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Smirnoff R. de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 24/05/2009 à 04:58
» Dernière mise à jour le 13/06/2009 à 09:59

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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001 - Jeune cadre dynamique
« Chaque début d'écriture est un retour à la case départ. Et la case départ, c'est un endroit où l'on se sent très seul. Un endroit où aucun de vos accomplissements passés ne compte. »
(Quentin Tarentino)

« Tout n'est qu'une vaine mise en scène
Tes faux départs sont toujours les mêmes... »

(Mylène Farmer, Pas de doute)



Le réveil sonna. La main appuya dessus. Il se réveilla, comme intrigué par le paysage autour.
Il posa un pied puis deux par terre, et enfila ses chaussons.
C'était un grand jeune homme brun, élancé, les yeux marrons, les cheveux légèrement en bataille, visage sans barbe ni moustache, tout juste de légers favoris.
Le jeune homme se réveilla et tapota sur la tête d'un Tetarte allongé dans un coin de sa chambre.

-Debout, Newton. Il est l'heure.

Le Pokémon ouvrit les yeux et « sourit » en voyant son maître. Roland Smirnoff traversa son appartement à Céladopole, sa petite cuisine, son coin télé, esquiva les cartons au sol (Il n'était là que depuis la veille). Il tapota également un Metamorph installé sur le comptoir de la cuisine. Le Pokémon s'étira.

-Désolé, je sais que c'est toi la plus grosse feignasse du tas...

Metamorph grommela. Roland sourit. Il regarda Phyllali sur le canapé.

-Et toi alors, petite dormeuse ! Debout !

Le Pokémon ouvrit ses grands yeux bruns. En bas du canapé, Roland remarqua un autre Pokémon qu'il caressa doucement.

-Debout, Vlad... Debout !

L'Absol se réveilla, intrigué. Roland sourit.

-C'est le... « grand jour » on va dire. Je vous apporte tous à manger !

Il alla dans sa cuisine et prépara plusieurs bols de nourriture. Il en posa quatre devant ses Pokémon qui se réjouirent du festin.
Les autres, il les posa dans son jardin, à l'arrière de sa cuisine. Il attendit un peu derrière sa baie vitrée et vit bientôt des Pokémon sauvages accourir.

« Yes ! Ca marche ! Trop bien ! »

Il se réjouit de son petit forfait et se prit un beignet aux pommes en guise de petit déjeuner. Il regarda ses Pokémon manger.

-Heureusement que vous êtes pas de vrais gens, sinon vous vous mettriez à avoir des exigences de princesses...

On sonna à sa porte.

-En parlant de Princesse...

Roland alla ouvrir à un jeune homme châtain en imper marron.

-Oh ! Tu es là ! Tu es levé ! J'avais eu peur que tu ne te sois pas réveillé, que tu sois encore au lit...
-Bonjour Malcolm... Entre donc si... tu n'as rien d'autre à dire concernant tes aspirations à mon égard ce matin.

Malcolm entra.

-Tu es bien installé ?
-Oui... Et toi ?
-Moi c'est pas pareil, ça fait un an !
-Un bagel ?
-Non merci...
-Même si tu avais dit oui je ne t'en aurais pas donné, j'en ai à peine pour la semaine...

Malcolm leva les yeux au ciel.

-Ne t'inquiète pas, je te guiderais seulement le premier jour...
-Je ne contestais pas le fait que tu me guides... Et de toute façon c'est un plaisir pour toi d'être enfin supérieur à moi une fois dans ta vie, marmonna Roland.
-Ce qui est évidemment mon but ultime dans ma vie... surpasser Roland Smirnoff ! Une fois ce but atteint, je n'aurais plus qu'à me pendre dans mon cagibi !
-Tu as un cagibi ?!
-Non, justement je devrais en creuser un avec une cuiller... Que je t'aurais quémandé au préalable, nota Malcolm.
-Tu n'as pas de cuiller ?!
-Si, mais pour creuser ma tombe je préfère les tiennes !

Roland hocha la tête.

-Sinon, tu enseignes encore les mathématiques de précision ?

Malcolm soupira.

