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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/09/2011 à 09:22
» Dernière mise à jour le 18/07/2022 à 23:34

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 51 : Réunion et séparation
Mercutio, après y avoir été invité par les deux gardes Dutteliens, rentra dans les quartiers du roi Antyos, aménagés dans l'une des nombreuses grottes de la montagne. Il était évident que, décorée comme elle l'était, le roi ne l'avait pas aménagée hier. Sans doute avait-elle été préparée depuis longtemps en prévision de l'arrivée des Vriffiens, ou encore existait-elle depuis bien avant le règne d'Antyos. Le roi était en train d'observer l'unique portrait de la pièce. Il représentait, peint, un homme en armure et aux longs cheveux verts, armé d'une épée et portant une cape majestueuse. Antyos paraissait si éperdu dans la contemplation de cet homme qu'il ne remarqua pas l'arrivée de Mercutio. Le jeune Rocket s'éclaircit la gorge pour signaler sa présence.

- Ah, Mercutio, fit Antyos en se retournant. Entrez, entrez. Asseyez-vous.

Mercutio s'assit dans l'unique siège face au bureau du roi.

- Je vous prie de m'excuser de venir vous déranger à une heure si tardive, Majesté, commença Mercutio.

Antyos lui fit signe que ça n'était rien.

- Je ne dors jamais bien tôt, ici. Mes soirées sont rigoureusement plates et ennuyeuses, hormis celles où je joue aux cartes avec Djosan, mais il apparait qu'au diner, notre preux chevalier a commis quelque excès sur la bouteille pour étancher son chagrin, et qu'il n'est pas apte à me rejoindre pour une partie. Vous êtes le bienvenu.

Mercutio fut content de voir le roi de si bonne humeur malgré les circonstances, car lui aussi passait des soirées bien mornes. Il allait perdre la tête à rester ici à se tourner les pouces en attendant que les Vriffiens les débusquent, aussi avait-il réfléchi à un problème sérieux depuis quelque temps, et semblait avoir trouvé la solution. Il allait en faire part au roi, mais sa curiosité naturelle l'emporta.

- Qui est-ce ? demanda-t-il en désignant le tableau que le roi contemplait.

- Mon prédécesseur, répondit Antyos. Le roi Ilian. Mon père.

Mercutio haussa furtivement les sourcils, car il n'y avait guère de ressemblance entre Antyos et l'ancien roi de Duttel sur le tableau.

- C'était sans nul doute le monarque le plus apprécié de toute l'histoire de Duttel depuis le grand Mondris en personne, poursuivit Antyos. C'était un homme de paix, qui a beaucoup fait pour tenter d'apaiser nos relations avec les Vriffiens. Mais c'était aussi le meilleur guerrier qu'on ait jamais eu. Je suis loin d'être digne de lui.

- Je ne pense pas que qui que ce soit aurait fait mieux, en les circonstances actuelles, lui dit Mercutio avec tact.

- C'est gentil. Mais je crains qu'on se souvienne de moi plus tard comme le dernier roi de Duttel, celui qui n'a pas su protéger son royaume, et qui n'a même pas su protéger sa lignée.

Mercutio vit avec inquiétude le roi retomber dans la misère qu'était la sienne juste après qu'ils aient aménagé dans ce refuge. Il espérait que ce qu'il lui dirait allait le remotiver un peu.

- Sire, j'ai beaucoup réfléchi, commença Mercutio, et je pense que je l'ai trouvé...

Antyos mit un certain temps à revenir à l'instant présent, et ce fut d'une voix fatiguée et indifférente qu'il demanda :

- Et qu'avez-vous trouvé, Mercutio ?

- Le moyen de la tuer. De tuer Solaris.

Au grand agacement de Mercutio, Antyos avait l'air de quelqu'un qui aurait été plus enthousiaste si Mercutio lui avait dit le plat du menu d'aujourd'hui.

- Je doute que ça nous soit bien utile actuellement, dit-il avec un sourire d'excuse, mais dites toujours.

- Je... eh bien voilà. On sait que Solaris, avec sa peau de dragon, est insensible à tout ce qui est arme à feu ou arme blanche. On sait aussi qu'aucune attaque de Pokemon qu'on a utilisé sur elle n'a fonctionné.

Antyos hocha la tête, sachant déjà tout cela.

