Smirnoff R. de Domino

« L'histoire ne tolère aucun intrus, elle choisit elle-même ses héros et rejette sans pitié les êtres qu'elle n'a pas élus, si grande soit la peine qu'ils se sont donnée. »
(Stefan Zweig)

« -I'm not your guy, friend ! (J'suis pas ton gars, l'ami !)
-I'm not your friend, buddy ! (J'suis pas ton ami, mon pote !)
-I'm not your buddy, guy ! » (Je suis pas ton pote, mec !)
(Gag récurrent d'un épisode de South Park, Canada en grève - Saison 12 épisode 4)



Roland avait la main enfoncée dans les cheveux, blasé à mort. Autour de la table, Colin, Kate, David et Lily.

Ca fait deux jours et Roland en a déjà marre. En plus aujourd'hui c'est sa rentrée. Soulagement d'un côté. Mais pas vraiment d'un autre.

-En tout cas j'ai rencontré mon nouveau patron, ça a l'air d'être un bon type, du genre à payer à temps.

David hocha la tête avec Kate et Lily. Roland semblait au bord de la défenestration.

-Je remercie une fois de plus Roland d'avoir accepté de nous héberger…
-De rien du tout, merci à vous de vous être imposés comme des malpropres, on sent l'hérédité du taulard qui remonte…
-Et on sent la solidarité familiale qui transpire de toi… soupira Lily.
-Oh oui, Lily, sors-nous ta morale à la con, c'est d'une pertinence…
-C'est juste pour six mois ! Grommela Colin. J'te demande pas la lune ! En plus je t'ai jamais rien demandé !
-Va pour toi à la limite dans une autre dimension je peux concevoir que tu aies besoin d'être là, mais ELLE !

Kate soupira, embarrassée.

-Je veux pas en parler.
-L'excuse de l'avortement marcherait avec Lily, pas avec toi, gazon maudit.
-ROLAND !!! Cria Lily.
-Toi tu vas te prendre une tarte ! Elle a une bonne raison, elle partira avant moi ! Ok ?
-J'aurais voulu aller chez Charlie et Léo, mais…

Kate se mordilla les lèvres.

-Ca aurait été compliqué.
-En attendant cette cuisine ressemble à une cafétéria hongroise ! Soupira Roland. Merde ! C'est un DEUX PIECES ! Pas un hôtel !
-Et on est de ta FAMILLE ! C'est ton devoir de porter secours à tes frères, sœurs et cousins ! Grogna Colin.

David observait tout ça, plus embarrassé qu'autre chose.

-Bon. Peut-on avoir une discussion familiale normale ? David, tu vas reprendre l'hosto alors.
-Oui…
-Ca se passe bien ?
-Oui…
-Tu peux donner des détails ?
-… Bah… J'reprends aujourd'hui quoi.
-Cool. Ouvre-là quand tu auras un truc à dire, je serais content de l'entendre, Davy Crockett.

David soupira. « Laisse tomber, ignore-le… »

-Et toi Lily ?
-Eh bien je retourne à l'école pour préparer l'examen de fin d'année…
-Chouette. J'espère que ça ira.
-Ca ira, j'ai bien bossé. Tu travailles où déjà, Cole ?
-Réfection du campus universitaire d'Argenta.

David manqua de s'étouffer avec ses Corn-flakes.

-David !! Cria Lily.

Kate lui tapota dans le dos. « Solidarité gay en marche ! » soupira Roland intérieurement.

David se rétablit de ce choc. Colin le regarda, étonné.

-C'est juste à côté de mon hôpital !
-Cool, on prend le même bus je suppose !
-………….. « Je savais que j'aurais dû passer le permis… »

Roland regarda David, compatissant.

***

David et Colin dans le bus, côte à côte.

-T'as des collègues qui prennent le bus ?
-… Non…
-La vache, t'es seul dans le bus !
-Bah oui…
-Dur… Et t'as des potes au moins là haut ?
-Quelques-uns… « Bon sang est-ce que les autres cousins sont aussi collants et maladroits ?! »
-Pourquoi t'as voulu qu'on parte aussi tôt ?
-… Peur d'être en retard. « Et surtout pas trop envie de croiser Kyle. »

***

-C'est gentil de m'avoir invitée à venir suivre ton cours…
-T'en fais pas Kate. Roland est un peu dégoûté mais ça ira, il va s'y faire.

La brune soupira.

-En fait je suis un peu d'accord… On s'est un peu imposés…
-Ecoute, personnellement si c'était mon appartement vous seriez les bienvenus sans condition. Il veut juste faire son intéressant.
-… Bon… J'espère…
-Voilà mes amis !
-Hey Lily ! Sourit Maya.
-Bonnes vacances ? S'enquit Chloé.
-Super ! Je vous présente Kate, ma cousine !
-Bonjour mesdemoiselles !
-Salut Kate !
-Vous ne seriez pas coordinatrice ?! S'étonna Chloé.
-Si…
-Je m'en doutais ! Je vous ai vue à la télé ! Vous avez remporté un ruban face à la championne d'Unionpolis !
-… C'est mon seul fait d'armes vraiment significatif, en effet… héhé…
-Vous en êtes à combien de rubans ?
-Quatre.
-Vous êtes là pour le cinquième ?