-Ca commence...
-Tu n'as... toujours pas l'impression d'enseigner une matière inutile dont tes élèves se moquent éperdument ?
-Roland Smirnoff, 20 ans, avec son ami Malcolm Heine, 21 ans. Cette semaine, le sens de la vie dépend d'une matière enseignée...
-L'apprentissage technique ça c'est une matière utile qui intéresse les élèves ! Les mathématiques de précision, ça...
-Oui il vaut mieux apprendre comment apprendre des attaques à des Pokémon que de leur apprendre comment les utiliser !
-Ahem... Toi et ta rhétorique douteuse...
-Toi et ta rhétorique tout court... soupira Malcolm. Tu pars à quelle heure ?
-Le bus passe à 58...
-Oh... Tu prends le bus.
-Pourquoi ? Ca t'étonne ?
-Tu... pourrais te contenter d'y aller à pied, l'académie est à seulement trois rues.
-Le bus c'est pratique.

Malcolm hocha la tête.

-Comme ça tu n'as pas à croiser les gens dans la rue...
-On applaudit mon copain Malcolm qui fait de temps en temps preuve de jugeote !
-Vivement que j'aie le courage d'écrire ce manuel « Parlez à Roland Smirnoff... »
-Hm. Il est 41...
-Mon premier chapitre s'appellera « De la ponctualité maladive du Roland »...
-Bob !

Metamorph releva la tête.

-Flore !

Phyllali sourit.

-Newton !

Le Tetarte prit la mallette de son maître.

-Oh... Oui j'en aurais besoin... Vlad !

L'Absol se releva.

Roland les rappela tous les quatre.

-On y va !
-Chouette ! J'étais à court d'arguments ! Marmonna Malcolm.
-Ton vrai problème c'est que tu parles pour ne rien dire ! Asséna Roland.

Malcolm regarda son ami.

-Tu as appelé tes parents ?

Roland souffla.

-Non.

Malcolm hocha la tête.

-Et après c'est moi qui ait des problèmes.

***

Bus. Roland souffla d'aise tandis que Malcolm semblait embarrassé.

-On abuse d'un service public... geignit le châtain
-On profite, nuance, marmonna Roland.
-On pourrait y aller à pied ! Aisément !
-Ou tout simplement rester là et attendre d'être menés à bon port. Pourquoi faire fatiguant quand on peut faire simple ?

Malcolm leva les yeux au ciel.
Une clocharde approcha avec un gobelet en plastique.

-S'il vous plaît...

Roland la regarda.

-Allez travailler !

Malcolm leva les yeux au ciel.

-Quoi ?
-Allez travailler, madame ! Ca vous évitera d'avoir à réclamer bêtement. Et vous y gagnerez plus qu'en faisant ce que vous faites. Je serais vous j'aurais honte et d'errer dans le bus sans objectif et de vivre sur la petite monnaie des gens comme une assistée.
-Je cumule deux travails !
-On dit « Travaux ». Si vous étiez allée à l'école, vous ne commettriez pas une erreur aussi idiote. Je suis sérieux, trouvez-vous un vrai travail qui paie bien et arrêtez ces deux « travails » qui visiblement ne paient pas assez.

Malcolm secoua la tête, choqué. Il donna quelques pièces et supplia la femme de s'éloigner.

***

Descente du bus.

-Je n'ai JAMAIS été aussi embarrassé de toute ma vie ! Grommela Malcolm.
-Si, tu l'as déjà été. C'est la vivacité et la fraicheur du souvenir qui te fait penser ça.
-Bon sang, même la garde royale britannique est moins pragmatique et sérieuse que toi ! Tu te rends compte à quel point tu as humilié cette femme ?!
-Elle sait que j'ai raison.
-Oh bien sur ! Tu lui as sorti tellement de lieux communs qu'elle a dû entendre ça des milliers de fois...
-Pas aussi franchement. Sa vie va peut-être changer.
-Elle va peut-être même t'épouser, grommela Malcolm.

Roland soupira.

-Tu sais très bien que je ne me marierais jamais.
-Et pour cause, même la télé-réalité serait incapable de trouver une femme qui te supporte.
-Tu me supportes, toi !
-Primo je ne suis pas une femme, Deuxio, je n'ai pas vraiment le choix...
-En fait si, tu l'as, tu ne veux tout simplement pas regarder certaines réalités en face, marmonna évasivement Roland.

Malcolm plissa les yeux et regarda Roland partir vers l'académie de Céladopole ou il devait prendre son nouveau poste. Il soupira.

-Seigneur, donnez-moi la force... Donnez-moi la force de ramasser un parpaing et de le tuer avec !

***

-Et... voilà votre contrat rempli par mes soins.

Roland se trouvait dans le bureau du proviseur. Malcolm l'attendait à la porte.

