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Un coup de foudre à Alola de Bowzy



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» Auteur : Bowzy - Voir le profil
» Créé le 25/10/2017 à 23:30
» Dernière mise à jour le 10/11/2017 à 17:10

» Mots-clés :   Alola   Aventure   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo

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L'Opération Tonnerre
Chapitre 5

Bob et ses cinq amis se rendirent sur la plage Hano-Hano, à l’Est de l’hôtel des Embruns. Là, on leur demanda de choisir leurs montures entre un Lokhlass, plus maniable, ou un Sharpedo, plus rapide. En grand sportif, Bob jeta son dévolu sur le second. Tous les autres firent le même choix à l’exception de Pectorius qui, à son âge, préférait la stabilité.

Le Major Bob éprouva un grand sentiment de liberté sur le dos de son Pokémon requin. Il filait comme le vent, et jamais il n’avait atteint une telle vitesse sur l’eau. Il était si rapide que quand il rencontrait une vague, il avait l’impression de voler pendant quelques secondes avant de retomber dans l’eau. S’il avait eu plus de temps, il aurait bien passé le reste de l’après-midi à s’amuser ainsi. Mais le moment était malvenu, et ils naviguèrent vers l’Est jusqu’à accoster à la Prairie de Poni, non loin du Village Flottant.

Après cette traversée trop courte au goût de Bob et en attendant Pectorius, ils décidèrent d’envoyer Tili au village pour chercher de quoi transformer Raichu en son équivalent Alolien. La prudence était de mise, et qui se méfierait d’un tel enfant ? A son retour, le doyen de Mele-Mele avait rejoint le groupe et ils purent commencer leur travail avec Raichu.

Lorsque le résultat fut jugé satisfaisant, l’après-midi était déjà bien avancée.

« Voilà qui est fait, haleta Karlaïnen après ce dur labeur.
─ Compte tenu des moyens et du temps à notre disposition c’est plutôt réussi, dit Pectorius.
─ Mais Raichu n’a pas l’air très content, ajouta Tili.
─ Rai ! Raaai !
─ Je comprends Raichu, dit Bob, mais ce n’est que temporaire. Dans quelques heures, tout sera terminé et on t’enlèvera ça.
─ Il est temps de faire un point position », dit Karlaïnen.

Elle ouvrit une carte représentant l’île de Poni.

« Nous sommes ici, à la Prairie de Poni, dit-elle en pointant du doigt un emplacement sur la carte. Et voici la Forêt de Poni. Nous avons trois groupes, alors nous allons nous placer intelligemment pour optimiser la couverture de la zone. Bob et moi, là, au Sud. Kiawe et le Professeur Euphorbe, vous irez au Nord-Est, ici. Tili et Pectorius, vous serez au Nord-Ouest. Nos bandits seront obligés de s’enfoncer dans la forêt s’ils veulent trouver des Pokémon. Nous, on reste à la lisière et on attend le signal. A ce moment, on converge vers la position indiquée et on attrape toutes les personnes qui s’y trouvent. Nous ne pourrons pas communiquer directement entre nous, mais chacun de vous a reçu une oreillette et un micro pour pouvoir parler à Liko et Kimo. C’est eux qui coordonneront l’opération depuis le commissariat. Si vous avez des questions de dernière minute, c’est le moment. »

Tout le monde hocha la tête en signe de négation.

« Alors il est temps de nous séparer, que chaque groupe rejoigne sa position. »

Bob et Karlaïnen se mirent en route, accompagnés de Raichu. Bob remarqua immédiatement le pas souple et léger de la policière. Elle avait visiblement l’expérience des interventions sur le terrain. Il se demanda depuis combien de temps elle faisait ce métier. Avec cette allure soutenue, il ne leur fallu pas longtemps pour atteindre la zone qui leur était attribuée. Ils choisirent de se cacher derrière des rochers surélevés pour avoir une vision d’ensemble de la forêt. Bob expliqua ensuite à Raichu ce qu’on attendait de lui.

« Tu as bien compris ?
─ Rai !
─ Parfait. Alors vas-y. Et sois prudent. »

Raichu partit sans faire de bruit en direction de la forêt. Bob n’aimait jamais le savoir loin de lui, mais ce n’était pas la première fois que ça arrivait. Et il s’en était toujours sorti jusqu’à présent, ce qui le rassurait un peu.

