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Un coup de foudre à Alola de Bowzy



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» Auteur : Bowzy - Voir le profil
» Créé le 29/10/2017 à 14:37
» Dernière mise à jour le 10/11/2017 à 17:12

» Mots-clés :   Alola   Aventure   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo

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Un interrogatoire sous haute tension
Bob arriva au centre Pokémon du Village Flottant en plein milieu de la nuit. Malgré une heure si tardive, une permanence était assurée et son Raichu put être admis pour recevoir des soins. Il souffrait d’un léger traumatisme crânien mais avec un bon traitement, aucune séquelle ne devrait subsister. Le médecin en chef assura au champion d’arène qu’il avait déjà vu des cas pires que ça dans sa carrière et qu’il avait toujours réussi à les rétablir. Pour les blessures courantes, les Pokémon ne passaient généralement que quelques minutes au centre médical afin d’être remis sur pied. Raichu, lui, allait devoir rester au moins jusqu’à la fin de la matinée. Bob remercia le docteur et essaya de trouver le sommeil dans la salle d’attente.

La tâche ne fut pas aisée. Raichu avait déjà encaissé beaucoup de coups au cours des nombreux combats qu’il avait menés. Mais lorsque la Pokéball l’avait heurté un étrange son avait retenti, comme un bruit d’os qui craquent. Bob, somnolent, se jura de ménager son Pokémon jusqu’à ce qu’il ait récupéré. Et même encore après.

Il finit par s’endormir et rêva du temps passé avec son Pokémon. A l’arène… lors de ses voyages… à l’armée… et même avant. Il était avec Raichu depuis si longtemps. Son premier Pokémon…

Lorsqu’il se réveilla, encore très fatigué après ses efforts éprouvant de la veille, le soleil s’était levé et un homme en blouse blanche se tenait à côté de lui. Mais il ne faisait pas partie du personnel du centre Pokémon.

« Bien dormi, Bob ? Demanda-t-il.
─ Professeur Euphorbe… Qu’est-ce que vous faites ici ?
─ Je suis venu pour prendre de vos nouvelles. Et de Raichu aussi, évidemment.
─ Raichu, dit-il en baillant. Vous savez comment il va ? Et quelle heure il est ?
─ C’est le début de l’après-midi. Raichu s’est réveillé mais les médecins veulent le garder en observation encore une heure ou deux. Vous ne pouvez pas le voir tout de suite, dit-il en voyant l’impatience de son interlocuteur. Mais les nouvelles sont rassurantes.
─ Très bien, dit Bob qui avait du mal à se retenir de passer outre les directives des docteurs pour aller rejoindre son Pokémon. Et les braconniers ?
─ On en a arrêté deux. Le vôtre, et un autre qui tentait de s’échapper. Kiawe et moi l’avons intercepté. Pectorius et Tili disent en avoir aperçu un troisième mais ils n’ont pas pu l’attraper. Vu le rôle que vous avez joué dans leur arrestation, la police vous attend pour les interroger, au commissariat.
─ J’irai dès que j’aurai récupéré Raichu.
─ Naturellement. Tenez, je vous ai apporté des sandwichs. Je ne sais pas si vous avez pris le temps de manger.
─ Non, merci d’y avoir pensé, dit Bob reconnaissant pour cette attention. »

Le champion mangea les sandwichs rapidement, ses pensées toujours focalisées sur son Pokémon. Même si tout portait à croire que la blessure de Raichu n’était pas aussi grave qu’il se l’était imaginé, il avait hâte de le revoir et de constater son état par lui-même. Le Professeur Euphorbe et le Major passèrent le temps en discutant de leurs voyages et de leurs exploits en matière de Pokémon. Bob apprit ainsi que le chercheur Pokémon avait d’abord tenté de devenir Capitaine avant de se tourner vers une carrière de scientifique. Même si ces discussions étaient passionnantes, il ne pouvait s’empêcher de tourner la tête à chaque fois qu’un membre de l’équipe soignante entrait dans la salle d’attente.

Quand enfin le médecin en chef les appela, il se leva d’un bond et le suivit dans un dédale de couloirs trop longs à son goût. Le guérisseur les conduisit lui et Euphorbe dans la salle d’observation où se trouvait Raichu. Celui-ci avait un bandage sur la tête et était en train de manger des baies qu’on lui avait données.

« Raichu ! », s’exclama son dresseur, fou de joie en le voyant conscient.

Le Pokémon tourna la tête vers lui. En le reconnaissant, il lui sauta dans les bras.

« Rai ! Raiiii !
─ Je suis content de te voir moi aussi, Raichu. T’as été fantastique la nuit dernière. Je suis fier de toi. »

Il se tourna vers le médecin.