-Bien, monsieur... Smirnoff, vous avez trois classes. Vous commencez ce matin avec les troisième années... Vous êtes au courant j'espère... Vous avez préparé un cours...

Roland sembla ulcéré.

-Bien sûr, j'ai préparé un cours... évidemment. Vous me prenez pour le dernier des crétins ou quoi ?

Le proviseur s'étonna.

-Je vous demande pardon ?
-Ca fait un mois que je sais, vous me croyez assez idiot pour être venu ici sans cours ?! Vous avez autant de fumistes ici au point que la moindre embauche est source de stress ? « A t-il préparé son cours ? » Mais on nous apprend à la Fac que chaque cours doit être préparé scrupuleusement à l'avance ! Ca n'est même pas une éventualité c'est une évidence !! Comment pouvez-vous avoir peur que je n'ai pas préparé mon cours ???

Dehors, Malcolm leva les yeux en l'air et grimaça.

-N... Non, non, bien sûr que non... Euh... C'est votre premier service ?
-Oui.
-Oh... Vous... avez du... cran...
-On me dit souvent que je suis très franc, en effet... signala Roland.
-Vous avez dû avoir des problèmes...
-Vous êtes proviseur, pas psy.
-... Oui... Bon, allez faire signer ça au doyen des professeurs, porte B2.
-Bien, merci.

Roland sortit. Un Ossatueur ferma la porte du bureau.

-Ma foi, quelle arrogance !! Si j'avais parlé comme ça à mon premier employeur... Crois-moi, Cubbert, celui-là, il ne finira pas l'année !

L'Ossatueur hocha la tête.

***

-Tu te rends compte que dans certains pays on te tuerait pour parler comme tu parles ?!
-En Chine, en Russie, au Venezuela... Oui je me doute. Aux Etats-Unis, même !
-Le proviseur Burton est un homme très rancunier, très colérique ! Geignit Malcolm.
-Donc il est bon pédagogue et mauvais compagnon de beuverie.
-Hmmm... En tout cas tu vas être surpris de voir le doyen, autant qu'il va être surpris de te voir !

Roland haussa un sourcil et regarda Malcolm.

-C'est quelqu'un que je connais ?!
-Euh... Tu ne te souviens peut-être pas...

Roland poussa la porte et trouva un type à lunettes, les cheveux courts et noirs, très maigre.

-On frappe généralement avant d'entrer... marmonna l'homme.
-Ah effectivement, j'me souviens pas de lui...

L'homme releva la tête, étonné.

-Vous... On se connait, non ? Vous me rappelez quelqu'un !
-Je suis Roland Smirnoff...

L'homme rehaussa ses lunettes.

-Smirnoff... Ne seriez-vous pas le fils de...
-Si ! Ne prononcez pas leurs noms, par pitié, mes oreilles vont en saigner à force de répétition...
-Oh... Je suis Richard Lewis. Je vous ai vu quand vous étiez enfant, à Sinnoh me semble t-il...
-C'est effectivement là où j'avais l'habitude de vivre auparavant...
-J'ai été l'élève de votre mère, elle fut ma tutrice en voyage itinérant.

Malcolm serra les dents et observa Roland.

-Une femme très bien, votre mam...
-Le PROVISEUR M'A DEMANdé de vous faire SIGner ces PAPIERS.

Roland plaqua les papiers sur le bureau du doyen. Richard regarda Roland, surpris, puis Malcolm, stressé.

-Ne lui parlez surtout pas de... d'elle ! Pitié !
-Bien, bien... Désolé, je ne savais pas qu'il y avait de l'eau dans le...
-Ne parlez pas d'elle tout simplement ! Acheva Malcolm.
-... D'accord... premier engagement signé, monsieur... Smirnoff. Ca me fait bizarre de redire ce nom. Je peux parler de votre père au moins ?
-NON PLUS ! Grogna Roland.

Il sortit en claquant la porte. Richard resta stupéfait.

-Quel entretien étrange...

***

-Tu sais très bien que tu ne peux pas y échapper, Roland ! Moi-même on me serine avec mon nom de famille !

Le brun grommela.

-Oui mais toi on ne te juge pas par rapport à ça dans le métier que tu veux exercer.
-Tu savais que tu y aurais droit ! Soupira Malcolm. J'aurais dû te prévenir...
-Oui, tu aurais dû. J'aurais changé d'académie.

Malcolm soupira et acquiesça.

-Je te guide à la salle des professeurs...
-C'est très gentil de ta part.

