa mère.
-Hum… Excusez-nous… Madame ?
La femme fit volte-face et arbora une expression proche de la peur.
-Excusez-nous, reprit Shihna. Vous êtes bien celle que l'on nomme Fernande ?
-O-Oui, pourquoi ?
-Il ne faut pas avoir peur ! la rassura Yami. Nous venons au sujet de votre fils.
Le visage de Fernande sembla s'illuminer d'un coup.
-C'est le prêtre qui vous envoie, c'est ça ? Il est guérit, c'est ça ?



Arno, Taichi et Léo arrivèrent sur la place de l'église qui était envahie par une marée humaine, dont les clameurs chantaient le nom de Cornelio. Ce dernier se tenait en haut des marches menant au lieu sacré, à ses côté, une petite tête blonde souriait.
-Mais qu'est-ce qui se passe ? s'écria Arno. On fait tout un bordel parce qu'un gosse s'est fait baptisé ou quoi ?
-Mais que racontez-vous ? rétorqua un homme devant eux. Vous ne voyez donc pas que c'est un miracle !!
-Un miracle ?
Cornelio parla d'une voix forte et distincte :
-Voici mes amis… La bénédiction du Saint Arceus notre seigneur, un des enfants victime de cette mystérieuse maladie, vient de renaître grâce à son intervention…
L'enfant dévala aussitôt les marches avant de rejoindre les bras de sa mère, le prêtre satisfait s'en retourna dans son temple laissant la foule bouillonner.


-Mon enfant est tombé malade il y a quelques semaines, il est chez le prêtre au bord de la mort, je ne sais plus depuis quand, les jours semblent si longs sans lui. On l'a retrouvé sur la place du village, inanimé.
-Mais comment tout ceci est arrivé ? Il était sorti ?
-Il… Il était juste allé chercher du pain chez une amie à moi et…
Elle éclata en sanglots. Les filles se regardèrent d'un œil gênée. Elle dit alors :
-Mais… Tout va s'arranger… Cornelio va le soigner… Je le sais…


La porte de l'église se referma dans un claquement grave et sonore dont l'écho rebondit à travers l'enceinte. Bien qu'Arno et Léo ne se laissèrent pas prendre, Taichi sembla comme happé par les vitraux de verres colorés dont les contours chantaient la gloire et les légendes du passé. Au loin, derrière les rangées de bancs d'acajou se tenait une Statue d'Arceus taillé dans du marbre, dix longs bras émergeaient de sa personne et tenaient une sphère.
Dans le fond, un orgue jouait.
-Il me semble, ouïr le Toccata de Bach en ré mineur… Eh bien, ils ne lésinent pas sur le cliché dans cette église. soupira Arno.
-Cet endroit… est magnifique… dit Taichi encore perdu dans ses pensées.
-Ouais enfin… Elle est jolie cette église, mais bon c'est une église.
-Il n'a jamais vu d'église de sa vie, laisse-le un peu profiter.
-Trop jolie même… Arno s'approcha de la statue. Comment un petit prêtre dans un village paumé peut se payer ça.
-Regardez ! Ce qu'il porte dans ses mains… C'est…
Au creux de ses dix membres se tenait une représentation de la GS Ball à l'identique.
-Mais… Attendez ?! Qu'est-ce que ça fout ici ce truc !?
-D'abord en Egypte… Maintenant ici ! Peut-être que…
-Que la GS Ball est quelque chose d'universel ? coupa Arno. C'est pas possible, je n'ai jamais vu ce genre de trucs en dehors du Japon et en France jamais, et crois-moi j'en ai côtoyé des églises.
-Vous ne trouvez pas… Que ses bras ont quelque chose de bizarre… remarqua Léo.
-Comment ça ?
Ils reculèrent comme leur demanda Léo et observèrent dans son ensemble la statue. Ses bras semblaient disposés d'une manière particulière. En prenant le corps d'Arceus comme point de repère, il y en avait un qui s'élevait au ciel et à contrario trois vers la terre dont un portant la GS Ball, les six autres bras eux, étaient répartis symétriquement sur les côtés de la créature (trois de chaque côté).
-Cette position… Ca me rappelle…
-Puis-je vous aider ?

Ils sursautèrent, la venue soudaine du prêtre les ayant surpris. Ce dernier les regarda de son sourire accueillant, tellement accueillant qu'il en devenait glauque.
-Oh, c'est vous. Nous nous sommes déjà rencontrés hier soir, mais nous n'avons pas été présentés. Cornelio Chamberlain, enchanté !
-Ah euh… De même. ajouta Arno. Arno Alvein, Taichi Seijoi et Léo Sonezaki.
-Très bien, quel bon vent vous amène en ma paroisse ?
-Aryos nous a dit qu'il y avait une bibliothèque dans cette église et donc nous souhaiterions la consulter afin d'y faire… quelques recherches.
-Des recherches ? Il est bon de vouloir élever son esprit tout en prenant garde à ce que notre soif de connaissance ne nous consume pas et…
-C'est ça. coupa Arno, on pourrait voir la bibliothèque maintenant s'il vous plait ?
-Voici.
Après avoir descendu un long escalier en colimaçon, ils tombèrent sur une petite bibliothèque, composée d'une seule pièce et de quelques étagères.
-Bon, je vous laisse.
Le prêtre remonta les marches de pierre les laissant seuls. Arno s'approcha des livres et remarqua que la plupart d'entre eux s'avéraient être des bibles.
-Putain la chance ! Mon auteur préféré !



