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Jutsu ! de Deadlier



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» Auteur : Deadlier - Voir le profil
» Créé le 13/10/2018 à 22:06
» Dernière mise à jour le 31/10/2018 à 18:48

» Mots-clés :   Action   Aventure   Kanto   Romance

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Chapitre 2 : Safari compromis
Chapitre 2 : Safari Compromis

- Passe s’il vous plait.

Je donnais mon sublime passe de Champion au garde de la Réserve qui se mit à l’inspecter pour vérifier que j’étais bien en règle. Depuis la fermeture du Parc pour des raisons de protection, tous les contrôles avaient été renforcés. Il fallait des autorisations gouvernementales pour pouvoir entrer, et voir les espèces rares de Pokémon qui y séjournaient.
Tout naturellement, mon statut de Champion de Parmanie m’octroyait ce privilège. Mais même si on connaissait mon visage et mes relations forcément haut placé, on me contrôlait quand même, pour la forme. Je me sentais un peu comme dans un film d’espionnage, à rentrer dans une salle secrète hyper sécurisée où on allait me révéler ma mission.

- C’est bon, madame, dit-il en me rendant mon passe. Le Capitaine vous attend dans le secteur ouest, près de l’ancienne cabane du gardien. Des problèmes d’infiltration je crois.

Et comme dans les films d’espion, plus une sécurité était élevée, plus on se rendait compte de son inutilité. Non mais franchement, cette Réserve était une vraie passoire. Toutes les semaines je devais intervenir pour des problèmes de braconnage. On aurait pu croire qu’entre la sécurité renforcée et la fin de la Team Rocket, les Pokémon seraient tranquilles, mais non. Il y avait encore foule de dresseurs peu scrupuleux qui venaient dans l’idée de mettre la main sur de rares spécimens qu’ils pourraient garder pour eux même ou revendre au marché noir.
Je repris mon passe des mains du garde tout en songeant qu’il faudrait peut-être que je leur enseigne mes fabuleuses techniques ninjas pour renforcer la sécurité du parc. J’aimerais bien mais la voie du Ninja me l’interdisait. Seuls les élus au cœur le plus pur et l’âme la plus blanche pouvaient prétendre à les apprendre. Une sélection des plus drastiques.

On entrait par le sud de la réserve. Pour atteindre le secteur ouest il me fallait donc traverser plusieurs plaines et hautes herbes habitées par des colonies entières de divers Pokémon sauvage. Moins habitués à l’homme qu’avant, certains étaient devenu territoriaux, même agressifs du fait des braconniers. En conséquence, je sortis ma fidèle Aéromite pour voleter à mes côtés, en cas de besoin. Celle si fit claquer ses mandibules pour montrer son contentement d’être là. Aéromite n’était pas ma plus puissante alliée, mais je l’avais capturée ici même il y a longtemps. Elle était donc toujours contente de revenir et était familière à certains Pokémon de la Réserve. Bien que je me plaisais à imaginer une éventuelle famille qui viendrait en larmes me réclamer ma fidèle Aéromite, qui leur dirait alors les larmes aux yeux que son choix était fait : Elle avait désormais une vie de Ninja solitaire mais heureuse, loin de sa famille mais utile aux autres. Ce serait une scène si émouvante, j’en avais presque la larme à l’œil rien qu’à y penser.
Enfin bref, je m’égarais.

Tournant la tête je réalisais que j’avais dévié à cause du film que je me passais, ayant pris stupidement la direction du nord. Quelle distraite je faisais. Rebroussant chemin, évitant soigneusement deux Insécateur qui se battaient pour savoir qui avait la plus grosse lame, je finis par enfin apercevoir cette fichue cabane abandonnée. Sur place, plusieurs membres de la police de Parmanie étaient déjà entrain de faire des recherches. J’identifiai sans mal le Capitaine Grincheux au milieu d’entre eux, reconnaissable à sa chevelure rouge feu. N’ayant pas vraiment envie de lui parler, je fis quelques pas de côté, me faisant petite. Mais j’étais tellement concentrée sur l’idée de l’éviter qu’en lieu et place, j’en vins à percuter une autre personne.