Lily regarda sa cousine, aussi intéressée que Chloé par la réponse.

-Eh bien non…
-Oh…
-Raisons personnelles. Et familiales, si je puis dire.

Ted arriva.

-Salut les filles ! Oh, bonjour…
-Ted, voici Kate, ma cousine !
-Bonjour… Jolie tenue !
-Merci !
-Ici pour suivre notre super cours de préparation au Concours Pokémon ?
-Voilà. Besoin de revenir aux bases !
-Ah ! Une coordinatrice !
-Quelle ignorance… constata Chloé.
-Quoiiiii ?? Moi je passe pas mes soirées devant les concours Pokémon !

Jonas arriva à son tour.

-Salut tout le monde ! Oh… Bonjour mademoiselle…
-Kate. Vous pouvez m'appeler « Cousine de Lily ! »

Lily leva les yeux au ciel. Jonas se recoiffa, signe garçonique d'embarras (Apprenez ça, mesdames, les garçons ne se recoiffent JAMAIS à moins d'être embarrassés !! Ndla)

-Eh bien, je sais au moins où Lily tire sa beauté, sinon son sens de la mode !

Embarras général surtout de Lily qui se leva sur la pointe des pieds pour chuchoter à sa cousine.

-Mon ex !
-Oh… Eh bien, ravie d…
-Vous voulez vous asseoir à côté de moi ? Demanda Jonas.
-Euh, bah…

Lily tira Jonas par le bras et lui parla en privé.

-…
-… Quoi ?!
-… « Lui dire qu'elle est lesbienne serait irrespectueux envers Kate… » D'où tu la dragues alors que ta mère nous a fait un cinéma pour toi et moi ?!
-… J'écoute pas spécifiquement tout ce que dit ma mère !
-… Jonas Keynes, c'est officiel, tu m'énerves !
-Ca va ! C'est pas comme si t'étais vraiment amoureuse de moi non plus ! J'ai bien vu comme tu regardais Ted pendant tout ce temps.

Jonas repartit. Lily plissa les yeux. « Oh le… »

***

Roland était aux côtés de Malcolm, Claire, Rachel et Léopold. Les professeurs étaient réunis dans l'auditorium pour une cérémonie toute particulière. Richard, au pupitre devant eux, semblait plutôt détendu. Derrière lui, sur une chaise, le proviseur Burton, entouré par les trois membres du Cabinet Bowyer.

-Le gros est toujours surveillé par les chiens du ministère ?! S'étonna un prof.
-Il semble que le doyen le tienne toujours par les valseuses !

Roland soupira et se rassit. Malcolm le regarda.

-Ca te défrise à ce point ?
-Enormément. Si j'avais pu je m'en serais passé.
-Charlie n'a pas daigné venir, tu aurais pu faire de même.
-Charlie a une excuse ! Moi tout ce que j'ai c'est un cousin sans-gêne avec une tête de tueur en série et une cousine qui se croit dans Pretty Woman.
-Désolé de ne pas t'avoir prévenu qu'ils envisageaient de venir… Enfin je savais pour Colin, pas pour Kate…
-Colin est la personne la plus insupportable au monde et il a l'air d'être le seul à l'ignorer !! C'est un gros crétin ! Et me voilà obligé de l'héberger ! En plus avec la lettre de ma tante, je fais quoi ! Je l'expulse ? Il peut pas aller chez toi y'a Claire, elle peut pas aller chez Charlie et Léopold parce que ça pue le deuil jusque dans les jointures du canapé…
-Roland… geignit Malcolm.
-Charlie ne va toujours pas mieux… marmonna Claire.

Léopold soupira.

-Charlie… est en pleine dépression, ce matin j'ai mis vingt minutes avant de me décider à partir… On s'est à peine parlés pendant ces vacances…
-Secoue-le un peu… soupira Rachel. Sinon il s'en sortira jamais.
-Je sais ça mais… Je tiens trop à lui pour le déranger !

Silence des autres, de circonstance. Richard prit le micro.

-Très bien, bonjour à tous ! Merci d'être venus à cette réunion des professeurs… Réunion comme vous le savez destinée à déterminer un listening des différents professeurs volontaires pour mener des voyages itinérants avec deux élèves de cinquième année. Je prends les mains levées.

Malcolm, Claire et Léopold levèrent la main avec quelques autres. Roland regarda Rachel, étonné.

-Pas toi ?
-Non, ça me saoulerait vite, je pense…
-Et toi, Léopold…
-Je voulais le faire avant, Charlie a dit que ça me ferait du bien… Ca me chagrine mais bon…
-Bon.

Léopold et Rachel regardèrent Roland.

-Et toi, toujours non ?

Roland hocha la tête.

-Toujours non.

***

Roland, 12 ans.

