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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/01/2018 à 10:22
» Dernière mise à jour le 23/01/2020 à 14:36

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 346 : Le péché originel
Divalina et Cosmunia étaient restées un moment silencieuses et abasourdies après la disparition d’Izizi. Lui plus que tout autre leur avait semblé immortel. Le type bizarre adepte des théories du complot les plus saugrenues, mais sur qui on pouvait toujours compter, qui ne reculait jamais devant un ennemi. Même Jivalumi, qui l’avait parfois affronté, rendait hommage au guerrier qu’il avait été. La plus anéantie était bien sûr Cosmunia. Elle avait passé des centaines d’années à voir des amis Apôtres mourir et leur survivre à chaque fois. Mais là, c’était celle de trop.

- C’est ma faute, déclara-t-elle enfin. Je me suis laissée leurrer par Vaslot. Non… je l’ai laissé me leurrer, parce que je ne voulais pas imaginer qu’on hébergeait le Marquis des Ombres chez nous. Pas encore une fois. Pas après Funerol. J’ai failli à Erubin, j’ai failli au chef Brenwark.

- Comme nous tous, répondit sombrement Divalina. Comme moi. J’ai moi aussi voté pour que Worm devienne le nouveau Premier Apôtre.

- Mais vous êtes partie avec Silvestre il y a un an. Vous aviez fini par voir au-delà de ses mensonges, alors que je suis restée dans l’illusion confortable qu’en dépit de ses méthodes, il était l’un des nôtres. À quoi bon posséder un Talent comme le mien s’il m’est aussi inutile ? Désormais, nos ennemis possèdent le Cœur d’Horrorscor, et Worm n’aura plus qu’à éliminer Venamia et lui prendre son fragment - s’il ne l’a pas déjà fait - et le Maître de la Corruption sera alors bel et bien de retour… Nous avons échoué, comtesse, du fait de ma sottise et de mon arrogance.

Divalina se posa devant le Pokemon, et d’un coup, la gifla. Une gifle humaine sur le Pokemon millénaire et cosmique qu’elle était ne lui avait bien évidement rien fait, mais Cosmunia en demeura choquée.

- Vous vous êtes battue durant des siècles contre Horrorscor et ses sbires, et vous comptez abandonner juste avant le combat final ? Demanda la comtesse. Izizi s’est sacrifié pour nous. Il y a une raison à cela. Vous comptez faire en sorte que sa mort n’ait eu aucun sens ?

- Mais… que pouvons-nous encore faire ?

- Horrorscor n’est pas encore ressuscité. Je présage qu’ils ne vont pas le faire tant qu’ils n’auront pas lâché leur armée de corruption sur le monde, pour que leur maître renaissance avec des pouvoirs accrus. Et même s’il revenait, tant qu’Eryl Sybel, la Pierre des Larmes, existera, alors nous aurons toujours l’espoir d’éliminer le Pokemon de la Corruption. D’ici là, lançons-nous à la trace de Worm. Jivalumi peut le pister, lui, mais aussi ses anciens alliés Agents. Je vous l’ai dit : j’étais à sa recherche pour l’éliminer, mais en réalité, c’était vous dont j’avais le plus besoin.

- Moi ? S’étonna Cosmunia.

- Oui. J’ai un plan pour détruire le Marquis des Ombres, et il ne pourra pas fonctionner sans vous.


***


Lyre Sybel se réveilla dans un lit confortable, au plus profond de la planque des Agents de la Corruption. Elle avait deux intraveineuses sur le corps, une dans le cou, et une dans son bras droit. Son bras droit… Cette traîtresse de Jivalumi le lui avait tranché, elle s’en souvenait. Pourtant, celui qu’elle voyait été intact, et n’était certainement pas artificiel. Probablement que Silas était passé par là, lui et ses pouvoirs imaginatifs. Du coup, comme elle avait perdu connaissance peu après la perte de son bras, elle ne gardait aucun souvenir de ce qui s’était passé ensuite.

Le fait qu’elle soit vivante était déjà assez surprenant en soi. Et qu’en était-il de ses marionnettes, Zelan et Balphetos ? Zelan, elle le sentait encore via sa main gauche qui contrôlait les personnes ressuscitées. Mais Balphetos, elle ne le trouvait plus. Et au sujet du Cœur d’Horrorscor… et de Vaslot Worm ? Avide de réponses… et de questions aussi, elle s’assit et commença à se retirer les fils de son corps, quand Fantastux, traversant le mur rocheux en face d’elle, arriva.

