Pikachu
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Bleuet fané de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 05/03/2017 à 11:15
» Dernière mise à jour le 08/03/2017 à 08:39

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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44.— REGAGNER UNE INTIMITÉ & SUPPRIMER LE FAIBLE
Au point de rendez-vous, Ondine attendit avec nervosité ses amis Pierre et Sacha. Dans le léger brouillard qui nappait les rues d'Azuria, elle tentait de distinguer les silhouettes familières de ses compagnons de route. Bientôt, son cœur s'emporta lorsqu'elle reconnut une forme qui s'avançait vers elle. Elle vit une casquette, des oreilles pointues et une queue bien similaire à celle d'un Pikachu.

« Pierre n'est pas avec toi ? demanda-t-elle.
- Il ne vient pas finalement. Il a une urgence qui le retient. Mais ça n'est pas grave ! »

La championne ne voulait pas entacher le si bel enthousiasme caractéristique de son ami. Elle voulait faire un voyage à trois, comme au bon vieux temps. A deux, cela lui semblait être amputer un morceau des retrouvailles.

Pendant qu'ils marchaient pour quitter la ville, elle sentit le lourd regard de Gary derrière elle. Pourtant il ne l'avait pas suivie. Partir seule avec Sacha en pleine nature, rien que tout les deux, était un mensonge qu'elle lui avait servi sans le vouloir. S'il apprenait qu'elle s'était retrouvée seule avec lui, il croirait qu'elle savait que Pierre ne viendrait pas.

Elle ne voulait pas abuser de la situation ni de sa confiance. Elle s'arrêta, faisant part à Sacha de son manque de volonté à continuer le voyage.

« Sans Pierre, cela n'aura pas la même magie. Tu ne veux pas que l'on repousse cette idée à plus tard ?
- Tu as la frousse ?
- Pas du tout ! s'indigna la rouquine, tapant du pied. »

Le rouge de la colère teintait ses joues. Pour qui le prenait-elle ? La jeune femme avait déjà fait ses preuves. Certes, les insectes grouillaient dans les forêts dont ils fouleraient le sol, mais Corayon les tiendrait éloignés.

« Alors tu as peur de quoi ? »

Il s'approcha d'elle, les poings sur les hanches. Il agita son index sous son nez, prenant un air supérieur qu'elle détestait chez lui.

« Nous avons voyagé un peu tous les deux avant de croiser la route de Pierre. Tu ne t'en souviens pas ?
- Si. »

Elle baissa la tête, dépitée. Une idée lui traversa l'esprit mais elle semblait tellement dénuée de sens qu'elle l'oublia au moment où Sacha s'éloignait déjà.

« Si nous emmenions Gary avec nous ? cria-t-elle, le rejoignant.
- Je croyais que tu voulais faire un voyage dans le passé ? Gary ne fait pas parti de ce passé. Il est du présent. »

Après réflexions, imaginer son mari avec Sacha lui semblait incongru. Après la scène de l'autre nuit, Gary n'accepterait jamais de passer trois jours avec Sacha. Mettre un Séviper et un Mangriff dans une même cage ne ferait pas pire ménage : deux ennemis naturels réunis aux côtés de la demoiselle dont résultait la naissance de cette rancœur.

« Alors, tu viens ? l'appela le dresseur, une nouvelle fois devant elle.
- Oui, oui, j'arrive ! »

Ce qu'elle attendait comme une réminiscence de ses aventures passées se transformait en simple voyage avec celui dont elle redoutait l'unique présence. Elle se retourna une dernière fois, une pensée pour son mari puis rejoignit Sacha qui l'attendait au beau milieu du brouillard.

• • • • • • • • • •
Ils avaient marché toute la journée. Ses chevilles lui faisait mal. Sacha, lui, avait l'habitude de parcourir de longues distantes à pied. Elle avait perdu cette habitude. Ses orteils semblaient brûler à l'intérieur de ses baskets.

« Faisons une pause, je n'en peux plus.
- Comme tu veux. »

Outre ce mal de jambes qui lui tirait les mollets, le voyage était des plus agréables. Ils n'avaient rencontré personne, perdu au milieu de la dense végétation reliant Azuria à Carmin-sur-mer. Sur cette route où ils s'étaient perdus plusieurs fois auparavant, Sacha avait capturé son Bulbizarre, son Carapuce et son Salamèche. Ils avaient rencontré également Léo, un chercheur Pokémon vivant dans un phare.