-Pourquoi il ne va pas voir un médecin, c'est mieux pour lui non ? fit Yami.
-Ca n'y fait rien, c'est un mal démoniaque, seule la purification y fera quelque chose, ça a déjà marché.
-Ah ouais… Le mal carrément… sourit Alina. Ce serait pas un peu gros là !
-Je vous défend de vous moquer ! Des enfants ont été confiés à Cornelio et la maladie a disparue, pas tous, certains meurent mais…
Elle sanglota et attrapa son deuxième fils.
-Je suis désolée, je vais aller voir comment il se porte.
Elle les mit gentiment dehors avant de refermer la porte.
-Mais euh… Dites-nous au moins qui aller voir, il faut qu'on…
-Au bout de la rue, chez le bucheron ! Il pourra vous aider !
Et sans dire un mot de plus elle s'en alla. Shihna soupira.
-Léo était vraiment sérieux quand il nous a demandé de faire ça ?

[/center]…[/center]

Cela faisait maintenant une heure qu'ils potassaient les bouquins de la bibliothèque, contre toute attente Arno s'était retrouvé à faire la lecture.
-Et Saint Attila brandit la Grenade en disant : "O Seigneur, bénis ta Grenade, qui fera de Tes ennemis de la bouillie inoffensive. " Et le Seigneur fut content, et les hommes mangèrent les Ecremeuh, les Magicapres et les Poissirènes, les flocons d'avoine... et le seigneur…
-C'est lourd ! Saute quelques lignes ! pressa Léo.
-Et le Seigneur dit : "Ôte d'abord la Sainte Goupille, puis compte jusqu'à trois, ni plus ni moins. Trois sera le nombre que tu compteras, et le nombre que tu compteras sera trois. Tu ne compteras pas le nombre quatre, ni le nombre deux, à moins de compter trois ensuite. Le cinq est hors de question. Une fois atteint trois, qui est le troisième chiffre, tu lanceras la Sainte Grenade d'Antioche vers tes ennemis qui, ayant offensé mon regard, seront châtiés.
-Amen…
Taichi se leva d'un bond.
-Bon vraiment, je ne tiens plus là ! Depuis tout à l'heure vous ne faites que lire des passages qui ne signifient rien du tout et on ne progresse absolument pas !
-Bah qu'est-ce que tu veux… soupira Arno, l'autre s'est cru dans un thriller ésotérique et pensait que lire des versets nous aiderait à trouver la bague…
-Bon… A tout hasard, à quoi te faisait penser les bras d'Arceus tout à l'heure ?
-De quoi tu parles ?
--Cette position… Ca me rappelle…
-Oh ça… Ben la façon dont été disposé les bras, ça ressemblait à l'arbre Séphirotique.
-L'arbre quoi ?

Arno arracha une page de la bible et sortit un stylo de sa poche avant de dessiner quelque chose.
-En admettant qu'Arceus se trouve au milieu du premier triangle c'était exactement ça.
-Comment tu connais ça toi ?
-Quand t'as un père franc-maçon et qui en plus essaye de se la ramener devant ses potes dans des diners que tu dois te farcir, forcément ça laisse des traces.
-Oh oui ! L'arbre Sephirotique, Go-Daigo m'en avait parlé lors de mon apprentissage.
-Ouais, ok ! Mais quel rapport avec…
Taichi lui arracha des mains la feuille et continua le dessin.
-Sachant que le symbole du Taoisme est une représentation de la GS Ball ça donnerait…
Arno et Leo regardèrent, septiques, avant qu'une lueur d'approbation illuminent leurs yeux, ils aidèrent donc à finaliser le dessin.
-Ah ouais quoi… fit Arno tenant la feuille. Limite on peut aussi y insérer un pentacle et une svastika en cherchant bien !
-Possible… Mais qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Que toutes les religions ne découleraient que d'une seule ?
-Je n'en sais rien… soupira Taichi Une chose est sûre, depuis le début de ce périple, ma foi en ce en quoi je croyais diminue chaque jour.
Taichi s'appuya sur une étagère, brisant le pied qui la soutenait, cette dernière vacilla avant d'écraser le samouraï, dévoilant une porte cachée derrière elle.

Le groupe de filles se trouvait chez le dit bucheron, un homme fort et robuste portant la barbe et son enfant sur ses genoux. Après une altercation un peu mouvementée dû à la remarque cinglante qu'Alina avait faite sur l'odeur d'excrément parcourant la maison, il leur fit le descriptif des évènements.
-Bon, vous pouvez tout nous raconter, moi je vais noter sur ce carnet ! dit Yami.
-C'était il y a environ une semaine, j'étais en train de traire le grosse comme on dit d'part chez nous, lorsque mon petiot s'est mis à brailler. Je rentre donc d'un pas ferme chez moi, j'remonte déjà ma manche en prévision de la baffe qui va suivre, lorsque je vois le mur d'la maison s'écrouler. Je vois ensuite la bête tenir mon petiot dans sa gueule.
-La bête ? Qu'est-ce que c'est ?
-Avant de retrouver nos petiots écroulés sur la place du village, la bête vient les enlever, on a bien essayé de la poursuivre, mais sitôt son acte fait elle s'enfuit et disparait dans les ténèbres… On les retrouve après sur la place.
-Aryos n'avait pas souligné ce fait.
-Vous pouvez décrire cette bête, que je la dessine ? demanda Yami.
-Bien sûr… une bête avec une très grosse tête, la peau bleue, avec une grosse fourrure noire, une queue finissant en étoile, de grosses pattes avec de grandes griffes…
-Il se pourrait que ce soit un Grahyena ? A tout hasard ? questionna Alina.
-Croyez-en l'expérience d'un bucheron, point de Grahyena, c't'une bête, c'est tout !
-Mouais… Ca n'aide pas beaucoup tout ça… maugréa Shihna. Bon fait voir ton dessin.
-Voilà ! sourit la blonde.
Les mines de l'androïde et de la brune se déconfirent lorsqu'elles virent le croquis de Yami qui ressemblait à un vulgaire gribouillage menue de griffes (cousin du tamagotchi à poil certainement)