- Ah, Lyre Sybel, vous ne devriez pas faire ça, non non non. Vous avez perdu beaucoup de sang, et vous devez…

- Où est le Marquis ? L’interrompit Lyre.

- Fantastux l’ignore.

- Comment ça, tu l’ignores ? Il n’était pas là à notre arrivée ?

- Vous êtes revenue avec Zelan et Vaslot Worm, qui tenait la Pierre d’Obscurité et qui a déclaré l’intention de la remettre immédiatement au Marquis.

- Tu as laissé Worm seul avec le Cœur d’Horrorscor ?!

- Pourquoi, Fantastux n’aurait pas dû ? Il est des nôtres, non ?

- J’en sais rien, et j’aimerai que quelqu’un me le dise ! S’agaça Lyre.

Elle se souvenait parfaitement des arguments de Divalina pour démontrer que Worm et le Marquis était une seule et même personne, et son changement de camp immédiat après que Cosmunia lui ait posé une question à laquelle il n’avait visiblement pas pu répondre sans mentir. Elle ne voulait toujours pas l’accepter, mais désormais elle devait sérieusement se poser la question : ce ver de terre mielleux de Worm qu’elle avait la malchance d’avoir pour oncle se cachait-t-il réellement sous le masque du Marquis des Ombres ?

Elle ne s’était jamais souciée de qui se cachait sous le masque blanc. Quelle importance ? Le Marquis était le Marquis, le seul qui se soit soucié d’elle, le seul qui l’avait recueillie malgré ce qu’elle était, et qui l’avait guidée pour ne plus subir la corruption, mais la dominer et l’apporter aux autres. Lyre avait été tiraillée en deux dès sa naissance ; une mère Marquise des Ombres, un père Premier Apôtre. Le Marquis actuel avait réussi à faire d’elle un être complet, il lui avait appris à vivre avec cette souillure venue d’Horrorscor dans les veines, qui faisait d’elle quelqu’un de craint et de rejeté. Le Marquis était tout pour elle, la seule autorité, le seul but de son existence.

Alors… si quand bien même, c’était le visage de Vaslot Worm qui se trouvait sous le masque… qu’est-ce que ça changerait ? Rien. Absolument rien. Elle continuerait de le servir avec adoration et loyauté absolue, comme elle l’avait toujours fait. Le fait qu’il soit son oncle était d’aucune importance, mais ce qui dérangeait Lyre, c’était la propension de Worm à toujours tromper son monde et à manipuler les autres. Lyre voulait croire que le Marquis tenait réellement à elle. Si elle apprenait qu’elle n’avait été qu’un outil pour lui, qu’une pièce de son jeu d’échecs grandeur nature… alors elle ne sait pas ce qu’elle ferait. Ignorant les protestations de Fantastux, elle se leva dans l’idée de discuter de tout cela avec le Marquis lui-même, quand une main venue de nulle part se posa sur son épaule.

- Tu restes allongée, sinon je t’endors. Tu étais aux portes de la mort quand Zelan et Worm t’ont ramené…

Lyre se sentit soudain apaisée par ce timbre de voix doux et familier. Elle regarda son ami de toujours, son amant, son compagnon. La seule personne en dehors du Marquis sur qui elle pouvait compter.

- Tu es vraiment là, ou c’est juste un de tes clones d’ombre ? Demanda Lyre à Silas.

- Non, c’est bien moi. Je n’aurai pas pu te créer un second bras droit avec un clone d’ombre. Je l’ai fait autant que possible identique au précédent, par contre, ton pouvoir de mort, ça je n’ai pas pu te le remettre. Les pouvoirs des Enfants de la Corruption sont l’une des rares choses que je ne peux pas matérialiser, même avec l’assistance du Marquis.

Lyre mit un moment à comprendre ce qu’il disait. Elle n’y avait même pas songé en se réveillant. Sa main droite n’avait… plus de pouvoir ? Elle ne pouvait plus toucher quelqu’un et lui voler son énergie vitale ? Lentement, elle se toucha la joue avec sa main droite, et ne ressentit rien. C’était la première fois qu’elle pouvait se toucher de cette main là. Elle savait que le Marquis ne serait pas ravi de la perte de ce pouvoir, mais Lyre ne pouvait s’empêcher de se sentir comme libérée d’un poids… ou d’une maladie.

