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Jutsu ! de Deadlier



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» Auteur : Deadlier - Voir le profil
» Créé le 13/10/2018 à 22:04
» Dernière mise à jour le 31/10/2018 à 21:09

» Mots-clés :   Action   Aventure   Kanto   Romance

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Chapitre 1 : La fille de
- Bienvenue à l’arène de Parmanie ! Moi, Guido 5ème du nom, serait votre hôte en ce jour si particulier du douze juin deux mille dix-huit. Aujourd’hui, le challenger Silver défie la grande championne Jeannine de Parmanie pour l’obtention du badge âme.

Tandis que résonnait la voix puissante de l’improvisé commentateur Guido dans toute l’arène, le public applaudit mollement à son annonce. Ce qui ne perturbait absolument pas le jeune dresseur de vingt-huit ans. Il était assez connu dans la région pour avoir battu des records de rapidité et d’efficacité dans la quête des badges, se rapprochant des standards du légendaire Red. On racontait qu’il avait écrasé les sept autres champions sans prendre le moindre dommage et en atomisant tout leurs Pokémon avec une seule et unique attaque à chaque fois.
Mais aujourd’hui les choses seraient différentes. Il ferait face à un défi sans commune mesure, tel qu’il n’en a jamais vu. Il allait rencontrer la Championne la plus puissante des deux cents dernières années.

- Mais d’abord, il va devoir passer l’épreuve de l’arène avant de prétendre à affronter la championne elle-même, déclama Guido.

C’était le moment. L’heure du show et du spectacle. Smogogo tomba sur l’arène en déclenchant une toute puissante Puredpois tandis qu’une multitude de rires provoquant et moqueurs se firent entendre. Lorsque la fumée se dissipa par le biais des grilles d’aérations, le public était tout autant scié et admiratif que le challenger était blasé de faire face à une dizaine de Jeannine, toutes plus réalistes les unes que les autres !

- Tremble devant la puissance du Ninjutsu, petit dresseur ! vociféra l’une des championnes.

- Tu vas devoir trouver laquelle d’entre nous est la vraie Jeannine, mais attention, ce ne sera pas facile facile ! ricana presque la suivante.

- On perd notre temps, soupira Silver. C’est toi la vraie.

Il me pointait du doigt. Mais comment avait-il deviné ce sale petit…. Quoi qu’il soit ! Ses pouvoirs étaient grands, à n’en pas douter. Pour autant, hors de question de me laisser abattre. Après tout j’étais, oui j’étais… Jeannine ! La fille du grand Koga du Conseil de Kanto !
Aurai-je oublié de me présenter ? C’est tout moi ça, lorsque je passe en mode ninja je suis toujours à fond dans le rôle. Reprenons les choses. Je suis la seule et unique championne de Parmanie, maitresse des Ninja et future vainqueure de ce match.

- Fwahaha, bien deviné. La chance est avec toi, affirmai-je en prenant une voix qui se voulait impressionnante et surtout théâtrale.

- Sérieusement, ça vous amuse ce genre de jeu à votre âge ? Le cosplay, c’est minable, fit-il remarquer.

- C-Comment oses-tu ? Ce n’est pas du cosplay, c’est un antique art Ninja ! Sors ton Pokémon et subit mes terribles techniques ninja héritées de mon père !

Je renvoyais mes fidèles disciples dans les tribunes tandis que Smogogo revenait tranquillement à mes côtés en flottant. Et puis d’abord il n’y a pas d’âge pour être Ninja, pour qui se prenait-il celui-là ? Certes, j’approchais de mes trente-deux ans mais j’étais encore très jeune. Presque autant que lui. Et plus que tout, je n’avais jamais toléré qu’on se moque des techniques que mon père m’avait enseignées. Il allait donc déguster.

- Ce combat sera en trois manches gagnantes, repris Guido. Le Champion ne peut pas changer de Pokémon.

- Fwahaha, prépare-toi à voir tes Pokémon agoniser longuement mais surement. Je commence par ma terrible Migalos !

L’évolution de Mimigal pris place sur le terrain, agitant les mandibules pour montrer sa joie d’être là. En face, sans rien ajouter, Gary fit appel à un Aligatueur.