Barbecue entre amis avec Jonathan aux fourneaux.

-Colin éloigne-toi ! Bon sang ce gosse veut une brûlure au 3ème degré ma parole !!

Le gamin de 10 ans recula. Roland écoutait les histoires de famille.

-Ca me rappelle mon deuxième voyage itinérant…
-Oh non, Etienne, ne parle pas de ça… soupira Linda.
-Quand on avait rencontré un type qui prétendait traduire les paroles des Pokémon ! Mon Dieu quel kéké ! Même Sherman a ri quand je lui ai raconté ça. Le type voulait me faire avaler que mon Capidextre parlait. Bah voyons !
-Pauvre Sherman… soupira Kenneth.
-Qui est Sherman ?!

Etienne, Kenneth et Linda regardèrent Roland. Estelle toussota et frictionna les épaules de Roland.

-Personne, chéri. On va préparer les saucisses pour oncle John, hein ?

Roland regarda sa tante et hocha la tête, suivant la brune. Etienne soupira.

-Quel crétin je fais…
-Je ne pensais pas non plus qu'il poserait la question… marmonna Linda.
-Il est curieux quand même, ne sous-estimez pas ça… marmonna Judith.

Les quatre, à la table, semblaient quelque peu embarrassés. On entendit un cri. Kate, Rachel et Lily regardaient vers David qui pleurait et Colin qui partait en sifflotant.

-M…
-COLIN BON SANG ! Combien de fois je t'ai dit de pas embêter David, nom d'un chien !
-J'ai rien fait !
-Tu veux monter dans ta chambre ?! Grommela John.
-Nan…
-Alors calme-toi !

Linda vint prendre David. Lequel passa, honteux, devant Rachel, sa sœur et sa cousine qui observaient le spectacle. Kenneth soupira.

-N'empêche, on voit le contraste : David qui pleure, Roland qui pose des questions, Colin le turbulent et…
-Et toi tu ne sais pas où est Malcolm ! Sourit Etienne.
-Si si, je le vois moi, il est à la table du jardin, en train de faire un château de cartes ! Sourit Judith.
-J'en rêverais, moi, d'un gosse aussi calme… soupira Linda.

Et Malcolm de continuer sa patiente activité.

***

Estelle et Roland préparaient les saucisses, activité dégradante pour Roland s'il en était.

-Tante Estelle…
-Hm ?
-Sherman, c'est vraiment personne ?
-… C'est un nom de code pour… les trucs de grand !
-Tante Estelle… soupira Roland, blasé.

Estelle soupira.

-C'est un vieil ami de ton père qui… est mort. A la fin du voyage itinérant de ton père, il a été tué par des types qui voulaient… tuer ton père, mais ils ont tué Sherman à sa place.

Roland écarquilla les yeux.

-Pas un mot ! Tu es assez grand pour comprendre que c'est pas des choses à répéter !

Roland hocha la tête. Estelle soupira.

-Je te le dis pour que tu n'en reparles pas. C'est un sujet difficile.
-Hm.

***

Laurence Cordwig était bien plus laxiste que Ford sur les horaires et les soins à donner. Et surtout, tout le monde était aux urgences tous les jours ou l'assistait pour ses cas personnels. Pour ce jour de rentrée, elle amenait ses internes devant un de ses vieux patients.

-Voici le Krabboss de Mr Holdbrook. Qui peut me dire de quoi il souffre ?

Samuel leva la main.

-Jeune homme ?
-Euh… C'est une corrosion de la carapace ?
-Exact…

La peau de Krabboss était ouverte de sillons.

-Au départ on a cru que c'était des parasites, mais il est apparu rapidement que Krabboss se faisait cela à lui-même. Qui peut me dire comment ? Smirnoff ?
-Euh… Acidité des méridiens ?
-Ca n'existe pas…
-Oups… Euh…
-Acidité calorique.
-Tout à fait, Hope. C'est la seule assez forte pour causer un tel dommage, pourquoi ? Tennant ?
-Faiblesse des capacités spéciales.
-Chez quel autre Pokémon retrouve t-on cette caractéristique ?
-Crustabri, Kokiyas.
-Exactement…

Le docteur Ford passa par là.

-Oh tiens, docteur Cordwig… et mes anciens internes…
-Docteur Ford…
-J'espère que ça va.
-Oh oui, loin des petits monstres que vous m'avez décrit.
-Bien, bien.

Il partit. La blonde aux cheveux bouclés soupira.

-Le jour où ce type saura soigner autre chose que sa libido, je veux qu'on me prévienne… Bien… Comment peut-on réparer cette anomalie ? Smirnoff ?
-Euh… Dragées antiacides ?!
-… Vous le faites exprès ?
-Non, non…
-Traitement au fer et injections d'adrénaline, souffla Kyle, indifféremment.
-Exact ! Merci de souffler, c'est un comportement admirable. Ou pas. Aux urgences, je vous revois à 15 heures 30 en salle d'opération, l'un de vous m'assistera.

