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Secret Défense de Oustikette



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» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 23/08/2018 à 00:13
» Dernière mise à jour le 23/08/2018 à 00:13

» Mots-clés :   Action   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Suspense

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Chapitre 4 : Héroïne malgré tout
Samedi matin.

Une camionette bleu nuit s’arrêta en face d’un night-club huppé du 16éme arrondissement d’Illumis. L’établissement, fermé à cette heure matinale, ne laissait paraître qu’une large porte pleine, derrière une grille en fer forgé doré.

— C’est là ! indiqua Coralie, sur le siège du milieu, en pointant le bâtiment du doigt.

Coleene, sur l’autre siège passager, se redressa, prête à écouter les informations récoltées par ses deux acolytes.

— Très bien ! Dites-moi tout !

Le chauve s’éclaircit la voix. D’un geste rapide du doigt, il tapota l’écran de PC relié artisanalement à la console centrale du véhicule.

— Alors, j’ai reçu les données qu’avaient déjà pu récolter Jack, il y a trois mois. Mais on s’est permis de venir faire un tour hier, histoire de scanner ce qu’on pouvait depuis l’extérieur.
— Très bien ! acquiesça la jeune fille. Et ça donne quoi ?

La mi-gardevoir se mordit la lèvre supérieure.

— Ça donne, qu’on est mal ! Pour être plus efficaces face à une possible descente de la M.E.A, ils acheminent les mutants seulement quelques temps avant le début des combats. Généralement, c’est un convoi de quatre ou cinq camionnettes qui s’arrête dans la ruelle derrière le bâtiment. Puis le convoi repart d’où il vient, juste le temps de leur tournoi…

Accoudée sur la portière, la fille d’Edgar hocha la tête. Ils devaient donc agir au moment le plus critique, quand tout un public était présent à côté.

— Mouais, OK ! On entre comment dans ce truc ?
— Donc, c’est une grande cavité qui, autrefois, était reliée aux catacombes. Du coup, il n’y a plus un grand nombre de possibilités d’entrer. Deux, pour être exacte. Une par l’intérieur de la boîte. Il faudrait donc traverser toute la piste, puis la salle de l’arène, pour arriver aux cellules…

L’adolescente fit la moue.

— Si on pouvait éviter, ça serait cool.
— Pas très idéal pour la fuite, en plus, reprit Coralie… Et l’autre, par l’arrière, par là où ils amènent leurs combattants. Elle mène directement dans la salle des cellules. Mais pour y rentrer, c’est impossible, c’est une sortie de secours, on ne peut l’ouvrir que par l’intérieur, il n’y a pas de poignée extérieure.
— C’est pas grave ça ! répliqua Coleene, en haussant les épaules. Je n’aurai qu’a faire fondre les gonds.

Le propriétaire du bar secoua la tête.

— Justement, ça ne va pas te plaire !

Pour illustrer ses propos, le conducteur afficha la photo d’une porte, une sortie de secours. Il l’avait prise la veille de l’autre côté de l’immeuble. En se penchant pour mieux la voir, Coleene comprit aussitôt pourquoi,finalement, cette mission allait être difficile pour elle finalement.

— Putain, le dernier modèle de porte renforcée, en alliage acier-céramique. Conçue pour résister à des températures très élevées, râla-t-elle, en donnant un coup dans sa portière. SUPER ! Même Dracaufeu ne pourrait pas le faire ! À croire qu’ils avaient prévu cette éventualité !…

Elle réfléchit un instant. La plus jeune voulait absolument trouver une autre solution que celle qu’elle s’imaginait déjà.

— … Pas d’accès par les catacombes, donc ?
— Non ! Ils sont condamnés depuis longtemps. Il te faudrait une masse, ou des explosifs, pour les ré-ouvrir. Niveau discrétion, c’est pas le top !
— Euh… je sais pas… On peut pas passer par les conduites d’aérations ?
— Non plus ! Les tubes font quarante centimètres de diamètre, je doute que tu puisses t’y faufiler !

Voyant les possibilités s’effriter les unes après les autres, la fille aux cheveux de jais commençait à craindre, de plus en plus, cette éventualité qui ne lui plaisait pas du tout.

