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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 26/10/2014 à 08:15
» Dernière mise à jour le 24/03/2019 à 22:56

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 251 : La GSR se fissure
Crenden avait beau être l'un des plus précieux collaborateurs de Lady Venamia, il était sans doute le seul de la GSR à être interdit de quitter le Mégador. Cela se comprenait. Il était censé avoir péri lors de l'explosion de sa prison. Venamia ne voulait pas que le reste de la Team Rocket apprenne que c'était elle qui avait détruit cette fameuse prison pour le délivrer lui, tuant au passage plusieurs alliés Rockets. Crenden aurait été ravi de mettre cette femme prétentieuse dans l'embarra en se montrant à tout le monde. Il ne craignait pas Venamia. Elle avait cru pouvoir le contrôler en lui insérant secrètement une bombe miniature dans le corps, comme elle l'avait fait pour tout ces subordonnés. Mais Crenden était un scientifique de renom. Il avait sans mal repérer la chose et se l'était retirée facilement avec sa capacité à se déphaser.

Non, Crenden n'avait pas peur de Venamia, à l'inverse de tout le monde dans ce vaisseau. Mais il ne voulait pas non plus être remis en prison - ce qui allait sans doute arriver si la Team Rocket le retrouvait. Puis dans la GSR, il avait la possibilité de mettre tout son talent de scientifique à rude épreuve pour concevoir des merveilles de technologies. Certes, à la fin, c'est Venamia qui en profitait, mais bon, Crenden avait déjà abandonné toute éthique quand il s'était mis au service de Zelan. Un malade de plus ou de moins...

Comme Crenden ne pouvait pas sortir, il passait son temps libre dans la plus grosse cafétéria du Mégador. Il y en avait plein dans le vaisseau, mais celle-ci semblait attirer l'immense majorité du personnel. La bouffe y était bonne, pas chère, et les chaises confortables. Le scientifique était en train de déguster un gâteau à la crème en regardant le ciel derrière une fenêtre et songeant à sa prochaine invention quand il vit passer le lieutenant Fatra Rebuilt. Crenden aimait bien cette fille, aussi guindée et fanatique de Venamia soit-elle. Et malgré son air froid et distant à chaque fois qu'ils parlaient ensemble, Crenden était sûr qu'elle l'aimait bien aussi. Elle était beaucoup plus jeune que lui, certes, mais très mignonne, et Crenden se sentait tellement oppressée dans ce fichu vaisseau que la recherche d'une charmante compagnie était la bienvenue.

- Lieutenant, l'appela-t-il. Venez donc m'aider à terminer mon gâteau !

Fatra le regarda avec un air soupçonneux.

- J'ai du travail, monsieur Crenden.

- Allons donc, je suis sûr que deux minutes de détente ne vont pas nuire aux grands projets galactiques de Lady Venamia. Vous en avez besoin, si je peux me permettre. Vous êtes si rigide que vous allez finir creuser un trou dans la coque du vaisseau, et Arceus sait combien de temps j'ai mis pour le terminer, cet engin.

Fatra serra les lèvres, mais Crenden ne la sentit pas blessée. Elle semblait accepter que Crenden la charrie de temps à autre. Sans doute parce qu'elle était trop sérieuse, et qu'elle avait besoin de se laisser aller de temps à autre à la camaraderie. Fatra n'était pas encore comme Venamia, un être glacial et totalement imperméable aux relations humaines. Crenden avait bien l'intention de ne jamais laisser son amie devenir comme elle. Elle s'assit devant lui comme à contrecœur.

- Brave fille, fit Crenden en prenant une assiette vide et en lui coupant une part généreuse de gâteau à la crème. Je vous vois toujours courir d'un endroit à l'autre dans tous le vaisseau... Heureusement que j'y ai installé des téléporteurs.

- Lady Venamia compte souvent sur moi pour transmettre ses messages, dit Fatra avec importance.

- Oui oui, et vous êtes ravie de pouvoir vous la péter en vous faisant passer pour sa voix et ses oreilles, soupira Crenden.

- Je n'ai pas de tels désirs, protesta la jeune femme. Seulement celui de servir Lady Venamia au mieux de mes capacités !