***

-C'est marrant quand même, on change de superviseur et tu reprends ta bonne vieille timidité…

David ne répondait pas, concentré sur le Galekid face à lui. Il lui frottait sa carapace brûlée avec un liquide cuivré.

-En tout cas tu as bonne mine, ça t'a réussi le Brésil. Oh, j'espère que tu as réussi tes examens !

David ferma les yeux et acheva de frotter Galekid. Il l'essuya et le reposa sur le lit. Il sentit une main sur son épaule et recula brusquement.

-D…
-Ne me touche pas !
-Mais Dav…
-Et arrête de me reparler normalement comme si rien ne s'était passé, tu peux pas savoir à quel point ça me dégoûte !
-…
-C… C'est fini, Kyle ! Je peux pas… passer au dessus de ce que tu as fait ! Pourquoi tu ne t'excuses pas ? Pourquoi tu me reparles comme ça de façon aussi naturelle ?
-… Parce que pour moi il ne s'est rien passé !
-… Pardon ?!
-Ce n'était rien du tout ! J'ai juste pris du bon temps avec quelqu'un, tu prêtes plus attention à cette incartade que moi-même ! On ne se voit plus, c'est fini, etc !

David regarda Kyle, éberlué.

-C… Ce n'est même pas une relation ! David ! Tu crois que je me serais autant démené pour être bien à ce diner avec tes parents si tu ne comptais pas autant pour moi ?!
-…
-Je t'aime ! Et ça, ça ne change pas ! J'ai juste commis un écart et si tu y tiens je te demande de me pardonner, mais…

David prit Kyle par le bras pour l'emmener aux toilettes. Kyle s'en étonna. Samuel les vit passer et haussa un sourcil. Sophia le regarda.

-Quoi ?
-Rien. On dirait que David va tomber enceinte sous peu.

Sophia grimaça.

***

-Qu'est-ce que…
-Il faut que j'en parle à quelqu'un…
-De quoi ? J'ai eu peur j'ai cru que tu voulais…
-J'ai… Fait des trucs avec un des potes à mon frère !

Kyle regarda David, surpris.

-Des trucs ?
-Après que je t'ai quitté. Donc je t'ai pas trompé !
-… David, je comprends pas pourquoi tu me dis ça…
-J'ai… On…
-David, calme-toi !
-Je t'ai déjà parlé des collègues de mon frère, Charlie et Léopold.
-Oui.
-Euh… Charlie était parti quelques temps… On savait pas pourquoi. Léopold était un peu seul, et il est venu chez nous… Il est resté seul avec moi.
-… Ow… Mais il a quel âge ce type ?
-Vingt-sept…
-Ouah ! Deux ans de plus que Ford ! Tu me surpasses ! Vous avez fait quoi ?
-Euh… Des trucs en dessous la ceinture et avec la bouche !
-Sérieux ?!
-Mais rien de…
-Non, t'as juste fumé le cigare quoi !
-Kyle !!!
-Y'a rien de dramatique !
-Ensuite son mec est revenu… de l'enterrement de sa mère.

Kyle écarquilla les yeux.

-Woooow…
-Résultat… J'me sens terriblement honteux, j'appréhende de le revoir.
-T'es pas amoureux, quand même ?
-Non ! J'ai de l'affection pour lui…
-Il est beau ?
-Kyle, je parle pas de ça ! T… T'es vraiment un obsédé !

Kyle regarda David qui semblait embarrassé.

-… Je suis content que tu veuilles me reparler.

David regarda Kyle.

-J'ai… un peu de mal à faire l'impasse sur toi en fait.
-Ok, ok, je comprends… On peut se contenter de rester amis si tu préfères.
-Pour l'instant.
-Ok.
-Cool… On rentre ensemble ?

David soupira. Samuel entra et regarda les deux garçons, méfiant.

-… Lavez-vous les mains avant de sortir !

Il sortit. Kyle soupira. David de même.

-On peut pas. Mon cousin travaille sur les échafaudages du campus.

Kyle haussa un sourcil.

-Tu me présentes ?

***

-Le principe même de la coordination est d'apporter à son Pokémon le peu d'intervention humaine qui les magnifie. On la divise en deux phases, Prestation et Combat. La prestation est un tour que le dresseur fait réaliser au Pokémon. On ne prend en compte que la façon d'utiliser les attaques, non leur portée ou leur visée.

Kate, Lily et Jonas observaient.

-Le combat en lui-même peut soit être un match direct soit une confrontation d'apparences, c'est très variable. On peut assister à de vrais duels de prestance comme à de furieuses confrontations.

***

-Très bon cours, conclut Kate.
-Contente que tu le dises, j'ai cru que j'avais perdu mon temps ! Soupira Lily.
-Non, c'était complet, intuitif, limpide…
-Kate !
-Oh, j'imagine que c'est mon Cyrano… souffla Kate.

Jonas arriva.