— Et c’est vraiment pas possible, une intervention musclée ?
— Non, inimaginable ! somma l’homme. Cette arène, c’est le repère des parrains de la mafia, des politiques véreux et des gosses de riches. Il y a une concentration de gardes-du-corps au mètre-carré, comme ce n’est pas permis. On ne pourrait pas faire un pas sans que ça tourne au carnage. Même si on venait avec toute une escouade ! Et, pour rappel, on n’est que trois… On ne peut que se permettre de faire une infiltration discrète…

Sachant maintenant définitivement quel plan elle serait obligée de mettre en place, l’adolescente serra les poings, visiblement énervée. Le chauve au contraire, semblait pleinement désolé.

— … Je me doute que tu as compris quel plan il nous reste.
— Ouais ! Fait chier ! jura-t-elle rageusement. Devoir s’habiller comme une pouffe pour passer inaperçue !… Ça fait chier !… MERDE !
— C’est notre seule solution viable ! tenta d’argumenter la femme aux cheveux verts, gênée par sa réaction.
— JE SAIS, figure-toi ! Mais t’as déjà essayé de te battre en mini-jupe et en talons ? C’est pas vraiment conçu pour !…

Surprise de se faire crier dessus, la mutante recula légèrement sur son siège.

— … Tu peux pas nous y téléporter, toi, d’ailleurs ? Normalement, c’est le genre de pouvoir qu’ont les gardevoirs.

La mutante baissa la tête, confuse.

— Faut que j’y sois déjà allée au moins une fois, pour me téléporter à un endroit. Mais on pourra utiliser ce moyen pour sortir. Je n’aurais sûrement pas assez d’énergie pour aller jusqu’au bar, avec autant de personnes, mais je pense au moins pouvoir nous faire remonter dans la ruelle.

Coleene souffla de dépit, bien forcée d’accepter qu’aucune autre option n’était viable.

Tentant de reprendre un ton plus sérieux, plus adéquat avec la mission qui lui incombait, elle prit plusieurs grandes inspirations.

— … OK !… De toutes manières, on ne peut pas les abandonner. Si on n’a pas d’autres possibilités, je n’ai pas le choix. Je dois l’accepter.

Steven acquiesça, satisfait que sa coéquipière reprenne son sérieux.

— Quand vous serez à l’intérieur, j’irai me placer dans la ruelle, pas loin de l’issue de secours.

L’adolescente souffla à nouveau, de soulagement, cette fois.

— Parfait ! Bon, si tout se passe comme prévu, ça ne devrait pas prendre très longtemps. Ils n’auront même pas le temps de remarquer notre intervention, que nous serons déjà loin.
— À mon avis, ça porte malheur de dire ça ! rétorqua la mutante.
— Hum, rien à foutre de ces conneries !

==

Samedi soir, à la nuit tombée.

La camionnette s’était garée un peu plus loin qu’avant, cachée dans l’ombre de la nuit, à seulement quelques dizaines de mètres de l’objectif. La porte du night-club venait à peine de s’ouvrir. Pourtant, une queue importante de fêtards s’était déjà formée devant.

Steven était toujours au volant, sa kalachnikov dépassant de la contre-porte, au cas où. Coralie, à sa droite, avait déjà revêtu sa tenue de soirée : une longue robe blanche qui n’était pas sans rappeler sa mutation.

À l’arrière du camion, Coleene commençait seulement à se déshabiller, retirant d’abord sa paire de rangers fétiches.

La nouvelle du groupe râla, impatiente de terminer la mission.

— T’aurais pas pu te préparer avant ?
— Mais oui, bien sûr ! Pour que les autres andouilles de la pension puissent me voir ! Surtout ma chère cousine ! Non merci !...

Pendant qu’elle rouspétait, la jeune fille ôta le reste de ses vêtements. Elle se retrouva donc, un instant, uniquement en sous-vêtements. Un ensemble en dentelle orange. Les deux autres, qui l’observaient par l’intermédiaire du rétroviseur, détournèrent le regard.