- Lady Venamia par ci, Lady Venamia par là... Vous êtes trop jeune pour commencer à radoter, Fatra. Intéressez-vous donc plus aux relations humaines dans leur ensemble plutôt que de n'avoir d'yeux pour notre chef vénérée. Genre, par exemple... Je suis sûr qu'il y a plein de mecs dans ce vaisseau qui vous font de l'œil, nan ?

- Je n'ai pas le temps pour ce genre de chose.

- C'est fort dommage. L'assistante personnelle de Lady Venamia, jeune, belle, efficace, promise à un avenir fulgurant... Vous ne devriez pas rester seule.

Entrant dans son jeu, Fatra fit mine de sourire.

- Et qui donc me conseilleriez-vous, professeur ?

- À vous de voir. Y'en a deux trois même parmi les gradés. Le nouveau par exemple... c'est quoi son nom déjà ?

- Le capitaine Naulos, répondit Fatra avec une légère grimace qui n'échappa pas à Crenden. Et non merci. C'est une brute. Et il lui manque la moitié du nez.

- C'est pour ça que Venamia l'a promu, expliqua Crenden. Il est le chien qui garde la niche et qui fait peur.

Crenden n'aimait pas ce type non plus. Il lui faisait un peu penser à son ancien partenaire parmi les Armes Humaines de Zelan, Vaxatos. Vaxatos était un taré bien sûr, mais au moins un taré marrant. Naulos lui avait tout de son sadisme, mais rien de son humour.

- Ian Gallad alors ? Proposa Crenden. Un grand beau gaillard.

- Le capitaine Gallad dirige presque la GSR en l'absence de Lady Venamia. Je ne saurai entretenir une relation avec mon supérieur direct.

Crenden éclata de rire.

- Vraiment ? J'ai entendu dire que vous bossiez pour l'Agent 003 avant d'intégrer la GSR. Connaissant le bonhomme, je serai surpris si vous me disiez qu'il n'a jamais tenté de profiter de vos services... de toutes les façons qui soient.

- Vous pensez que j'ai besoin de séduire les hommes puissants pour monter dans la hiérarchie ? Sachez que je suis ici uniquement grâce à mes compétences ! Jamais l'Agent 003 ne m'a demandé de faire quelque chose de... moralement discutable.

- OK, j'ai rien dit. Que pensez-vous d'Esliard alors ?

Fatra plissa les yeux.

- Là, vous m'insultez. Ce type est un parasite qui s'accroche à Lady Venamia uniquement pour faire de l'audience. Puis il est trop vieux.

- Reste Faduc.

- Trop jeune.

- Très juste. J'en viens donc à ma conclusion, irréfutable et provenant d'une expertise scientifique poussée : je suis le candidat parfait pour vous, ma chère.

- Ah bon ? Fit mine de s'étonner la jeune femme.

- Absolument. Aucune marge d'erreur possible. Je ne suis ni une brute, ni votre supérieur, ni trop vieux, ni trop jeune. Je suis intelligent, drôle et surtout disponible.

- Vous êtes un criminel, censé être mort, et libéré sous caution, lui rappela Fatra. Puis vous pouvez passer à travers les murs.

- Et n'est-ce pas là une qualité ? Imaginez le nombre de fois que je pourrai vous tromper avec une autre femme sans que vous le sachiez ? Il me suffirait de passer au travers du lit et de la femme en question avant que vous ne me preniez en flagrant délit, et hop.

Fatra rigola doucement. Ils discutèrent joyeusement de tout et de rien quelquesz minutes, Crenden sortant ses blagues les unes après les autres. Il n'était pas vraiment sérieux dans ses tentatives maladroites de dragues. Il voulait juste se trouver un ami à qui parler dans cette milice de malade. Fatra n'avait pas encore le cerveau trop abîmé à force de servir Venamia, et Crenden espérait pouvoir la tirer peu à peu de son fanatisme envers cette cinglée. Crenden avisa le jeune Faduc qui lui aussi entra dans la cafétéria. Il lui fit un signe de main. De tous les capitaines de la GSR, il était celui avec lequel il s'entendait le mieux, quand bien même il n'avait que quatorze ans.

- Yo gamin. Viens donc te joindre à nous.

L'adolescent secoua la tête.

- Désolé Crenden, lieutenant Rebuilt... Je ne fais que passer.

