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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 17/06/2018 à 09:06
» Dernière mise à jour le 28/01/2020 à 13:34

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 366 : Bilan et diagnostic
Mercutio était rentré en ville, toujours en portant une Galatea épuisée et blessée, et l’avait remise au premier poste médical en direction du Justice d’Erubin qu’il trouva. On lui proposa de monter aussi, mais Mercutio refusa. Il pouvait supporter son bras artificiel en moins pour le moment. Il avait laissé des camarades en arrière, dont certains, peut-être même beaucoup, avaient perdu la vie. Mercutio voulait les rejoindre. Il était resté près d’un an avec les Shadow Hunters. Il ne pouvait pas réellement prétendre qu’ils étaient ses amis, mais quelque chose s’était évidement créé entre eux. Alors qu’ils étaient venus gratuitement pour l’aider, il se devait au moins d’être avec eux alors qu’ils pleureraient leurs morts. Enfin, façon de parler : les Shadow Hunters ne pleuraient jamais réellement, mais malgré tous leurs discours sur le fait qu’ils étaient simplement des collègues de travail, Mercutio savait qu’ils tenaient les uns aux autres.

Beaucoup de personnes étaient déjà sur les lieux, au pied du Palais Suprême, à fournir les premiers soins ou à fouiller dans les décombres. Mercutio vit de loin Solaris et Goldenger, qui étaient pris en charge par des médecins et des Pokemon soignants. Il résista à l’envie d’aller les saluer. Ça faisait un moment qu’ils ne les avaient plus vu, mais tant qu’ils récupéreraient de leurs blessures, il pourrait allait les voir quand il voulait. Le général Lance, lui, était carrément debout, malgré son allure de rescapé de l’apocalypse, et donnait des ordres tout en se tenant à l’épaule de sa fidèle Marion Karennis. Mercutio alla retrouver Trefens, qui était adossé à un mur, à moitié inconscient. Le jeune Mélénis s’approcha et lui prit le pouls. Il était très faible.

- Eh, y’a un blessé grave ici ! S’exclama Mercutio en hélant les médecins.

Il leva la main, mais Trefens la lui attrapa. Malgré son état, ses yeux étaient encore vifs sous ses lunettes.

- Laisse… Je suis seulement… exténué. Plus de Flux… D’autres ont plus besoin de soin que moi…

Mercutio savait que Trefens n’aurait pas pu être à court de Flux seulement en utilisant son Septième Niveau. Ce genre d’utilisation bloquait l’accès au Flux pendant un certain temps, mais ne le faisait pas purement disparaître.

- Tu as donné ton Flux à Galatea, comprit Mercutio. C’est pour cela qu’elle a pu revenir se battre…

- Et si t’es là en vie, c’est que… c’est fini, n’est-ce pas ?

- Si on veut. Lady Venamia a été vaincue.

Il ne donna pas plus de précision sur le sort de Venamia, parce que lui-même n’en avait pas plus. Mais ça sembla satisfaire Trefens.

- Alors… on a fait ce qu’il fallait. Les autres… y’a-t-il des survivants ?

Par « les autres », il était évident que Trefens parlait de son équipe. Mercutio n’avait pas besoin de se retourner pour deviner que Kiyomi était bien vivante, vu les jurons qu’elle adressait au personnel soignant tandis qu’ils essayaient de la faire s’allonger sur un brancard. Elle avait perdu un pied, mais qu’était un membre en moins pour un Shadow Hunter ? Two-Goldguns allait bien aussi, il n’était que sonné. Le maître des pistolets était d’ailleurs au chevet de Djosan, qui lui avait salement dégusté. Avant que Mercutio n’ait pu répondre, Trefens se leva de lui-même pour aller voir de ses propres yeux. Mercutio tenta de l’en empêcher.

- T’es pas en état, crétin ! Repose-toi, et…

- Je me reposerai, coupa l’assassin, quand je saurai. L’ignorance me pompera bien plus de force que le repos ne m’en fera regagner.

Comprenant qu’il n’en démordrait pas, Mercutio l’aida à avancer à travers les décombres et le personnel de la FAL. Trefens semblait savoir où il allait. Là où il avait laissé Lilura. Mercutio avait vu lui aussi la jeune femme aux cheveux verts se faire couper en deux par Ecleus. Trefens allait s’infliger encore plus de souffrances pour rien. Il savait que les deux avaient été très proches. Lilura était comme une petite sœur pour Trefens. Mais quand ils arrivèrent à l’endroit en question, ils eurent la surprise de ne pas y trouver le corps tranché de Lilura, mais à la place, Mewtwo, qui respirait lourdement, visiblement éprouvé.