— … C’est bon, faites pas vos saintes-nitouches ! râla aussitôt la fille d’Edgar. Ne me dites pas que c’est la première fois que vous voyez quelqu’un d’autre en sous-vêtements.
— C’est vrai, j’avais oublié à quel point le mot pudeur t’étais inconnu.

Enfilant une courte robe fourreau noir à paillettes, qui couvrait juste assez ses formes, l’adolescente souffla, exaspérée.

— Je t’emmerde, Steven !
— Le pire, c’est qu’elle te va plutôt bien, cette robe ! constata alors la mutante, amusée, en se retournant.
— Je t’emmerde aussi, OK !… Rends-toi utile, tiens. File-moi les chaussures, s’il te plaît !…

S’exécutant promptement, la mutante tira, du sac de sport à ses pieds, une paire d’escarpins à hauts-talons aiguilles. Voulant les prendre par l’arrière, elle geignit étrangement de douleur, une fine coupure au cœur de la main.

— … Fait gaffe ! J’ai aiguisé l’arrière des talons pour que ça puisse servir comme une lame…

Ses deux coéquipiers firent les yeux ronds. La fille sembla surprise de leur réaction.

— … Quoi ?! Déjà que j’aime pas en mettre, fallait bien que je trouve une utilité à ces trucs !
— C’est bizarre… avoua Steven, désabusé. Pourquoi ne suis-je même pas surpris ? »

Ne relevant même pas cette énième pique du chauve, Coleene saisit une trousse à maquillage qu’elle avait posée dans un coin. Comme pour le reste, elle n’avait jamais supporté ce genre de choses. Certes, ça lui arrivait, parfois, de mettre un trait d’eye-liner ou un peu de baume à lèvres. Un lointain vestige du temps où elle l’aimait encore. Mais, elle ne comprenait pas comment certaines pouvaient trouver du plaisir à en mettre des tonnes ?

Ourlant ses lèvres fines du même rouge criard que ses chaussures, la jeune fit une grimace. Elle détestait définitivement cette texture.

Enfin débarrassée de cette étape, elle posa ses bras croisés sur le dossier du siège central.

— Une dernière fois, récapitulons les étapes du plan…

L’adolescente entama le décompte avec ses doigts, revernis en rouge pour l’occasion .

Un ! Avec Coralie, on entre dans la boîte

Les deux filles prirent place dans la file d’attente qui entre temps, s’était encore allongée. Il est vrai que dans cette tenue, la fille à la chevelure de jais ne dépareillait pas avec les autres richissimes fêtardes qui patientaient. Les pouffes, comme elle le disait si bien. Mais passer inaperçue ne relevait pas uniquement de l’apparence.

Et dans ce domaine, elle n’avait pas non plus à rougir. Une fois sortie de la camionnette, tous les gestes de Coleene étaient devenus plus gracieux, plus féminins.

Personne n’aurait pu penser que derrière ce masque de demoiselle gracile et fragile, se cachait, en réalité, une tout autre personnalité.

Personne, même les physionomistes qui filtraient les entrées, devant la porte de la boite. Ils les laissèrent passer sans sourciller.

Deux ! Tu nous guides jusqu’à l’entrée de l’arène

Dans l’immense salle en contre-bas de l’entrée, les clubbeurs se déchaînaient autour du DJ. Au centre de la piste, il diffusait des sonorités aux basses trop prononcés, dans une atmosphère obscure et fumeuse. Comme dans tous les endroits de ce genre, l’alcool coulait à flots dans tous les coins. À la différence, qu’ici, les magnums hors de prix remplaçaient les bouteilles diluées.

Descendant les quelques marches qui les séparaient de la piste, Coralie fit un pouce levé à celle qui l’accompagnait. Celle-ci lui répondit d’un signe deux, reprenant une expression plus froide, qui lui était plus familière. Il faut dire que l’adolescente n’était en plus pas particulièrement fan des boîtes de nuit.

En plein dans la marée humaine, un type un peu trop cavalier tenta de poser une main sur les fesses de Coleene quand elle passa devant lui. Les cris de douleur de l’homme furent couverts par la musique, tandis qu’elle lui assenait un coup de poing précis au bas-ventre.