« Vous avez là un Pokémon très intelligent, Major. Je suis sûre qu’il ne lui arrivera rien, dit Karlaïnen, sentant un soupçon de nervosité envahir Bob.
─ Vous avez raison, Commissaire. Il sait se débrouiller quelque soit la situation.
─ J’en suis convaincue, dit-elle en sortant son micro. Je vais tester notre liaison avec le commissariat. Ici la Commissaire Karlaïnen. Liko ? Kimo ? Vous me recevez ?
Ici Liko. Je vous reçois cinq sur cinq Madame la commissaire.
─ Très bien. Comment ça se passe sur vos écrans ?
Tout se déroule comme prévu. On a vos positions en visuel grâce à vos GPS. Les deux autres groupes sont presque arrivés. On les contactera quand ils y seront. Le temps est idéal, la météo prévoit un ciel dégagé pour les prochaines heures. On n’aura pas de mal à voir l’éclair grâce à nos images satellites.
─ Merci Liko. On reste en contact. Terminé, dit-elle en désactivant son micro. Voilà une bonne nouvelle, ça serait plus difficile s’il y avait des orages. Il ne nous reste plus qu’à attendre à présent. »

Le soleil rejoignait petit à petit la ligne d’horizon. Bob se demandait s’ils seraient assez nombreux pour piéger tous les braconniers. Mais la furtivité exigée par la mission leur imposait un groupe réduit. La qualité de ce commando improvisé n’était cependant pas à prouver. Bob était champion d’arène, Kiawe capitaine et Pectorius doyen. Euphorbe était professeur, mais on lui avait expliqué qu’il était un féru de combat Pokémon, avec un penchant pour les batailles royales. Quant au jeune Tili, il avait fini son tour des îles, ce qui était équivalent à obtenir tous les badges d’arènes dans les autres régions. Et Karlaïnen… elle était commissaire, mais il ne savait pas beaucoup de choses sur elle. Il décida d’y remédier.

« Dites, Commissaire. Vous utilisez quel genre de Pokémon au combat ? »

Elle scrutait la forêt avec une grande concentration. Elle ne détourna son regard qu’un instant pour lui jeter un coup d’œil en biais. Il vit à nouveau ses yeux bleus semblant venir d’une contrée glaciale.

« Des Pokémon de Sinnoh et quelques uns d’Alola.
─ Vous êtes allée à Sinnoh ?
─ J’y suis née et j’y ai vécu pendant plus de vingt ans. Vous avez déjà dû le remarquer Major, mais mon nom ne fait pas très Alolien. Mon père est originaire de Sinnoh, de Frimapic pour être plus précise. Et ma mère vient d’Alola. Elle était infirmière au centre Pokémon de la rue du Dôme Royal, à Akala. Elle a postulé dans de nombreuses régions pour avoir une mutation. A Hoenn, à Unys, à Sinooh. Non pas qu’elle se sentait mal à Alola, mais elle avait très envie de découvrir le monde. »

Elle marqua une pause. Son regard se fit lointain, mais sa vigilance ne se relâcha pas pour autant. Elle sourit et reprit.

« Quand on lui a proposé un poste à Frimapic, elle a directement accepté, sans hésiter. Elle ne l’a jamais avoué, mais mon père m’a dit qu’à l’époque elle ne savait même pas dans quelle partie de la région se situait la ville. Ça à dû lui faire un choc quand elle est arrivée. Passer du soleil abondant aux neiges éternelles, ça ne doit pas être facile. Mais c’est là qu’elle a rencontré mon père, qui l’a aidée à s’acclimater à sa nouvelle vie. »

Le soleil venait de disparaître. Ses derniers rayons subsistaient à l’Ouest, mais la nuit n’allait pas tarder à prendre sa place.

« Belle histoire, commenta Bob. Mais vous, vous avez fait le chemin inverse, fit-il remarquer.
─ Oui. Bien qu’ayant grandi à Sinnoh, je me suis toujours sentie autant Alolienne que Sinnohienne. C’est pour ça que je tenais à venir vivre à Alola. Les habitants m’ont tout de suite considérée comme une des leurs et j’ai pu rentrer dans la police il y a quatre ans. Mais ce n’est pas étonnant au vu de leur nature accueillante, vous avez dû le remarquer à votre arrivée.
─ Ah ça, c’est pas Tili qui dira le contraire, se remémora Bob. »

Ainsi sa partenaire venait de Sinnoh. Enfin, à moitié. Bob s’était déjà rendu dans la région, à Rivamar. La ville ressemblait à Carmin sur Mer : proche de la mer et le maître de l’arène affectionnait les Pokémon de type Electrik. Une liaison par bateau entre les deux villes était à l’étude et Bob était venu en discuter la faisabilité avec le champion local. Le courant était bien passé entre eux.

La nuit recouvrait totalement le ciel, et l’heure n’était plus aux discussions. Un quartier de lune brillait au dessus de leur tête, accompagné de nombreuses étoiles. Mais la lumière de tous ces astres ne permettait pas de voir bien loin dans la forêt. Il fallait attendre qu’une autre source ne s’en mêle. Mais peut-être qu’elle ne viendrait jamais, car personne ne connaissait avec exactitude les plans des bandits.

