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R. de Deadlier



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» Auteur : Deadlier - Voir le profil
» Créé le 24/10/2017 à 13:47
» Dernière mise à jour le 26/01/2018 à 18:45

» Mots-clés :   Action   Alola   Aventure   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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Lettre 5 : Exploiter l’amour et la sincérité
Mon fils,

Voilà maintenant cinq courriers que je t’écris. Et à ma propre déception, je n’ai toujours aucune réponse de ta part. Je pensai arrêter de t’écrire, quand j’ai soudainement réalisé que comme je n’ai pas joint d’adresse ou de numéro pour me contacter, tu ne peux du coup pas me répondre. D’un certain point de vue, je pense que c’est préférable. Je ne vais pas te cacher que je ne suis pas très à l’aise à l’idée de reprendre contact avec toi d’une façon aussi peu banale, mais après tout, ni toi ni moi ne sommes des gens ordinaires.

Je vais donc pouvoir mener mon récit à terme, pour t’exposer ce qui a fait de moi un homme nouveau, et, une fois ceci fait, nous pourrons enfin convenir d’un endroit où nous retrouver après toutes ces années. Et sache bien que j’en ai hâte, même si j’ai du mal à le montrer.

La précédente lettre a été assez difficile à écrire. Tu te doutes bien que relater un événement où je me suis fait battre à mort par des moins que rien est extrêmement humiliant pour moi. La blessure est toujours présente. Non pas physiquement, mais moralement. Mais paradoxalement, c’est à partir de là que les choses ont commencé à changer et s’améliorer. Parfois, il faut tomber au fond du trou pour réussir à se relever, et pour le coup, je ne vois pas comment tomber plus bas.
Mais je vais cesser de tergiverser. Reprenons plutôt le fil de notre récit, et de ce qu’il advint de mon corps meurtri et humilié par la Team Skull.


Un réveil. Ou plutôt, une renaissance. C’est comme ça qu’on aurait pu décrire ce retour à la réalité. Tout d’abord, ce ne furent pas mes yeux qui réagirent. Ce furent mes oreilles. J’entendis des bruits impossibles à identifier. Par bribes, de façons irrégulières. Des sons mécaniques. Puis des sons de plus en plus humains. Presque comme une voix. Les choses se précisèrent, et des sons commencèrent à sortir des mots. Ce fut le signal pour mon cerveau qui commença à se remettre en marche.

Je n’étais donc pas mort. Mais j’ignorais où j’étais, et ce qu’il était advenu de moi. Et je peinais à me remémorer ce qu’il m’était arrivé avant de perdre connaissance. Sans doute que mon subconscient refusait de revivre, même en souvenirs, une telle chose. Peu à peu, je parvenais à comprendre des phrases. On parlait de mon état de santé. Du fait que j’étais en train d’émerger. J’ignorai qui était ces gens, mais apparemment ils savaient encore mieux que moi le fait que je sortais du coma. Impressionnant.

Je tentai donc d’ouvrir les yeux. Ce qui fut difficile, une longue lutte, millimètre après millimètre, paupière après paupière. Et ma première réaction fut de les refermer aussitôt. Que la salle était lumineuse et blanche, c’était beaucoup trop aveuglant pour quelqu’un dont la vue était embrouillée.
Mais n’écoutant que mon courage, et le fait que de toute façon je n’avais pas le choix, je me décidai à enfin ouvrir les yeux.

Le spectacle qui s’offrit à moi était des plus étranges. Une salle entièrement blanche, d’un blanc éclatant, avec un étrange symbole doré au mur dont la forme me paraissait assez dure à décrire. Un homme portant un uniforme et une casquette tout aussi blanche m’observait. Plus que m’observer, il se rapprocha pour m’examiner comme un jambon premier prix, me touchant dans tout les sens, et passant une petite lumière dans mes yeux, ce qui les agressa fortement. Il s’adressa à un confrère à lui que je remarquais alors, et qui lui ressemblait fortement.

- Il est revenu à lui, je vais prévenir Madame la Présidente.

Puis, il parti aussi sec. La Présidente ? Dans quoi j’étais encore tombé moi. N’ayant rien d’autre à faire, je repris mon examen du lieu. J’étais dans ce qui ressemblait à un lit d’hôpital, et relié à diverses machines de soins donnant mes constantes. Je pouvais donc en déduire que ces types louches étaient ceux qui m’avaient soignés. Oui, louches. Du blanc partout, même sur eux. Quelqu’un qui tente de faire croire absolument à la pureté en foutant du blanc partout avait forcément quelque chose à se reprocher.