Malcolm regarda Roland, surpris.

-Hm...

***

En salle des professeurs, Roland s'étonna de voir que la plupart des professeurs étaient là.

-Oh... Bien ça, bien... Personne n'est en retard...

Malcolm salua un grand blond.

-Mac ! Oh ! Regardez qui est là !

Une jeune femme et un brun à l'air malicieux regardèrent avec lui. Roland poussa un léger soupir et alla saluer la bande.

-Rachel...
-Contente de te revoir... Enfin contente...
-Oui je me doute bien... Charlie...
-Comment tu vas ?
-Mais très bien, et toi ?
-Ca va, ça va.
-Léopold...
-Monsieur Roland... Vous avez fort bonne mine !
-Hm... Toujours le même humour de prof d'élevage...

Léopold plissa les yeux.

-Toi tu vas passer une très mauvaise année...
-Ah oui vraiment ? Tu es médium en plus ?
-Oui et psychopathe ! Je torture puis tue les petits prétentieux.
-Oh...
-Ca voulait dire « tais-toi »... marmonna Malcolm.
-Oh...
-Bref, premier jour ! Sourit Charlie.
-Oui... J'espère que ça va aller, j'ai les troisième années ce matin.
-Aouch... soupira Rachel.
-Mince... geignit Charlie.
-Quoi ?!
-Ils sont très mauvais public ! Marmonna Léopold. L'an dernier à chaque cours d'élevage, ils s'étaient fait une mission de ne pas participer à aucun cours, je faisais des cours en faisant participer les trois ou quatre même élèves...
-Oh. Je m'en fiche. Je ne donne que des cours magistraux.
-Burton va te tuer ! Ricana Rachel. Il déteste ça.
-Eh bien... Burton me tuera. Avec l'aide de Léopold.

Le blond sourit.

-On... peut faire quoi le matin ? Demanda Roland.
-Tu peux commencer à organiser ton casier... Tu peux rester ici pour corriger tes devoirs, élaborer tes cours... Y'a une machine à café très bien mais ne prends pas de raisins secs, ça coince tout le temps...
-Oh. Je vois... Ce genre de problèmes qui gâche des vies jusqu'alors bien menées...

Une sonnerie retentit.

-Huit heures trente ! Sourit Charlie. J'ai une remise des Pokémon à faire aux Première Années...
-La chance, moi j'ai un cours barbant à donner aux cinquièmes... soupira Rachel.

Malcolm salua Roland et le laissa.

-Ton cours est en salle A2 ! Ca va aller ?
-Pour qui tu me prends ?

Roland partit devant un Malcolm affirmatif.

-Des fois je me demande pourquoi je m'inquiète pour toi...

***

Roland entra dans la salle ou les élèves étaient déjà installés. Des marmots de 11-12 ans. Ils l'applaudirent à son arrivée. Il s'étonna. « C'est nouveau, ça vient de sortir... »

-Bonjour à tous... Je suis Roland Smirnoff, professeur d'apprentissage des attaques. Je donne ici mon premier cours officiel mais je n'en suis pas à mon premier coup d'essai, rassurez-vous, et quoi qu'il en soit j'ai fini premier de ma promotion donc n'ayez rien à craindre, votre année sera probablement un échec mais pas grâce à moi.

Les élèves se regardèrent, étonnés. Une d'elle leva la main.

-Inutile de lever la main, je ne répondrais à aucune question...
-Vous avez un lien avec le célèbre Etienne Smirnoff ?

Roland soupira.

-Je suis son concierge. Heureuse ?

La jeune fille s'étonna.

-Pas de questions donc, uniquement à la fin du cours. La moindre interruption sera sanctionnée...
-Vous croyez que le proviseur acceptera ça ?

Roland sortit Absol qui grogna devant la classe, effrayée.

-Je ne réponds pas de votre... « Proviseur », mais uniquement de moi-même. Vous avez un problème, vous le réglez avec moi et avec personne d'autre, à moins que vous ne vouliez passer...

Roland se retourna vers ses élèves.

-Pour de vulgaires pisse-froid, lâches et froussards par la même occasion...

Les élèves se regardèrent, intrigués.

-Bien ! Commençons avec notre premier chapitre : « Introduction à l'apprentissage des attaques ». Un chapitre dans lequel nous aborderons trois points précis que je vous demande de noter sur une autre feuille ou de placer en note sur votre document Word pour les feignasses qui se servent d'un ordinateur afin de regarder des films téléchargés illégalement au préalable...