- Oups, pardon, excusez-moi, dis-je tout en aidant la personne que j’avais fait tomber.

- Ce n’est rien mademoiselle Jeannine, l’habitude maintenant, vous savez ?

Je fis un sourire désolé au blondinet qui refixait ses lunettes sur son nez. Achroma était un type sympa de la police de Parmanie. Arrivé depuis quelques mois, il était leur scientifique référent. Un peu gauche, pas très à l’aise avec les gens mais extrêmement gentil et avec une vraie curiosité doublée d’un profond puits de connaissance.

- Je vous fais pas tomber si souvent que ça non plus, hein ? questionnai-je, plus pour me rassurer qu’autre chose.

- Je dirai à chaque fois que vous tentez d’éviter le Capitaine. À peu de choses près.

Je regardai en détail la gabardine qu’il portait. Un genre de blouse intégrale avec des composants informatiques intégrés dans les manches. Quel instrument moderne n’empêche. Je n’en revenais toujours pas des progrès de la technologie. Parfois, je rêvais qu’on me fournisse des kunaïs bioniques ou des shurikens nucléaires à tête chercheuse. Quoi que ça veuille dire, ça le ferait pour le show !

- Ah, voilà enfin la Championne du retard toute catégorie, me signifia une voix qui me fit avoir quelques frissons.

Je me retournais en tentant d’afficher mon sourire le plus gentil et sincère possible au Capitaine Grincheux qui me faisait désormais face. Un jeune homme de presque trente ans, de son vrai nom Silver, ancien dresseur talentueux à la crinière de feu et au visage presque androgyne. Ses traits fins et doux ne manquaient pas de trahir des rides naissants qu'il devait probablement à un front qu’il plissait beaucoup trop. Ce qui déformait son visage qui, parfois, sous un certain angle et avec une bonne lumière, pouvait être agréable à l’œil. Tiens, et aussi de nouvelles lunettes que je n’avais jamais remarqué jusqu’à aujourd’hui.

- Capitaine, ravie de vous revoir, vraiment ! assurai-je.

- Tu mens toujours aussi mal, NJ. Et tu me tutoies maintenant ? s’interrogea-t-il.

- Gnnnn…. C’est pour rester professionnelle. Nous sommes entre Champion et Capitaine, répondis-je les dents serrées. C’est bien ce que tu… Vous vouliez, non ?

- Tu fais vraiment une montagne de pas grand-chose, tu le sais ça ?

- Moi je fais une montagne ? Je dois te rappeler qui est responsable de cette situation ?

- Et c’est reparti, soupira Achroma, déjà lassé.

Je pouvais le comprendre. Il faut dire que ces derniers temps mes échanges étaient plutôt houleux avec le Capitaine Grincheux. Par sa faute pleine et entière, bien évidemment.
Un double soupir plus tard, les deux policiers rehaussèrent leurs lunettes respectives dans un mouvement presque synchro tandis que je prenais ma posture d’attente en croisant les bras.

- Alors, encore besoin de moi pour capturer des braconniers ? supputai-je.

- Ordre hiérarchique, je suis obligé d’en référer au Champion, c’est tout.

- Bon, et bien puisque visiblement ça te gonfle autant que moi, tu peux partir, je prend les choses en mains, lui assurai-je.

- Ne rêves pas trop, NJ. Et cette fois le problème est plus délicat.

- Comment ça délicat ?

- Il ne manque pas de Pokémon. Il y en a trop, au contraire, expliqua Achroma. Des agressifs qui n’ont rien à faire ici, d’après les premiers relevés.

- Agressif à quel point ? questionnai-je.