Les deux amis en discutèrent avec nostalgie, envisagèrent même de retrouver les vestiges des souvenirs si chers à leurs cœurs. Ils y renoncèrent en voyant poindre le crépuscule. Il se mit à pleuvoir si bien qu'il leur était impossible de dormir dans des sacs de couchage. La nuit tombait trop vite pour qu'ils puissent entreprendre des recherches abouties à propos d'un refuge comme le Centre Pokémon.

Heureusement, Sacha avait prévu cette éventualité. Le plan de secours étonna son amie qui ne se souvenait pas de l'avoir jamais vu aussi prévoyant. Tenait-il à ce que ce voyage se déroule dans un confort exemplaire ?

« Une tente ? C'est une nouveauté.
- Au lieu de me regarder avec ton air de mégère, aide-moi !
- Mon air de qu-oi ? »

Elle le frappa d'un coup sec sur le crâne alors qu'il démêlait ce qui devait ressembler à une tente.

« T'as pas changé, toujours aussi acariâtre.
- T'as de la chance que Séréna soit une fille douce et gentille. »

Il s'assit en tailleur, enseveli par le tissu imperméable de la tente. Sa tête faisait naître une bosse au milieu du tas. Il croisait les bras, méditatif. Ses paroles étaient en partie calfeutrées par le tissu qui le recouvrait et par la pluie qui tombait plus drue.

« Elle sait se montrer aussi impulsive que toi.
- C'est pas vraiment le moment de parler de ça. Grouille-toi de monter cette tente ! ordonna la championne en esquissant un coup de pied vers son ami. »

C'est finalement à deux qu'ils aménagèrent leur toit pour la nuit. Il n'y avait pas énormément de places. De quoi tenir à deux, quoiqu'ils risquaient d'être collés l'un à l'autre. Cette soudaine proximité intimida un moment Ondine. Sacha, passant outre et ne comprenant pas la gêne qu'elle pouvait ressentir de dormir nez à nez avec une personne qu'elle aimait sans doute encore, l'invita à venir plus près pour continuer leur conversation.

La pluie s'écoulait au-dessus de leur refuge douillet et humide qui abritait leur confort intime. Sacha, dont la veste et la casquette étaient trempées, les laissa pendre à un crochet. Ondine grelottait.

« Une fois, on était en pleine forêt, sous la neige. Devine ce qu'a fait Séréna ? Elle m'a mitraillé avec des boules de neige et m'a hurlé dessus. J'avais cru te reconnaître. La même autorité dans le regard. »

Elles avaient donc un autre point commun outre l'affection qu'elle lui portait.

« Après elle m'a expliqué le pourquoi de son geste. Parfois j'ai l'impression qu'elle est bizarre avec moi.
- T'es juste aveugle... soupira la championne en songeant qu'il avait le même comportement avec toutes les filles qui l'aimaient. »

Ils dégustèrent ce que Pierre avait eu la gentillesse de préparer pour eux, comblant son absence par ses talents culinaires inimitables. Comme Ondine frissonnait toujours, le jeune homme eut la délicatesse de lui donner sa veste de rechange. La démarche la rendit toute craintive.

« Tu n'as pas trop froid ? demanda-t-il, soudain inquiet de la trouver aussi fiévreuse. »

Pikachu vint se blottir contre elle pour lui apporter un peu de chaleur.

« Ce serait dommage de rentrer avec un rhume ou une grippe. Surtout que tu n'as presque jamais été malade durant nos voyages passés. »

Elle sentit une immense fatigue la terrasser. Elle n'eut que le temps de s'affaler sur sa couche avant de sombrer dans un lourd sommeil. Sacha la regarda dormir, mi étonné, mi attendri.

• • • • • • • • • •
Les jours suivants, il pleuvait tout autant. Ils marchaient la journée dans la gadoue pour le soir s'abriter sous leur tente. Les averses ne cessaient pas.

Ondine ne se sentait pas bien. Elle avait des étourdissements de plus en plus fréquents dès qu'elle se levait trop vite où quand le soleil cognait trop fort pendant les courtes éclaircies. Le matin, au réveil, elle avait la nausée et cela lui arrivait de rejeter ce qu'elle avait déjà du mal à avaler. Enfin, dans son corps s'opérait une transformation dont elle n'avait pas encore idée.

Elle croyait avoir attrapé un virus. Pensant se protéger de ce mal qui n'en était pas vraiment un, elle gardait sur elle la veste que Sacha lui avait confié le premier soir.