- J’y vais, Gali, testons-là avec un Hydrocanon !

- Miggie, utilises ta technique de l’ombre furtive, dis-je en joignant les index et les majeurs, histoire de rajouter la gestuelle aux paroles. Reflet !

- Une phrase aussi longue juste pour une attaque Reflet, sérieux ? s’étonna-t-il.

Tout était dans le style. Décidément cette tête de cheveux rouges ne cachait même pas qu’il n’aimait pas s’amuser. Peu importe, Migalos esquiva d’une magnifique attaque Reflet avant de se ruer sur son adversaire et de le terrasser à l’aide d’une puissante attaque Dard Mortel. La vitesse d’exécution de mes Pokémon n’avait aucun égal. Tel était le résultat de mon entrainement de Ninja. Telle était la voie du Ninjutsu. Sans faille et parfaite.
Le visage de Silver se décomposa. Maintenant il le savait. Sa défaite était inéluctable. Moi, la grande Jeannine, allait sauver l’honneur des champions de Kanto.

- Mais… C’est impossible, balbutia-t-il.

- Fwahaha, et pourtant ! Tu avais oublié une chose, je suis la grande Jeannine !

Bien que décontenancé, il fit appel à son Pokémon suivant, un Magnézone. Pokémon doté de l’infâme type acier, qui commettait le crime d’être immunisé au poison. Quelle honte. Mais ça ne me stopperait pas. Car personne ne maitrisait le poison comme je le maitrisais.

- Miggie, empêtre le dans ton marais toxique infini, déclamai-je dans une pose d’une classe infinie.

Impuissant, Silver ne pu que voir l’attaque Toxik de mon Pokémon fonctionner et mettre K-O le sien de façon quasi instantanée. Le public applaudissait à tout rompre d’admiration face à mon exploit sans précédent.

- Mais…. Ça n’a aucun sens, protesta-t-il !

- La technique Toxik a été inventée et peaufinée dans mon clan depuis plus de deux mille ans ! Nous en définissons le sens et la puissance, tremble devant nous !

J’étais la reine. La meilleure. La plus forte. De façon incontestable. Tournant la tête vers le public, je vis mon père. Koga. L’ancien Champion. Il me regardait avec des yeux emplis d’admiration. Regard que je lui rendis. Je lui devais tout ce que j’étais. Aujourd’hui je finirai de l’impressionner, et alors, ému par mon immense talent, il me nommerait Maitre de Kanto. C’était un plan parfait.

Je revins vers le terrain pour voir que Silver faisait appel à un Abra. Non ! Pas lui, pas maintenant. Je devais agir avant qu’il ne soit trop tard. Je devais…

- Rien ne sert de résister, tu es condamné, tentais-je pour garder bonne consistance. Utilise la technique…

- Choc Mental Archie.

L’attaque psychique pulvérisa instantanément ma fidèle Migalos, me glaçant d’effroi. Non, ce n’était pas possible. Pas le type Psy, pas lui, pas maintenant. Mon point faible, ma kryptonite. Tout s’effondrait… je n’avais jamais su battre ce type prétentieux et sans aucune logique !

- Alors, il vient ton Pokémon suivant ?

Tout le monde riait autour de moi. Même mon père. J’étais là, impuissante. Moi la grande championne aux certitudes invincibles. Vaincue. Par une attaque Choc Mental que les Abra n’apprenaient même pas.

- NOOOOOOOOOOOOOON ! hurlai-je de douleur.

Puis, je me cognai la tête fortement. Me massant le front et ouvrant les yeux, je compris alors que j étais dans mon lit, et que tout cela n’était qu’un rêve. Je regardai au-dessus de moi le perchoir de Nostenfer, toujours placé trop bas, qui m’avait offert une bosse pour la centième fois, au moins. Un jour, il faudra vraiment que j’arrive à convaincre ma Nostie de mettre son « lit » ailleurs. Maudit côté protecteur de ce Pokémon qui veut veiller sur moi absolument.