En guise de réponse, on me montra plusieurs Pokémon pris en charge par une unité médicale. Un Nidorino, un Doduo, quelques Noeunoeuf et même un Rhinocorne. En m’approchant de ce dernier je vis son corps de roche lacéré profondément en plusieurs points. Proprement stupéfiant, quel genre de Pokémon avait pu faire ça ? Même les Insécateur les plus agressifs de la Réserve n’était pas assez fort pour percer l’épiderme d’un Rhinocorne. C’était bien la première fois que je voyais ça.

- Il va s’en sortir, précisa Achroma. Mais on a un prédateur en liberté dans qui n’a rien à faire ici. Il semble lui aussi perdu vu comment il attaque de façon erratique.

- Pokémon sauvage introduit de force dans un milieu. Peut-être un dresseur qui a abandonné un Pokémon trop caractériel ? supputai-je à tout hasard.

- Abandonner un Pokémon si puissant serait très dangereux. Quoi qu’il en soit il va falloir qu’on le retrouve et vite, affirma Silver.

- Les équipes sont déjà au boulot. Si on suit la piste des Pokémon blessés, car on en trouve encore, le Pokémon semble se diriger vers la zone Nord, expliqua Achroma.

- On a des Soin Ball pour l’amadouer s’il est blessé et des Copain Ball si jamais il est agressif. Je vais me lancer à sa poursuite immédiatement, argua Silver.

- Peut-être serait-il souhaitable, vu la force de la créature, que nous confiions cette mission à nos deux meilleurs dresseurs, vous ne pensez pas ? proposa le scientifique en me regardant.

- Les deux meilleurs ? Qu’est-ce que vous insinuez ? répliquai-je en regardant les deux à tour de rôle.

Pensant dans un premier temps qu’on voulait me rabaisser en désignant Achroma meilleur que moi, je pris d’abord la mouche. Mais voyant l’air blasé des deux, j’eu vite compris que je faisais fausse route. Ce qu’ils voulaient c’était que… Non. Oh que non. Pas question ! Pas cette fois ! Je ne ferai pas équipe avec ce sale type !

- Je vais plutôt chercher de mon côté, tentai-je.

- Oui, moi aussi, confirma Silver qui pour une fois était de mon avis.

- Vous connaissez parfaitement la Réserve, madame, et le Capitaine est très fort. Soyez raisonnable tous les deux et mettez vos différents de côté. Pour le bien des Pokémon de la Réserve.

Je soupirai en regardant Silver, pas plus ravie que lui de la décision qui venait de se prendre. Soit. S’il le fallait je ferai équipe avec lui. Mais il n’avait pas intérêt à me provoquer, sinon ça finirait mal pour lui. Je n’avais toujours pas pardonné ce qu’il m’avait fait. Et je ne pense pas que je le lui pardonnerai un jour.

***

Juin quatre-vingt-seize, Plateau Indigo, réunion des Champions d’Arène. Jeannine, dix ans.

- Ne vas pas jouer trop long, Jeannine. Koga n’en a plus pour très longtemps !

- Ne t’en fait pas, tante Aya, on va jouer à la balle avec Smog et Miggie , répondit alors une Jeannine toujours pleine de joie.

Elle s’éloigna du siège de la Ligue Pokémon, son Smogo dans les bras et sa nouvelle Mimigal sur la tête. Aujourd’hui, Papa devait rencontrer les autres Champions de Kanto pour une histoire que Jeannine n’avait pas bien compris. Apparemment il n’y avait plus de Maitre depuis quelque temps à Kanto et il allait falloir en désigner un si aucun dresseur ne réussissait à obtenir le titre. Bah, c’était barbant.