- Ça veut dire qu’elle ne peut plus ressusciter les morts et les commander ? S’inquiéta Fantastux.

- Non, de ce côté là, rien ne change, répondit Silas. C’est sa main gauche qui ranime les cadavres, et son esprit qui les commande. Par contre elle ne peut plus tuer d’un simple touché. Mais ça a aussi ses avantages.

- Comment ça ? Demanda Lyre.

- Tu pourras utiliser tes deux mains maintenant quand nous serons au lit.

Avant que Lyre n’ait pu le traiter d’idiot, comme à son habitude, Silas l’embrassa. Lyre répondit à son baiser, et celui-ci dura assez longtemps pour que Fantastux, gêné, ne quitte les lieux en passant à travers un mur.

- J’ai eu si peur… dit Silas quand ils eurent fini. Si tu avais été tuée… je ne sais pas ce que j’aurai fait. Probablement que j’aurai détruit le monde…

- Crétin. Si je venais à mourir, tu dois continuer à œuvrer pour le Marquis.

- Au diable le Marquis ! Cracha Silas avec colère. C’est de sa faute, ce qu’il t’es arrivé. Il n’avait pas prévu que Divalina et Jivalumi ne se pointent.

- Ah, parce qu’il avait quand même prévu la venue des Apôtres d’Erubin ? Peut-être même parce qu’il était l’un d’entre eux ?

Lyre constata que Silas garda le silence, et en fut agacée.

- Tu connais l’identité du Marquis toi, hein ? J’en suis sûre. Tu es plus vieux que moi. Tu dois te souvenir de ce qu’il s’est passé ce jour là, d’où est venu le Marquis et pourquoi il nous a pris avec lui…

Silas haussa les épaules.

- Je le sais oui. Mais toi qui es si prompte à faire ses quatre volontés avec zèle, tu devrais pouvoir me comprendre quand je dis que je ne peux pas te le révéler. Ce sont ses ordres. Je n’ai pas le droit de le dire, à qui que ce soit.

- Depuis quand tu te soucies des commandements du Marquis, toi ? Si je ne t’aimais pas autant, ça ferait un bail que je t’aurai tué en prédisant que tu allais le trahir un jour ou l’autre.

- Je sers la corruption fidèlement, se justifia Silas. Mais le Marquis n’en est qu’un symbole temporaire, et il n’est pas infaillible. Il l’a prouvé encore aujourd’hui, et ta mort aurait pu être la conséquence de son erreur. Sans toi, on peut dire adieux à notre armée des ombres. Je ne doute pas que le Seigneur Horrorscor soit furieux qu’il t’ait ainsi mis en danger.

- Je veux lui parler.

- Il est occupé.

La réponse ne fit pas attendre. Lyre gifla Silas sans se retenir. Ces deux là pouvaient passer de gestes de tendresse voir de désir avec des mots doux à des gestes de violence agrémentés d’insultes en très peu de temps. Ils avaient toujours eu ce genre de relation tordue et malsaine.

- Ne t’avise pas de me traiter comme Fantastux ou je ne sais quel autre larbin, dit Lyre d’un ton doucereux. Et ne t’avise pas de te faire passer comme le confident du Marquis, son premier serviteur. Je vais voir le Marquis si j’ai envie de le voir !

La brûlure de la main de Lyre sur sa joue ne fit qu’éveiller le désir primaire de Silas, et son envie de la dominer. D’un coup, il lui bloqua les poignets et se colla contre elle, son visage à deux centimètres du sien. Lyre tenta de se débattre, mais affaiblie comme elle l’était, et privée de son pouvoir mortel, elle ne put lutter.

- Lâche-moi, murmura-t-elle.

- Tu sais que tu m’excites quand tu me fais mal, ou quand tu prends ta voix de reine guindée ? Ohhhhh oui, tu le sais. Et tu aimes ça toi aussi…

Silas se pencha et lui mordit le cou, violement, laissant une trace sanglante. Lyre gémit, autant de douleur que de plaisir, et regarda Silas avec un mélange de répulsion et de désir.

- Tu es un monstre, dit-elle. Un pauvre tordu complètement fêlé…

Silas hocha la tête.