- Où est le corps qu’il y avait là ? Demanda brutalement Trefens.

Mewtwo dévisagea l’assassin de ses yeux violets sauvages.

- Si tu parles de la jeune humaine, on l’a déjà amenée, répondit-il de sa voix mentale et profonde. J’ai pu stopper l’hémorragie avec mes pouvoirs, et la plonger dans le coma, mais pour ce qui est du reste, il faudra compter sur votre médecine humaine.

Trefens cligna des yeux, n’osant pas croire ce que le Pokemon racontait.

- Attend voir… fit Mercutio. Tu veux dire que Lilura… est vivante ?!

- Elle n’est pas tirée d’affaire, mais j’ai pu la stabiliser à temps.

- Mais elle a été coupée en deux, bon sang !

- Ses organes vitaux n’ont pas été touchés. J’ai pu maintenir son corps en état de fonctionnement et bloquer l’écoulement du sang. Mais le choc l’aurait quand même tuée, d’où le coma artificiel. Il y avait aussi cet homme aux cheveux violets, qui a de nombreuses coupures sur tous le corps. J’ai pu aussi le sauver à temps. Par contre, pour les deux autres, c’était trop tard, je le crains.

Mercutio comprit qu’il venait de parler de Kenda, comme celui qu’il avait pu sauver, et que les deux autres, décédés, étaient Od et Furen. Trefens ferma les yeux, puis puisa dans ses rares forces pour se tenir bien droit et s’incliner devant le Pokemon.

- Je te remercie, Pokemon, qui que tu sois. J’ai une dette envers toi.

- Je n’ai que faire de ta dette, humain, répondit simplement Mewtwo. Ceux d’entre vous qui ont combattu Venamia sont mes alliés. Et si j’en ai l’occasion, je ne laisse pas mourir mes alliés. C’est aussi simple que ça.

Trefens s’inclina à nouveau, et, enfin informé du sort de ses compagnons, se laissa amener dans un transport en direction du croiseur-mère, sans doute avec l’intention d’aller au chevet de Lilura le plus vite possible. Mercutio monta avec lui cette fois. De ce qu’il avait pu tirer des communications générales, Madame Boss, Tender, Zeff et quelques autres étaient encore dans le Palais Suprême pour y rechercher Julian et Triseïdon. Comme la totalité de l’armée du Grand Empire s’était rendue, tout cela allait être vite bouclé. Mercutio décida de les laisser faire et d’aller lui-même se reposer. Il ne se doutait pas, qu’au même moment, les Réprouvés s’infiltraient en ville, en direction précise du Palais Suprême.


***


Crenden savait que la ville était envahie, peut-être même le Palais Suprême. Peut-être aussi que Lady Venamia avait perdu, et que l’armée du Grand Empire était en déroute. C’était même très probable. Mais tout cela n’avait pas la moindre importance pour lui. Le monde matériel ne l’intéressait plus. Son esprit était en constante ébullition. Il comprenait les choses comme jamais, et des flashs se manifestaient à lui, le poussant à concevoir des choses dont il n’aurait même pas pu imaginer l’existence avant. Pour le scientifique qu’il était, cet état était une exaltation totale, le but même d’une vie entière vouée à la recherche. Aussi donc, le monde pouvait bien s’effondrer sous ses yeux, peu importe ; il continuerait à faire ses calculs, dessiner ses schémas, mettre par écrit toutes ses idées qui n’en finissaient plus.

- Qui l’aurait cru ? Marmonna-t-il en tapant sur son clavier des calculs complexes à la chaîne. La formule d’Euler pour les polyèdres était totalement erronée, alors ! La fraction logarithmique ne pouvant s’appliquer que sur l’équation de Navier-Stokes, si l’on suppose que la fréquence comprend l’intégrale de l’infini et de moins l’infini, alors… alors… c’est toute la théorie du chaos qui est remise en cause !

- Tu t’amuses bien, Crenden ?

