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Secret Défense de Oustikette



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Informations

» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 16/11/2018 à 22:32
» Dernière mise à jour le 16/11/2018 à 22:32

» Mots-clés :   Action   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Suspense

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Chapitre 5 : Le combat de la colère
Aussitôt apparu une rexillius qui, d’un cri parvenu du fond des âges, glaça le sang du dresseur et son pokémon. Bestiale, l’énorme créature s’ébrouait, tout en creusant les pavés sous son poids. Tout son corps, lourde armure rocheuse, était strié par les marques de glorieuses batailles.

Encore groggy, Samuel ordonna à Gallame, la voix faible :

— Vas-y pas trop fort, s’il te plaît.
— T’inquiète ! lui sourit le type psy, se voulant réconfortant. J’avais pas l’intention de les tuer.

En face, la jeune fille ricana.

— Sérieusement ? Tu te crois si puissant que ça, le poireau ! Je vais te faire ravaler ton ego. Réxi, Fracass'Tête…

Croisant ses lames devant lui, couvertes d’énergie psychique, le pokémon Lame se tenait prêt. Son adversaire marchait de plus en plus vite vers lui, son crâne s’illuminant d’un bleu azur. Il attendit qu’elle approche, stoïque, et au dernier moment, il se téléporta derrière elle.

La dragonne ne se laissa cependant pas faire. D’un coup de queue, elle tenta de le faucher. Mais le type psy, plus rapide, se téléporta à nouveau. Et cette manœuvre recommença, plusieurs fois, sans que Rexillius ne puisse y faire quelque chose. Il y avait trop peu d’espace ici pour elle, Gallame pouvait se jouer d’elle à envie.

Ce qui évidemment, énerva sa dresseuse.

— … Très drôle ! Essaye d’éviter ça, pour voir. Lame-de-Roc défensive !…

De fines lames rocheuses pointèrent à travers les interstices de l’armure de la type roche, formant ainsi une sorte de barrière sur tout son corps.

— … Projection !

D’un coup, elle contracta tous ses muscles. Son armure fut alors expulsée dans toutes les directions, perforant tout autour d’elle.

Bien que rapide, le pokémon de Samuel manqua de peu de se faire embrocher. Il trouva uniquement son salut dans ses réflexes hors-normes. Mais c’était loin d’être suffisant pour l’impressionner.

— Des techniques secrètes ? s’enjoua-t-il, moqueur. Moi aussi j’en ai des belles.

Aussitôt, une longue corde d’énergie psychique se forma autour de ses mains.

Coleene ne répondit même pas à la provocation.

— Mâchouille !

Cette fois, le pokémon ne chercha pas à éviter, au contraire. Il sauta droit vers la gueule béante de son adversaire. Mais au dernier moment, il lâcha sa corde qui s’enroula autour du museau de la rexillius.

Reprenant appui sur ce dernier, Gallame repartit en salto-arrière au côtés de son dresseur, qu’il téléporta avec lui sans plus tarder, ailleurs.

==

Ils étaient apparus sur un toit, non loin de là. Samuel se remettait des nombreux coups donnés par Coleene, assis sur une gaine de conduite d’aération.

Presque remis de ses émotions, il se permit de douter du plan de son pokémon.

— Tu es vraiment sûr qu’elle va nous retrouver ? Elle va sûrement penser qu’on est retourné à la pension !

Le type psy faisait les cent pas devant lui. Il espérait ne pas se tromper. Il s’était éloigné uniquement pour éviter un combat trop simple et trop destructeur. Ici, sur ce toit, elle serait obligée de sortir un pokémon moins violent. Il faut dire qu’il avait vraiment envie de se battre contre cette fille. Son premier combat normal depuis des lustres.

— J’en suis persuadé ! Elle est loin d’être bête, elle va le sentir. Je le sens, oui. Elle va venir.

Il ressentit alors une présence au dessus d’eux.

— Effectivement, ton intuition ne te trompes pas !…

L’adolescente, accroupie sur le bord du toit voisin, plus haut d’un étage, les toisait. Un sourire satisfait illuminant son visage d’ange.

Rapidement, elle se laissa tomber sur leur toit. Prêt à continuer le combat, Samuel se plaça derrière son pokémon.

— … Tu dois aimer souffrir pour ne pas avoir fui quand tu en avais encore l’occasion.

Gallame ricana.