« Merci pour tout, docteur, à vous et aux infirmières.
─ Mais c’est tout naturel, c’est notre métier. Je dois toutefois vous recommander de changer le bandage de votre Pokémon tous les jours pendant une semaine. Vous pouvez le faire vous même ou bien vous pouvez aller dans n’importe quel centre Pokémon. Tout notre personnel sait réaliser ce genre de soin.
─ J’y manquerai pas, docteur. Encore merci ! »

Euphorbe et Bob sortirent de l’hôpital et prirent à nouveau des PokéMontures Dracaufeu. Le vol fut bref, et ils se rendirent au commissariat d’Akala, où se trouvaient les bandits. Ils y retrouvèrent Tili ainsi que Karlaïnen et ses deux adjoints. Kiawe et Pectorius avaient dû repartirent à cause des devoirs que leur rang leur imposaient.

« M’sieur Bob ! Vous allez bien ? Et Raichu ?
─ T’inquiète pas pour moi, Tili. Quant à Raichu, il est en bonne voie de rétablissement. Les docteurs ont dit que dans une semaine, il serait totalement guéri.
─ Je suis ravie pour votre Pokémon, Major. Pardonnez-moi de changer de sujet si brusquement, mais nous devons nous occuper des prisonniers. Ils attendent depuis longtemps. Ils sont deux, et un autre serait toujours dans la nature.
─ Oui, dit Tili. J’ai essayé de l’arrêter avec mon Felinferno mais je… j’avais peur de mettre le feu à la forêt… Je crois que j’ai pas choisi le bon Pokémon pour cette mission. Et Papé était à la traîne à cause des arbres.
─ Tranquiiiiiille Tili, répondit Euphorbe. Tu t’es bien débrouillé pour une première fois. Et puis, on a réussi à capturer celui qui semble être le chef, grâce à Bob. C’est le plus important.
─ C’est vrai, dit Karlaïnen. Kimo ? Est-ce que tout est prêt pour interroger les détenus ?
─ Oui Madame la Commissaire. Ils sont à votre disposition.
─ Parfait. Alors, suivez-moi. »

Elle conduisit tout le monde dans une pièce où se trouvaient déjà les deux hommes, menottes aux mains, assis derrière une table. Celui que Bob avait rencontré la veille paraissait sûr de lui et il ne montrait ni faiblesses ni anxiété. Quant à l’autre, il avait l’air plus fragile et stressé, comme un enfant qui devait aller au tableau mais qui ne connaissait pas très bien sa leçon.

« Bonjour, commença Karlaïnen. Comme je vous l’ai dit lors de votre arrestation, vous êtes au poste de police suite aux événements de la nuit dernière. Commençons par les formalités : prénom, nom et Pokémon je vous pris. »

Le plus jeune répondit en premier.

« Kapono Iolana. J’ai un Nosferalto et un Sovkipou. Mais j’suis innocent m’dame c’est la vérité, faut me croire.
─ Bien. Et vous ? »

Le second homme pris quelques instants avant de répondre.

« Nazzareno Pellicciàlo. Et mon Pokémon… c’est vous qui l’avez. »

Karlaïnen se tourna vers Liko, qui retranscrivait la conversation sur son ordinateur.

« Persian d’Alola.
─ C’est noté Madame la Commissaire.
─ A ce propos, reprit la policière. Vous vivez à Alola ?
─ Non. A Johto.
─ Voilà qui est fâcheux. Les Miaouss et Persian d’Alola sont des espèces très protégées ici. Il est interdit aux résidents des autres régions d’en capturer.
─ Ça, je le sais. Mais cette loi a été promulguée il y a dix ans. Il n’y avait aucune restriction avant. C’est pendant cette période que je l’ai attrapé, dit Nazzareno avec dédain.
─ Il faudra le prouver.
─ Il faut énormément de temps pour se faire écouter d’un Persian d’Alola. Et comme vous avez pu le constater à vos dépens hier, le mien m’obéit parfaitement, dit-il avec un sourire grimaçant.
─ Vous avez donc un Pokémon que vous dressez vous-même depuis plus de dix ans. Pourtant, vous n’hésitez pas à l’abandonner pour tenter de vous enfuir…
─ Bien sûr ! Je passe du temps tranquillement en forêt quand tout à coup, je me fais agresser en pleine nuit par un Raichu suivi par deux dresseurs, vous et votre ami là. Et au lieu de lui dire d’arrêter de s’en prendre à moi, vous l’encouragez ! Évidemment que je me suis senti menacé et que tous les moyens étaient bons pour m’échapper de cette embuscade.
─ Mais je vous ai dit que j’étais de la police, fit remarquer Karlaïnen.
─ Et comment je peux savoir si c’est vrai ou pas, moi ? N’importe qui peut dire qu’il est de la police pour mieux vous détrousser après. »

Bob remarqua que Nazzareno était convainquant dans ses réponses. Il semblait réellement croire ce qu’il disait et il avait l’air de connaître les lois Aloliennes. Mais Karlaïnen ne se laissa pas démonter pour autant et reprit avec une nouvelle question.