J’allumai ma lampe de chevet et empoignai mon réveil Grotadmorv. Un cadeau de mon père avant qu’il ne parte pour la ligue. J’adorai ce réveil. Il était tout gluant et faisait « sprotch sprotch » quand je l’agrippai. Cinq heures du matin. Beaucoup trop tôt. J’avais du temps à tuer avant le début de mon entrainement ninja. Par réflexe je passai une main sur le deuxième oreiller de mon lit deux places. Rien. Pourquoi est-ce qu’il y aurait eu quelque chose ? Aucune idée. Bon, mes Pokémon étant tous profondément endormis autour de mon lit, sauf Nostie qui ricanait de mon bleu, je décidai de les imiter. Tâchons de gagner du sommeil. Car les journées d’un Champion étaient plus que bien chargées.

***

Janvier quatre-vingt-quatorze. Jardin de la maison du Champion de Parmanie. Jeannine, huit ans.

- Plus haut, Jeannine, tu n’arriveras à rien si tu continues comme ça !

La petite Jeannine s’efforçait se suivre les conseils de son père. Elle releva sa jambe gauche pour parfaitement imiter le kata de son père, le grand Koga. Koga était le Champion de Parmanie. Mais aussi et surtout l’idole de Jeannine. Elle n’aimait personne plus que son père. Elle voulait tout faire comme lui. A l’école, lorsqu’on lui demandait son futur métier, elle répondait fièrement « Koga ».

- Bon, c’est déjà mieux. Recommence encore cent fois, clama Koga.

- Koga, elle n’a que huit ans, protesta Aya, assise non loin sur un banc.

Aya, c’était maman. Enfin presque. En réalité Aya était la sœur de Koga, et donc la tante de Jeannine. Mais comme elle n’avait jamais connu sa mère, décédée très jeune, Aya s’était occupée d’elle comme de sa propre fille. Elle était belle avec ses cheveux verts et son gi rouge. Bien sûr, Jeannine aimait beaucoup Tata. Mais elle n’admirait que Papa. Alors elle referait les katas cent fois s’il le fallait.

- Bon d’accord, disons ça ira pour aujourd’hui, soupira le père. Va jouer avec les Pokémon.

- Ouais, merci Papa, t’es trop cool !

Jeannine parti en courant pour se jeter dans Grotadmorv qui dormait non loin. Ce qui ne manqua pas de le surprendre. « Sprotch » ! Jeannine aimait bien faire Sprotch dans Grotdamorv, c’était visqueux, et ça sentait mauvais, mais ça rebondissait et c’était très amusant.

- Jeannine, tes vêtements, protesta Aya. Je viens à peine de laver ton gi !

- Et surtout tu gênes Grotadmorv pendant sa sieste. Tu sais bien qu’il faut qu’il se repose pour digérer tout ce qu’il ingère !

Les Grotadmorv mangeaient beaucoup de tout et n’importe quoi. Alors il leur fallait du temps pour digérer proprement. Si leur système digestif était perturbé, il relâchait trop vite et trop fort le poison qu’il créait. Et ce sous forme de gaz. On pouvait donc dire en quelque sorte que ces Pokémon… Pétaient. Ce qui évidemment amusait beaucoup une enfant de huit ans, passionnée par les Pokémon Poison.

- Mais c’est trooooop amusant, rigola Jeannine, alors que le Grotadmorv relâchait un puissant gaz qui s’entendait autant qu’il se sentait.

- C’est dégoutant, geignit Aya tout en se bouchant le nez.

- Oh, on dirait que ce nouveau mélange fonctionne, on avait encore jamais eu ce gaz, fit remarquer Koga.

Papa était tout aussi passionné par le poison que sa fille. Il adorait voir les effets que pouvaient produire les différents aliments digérés par un Grotadmorv. Et Jeannine aussi aimait beaucoup voir. Aujourd’hui, le gaz ne détruisit pas le potager de Maman. Il attira au contraire un drôle de Pokémon. Un genre de ballon violet plein de trous qui vint lécher le Grotadmorv.

- Un gaz qui attire les Smogo ? C’est fascinant, constata Koga.

Jeannine regarda le Smogo avec un très grand intérêt. Un intérêt que son père ne manqua pas d’apercevoir. Quelques minutes plus tard, il lui confierait une Poké Ball. Sa première Poké Ball.