Cette attente rappelait à Bob son temps dans l’armée. Que ce soit à l’entraînement ou en pratique, il avait passé de nombreuses nuits blanches à rester sur le qui-vive, à observer en silence, et à tenter de repérer ses ennemis dans une obscurité oppressante. Les conditions étaient légèrement différentes aujourd’hui car personne n’était censé le surprendre. Ce qui ne l’empêchait pas de rester aux aguets, attentif au moindre son. Il entendait par moment des cris de Pokémon, certains familiers et d’autres moins.

La nuit était bien avancée et le temps devenait long. La fatigue gagnait même Bob, pourtant endurci. Ce devait être la même chose pour Karlaïnen mais si c’était le cas, elle le cachait bien car elle ne montrait aucun signe de faiblesse. Le militaire se massa les jambes pour éviter que des crampes ne s’emparent de son corps.

Et soudain, il le vit. Le signal. Une colonne de lumière sortit du cœur de la forêt pour plonger dans le ciel, illuminant les environs pendant quelques fractions de seconde.

« On y va ! Cria Bob en se ruant vers la forêt.
─ Je vous suis ! Lui répondit Karlaïnen sur ses talons. Liko ! Vous l’avez ?
On l’a, Madame la commissaire ! Continuez tout droit sur cinq cent mètres puis allez en direction du Nord-Est ! »

L’Opération Tonnerre était lancée. Ils continuèrent leur course frénétique pendant un peu moins d’un kilomètre. Leur progression était rendue difficile par les branches et les racines qu’ils ne voyaient qu’au dernier moment malgré leur lampe frontale. Bob se servait de son expérience à l’armée pour avancer à un rythme aussi soutenu qu’il le pouvait. A sa grande surprise, Karlaïnen ne se laissa pas distancer pour autant.

« Où on va maintenant, Liko ?
Vous êtes tout proche. quinze degrés sur votre droite… cinq degrés sur votre gauche maintenant… Oui, vous devriez les voir. »

Mais ils n’avaient plus besoin d’indications. Ils entendaient des cris de lutte et voyaient des flash devant eux. Des éclairs. Mais ceux-ci n’étaient pas dirigés vers le ciel. Leur cible était toute autre. Alors que Bob et Karlaïnen étaient sur le point de déboucher sur une clairière, ils entendirent une voix.

« Mais qu’est-ce que tu me veux à la fin, saloperie de Pokémon ? Allez Persian, finis-en avec lui qu’on puisse filer ! »

Un énorme chat, dont le pelage sombre le rendait à peine visible dans la nuit, se jeta sur le Pokémon Souris pour lui asséner un coup de griffe. Ce dernier plongea en avant pour passer sous son adversaire et esquiver l’attaque. Il riposta avec un éclair qui manqua de peu son objectif et frappa un arbre derrière, qui vola en éclat. Le Pokémon Chadeville était aussi habile que Raichu dont les joues généraient des étincelles en crépitant. Même si Bob et sa coéquipière n’avaient mis que quelques minutes pour venir, le combat était déjà très intense.

« Police ! Cria Karlaïnen. Rappelez votre Pokémon et rendez-vous !
─ Persian ! Détruis-le avec Tranche-Nuit ! », fut la réponse de l’homme.

Le félin s’élança à nouveau vers Raichu, toutes griffes dehors, pour le lacérer. Sa proie tenta une esquive sur la droite mais ne fut pas assez rapide. Le coup le projeta en arrière et il roula en boule quelques mètres sur le sol.

« Come on, Raichu ! L’encouragea Bob. Use your full power ! Thunder ! »

En entendant la voix de son dresseur, Raïchu se remit sur ses pattes et trouva en lui une énergie nouvelle. Il concentra toute l’électricité contenue dans son corps et la relâcha en direction du Persian, qui avait déjà bondi dans les airs pour le mordre. Le chat ne put éviter l’attaque et la reçut de plein fouet. Il fut éjecté contre la jeep et la cogna avec son dos. Le bruit qui résulta de l'impact témoigna de la violence du choc.

« Yeah ! Good job, Raichu », s’exclama Bob.

Mais le Persian ne s’avoua pas vaincu. Il se releva et s’avança lentement vers son adversaire, prêt à continuer le combat. Les deux Pokémon étaient dans un état de fatigue avancé, et il était difficile de déterminer lequel serait le vainqueur.

« Bien. Si vous ne voulez pas coopérer, vous ne nous laissez pas le choix. Dimoret, en avant ! Viens aider Raichu ! »

Un Pokémon apparu à l’extrémité d’un faisceau rouge. Il était aussi grand que le Persian et la gemme jaune sur son front luisait dans le noir à la manière d’un phare.