- En cherchant des informations sur Dracoraure dans votre Institut de Pokémonologie, j'ai appris que Dracoraure puisait son énergie des rayons de l'aurore au lever du soleil. Solaris fait pareil, et si elle n'a pas cette énergie durant un temps, elle meurt.

- C'est ce que vous proposez pour l'éliminer ? L'empêcher d'avoir accès aux rayons du lever de soleil ?

- Non, ça ne marcherait pas. À moins de faire exploser le soleil, ou alors de la capturer et de l'enfermer quelque part, mais il me semble encore plus impossible de la capturer que de la tuer. Mais je me suis souvenu de quelque chose. Une chose si évidente que je me serai donner des coups de ne pas l'avoir devinée avant. Dracoraure était un Pokemon de type Dragon/Vol. Donc Solaris devrait posséder les mêmes faiblesses que lui. Et la faiblesse ultime d'un Dragon/Vol, c'est...

- La glace, finit Antyos.

Mercutio sourit.

- Oui, la glace. Elle devrait la craindre deux fois, car à la fois le dragon et le vol sont vulnérables face à elle. D'ailleurs, je n'avais pas fait attention à l'époque, mais quand nous escortions Solaris chez elle, Zeff et moi on avait fait un combat de Pokemon. Mon Mortali avait recouvert tout le terrain de glace, et c'est à ce moment que Solaris est venue nous regarder. Elle avait l'air oppressée, presque effrayée. Et lors de notre tentative d'assassinat ; elle s'est prise toutes les attaques qu'on lui a lancé sans rien tenter, certaine de sa résistance. Mais l'attaque Laser-Glace de mon Mortali, c'était la seule qu'elle a esquivé, signe qu'elle était vulnérable !

Antyos hocha lentement la tête en signe d'assentiment, mais il n'était pas plus inspiré que ça.

- Très bien, d'accord, mais même en sachant cela, je ne vois pas bien ce que...

- La prochaine fois qu'on la rencontrera, on saura comment réagir, s'exclama Mercutio. On pourrait même tenter de la prendre au piège. Si Solaris est tuée, l'Empire s'effondrera rapidement comme un château de carte !

- J'en doute, soupira Antyos. Tout le monde sait qu'en réalité, ce sont les Elus, et plus particulièrement le Seigneur Vriffus, qui dirigent l'Empire. Si l'Impératrice est tuée, ils se contenteront de la remplacer, et à exhorter encore plus le peuple contre nous pour se venger.

- Mais il faut réagir, clama Mercutio. Tenter quelque chose ! On ne va pas rester éternellement ici à...

Une grande clameur au dehors coupa Mercutio dans sa phrase. C'étaient des hurlements de peur. Quelque chose était en train de se passer. Mercutio sortit en trombe de la salle, vite suivi par le roi. Quand ils arrivèrent dehors, dans la petite vallée au creux de deux montagnes, ils virent un spectacle à la fois impressionnant et terrifiant. Une forteresse géante était en train de les survoler. Mercutio n'avait jamais vu de truc ressemblant. Mélange de bois et d'acier, elle se maintenait en vol de façon mystérieuse, car contrairement aux Ailes de Sang, cette chose n'aurait jamais assez d'hélices pour voler. Elle semblait pouvoir contenir une dizaine des bateaux volants vriffiens, et à en juger par les cris de terreurs des Dutteliens au sol, son concept venait typiquement de l'Empire. De toute façon, il n'y avait que lui pour construire un truc pareil dans la région d'Elebla. L'Empire les avait retrouvés.

- On va prendre tous les Gueriaigle qu'il nous reste et les attaquer ! lança Acpeturo qui venait d'arriver.

- Si vous voulez, fit Mercutio, tout en sachant qu'il n'y avait pas grand espoir. Sire, vous et tous les autres, vous pouvez vous cacher dans les cavernes ?

- Oui on le peut, mais on ne le fera pas, dit Antyos. Il n'y a aucune sortie de cette vallée, et se cacher ne fera que retarder notre sort. Si ça doit être la fin de Duttel, on va tous rester et se battre jusqu'à la fin !

En dépit de leur peur, les Dutteliens qui l'entouraient acquiescèrent, l'air farouche. Mais au bout d'un certain moment, il apparut que ceux qui pilotaient la forteresse ne comptaient pas se battre. Un Lakmécygne terriblement familier sortit de l'intérieur avec quelqu'un sur son dos pour atterrir devant des Dutteliens prêts à en découdre. Quand Mercutio reconnut l'homme, il renoua avec le concept de joie, qu'il n'avait plus connu depuis la capture de Galatea.