Arno s'approcha de l'imposante poignée de cuivre qui ornait la porte et la tourna avant de faire face à un échec.
-Forcément c'est fermé !... Putain…
-Qui laisserait une porte ainsi ouverte de toute façon…
-Qui cacherait une porte derrière une étagère plutôt ouais ! renchérit Léo.
Ce dernier remarqua un bout de papier dépassant de sous la porte, il s'agenouilla et le fit glisser jusqu'à lui. Le papier était très ancien et portait la couleur jaune des âges, un texte rédigé en « Zarbi » se trouvait dessus.
-Encore ces mystérieux symboles ?...
-Bon… Ben… Traducteur ! Fait ton boulot !
Léo ne se fit pas attendre et sortit l'artillerie lourde, (notons qu'il ne l'avait pas touché depuis son arrivée, un record). Très vite les bruits de pas incessants de Taichi furent remplacés par le pianotage de Léo.
-C'est bon ! C'est fini !
-Ok cool mon vieux ! fit Arno prenant la feuille traduite. Mais tu devrais penser à te diversifier. Non parce que il suffit juste d'ajouter à Alina un scanner et une imprimante et tu ne sers plus à rien !
-Merci…
-Bon allez, voyons ce que ça donne :

Deux mondes… Notre univers est composé de deux mondes… Aussi proches et différents que le sont l'océan céruléen et la baie de sable blanc. Les lois les régissant également… La vie, la mort. La mort anime la vie car elle est le destin de chacune d'entre-elles, aucune créature ne peut se soustraire à cette dualité, à cette symbiose. Tout est voué à l'extinction et à la renaissance, notre espèce également. Un jour nous aurons tous disparu et la baie de lumière sera colonisée par les crustacés de l'avidité. Notre renouveau est scellé par trois artéfacts mais un jour il s'extirpera de ses chaines. Et la vague purificatrice s'abattra sur la baie, chassant les crustacés, entamant ainsi notre résurrection.
Livre de la résurrection, verset IV

-C'est un poème en prose. dit Taichi. C'est vraiment très beau, d'une fine plume mais…
-Mais si tu trouves ça carrément flippant j'approuve ! ajouta aussitôt Arno.
-Ce texte doit être au moins aussi ancien que celui qu'on a lu dans les ruines ou sinon…
-Excusez-moi ?
Cornelio fit irruption dans la pièce, son regard se porta furtivement sur l'étagère au sol mais fit mine de ne pas le remarquer.
-O-Oui, il y a un problème ? demanda Arno cachant la feuille traduite dans une de ses poches arrières.
-Rien, il est juste que le temps est venu pour moi de nettoyer l'église alors si vous pouviez…
-Partir ? coupa Léo. Oui tout de suite, on allait justement le faire, hein les gars !
Il rangea toutes ses affaires en vitesse et poussa Arno et Taichi hors de la bibliothèque.
-Et bonne journée surtout !
-Vous aussi !
Un claquement sonore de porte retentit, un silence pesant s'installa dans la pièce. Il fit le tour de la pièce, regardant les ouvrages à terre et remarqua la page rédigée en Zarbi.
-Hum…

La nuit arriva en trombe et ils se retrouvèrent tous à la table d'Aryos en train de se délecter d'un copieux repas. Leur hôte était absent ce qui leur permettait de discuter en toute tranquillité. Tout le monde fit donc le rapport de ce qu'il avait appris durant la journée…
-Je vois… fit Arno…
-T'as une idée pour la suite ?
-Pas du tout ! Je me disais juste qu'on avait à faire à une sorte de remake de la bête du Gevandan façon Alsace…
-Moi je pense qu'il y a quelqu'un derrière tout ça. ajouta Shihna. Parce que des enfants kidnappés par une bête et retrouvé sur la place du village complètement propres c'est un peu…
-Tiré par les cheveux ? C'est un peu ce que je me pense de tout ce qui nous arrive depuis le début de cette aventure… lâcha Arno.
Alina soupira et prit la parole.
- Ok, c'est bien tout ça, mais on sait toujours pas où on doit chercher l'anneau ?
-Détrompe-toi ! Nous trouvé des choses très intéressantes ! continua Taichi.
Il déballa sur la table tout ce qu'ils avaient rapporté, ce à quoi Léo compléta par des explications.
-Donc ouais… Autant de trucs au même endroit ça peut pas être une coïncidence ! La bague est ici !
-Bon d'accord pour ça. Mais quel rapport entre cette histoire d'enfants qui tombent malades suite à un kidnapping et ce qu'on doit chercher ! Excuse-moi mais…
-Mais quoi ! clama Léo. C'est pas évident ? Ce type là, Kether il n'a rien laissé au hasard ! Surtout que là c'est vraiment gros !
-C'est facile à dire ! Mais va te taper toute une journée à parler avec des gens qui puent la mort !
-Et qui ont moins de 2000 mots de vocabulaire…
-Moi je les ai trouvés sympas…. Un peu idiots mais…
Léo se leva d'un bond et frappa la table si fort que plusieurs verres se renversèrent, entachant la nappe de vin.
-Putain merde ! Vous me faites chier là ! Vous vous êtes cru où ?! En camp de vacances ! En voyage historique ?! Là on dirait une bande de touristes français qui se plaignent à l'agence car les habitants et la bouffe locale ne leur plaisent pas !
-(Qu'est-ce qu'il vient de dire là lui…) pensa Arno.
-J'en ai vraiment plus qu'assez là… de devoir faire le guide touristique à des gens qui ne pensent qu'à faire les gamins… J'essaie de paraitre beau joueur je délire, j'essaie d'être dans l'ambiance mais j'en ai marre ! J'ai envie d'en finir avec tout ça et de rentrer chez moi…
Comme s'il venait de se vider, il se laissa tomber sur sa chaise prit un verre et bus. Yami brisa le silence qui venait de s'installer et que personne n'osait entraver.
-Excuse-nous Léo, je suis sûre que personne n'a oublié notre mission mais… La pression est très forte alors on essaye de rester enthousiastes… enfin je pense…
Arno se leva.
-Tu vas où ? demanda la blonde.
-Excuse-moi, mais… Ca commence à ressembler méchamment à ces merdes américaines où les membres d'une famille se créent des problèmes parce que ça fait « psychologique ». Je vais me coucher…
Sur ces mots, il quitta la pièce, Kama l'attendait dans le couloir.
-Arno ! Je voulais te voir !
-Tiens, t'es vivante toi ? Je pensais qu'Aryos t'avait fait jouir si fort que t'en était morte.
-Hein quoi ? Bref… figure-toi que…
-Désolé Kama, mais j'ai vraiment pas envie de savoir comment s'est passé ton gang-bang avec ce type ! On en parle demain si tu veux.
-Mais…
Elle le regarda s'éloigner, un regard mêlé de frustration et de tristesse.
-Bonne nuit ! lança-t-il avant de disparaitre.