- Mais toi aussi. À croire qu’on s’est bien trouvé…

Tâtonnant autour de son corps tout en l’embrassant fiévreusement, Silas ne prit même pas la peine de la déshabiller dans les règles et déchira ses vêtements, avant de lui faire sauvagement l’amour sur le lit-brancard. Cela ne dura que deux minutes, et pour Lyre, ça s’était plus apparenté à un viol qu’autre chose. Mais elle avait l’habitude, avec Silas. Ce dernier, le souffle court, se redressa.

- Je dois retourner à Veframia. Notre bonne amie Venamia a annoncé son retour en grande pompe, et une grosse bataille se prépare. Je vais y participer. Elle se doit de la gagner, pour qu’ensuite le Marquis puisse la tuer lui-même et lui prendre son fragment d’âme du Seigneur Horrorscor. Ou alors, encore mieux… je trouverai une occasion de la tuer moi-même là-bas pour devenir l’hôte de notre seigneur, puis j’éliminerai le Marquis à mon tour pour être celui qui ressuscitera le Maître de la Corruption. Alors nous serons les rois et reines du nouveau monde corrompu qui s’offrira à nous !

Lyre n’osa pas répliquer à cela. Le regard fou qu’avait Silas en ce moment ne se prêtait à aucune protestation. Il pouvait sinon devenir très dangereux, même pour elle…

- Toi, tu ne sors plus, ordonna-t-il. Tu restes ici tant que l’armée des ombres n’a pas été levée. C’est bien clair ?

- Tu n’as pas à me donner d’…

Silas lui prit violement le menton pour la dévisager, les yeux grands ouverts.

- C’est bien clair ? Répéta-t-il en détachant bien les syllabes.

- O-oui…

Satisfait, Silas disparut par l’une de ses portes d’ombre. Seule dans son lit, ses vêtements déchirés et le corps violenté, Lyre se mit à pleurer sans trop savoir pourquoi. Si son esprit formaté pour la corruption et le péché trouvait sa situation tout à fait normal, son cœur, encore bien humain, souffrait en silence, comme toujours…


***


Horrorscor, bien que réduit à l’état d’esprit désincarné et surtout divisé en deux, ne pouvait s’empêcher de frissonner en contemplant, par le biais du corps du Marquis, la Pierre de l’Obscurité posée sur le socle devant lui. C’était son cœur, son point d’ancrage dans le monde matériel. Son pauvre cœur, qui depuis des siècles avait été brisé en trois morceaux à cause de la maudite Pierre des Larmes qu’Erubin avait pleurée avant de disparaître à jamais. Réduit à un état infinitésimal, plus faible que le plus misérable des Pokemon Spectre, avec impossibilité d’agir sur le monde physique, Horrorscor avait attendu, un tiers de son âme bloqué dans chacun des morceaux, qui furent dispersés ci et là dans le monde.

Mais il n’avait pas eu à patienter bien longtemps. Deux ans seulement après la destruction de la Pierre d’Obscurité, quelqu’un trouva le premier morceau. Et ce quelqu’un, c’était Deveran, un humain qui était déjà au service d’Horrorscor avant l’éclatement de la pierre. Quand il a appris que le cœur de son maître avait été coupé en trois et dispersé à travers le monde, le fidèle Deveran n’a jamais cessé d’en chercher les morceaux. Il en a finalement trouvé un, et le morceau d’âme d’Horrorscor a pu sortir de ce fragment pour se réfugier dans le corps de Deveran. C’est ainsi qu’était né le tout premier Marquis des Ombres.

Tout en refondant les Agents de la Corruption, Horrorscor n’a eu de cesse de trouver les deux autres morceaux de son cœur. Mais hélas, les Pokemon du Zodiaque, ces empêcheurs de tourner en rond issus de l’âme d’Erubin, étaient venus spécialement dans le monde réel depuis l’Elysium sous ordre d’Elohius pour rechercher ces mêmes fragments. Quant au morceau que possédait Deveran, il fut transmis de Marquis en Marquis, mais le 6ème d’entre eux, Jasternal, le perdit suite à une maladresse. Horrorscor en avait été tellement furieux à l’époque qu’il avait quitté de lui-même quitté le corps de Jasternal pour entrer dans celui qui allait devenir le 7ème Marquis, pour ensuite faire exécuter Jasternal.