-Euh… Kate, tu sais, ma mère est coordinatrice !
-Superbe approche, ça me donne envie d'en savoir plus.
-Ca te dirait qu'on déjeune ensemble ?
-En fait je ne voulais pas trop embarrasser Lily, alors je vais rentrer…
-On se reverra ?

Kate se tourna formellement vers Jonas.

-Non.
-… Oh…
-Je ne suis pas intéressée. Flattée, oui, mais pas intéressée.
-… D'accord…
-Désolée, vraiment.
-… Non, c'est pas grave…

Jonas s'éloigna. Kate soupira.

-T'es sortie avec ça ?
-Il est mignon quand on passe au dessus de ses manières.
-Autant sauter un mur de briques ! Soupira Kate.
-Tu vas finir par me dire pourquoi tu es venue ?

Kate regarda sa cousine.

-Eh bien, depuis quand sommes-nous si directes l'une envers l'autre ?
-Depuis que tu viens de rembarrer Jonas avec une certaine classe et que ça me démangeait de lui faire avaler son caleçon après la façon débile dont il a rompu avec moi.
-Oh. Une fille.
-Je m'en doutais !
-Une fille avec qui je discute sur Internet… Ca me plairait d'essayer de la rencontrer.
-Tu comptes sur Internet pour trouver quelqu'un ? Kate !
-C'est un moyen comme un autre !
-Colin est au courant ?
-Je lui ai sorti l'excuse du cinquième ruban.
-Aouch… Pareil pour tes parents…
-Oh, ils sont habitués à ce que je voyage un peu…

Lily secoua la tête.

-T'es pas douée.
-Je sais, que veux-tu… Bon, je rentre. Merci pour cette agréable matinée !
-Ouais. Trouve d'autres moyens de drague sur le net !
-Oui maman !

Lily secoua la tête en souriant alors que sa cousine partait.

***

L'administration avait organisé un buffet pour les professeurs. Roland soupira de cette cérémonie idiote. On lui tapota dans le dos. Il se retourna vers le proviseur Burton.

-Oh, le vieux… Que me vaut le plaisir ?
-Smirnoff… Vous n'avez pas levé la main.
-Eh bah, vu mes accès de tripotage furieux, vaut mieux pas me laisser seul avec deux gamins.
-Un élément de votre grandeur devrait se précipiter vers ce genre d'occasions pour sa carrière !
-Et vous, qu'est-ce que vous attendez pour mettre ce panneau dans votre dos… Celui avec « Du pied gauche, ça porte bonheur » ?

Burton sourit.

-On fait le malin parce que je suis surveillé…
-Ouais. Marrant, non ? Sourit Roland. Je ferais pas de voyage itinérant. Je suis trop peu sociable pour ça.
-Ne me prenez pas à la légère, Smirnoff.

Roland regarda Harold, étonné.

-Vous pensez me cerner, me connaître, me posséder, mais vous ignorez complètement qui je suis. Vous pensez que le doyen joue un rôle efficace de tampon auprès de moi, mais vous… Héhé ! Vous n'avez AUCUNE idée de ce que je suis capable de faire.

Roland regarda le proviseur, surpris.

-J'ose espérer que vous aurez révisé votre jugement pour partir en voyage itinérant. Ce serait une bonne occasion pour vous et un certain prestige pour l'établissement.

Roland observa le proviseur.

-C'est quoi cette médaille ?

Harold regarda sa veste et rangea l'écusson.

-Rien du tout. Un souvenir du passé.
-Vous êtes trop jeune pour avoir fait une quelconque guerre…
-Ca ne vous regarde pas, Smirnoff.
-Alors n'essayez pas de me forcer à faire un voyage itinérant ! J'me sens pas prêt, j'ai pas envie, j'ai peur, c'est tout ! Sombre crétin.

Roland s'en alla. Harold sourit.

-Tu riras moins, bientôt, Smirnoff.
-Comment cela ?

Burton se retourna vers Richard.

-Vous avez un souci, Monsieur le proviseur ?
-Je discutais avec Smirnoff à propos de son refus d'effectuer un voyage itinérant.
-Alors allez en parler avec Mr Bonelly, il a refusé aussi ! Marmonna Richard.
-Hmph ! Discuter avec votre toutou ! Sans façon !
-Si Smirnoff ne veut pas effectuer de voyage itinérant, je ne peux que le comprendre. Alors laissez-le.

Burton soupira. Les trois gitons du cabinet Bowyer arrivèrent vers le proviseur.

-Vous avez trois rendez-vous cet après midi !
-Je sais.
-Rendez-vous à votre bureau immédiatement !
-Ca va, je ne suis pas un handicapé non plus !
-Tout de suite !
-Grmph….

« Ils verront… Ils verront tous… »

Le proviseur regarda Richard qui parlait avec Nigel Bonelly. Il sourit.

« Tu n'as aucune idée d'à quel point tu t'enfonces dans l'erreur, sombre merde… J'aurais ta peau… »

Harold regarda son Ossatueur qui serrait son os de frustration.