Pendant ce court périple, la championne eut l'impression d'être espionnée. Plusieurs fois, elle suspecta une présence indésirable derrière eux, croyant entendre des arbustes bruisser ou des pas approcher. Une fois même elle entendit distinctement le bruit d'un appareil photo s'enclencher. Cependant elle n'eut pas la preuve formelle qu'on les suivait.

Elle redoutait que Gary puisse en arriver à cette extrémité pour s'assurer de sa fidélité. Pourquoi doutait-elle de sa confiance ? Doutait-il de sa sincérité ? Elle croyait avoir été suffisamment claire avec cette rivalité. Avant de tirer des conclusions trop hâtives qui gâcheraient les derniers instants passés avec Sacha, elle songea à une éventualité qui la fit presque fondre en larmes.

Quand elle rentra, les nausées et les vomissements n'avaient pas cessé. N'en pouvant plus de supposer ce dont elle croyait être une intuition relevant de la certitude, elle se précipita, fit un test vérifiant son hypothèse. Le résultat était sans appel : elle était enceinte.

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Pokémon Sun/Moon – Boss Battle Fanmade
Maintenant qu'Ondine, Gary et Daisy avaient déserté la ville, Violette allait pouvoir passer à l'action. Elle avait tant attendu ce moment ! Sa soeur l'avait empêché d'approcher Otaquin pendant les entraînements ; elle allait en profiter puisque l'interdit était tombé pour un court instant. Instant suffisant pour permettre au loup d'entrer dans l'enclos de l'agneau.

« Otaquin ! Viens ici ! appela-t-elle. »

Le Pokémon, seul à ce moment de la journée, vint rejoindre la jeune femme. Il leva les yeux vers elle, intrigué mais prêt à l'écouter. Sauf que Violette n'avait pas envie de parler... mais de frapper.
Elle balaya d'un grand coup de pied l'otarie qui finit sa course contre un mur. Sonné par ce qui venait de se passer, il eut du mal à retrouver ses esprits. Quand il ouvrit les paupières, une vive douleur au museau le fit grimacer. Sa truffe se mit à saigner abondamment, couvrant le sol d'une flaque rouge.

Violette, avec le fin talon de ses chaussures, appuya si fort sur le nez du Pokémon, que la mare de sang ne faisait que s'élargir. Elle l'attrapa par le col, le plaqua contre le mur pour empêcher toute tentative de fuite. D'une main ferme, elle bloqua la respiration du petit être, l'étranglant déjà.

« Tu vas crever, petite merde. J'ai besoin de ta mort pour assouvir mon emprise sur tes dresseurs. Regarde ce qu'Ondine m'a fait ! »

Elle parlait de ses bleus, de son coquard. Otaquin se débattait comme un diable malgré le sang qui continuait de s'écouler. Sa queue battait l'air, d'avant en arrière.
Le sang mouilla les mains crispées du bourreau qui, dégoûté de les avoir salies, relâcha son emprise. Le Pokémon tomba au sol et put de nouveau respirer. Il aspira de grandes bouffées d'air. Cependant, Violette n'en avait pas encore fini.

« De toute manière, tu es passé à côté de la mort au moins trois fois déjà. Une fois de plus, qu'importe ? Cette fois, ta disparition servira à quelque chose. Tu n'es pas fait pour vivre. Crève ! »

Un violent coup de pied projeta Otaquin à l'autre bout de la salle. Il s'écroula, poussant de petites plaintes aiguës. Violette parcourut la distance qui les séparait avec un calme olympien qui le désarma. Sa démarche était celle des mannequins qui démontraient leur grâce par un jeu de jambe maîtrisé.
Il allait mourir. Cette fois il n'échapperait pas aux griffes de la faucheuse. Il se mit à pleurer. Les larmes se mêlaient au sang toujours coulant de son museau.

« Ça ne sert à rien de pleurer. Tu n'es qu'un faible. Et moi, les faibles, je les écrase ! »

Comme pour appuyer ses propos, elle foula une nouvelle fois le visage de sa victime. Otaquin tenta de riposter avec des attaques mais aucune d'elles ne voulurent fonctionner : sa truffe, par laquelle s'échappait toutes les attaques eau, était trop amochée. Il ne pouvait être que le propre spectateur, malgré lui, de sa future disparition.