Les élèves concernés relevèrent la tête.

-Restez concentrés je vous prie...

Surpris, les élèves baissent la tête.

-Premier point : Historique de la notion d'apprentissage, Second point : Travaux fondateurs de l'apprentissage des attaques et enfin dernier point : Bibliographie annotée des auteurs ayant travaillé sur l'apprentissage des attaques. Bien ! Je vous demanderais évidemment une documentation minimum sur les sujets, ce qui vous permettra d'acheter autre chose avec votre bourse que des ordinateurs hors de prix ou des appartements inutiles pour vous bécoter entre colocataires. Bien ! Commençons, on en a pour trois heures...

***

-Ahem... Bonjour, vous me connaissez déjà puisque j'étais votre professeur l'année dernière. Je suis heureux de poursuivre l'aventure avec vous cette année. Bien.

Dans la salle, Malcolm avait pris l'habitude de disséminer ses Pokémon. Bastiodon somnolait à côté de son bureau, Noctali était couché sur un coussin posé sur ce même bureau, Boskara était dans la salle, prêt à allumer un projecteur relié au MacBook de Malcolm.

-Bien, bien... Je vous demanderais évidemment de signaler votre présence grâce au boîtier situé à côté de votre pupitre en entrant votre code personnel. Et n'oubliez pas que chaque clavier ne fonctionne que les dix premières minutes du cours. Inutile d'entrer ceux de vos camarades. Bien ! Pour commencer, un chapitre directement en continuation de celui que nous avons abordé en fin d'année dernière : « Calcul des effets d'une Contre-attaque ». Nous avons vu l'an passé que les attaques comme Voile-Miroir et Riposte étaient des exceptions à presque toutes les formules arithmétiques de précision. En effet, il est très difficile de déterminer la précision de ce type d'attaque déjà particulières. Certains auteurs ont carrément fait l'impasse sur elles, les qualifiant même de quatrième ordre d'attaque après les Physiques, Spéciales et Autres. Vous remarquerez en Apprentissage Technique – où j'espère vous aurez un professeur normal doté d'un sens moral et social – que la nomenclature sépare bien Riposte et Voile-Miroir respectivement en Physique et Spécial. On va prendre un exemple immédiat... Si tu veux bien te donner la peine...

Qulbutoke arriva, mangeant des biscuits en arrière salle. Les élèves ricanèrent.

-Pourtant tu as mangé ce matin... Hmph... Bref ! On va commencer par un exemple simple... Nero ?

Le Noctali se réveilla.

-Nero, tu veux bien être gentil et frapper Qulbu ? Qui l'a mérité, ce sont mes biscuits fourrés aux figues !

Le Pokémon s'étira d'abord sous les rires affectueux de la salle.

-J'aurais dû prendre un Pokémon diurne pour cet exemple... Bref, Nero tu vas commencer par une attaque Vibrobscur !

L'attaque, relativement longiligne, atteignit Qulbutoke.

-Voile-Miroir !

L'attaque renvoya de façon très disparate l'attaque qui atteignit Noctali – sans pour autant lui infliger de réels dégâts, l'attaque renvoyée étant d'obédience Psychique, et Noctali étant un Pokémon Ténèbres.

-Voilà...

Malcolm se plaça à son Mac et tapota sur le clavier.

-Voilà, Boss, si tu veux bien...

Le Pokémon activa le projecteur qui activa la vidéo. Malcolm fit pause.

-J'ai volontairement pris une attaque longiligne...

Noctali alla se recoucher sous les rires des élèves.

-Eh bien... Heureusement que j'ai d'autres raisons d'être fier de toi... Bref, Nous avons une attaque qui forme un segment qui atteint un point qu'on va appeler Point de Réflexion. Le Voile Miroir est un film qui se forme sur la peau du Pokémon et qui reflète les attaques spéciales. On déduit de la surface du Pokémon une trajectoire similaire à de l'eau qui ondule pour chaque attaque, soit une forme de cercle. Les rayons se répartissent ensuite en six qui foncent sur l'adversaire. L'attaque ne rate jamais car elle se focalise sur l'axe de la première attaque pour calculer par elle-même l'angle d'attaque. Sa réflexion peut se calculer par...

Malcolm écrivit des formules compliquées au tableau.

-...qui se traduirait sur un tableur à cette formule...

Malcolm écrivit et se retourna.

-Des questions ?

Les élèves semblaient plutôt barbés. Malcolm grimaça.