- Colonel Tuno !

Tuno lui répondit en un grand sourire. Il semblait fatigué et avait besoin d'un bon bain, mais il allait bien.

- La vache, vous nous avez fait une de ses peurs ! souffla Mercutio tandis que les Dutteliens autour d'eux semblèrent se détendre. C'est à vous cet engin ?

- Pas à moi personnellement, non. Il appartient au capitaine Tender.

Mercutio fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que cet imbécile vient faire ici ?

- Venir vous sauver. Et il a même un cadeau pour vous. Juste le temps qu'il trouve comment atterrir.

En effet, l'atterrissage fut long et pas aisé, car le vaisseau était pratiquement aussi long que la vallée dans laquelle il se trouvait. Mais il y parvint enfin, et tandis que la porte s'ouvrait pour laisser passer l'équipage, Mercutio se dit que les choses s'arrangeaient enfin. Et quand il vit quelqu'un en particulier au milieu des autres Rocket, il se dit que les choses auraient pu difficilement s'arranger encore plus. Siena marchait tranquillement à côté du capitaine Tender, et non loin d'elle, il y avait le prince Octave. Il y eu des murmures excités parmi les Dutteliens, même des cris de joie. N'en pouvant plus d'attendre que Siena ait fini de marcher d'un pas de sénateur vers eux, Mercutio se précipita vers elle et la prit dans ses bras. Il savait qu'elle n'aimait guère cela, mais il s'en fichait. Seul comptait l'instant présent et le soulagement teinté d'une joie si féroce qu'il ressentait. Siena était vivante. Il n'était pas seul !

Bizarrement, Siena le ne repoussa pas, l'air embarrassée, mais lui rendit au contraire son étreinte avec force. Mercutio ne fut pas surpris de sentir des larmes couler de ses propres yeux, mais le fut en revanche en voyant les mêmes larmes qui coulaient sur les yeux de sa sœur. Quand ils se relâchèrent, au bout d'un moment, ils ne se dirent rien. Ils n'en avaient pas besoin. Leur étreinte avait déjà tout dit. Octave et le roi Antyos n'avaient pas attendu eux aussi bien longtemps pour fêter leur retrouvaille. Mercutio se félicita de la lumière qui revint dans les yeux du roi quand il prit son fils unique dans ses bras. Cette lumière qu'il avait toujours eue avant et qui avait disparu après la disparition d'Octave. Puis le roi se tourna vers Siena.

- Vous l'avez sauvé, n'est-ce pas, Siena Crust. C'est grâce à vous que mon fils est avec moi ce soir ?

- Oh euh... hésita Siena.

- C'est gentil de penser que je suis tellement débrouillard qu'il me faut une fille moins âgée que moi pour me sauver, père, protesta le prince, ayant vite retrouvé ses manières cassantes.

- Et ce n'est pas le cas ? sourit aimablement le roi.

- Bon euh... oui, pour le début, un peu, mais...

- Son Altesse m'a rendu la pareille, dit Siena. Nous nous sommes sauvés tous les deux. Puis pour sortir, on a uni nos forces !

- Oui... voilà, c'est ça, acquiesça Octave. Uni nos forces...

Octave lança un regard complice à Siena qui y répondit. À en juger par ce regard, Mercutio se dit avec étonnement que sa sœur et le prince étaient devenus copains, ce qui était étrange car Mercutio ne pouvait pas citer deux personnes plus éloignées. D'un coup, tous entendirent une espèce de cri inarticulé. Djosan arrivait en courant, les bras grand ouverts et le visage ruisselant de larmes.

- MOOONNNNN PRINNNNNCEEE OOOCTAAAAAAAAAAAVEEE !!

Djosan bouscula presque le roi pour prendre Octave dans ses bras. Il l'écrasa si fort que Mercutio vit le visage du prince se raidir sous la douleur.

- Par Arceus, par Mew, par tous les autres dieux connus et imaginaires, nul n'a jamais ressenti un bonheur aussi profond qu'est le mien à l'instant où je vous parle ! Ahhhhh, mon prince Octave !

- Oui... c'est bon Djosan... souffla Octave qui tentait de se dégager de l'étreinte du géant. Lâche-moi, par tous les diables, tu m'étouffes !