« Doucement, Cubbert. Inutile de nous dévoiler maintenant. Il y a trop de dresseurs, et Lewis accompagné, ce serait PRESQUE dangereux… Sois patient jusqu'au bon moment. »

***

Roland, 15 ans.

L'autre personne s'assied à la table.

-Bonjour…
-Merci d'être venu.
-Je ne te cache pas que ça me gêne un peu… Surtout sans ton père, on pourrait me prendre pour un vicieux. Ca ne m'enchante pas.
-Je sais, je suis désolé, monsieur Collin.

Jasper regarda Roland.

-Qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Ce que vous savez sur les voyages itinérants de mon père.
-Hm… Je sais qu'un de ses élèves a été kidnappés lors du premier. C'était un complot lancé par un connard qui voulait nuire à ta famille après avoir subi un camouflet par ta tante… De Beaufort, je crois.

Roland hocha la tête.

***

-C'est lui, sur le fauteuil.

Roland était à l'hôpital psychiatrique de Doublonville, sous prétexte auprès de la famille de visiter un musée avec Malcolm.

Il approcha de celui qu'on lui présentait comme Antoine de Beaufort.

-Qui êtes vous ?
-Euh… Vous êtes bien Antoine ? Antoine de Beaufort ?
-… Oui…
-Je suis Roland Smirnoff.

Antoine se redressa.

-V… Vous connaissez mon père, je crois…
-Infirmière ! Infirmière !!!
-Non ! Je veux que vous me racontiez…
-INFIRMIERE ! HIN !! ELOIGNEZ-VOUS !

Antoine s'agita. Roland s'étonna de cette réaction.

***

Roland entra dans la chambre où le vieil homme était sanglé.

-Petit monstre…
-Taisez-vous ! Ordonna Roland. Je veux juste que vous répondiez à mes questions.
-J'ai été en prison, je me suis fait interner, ça ne suffit pas ? Vous voulez m'étouffer avec un oreiller ?!
-Fermez-là, vieux con !

Antoine se figea.

-Racontez-moi ce qui s'est passé durant les voyages itinérants de mon père. Je veux savoir ce qui s'est passé… Même ce que vous avez fait !

Antoine sourit.

-Tu veux savoir, hein… Tu as peur de moi ?

Roland regarda Antoine, perplexe.

-Je ne sais pas.
-Ta tante… Ta tante s'est refusée à moi. Alors j'ai dirigé ces communistes vers ton père. Ils voulaient créer un boum dans le monde de l'éducation, je les y ai aidés… Ton père a mis dix ans à se remettre de ce kidnapping…

Roland s'étonna.

-Une telle fragilité… C'est ça le voyage itinérant. La fragilité !! Ricana Antoine dans un rire sifflant.

Roland plissa les yeux, effrayé.

***

-Tu vas bien ?!

Roland regarda Claire.

-Oui… Oui, tout va bien, je te remercie.
-Tu as l'air d'avoir une folle envie de partir.
-Un peu, oui.
-Pourquoi tu ne veux pas faire de voyage itinérant ?
-Ca me saoulerait d'avoir trois mois de battue dans la nature. Je pense pas être prêt.
-Bon… Dommage, ça aurait été drôle de te voir dans cette situation ! Pour moi du moins !
-Pour moi encore plus, mon père a failli mourir durant un voyage itinérant !

Claire tressaillit.

-Oh…
-Oui. La maladresse de Malcolm déteint sur toi…
-Voilà pourquoi il ne voulait pas trop que je vienne te parler…
-Et il a fallu que tu désobéisses… Vile succube.
-Roland, ça t'aiderait peut-être d'en faire un !

Il regarda Claire, étonné.

-M… Malcolm m'a raconté pour la baffe de ton père.
-Vos conversations sont de plus en plus intéressantes, presque des conversations de couple marié.
-Ecoute… si tu faisais ce voyage, tu dépasserais psychologiquement du moins ton père. Lui en a fait un qui a mal tourné…
-Pour le premier, un de ses élèves a été enlevé. Dix ans de placard, à faire des cours théoriques sans cesse, sans liberté de choix dans sa carrière. Le second, il s'est pris trois balles. Je te laisse imaginer son aisance quand ma sœur lui a demandé un jour « Papa elles viennent d'où ces cicatrices ? » Le troisième, il s'est retrouvé à adopter un adolescent, mon oncle Travis, et le dernier, il finit a l'hosto entre la vie et la mort avec sa femme qui le trompe avec son meilleur ami.

Claire resta abasourdie.

-T'en fais pas, moi aussi j'ai hâte de voir ce qui arrivera pendant le mien.

Roland lui tourna le dos et allait partir.

-Tu as peur !

Roland se retourna, furieux.

-BIEN SUR QUE J'AI PEUR ! Sombre conne !!

Claire grimaça, stupéfaite. Roland se couvrit la bouche.

-Exc…

Claire n'en attendit pas plus et partit. Roland soupira.

-Et meeeeeeeeeeeeeeerde !!!

***

-Colin…
-David ?! Déjà fini ?!

Colin descendit de son échelle.