« Oh non... Je me mets à croire que Roland avait raison... »

***

-Des questions ?

Roland vit une quinzaine de bras se lever dans la salle.

-C'est trop... il est moins dix, sortez.

Les élèves sortirent. Une élève tenta d'approcher.

-Monsieur...
-C'était un simple cours d'introduction destiné à vous initier à la pratique plus concrète de l'apprentissage des attaques. Vous ne serez pas interrogés dessus.
-Oh...

Elle repartit.

-Suffit de leur dire ça à chaque fois...
-Monsieur !

Un garçon cette fois.

-Vous ne serez pas interrogés...
-Euh... vous n'avez pas cité le livre de votre père qui référence les attaques des Pokémon...
-C'est un ouvrage incomplet qui ne fait que frôler le sujet. Il s'intéresse uniquement à leur intérêt stratégique qui n'a ici aucun intérêt.

Le gamin s'étonna.

-Euh... C'est le livre de votre père...
-Et alors ? Quand bien même il aurait été écrit par mon frère ou ma sœur, il n'aurait pas plus d'intérêt. D'autant moins d'ailleurs qu'ils sont encore étudiants.

Le gamin s'étonna et partit.
Un groupe de filles arriva en gloussant. Roland soupira.

-Dépêchez-vous, j'ai envie de faire un énorme caca...

Elles firent des têtes dégoutées et partirent.

« Et voilà... Comment être tranquille en dix leçons... Ce sera le titre d'un prochain cours ! »

***

Réfectoire. On servit de la purée à Roland.

-Eh bien... Si le professeur Chen avait été aussi heureux en créant le Pokédex, les ligues Pokémon auraient été gagnées par des SDF !

La cantinière, l'air mauvais, regarda Roland.

-Vous êtes pas content y'a un resto en face !
-Il n'est pas gratuit pour les professeurs ! Nota Roland.

Malcolm passa après.

-Excusez-le, Betty...
-C'est un nouveau ?
-C'est... un ami d'enfance à moi. Quoi qu'il vous raconte à mon sujet, ce sera faux.
-Il donne pas envie qu'on l'écoute ce gringalet là...
-Oh parfois il est intéressant... Mais c'est rare.

Malcolm et Roland s'assirent à la table de Rachel, Léopold et Charlie.

-En exclusivité pour toi on passe d'une table à quatre à une table à six ! Avec une place libre pour... on verra qui, après tout, c'est toujours marrant d'avoir des guest stars ! Sourit Léopold.

Roland acquiesça.

-Toujours aussi bavard pour ne rien dire...

Léopold grommela.

-Gnnnnnnnnnn..... Pourquoi on le supporte déjà ?!!
-C'est le fils d'un ami de nos parents ! Soupira Charlie.
-J'ai eu peur pendant un moment j'ai cru qu'on était payés ! Geignit Léopold.

Roland sourit.

-Et ce serait forcément très cher !
-Pas en dessous de 1500 Pokédollars la minute... marmonna Rachel.
-Comment ça s'est passé avec les troisièmes ? Demanda Charlie.
-Bien.

Charlie plissa les yeux.

-Pas de... problèmes, d'élèves silencieux... ?
-Ah si, justement, on aurait entendu une mouche voler. Que c'était agréable.

Léopold s'étonna.

-Eh bah... Moi je ne peux pas rester dans une salle calme, j'ai besoin d'action...
-Une fois il a même demandé à ses élèves de papoter pendant son cours ! Ricana Charlie.
-Tu aurais tout aussi bien pu mettre de la musique classique pour faire un bruit de fond, assura Roland.
-C'est bien d'avoir une classe un peu agitée. C'est tellement ennuyeux sinon...

On s'assied à la table, prenant la chaise vide. Roland s'étonna et regarda la jeune femme en robe noire qui s'y était assise. Longs cheveux noirs, allure plantureuse.

-Eh bien, si je me doutais que Vous seriez ici...

Roland s'étonna.

-A qui... ai-je l'honneur ?

Léopold sembla ostensiblement fâché. Charlie resta impassible mais néanmoins gêné. Malcolm haussa les sourcils, peu amène de la madame, et Rachel se contenta de continuer à manger, indifféremment.

-Je suis Megan Doppler ! Je sais que vous êtes Roland Smirnoff, le fils d'Etienne Smirnoff !
-J'imagine que vous êtes contente maintenant...
-Très contente ! Vous avez fini premier de votre promotion, vous avez prononcé un vibrant discours lors de votre intronisation comme professeur titulaire et vous voilà ici...
-Disponible sous peu aux éditions Albin Michel... soupira Roland.