Il se contenta de prendre un sandwich au stand et fit demi-tour. Crenden fronça les sourcils.

- Vous ne trouvez pas que le gamin devient terriblement chiant ces derniers temps ? Demanda-t-il à Fatra. Quand je suis entré y'a neuf mois, c'était le bout entrain de la bande.

- C'est à cause du commandant Penan, répondit Fatra. Il a été son instructeur comme il a été celui de Lady Venamia. Il ne s'est toujours pas remis de son décès.

Crenden acquiesça sombrement. Il n'avait pas connu ce commandant Penan, mais il avait appris, comme tout le monde, que c'était Lady Venamia qui avait découvert son corps. Depuis, malgré les diverses enquêtes, toujours aucune piste. Crenden trouvait ça louche. Et il n'était pas le seul...


***


Sortant de la cafétéria, Faduc se força à ne pas dévisager Crenden. Au début, il avait apprécié le scientifique, qui lui rappelait un peu Lusso dans sa façon d'être. Mais depuis la mort du commandant Penan, Faduc avait mené sa petite enquête. Il ne s'était pas satisfait de la version de Lady Venamia, comme quoi un quelconque traître ou agent du gouvernement aurait tendu un piège au commandant pour l'assassiner. Jamais Penan ne se serait laissé berner de la sorte. Il avait été le meilleur soldat de la Team Rocket, et quand bien même il n'avait eu aucun Pokemon, aucun pouvoir spécial et était d'un âge assez avancé, il n'en demeurait pas moins un combattant aguerri.

Faduc était un réfugié de la région Elebla. Il avait été sauvé par la X-Squad des odieux guerriers de l'Empire de Vriff, et amené à la base G-5 en attendant qu'on lui trouve un foyer. Mais après avoir mieux connu la Team Rocket, Faduc avait décidé de rester. Il aimait l'organisation. Il aimait la région Kanto, si différente d'Elebla. Bien sûr, la Team Rocket ne se serait pas embarrassé d'un jeune garçon comme lui seulement parce qu'il voulait l'intégrer. Mais Faduc avait un avantage que peu d'autre enfant pouvait avoir : il possédait un Latios, un Pokemon quasi-légendaire et aux pouvoirs très puissants. La Team Rocket n'aurait certainement pas craché sur ce Pokemon.

Sa rencontre avec Latios avait été une sorte de coup du destin. Les Pokemon étaient peu nombreux dans la région Elebla, car l'ancien Empire de Vriff en faisait ses dîners. Mais un jour, alors que Faduc avait huit ans, il était tombé sur ce jeune Latios durant une de ses balades en forêt. De toute évidence, le Pokemon avait perdu ses parents. Faduc était resté avec lui des jours entiers dans l'espoir de les retrouver, mais sans succès. Au final, s'étant attaché à l'enfant, le Latios était resté avec lui, et au fur et à mesure, avait fini par se laisser capturer. Les Latios était des Pokemon pouvant communiquer avec l'esprit humain et lire leurs émotions. Il avait ressenti en Faduc sa gentillesse et son envie d'amitié.

Grâce à ce Pokemon, Faduc était vite devenu une recrue incontournable pour la Team Rocket. Souhaitant un jour intégrer la X-Squad, la fameuse unité qui lui avait sauvé la vie, il s'était entraîné avec le commandant Penan. Durant ces cinq dernières années, le vieux commandant était devenu comme un père pour lui. Sa mort inexpliquée avait été un coup dur, d'autant que de toute évidence, le coupable courrait toujours. Lady Venamia lui avait promit de le retrouver, mais Faduc avait fait des recherches de son coté. Il en avait tout autant le droit que Venamia.

Au début, il avait eu l'intention de partager ses découvertes avec Lady Venamia. Après tout, Faduc lui était loyal. C'était elle qui l'avait recruté alors qu'il aurait du encore passé bien un an ou deux à l'entraînement. Faduc ne comprenait pas bien la politique, mais il savait que Venamia voulait créer quelque chose de grand et de puissant. Elle était si forte, avec son Ecleus... Récemment, son œil gauche était étrangement devenu rouge. Si beaucoup dans la GSR jugeaient ça inquiétant voir effrayant, Faduc trouvait ça terriblement classe. Oui, Faduc admirait Lady Venamia.