— Ne fanfaronne pas, j’aurais pu te battre aisément si je l’avais vraiment voulu.
— Certes ! Mais tu as fait une grosse erreur : ce n’était qu’un échauffement !…

Suivant un geste précis de ses doigts, un pokémon en forme d’épée sortit aussitôt du sol, comme au travers d’une ombre, croisant le fer avec le type psy. Pris de court, ce dernier se contenta d’encaisser sans contre-attaquer.

— … Griffe-Ombre ! clama la jeune fille.

À ce simple ordre, l’épée vivante décrivit un moulinet rapide, la lame recouverte d’ombre. Gallame essaya de bloquer encore une fois l’attaque, mais fut trop lent. Il poussa un cri lorsque la lame percuta son épaule puis recula en trébuchant.

Continuant cette étrange chorégraphie du bout des doigts, Coleene dirigeait les mouvements de son pokémon avec précision. Le type psy le savait, c’était elle qu’il affrontait directement. L’épée ne faisait que suivre ses ordres.

— Gallame, Coupe-Psycho.

Tout en courant vers son adversaire, le pokémon allongea ses bras avec des lames psychiques.

— Très bien. Bloque avec Bouclier-Royal.

Tout à coup, un bouclier se plaça entre les deux opposants : l’autre partie de l’exagide. N’ayant pas le temps de l’éviter, le type combat la percuta. Il sentit alors tout son corps se raidir. Il avait plus de mal à se mouvoir. Sa vitesse avait baissé.

Nouveau moulinet de l’épée. Horizontal, cette fois. Comme avant, Gallame fut forcé d’encaisser l’attaque de plein fouet. Son manque de vitesse se faisait sentir.

Dos au mur, il se tourna vers son maître.

— Sam ! Je vais perdre en me retenant autant ! Laisse-moi y aller à fond !

La crainte se lut sur le visage du brun. Il ne pouvait pas faire une chose pareille.

— Je… Je ne peux pas.
— Quoi ?! hurla leur adversaire, visiblement courroucée. Tu ne veux pas qu’il donne tout ce qu’il a ?!…

Serrant les poings, la jeune fille cracha toute sa colère.

— … J’EN SUIS PAS DIGNE ! C’EST ÇA ?!

Cette fois, c’est de la peine qui déforma les traits de Samuel.

— Non. Tu te trompes. Je veux juste que tu ne soit pas blessée.
— CONNERIES !… Peu importe mon état à la fin ! Si je donne tout, tu donnes tout. C’est tout ce qu’il y a à savoir.

L’adolescent baissa la tête, résigné.

— Je suis désolé, Coleene. Je ne peux courir ce risque… Gallame, monte à soixante pourcents.

Le pokémon de Samuel acquiesça d’un signe de tête. D’un coup, tout son corps se couvrit d’une aura psychique. Au niveau de ses bras, les lames se firent encore plus longues. Si son adversaire souhaitait attaquer, il était prêt à la recevoir.

— J’aime mieux ça. Griffe-Ombre, encore !
— De même !

Les deux fondirent l’un vers l’autre. Gallame pris appui sur un climatiseur. Exagide réajusta immédiatement sa trajectoire sur sa cible.

Toutes recouvertes d’ombres, les lames se percutèrent avec fracas. Le souffle de l’explosion produisit une secousse qui ébranla l’entièreté du toit. Voulant éviter le choc, Samuel fut forcé de reculer.
Mais ce faisant, il buta sur quelque chose d’allongé entre ses omoplates. Surpris, il manqua de lâcher son sac qu’il tenait d’une main.

— On ne bouge plus ! tonna une voix grave dans son dos.

En plus de celui qui devait être derrière le jeune homme, trois hommes en costume blanc apparurent aux quatre coins du toit où ils se trouvaient. Tous étaient armés d’un fusil. Des gardes-du-corps de mafieux, peut-être.

— Que faites-vous ici ? hurla un autre, mettant en joue Coleene.

Faisant signe à son pokémon de revenir vers elle, l’adolescente leva les mains en l’air.

— Ça se voit non ? On fait un bowling, connard !

Visiblement, la situation ne l’empêchait pas d’avoir de la répartie.

Le type collé au dos du brun reprit, sensiblement courroucé.

— Vous serez moins présomptueux devant le boss. Rappelez vos pokémons et alignez-vous contre le mur. Et les mains sur la nuque.