Jeannine avait l’âge de partir en voyage Pokémon. Certains le faisaient d’ailleurs, mais pas elle. Elle préférait rester à Parmanie pour apprendre avec son père et sa Tante. Et comme Papa était un homme très occupé, elle n’avait pas l’occasion de sortir souvent de la ville. Alors aujourd’hui, le plateau Indigo était un vrai appel à l’aventure pour l’apprentie ninja.
Il y avait une grotte non loin mais elle avait l’interdiction formelle d’y entrer. Toutefois elle pouvait bien jour aux alentours, non ? Elle fit descendre Mimigal tandis qu’elle lançait Smogo dans les airs.

- Vas-y Miggie, fais-moi la passe avec Sécrétion !

La Mimigal cracha son fil de soie pour attraper le Smogo qui flottait joyeusement et le lancer vers sa dresseuse. Jeannine tourna alors le dos au Pokémon Poison et se concentra, avant de sauter au dernier moment. Son idée était de lui retomber pile dessus. Ce qu’elle réussit. A un pied prêt. Le droit. Qui ripa et déséquilibra la jeune ninja, partant à la renverse.

- Aaaah… Vite Smog, Brouillard !

Le Smogo cracha l’épaisse fumée qui recouvrit la scène, puis l’aspira de nouveau quelques secondes plus tard, révélant l’apprentie Ninja qui tenait fièrement sur son Smogo.

- Et voilà, comme si de rien était, je ne suis pas tombée. Illusion ninja ! s’exclama Jeannine, fière d’elle.

- Si, t’es tombée, t’es nulle.

Elle tourna la tête vers l’origine de la critique. Un jeune garçon, plus petit et visiblement plus jeune qu’elle, avec de longs cheveux rouges lui tombant jusqu’aux épaules et à l’air assez blasé, entrain de siroter un soda comme s’il regardait un spectacle.

- Eh, t’as pas le droit de regarder mon entrainement ninja secret ! s’offusqua la ninja.

- Pourquoi pas ? demanda-t-il en haussant les épaules.

- Beh parce qu’il est secret, justement, ‘spèce de nul ! dit Jeannine avec dédain.

- C’est tes Pokémon qui ont l’air nuls. Ce sont pas des jouets tu sais ?

- Nan mais tu te prend pour qui à la fin ? J’suis sûre que tu en as même pas des Pokémon, s’agaça Jeannine.

- Non, mais mon papa il est Champion d’Arène et c’est l’homme le plus fort du monde, dit-il avec aplomb.

- … On est frère et sœur ? s’étonna Jeannine, comprenant de travers.

- Mais n’importe quoi, mon papa c’est le Champion de Jadielle, et plus tard il dirigera Kanto, et il m’apprendra à devenir méga fort !

- Bah le mien c’est Koga de Parmanie, et c’est lui qu’ils vont choisir comme Maitre parce qu’il est trop méga fort, tu verras, rajouta Jeannine comme si c’était un concours.

- Pfeu… Quand j’aurai mes Pokémon je t’éclaterai !

- Ah ouais ? Beh je m’en souviendrai, microbe ! Sache que moi, bah quand un Tauros fonce, je le défonce ! se vanta la petite ninja.

- Je suis pas un microbe, je m’appelle Silver ! pesta le gosse aux cheveux rouges.

- Et moi je suis la grande Jeannine !

- Neajine ? C’est moche ! se moqua-t-il, faisant bouillir de rage la ninja.

Un rival, un ennemi, un ami, autre chose ? Jeannine ne su jamais quel nom accoler à celui de Silver. Ni ce jour-là ni vingt ans plus tard.

***


- Là, regarde, encore un Pokémon blessé !

Silver vint voir le pauvre Scarabrute que je venais de trouver. Une de ses cornes étaient fendues et son corps lacéré mais il était toujours en vie. Quelle scène horrible à regarder. Que se passait-il, enfin, dans cette si paisible réserve ?

- On est sur la bonne piste, je pose une balise et on continue, dit-il calmement.

- On continue ? Mais on ne va pas le laisser ici comme ça ! m’offusquai-je.