Mais au fur et à mesure de sa petite enquête, il avait renoncé à lui parler. Il y avait trop de trucs bizarres, trop de coïncidences qui la mettaient elle-même en cause. Faduc avait remonté toute la vie du commandant Penan pour y trouver quoi que ce soit. Il s'était notamment penché sur tout les Rockets qu'il avait formé ; un très grand nombre. Il avait remarqué que trois d'entre eux avaient trouvé la mort juste avant que lui-même ne décède. En soit, rien de très surprenant. Des Rockets mourraient tous les jours à la guerre.

Mais ce qu'il y avait de bizarre, c'était que ces trois anciennes recrues de Penan travaillaient comme gardes dans une prison Rocket. La prison avait mystérieusement explosé, tuant tout le monde. La hiérarchie Rocket avait jugé ça comme étant une attaque de l'armée du gouvernement, mais c'était quand même bizarre. À cette époque, Safrania était sous blocus, et Lance avait rappelé toutes ses forces pour la défendre. Pourquoi diable irait-il ordonner la destruction d'une prison Rocket à des lieux d'ici ?

Faduc s'était donc penché sur la prison en question. Quelle n'avait pas été sa surprise en y apprenant que Crenden, leur dernière recrue, y été originaire. La prison explosait mystérieusement, et de suite après, Lady Venamia annonçait l'arrivée de Crenden dans la GSR. En plus, elle avait bien signifié à tout le monde de garder le silence sur son arrivée parmi eux.

La conclusion s'imposait d'elle-même : c'était Venamia qui avait libéré Crenden, et sans doute elle qui avait fait sauter la prison pour couvrir ses traces, tuant du même coup tous les Rockets présents, dont les trois anciens cadets de Penan. Déjà, ce simple fait choquait Faduc. Quand bien même Lady Venamia avait ses propres bonnes intentions de se servir de Crenden, ça ne justifiait pas le meurtre d'alliés. Mais c'est la théorie qui suivait qui l'effrayait le plus. Peut-être que Penan, d'une façon ou d'une autre, avait découvert cet acte ignoble de la part de sa fille adoptive. Et peut-être Venamia, pour ne pas que Penan parle, elle l'avait... tout simplement... réduit au silence.

Faduc n'arrivait pas à l'imaginer. Il ne le voulait pas, et de plus, il n'avait aucune preuve, juste des suppositions. Mes les faits coïncidaient trop pour que Faduc se refuse à l'envisager. C'était Venamia qui avait trouvé le corps de Penan, alors qu'elle se rendait à se cette soi-disant invitation du commandant dans les ruines de Céladopole. Elle avait affirmé l'avoir trouvé déjà mort, mais Faduc n'avait que sa parole. Et il venait juste de découvrir que Lady Venamia pouvait parfaitement mentir pour protéger ses secrets.

Faduc allait continuer à fouiller, discrètement. S'il s'avérait que Venamia avait bel et bien quelque chose à voir avec la mort de Penan, alors... Alors il ne saurait pas du tout ce qu'il allait faire. Devait-il trahir Venamia pour le seul souvenir de Penan ? En serait-il capable ? Et même, que pourrait-il faire ? Si Venamia n'avait pas hésité à tuer son propre père adoptif pour se couvrir, elle n'aurait aucun scrupule à éliminer Faduc.

Le jeune garçon était perdu. Ça avait été le meilleur jour de sa vie quand le colonel Crust l'avait engagé pour faire parti de son unité. Il avait fraternisé avec tout le monde ici, même des monstres comme Sharon ou Althéï. Il se sentait bien dans la GSR. Il se sentait à sa place. Il se sentait utile. Désormais, l'unité était comme une prison pour lui, et il ignorait en qui il pouvait avoir confiance. Mais une phrase de Penan lui revint à l'esprit : « Il y aura toujours quelqu'un en qui tu pourras avoir confiance, garçon. Ce quelqu'un c'est toi. Quand tu ne sais plus du tout qui suivre, suis ton propre cœur ».

- À vos ordres, mon commandant, murmura Faduc.