Gallame obtempéra de lui-même, et disparut dans un rayon blanc. La jeune fille elle, tâtonna à sa ceinture pour rappeler le sien dans un éclair rougeâtre.

À contrecœur, les deux jeunes obtempérèrent. Ils se retrouvèrent ainsi côte-à-côte, face au mur d’où était arrivée la kalosienne.

Quand le brun fut assez près, Coleene se pencha légèrement vers lui.

— Ça me coûte de te demander ça, l’immigré, chuchota-t-elle. Mais… si tu as un plan, je suis preneuse.

Surpris, l’intéressé haussa les sourcils.

— C’est nouveau ? Tu veux qu’on coopère maintenant ?
— Ta gueule. Je ne pourrais pas tous les avoir sans me faire toucher. Ils sont trop écartés. Et de toute manière, si une personne doit te tuer ici : c’est moi.

Feignant ignorer sa dernière remarque, il sourit.

— C’est paradoxal que tu ais besoin de moi, maintena…
— FERMEZ-LA ! cracha un des types en approchant, paires de menottes en main.

Pourtant, ça n’empêcha pas le jeune homme de finir.

— T’inquiète, c’est bon. J’ai déjà un plan. Par contre, ça demandera une compensation.
— Plutôt crever, alors…

Le garde saisit d’abord les poignets de l’adolescente.

— … Me touchez pas !
— J’AI DIT FERMEZ-LA !
— ET MOI, DE PAS ME TOUCHER !

Profitant de cet instant où l’homme cherchait à lui passer les menottes, elle lui fit lâcher prise. Avant de lui asséner un coup de coude au visage.

De forte constitution, le type flancha à peine. Aussitôt, il colla le bout de son canon sur la nuque de la jeune fille. Les autres, quant à eux, raffermirent leurs prises sur leurs armes, visant toujours les deux importuns.

— Alors, on fait moins sa maligne, n’est-ce pas ? s’amusa le gorille.

Soudain, une lame psychique lui transperça la poitrine, tachant son costume de son propre sang. Il lâcha son fusil de douleur. Avant de s’évanouir, il tourna la tête, pour voir qui était à l’origine de son mal : Gallame, au regard assassin. Il eut juste le temps de voir que ses collègues aussi subissaient le même sort. Les corps inertes s’effondrèrent, en même temps que les quatre pokémons retirèrent leurs lames, dans une parfaite synchronisation.

Trois des gallames disparurent immédiatement. Seul le vrai, le plus proche, ne s’évapora pas.

En se retournant, Samuel peina à se retenir de vomir.

— Tu n’étais pas obligé d’aller jusque-là ! se plaignit le jeune homme, les larmes aux yeux.

Son pokémon lui sourit aussitôt. Son regard à nouveau bienveillant.

— T’inquiètes pas, je ne les ai pas tués ! Ils sont juste bien amochés. J’ai fais en sorte de frapper un point moins sensible. Ils devraient s’en sortir, s’ils reçoivent des soins rapidement.

Coleene, elle, n’avait pas réagi plus que cela à la vue du carnage. Était-elle habituée ? La jeune fille se contentait de dévisager tour à tour le type psy et son dresseur. Les sourcils froncés, elle était suspicieuse.

La tension de l’instant retombée, elle somma.

— Notre combat n’est pas encore fini, l’immigré.
— Très bien, je t’attends ! jura le sinnohïte, prêt à en découdre, passant son sac à son épaule.

La fille d’Edgar soupira.

— Pas ce soir, je n’ai plus envie…

Elle se dirigea vers le bord du toit. En se retournant, elle le pointa du doigt.

— … Sache que certes, tu m’as sauvé la mise ici ! D’ailleurs, maintenant, je t’en dois une. Mais en aucun cas, ça veut dire que je te fais confiance !

Sur ces mots, la kalosienne sauta dans le vide, rattrapée par le dracaufeu qu’elle avait invoquée en même temps.

Les deux mâles restèrent là un instant, avant qu’un rayon blanc ne les enveloppe. Téléportés ailleurs.

==

Quand madame Strauss alluma la lampe du salon, elle remarqua aussitôt Samuel assis sur le fauteuil, un verre de bourdon au creux de la paume. L’ayant déjà croisé ce matin, l’ado se contenta de la saluer d’un signe de tête. Elle l’observa un instant : sa boisson, ses yeux rougis par de récentes larmes. Il venait de se passer quelque chose.