- L’équipe médicale le retrouvera avec la balise. Il faut qu’on retrouve le responsable au plus vite !

Je détestai quand il avait raison, d’autant plus que ça me faisait vraiment mal au cœur de laisser ce pauvre Scarabrute ici. J’ignore quel était l’immonde Pokémon psychopathe tueur en série qui était responsable de ça, mais il allait connaitre ma justice.

- On doit couvrir plus de zone. Mona, vient nous aider !

Silver fit appel à son Nostenfer dont je ne comprenais toujours pas le surnom. Aussitôt, Nostie sortie d’elle-même de sa Poké Ball pour aller jouer avec le Pokémon de Silver. Encore. Cela se produisait à chaque fois, et je trouvais vraiment leur amitié trop adorable mais là pour le coup dans une telle situation c’était gênant.

- Mais non Nostie c’est pas le moment de jouer enfin ! implorai-je ma Nostenfer.

- Tu sais toujours pas la tenir, soupira Silver.

- Oh toi, ta bouche. C’est ta Mona qui fait rien que l’exciter ! Et puis c’est quoi ce surnom idiot d’abord !

- Sérieusement ? On va encore avoir ce débat ? C’est vraiment le moment ?

- Bah bien sûr, môssieur Silver est expert pour choisir les moments, pas vrai ? lui dis-je avec amertume.

- … Mona on cherche un Pokémon très agressif qui attaque gratuitement les habitants de la Réserve. Dépêche-toi et reviens nous chercher dès que tu as trouvé.

- Ouais toi aussi Nostie, tout pareil, et trouve la première, grommelai-je.

On se remit en route avec Silver, sans plus rien se dire. Lui probablement agacé par mes remarques et moi énervée par son indifférence. Une jolie paire. Je sais que j’avais tort de m’énerver mais je lui en voulais tellement. C’était plus fort que moi. Rien que repenser à ce jour là… Jamais je ne m’étais sentie autant abandonnée, délaissée et trompée. J’aurai souhaité l’égorger de mes propres mains je crois.

- Arrête de te triturer les méninges comme ça, si c’est un Pokémon Psychique il va te remarquer à des kilomètres tellement tu fumes, dit Silver pour me sentir de mes pensées.

- Dis, tu me le diras un jour ? demandai-je, presque calme.

- De quoi tu parles ? dit-il, surpris, en se retournant.

- Tu le sais très bien.

- Alors non. Je n’ai pas à me justifier, et je n’y tiens pas, asséna-t-il sèchement.

Toujours cette même réponse. À chaque fois que je revenais sur le sujet. Encore et toujours ce mur froid et glacial. J’en avais presque des frissons, tant quand je le voyais comme ça il s’éloignait du Silver de mes souvenirs. Oh à l’époque j’en avais imaginé des avenirs possibles le concernant. Tous plus fous les uns que les autres. Mais je ne pensais pas qu’il me ferait aussi mal, pas lui. Pas comme ça.

Alors que nous avancions de nous silencieusement, moi en ruminant, Mona et Nostie vinrent nous tirer de nos pensées en beuglant. Elles avaient trouvé. D’ailleurs si mes yeux affutés de ninja ne me trompaient pas, Nostie était arrivé presque une demi-seconde avant Mona. Encore une victoire pour moi. Imbattable, comme toujours.

Une fois arrivés sur place, quelle ne fut pas notre surprise. Ce n’était qu’un « simple » Sablaireau. Et pourtant il était en train de mettre la pâtée à deux Insécateur à lui tout seul. Alors que cette espèce de Pokémon était une des plus féroces de la Réserve.

- Je prends les choses en main, assurai-je. Nostie utilise Cru-aile !