L’endroit était en tout cas de prime abord très moderne. A mieux y regarder mon lit était très design, comme on dit. Enfin, comme une vision rassurante, je vis une table au fond de la pièce sur laquelle étaient posées mes affaires et mes vêtements. Ce qui me fit réaliser que je portais une tenue d’hôpital qui me donnait l’air d’un faible infirme. Idée particulièrement inacceptable bien qu’en partie véridique.
N’en pouvant plus de rester à ne rien faire, tandis que personne ne me parlait, je me décidai à me lever. Le type qui me surveillait, réagit aussitôt pour revenir me rallonger, mais il n’eut même pas besoin, de le faire. Je sentis une immense douleur parcourir mon corps et mes os. Ces larrons de la Team Skull ne m’avaient de toute évidence pas loupé, et j’étais loin d’être rétabli. Surpris par cette sensation soudaine et inattendue, je retombais aussi sec sur mon lit.

- Du calme, vint me dire ce pseudo infirmier d’une façon qui se voulait rassurante, vous avez besoin de repos.

- Vous croyez que je ne l’avais pas deviné ? répliquai-je, acerbe. Au lieu de souligner avec évidence ce qui saute aux yeux, dites moi plutôt ce que j’ignore. Que m’est-il arrivé, où sommes nous ?

- Vous vous êtes fait passer à tabac par la Team Skull. Nos agents sont intervenus pour vous sauver la vie, et notre présidente a exigé qu’on vous amène ici, au Paradis Aether de la Fondation Aether.

Je plissai les yeux. La Fondation Aether. Ce nom ne m’était pas inconnu. J’en avais entendu parler plusieurs fois durant mon exil. Il s’agissait, de ce que j’en savais, d’un groupe d’illuminés qui s’étaient mis en tête de protéger tout les Pokémon du monde en les enfermant dans leurs centres spécialisés. Mettre en cage au nom de la liberté, ha. Une belle forme d’hypocrisie, si tu veux mon avis. Leur idéologie faisait d’eux une sorte de Team Plasma mais en plus pur dans ses agissements. Enfin, jusqu’à ce qu’on apprenne que leur dirigeant était lui aussi fou furieux, une constante dans toutes les Team à travers le monde. Après tout, toi et moi en savons quelque chose.

Quoi qu’il en soit, je n’étais pas rassuré d’avoir été capturé et ramené ici par leur Présidente en personne. Savait-elle qui j’étais ? Et que me voulait-elle ? En tout cas, ça ne me disait rien de bon. Et oui, je me sentais bien comme capturé moi aussi, en cage. Dans cette chambre blanche comme une salle d’interrogatoire, sans porte ni fenêtre et avec un garde à mes côtés. Il n’aurait plus manqué que ce grand dadais incompétent de Beladonis pour se croire au sein d’Interpol.

Sortant de mes pensées, je remarquai soudainement qu’il manquait quelque chose d’important dans cette pièce. De très important. Je la fouillai bien du regard mais ne parvint pas à poser mes yeux dessus. Voyant que j’avais l’air de m’agiter et de prendre un air contrarié, mon geôlier tenta de me faire parler.

- Vous avez perdu quelque chose ? m’interrogea-t-il en feignant comme il le pouvait l’intérêt.

- Ma mallette. J’avais une mallette avec moi. Je vois mes vêtements et mon Pokématos, sur la table derrière vous, mais je ne vois pas ma mallette. Où est-elle ?

Il alla consulter une fiche posée sur la table avec mes affaires, ne sachant visiblement pas quoi me répondre, puis revint vers moi tout en continuant à lire la dite fiche. Qui devait donc être un rapport de situation, vu que de toute évidence ce type ne savait rien à mon sujet. Lorsqu’il eu finit de lire sa fiche, il daigna enfin me regarder.

- Nous n'avons pas trouvé de mallette avec vous. Toutes vos affaires sont là.

- Vous mentez, criai-je presque. J’avais une mallette précieuse en cuir noir dans laquelle je rangeai tous mes Pokémon !

Il recula presque sous mon intonation. Même alité et habillé comme ça, je pouvais encore être effrayant, donc. Il eut un bon réflexe car j’étais furieux de voir qu’on se payait ma tête. Comment auraient-ils pu oublier ou ne pas voir mes précieux Pokémon ? J’étais sur et certain que ces illuminés de la protection Pokémon voulaient probablement les garder pour eux afin d’en prendre soin ou une autre bêtise du genre. Mais ils n’avaient pas le droit, c’était mes Pokémon !