Toujours baignant de larmes de joie, Djosan lâcha le prince et sans prévenir, fit le même sort à Siena, en lui disant à grand cris incohérents des remerciements éternels et des promesses d'allégeance. Siena, qui était bien plus petite et menue que le prince, se serait écroulée sous le poids du chevalier Duttelien si Mercutio ne l'avait pas aidée. Sa joie fut encore décuplée mais cette fois sous le signe de la surprise quand il vit parmi les soldats Rocket leur père adoptif. Il ne l'avait plus vu depuis qu'ils étaient partis pour Duttelia, il y a maintenant deux semaines. Il le serra dans ses bras également, et Mercutio fut surprit de constater qu'il était pratiquement aussi grand que lui. Le commandant Penan lui avait toujours paru comme une sorte de super-héros indéfectible et si fort. Pour le moment, c'était un vieil homme qui se faisait de souci pour ses enfants.

- Je suis désolé pour Galatea, lui dit Mercutio. Je n'ai pas su la protéger...

- Ne la sous-estime pas, fiston, lui dit Penan. Elle est bien plus forte que tu ne le crois. Je suis certains qu'elle s'en sortira.

Mercutio voulait y croire. De toute façon, il avait décidé de ses projets immédiats maintenant qu'ils allaient rentrer à la maison, et rien ne pourrait le faire changer d'avis. Avec toutes ses effusions, il n'avait pas remarqué une autre personne parmi l'équipage du vaisseau volant. Une jeune femme aux cheveux blonds, avec une combinaison très significative. Mercutio se rappelait l'avoir vu lors de la cérémonie quand le Boss était arrivé à la base. C'était l'un des Agents Spéciaux du Boss. Mercutio se sentit légèrement honteux que leur secours ait nécessité l'envoi d'une personne si importante.

- Prêt à renter à la maison, les jeunes ? demanda le capitaine Lusso Tender d'un ton enjoué.

Mercutio ne l'appréciait guère, celui-là. Selon lui, il aurait dû faire carrière dans un cirque ou dans un théâtre plutôt que dans la Team Rocket. Surtout qu'il n'arrêtait pas de venir les voir quand il avait du temps libre. Il prétextait qu'il voulait s'entraîner au combat Pokemon avec eux, mais Mercutio avait depuis longtemps remarqué qu'il s'intéressait particulièrement à Siena. Il se demandait s'il ne cherchait pas à la séduire, malgré leur différence d'âge assez élevé. Après tout, il avait la tête du parfait pervers. Mercutio pensa soudain à quelque chose.

- Et eux ? demanda Mercutio en montrant les Dutteliens d'un geste de la main. On ne va pas les laisser ici ! Ce sont nos alliés maintenant !

- Et ils sont combien, tes copains ? questionna Tender avec perplexité en contemplant la foule amassé. Mon Lussocop est grand, mais quand même...

- Ils rentreront tous si on se serre un peu, insista Mercutio. Hors de question de les laisser là à la merci du premier vaisseau vriffien qui passera. On a autant besoin d'eux qu'ils ont besoin de nous.

Siena hocha vivement la tête. Les sourcils haussés, Lusso Tender se tourna vers l'Agent 009 d'un air interrogatif.

- Il s'agit de les prendre avec nous dans notre base, où de les déposer quelque part ? demanda l'Agent après quelques instants de réflexions.

- Ils n'ont plus nulle part où aller, répondit Mercutio. Les Vriffiens leur ont pris tout leur pays !

- En ce cas, ce serait plutôt au Boss de décider, dit 009, prudente.

- Ce sont nos alliés, insista Mercutio. Ils nous ont accueilli ici, eux. Le moins qu'on puisse faire est de leur retourner la faveur.

009 haussa les épaules.

- Très bien. Amenez-les donc, mais si le Boss décide qu'ils devront partir, ils partiront.

Mercutio songea que Giovanni aurait été bien mal inspiré de prendre une telle décision alors qu'il avait lui-même accepté l'idée d'une alliance avec Duttel. Mais Giovanni songeait avant tout aux bénéfices et aux pertes. Maintenant que Duttel avait chuté, l'avoir comme allié relevait plus d'un fardeau. Tous montèrent dans l'étrange appareil, qui, Mercutio venait de l'apprendre de Siena, s'appelait en réalité un Asmolé, mais avait été renommé Lussocop à sa capture, par le mauvais gout du capitaine Tender.