Ce n’était pas parce qu’elle était habillée comme ça, qu’il fallait tout se permettre. Non mais oh !

Après avoir échappé à la foule, la mutante les guida devant une porte en retrait, au fond la salle, marquée par un ’’Défense d’entrer’’.

Sans plus attendre, la fille aux cheveux ébènes la désigna d’un signe de tête. Satisfaite, ses doigts formèrent un signe trois en direction de la jeune femme.

Trois ! On fait en sorte d’y entrer. Si possible, sans que j’aie besoin de cogner le garde trop fort

Poussant la porte de l’épaule, l’adolescente tomba nez-à-nez avec un videur en costume-cravate, se tenant devant une autre porte du même genre, dans une minuscule pièce aux murs rongés par le temps. Elle n’en sembla néanmoins pas surprise.

— Mesdemoiselles, que puis-je pour vous ? demanda poliment celui-ci, mais portant tout de même sa main droite au taser qu’il portait à la ceinture.

La fille d’Edgar ne lui répondit rien, se contentant de lui faire un sourire forcé en retour.

Coralie claquant enfin la porte derrière elle, Coleene agrippa l’homme au cou. Passant rapidement dans son dos, elle lui fit une prise d’étranglement.

Pas très imposant, elle le maintenait sans grande difficulté, malgré sa tenue peu avantageuse. Il crut se sortir de ce guet-apens, d’un coup d’arme électrique dans le bras de la jeune fille, mais celle-ci n’en eut cure, comme si elle ne le ressentait pas.

Profitant de l’affaiblissement temporaire du garde , la mutante lui posa deux doigts sur les tempes. Une courte seconde.

— Dors ! Oublie !

Un instant plus tard, le type s’effondrait à leurs pieds, dormant à poings fermés.

Quatre ! On trouve la pièce où il garde les mutants

Descendant un nouvel escalier, les deux femmes arrivèrent dans une salle, éclairée de toutes parts par des lustres en cristal, qui reflétaient leurs lueurs contre les murs de pierres blanche. Au fond, dans une cage anciennement réservée aux cirques, deux mutants étaient forcés à se battre l’un contre l’autre. Les riches connards les observaient, amusés, tout en étant vautrés sur d’agréables canapés en cuir, buvant alcool et fumant cigare à tout va.

Menant désormais leur avancée entre ses pires ennemis, Coleene se figea soudain, les yeux emplis de rage. Elle avait reconnu quelqu’un dans l’assemblée, assis aux côtés d’un contrebandier richement habillé.

Cet homme, c’était Samuel Hansell.

Son sang ne fit qu’un tour. Un court instant, elle voulut abandonner la mission. Rien que pour le plaisir de détruire ce garçon, qui comme un autre avant lui, avait dupé ses proches. Elle y compris.
Ça serait pourtant si simple pour elle de lui briser la nuque, puis de le brûler, jusqu’à ce qu’il ne soit que poussières.

Possédée par ses envies vengeresses, la jeune fille commença à se rapprocher de sa proie, reprenant une démarche plus brutale, plus habituelle dans son cas. Coralie la stoppa juste à temps.

— Mais, qu’est-ce qu’il te prend ? murmura-t-elle, affolée par le revirement soudain de sa coéquipière.
— Rien ! Je veux juste éviter qu’un événement se répète !
— Pas ici, voyons ! Tu veux tous nous condamner ?

Perturbée par cette question, la fille d’Edgar cligna des yeux, comme si elle revenait à la réalité.

— Oui, tu as raison. Je dois attendre…

Retrouvant son sérieux, elle fit le signe quatre des doigts à la femme aux cheveux verts. Celle-ci, rassurée, hocha la tête, collant son index sur sa tempe. Il lui fallait trouver la bonne personne, celle qui connaissait les lieux.

Au bout de quelques secondes, Coleene s’impatienta. Des types commençaient à les regarder de travers. Ils risquaient de comprendre le but de leur mission. À moins que ce ne soient que des regards lubriques dus à leur physique fort peu disgracieux.

— … Tu trouves ?