Alors que je m’apprêtai à dire ma façon de penser à mon geôlier, la porte s’ouvrit et une femme entra dans la pièce. Je me tue et la regardais en tirant une tête de dix pieds de long ou pas loin. Pour avoir une apparence originale, elle était originale. Une très longue chevelure blonde et lisse qui lui descendait jusqu’aux genoux et cachait une partie de son visage. Le dit visage affichant un sourire beaucoup trop doux pour être vrai. Son unique œil visible luisait d’un vert profond tranchant avec sa chevelure blonde et sa peau d’un blanc de porcelaine.

Blanc que l’on retrouvait évidemment dans ses vêtements, avec quelques teintes dorées. Tenue qui consistait en une petite robe avec des collants. Et une étrange pierre taillée en losange, sertie au niveau de sa poitrine.

Tu vas te demander pourquoi je la décris autant, et tu auras raison. En fait, c’était exactement l’état dans lequel je me trouvais quant elle entra dans la pièce. Cette femme dégageait quelque chose de fascinant, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Quelque chose de fascinant, mais aussi d’inquiétant. Son apparence de petite poupée parfaite mettait tous mes sens en alerte pour me dire « attention, elle est trop parfaite pour être réelle ».

- Veuillez nous laisser, dit-elle à l’adresse du garde, d’un ton très calme.

Il s’inclina et sorti sans plus de procès en fermant la porte derrière lui tandis que la femme s’approchait de moi qui la regardait en Ponchien de faïence, prêt à mordre au premier geste suspect.

- Permettez-moi de me présenter. Je suis Elsa-Mina, Présidente de la Fondation Aether. Et vous êtes ici chez moi.

- Je me nomme…R. Et je suppose que je dois vous remercier pour m’avoir…sauvé, marmonnai-je dans ma barbe.

J’avais perdu ma verve. Je ne sais pas pourquoi mais sa présence me gênait. Et puis je n’appréciais pas du tout la façon dont elle me dévisageait, dont elle m’observait. Comme si elle essayait de lire en moi, mais sans jamais se dépareiller de son doux sourire. C’était officiel, cette femme avait quelque chose d’inquiétant.

- Je sais qui vous êtes réellement, continua-t-elle comme si c’était parfaitement normal. Et c’est pour ça que je vous ai fait conduire ici. Je ne voulais pas que vous tombiez entre les mains d’Interpol, après tout le grabuge que vous avez fait sur Mêle-Mêle.

Je plissai les yeux et afficha un air clairement plus réticent. Elle savait qui j’étais donc ? Voilà une raison de plus de me méfier. D’autant plus si elle m’avait sauvé d’Interpol. La pure générosité ça n’existe pas, c’est donc qu’elle attendait quelque chose de moi. Voyant que je ne répondais pas, elle poursuivit la conversation toute seule.

- J’avais grande hâte de vous rencontrer. J’ai eu vent de vos agissements à Kanto. Et malgré le mal que vous avez fait à tous mes chers Pokémon, j’ai trouvé quelque chose en vous de fascinant.

Donc nous nous fascinions mutuellement ? Là, ça devenait franchement très inquiétant. Et elle du voir à mon visage que j’étais plus que méfiant à son égard. Elle recula, tentant de m’offrir un air rassurant mais qui pour ma part me disait encore plus de m’éloigner d’elle. Il était plus que temps que je recentre le sujet avant qu’elle ne parte dans ses délires.

- Rendez moi mes Pokémon, laissez moi partir, et tout ira pour le mieux entre nous, dis-je simplement.

- Vos Pokémon, répéta-t-elle, pensive. Ils ne sont pas ici.

- Ils étaient dans ma mallette, insistai-je, craignant de plus en plus la vérité qui se dessinait.

- Je crains que la Team Skull se soit enfuie avec elle et vos Pokémon.

Je serrai les dents et écarquillai les yeux tout en me redressant d’un coup. La douleur refit parler d’elle, mais je n’en avais cure. On m’avait volé mes Pokémon ? Moi ? Celui qui avait quasiment inventé le concept ? Ils me blessaient, ils m’humiliaient, ils m’arrachaient mes fidèles compagnons et maintenant ils me plagiaient. C’était décidé, j’allais éradiquer la Team Skull de mes propres mains.

Je commençai à arracher les quelques câbles reliés à moi tout en me relevant. A ma propre surprise, Elsa-Mina ne m’en empêcha pas, elle se contenta de poursuivre son discours.

- Vous avez un potentiel. Un potentiel profond. Je veux vous aider à vous accepter. Et à retrouver vos Pokémon, car ils font partis de vous, assura-t-elle sur un ton doucereux.