***


- Et voilà, tu as bien mérité ton badge âme.

Le jeune dresseur pris son badge en souriant, et parti, fier de lui et de son combat. Il pouvait. Il s’était bien battu et je n’avais pas pu faire grand-chose. Je regardais mon bon vieux Smogogo k-o, presque désolée. Dresseur surpuissant, moi ? Non, loin de là. En fait, c’était ça la vie d’un champion. Être un perdant. Perdre contre des enfants qui voyageaient. Bien sûr, certains d’entre nous devaient leur donner du challenge, mais le but était surtout de les faire progresser. Alors quitte à passer mes journées à perdre, j’avais décidé de le faire avec panache. En m’amusant.

Reprenant l’idée des doubles de mon père, je l’avais poussé à l’extrême. Mes disciples de l’arène étaient devenus plus que des personnes me ressemblant, c’était de véritables clones. Nous mettions en scène la plupart de mes combats à grands renforts de belles paroles et d’effets visuels. Ce qui avait eu rapidement sa petite réputation. L’arène était devenue une attraction de Parmanie. Pas au point de remplacer l’ancien Parc Safari, mais presque. On venait de loin pour voir la championne Ninja, la fille du grand Koga !

Oh, bien sûr, je n’étais pas aussi forte que lui. Mais ce n’était pas le but. Je ne cherchais pas à être forte. Juste à m’amuser et à utiliser au mieux ce que mon père m’avait enseigné. C’était lui le maitre, je ne le surpasserai jamais. Je m’étais fait à l’idée.

- Jeanny, on a reçu un appel de la police. Le capitaine te réclame à la Réserve, vint me signaler une de mes disciples grimées.

La Réserve de Parmanie était justement l’ancien Parc. Désormais interdit d’accès et où vivaient des espèces rares et protégées de Pokémon. Interdit d’accès aux dresseurs mais pas pour moi. Etre Champion se doit de comporter son lot de privilège. Perdre à longueur de journée contre des enfants, passe encore. Mais pas pour rien !

- Oh, encore ? Dis moi que ce sera plus passionnant que des braconniers, je ne sais pas moi… une invasion alien, suppliai-je presque.

- Le capitaine ne m’a rien dit à ce sujet, désolée. Les grandes aventures de Jeannine ne seront pas pour aujourd’hui, conclue-t-elle en retirant sa perruque, dévoilant sa chevelure verte.

Je souris à ma tante Aya. Toujours aussi fraiche et belle malgré ses presque cinquante ans. J’aimerai vieillir comme elle. Enfin seulement physiquement, parce que pour le reste…

- Tu t’es bien fait rétamer par ce gosse, me fit-elle remarquer, avec un fin sourire amusé sur le visage.

- Pardon ? En attendant ce n’est pas mon Mimitoss ridicule qui s’est fait exploser en une attaque pendant le challenge, dis-je en prenant mon air le plus faussement offusqué possible.

Tante Aya se mit à rire de bon cœur, pas vexée pour autant. Elle avait pris l’habitude de se faire traiter de nulle. En fait, malgré son expérience, elle était clairement ma plus mauvaise compétitrice de l’arène. Les compétiteurs étaient ceux qu’il fallait vaincre avant de me défier moi, ou mon père avant. Mais dans un cas comme dans l’autre, elle n’avait jamais posé obstacle à qui que ce soit. Il faut dire qu’elle n’avait qu’un seul Mimitoss qui d’ailleurs n’avait jamais évolué. Je n’avais jamais compris ce choix de sa part.

- Courage Tante Aya, tentai-je pour plus ou moins l’encourager, tu finiras par le gagner ton premier combat !

- Sale morveuse ingrate, pesta-t-elle en se retournant pour bouder.

- Dis pas ça… en plus on doit travailler nos prochaines entrées en scène !

Car si Tante Aya était une dresseuse ridicule, c’était une super Ninja. C’est elle qui m’avait entrainé avec mon père, et elle m’aidait encore aujourd’hui à peaufiner mes extraordinaires illusions et techniques. Aussi paradoxal que ça puisse paraitre, l’arène familliale n’aura pas aussi fière allure sans sa contribution. Elle était à l’époque très complémentaire avec mon père, beaucoup plus versé dans le combat. Malheureusement moi j’étais nettement moins forte que mon père et beaucoup plus proche de ma tante, donc le niveau de difficulté de l’arène devait avoir bien baissé depuis le temps.