« Poinglace ! », s’écria simplement sa dresseuse.

En tant que Pokémon des ombres, le nouveau venu n’avait aucun mal à se déplacer dans les ténèbres de la nuit. Il percuta de son poing son ennemi, trop épuisé pour ne serait-ce que tenter d’éviter l’attaque de ce Pokémon trop frais pour lui. Le choc entraîna une chute momentanée de la température que même Bob, pourtant situé à une dizaine de mètres, ressentit. Cette fois-ci, le Persian ne se releva pas.

« Vous avez perdu. Rendez-vous maintenant, répéta Karlaïnen.
─ Je n’en suis pas si sûr ma jolie, dit l’homme en rappelant son Pokémon. Je vais vous montrer une autre façon de combattre avec mes Pokémon. »

Il jeta de toutes ses forces la Pokéball dans sa main en direction de Raichu, qui était le plus proche de lui. Le Pokémon, essoufflé et surpris par ce coup bas, reçu le projectile en pleine tête. L’une de ses fausses oreilles se détacha et il s’effondra sur le sol.

« En voilà un qui ne m’embêtera plus, dit-il en courant dans la direction opposée.
─ Hey ! Come back here, you bastard ! Hurla Bob en se lançant à sa poursuite, fou de rage après cette agression déloyale. Karlaïnen ! Occupe toi de Raichu ! Lança-t-il par dessus son épaule. »

Il n’attendit pas la réponse de la policière. Il jeta un bref coup d’œil à Raichu lorsqu’il passa à son niveau. Il gisait par terre, inconscient. Il eut envie de s’arrêter pour le soigner mais il devait laisser cette tâche à son alliée. Dans le cas contraire, le braconnier risquait de s’échapper et tout serait à recommencer.

Bob était plus jeune et plus entraîné que la crapule après qui il courait, et il gagnait du terrain. L’homme tourna la tête et vit que son poursuivant se rapprochait de plus en plus. Comprenant qu’il ne pourrait pas le semer, il s’arrêta, se retourna et sortit un couteau de la gaine de sa ceinture.

« OK mon pote... Maintenant tu vas me laisser m’en aller ou sinon je te jure que tu vas le regretter… »

Le major s’arrêta de courir mais ne répondit pas. Malgré sa colère, il devait garder le contrôle de lui-même. C’était la première chose qu’on lui avait apprise à l’armée : la gestion des émotions. Il évalua la situation, qui était plutôt dangereuse. L’homme était armé et semblait déterminé à mettre sa menace à exécution. Mais Bob remarqua aussi qu’il était haletant, contrairement à lui. S’il arrivait à lui subtiliser sa lame, il n’aurait aucun mal à le maîtriser.

« Très bien… Tant pis pour toi… Je t’ai prévenu ! »

Il se jeta sur le militaire, couteau en avant, avec une grande vélocité pour son âge. Bob attendit le dernier moment pour réaliser une feinte de corps et induire son adversaire en erreur. Il saisit la main qui tenait l’arme et lui fit une clé de bras pour la lui faire lâcher. Il maintint sa prise pour l’immobiliser.

« Lâ… Lâche-moi ! Laisse-moi partir !
─ Shut up ! Ça suffit maintenant ! On retourne à ta voiture. Et j’espère pour toi que mon Raichu va bien… »

Ils marchèrent dans la forêt pendant quelques minutes, Bob tenant toujours fermement son prisonnier par le bras. Au moment où ils revinrent sur les lieux du combat, Karlaïnen était accroupie près de Raichu. Kiawe et le Professeur Euphorbe l’avaient rejointe. Un triste individu habillé de noir se trouvait entre eux, des menottes aux mains. Lorsque la policière leva les yeux vers Bob, son visage n’exprimait rien de bon.

« Bob, votre Raichu… je lui ai donné les premiers secours ainsi qu’une hyper potion. Son état s’est stabilisé mais il est vraiment mal en point. Laissez mon Dimoret et moi gérer les choses avec cet homme, et emmenez votre Pokémon au centre médical le plus proche. Liko, Kimo, indiquez-lui le chemin à suivre.
A vos ordres Madame la commissaire. Bob, dirigez-vous vers le Sud. »

Le Major poussa l’homme devant lui avec mépris. Il prit Raichu dans ses bras. Sa respiration était régulière mais très lente. Une bosse avait émergé sur son crâne, à côté de son oreille gauche.

« Merci Karlaïnen. »

Sur ces mots, Bob s’élança à nouveau au travers des arbres aussi rapidement que ses jambes le lui permettaient puis disparut dans l'obscurité.