La lune était à son apogée et inondait le village de sa lumière, mais paradoxalement, il était ténébreux. Une masse brumeuse flottait sur la bourgade, bloquant les rayons de la lune.
Tout le monde dormait, un vent frais passa son bras à travers la fenêtre ouverte de la chambre de Yami, caressant sa peau. Elle se retourna. Une ombre passa furtivement devant sa fenêtre, et le vent se tût, comme s'il eut été apeuré. Yami se réveilla et eut pour premier réflexe de bailler ouvertement en écartant largement les bras, mais elle sursauta, ce rendant compte que deux yeux rouges l'observaient dans le lointain sur un toit avant de disparaître.
-Mais qu'est-ce que…
Elle était descendue dans la cour du manoir aussitôt, le vent nocturne lui lacérait la peau.
-(Quelle idiote, j'aurais mieux fait de m'habiller au lieu de descendre comme ça en nuisette…)
Serrant ses bras et les plaquant contre sa poitrine elle entreprit de braver le vent glacial et les ténèbres. Yami étant nyctalope, l'absence de lumière ne lui était pas un problème mais elle peinait à trouver ce qu'elle cherchait dans le dédale que constituait les ruelles de la ville.
-(Mais il est où ? J'ai quand même pas rêvé ? Si ? J'aurai peut-être pas dû boire autant de…)
Elle perçut alors un cri, un cri d'enfant en pleurs. La déflagration d'une explosion illumina le ciel, Yami accouru.
Elle arriva sur le lieu de l'explosion, mais trop tard, la créature avait déjà fuit, il ne restait plus que des débris. Comme si ça ne suffisait pas, il se mit à pleuvoir, Yami partit s'abriter.
-Super… Bon je pense que ça ne sert à rien, je vais rentrer.
Elle se mit donc sur le chemin du retour, sous la pluie tonitruante qui s'était à présent mêlée aux éclairs.
-(En plus mes vêtements sont devenus tout collant et transparents… J'espère que je ne vais pas tomber sur un pervers ou…)
Elle s'arrêta net, une cinquantaine de mètres plus loin, au milieu de la place du village se tenait la créature, posant un enfant à terre aux pieds d'un homme.
-Mais… C'est…!

-Je l'ai vu je vous dit !!
Le matin était arrivé, le petit groupe déjeunait tranquillement dans un coin du jardin sous la fraicheur d'un oranger. Yami parlait avec ardeur au reste du groupe.
-Tu n'aurais pas un peu trop picolé hier soir ? Tu tiens bien l'alcool généralement.
-Arrête tu veux ? J'ai vu Aryos hier soir devant la bête qui déposait un enfant à ses pieds !
-Excuse-moi… fit Alina. Mais il faisait noir, comment tu peux être sûr que c'est lui ? Si ça se trouve c'était quelqu'un d'autre…
-Je vois très bien dans la nuit, je sais ce que je dis !
-Bon en tout cas ça confirme ma théorie. C'est bien quelqu'un qui contrôle cette chose, que ça soit Aryos ou pas !
-Aryos quoi ?
Ce dernier arriva sur les lieux, son sourire charmeur aux lèvres portant un plateau d'argent remplis de viennoiseries.
-R-Rien ! Nous disions juste que vous étiez vraiment gentil de nous accueillir ici chez vous et… tout ça quoi !
-Ah vous, m'en voyez ravis, tenez je vous ai apporté ceci.
Il déposa sur la table le plateau remplis de patisseries.
-Oh des croissants ! J'adore ! s'écria Yami en enfournant un dans sa bouche.
-Je vois que vous êtes connaisseurs ? Cela vient de vienne, inventée pour célébrer la fin de son siège par les troupes ottomanes… Du travail remarquable…
Voyant que personne ne prêtait véritablement à ce qu'il disait, trop occupé à manger, il décida de se congédier lui-même.
-Mouais… Bon moi j'y vais, je vais aller faire des trucs en ville. Vous venez ?
-Ouais ! firent Arno et Taichi avant de suivre Léo.
Shihna regarda Yami manger avec étonnement.
-Ta bouche ressemble à des babines quand tu manges…