— Ce jour-là, tu ne m’avais pas dit que tu arrêterais de boire ? lui demanda-t-elle, inquiète, en s’approchant. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Le jeune homme soupira, fixant le liquide qui tournait doucement dans son verre. Il vida son sac, la gorge nouée.

— J’avais besoin d’un objet difficile à trouver. Enfin, vous connaissez mes passe-temps. J’ai été dans une arène clandestine…
— Et c’est ça qui te tracasse ? De ce que tu m’avais raconté, ce n’était pourtant pas ta première fois ?

Blessé intérieurement par ces souvenirs, le brun déglutit. Des larmes perlèrent à nouveau au coin de ses yeux.

— Mais j’ignorais qu’ici, ils y faisaient se battre des mutants !

La vieille dame posa un regard bienveillant sur son pensionnaire.

— Je sais. Il faut croire que les gens de cette région sont devenus fous.
— J’aurais voulu les sauver ! Mais… mais j’ai rien pu faire pour !…

Il bu une gorgée.

— … J’aimerais tellement pouvoir aider Coleene… mais c’est impossible maintenant.
— Aider Coleene ? répéta-t-elle, feignant ne pas trouver le rapport.

Il hocha la tête.

— Oui. D’abord, l’autre jour, je l’ai vu sauver une mutante à côté de l’Institut. Puis ce soir, elle était à l’arène. Juste avant que les organisateurs ne changent le programme suite à un incident. Je me doute de ce qu’elle a fait. Elle les a fait s’évader.

S’asseyant enfin en face de lui, la femme lui sourit.

— Avec son groupe, Coleene mène des actions pour le compte de l’A.M.L : l’armée mutante libre. Qu’est-ce qui t’empêche de les rejoindre ?
— Elle ne me fera plus confiance après ce qui s’est passé ce soir. Elle aussi m’a vu à l’arène. Alors elle m’est tombée dessus quand j’en suis sorti. On s’est battus.

Madame Strauss acquiesça.

— C’est bien son genre. Elle a toujours été très impulsive. Mais ne t’inquiète pas, elle peut très bien changer son avis sur toi, si tu persévères.
— Et pourtant, elle a eu raison de s’énerver contre moi, affirma-t-il, en buvant encore. Je la comprends. Mais je compte bien lui prouver ma valeur.

==

Cependant, à la gare centrale d’Illumis.

L’heure de pointe était passée depuis un bon moment. La foule compacte et bruyante, à cette heure disparue, avait laissé un vide au silence pesant. Les rares personnes à encore arpenter les quais étaient des badauds ou des sans-abris.

Mais parmi eux, un homme semblait se distinguer. Le visage en partie enfoncé sous son manteau, on ne pouvait voir de lui que ses cheveux, d’un blond paille. Et il fallait bon observateur pour apercevoir le logo de la M.E.A sur le col de son imperméable noir.

L’individu se dirigea vers un casier de boîtes postale. Tout en observant les alentours, il glissa alors l’enveloppe cartonnée qu’il tenait contre lui dans l’une d’elles.

Son paquet livré, l’agent disparue d’un pas pressé à l’extérieur du bâtiment.

Quelques minutes plus tard, une jeune femme s’arrêta devant cette même boîte postale. Elle semblait frêle. Au point de croire qu’une simple brise suffirait à la bousculer. Son visage, encadré par une très courte chevelure rousse, était parsemé de quelques éphélides.

Visiblement stressée, la demoiselle scruta à droite, à gauche, à la recherche d’un éventuel observateur. Une fois assurée qu’aucun ne regardait dans sa direction, elle ouvrit la boîte.

Aussitôt, elle échangea discrètement l’enveloppe avec celle qu’elle tira de son sac à main. Celle-ci était plus usagée, et on l’avait déjà ouverte pour se servir de son contenu.

Tout aussi discrètement, la rousse vérifia le contenu de sa nouvelle enveloppe. À l’intérieur, quelques feuilles pliées, mais surtout deux seringues emballées sous vide : l’une vide, l’autre remplie d’un liquide jaunâtre.

S’assurant encore une fois que personne ne s’intéressait à elle, la jeune glissa le tout dans sa besace. Elle disparut ensuite à son tour, longeant les murs.

Il ne fallait pas que quelqu’un la voie maintenant. Car cette jeune femme, c’était Sophia.