« Bien… Est-ce que vous reconnaissez cette arme ? Dit-elle en désignant un couteau dans un sachet plastique sur la table.
─ Oui, il est à moi. Je l’ai sorti quand ce fou furieux s’est mis à me poursuivre en m’insultant après que j’aie mis son Pokémon hors d’état de nuire. Il a pas eu trop mal au moins j’espère ? Demanda-t-il à Bob avec un ton faussement inquiet.
─ Si tu t’en prends encore à mon Raichu je te promets que…
─ Major ! Le coupa Karlaïnen en levant le bras de façon autoritaire. C’est moi qui mène l’entretien. Donc, reprit-elle en s’adressant à Nazzareno, il ne vous est pas venu à l’esprit qu’utiliser une telle arme était déplacé ?
─ Non. Je vous l’ai déjà dit. Je me fais attaquer par des inconnus dans une forêt en pleine nuit. Dans ces circonstances c’est de la légitime défense.
─ Et vous pouvez nous expliquer ce que vous faisiez dans une forêt à une heure si tardive ?
─ Je faisais un tour en voiture. C’est interdit ?
─ Non. Mais pourquoi aviez vous des cages ?
─ Ça fait longtemps qu’elles étaient dans le véhicule. Je m’en suis servi pour un déménagement.
─ Et pourquoi les avoir sorties ce soir, en pleine forêt ?
─ Y avait un drôle de bruit dans le coffre. Je me suis arrêté et je les ai enlevées pour mieux voir ce que c’était. »

Cette fois, la justification paraissait un peu faible aux yeux de Bob. Elle était malgré tout cohérente tant qu’on ne pouvait pas prouver le contraire. La police allait sans doute enquêter sur ce déménagement. La Commissaire poursuivit sur sa lancée.

« Soit… Et votre ordinateur ? Pourquoi est-t-il cassé ?
─ A cause de votre bestiole Electrik. Je le tenais dans mes mains quand votre idiot de Pokémon a eu la brillante idée de balancer un éclair à côté de moi. J’ai été surpris et je l’ai lâché.
─ Il m’a l’air très abîmé pour une simple chute. Même le disque dur est endommagé. Mais n’ayez crainte, dit-elle à son tour ironique, nous essayons de récupérer vos données. Kimo, vous l’avez bien amené à Chrys comme je vous l’ai demandé ?
─ Oui Madame la Commissaire. Il nous enverra ce qu’il a pu récupérer dès que possible. »

Euphorbe se pencha vers Bob.

« Chrys est un capitaine d’Akala, chuchota-t-il à l’oreille du Major. Mais c’est aussi un génie de l’informatique et la police fait souvent appelle à lui.
─ Eh ! Vous avez pas le droit ! C’est de la violation de vie privée ! s’exclama Nazzareno, révolté.
─ Erreur, on le peut. Et on le fait, répliqua Karlaïnen, triomphante. Continuons, si vous le voulez bien. Est-ce que vous vous connaissez tous les deux ?
─ Non, répondit Nazzareno, amer.
─ C’est vrai m’dame  ! On s’connait pas. J’ai jamais vu ce type de ma vie. J’sais même pas comment il s’appelle oush !
─ Alors qu’est-ce que vous faisiez dans cette forêt ? Dit la Commissaire en s’adressant à Kapono cette fois-ci.
─ Bah, j’me baladais aussi. Moi j’suis un Alolien j’connais la région, d’habitude ça craint pas la nuit. Mais là y a deux gars qui m’ont sauté dessus en disant qu’cétait une opération de police. J’ai rien à me reprocher moi, j’les ai suivis sans résister.
─ Bon… Et vous étiez seul ? Vous n’avez croisé personne d’autre ?
─ Personne ! Et j’ai jamais menti de ma vie, j’le jure. »

Ce Kapono donnait l’impression d’essayer de se convaincre lui-même qu’il disait la vérité. S’il y en avait un des deux qui finirait par cracher le morceau, c’était bien celui-ci. Bob se souvenait de quelques techniques qu’il avait vues pour faire parler les prisonniers de guerre les moins endurcis, mais le contexte ici était différent et il doutait que de telles méthodes puissent être appliquées.