Le scientifique leva la tête de son écran, agacé par cette interruption. C’était D-Zoroark qui se tenait dans son labo. Ça faisait un moment que Crenden aurait aimé l’étudier, cette machine intelligente, mais il avait trouvé des occupations plus passionnantes depuis.

- Que ce que vous voulez ? Demanda-t-il en reprenant ses calculs. Je n’ai pas de temps à vous accorder.

- Quelle froideur… Après tout ce temps passé à travailler ensemble.

- Je ne me rappelle pas avoir déjà travaillé avec un robot de votre genre.

- Parce que, comme tous les humains, tu ne vois rien des illusions que l’on peut te placer sous les yeux. Sans doute que sous cette apparence, tu me reconnaîtras ?

Les contours de D-Zoroark se troublèrent, et une image s’interposa à sa carcasse métallique. Celle d’une belle et jeune femme aux cheveux noirs. Crenden fut si surpris qu’il arrêta momentanément de taper sur son clavier.

- V-votre Excellence Licia ?

- C’est bien moi. Enfin, c’est l’une de mes nombreuses identités. J’avoue que ça me manque un peu, cette époque de la Team Némésis. On s’est bien amusé ensemble non ? Nous autres, les pseudos Armes Humaines. J’ai vu Zeff dans le palais aussi, mais je n’ai pas pris la peine de l’inviter. Ce n’est pas une réunion d’anciens camarades. Je suis venu car je m’inquiète pour toi, Crenden.

Si le scientifique fut un moment surpris de revoir son ancienne supérieure et d’apprendre qu’elle avait toujours été une monstruosité mécanique, il n’en avait plus rien à faire maintenant, et était reparti dans ses calculs.

- Je vous remercie de votre touchante attention, mais je vais bien. Je vais même mieux que bien. C’est comme si mon cerveau s’était illuminé !

- Oui, et c’est bien ce qui m’inquiète…

D-Zoroark désigna la fameuse Dark Armor, toujours exposée dans le laboratoire.

- J’ai hésité la première fois que j’ai vu cette chose. L’utilisation que tu as faite du Sombracier pour la créer me laissait penser que tu t’étais inspiré du concept de création des Pokemon Méchas, que l’un des miens t’aurait peut-être enseigné pour une raison ou une autre. Mais après avoir lu le rapport que tu as fourni sur ses fonctionnalités, ça ne colle pas. C’est bien au-delà de la simple inspiration ; c’est un nouveau concept entièrement basé sur l’origine des Pokemon Méchas… Celle de mon cher père, Diox-BOT.

- Je ne comprends rien à ce que vous baragouinez, répliqua Crenden. Je n’ai jamais rencontré un seul gars comme vous, et je n’ai aucune idée de ce qu’est ce Diox-BOT.

- Le Pokemon Méchas à l’image d’Arceus, celui qui a crée tous les autres. Il a été conçu par la Team Rocket, il y a plus de vingt ans. Les savants de l’époque étaient contrôlés, sans le savoir, par le dieu des Mélénis Noirs, Asmoth. La création de Diox-BOT servait ses intérêts. C’est grâce à Asmoth que la Team Rocket est parvenue à se servir du Sombracier pour créer un être artificiel proche des Pokemon. Ils n’auraient pas pu sans lui. Ils n’avaient pas les connaissances nécessaires. Et cette Dark Armor que tu as fabriqué, elle fonctionne un peu sur le même système, mais en plus élaboré. C’est un mélange de particules Pokemon, en l’occurrence de type Ténèbres et Spectre, et de Sombracier.

- Ça veut dire quoi ? Vous me soupçonnez d’être ce fameux dieu noir ? Ricana Crenden.

- Non. Je t’ai assez observé dans le passé pour savoir que tu n’as rien d’un dieu Crenden, même si tu es intelligent. Mais j’ai quitté Diox-BOT et mes frères Méchas à jamais. Je suis un déserteur, et donc quelqu’un à éliminer pour eux. Et donc, quand je vois la marque des Pokemon Méchas près de moi, je suis prudent. Tu es assez malin pour savoir que tu n’aurais jamais pu imaginer et confectionner seul tout ce que tu as créé dernièrement, Crenden, que ce soit cette Dark Armor ou le reste. Tu es manipulé d’une façon ou d’une autre.

- C’est absurde. Mon génie vient seulement de s’éveiller. Une machine comme toi ne peut pas comprendre le véritable potentiel des humains ! Maintenant, laisse-moi. Je dois terminer cette équation au plus vite, et je pourrai alors définir une nouvelle méthode de calcul révolutionnaire !