- Je n’ai pas besoin de votre aide et de vos manipulations d’illuminée. Merci de m’avoir sauvé, maintenant dites moi où trouver la Team Skull.

- Votre corps n’est pas en état de les combattre, ça ne fait que trois jours que vous êtes en convalescence, vous savez ? Plusieurs de vos côtes ont été fracturées, de même que votre main droite. On vous a fait un traitement à base d’œuf de Leveinard, mais ça n’est pas miraculeux non plus.

Trois jours ? Tant que ça ? Mais Arceus seul savait ce que ces déchets de la Team Skull avaient pu faire à mon équipe depuis tout ce temps. Je devais intervenir au plus vite. Je me relevais avec douleur, m’appuyant sur les murs et les meubles en poussant un cri de douleur, m’appuyant de façon stupide avec ma main droite.. Je cru presque qu’elle allait tenter de faire sa gentille en se proposant de me servir d’appui, histoire de donner suite à son histoire de la parfaite petite infirmière qui avait pris soin de moi, mais non. Elle continua à déblatérer sur son ton doucereux avec son immuable sourire, comme si tout allait pour le mieux.

- Aucune importance, je dois sauver mes Pokémon.

- Je ne peux résister à la beauté d’un lien entre un dresseur et son compagnon. Je savais bien que vous aviez un potentiel caché au-delà du simple voleur, affirma-t-elle, sûre d’elle.

- Pensez ce que vous voulez, je m’en moque, répliquai-je, commençant à être agacé.

- Vous êtes dans l’état d’esprit de la Fondation Aether. Nous sommes de grands admirateurs de la beauté. Mais pas n’importe laquelle. La beauté pure des Pokémon, et des liens qui les unissent aux hommes. Ils sont fascinants, et présents même là où on ne s’y attend pas, comme vous le prouvez. Nous avons plus de points communs que vous ne le pensez. Nous pourrions faire de grandes choses, si vous acceptez mon aide. De très grandes choses, reprit-elle à voix basse, comme soudainement habitée.

Je me stoppai et la regardai, plus que circonspect et intrigué par son propos. Moi, des points communs avec une poupée blonde avide de protéger les Pokémon ? Plutôt mourir que d’admettre ça, tiens. Quant à accepter son aide, il ne me fallait pas longtemps pour comprendre qu’elle avait des projets pour moi, mais je ne serai le pantin de personne. J’étais le seul maître de ma destinée. Personne ne déciderait pour moi, et sûrement pas elle. Avant que je ne puisse répondre, elle poursuivit d'un seul coup son monologue, avec son air malsain et son sourire distordu.

- Pensez à ce que deux personnes charismatiques comme nous pourrions faire pour ce monde et les autres, pour le bien être des Pokémon, des Ultra-chimère, de l'humanité !

- Je n’ai rien à voir avec une folle dans votre genre, assénai-je pour seule réponse.

Je ne pensai pas avoir raison à ce point sur l'insanité de mon interlocutrice. Mais toutes ces folles ambitions étaient loin de moi maintenant, je n'étais plus aux affaires depuis longtemps. Je devais m'éloigner de cette cinglée au plus vite, bien qu'un point dans son discours attira mon attention.

- Nous sommes tout deux passionnés par les Pokémon, commença-t-elle à énumérer, des dirigeants charismatiques ayant fondés leur organisation, des visionnaires, des personnes ayant une relation difficile avec leur fils indigne...

- Mon fils n’est pas indigne, laissez le hors de tout ça, dis-je sèchement, coupant court à toute conversation.

J’ai hésité à écrire ça, mais je te jure que c’est vraiment ce que je lui ai répondu, du tac au tac. Maintenant que j’en suis là, je dois bien te faire ces confidences. Malgré notre relation compliquée et nos disputes, j’ai toujours été fier d’avoir eu un fils comme toi. Jamais je ne laisserai personne d’autre que moi te rabrouer. Et ne laisse personne le faire, notre fierté familiale est en jeu. Tu es un dresseur très doué avec une forte personnalité, j’ai eu vent de tes exploits de dresseur durant mon exil. Et sache que j’ai toujours été immensément fier de tes choix. Tous tes choix.

- Je ne veux pas vous brusquer. Alors prenez ça, en guise de ma considération, reprit-elle en me tendant simplement un objet que je ne connaissais que trop bien.

J’observais l’objet en question. Une sphère noire et blanche parcourue de rainures jaunes. Avec un bouton en son centre. Ni plus ni moins que la plus chère des Poké Ball, l’Hyper Ball. Pourquoi me donnait-elle une chose pareille ?