Léopold et Malcolm ricanèrent. Megan regarda Léopold.

-Un problème ?
-Oui... Toi, ici ! Avec ces rideaux... Pardon ! Cette robe ! Hm ! Je confonds toujours les deux... taquina Léopold.
-Moi au moins je n'ai pas un troupeau de fanatiques attardées qui me collent aux fesses en espérant un bisou ! Soupira Megan.
-Ah ça c'est pas à toi que ça arriverait... soupira Léopold, très visiblement fâché.
-Vous ai-je dit que j'étais professeur de Stratégie ? Comme votre père, quelle coïncidence !

Roland hocha la tête.

-On raconte même que ça n'arrive qu'une fois tous les mille ans lors d'une pleine lune un 29 février lors d'une année de mousson au Sahara... Petite veinarde.

Malcolm éclata de rire. Megan le regarda.

-C'est ça, toi, profites-en tant qu'il y a ta sœur.
-Je n'en profite pas, rassure-toi ! Se ravisa Malcolm. Je... Comment dire, je savoure !

Léopold ricana à sa suite suivi de Charlie qui ne pouvait plus se retenir.

-Enfin bref, Roland, je souhaiterais vous inviter à diner !
-Pourquoi faire ?

Malcolm se cacha entre ses mains. Léopold se retourna, mort de rire.

-Eh bien, pour faire plus ample connaissance !
-Vous me connaissez déjà par cœur à première vue ! Si vous permettez, cette chaise est réservée à d'éventuels invités.

Megan plissa les yeux.

-Bien... A plus tard, Roland.
-Hm...

Elle partit. Léopold, Charlie et Malcolm explosèrent de rire.

-Ouh mon Dieu ! Bravo Roland, j'avais pas ri comme ça depuis le making-of de la filmographie de Luc Besson ! Houuuhouhou ! Ricana Léopold.
-C'était fameux ! Bravo ! Je suis fier d'être ton ami ! Ricana Malcolm.
-Mais c'est qui cette femme ?!
-Une immonde garce qui prend tout le monde de haut, soupira Rachel. Elle a passé l'an dernier à traiter mon frère d'idiot parce qu'il ne voulait pas sortir avec elle, alors à première vue elle se rabat sur toi...

Roland plissa les yeux.

-Je dois m'en sentir insulté ou honoré ?

Charlie soupira.

-Laisse, elle n'en vaut vraiment pas la peine. Merci de nous en avoir débarrassé si vite !

Roland haussa les épaules.

-J'ai les première années cet après-midi...

Charlie hocha la tête.

-Adorables ces gamins ! Leurs têtes devant leurs premiers Pokémon étaient merveilleuses !
-Je... n'ai pas demandé tout à l'heure mais pourquoi ils les ont maintenant et pas l'année prochaine comme ça se fait à Kanto et Sinnoh, traditionnellement ?

Léopold finit sa bouche.

-C'est moi qui ait fait instaurer ça grâce à ma présence au conseil des académies.

Roland plissa les yeux.

-Non... tu t'investis là dedans ?
-J'aime mon travail, je veux participer à son amélioration et à son développement !
-Oh... Je vois... C'est pas le genre de trucs qui me tente...
-Je me doute, il faut écouter ce qu'on te dit en face... murmura Léopold.
-Pardon ?
-Non rien...
-Oh.

***

Roland se dirigea vers sa salle pour l'après-midi. Il ouvrit la porte mais n'avait pas remarqué un Pokémon qui le suivait. Il lui coinça par inadvertance la patte dans la porte.

-QUACK !

Roland se retourna, ouvrit la porte et remarqua un Magby assis, pleurant sur sa jambe endolorie.

-Oh non... Oh pauvre bête ! Viens...

***

-Et voilà... J'espère que ça va !

Magby sourit et se serra contre Roland.

-Allons, ce n'est rien du tout ! Je suis désolé, je pensais être seul... Tu es sûrement dressé, les Pokémon sauvages entrent rarement dans les infrastructures humaines...
-Fumi !! Fumi !

Une jeune femme aux cheveux roux assez courts entra dans la salle, suivie par un Groret, un Lainergie et un Yanma.

-Euh... B... Bonjour, vous avez retrouvé mon Magby !
-Ah c'est le votre ? Le voilà alors...

Il lui rendit le Magby.