D-Zoroark poussa un soupir très ressemblant à celui d’un humain, puis souleva Crenden sans aucun effort.

- Hein ? Mais… Enfin, lâche-moi ! Je dois terminer ma formule !

- Tu ne pourras pas la terminer si tu restes ici de toute façon. Je viens d’apprendre que les Réprouvés ont débarqué. Tu te souviens du colonel Tuno, le gars que tu as capturé sur ordre de Venamia et que tu as laissé pour mort dans le laboratoire aux formules Sygma après lui avoir fait écouter en direct le meurtre de sa femme ? Si jamais il te trouve, ça m’étonnerai qu’il te laisse le temps de gagner le prochain prix Nobel de physique. Venamia est finie, elle ne pourra plus te protéger.

- Je m’en fiche de tout ça ! Il faut que je… Oh ? J’ai trouvé ! Une nouvelle idée d’invention ! Ce sera grandiose ! Il faut à tous prix que je note…

D-Zoroark laissa Crenden divaguer et sortit du laboratoire avec sous le bras. Il tenait à découvrir le fin mot de l’affaire concernant cette soudaine technologie qui serait passée entre les mains de cet humain. D-Zoroark suspectait largement un coup de Père ou de ses frères. Et depuis que D-Zoroark avait lié son sort à celui des humains, il était donc devenu l’ennemi des Pokemon Méchas.

Avant de sortir, il regarda en arrière. Outre la Dark Armor, il y avait aussi le trident du Dieu Guerrier Triseïdon dans le labo, ainsi que quantité d’inventions précieuses. Il aurait pu amener deux trois trucs, mais D-Zoroark décida de ne toucher à rien. Que le premier venu s’en empare ; ça fera toujours un truc de marrant à regarder par la suite. Les humains étaient passionnants, et plus encore si on leur mettait de beaux jouets entre les mains.


***


Julian avait terminé sa déclaration, et d’un hochement de tête, Vilius fit signe aux techniciens de stopper la diffusion. Puis alors seulement, il se permit un grand soupir. Ça lui avait fait un bien énorme, ce discours. C’était un peu comme une douche après ne s’être pas lavé pendant des jours. Il se sentait… un peu plus propre. Pas totalement bien sûr, mais un peu plus. Avant même qu’il n’ait pu féliciter le jeune prince pour sa prestation, la porte de la salle vola en éclat, laissant apparaître une espèce de Pokemon préhistorique tenant un os géant. Les hommes restants du colonel Angurs levèrent leurs armes, mais ce n’était pas une attaque de la GSR. Vilius avait reconnu le Pokemon.

- Baissez tous vos armes, ordonna Vilius.

Angurs, malgré sa blessure par balle à l’épaule, avait donné le même ordre. Lui aussi connaissait cette bestiole. C’était Ostralorreur, la terrifiante évolution d’Ossatueur, et dont le dresseur n’était nul autre que…

- Papy ! S’écria Julian.

Il alla se jeter dans les bras de Tender, qui se mit à genoux pour le prendre. Derrière lui, il y avait Estelle, Imperatus, et plusieurs sbires Rockets.

- Très bon timing les gars, fit Vilius avec un sourire. On venait juste de terminer.

- On s’est douté de quelque chose en voyant les cadavres de GSR à l’entrée, répondit Estelle. Mais tu ne nous as pas facilité la tâche. On a mis un moment à vous trouver dans ce foutu palais !

Estelle semblait heureuse de voir son frère, mais sans doute pas au point de le prendre dans ses bras. Vilius aurait vivement protesté d’ailleurs. Tender, son petit-fils dans les bras, adressa un signe de tête à Vilius.

- On a entendu votre discours. Il était si digne que je me suis demandé pourquoi diable vous ne l’avez pas fait avant.

Vilius remarqua bien le ton mordant et glacé de Tender. C’était sûr que le vieux général ne devait pas lui avoir pardonné. Après tout, c’était bien Vilius qui avait donné le coup de grâce à son ami et ancien Boss Giovanni.

- Tout est une question de moment et d’opportunité, mon cher général. Et comme je l’ai dit dans mon intervention, je veux être le premier à vous remettre officiellement la reddition sans condition, pleine et entière du Grand Empire.