***


Dans l'une des salles de gym du Mégador, Althéï s'entraînait au corps à corps avec Ian. Bien qu'étant une Modeleuse, Althéï tenait à conserver une certaine forme physique. À trop compter sur ces pouvoirs, ont pouvait se faire avoir par le premier venu qui disposait d'un peu de force. Ian était le partenaire idéal pour cela. Mais à le voir ainsi, en sueur, torse nu, Althéï devait utiliser toute sa volonté pour s'empêcher de le vider de son sang. Depuis la fin de la guerre contre le gouvernement, Althéï avait de moins en moins l'occasion de faire usage de ses pouvoirs pour aspirer le sang de ses ennemis.

Cette sensation lui manquait de plus en plus. C'était un besoin compulsif chez elle. Les Modeleurs avaient tendance à devenir accros à la matière qu'ils contrôlaient. Ils aimaient bien l'avoir près d'eux, et s'y habituaient à tel point que son absence prolongée pouvait se muter en un état de manque sérieux. Pour ceux qui contrôlaient une matière physique quelconque, comme Zeff Feurning et son argent, c'était facile de l'avoir toujours à portée. Mais pour Althéï, c'était plus compliqué. Le seul moyen d'avoir du sang était de le prendre à quelqu'un. Le sien n'avait aucun effet, et elle ne parvenait même pas à le contrôler.

Elle avait rejoint Siena Crust parce qu'elle lui avait promis des fleuves de sang. Pendant la guerre qui avait duré un an, elle en avait profité à fond. Mais désormais, c'était une autre guerre : celle de la politique. Vider son adversaire de son sang n'était pas particulièrement efficace, en politique. Venamia avait bien promis qu'elle compter bientôt entrer en guerre contre Johto, mais ça trainait trop. Althéï voulait du sang, et vite ! Si Venamia n'était plus en mesure de lui en fournir, Althéï allait devoir en trouver ailleurs.

Après avoir quitté Ian, Althéï se rendit dans ses quartiers, guère surprise d'y trouver un intrus qui l'attendait. Depuis quelque temps, Silas Brenwark semblait s'intéresser particulièrement à elle. Pourtant, Althéï ne pensait pas l'Agent 004 assez fou pour tenter d'entreprendre une relation avec elle. Il voulait quelque chose.

- Je ne demande même pas comment vous êtes entré, fit Althéï en refermant la porte derrière elle.

- C'est très facile. Il m'a suffit « d'imaginer » que la porte était ouverte.

Althéï savait depuis un moment que Brenwark était un Modeleur, tout comme elle. Non pas que les Modeleurs puissent se reconnaître entre eux, mais Silas s'était montré d'une sincérité étonnante envers elle ces derniers temps. Althéï n'avait jamais su juger ce type. C'était lui qui l'avait présenté à Venamia, et qui avait quasiment fondé la GSR à lui seul. Venamia était peut-être assez sotte et arrogante pour penser qu'elle était la patronne absolue, mais Althéï savait que Silas Brenwark faisait bien des choses dans son dos. Un homme mystérieux avec des buts mystérieux. Tout comme son pouvoir d'ailleurs. Althéï n'avait jamais entendu parler d'un Modeleur capable de manipuler quelque chose d'aussi intangible que l'imagination. Ça dépassait l'entendement.

- Que me vaut cette visite ? Demanda Althéï. J'ignorai que vous vous trouviez sur le vaisseau.

Silas sourit, et passa sa main au travers même de la table de chevet d'Althéï.

- C'est parce que je n'y suis pas vraiment. Ce n'est qu'un clone d'ombre... ou plus précisément, un moi imaginatif. Je voulais discuter avec vous, Althéï.

- On a pas mal discuté ces derniers temps, sans que vous m'annonciez ce que vous attendez vraiment de moi. Et si vous étiez clair cette fois ci ?

- Veuillez pardonner mon comportement, s'excusa Silas. Lors de nos dernières conversations, je ne faisais que vous juger. Il fallait que je vous cerne bien, pour voir si vous étiez vraiment un candidat valable.

- Valable pour quoi ?

- Pour rejoindre mon organisation.

Silas fit un geste de la main, et un masque jaune apparut devant lui comme surgit de nulle part. Un masque en forme de smiley, que Silas se mit.

- Vous avez déjà entendu parlé des Agents de la Corruption, j'imagine ? Nous recherchons certains... talents chez nos membres, et vous avez attiré mon intérêt.