Sans rien répondre, la mutante se dirigea discrètement dans une alcôve, à la droite de la cage. L’une en face de l’autre, deux portes, une annotée ’’Toilettes’’, l’autre sans inscription.

C’est donc par cette dernière que les deux héroïnes passèrent.

De l’autre côté, la pièce était sombre, mais elles remarquèrent aussitôt l’escalier qui leur faisait face. Il remontait probablement à la surface, rejoignant ainsi l’issue de secours. Selon toute vraisemblance, les combattants étaient retenus ici, à cet étage.

Progressant dangereusement dans l’obscurité, elles arrivèrent dans une salle de taille moyenne.

Coralie discerna ce qui semblait être de quoi allumer le plafonnier, sur le mur derrière elles.

Cinq ! On libère tout le monde

Coleene activa aussitôt l’interrupteur.

Autour des filles, apparurent des cages d’acier renforcé. À l’intérieur, gisait prostrés, une quinzaine de mutants divers, enchaînés de tous leurs membres aux murs de pierres. À la vue des nouvelles arrivantes, certains trouvèrent la force de se lever, pour implorer la pitié de celles qu’ils croyaient être leurs bourreaux.

Coralie reprit conscience qu’elle aurait pu être l’une d’eux, tandis qu’au fond du cœur de l’adolescente, l’intensité de sa colère ne faisait que grimper.

Un individu avec un certain embonpoint arriva alors par l’escalier, dans leur dos.

— Hey… vous n’avez pas le droit d’être ici, mesdemoiselles ! s’énerva-t-il, dégainant son fusil à pompe.

S’approchant d’elles, l’homme posa une main sur l’épaule de Coleene.

— … Je vais devoir vous demander de partir !

Ce fut sa plus grosse erreur.

D’un coup, la jeune fille lui flanqua un coup de coude dans la jugulaire. Lui agrippant le crâne, elle continua en lui assenant un coup de genou en pleine face. Un second, au niveau du plexus, suffit à le mettre K.O.

La jeune fille le laissa enfin retomber au sol, les bras en croix, sous les faibles applaudissements des prisonniers. Par pur réflexe, elle en profita pour récupérer l’arme de son adversaire. Une de plus qu’elle ne retrouverait pas contre elle. De toute manière, elle ne savait même pas s’en servir.

Elle fit le signe cinq à Coralie.

Une à une, la mutante se téléporta dans chaque cellule, faisant des allers-retours au centre de la pièce pour regrouper les prisonniers. À chaque fois, les chaînes explosèrent, faute de pouvoir suivre leurs porteurs. Cela produisait un bruit affreux. Un bruit qui ne semblait pas traverser les parois millénaires de cette salle.

Mais, il fallait se rendre à l’évidence, durant cette opération, ils étaient tous vulnérables. Coleene ne le savait que trop bien, et pour la première fois, semblait légèrement tendue.

Et six, tu nous téléportes dehors !

Tout le monde réuni autour de Coralie, celle-ci forma une petite sphère de lumière entre ses mains, puis l’écrasa au sol.

Un flash couvrit alors le groupe, qui disparut, en un instant, sans laisser de traces.

==

Samuel marchait dans une ruelle sombre, loin de tout lampadaire, un paquet de taille moyenne dépassant légèrement de son sac-à-dos. Cela ne faisait que quelques minutes qu’il était parti du night-club. Combien de temps y était-il resté ? Lui-même en doutait, quand il consulta son téléphone. Ces deux heures lui avaient semblé durer une éternité. Être obligé de regarder cet horrible spectacle, pour obtenir ce qu’il voulait, c’était certainement une des pires expériences de sa vie.

Le jeune homme marchait d’un pas lent, qui trahissait sa tristesse. Si seulement il avait eu la chance de pouvoir faire quelque chose. Il l’aurait prise sans hésiter. Il se sentait monstrueux de n’avoir rien fait. Amy, sa meilleure amie, n’aurait pas supporté qu’il eût ce genre de comportement.

Une larme s’écoula le long de sa joue. Si elle avait été encore à ses côtés, il n’en serait pas là, de toute manière.