-J'pensais que tu finissais plus tard ! Tu viens pas me faire chier sur ordre de ton frère au moins ?
-Je… te présente Kyle, un ami !
-Bonjour !
-Salut…
-Euh, on fait juste un tour, comme ça ! Ce soir c'est toujours 17h30.
-D'accord… A ce soir alors.
-Hm.

David et Kyle partirent. Colin haussa les épaules. David saisit la main de Kyle qui s'en étonna. Colin fit des yeux ronds comme des soucoupes. Kyle pouffa de rire.

-Tu nous joues quoi, là ?
-Mon abruti de cousin m'énerve, alors je vais l'énerver aussi.

Kyle sourit, étonné par David.

***

-Madame Sherwick arrivera à 16 heures, monsieur Domton à 17 heures…
-N'oubliez pas de demander au proviseur adjoint de vérifier les antivirus sur le réseau de l'administration.
-Et vous avez les dossiers des quatrièmes années à remettre à jour.

Harold Burton soupira.

-Dégagez.
-Pardon ?
-Quoi, Mr Burton ?
-Monsieur le Doyen a payé très cher pour cette tutelle !

La porte du bureau du proviseur se ferma. Les trois membres du cabinet se retournèrent brusquement vers Ossatueur.

-Vous n'ignorez pas que je suis quand même un homme fort dans mon établissement comme dans mon sens du combat…

L'os d'Ossatueur se chargea d'énergie.

-Soit vous sortez… Soit je vous fais sortir ! Par tous les moyens !!

Les trois types du cabinet sortirent fissa. Harold sourit.

-Le monde en marche…

***

Roland, 15 ans.

-Pas de voyage itinérant pour toi alors ?! S'étonna Malcolm.

Roland secoua la tête.

-Si c'est pour que des types qui me détestent et que je connais à peine me fassent chier…
-En plus toi, t'aurais matière à te faire attaquer !
-… Merci…
-Roland, tu dois avouer que t'es pas vraiment un caractère facile…
-Quand même, ça me donne pas envie d'en faire un quand j'entends les histoires de mon père.
-C'est une minorité ! La plupart des voyages se passent à merveille !
-Malcolm, si a un type aussi banal et ennuyeux que mon père il arrive des horreurs pareilles, qu'est-ce qui va m'arriver à moi ?
-Pardon de te le dire, Roland - Et pardon par avance à ton égo surdimensionné, mais… Tu es quelqu'un de banal !
-Hmph… Moins banal que mon père !
-En quoi ?

Roland soupira.

-Moi au moins je ne pardonnerais pas si facilement a ma femme de m'avoir trompé.
-… Quoi ?!

Roland regarda Malcolm, étonné.

-Quoi… tu…
-Ta mère a trompé… ton père ?
-Avec le tien, je pensais que tu le savais…
-…
-J… Je croyais que ton père te l'avait dit !

Malcolm se leva, destabilisé. Roland le regarda partir. Et il eut cette réaction bizarre de se lever et de crier :

-JE SUIS DESOLE !

Malcolm continua à marcher vers la porte du réfectoire. Roland se rassit, confus.

***

Roland arriva dans sa salle où elle s'installait. Il soupira.

-Je suis désolé.

Claire secoua la tête.

-Tu n'as pas à l'être.
-C'est sorti sans aucune…
-Tout ce que tu dis, tu le penses ! Tu m'as déjà dit ça ! Dans cette salle ! C'est inutile de mentir en venant t'excuser.
-Je ne voulais pas t'offenser, Claire…
-Qu'est-ce que tu veux, au fond, Roland, personne ne le sait. Personne ne le sait jamais vraiment.
-Je veux pas être fâché avec toi, Claire !
-Ca fait une chose qu'on sait que tu ne voulais pas… Par élimination on finira par deviner !

Roland soupira.

-Ma vie… Ma vie est en train de devenir un bordel complet.

Claire se tourna vers Roland.

-J… J'héberge quatre personnes chez moi, ça devient insupportable, ça fait seulement deux jours, dans un mois vous partez en voyage itinérant, je vais me retrouver seul ici et à la maison ce sera l'horreur… J'ai fait une psychanalyse pour comprendre mon problème avec ma mère, mon père n'en a rien écouté et m'a collé une gifle. J'ai de plus en plus de mal à regarder mon frère en face depuis que je sais qu'il est gay, de plus en plus de mal à le comprendre aussi, ma sœur est une peste…

Claire soupira.

-Chacun a ses problèmes.
-… Quoi ?!
-Roland, tu es fragilisé par cette déconvenue paternelle, c'est tout ! Auparavant tu te passais bien de ces soucis primaires ! Ton frère ta sœur tout ça n'existait même pas pour toi ! Et voilà que tout d'un coup ils sont là et tu as l'air d'avoir fumé de l'herbe, tu es conscient de tout ! Tu viens même t'excuser auprès de moi pour une bête insulte ! L'an dernier tu m'aurais traité de pute sans aucun scrupule !!

Roland baissa la tête.