-Merci ! Oh, je suis Claire Perry ! Enchantée !

Roland serra la main de la jeune femme.

-Je suis, euh... Roland Smirnoff !

Claire pencha la tête.

-Smirnoff, comme...
-Oui je s...
-...la vodka... Je n'en ai jamais bu mais mon frère en prend quelques fois avec ses copains...
Roland haussa un sourcil.

-Euh... oui... vous... ne connaissez pas mon père ?

Claire s'étonna.

-Non pourquoi ? Il est dans cet établissement ?
-N... Non non ! Absolument pas !
-Oh... Pourquoi devrais-je le connaître alors ?
-Pour rien... excusez-moi je vous ai confondu avec quelqu'un d'autre... Merci de... Euh je veux dire... content de vous avoir rendu service !
-Oui, merci pour Fumi ! Un peu plus je croyais l'avoir perdu !
-Vous êtes enseignante ici ?
-Oui en... Physique des attaques.
-Vraiment ? Quelle est votre spécialité ?

Claire s'étonna.

-Ca... vous intéresse ?
-Bien sur. Je suis en apprentissage des attaques, je dis à mes élèves comment faire venir les attaques chez leurs Pokémon, vous enseignez comment elles sont formées, c'est encore plus intéressant. J'aurais pu être professeur de Physique si je n'avais pas été si obsédé par l'entrainement en lui-même plus que par la théorie.
-Oui, il vaut mieux aimer avoir le nez dans les bouquins...
-Et c'est loin d'être la matière la moins passionnante qui soit pour un étudiant moyen en faculté... Les débouchés sont un peu saturés. Je suppose que vous avez eu beaucoup de chance d'être engagée...
-En effet oui, c'est pas passé loin... geignit Claire.

Petit silence embarrassé, brisé par la sonnerie.

-Il... faut que j'y aille ! Sourit Claire.
-D'accord... à plus tard... « Non pauvre crétin il va falloir que tu la revoies !! »
-O... oui, au revoir...
« Ouf, à première vue elle n'en a pas l'intention non plus... »

Elle sortit, suivie de son Groret, sa Lainergie et son Yanma. Roland plissa les yeux.

« Eh bah... »

Les premières entrèrent avec leurs Pokémon dehors, comme des malpropres. Roland ne leur demanda même pas de les rappeler comme il aurait fait habituellement.

***

-On rentre à pied, cette fois !!
-Si tu y tiens tant que ça... soupira Roland.
-Tu m'as trop embarrassé ce matin ! Alors, ta première journée ?
-Intéressante, je suis content d'être avec des gens que je connais, ça rend le travail légèrement plus agréable.
-Ouf !! Nous ne sommes pas de simples potiches dans la vie de Monsieur Roland.

Roland haussa un sourcil.

-Je ne vous considère pas ainsi... Je n'ai jamais dit ça !

Malcolm s'étonna.

-Ouah... tu fais preuve de compassion... Ne me dis pas que cette maudite Megan t'a séduit avec ses manières d'Hippodocus !
-Ah non certainement pas, en cinq minutes elle a dit tout ce qu'il fallait pour que je la vire à coups de pieds... Tu connais Claire Perry ?
-La prof de physique des attaques des 5ème et 2ème années ? Un peu... C'est une jeune femme très gentille mais d'une timidité terrible. On a essayé de l'avoir à notre table, elle a toujours refusé.
-Léopold la déteste aussi ?
-Non... Léopold déteste Megan. On a même dû les séparer un jour...
-A ce point ?!
-Oh oui... Ils ont fini chez le doyen, tout ça...
-Je vois...
-En tout cas tout le monde était content de te voir, ça laisse présager une année fort agréable.

Roland hocha la tête.

-Hm.
-Bon, mon immeuble est là... Tu veux...
-Merci pour tout, Malcolm, à demain.

Roland continua son chemin devant un Malcolm transi de surprise.

-De... rien, Roland... De rien...

Roland resta le dos tourné à Malcolm en partant vers chez lui. Malcolm monta dans son appartement.

***

Roland ouvrit la porte. Il sortit ses Pokémon qui prirent chacun leur place.
-Bon, bon, bon. Excellente journée que ce fut...
Il s'assied devant son ordinateur et se mit « Hey Jude » des Beatles.
« Comme au bon vieux temps... »
Il resta assis dans son canapé à caresser Phyllali qui était allongée sur ses genoux. Il se servit un petit verre de vodka et la but cul sec, puis il feuilleta une petite revue.