- Vous répèterez ça devant Sa Majesté Eryl, rétorqua Tender. Je suis juste venu récupérer mon petit-fils. J’espère que vous ne l’avez pas maltraité ou forcé à faire quoi que ce soit…

- Papy, monsieur Vilius est quelqu’un de gentil, précisa rapidement Julian. C’était mon seul ami ici.

- Comme Son Altesse vous dit, ajouta Vilius.

Tender ne fut pas totalement convaincu pour autant. Il laissa tomber Vilius et alla serrer chaleureusement la main d’Angurs. Les deux hommes étaient de vieux amis. Estelle inspecta les alentours et demanda à son frère :

- Il n’y a plus de GSR dans le secteur ? Car ça m’étonnerai qu’ils aient été touchés autant que d’autres par ton discours…

- Dans le palais, il ne doit pas en rester dès masses non. Je ne sais pas où sont les autres en revanche. Il me semble que Gallad en avait amené pas mal dans le bâtiment de la Sylphe. Quant à Naulos…

- Naulos, c’est réglé, coupa Estelle. Au fait, tu étais au courant, à propos d’Erend ?

- Erend ? S’étonna Vilius. Tu veux dire Igeus ? Au courant de quoi ?

La Boss de la Team Rocket vit bien que la surprise de son frère n’était pas feinte, et ne chercha donc pas à l’accuser de quoi que ce soit.

- Laisse tomber. Il est temps de filer. J’ai envoyé mes hommes à la recherche du labo de Crenden, pour embarquer ce qu’on pourra.

- J’ai fait de même avec la caserne GSR. Ils avaient stocké la bombe Arctimes dedans. Elle est opérationnelle, donc faudrait que vous la fassiez disparaître au plus vite.

Estelle hocha la tête, et donna ses ordres par comlink. Vilius, qui avait oublié quelqu’un, regarda autour de lui en fronçant les sourcils.

- Et ce vermisseau d’Esliard, il est passé où ?

- Je l’ai vu filer lors de votre allocution, fit le colonel Angurs. Je n’ai pas osé me lancer à sa poursuite, de crainte de gâcher votre petit direct. Mes excuses.

- Non, c’est bon. La FAL le retrouvera en temps et en heure. Il lui faudra son quota de criminels de guerre pour justifier un procès historique en règle. D’ailleurs, à ce propos…

Il se retourna vers Estelle et Tender.

- Suis-je en état d’arrestation ?

- Tu es le représentant officiel du Grand Empire, répondit Estelle. On te passera pas les menottes avant que tu n’ais remis ta reddition à Sa Majesté Eryl. La suite… c’est elle qui en décidera.

- À la bonne heure. Il aurait été insultant que je m’incline devant une reine menotté, ironisa-t-il.

Tender plissa les yeux, et se plaça très près de lui.

- Vous n’êtes pas en état d’arrestation pour le moment, mais je me charge de vous escorter jusqu’à la reine… pour votre sécurité.

Vilius soupira. Comme s’il avait des raisons de fuir maintenant, après tout ce qu’il avait fait. Son discours avait été sincère, et il ne l’avait pas dit seulement pour bénéficier de la grâce d’Eryl.

- Comme vous voudrez, général. Je vous suis.

Julian descendit des bras de son grand-père pour les précéder. Vilius se demanda si le gamin allait plaider sa cause jusque devant la reine elle-même. Si tel était le cas, Vilius promettrait devant Arceus lui-même qu’il ne penserait jamais plus à sa propre poire, et qu’il n’aurait plus aucune ambition si ce n’était de servir ce garçon jusqu’à la fin de ses jours.


***


Les Réprouvés, en avançant dans les rues de la capitale, faisaient ce qu’ils savaient faire de mieux : la destruction aveugle, le désordre, la folie. Ils tuaient de la même façon les soldats de la FAL, ceux du Grand Empire, ou les simples civils. Il fallu un bon moment à la FAL pour remarquer leur arrivée et pour prendre des mesures. Mais rien ne semblait pouvoir stopper les terroristes. Balles, missiles, artillerie lourdes, tank, Pokemon… Lilwen renvoyait n’importe quelle attaque à son expéditeur avec ses pouvoirs de Qulbutoke. Les Sygmus, notamment Aton, celui de Steelix, retournaient avec une facilité déconcertante les blindés. Althéï faisait des ravages en aspirant le sang de tous les soldats blessés à la ronde ; et des soldats blessés, il n’y avait quasiment que ça.