- Apparemment, les Vriffiens ont des paquets de ces trucs-là, l'informa Siena tandis qu'ils marchaient dans le long couloir menant à la salle de commande. Ils préparent une invasion à grande échelle de Kanto.

- Comment ça se passe là-bas ? demanda Mercutio.

- Pas bien, si l'on en croit les rapports. Les Vriffiens se sont déjà pratiquement emparé de tout le nord de la région. Les Dignitaires se sont enfin impliqués, mais l'envahisseur est juste trop nombreux. Et quand ils seront rejoints par toute leur flotte...

Siena s'arrêta là, mais Mercutio n'eut de pas de mal à imaginer la suite de ses propos.

- Selon la rumeur, reprit Siena, le général Tender compte faire sortir le colonel Bouledisco de sa retraite.

Mercutio s'arrêta de marcher.

- Bouledisco ? Le colonel Bouledisco ?! Celui dont on dit que son génie militaire n'a d'égal que sa folie mentale ? On doit être sacrément désespéré alors...

Bouledisco était une légende parmi la Team Rocket. C'était autrefois un membre de la Team Ombre, une organisation rivale de la Team Rocket qui transformait les Pokemon en des espèces de zombies surpuissants. Quand elle avait été démantelée, Bouledisco avait rejoint la Team Rocket, mais pour y rester peu longtemps. En effet, si tout le monde s'accordait à dire qu'on avait jamais vu pareil tacticien militaire, son désordre mental et son attitude très décalée lui avaient valus d'être mit prématurément à la retraite.

- Je pense que ça te fera du bien de servir sous ses ordres, ricana Mercutio. Ça te détendra un peu.

L'allusion n'échappa pas à Siena.

- Tu ne rentres pas avec nous ?

Mercutio prit une longue inspiration et regarda sa sœur dans les yeux.

- Si, je vais rentrer à la base, pour le moment, car d'après ce que père m'a dit, cette mission de sauvetage avait été faites spécialement pour moi. Mais je ne resterai pas longtemps. Je retournerai dans l'Empire, seul, et je sauverai Galatea. Et si par la même je croise Solaris, je ferai d'une pierre deux coups.

Siena garda le silence un moment, tandis que tout le plan de son frère pénétrait son esprit. Mercutio vit clairement qu'elle ne sautait pas de joie à cette idée.

- Tu vas me dénoncer, lieutenant ?

- Non, dit Siena. Mais tu es conscient que si tu quittes la base sans ordre, tu passeras en cour martiale. Tu pourrais même être accusé de haute trahison, et tu sais que dans la Team Rocket, la clémence pour les traitres n'est pas la règle.

- Je sais.

- Tu pourrais être exécuté !

- Je sais aussi. Mais ça m'est égal. Je dois sauver Galatea. Si j'y parviens et que je survis, je pourrais toujours me cacher quelque part, loin de la juridiction de la Team Rocket. Je pourrais demander l'asile à Antyos, ou un truc du genre. T'as l'air d'être devenue bien copine avec Son Altesse le Prince M'as-Tu-Vu. Tu pourrais peut-être lui glisser un mot en ma faveur.

- Ce n'est pas drôle, protesta Siena. Galatea ne voudrait pas ça. Si tu te fais tuer à cause d'elle, elle...

- Elle pourra bien se détester ou me détester autant qu'elle le voudra, du moment qu'elle soit en vie et sauve, coupa Mercutio. Tu le sais, Siena ? J'ai toujours dit que jamais je ne ferai passer mon devoir de Rocket avant ma famille. Je n'ai pas changé. Et puis... il n'y a pas que Galatea...

Mercutio hésita un moment, puis se lança.

- Zeff n'est plus lui-même. Je suis certain qu'il ne nous a pas trahis de son propre chef. Lui aussi je veux le sauver. Et il y a Solaris...

- Quoi, Solaris ?! Ne me dit pas que tu espères la « sauver » elle aussi ?

- Non. Mais ça sera à moi d'en finir. Je le sens. Je ne sais pas pourquoi, je ne le comprends pas non plus, mais j'en suis sûr. Je me retrouverai face à Solaris un jour, et à ce moment, beaucoup se jouera pour nous tous.

Siena le regarda l'air sceptique.

- Tu me connais ! poursuivit Mercutio. Je ne suis pas du genre à me vanter. Mais j'en suis sûr. Ne me demande pas comment, mais je sais que de ce futur combat avec Solaris dépendra le sort de tous...