Léo était assis par terre, un tournevis dans une main, l'autre occupée sur son ordinateur, il trifouillait les entrailles mécaniques et digitales de son Magneton et de son Porygon.
Arno et Taichi observaient, assis sur une haie, à l'ombre d'un chêne. Personne n'osait rien dire.
-Au fait. dit Léo. Je m'excuse pour hier soir… J'étais un peu sur les nerfs et…
-Bah c'est rien ! Tout le monde a besoin de pousser une gueulante de temps en temps, c'était ton tour.
-Ouais mais…
-Laisse… Laisse j'ai dit. coupa Arno agitant sa main. J'ai pas envie de me prendre la tête, ce que vous semblez essayer de faire depuis un bout de temps.
-De toute manière, vous êtes du genre à exposer vos difficultés morales aux autres… ajouta Taichi regardant le ciel.
-Euh… Et toi je te signale…
-Je ne l'ai pas fait, pas devant vous en tout cas et d'ailleurs à ce moment je ne faisais pas partie de votre groupe.
-Tiens au fait, pourquoi t'as décidé de nous rejoindre ?
-Je ne l'ai pas fait… Je n'ai pas eu le choix…
-Ouais mais après t'aurais pu retourner chez toi, pourquoi tu ne l'as pas fait ?
-…

Kama regardait le ciel terne et morne du haut d'un balcon. Ses cheveux noirs voletaient au rythme d'un vent glacial, elle regardait avec mélancolie le groupe de garçon au loin, ils étaient dans un endroit découvert… facilement repérable.
-Il fait si froid… Et dire que c'est bientôt l'été chez eux…
Elle se laissa tomber sur la rambarde et lâcha un profond soupir.
-Ennui…
-Ah ! Kama, te voici. dit Aryos arrivant à sa portée, il passa son bras autour de sa taille et lui déposa un baiser mais elle le repoussa.
-Ecoute mon vieux, si pour toi se becqueter la joue ça te suffit pour avoir ta dose de sexe, tant mieux ! Mais moi il faut plus alors lâche-moi !
Elle retourna ensuite à ce qu'elle était en train de faire, les épier.
-Tu as l'air songeuse…
-Sans blague… (il a l'air aussi con que je l'avais imaginé lui)
-Quelle chose te trouble donc ?
-Il y a que j'ai envie… Et que ma principale source de jouissance m'ignore totalement !
Ayros plissa les yeux, mis sa main en visière et regarda ce qu'elle observait.
-De qui parles-tu ? De sieur Arno ou… de…
-On s'en fout de qui… C'est le fait qu'ils m'ignorent…
-Kama, es-tu attaché à eux ? Que ressens-tu ?
-Hein quoi ? Mais en quoi ça te regarde ?
-Sérieusement, que ressens-tu envers ces personnes ? Il faut que je sois sûr…
-Eh bien… Je…
-Tu hésites ? Peut-être qu'ils ne représentent que peu pour toi finalement… Comme toi pour eux.
-Non, mais qu'est-ce que ça veut dire, s'emporta-t-elle, je…
Elle ne finit pas sa phrase, il l'avait plaquée contre la rembarque, collant ses lèvres contre les siennes, elle se débattit au début, mais se laissa faire et dégusta le plaisir de leurs langues enlacées. Lorsque ce fût terminé elle essaya de dire quelque chose, une remarque un peu salace mais elle n'y arriva pas.
-Je…
-Ce soir j'organise une petite réception comme j'ai l'habitude d'en faire, rien de sérieux, le gratin de la ville… J'aimerais que tu viennes avec moi, en tant que compagne…
-(Mais… Qu'est-ce qu'il m'arrive… Ce type…)

Le soir venu, l'agitation régna dans le manoir. Dans la pièce principale éclairée par mille chandelles et lustres au plafond se tenait le gratin de la ville. Ils parlaient, buvaient, mangeaient le tout au rythme d'une mélodie jouée par un petit orchestre.
En haut des deux escaliers menant aux appartements se trouvait le groupe, Taichi accoudé à une rambarde regardait Kama aux bras d'Aryos discuter. Il fronça les sourcils et rejoignit le groupe, ceinturant Léo et son ordinateur.
-Je pensais que tu en avais marre de jouer les guides ? dit Arno, qu'est-ce que tu fous encore avec ton PC.
-Mac pas un putain de PC… Dis pas des choses que tu pourrais regretter… Et pour ta gouverne, je n'informe pas. J'agis.
-Ah ouais, et comment ça ?
Il leur montra une fenêtre qui affichait un radar, ce dernier n'affichait rien.
-Dans la journée j'ai bidouillé un peu mes Pokémon, j'ai placé des émetteurs dessus, comme ça, je saurais quand la bête se montrera et on pourra lui tomber dessus.
-D'accord… fit Alina. Mais il n'aurait pas été mieux que certains restent dehors… Parce que le temps que tu réagisses… Elle se sera déjà enfuie…
-T'inquiète, mes Poké sont censés le suivre à la trace une fois la cible repérée. Et puis bon, je suis sympa, j'allais pas vous forcer à rester dehors alors que c'est la fête.
La musique en bas devient plus douce, plus balancée, invitant à la danse. Les robes se mirent à voler et à tournoyer au gré des notes.
-Ouais enfin… Je ne pense pas qu'on aurait loupé grand-chose de toute façon… Reste plus qu'à se rabattre sur le buffet.
Arno descendit et tout le monde fit de même, Léo, lui resta à sa place comme agrippé à son écran. Alina passa la tête par-dessus la rampe.
-Tu ne viens pas ? demanda-t-elle. Tu m'avais dit ne pas aimer les fêtes, mais vient quand même t'amuser.
-N-Non, ça va… Je vais rester là et superviser le plan ok…
-Viens au moins prendre un verre. Elle rit. Même si je ne pourrais pas le partager avec toi.

…Allez Léo, prends un verre ! Fait pas ton coincé !...
Je te dis que c'est de la bonne, tu verras, tu te sentiras bien… Ca risque rien !
Alors tu aimes ça hein ? Ca fait du bien ! Je continue ? Allez arrose-moi Léo ! Jouis Léo ! Léo ! Léo !

-Léo ? Léo, ça va ?… Tu…
-R-Rien merci, ça va super ! Allez va profiter de la fête…
-Ok… A tout à l'heure alors ! conclu-t-elle par un signe de main.
-Ouais….

