Carnet de bord de Bridou de Brindibou12

-Brindibou! - avait répliqué mon partenaire à la phrase que l’artisane venait de dire.
-Nous devons établir un plan! D’ailleurs, je ne me suis même pas présentée, mon nom est Rebela et toi ?
-Moi c’est Bridou. Petite question : c’est quoi ce liquide rouge qui sort de ma paume?
-C’est du sang! Tu ne t’es jamais blessé avant?
Mon Brindibou affichait un air déçu.
-Non…Est-ce que c’est grave?
-Les jeunes d’aujourd’hui! Ils sont si protégés qu’ils deviennent idiots.
-Hé c’est méchant.
-Je préfère le therme réaliste mais bon commençons le plan.
-On pourrait construire une armée de robots destructeurs qui détruirait le bâtiment.
-Bonne idée, mais après on aurait des problèmes politiques.
-C’est vrai…
-Bon j’avais une petite idée, mais je ne pense pas que ça fonctionne, mais c’est déjà mieux que d’avoir des problèmes logistiques avec le gouvernement d’Alola.
-Est-ce que dans ton plan je pourrais perdre mes boutons d’acné?
Brindibou réagit à ma demande et ce qu’il fit changea ma vie à jamais et c’est la raison pour laquelle je suis l’homme que je suis aujourd’hui. Il commença à taper de la patte et son bec devint vert. Ensuite, il toucha chacun de mes boutons et lorsqu’il eut fini, mes boutons étaient partis et mon visage reprit son aspect normal qu’il n’avait pas eu depuis au moins huit ans.
Mon reflexe fut de faire un énorme câlin à ce pokémon extraordinairaire qui ressemblait à une peluche.
-Désolé de vous interrompre dans votre moment émouvant, mais je vous rappelle que nous essayons d’arrêter l’assimilation de citoyens dans la région d’Alola!
-Ah oui! C’est vrai! J’avais oublié!
-Donc, ce que tu vas devoir faire est très simple. En plus, tu seras aidé par Brindibou. Tu vas devoir construire une machine qui te permettra de neutraliser les gardes de notre atelier
-Maintenant que je n’ai plus mes boutons, tout est possible!
-Et ensuite, tu devras faire avouer à Elsamina que sa fondation est machiavélique. Tu n’auras pas plus de dix minutes.
-Mais je n’ai aucune preuve!
-Et c’est là que j’interviens. Moi je vais chercher les preuves dans le bureau de la cheffe des esclaves: Miss.Vicky.
-Comme les chips!
-Oui, comme les chips. Ensuite, tu vas revenir ici et appeler le numéro inscrit sur la carte à mon signal.
-D’accord, et qu’est-ce que Brindibou va faire?
-Brindibou est la clé du plan. C’est lui qui va t’aider à construire la machine et qui va t’apporter les documents que je volerai à Vicky. Et d’ailleurs, c’est Brindibou qui neutralisera les gardes avec la machine que vous allez construire.
-Brindibou! Tu sais bricoler?
-Brouh!
-Brindibou, tu es le meilleur pokémon qu’un dresseur ne puisse jamais souhaiter avoir!
Soudain, je m’étais mis debout en oubliant mon handicap et à ma plus grande surprise, je n’avais aucun problème à me déplacer.
-Comment ça se fait que je peux marcher?
-Tu as vraiment cru ces escrocs! Tu n’as jamais eu d’handicap. Je parie même qu’Elsamina a senti que tu avais des doutes concernant sa fondation prestigieuse. Elle a sûrement simulé l’accident pour que tu ne puisses pas t’échapper de son bâtiment.
-Je suis vraiment trop naïf!
Pendant que je me frappais la tête pour me punir de mon bas niveau d’intelligence (quelque chose de beaucoup plus agréable maintenant que je n’avais plus de boutons) Brindibou se moquait de moi en frappant le sol avec ses deux ailes.
-Bien les jeunes. C’est l’heure de construire pendant que je vais parler à Vicky pour la distraire.

Brindibou et moi étions installés dans un atelier minuscule mais plein de pièces de construction hyper coûteuses. Je reconnus plusieurs d’entre elles car je les avais demandés pour mes anniversaires précédents, mais je ne les avais jamais eues.
Il y avait même un moteur à base de plutonium!
Brindibou se connaissait visiblement en ingénierie et il se déplaçait super rapidement à travers l’atelier en saisissant tous les morceaux dont je pourrais avoir besoin. Son aide m’avait été tellement précieuse et c’est à ce moment que j’ai compris ce que les gens voulaient dire par « des liens entre les dresseurs et leurs pokémons ».
Une fois que la phase de préparation fût terminée, il était temps de construire notre machine à partir du fameux moteur à base de plutonium, du hareng fermenté (qui provenait du reste du repas de ce midi des esclaves), des écrous, des vis et des morceaux de métal. Il y avait aussi des tas d’objets dont je ne connaissais pas le nom mais que Brindibou insistait pour les garder et les utiliser.

Alors que je prennais les mesures des feuilles de métal, Brindibou attachait, avec des fils de toutes les couleurs, le moteur à base de plutonium à un entonnoir.
Pendant que Brindibou et moi étions en train de nous amuser comme des âmes sœurs, Rebella marchait vers le bureau de Vicky d’une démarche nerveuse qui montrait qu’elle attendait ce moment depuis des lustres. En s’approchant du bureau, ses mains tremblaient tellement qu’elle échappa son calepin deux ou trois fois. Une goutte de sueur perlait sur son front, mais elle la rattrapa avant qu’elle ne tombe sur sa feuille qui contenait de quoi entretenir Vicky pendant au moins quinze minutes.
Pendant qu’elle cognait à la porte du bureau, Rebella prit soin de recoiffer ses longs cheveux blancs.
-Qui ose cogner à ma porte pendant ma power-nap ?!!!
-C’est moi, la vieille esclave… euh, excusez mon langage je voulais dire, artisane exploitée…Je veux bien sûr dire fière participante du domaine de construction artisanale de la fondation Ether.
-Que veux-tu?
-Je voulais parler de mon augmentation de salaire que je n’ai pas eue.
-Alors c’est non! Les esclaves… euh… je veux dire, les fabricants de bas niveaux et d’âge avancée comme toi, resteront ainsi! Si tu n’es pas d’accord avec cela, on va t’envoyer dans l’abattoir de Sobon... euh… je veux dire, te transmuter vers le laboratoire de Sobon comme tous les travailleurs qui refusent de travailler ou qui ne sont plus capables de le faire adéquatement.
Pendant que Rebella avait cette conversation dérangeante avec une personne désagréable, Brindibou et moi avions presque fini notre machine et il ne nous restait plus qu’à la peindre (c’est moi qui avais insisté pour que ce soit fait).
Nous étions presque prêts à passer à l’action.