- Aller, dépêche toi sinon le Capitaine va encore te dire que pour une Championne tu ne t’occupes pas de ta ville, me signifia Aya.

- T’en fait pas, aujourd’hui j’arriverai à faire un faux sourire parfaitement convaincant avec mon tout nouveau plan sans faille, répondis-je du tac au tac.

Plan qu’il me restait encore à établir en fait. Mais bon, j’avais suffisamment de temps pour l’imaginer entre l’arène et la Réserve. Et puis hors de question de perdre la face. Il manquait plus que ça, tiens.


Je soupirai en prenant la route du Centre Pokémon avant de me diriger vers la réserve. Quand j’étais petite, je pensais que devenir Championne signifiait devenir le plus puissant dresseur du coin. En fait, c’était loin de ça. On ne faisait pas de vraie compétition, on perdait plus qu’autre chose et en dehors de l’arène on veillait à la sécurité de la ville. Bon, ce n’était pas un rêve aussi enchanté que prévu, mais après avoir passé la trentaine, il était bon d’arrêter de rêver.

Mes six Pokémon remis sur pied, je repris la route de la Réserve. J’avais affronté mon seul challenger programmé ce matin donc j’avais du temps jusque quatorze heures environ. De quoi prendre ma pause déjeuner dans un endroit plus que sympa tout en chassant des braconniers. Histoire de me changer les idées et étayer mes techniques Ninja sans aucune retenue. Enfin sans trop de retenue. Il ne s’agissait pas non plus de trop en faire. D’après mes savants calculs, il se pourrait que la terre elle-même ne survive pas à un déploiement de tous mes artifices ninja empoisonné. Tel était le fardeau du Ninja. Une si lourde puissance qu’on ne pouvait jamais utiliser…

Sur la route, je fis face à l’habituelle cohue des gens qui me disaient « bonjour » et me félicitaient pour mon bon travail. J’y répondais par politesse plus qu’autre chose car ça m’avait toujours fatigué plus qu’autre chose. J’y avais toujours eu droit depuis toute petite. Bien avant d’être championne. J’étais la fille du grand Koga donc tous les gens de Parmanie étaient gentils et prévenant avec moi. Et aujourd’hui encore c’était le cas.

- Mais c’est la petite Jeannine, comment vas-tu ?

Je me retournai. Le vieux Baoba. Ancien créateur et directeur du parc. Aujourd’hui à la retraite et ancien ami de mon père. Connu aussi pour avoir soi-disant possédé une dent en or que je n’avais jamais vu.
Il me faisait plutôt peur à l’époque, je me plaisais à imaginer alors qu’il avait un genre de portail satanique d’invocation pour faire apparaitre tous ces Pokémon qu’on ne voyait jamais ailleurs que dans son parc. Je l’avais d’ailleurs filé plusieurs fois pour trouver ce fameux portail, en vain. Mais jamais je n’avais renoncé. D’ailleurs à chacune de mes visites dans la Réserve je continuais à chercher, au cas où… Par principe. Juste par principe. En aucun cas pour me créer de formidables aventures de Ninja. Comme la fois où j’avais arrêté un troupeau de Tauros enragés à moi toute seule. Quelle aventure. Un de mes nombreux exploits Ninja destiné à toujours demeurer secret. Telle est la voie du Ninja.

- Je vais bien monsieur, merci, lui répondis-je par politesse. Excusez-moi, je dois aller à la réserve, problème de sécurité.

- Oh, je vois. Botte les fesses de ces braconniers comme le faisait ton père, ricana-t-il.

Oui, je leur montrerai l’étendue des pouvoirs Ninja de mon père. Enfin non, des miens. Que j’avais appris de lui. Bref.
C’était mon quotidien, et aussi curieux que ça puisse paraitre je le vivais bien. Jeannine, fille de Koga, Ninja et Championne comme Koga, mais pas membre du Conseil comme Koga. Franchement, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi vivait Jeannine, la championne de type Ninja !