La fête durait depuis déjà une heure et celle-ci battait son plein, une ambiance légère, joyeuse et alcoolisée y régnait. Tout le monde riait, dansait et discutait quelques que soit les barrières de classe qui les séparait, ou même d'espèce car Taichi et Alina dansaient.
-Je ne savais pas que tu dansais aussi bien !
-Moi de même ! sourit-il.
Ils passèrent en tournoyant devant la table où étaient assis Arno et Shihna, verres à la main.
-C'est sympa cette petite fête. dit-il enfournant un amuse-gueule dans sa bouche.
-Oui assez…
-Enfin bon, avec tes parents, tu dois avoir l'habitude, non ?
-Oui mais bon… Je sers de prétexte à faire la fête plus que je ne l'a vie… Et puis, forcément, si tu voyais leurs fêtes…
-Pourquoi tu ne te barres pas de chez eux si t'en a si marre… Je ne sais pas mais moi à ta place…
-La majorité est à 21 ans, j'en ai 19 et notre gouverneur est vraiment très strict sur ce point. Des fois je me demande si je ne vis pas sous une dictature à qui on aurait filée un bandeau marqué « démocratie »
Elle but un autre verre de vin d'une traite, ses joues de nacre commencèrent à rosirent.
-Et puis je vais te dire un truc… Si j'ai accepté la mission donné par Kether, l'assassinat, c'était juste pour m'évader, me libérer en quelque sorte. J'en avait marre de tout ce bordel !

Elle rit, le poids de l'alcool commençait à se faire sentir, Arno lui restait perplexe, se disant qu'il avait failli perdre sa vie à cause d'une fille à papa en mal-être qui voulait « prendre l'air ». Alors qu'il allait porter une autre friandise à sa bouche Yami arriva. Elle portait une longue robe blanche de lin qui lui couvrait les pieds. Elle ne soutenait pas la comparaison avec d'autres vêtements portés dans l'assemblée car complètement vide d'ornement, mais sur elle la simplicité rayonnait.
-Mais… Où est-ce que tu as trouvé ça toi ?
-Tu aimes ? Je l'ai trouvée dans une des armoires de ma chambre ! Il y en a pleins comme ça.
-Mais euh… Tu ne sais pas qui l'a portée et…
-On s'en fiche ! Vient danser !
Elle l'attrapa par le bras et l'entraina sur la piste. Il passa son bras autour de sa taille et l'autre attrapa sa main et ils commencèrent à danser. Ils firent quelques pas ensemble, mais rien de convaincant Arno avançant d'un pas mal assuré.
-Il y a un problème tu ne danses pas vraiment bien…
-Ben… C'est que j'ai jamais vraiment dansé ce genre de trucs…
Elle rit.
-Eh bien, pour une fois, c'est moi qui vais t'apprendre quelque chose, regarde c'est facile !
Elle le serra alors plus fort, prenant le rôle dominant et elle l'entraina, comme le flux et reflux des vagues.
-Tu vois, tu n'as juste qu'à me suivre et…
Et ça marcha très bien, au bout de quelques minutes, ils valsaient à un niveau plus que convenable, Yami laissa éclater sa joie et bien qu'Arno fusse plus réservé, un sourire lui colla aux lèvres tout le long. Alors qu'elle changeait de position elle percuta le dos de quelqu'un, c'était Aryos en compagnie de Kama.
-Oh excusez-moi, ce…
-Ce n'est rien voyons, alors ma petite soirée vous plaît-elle ?
-Je dirai… que…
Le bruit de la cloche annonçant les 22 heures couvrit le son de sa voix ainsi que celle de la musique qui s'arrêta un instant.
-Mhh… Je vous prie de m'excuser…
Il partit et quitta la pièce en direction des cuisines, la musique repartit de nouveau.
-Bon on continue ?
-Tiens, tiens… Mais on dirait que ma petite fleur a décidé de s'ouvrir.
Yami se retourna, Kama se tenait devant elle portant avec élégance une grande robe ténébreuse.
-Ah, Kama ! C'est toi ! Je suis contente de te voir.
-Ouais, ouais moi aussi… Alors on dirait que tu t'es enfin décidé à te lâcher ! fit-elle d'un ton dédaigneux.
-Hein ?
-Fait pas l'innocente, j'ai vu comment tu t'es jeté sur lui… J'ai toujours su que t'étais une vraie…
Arno s'interposa.
-Salope ? C'est ce que tu voulais dire ?
-De quoi tu te mêles toi ?
Arno fut destabilisé l'espace d'un instant, Kama avait pour habitude de le taquiner, mais elle lui avait rarement parlé d'une manière aussi sèche et ferme.
-C'est quoi ton problème au juste ? Aryos t'as défoncé au point de te faire perdre la tête ?
-Kama… ajouta Yami. Je sais que c'est dans tes habitudes… mais tu ne serais pas… Jalouse ?
Elle éclata d'un rire hautain.
-Jalouse ? Moi ? Non mais vous vous êtes vu un peu ?
-Bon laisse tomber Yami… vient !
Il l'attrapa par me bras et l'entraina.