Violette, se pencha vers lui, lui cracha au visage ces mots qui le glacèrent :

« Je dirais à Ondine que tu as fait une mauvaise chute. Ça arrive dans le métier. Tu es un débutant, je n'aurai aucun mal à te faire passer pour un acrobate maladroit. Crois-moi, cette version sera crédible. »

Comme pour appuyer son rôle de comédienne, elle se mit à pleurer vraiment, simulant le moment où elle annoncerait au couple qu'Otaquin avait été retrouvé mort à cause d'une mauvaise chute. La scène dramatique était parfaite. Otaquin en fut troublé, presque terrorisé.

« J'ai déjà manipulé Gary. Cela ne sera qu'une formalité de faire croire à ta disparition. Et tu sais ce qu'il se passera après ta mort ? »

Comme le Pokémon ne répondait pas, qu'il maintenait ses paupières fermées, elle lui donna un autre coup de pied. Il réagit après quelques secondes. Il avait perdu trop de sang : les forces s'étaient évaporés en même temps que son énergie vitale.

« Regarde-moi quand je te parle ! »

Elle le frappa encore et encore. Il leva enfin les yeux. Ses paupières étaient rouges, quasi-noires.

« Quand tu crèveras, ils seront tellement malheureux que ça ne sera pas difficile de les manipuler. Tu sais que tu as été un barrage pour eux ? A cause de toi, au lieu de vivre comme un couple normal, ils étaient obligés de venir se traîner au Centre Pokémon pour te voir. Ils auraient eu mieux à faire, crois-moi ! Tu n'es qu'un déchet ! »

Elle continua de le frapper dans sa rage destructrice. Cela lui faisait tellement de bien de se défouler sur un innocent. Il fallait bien se rabattre sur les faibles quand ceux qui résistaient ne pliaient pas facilement.
Otaquin était à bout de force. Le sang avait cessé de couler de sa truffe mais sa tête continuait de lui faire mal. Il souffrait au niveau du ventre. La colerette autour de son cou, naguère bleu ciel, s'était colorée entièrement de rouge carmin.

Il voulut simuler sa mort mais Violette n'était pas dupe. Tant qu'elle n'aurait pas eu ce qu'elle voulait, elle ne le lâcherait pas. Il avait cru à sa sincérité, à sa proposition d'intégrer la troupe. Tout cela n'avait été que du vent. Pourtant il se plaisait avec les autres Pokémon ainsi qu'avec les danseuses. Il avait fallut que cette peste aux cheveux bleus viennent tout gâcher !

Soudain, il sentit des forces lui revenir. Il traîna son corps quelques centimètres plus loin, espérant lui échapper. Mais d'une enjambée, elle le bloqua.

« Je ne vais pas te faire souffrir davantage. »

Elle se mit à genoux et des deux mains, comprima de toutes ses forces la gorge de l'otarie.

« Qu'est-ce que... ? »

Une lumière aveuglante enveloppa le Pokémon eau. Le flash fit lâcher prise la jeune femme qui recula, protégeant ses yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, un nouveau Pokémon se trouvait là, étalé sur le sol, toujours inconscient, peut-être mort. Elle voulut s'en assurer et s'approcha du corps pour finir le travail. Elle n'en eut pas le temps. Un éclat de voix provenant de la salle de repos lui fit comprendre qu'une des danseuse avait terminé sa pause déjeuner.

Pour réussir à jouer son rôle jusqu'au bout, elle prit un moment pour respirer un grand coup. Elle essuya ses mains trempées de sang avec un mouchoir, se recoiffa puis s'éloigna aussi vite que possible du corps d'Otarlette.
Comme elle s'y attendait, la danseuse accourut en voyant que Violette portait secours au pauvre Pokémon.

« Je viens d'arriver. Je l'ai trouvé là, quel malheur ! Crois-tu qu'il est... mort ? demanda la Soeur Sensationnelle en espérant déjà connaître la réponse. »

La danseuse se pencha au-dessus du Pokémon pour constater s'il respirait encore. Elle poussa un soupir de soulagement.

« Il est encore en vie ! Quelle chance !
- Quelle chance, en effet, répondit le bourreau d'un ton lugubre.
- Emmenons-le au Centre Pokémon ! »

Cela la répugnait d'emmener celui qu'elle voulait tuer se faire soigner. Lui sauver la vie, non merci !
Elle préférait prévenir Ondine et Gary. Pendant que la danseuse s'enfuyait à toute jambe vers le Centre Pokémon, Violette répéta son petit numéro. Elle entendit Gary décrocher après une série de bip sonores.

« Oh, Gary, il est arrivé un terrible malheur ! dit-elle avant de commencer le faux récit qu'elle s'était entraînée à servir le moment venu. »