Nostie chargea le Sablaireau dans le dos, mais à ma propre surprise il la vit arriver et la rembarra avec une attaque Tranche extrêmement puissante qui mit Nostie bien mal en point.
Mona vint à la rescousse avec une attaque Rapace, une attaque que Nostie préférait ne pas utiliser. Non pas qu’elle ne la connaisse pas, juste qu’elle ne la trouvait pas utile. Et moi non plus. Réellement et sans mauvaise foi.
Une fois de plus, Sablaireau déjoua les pronostics et sortit presque indemne du Rapace. Une pluie de griffes vint renvoyer Mona dans les cordes. Je décidai alors de changer de stratégie.

- Nostie, revient. À toi de jouer Smog, utilise ta Ball'Ombre !

Mon fidèle Smogogo fit son entrée tandis que Nostie rentrait dans sa Poké Ball. La Ball'Ombre fusa vers Sablaireau qui ne paniqua pas. Sa carapace se mit à lui d’une aura blanche, et il commença à tourner sur lui-même, traverser l’attaque Spectre comme si elle n’existait pas avant de lourder mon Smogogo qui retomba au loin.

- Bon sang une Gyroballe ? Les Sablaireau apprennent ça à haut niveau, s’exclama Silver.

- Maudite attaque acier, pestai-je.

- Il faut vite en finir. Mona, Acrobatie. Gali, Aqua-Jet aérien et Hydrocanon !

L’Aligatueur de Silver sortit de sa Poké Ball et s’envola dans un Aqua-Jet parfaitement maitrisé, prenant de la hauteur tandis que Mona harcelait le Sablaireau en faisant des rondades. Ce dernier parvint à s’en débarrasser d’une nouvelle Tranche puissante qui la mit K-O, mais ne put du coup pas esquiver le char aqueux reptilien qui tombait depuis le ciel, le plaquant au sol dans un fracas qui non content de faire du bruit, m’éclaboussa.

- Sérieusement, il y avait besoin de…. commençai-je.

Puis je fus interrompu par l’Hydrocanon qui suivi. Gali plaquait le Sablaireau au sol qui ne put esquiver malgré le fait qu’il lacérait en continu le ventre du Pokémon Eau. L’Hydrocanon parvint enfin à neutraliser le Sablaireau, tout en arrosant allégrement toute la zone, mon visage compris.

Silver en profita pour le capturer avec la Soin Ball, afin qu’il ne reste pas longtemps en état critique, puis rappela à son tour Gali qui avait sacrément dégusté dans son assaut victorieux. Je fis de même et rappela Smog qui revenait piteusement vers moi.

- Je sais pas d’où venait ce Pokémon, mais clairement pas d’un endroit où il vivait paisiblement. Il a du subir un entrainement très rud.

- Et une telle zone n’existe pas pour les Pokémon Sauvage autour de Parmanie. Il doit venir de sacrément loin, ajoutai-je. Ce qui veut dire que…

- Pitié ne me parle pas de ton portail d’invocation satanique, me coupa Silver.

- Mais ça tient vachement la route pourtant !

- Même ton équipe est moins bancale que ton histoire, c’est dire, grogna-t-il.

- Hmmpf, ce qui est bancal c’est la raison qui t’a poussé à rompre, crachai-je.

Il me regarde avec un air consterné, avant de soupirer puis de légèrement détourner les yeux.

- Il faut qu’on le ramène à l’équipe, dit-il avant de commencer à s’éloigner.

- Bon sang, mais j’ai fait une fausse couche et toi tu me plantes, enfoiré !

- … On te tiendra au courant de l’évolution de l’enquête, trouva-t-il seulement comme réponse.

Et il partit sans plus de procès, me laissant de nouveau seule, les larmes au bord des yeux, comme il y a dix mois maintenant. À l’époque nous formions un couple de presque dix ans. Je l’aimais de tout mon cœur. Je portais son enfant. Mais un accident domestique provoqua une fausse couche, et au lieu de recevoir son soutien à la clinique, je n’eus jamais qu’une simple lettre de rupture. Sans jamais la moindre explication.