Vingt minutes plus tard…
Léo était toujours en haut, il alternait entre le radar ainsi que ses scans de mangas et jetait parfois un coup d'œil à l'icône du jeu « Pokémon World ». Un bruit troubla alors son état semi-végétatif, le radar réagissait. Il activa la commande visant à activer les caméras de Magneton, et la commande « poursuite » de Porygon et fila chercher les autres.
Il arriva en compagnie d'Alina auprès d'Arno et Yami.
-Désolé de casser l'ambiance ! Mais le poisson est là !
-Hein ? Quel poisson ?
-La bête idiote ! Venez vite ! Porygon le poursuit déjà, faut pas le laisser fuir !
-Ok d'accord… Yami va avec eux ! Je vais chercher les autres !
-D'accord !
Ils sortirent en courant tandis qu'Arno se dirigea vers le buffet où se trouvaient Taichi et Shihna.
-Et les gars ! Ca y est, il faut aller…
-Oh… Mais tu peux pas la fermer des fois… dit Shihna d'une voix molle, écroulée sur la table. Vient plutôt prendre un verre avec nous, ça va te faire du bien.
Elle lâcha un hoquet et rit.
-(J'ai toujours su que les gosses de riches étaient les plus débauchés…) Bon Taichi toi…
Taichi lui ne dit rien, il dormait déjà sur la table et un long ronflement s'échappait de son corps…
-Forcément ! Avec ces putains de Japonais qui tiennent pas l'alcool ! Merde !
Il voulut retourner dehors soutenir les autres, mais Shihna lui attrapa la manche de sa chemise.
-Allleez… juste un…
Arno déglutit se souvenant de sa douloureuse mésaventure à la préhistoire.
-Euh… Ecoute… je vais plutôt t'emmener te coucher, hein ? Ca vaut mieux…
-Mais j'veux paaas…
-Allez, bouge ton cul (débrouillez-vous seuls les gars)

-Mentali ! Rayon signal !
Le joyau du renard violet scintilla et envoya une salve de lumière colorée. La bête bondit latéralement de toits en toits, l'attaque ne parvint à toucher que des tuiles qui se désagrégèrent à son contact.
-Va-y ! Encore ! cria Yami qui courait au même rythme que les Pokémon, mais depuis la rue.
La bête se mit alors à scintiller, des étincelles sortirent de son corps, se rassemblèrent en un rayon qui fondit sur le Pokémon !
-Voile-miroir !
Un mur invisible mais perceptible grâce aux reflets de lumière dessus se créa. Le jet rebondit dessus et repartit vers son point d'origine. La créature bondit et l'esquiva. Profitant du fait qu'elle était en l'air Alina se jeta sur elle, ils se débattirent tandis qu'ils plongeaient vers le sol.
-Putain Alina ! Sers-toi de tes armes ! cria Léo !
-Ca va… Ca va…
Elle essaya de charger un canon, mais d'un coup de patte, il la retourna et c'est elle qui creusa le sol de son corps. La créature reparti alors.
-Ca va ? demanda Yami, l'aidant à se relever.
-Oui… Mais… Aïe… On ne peut pas continuer comme ça à l'attaquer n'importe comment, il nous faut un plan !
-Un plan…

La créature était sur le toit d'un haut appartement et épiait la place de la ville comme s'il elle attendait quelqu'un, elle posa alors sa proie devant elle.
-C'est bon ! Maintenant !!
Dès que Léo eut parlé, son Alakazam, et Mentali encerclèrent la créature qui se mit passa à l'offensive et lança à nouveau un rayon d'électricité.
-Allez encore ! Voile miroir !
L'attaque fut encore déviée par la protection du Pokémon psy, la créature sauta mais Alina l'attendait en haut, et d'un fort coup de poing le renvoya vers le bas. Le monstre se releva aussitôt mais se prit de plein fouet sa propre attaque qui avait rebondit sur un autre voile-miroir crée par Alakazam !
-C'est comme au flippeur ! jubila Yami.
-Ouais enfin… C'était classique comme coup ! Allez attaquez-le ! Porygon ! Météores
Le monstre Digital arriva également et lança une pluie de petites météorites. Elles s'enfoncèrent dans la chair de la créature car du sang émergea de son corps sombre. Elle poussa un petit cri, attrapa sa proie et s'échappa, bousculant Mentali.
-Ne le laissez pas s'échapper !
Alina vola et partit à sa poursuite, lançant des missiles à tout va, sans grande précision puisque ceux-ci ne firent qu'exploser les toits des habitants, la bête étant toujours en fuite.
-Ca t'embêterai de tirer juste ? lança Léo, courant comme il pouvait.
-Tu as vu sa vitesse un peu avant de dire ça ?
La bête descendit des toits sur une longue étendue herbeuse et se dirigeait vers la forêt où elle serait enfin libre.
-Nœud d'herbe ! ordonna Yami.
Le monstre s'écroula brusquement, la patte paralysée par une liane sortie de terre !
-Maintenant tourmagik !
Le Pokémon brilla, ainsi que l'enfant dans la gueule de l'ennemi. Le garçon disparu et atterrit dans les bras de Yami.
-Il est mignon…
-Super Yami ! fit Léo qui venait d'arriver !
-Bon… Il est temps de l'achever je crois… dit Alina.
Elle pointa son canon vers l'ennemi, près à tirer. Mais elle fut paralysée, bien qu'elle ne distinguait pas ses traits, ses yeux eux, semblaient comme implorant. Elle regarda à nouveau l'enfant, comme les autres il n'avait aucune blessure.
-Alors ! Qu'est-ce que tu fous ? Va-y !
Elle ne bougeait pas, la bête commençait à se débattre essayant de ronger les lianes qui s'amoncelaient sur elle. Le bras de l'androïde trembla.
-Merde ! Va-y !
Elle ferma les yeux et tira, mais elle n'entendit pas de détonation, seulement un petit « clic » qui se répéta à chaque fois qu'elle essaya.
-Euh… Je n'ai plus de munitions… Je crois…
La bête hurla et les lianes craquèrent, la libérant, elle n'essaya pas de les attaquer, ni même de récupérer son enfant mais se contenta de fuir. Léo se laissa tomber à terre.
-Et merde…