Malgré toute leurs recherches, ils ne retrouvèrent pas le fragment perdu, ni les deux autres. Mais la chance n’avait pas pour autant abandonné Horrorscor. L’un des Pokemon du Zodiaque à la recherche des pierres sous ordre d’Elohius en avait trouvé une. Mais le fragment d’âme d’Horrorscor à l’intérieur avait su influencer et enfin corrompre le Pokemon du Zodiaque en question, jusqu’à qu’il devienne son hôte. Ce Pokemon, c’était Ophiuton du Serpentaire. Horrorscor l’avait rendu fou et avait tenté de détruire l’Elysium par son biais, avant de se faire sceller par les autres Zodiaque et ce fichu Héros Pokemon…

Du coup, le morceau de pierre qu’avait trouvé Ophiuton dans le monde réel était resté là-bas, gardé par Ambrirgo, le Pokemon de la Vierge. Et peu après, ce fut Capriel, celui du Verseau, qui trouva le troisième fragment, encore plein de l’âme d’Horrorscor. Les deux Pokemon du Zodiaque restèrent dans le monde réel pendant tout ce temps, pour garder les deux pierres d’obscurité. Encore trop faible pour oser s’en prendre aux Pokemon du Zodiaque, Horrorscor avait attendu patiemment son heure, allant de Marquis en Marquis.

Ce fut il y a environ quinze ans qu’il jugea le temps venu de reprendre possession des pierres. Il avait, parmi ses Agents de la Corruption, le dénommé Fedan Vrakdale, un être quasiment invincible. Horrorscor l’avait envoyé combattre Capriel. Vrakdale l’avait vaincu puis capturé. Il a ensuite fondé une Team provisoire pour fouiller tout l’endroit que Capriel gardait jusqu’à trouver le morceau de la pierre. Après toutes ces années d’excavation, ce fut un jeune garçon, un esclave, qui tomba dessus. Le morceau d’âme d’Horrorscor vit en lui un potentiel corrupteur énorme, et décida d’en faire son troisième hôte. Le nom de ce garçon était Zelan Lanfeal.

Zelan lui avait été utile. Beaucoup même. Par son biais, il avait pu localiser le morceau de pierre que Jasternal, le 6ème Marquis, avait perdu, dans la région de Mandad, entre les mains d’un commandant de la Garde Noire. Peu après, Zelan était allé éliminer Ambrirgo et reprendre le morceau de pierre vide qu’elle gardait, réassemblant enfin la Pierre d’Obscurité. Mais apparemment, Horrorscor n’avait pas contrôlé Zelan si parfaitement que ça, vu que cet humain insolent avait osé lui cacher l’endroit où il avait placé la pierre reconstituée. Comble de l’ironie, c’était ce même Zelan, aujourd’hui ressuscité, qui était allé la reprendre.

Et aujourd’hui, la boucle serait bientôt bouclée. La Pierre d’Obscurité était là, entière, et n’attendait plus que de recueillir en son sein l’âme de son légitime possesseur. Le morceau d’âme d’Horrorscor que possédait Venamia en elle - fusion de ceux de Zelan et d’Ophiuton - se languissait aussi de la pierre et n’attendait que le Marquis élimine Venamia, rassemblant ainsi en lui tous les fragments d’âme d’Horrorscor. Il n’aurait alors plus qu’à tenir la Pierre d’Obscurité, pour qu’enfin, après plus de sept cent ans, le Maître de la Corruption retrouve son corps originel, et lâche toute sa corruption dans ce monde.

Mais pas encore. Pas encore. Même si, par le biais du corps du Marquis des Ombres, Horrorscor ne rêvait que de serrer la Pierre d’Obscurité contre lui, même si tout son instinct lui soufflait de le faire, il devait encore patienter. Quitte à renaître, autant le faire avec une puissance décuplée. Plus la corruption gagnerait du terrain, plus il reviendrait plus fort que jamais. Les piètres tentatives d’Eryl Sybel, la Pierre des Larmes sous forme humaine, pour débarrasser de leur corruption les villes qu’elle prenait n’étaient rien, comme si on tentait de vider la mer avec un verre. L’Armée des Ombres que le Marquis allait lever serait l’apothéose de la corruption mondiale généralisée, et le moment idéal pour renaître. Et ce serait bientôt, très bientôt…

- L’année que tu m’as demandé de t’accorder touche bientôt sa fin, Maître de la Corruption, dit une voix enfantine mais avec des allures colériques à côté du Marquis. Il sera bientôt temps que le monde se souvienne de la Colère Primaire !