Karlaïnen resta silencieuse quelques dizaines de secondes, réfléchissant probablement à sa prochaine question. Finalement, elle regarda tour à tour les deux hommes avant de la poser.

« Alors, si je comprends bien, aucun de vous n’est lié à un quelconque réseau de braconnage ?
─ Si y a du braconnage dans la région c’est pas moi m’dame.
─ Non, répondit simplement Nazzareno qui voulait visiblement en dire le moins possible à présent.
─ Donc vos cages n’ont jamais contenu de Pokémon ? »

Son interlocuteur souffla pour évacuer son agacement.

« Ce qui est sûr c’est que quand vous êtes arrivée elles étaient vides. Si vous pensez que j’y ai enfermé des Pokemon dedans… Eh bien, comme vous le disiez plus tôt, il faudra le prouver. Tout ce que je sais sur le braconnage, c’est que la police devrait mieux faire son boulot plutôt que d’agresser et d’arrêter d’honnête gens qui n’ont rien demandé. A Kanto, c’est pareil. Les vendeurs de Magicarpe à la sauvette pullulent et ça fait des années que ça dure. Il serait peut-être temps de faire quelque chose d’efficace pour une fois, vous ne croyez pas ?
─ Merci pour ces réflexions, dit Karlaïnen pour clore l’interrogatoire. Ce sera tout pour l’instant. Nous allons vérifier tout ce que vous avez déclaré. En attendant, nous vous gardons au poste comme la procédure nous y autorise. Bonne journée. »

Le groupe partit en laissant les prisonniers dans la pièce. Kapono avait une expression ahurie, comme s’il se demandait s’il avait dit une bêtise. Nazzareno, lui, semblait contrarié et plongé dans ses pensées. Peut-être essayait-il d’anticiper la suite des événements. Le fait que la police puisse avoir accès aux informations de son disque dur l’avait particulièrement troublé. La Commissaire referma la porte et prit la parole.

« Ils avaient réponse à tout, bien sûr, soupira-t-elle. Ça va être plus difficile que je ne le pensais de les coincer, mais nous avons quelques pistes. On devrait y arriver.
─ Madame la Commissaire, dit Kimo. Chrys nous a envoyé les résultats de son analyse. J’ai préféré attendre qu’on soit sorti pour vous le dire.
─ Vous avez bien fait. Il vaut mieux en discuter entre nous avant d’en parler aux détenus. Alors ?
─ Le disque est dans un sale état. Mais il a pu récupérer des cartes d’Alola avec des annotations étranges, ainsi que des tableaux sans légende qui ressemblent à des commandes. Ils sont très prudents, les fichiers ne désignent jamais les Pokémon de façon directe. Si vous le voulez, nous pouvons étudier tout ça de plus près Liko et moi.
─ Oui, bonne idée. On pourra peut-être en apprendre plus sur leur façon de fonctionner. Et ça me fera des sujets à aborder lors du prochain interrogatoire. On leur préparera des questions qu’on leur posera séparément cette fois. »

Elle resta songeuse quelques instants, puis s’adressa à nouveau au groupe en souriant.

« Eh bien, il ne me reste plus qu’à tous vous remerciez pour votre participation à la capture la nuit dernière. Major, je tenais à vous dire que je suis sincèrement désolé pour ce qui est arrivé à votre Raichu.
─ C’est rien Commissaire, ça fait partie des risques du métier. C’est un dur à cuire, il s’en remettra.
─ Bien. Alors je vous souhaite de profiter du temps qu’il vous reste sur nos îles. Vous rentrez tous les trois à Mele-Mele ?
─ Oui, répondit Euphorbe. Je dois passer à mon labo.
─ Je dois voir Pectorius pour les herbes, acquiesça Bob.
─ Et moi, Papé m’a dit de rentrer avant le dîner.
─ Alors bon voyage ! J’ai été très heureuse de collaborer avec vous. »

Karlaïnen leur serra la main chacun à leur tour. Une salutation qui lui venait de son côté Sinnohien. Lorsqu’elle lui prit la main, Bob reçu une poignée franche et sincère. Mais il n’était pas étonné car il avait pu voir par lui même qu’elle était très impliquée dans son travail, qui lui tenait à cœur. C’était la personne qu’il fallait à Alola pour lutter contre le crime, Bob le savait.

Les trois amis sortirent ensuite du commissariat. Le soleil était encore haut dans le ciel. Alors que ses camarades choisirent de revenir en volant, Bob préféra utiliser un Sharpedo. Il avait vraiment apprécié sa précédente traversée, et il tenait à s’amuser un peu en chemin après toutes les aventures qu’il avait vécues.