- Ça fait un moment que vous me connaissez. Même avant mon entrée dans la GSR. Si vous me vouliez, pourquoi avoir tant attendu ?

- Disons que nous opérions très secrètement avant. Ça ne sera bientôt plus le cas. J'ai guidé notre illustre Lady Venamia dans la direction que mon maître voulait. Nous allons bientôt pouvoir nous révéler au grand jour, et prendre le pouvoir. Nous anéantirons cette stupide moralité qui nous enchaîne, les lois débiles qui nous répriment, et cette bienpensante abjecte qui prétend diriger nos pensées. La corruption. Le désir personnel. Voilà ce qui va bientôt régner sur ce monde.

- Et pourquoi moi ? Voulut savoir Althéï.

- Vous m'avez fait l'effet d'une femme qui pensait avant toute chose à elle-même. J'admire cela. Vous travaillez pour Venamia parce que vous y trouviez votre compte. Je sais ce que vous voulez. Ce que Venamia a cessé de vous servir. Du sang. Nous vous en fournirons bien plus qu'elle. Vous n'aurez même pas à demander. Vous prendrez ce que vous voulez. Un monde où chacun prend ce qu'il veut, où chacun obéit à ses désirs. Voilà ce que nous voulons.

- Et la GSR ? Les autres capitaines ?

- Sharon s'est avérée intéressante, mais elle est bien trop incontrôlable, et en un sens, incroyablement innocente. Et nous détestons l'innocence. Faduc n'a pas l'esprit d'un Agent de la Corruption, et Ian et Esliard sont devenus trop proches de Venamia.

- Oui, et Venamia dans tout ça ? Vous comptez la trahir ?

Silas haussa les épaules.

- Venamia a ses propres ambitions. Si on ne se gène pas entre nous, on peut coexister, voir même s'aider de temps en temps. Mais on a besoin de vous en tant que membre de la GSR. Venamia sait qui je suis. Elle ne fera plus jamais confiance. En revanche, elle continue de se fier à vous. Nous avons encore besoin de contrôler les faits et gestes de la GSR. Tel que je vois les choses, il va bientôt se passer du vilain, et nous aurons besoin d'être là. De plus, la Team Rocket est une base parfaite pour recruter nos nouveaux membres, comme vous.

- Vous avez quelqu'un d'autre en tête ?

Silas sourit mais ne répondit pas. Il se contenta de demander :

- Vous êtes au courant que Venamia fait suivre le colonel Tuno depuis quelque temps ?

- Oui. C'est ce Crenden qui s'en charge. Mais je ne sais pas pourquoi.

- Venamia est perspicace. Elle a deviné que Tuno voyait régulièrement un ancien membre des Shadow Hunters, celle dont il est tombé amoureux. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne décide de frapper. Elle cherche depuis un moment un moyen de faire tomber Tuno et la X-Squad en même temps.

Althéï ne comprenait pas où Silas voulait en venir.

- Mais qu'est-ce que ça à voir avec moi ?

- Je veux que vous gardiez un œil sur cette affaire. Ne laissez pas Venamia se débarrasser de Tuno, si c'est bien ce qu'elle a prévu. Un membre de notre groupe a des... projets pour lui. En revanche, sa copine Shadow Hunter... ça nous arrangerai si elle devait connaître un sort tragique.

- Vous voulez que je m'en charge ? Demanda Althéï avec un sourire gourmant. J'ai toujours rêvé d'affronter ces gars là.

- Surtout pas ! Ne faite rien qui puisse contrarier Tuno. Mais si Venamia nous débarrasse de la fille, c'est bon à prendre. Vous, vous tâchez de garder Tuno en vie. J'ignore quand Venamia s'en prendra à lui, mais ce n'est qu'une question de temps. J'imagine qu'elle le fera en même temps qu'elle voudra s'en prendre à Giovanni. Se débarrasser de tous ses ennemis en même temps.

Althéï réfléchit.

- Et si je fais ça pour vous...

- Vous aurez autant de sang que vous souhaitez, et même plus encore, lui certifia Silas. Et autre chose : vous aurez votre liberté. Venamia ne vous considère que comme un toutou qu'on doit garder en laisse. Nous, nous voulons au contraire que les gens comme vous soient entièrement libre de suivre leurs désirs. C'est ce qui, au final, apportera la corruption à tous !