Quant à Lord Vrakdale, il n’était pas seulement inarrêtable : il était une arme de destruction massive à lui seule. Son Gantelet des Ombres - un cadeau de son père qui avait jadis appartenu à un ancien Marquis des Ombres - boostait des pouvoirs ténébreux qui ne demandaient déjà qu’à se déchaîner. Sans même rien faire, le Maître des Cauchemars pompait en permanence la force vitale des personnes endormies de tout le pays et soumis à ses mauvais rêves. Avec le Gantelet des Ombres, il n’avait presque même plus besoin de lancer une attaque pour endormir ; son aura noire autour de lui agissait comme un soporifique sur ceux qui s’en approchaient trop, et les plongeaient dans un sommeil agité durant lequel Lord Vrakdale aspirait leur force et leur énergie vitale. Et quand il lui prenait l’envie d’utiliser une attaque offensive, comme Vibrobscur ou Ball’Ombre, sa puissance était telle qu’elle pouvait ravager une rue entière de long en large.

- Ils ne vont même pas nous envoyer leurs gros bonnets pour nous arrêter, ou quoi ? Se plaignit Althéï. Genre ton ancienne équipe, Aedan ?

Vrakdale était venu bien sûr en sachant très bien qu’il risquait de croiser la X-Squad. Il n’avait rien contre eux, et il lui arrivait, parfois, de repenser à cette époque à leur côté avec nostalgie et tristesse. Mais ils ne pourraient pas comprendre ses actes. Eux n’avaient pas connu le plus profond des désespoirs comme lui. Ils n’avaient pas vu la laideur de ce monde. Alors Vrakdale allait la leur montrer, aujourd’hui même.

- Ils sont sans doute exténués après avoir combattu Venamia, fit Vrakdale. Peut-être même que certains d’entre eux sont morts. Peu importe. Nous ne sommes pas venus pour nous amuser avec eux.

Non, ils étaient venus pour marquer les esprits. Pour montrer au monde ses deux plus puissants pays mordre la poussière face aux Réprouvés. Pour plonger le plus de gens possible dans le désespoir. Et pour cet objectif, la cible prioritaire était le prince Julian. Vrakdale connaissait bien les projets de la FAL pour ce gamin. Par son innocence et son charisme naturel, ils voulaient en faire un porte-étendard, un symbole d’espoir pour un monde uni et fraternel… Balivernes que cela ! Ce monde était odieux, et il se devait d’être détruit, pour qu’un nouveau émerge. Julian avait beau n’avoir que cinq ans, il était le symbole même de cet ancien monde qui écrase les faibles, les minorités et les rejetés. Sa mort servirait énormément la cause des Réprouvés. Et puis… si jamais Venamia était toujours vivante, rien ne ferait plus plaisir à Vrakdale qu’elle assiste en direct à la mort de son rejeton, tout comme Tuno avait été forcé d’assister à celle d’Ujianie…

Ils arrivèrent devant le Palais Suprême, bien mal amoché, et les combats devinrent plus féroces. Le gros des troupes de la FAL se trouvait là. Vrakdale décida de nettoyer un peu tout cela. Il frappa sa main gantée au sol, laissant se propager une énorme trainée de ténèbres qui alla engloutir tout devant elle. La force d’attraction qu’elle exerçait aspira également ceux qui se trouvaient trop près. Très vite, les soldats de la FAL et leurs Pokemon le prirent exclusivement pour cible. Le Maître de Cauchemar plongea alors lui-même dans sa marée de ténèbres, se déplaçant telle une ombre dans le sol, comme le Pokemon Légendaire Darkrai pouvait le faire.

Il réapparut derrière le gros des soldats, et fit jaillir un Vibrobscur tout autour de lui. Ce fut une magnifique explosion de membres, de sang et de matière organique en tout genre. Après quoi, les Réprouvés firent sauter une porte qui avait été magnétiquement verrouillée dès qu’ils étaient arrivés, et défendues par plusieurs gardes. C’était une annexe du palais, et selon les espions de Vrakdale, la caserne de la GSR. Vrakdale décida d’aller jeter un coup d’œil dedans. Après tout, elle n’avait pas été aussi défendue pour rien, cette porte.