-Tu as besoin de faire le vide. Sérieusement. Parce que ce que tu vois maintenant comme des problèmes, auparavant tu en aurais à peine tenu compte.
-…
-Réfléchis bien à ça. Tu dois prendre une décision qui te permettra de faire la rupture entre ce qui te perturbe maintenant et toi.
-… Merci.
-Non ! Roland ne dit pas merci ! Il claque la porte en hurlant « Ta gueule » !

Roland sourit.

-Bon bah… Voilà. Salut… Ouais…

Roland partit. Claire pencha la tête sur le côté.

-Y'a un mieux…

***

-Ca va, Lily ?

Elle regarda Ted.

-Euh… Oui !
-Je sais pas, j'ai… L'impression que tu m'évites…
-Hein ? Oh non, non non non !
-Y'a rien qui cloche ?
-Rien du tout !

Ted regarda Lily, souriant.

-Euh… Ce serait sympa si on se faisait… une autre virée chez moi ! A plusieurs, hein ! Pour regarder un petit film, tranquille !
-Oh oui ce serait chouette ! Avec… Maya et Chloé !
-Evidemment… Enfin j'oserais pas…
-Oui oui oui je voulais pas dire le contraire, hihihihihi ! « Lily fait sa David, Lily fait sa David…. »
-Euh… bah si un jour on a un trou, on se fait ça.
-D'accord…
-Chouette. Je suis content qu'on soit pas… brouillés, je sais qu'on revient des vacances d'avril mais quand même…
-Ted, non, c'est juste…

Ted regardait Lily qui ne trouvait pas ses mots.

-Que… je suis… très contente de te voir !

Elle partit sur ces mots devant un Ted intrigué.

***

Retour à la maison pour Roland. David et Kate regardaient la télévision. Lily préparait le repas. Colin, sur une chaise, se leva.

-Euh, Roland, je peux te parler en privé ?
-Si c'est pour m'annoncer ton départ futur, oui…
-Nooon ! C'est pour un problème grave, je dois en discuter avec toi !

David s'étonna.

-Quel problème grave ?! C'est quoi ?

Kate haussa les épaules. David regardait Colin, surpris.

-En privé ! J'veux embarrasser personne !
-…
-C'est le fait que je sois gay, c'est ça ?

Kate, Roland et Colin regardèrent David. Lequel soupira.

-Désolé, Colin. J'ai voulu te… faire une farce. Pas cool comme farce mais… Je suis gay, oui, en effet.

Colin ne fulmina pas, non. Il ricana.

-S… Sérieux ?
-Bah… oui…
-Attends, entre Kate et toi, on est gâtés dans la famille quand même ! Ah quand les parents apprendront ça, ça va être trop fort !

Kate regarda son cousin, souriante.

-Bienvenu au club !

David ricana et fit tope-là avec elle. Colin regarda Roland qui était neutre.

-Ca doit te faire un choc, nan ?
-… Oui, Colin, ça me fait un choc. Je suis abasourdi par cette nouvelle. Si tu permets je vais dans ma chambre qui est encore le seul endroit où je me sente un peu tranquille.

Roland évita Colin et entra dans sa chambre. Le cousin regarda David.

-Il savait ?!
-Oui… marmonna David.
-Et après il se permet de traiter Kate de « Gazon maudit » ?!
-Il ne m'a jamais supportée, c'est une insulte comme une autre… soupira Kate.
-C'est pas juste quand même ! Ca fait combien de temps qu'il sait pour toi ?!
-Ne m'agresse pas ! S'étonna David.
-Je t'agresse pas, je te demande !
-T'as rien à me demander, il dit encore « Tarlouze » et « pédé » devant moi sans gêne aucune ! Y'a pas de différence de traitement !
-Baisse d'un ton !
-Pardon ?! Monsieur « Roland viens on va en parler en privé » me demande de baisser d'un ton ?!
-Ca y est, monsieur est gay, monsieur se sent plus pisser ! T'as un truc à me dire, peut-être ?!
-…

Kate regardait David et Colin, éberluée. David n'osait pas dire ce qui le pesait. Lily arriva dans la pièce, surprise.

-Il se passe quoi, là ?!
-…
-David vient de me dire qu'il était gay !
-Oh… Oui bah oui. Ne dites rien aux parents ! Roland…
-Dans sa chambre !

Lily alla voir Roland.

-Poulet ou poisson ?
-CASSE-TOI !

Lily ferma la porte.

-Poisson…

Lily retourna en cuisine tandis que Colin lança un regard furieux à David qui l'ignorait royalement.

***

Léopold rentra. Charlie était affalé devant la télé.

-Salut…
-…
-J'ai… donné mon accord pour le voyage itinérant.
-Hm…
-J'espère que ça ira pour toi… Parce que je vais être absent pour trois mois quand même…

Charlie semblait absent également. Léopold soupira et hocha la tête.

-Bon… « J'arriverais pas à le secouer… »

Léopold s'assied à côté de Charlie, sans vraiment trop de moral, également.