- Gardez vos Pokémon pour vous, crachai-je presque à son visage, repoussant l’Hyper Ball.

- Elle est vide. Mais vous en aurez besoin pour capturer un Pokémon afin de combattre la Team Skull, poursuivit-elle sans désarmer.

Elle avait raison. Je ne les vaincrai pas à la seule force de mes poings ou de mes mots, surtout dans mon état physique. Il allait falloir me résoudre à faire une chose que je n’avais pas faite depuis des années. Capturer et entraîner un nouveau Pokémon. Et pour ça, une Hyper Ball était le meilleur moyen de commencer. Et c’était un beau cadeau, vu sa grande valeur. Elle me faciliterait grandement la tâche. Bien que me doutant qu’elle ne me la donnait pas par pure bonté, je la pris quand même.

- Ne croyez pas que je vous serai redevable de quoi que ce soit, ajoutai-je à mon geste pour mettre les choses au clair.

- Vous me recontacterez. Je le sais. Vous avez le profil idéal que je recherche, et nous avons tout les deux les mêmes envies de grandeur, non… ? Mais je ne vais pas vous déranger plus que ça. J’ai déjà pris la liberté d’enregistrer mes coordonnées dans votre Pokématos.

Son sourire s’était étendu d’une façon très suspecte lorsqu’elle avait parlé d’envie de grandeur. De même, son œil s’était plissé, et presque mit à briller. Quelque chose ne tournait décidément pas rond dans sa tête. Je prenais aussi sec la décision ferme et définitive de ne pas me mêler de ses affaires. Elle n’avait qu’à se trouver un autre homme ambitieux et brisé, je n’avais pas que ça à faire moi. Alors qu’elle allait quitter la pièce, elle se retourna vers moi.

- Je vais faire préparer une navette pour vous mener à l’île où se cache la Team Skull. Vous n’aurez qu’à vous rendre aux quais et on vous y emmènera. A bientôt, mon très cher R., termina-t-elle tout en continuant d’arborer son grand sourire.

Elle ferma la porte derrière elle et ne vit pas, ni n’entendit mon grand soupire à son encontre. Certes elle ne faisait que m’aider, bien plus que n’importe qui d’autre depuis mon arrivée à Alola. Mais pour autant, je n’arrivais pas à l’encadrer. Était-ce simplement le fait que je ne voulais pas être redevable de quoi que ce soit, ou cette farouche impression qu’elle n’était pas nette ? Probablement les deux.

Sur ces pensées, je me changeai, et renfila mon pantalon, ma chemise et ma veste. Ils étaient en sale état à cause des coups que m’avaient donnés mes agresseurs. Peut-être devrais-je me changer une fois à terre. Avec un peu de chance, je trouverai une boutique vendant autre chose que des T-shirt et des shorts pour dresseur idiot.

Je consultais mon Pokématos. Pas de message. De toute façon qui m’aurait écrit ? Curieusement, avoir pensé à toi me fit presque hésiter à t’envoyer un message, mais je refrénais cette idée. Ce n’était pas encore le moment. Je devais tout d’abord sauver mes Pokémon.

En rangeant mon Pokématos dans la poche intérieure de ma veste, je constatais que la Normazélite d’Althéo s’y trouvait toujours. Toujours une chose que je n’avais pas perdu. Je cherchai machinalement à attraper ma mallette pour ranger mon Hyper Ball, mais je devais bien me rendre à l’évidence qu’elle n’était plus là. Pestant à cette idée, je me contentais de garder la Ball en main, faute de mieux, en attendant de trouver un autre rangement.

J’aurais pu la ranger dans mon costume, mais elle l’aurait déformé totalement vu sa taille, et m’aurait donné l’air idiot.
C’est plein de détermination pour sauver mes compagnons, et d’interrogations quant à cette Fondation Aether, que je sortis de ma chambre. Je marchai très lentement, à cause de la douleur qui me lançait toujours, mais je commençais à m’y faire. J’arrêtai un membre de la Fondation pour qu’on m’indique les quais, et m’y rendit aussi vite que le pouvait un blessé comme moi. C'est-à-dire relativement lentement. Oui, j’aurai bien besoin d’un nouveau Pokémon, tant pour me soutenir moralement que physiquement. Cette région avait intérêt à regorger de Pokémon forts et puissants dignes de ma grandeur et de mon talent. La mission qui allait être la notre exigeait au moins ça.


C’est là-dessus que se termine cette cinquième lettre, mon fils. J’espère avoir bientôt de tes nouvelles.

A très bientôt,
Ton père.