Après qu'ils eurent rendus son fils à ses parents et furent gratifiés de remerciements et de bénédiction sur leur famille sur dix générations ils décidèrent de rentrer. Minuit approchait à grand pas, la fête devait être finie et la ville plongeait dans un sommeil profond.
-Je sens… Que je vais bien dormir moi… fit Yami en baillant.
-Hey les gars !
Arno accouru vers eux, vêtu d'un manteau et accompagné de Koba et d'Ectoplasma, ce dernier très endormi.
-Ah, Ectoplasma ! On ne te voyait plus, ça va ? demanda Yami souriante.
-Mhh… La faute à qui… maugréa-t-il jetant un regard mêlé de sommeil et de colère à Arno.
-Bref… Vous avez capturé la bête ?
-Non… répondit Alina. Elle s'est enfuie…
-Super… Donc on aurait pu rester tranquillement pioncer. ragea le spectre… j'te jure…
-Bon rentrons…

Rentrez vers le manoir situé au septentrion de la ville exigeait de passer par la place du village, devant l'église.
-C'est vraiment LE lieu incontournable ce truc… Mais que ?...
Ils s'arrêtèrent, devant l'église aux portes closes se trouvait Aryos devant la bête, il semblait en colère et donna un grand coup à celle-ci.
-Je vous l'avais di…
-Mais ta gueule ! fit Ectoplasma.
Aryos retourna sa cape et fit volte-face, son regard croisa celui du groupe et il s'arrêta. Il esquissa un sourire satanique à leur encontre et continua sa route tandis que la bête repartait.
-Mais alors…

-Putain on a été con !!
-S'il te plait, parle-moi fort, ma tête souffre…
Arno, Léo et Taichi étaient dans une de leurs chambres, Taichi se tenait le crâne en buvant de l'eau encore sous le choc de sa cuite d'hier soir.
-C'est Aryos qui fait ça depuis le début ! Et nous comme des cons on a cherché ce qui était juste devant !
-Le voyageur parcoure souvent montagnes et plaines durant des années, avant de réaliser que son but était simplement sous son nez.
-Tu m'épargneras tes phrases pseudo-philosophiques de grand sage ! lança Arno à Taichi, venez on va allez lui parler !

Sur ces mots, ils quittèrent la chambre et se hâtèrent vers celle de leur hôte, ils passèrent devant la chambre des filles, les gémissements de Shihna étaient perceptibles depuis le couloir.
-Elle s'est bien bourrée la gueule la petite… sourit Léo.
Ils passèrent par la grande salle en plein nettoyage, avant de déboucher sur la porte de sa chambre, Arno frappa trois coups, Kama ouvrit la porte.
-Oh c'est vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?
-On veut parler à Aryos, écarte-toi s'il te plait.
-Ah ouais ? En quel honneur ?
-En quel honneur ? Mais en l'honneur du truc qu'on se casse le cul à résoudre pendant que toi tu te tapes ton petit bourgeois !
-Eh bien, mon « petit bourgeois » est fatigué après la nuit qu'on a eue. Tu repasseras.
Elle voulut fermer la porte qui se bloqua, Taichi l'ayant bloqué avec son pied.
-Que t'arrive-t-il Kama ?
-Mais rien ! Je suis comme d'habitude !
-Non t'es pas comme d'habitude, d'habitude tu te serais tapé ce type et l'aurait jeté le matin qui suit, là tu t'accroches à lui, et il te fait perdre la tête.
-Mais t'en as pas marre de raconter des conneries Arno ! lança-t-elle.
-Non mais sérieusement Kama, tu t'es vu ? dit-il en lui montrant ses vêtements. On dirait le caniche de Paris Hitlon ! Qu'est-ce qu'il t'as fait ce type.
-Ce qu'il m'a fait ! cria-t-elle. Il m'a porté de l'attention et du sexe ! Ce que tu me refuses depuis qu'on se connait !!
Un moment de silence s'installa. Taichi poussa alors délicatement Kama.
-Désolé mais… Il faut qu'on pass….
-Mais vous m'emmerdez sérieusement là ! Gardes !
A peine avait-elle crié que plusieurs personnes munies d'arquebuses débarquèrent pointant leurs armes sur eux. Ils les firent ainsi reculer jusqu'à la grande salle.
-Putain Kama mais qu'est-ce que tu f…
Arno reçu dans le ventre et fut immobilisés ainsi que Léo et Taichi, leurs Pokéball furent saisies.
-Jeter moi tout ça en taule ! Et vite !
-En taule ? firent les gardes en prison.
-En prison, au cachot, comme vous voulez ! Mais foutez-les hors de ma vue !
-Il n'en est pas question !
Taichi donna un coup dans la mâchoire d'un des soldats. Ce dernier lâcha sa prise ce qui permit de le mettre à terre. Il s'empara alors de son sabre, mais une balle se logea dans son bras, il se mit à genoux.
-Ne le tuez pas. ordonna Kama.
La succube s'approcha de Taichi et lui leva le visage le regardant d'un air malicieux.
-Fougueux, fougueux Taichi… Toujours égal à toi-même hein…
-Kama… Mais que t'arrive…
Elle posa un doigt sur ses lèvres.
-Tût-tût… ne dis rien… Tu m'es le plus sympathique des trois… Je te laisse partir… mais les autres…

***

Taichi fut jeté en dehors du domaine par les gardes et reçu ses affaires personnelles sur la figure, tandis qu'Arno et Léo furent mis aux fers, sous le manoir. Aryos depuis sa fenêtre regardait le spectacle avec un air satisfait.
-Les choses sérieuses vont pouvoir commencer à présent…

La vieille Fernande se trouvait chez Cornelio, c'est-à-dire dans l'église, ils discutaient devant une porte close.
-Mon père… Est-ce que… mon enfant se sent mieux…
-Bien sûr, dit-il avec un sourire. D'ici quelques jours il pourra sortir, il a même déjà reprit connaissance.
La vieille femme sourit et des larmes de bonheur coulaient de ses yeux tout en entendant les cris de son fils « Maman, maman ! »

A suivre…