Horrorscor quitta des yeux sa Pierre d’Obscurité pour se tourner vers Wrathan, sous sa forme d’enfant humain… mais aucun enfant humain n’aurait pu avoir deux puits de flammes à la place des yeux. Il hocha la tête - celle du Marquis. De plus en plus maintenant, il prenait entièrement possession du corps du Marquis pour se déplacer et parler lui-même. Non pas qu’il doutait de la fidélité de son serviteur, mais plus le moment de sa résurrection approchait, plus il souhaitait agir de lui-même pour que tout se passe bien.

- Il en sera ainsi, mon ami, Démon du Péché de la Colère. Tu auras tout loisir de déchaîner les flammes de ta fureur. La conclusion de la bataille de Veframia est déjà écrite. Ce sera le coup de grâce qui entraînera encore plus le monde dans la crainte et le désordre, terreaux de la méfiance et de la corruption.

- Héééééé, ne m’oubliez pas, tous les deux, susurra une voix langoureuse. La colère, la destruction, c’est chouette, mais ce n’est pas marrant s’il n’y a pas la dose de désir et de libido nécessaire.

Une silhouette approcha dans les ombres. Celle d’une jeune fille en tenue rose, habillée d’une tenue pour le moins… légère. Bien que la fillette n’ait pas l’air d’avoir plus de dix ans, sa poitrine était déjà bien développée, et son visage encore poupin ne cessait de présenter un son sourire aguicheur, ce qui rendait le tout extrêmement dérangeant.

- Lusmodia… gronda Wrathan. Je peux t’assurer qu’une fois la toute puissance de ma colère libérée, les humains auront autre chose à penser que satisfaire leur lubricité.

Le Démon Majeur de la Luxure, seule Pokemon féminin des sept avec Mavarice, eut une moue de déplaisir.

- Evite de tous les tuer, grand-frère Wrathan, dit-elle. Le Seigneur Horrorscor aura du mal à propager la corruption sur Terre sans ces idiots d’humains. Et puis, j’imagine que les survivants auront à cœur de renouveler leur espèce pour éviter la disparition pure et simple. Ça voudra dire… du sexe, de la débauche, tout plein de luxure pour moi !

Elle se lécha ostensiblement les lèvres en prévision. Horrorscor avait toujours eu du mal avec elle. Probablement parce qu’en plus de son type Ténèbres commun au sept Démons Majeurs, elle était aussi de type Fée. Et s’il y avait un type de Pokemon qu’Horrorscor ne pouvait supporter, c’était bien le type Fée. D’une bien sûr, parce que c’était le seul type qu’il craignait, et deux, parce qu’il lui rappelait Erubin, son ennemie jurée… et son seul et unique amour. Mais Lusmodia était l’aînée juste derrière Wrathan, et la seconde plus puissante des Démons Majeurs. On aurait pu penser que l’orgueil ou même l’envie étaient classés seconds dans la liste des péchés capitaux, mais non, après la colère, c’était bien la luxure qui arrivait. C’était bien là les humains : ils étaient d’abords en colère, et ensuite emprunts de désir sexuel. Triste race… mais tellement précieuse pour la corruption.

- Mais nous sommes au-delà de ça nous, n’est-ce pas mon ami ? Dit Horrorscor en pensée au Marquis des Ombres. Ce n’est pas un des péchés capitaux qui nous a fait chuter.

- Oui Maître, répondit la voix mentale du Marquis. L’amour est bien plus corrupteur que n’importe quel péché.

- C’est parce que l’amour est le péché originel, ce grand fléau qu’a créé Arceus pour rapprocher les humains de lui. Quand l’humain croit aimer sa famille, croit aimer son compagnon, croit aimer l’argent, la réussite, la sécurité… il ne fait que chercher dieu. Il recherche le salut. Mais il ne le trouve pas. Car Arceus n’a pas créé de salut pour les humains. Ils sont destinés à ne cesser d’aimer, et à ne cesser de souffrir pour cela. La corruption brisera ce cycle infernal. L’humain cessera d’aimer les autres, et donc dieu, pour n’aimer exclusivement que lui-même. C’est cela, le but ultime de la corruption. C’est cela le seul remède à l’humanité !