Maintenant, en y réfléchissant, c’est vrai qu’il lui avait semblé apercevoir Coleene, là-bas. Était-ce une illusion ? Cela paraissait vraiment incohérent pourtant. Et puis, du peu qu’il la connaissait, elle n’était pas aussi… féminine ?

Perdu dans ses pensées, le sinnohïte ne remarqua même pas l’apparition d’une personne, au bout de la ruelle.

— HEY, L’IMMIGRÉ ! hurla rageusement celle-ci en s’approchant

Il releva la tête. La fille aux cheveux acajou, qui avait repris une tenue plus habituelle, se tenait à un ou deux mètres de lui. Elle bloquait le passage, faisant les cent pas en travers de la ruelle, comme un prédateur attendant un mouvement opportun de sa proie, des flammes ardentes dans le regard.

Son esprit emporté par la rage, pour l’adolescente, Samuel avait disparu. Non, il n’était plus là. Celui qui se tenait en face d’elle, c’était Tsubasa. Depuis longtemps, elle voulait lui faire payer tous ses mensonges, toute cette mascarade qu’il lui avait fait subir. Cette fois, il ne pourrait pas se défiler derrière son frère. Cette fois, elle allait le tuer.

En vérité, peu importait si c’était réellement Tsubasa, celui-là lui servirait de poupée vaudou. Ces deux types ne valaient pas mieux l’un que l’autre.

L’adolescente continua, sous le regard interloqué du brun, toujours plus énervée, mais avec tout de même une légère amertume.

« Dire que j’étais prête à te faire confiance, après tout ce qu’on m’avait dit sur toi !!… TU ME DÉGOÛTES  !…

Elle serra les poings, bouillonnante de rage et de rancœur.

— … TU NE VAUX PAS MIEUX QUE LES AUTRES !!… SALE FILS DE PUTE !!

Un coup de poing partit, en direction du visage du brun. Contrairement à l’autre fois, et malgré la rapidité impressionnante de la jeune fille, il put le retenir, des deux mains.

— Mais, pourquoi ? la questionna-t-il, surpris, tentant de rester le plus calme possible.

La kalosienne réitéra son offensive. Un coup à l’abdomen, une première fois bloquée par Samuel, une autre qui fit mouche, puis toute une rafale.

— ’’POURQUOI ?’’ qu’il me demande l’enfoiré !!… D’ailleurs, c’est plutôt à moi de te demander pourquoi ! Pourquoi tu cherches à duper tout le monde à la pension ? Quand tu pourrais y rameuter tout tes amis de la M.E.A. ! Qu’est-ce que tu cherches à obtenir ?…

La respiration haletante, le jeune homme peinait à répondre, la main sur le ventre. Néanmoins, ça ne l’empêchait pas de réfléchir à une échappatoire.

— … RÉPONDS !! OU JE TE CRAME LA GUEULE !!
— Je n’ai… jamais… voulu nuire aux mutants. Je suis… désolé… que tu le croies.

Coleene fronça les sourcils, faisant craquer ses phalanges en même temps.

— Tu mens ! Tu mens ! Tu mens !

Un nouveau coup de poing partit. Mais celui-ci n’atteint pas sa cible. En un éclair, Gallame était apparu entre elle et son dresseur, encore affaibli, encaissant l’impact sur l’une de ses lames.

— S’il te plaît, je ne voudrais pas avoir à me battre avec une humaine. Réglons ça plutôt avec tes pokémons.
— Si c’est ce que tu souhaites, grogna l’adolescente…

Reculant d’une dizaine de pas, elle agrippa la masse-ball à sa ceinture. Un sourire confiant illuminait son visage.

— … Je vais te le donner !

La sphère lancée, une silhouette énorme commença à se former, atteignant même les balcons du premier étage des bâtiments proches.

Voilà un petit moment que le jeune homme n’avait pas disputé de match dans les règles.

Quel pokémon pouvait bien contenir cette ball ? Un très lourd forcement, mais lequel, ils étaient si nombreux. Il se pourrait qu’il n’ait pas l’avantage ici, dans cette rue étroite. C’était forcement un combat de David contre Goliath qui s’annonçait.