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La légendaire quête du cookie au miel d'Apireine de Lief97



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Informations

» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 15/09/2016 à 23:31
» Dernière mise à jour le 20/02/2021 à 12:06

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Humour   Médiéval   Région inventée

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Chapitre 16 : La forteresse noire
« Satan est la figure du Bien incarné. Il est donc logique de le voir avec des cornes et un sourire diabolique, ça donne envie de le serrer dans les bras, non ? »

Cours de mythologie à Citéfol.


***


— Vous ai-je déjà conté mon périple épique dans le désert de YféSèkécho ? Ce fut pour moi une aventure inoubliable qui se doit d’être transmise oralement afin de vous faire part de mon savoir. Cela pourra certainement vous servir à l’avenir, lorsque vous affronterez de puissants dragons ! Je…
— Tais-toi ! s’écria Julie, hors d’elle. Je m’en fiche de tes quêtes bizarres ! Tu parles trop !

Insolourdo leva les yeux au ciel et chuchota pour lui-même :

— Venant d’elle, c’est fort cynique.

Gontran dégaina son sabre-laser jaune :

— Diantre, jeune damoiselle ! Me voilà fort confus ! Je suis navré de vous importuner, mais désormais, je vous ferai don de ma vie et de cette épée s’il devait nous arriver malheur sur cette route peu engageante ! Mille dangers nous guettent peut-être !

Julie soupira de dépit.

Elle crut se faire achever quand elle entendit Ticho arriver en battant des ailes :

— Pas de problèmes, tichôôô ?
— Si ! répliqua Julie, agacée. J’en ai deux, maintenant, des problèmes !

Ticho croassa :

— Bah vas-y, insulte-moi, tant que tu y es !
— Tête de piaf !
— Petite peste pourrie gâtée, tichôôô !
— Cela est fort peu aimable ! lança Insolourdo.

Un battement d’ailes retentit sur le chemin. Les compagnons se figèrent.

Un Roucool venait de se percher sur un arbre, sur le bas-côté. Ticho devina qu’il s’agissait d’un Légendaire, puisqu’il n’y avait que ça depuis leur arrivée, et aussi parce qu’il les regardait d’un air inquisiteur.

Il tenait en son bec une assiette d’épinards.

Gontran s’interposa entre lui et ses compagnons de route :

— Laissez-moi faire.

Les autres ne furent guère rassurés.

Le chevalier s’agenouilla devant l’arbre :

— Oyé, bonjour, ô grand Roucool ! Que vous êtes beau ! Que vous me semblez cool ! Sans mentir, si votre regard est comme vos épinards, vous êtes le cuistot des hôtes de ces bois !

Silence.

Ticho grogna :

— Faux-cul.

Le Roucool ouvrit le bec pour répliquer.

L’assiette d’épinards tomba.

Insolourdo, qui avait un petit creux depuis un moment, se jeta sur l’assiette et l’avala tout rond avant de l’ingérer bruyamment en se léchant les babines.

Les autres le regardèrent avec horreur. Insolourdo se tourna vers Roucool en souriant :

— Mon bon ami, apprenez que tout aventurier vit aux dépens de son estomac. Cette leçon vaut bien vos épinards, sans doute.

Le Roucool, grognon et confus, rougit :

— Ils étaient bons, selon vous ?
— Ma foi, délicieux !
— J’ai mis du temps à les préparer, et je cherchais justement quelqu’un pour les goûter ! Cela vous dérange-t-il si j’en prépare de nouveau, et qu’à l’avenir vous soyez mon goûteur attitré ?
— Non, au contraire ! Mais je me déplace beaucoup. Vous risquez de ne pas me retrouver !
— Ne vous en faites pas pour ça ! sourit le Roucool. J’ai une vision ultime à 360° et je vole à la vitesse de la lumière. Où que vous soyiez, je vous retrouverai rapidement. Sur ce, je vais préparer d’autres épinards. Ça peut prendre du temps, mais je promets de m’y mettre sérieusement !

Le Roucool s’envola et disparut entre les arbres.

Ticho et Julie se regardèrent, stupéfaits.

Gontran et Insolourdo s’échangèrent des tapes amicales :

— Fort bien, ancêtre ! Ces paroles étaient dignes d’un chevalier ! lança Gontran.
— Je suis flatté, mais sacrebleu ! Vous vous êtes bien débrouillés, noble aventurier !

Ticho s’exclama :

— Mais vous allez la fermer ? J’ai eu mon lot de langage soutenu pour la journée ! Il ne manquerait plus que vous chantiez ! Et j’en ai assez d’entendre vos phrases rimer, bande de tarés !

Sur ce, Ticho s’envola et ne laissa aucun de ses compagnons rétorquer.



***


Les quatre chemins qui menaient vers le nord se croisèrent à un carrefour ; ce furent d’abord Antoine, Terry et Jack qui arrivèrent sur les lieux, accompagnés de Ticho, récemment arrivé.

Puis, Alakazam, Mackogneur et Cumulo suivirent, et il fallut attendre une dizaine de minutes avant de voir débarquer Gontran, Julie et Insolourdo, en retard.

Ticho râla :

— Hé, Antoine.
— Oui ?
— Si je comprends bien, on s’est séparés pour rien ? Vu que les quatre routes mènent au même endroit.
— Oui, en quelque sorte.

Ticho soupira. C’était comme si une puissance supérieure en quête de divertissement les avait poussé à se scinder en petits groupes pour mettre en scène des péripéties contre des Légendaires ! Julie, énervée par une énième joute verbale avec Gontran, s’écriait :

— Bon, qu’est-ce qu’ils font, les autres ? Ils sont en retard !
— Certes, mais ils sont âgés, expliqua Insolourdo.

Ticho ricana :

— J’en connais un qui est âgé et qui rampe vite quand il s’agit de fuir un danger !

Alors qu’Insolourdo, outré, souhaitait enchaîner, les derniers arrivants apparurent.

— La patte de gauche d’abord, Bob !
— Je sais bien, Marcel ! Mais ça, c’est la droite ! La gauche, c’est de ce côté-là !
— Pff, n’importe quoi ! Depuis quand je suis à droite d’Albert, moi ?
— Regarde devant nous, crétin ! Devant, c’est par ici !

Albert, las, jeta un regard désolé aux compagnons qui l’attendaient. Derrière lui, un Tadmorv et un Azurill dépressifs suivaient en trainant.

Antoine claqua dans ses mains pour capter l’attention de tous. Il se plaça debout face à eux, les mains sur les hanches, son gros sac à dos le dépassant toujours.

— Les amis…

Il se tut, apparemment atteint d’une grande émotion. Puis il reprit, avec l’immense forteresse noire qui s’élevait dans son dos :

— Souvenez-vous de ce jour… Comme étant celui où nous allons enfin mettre la main sur la recette légendaire du cookie au miel d’Apireine !

Silence admiratif.

Puis…

*prout*

Alakazam rougit.

— DÉSOLÉ… MOI AVOIR PÉTÉ.



***


Une route pavée, parfaitement rectiligne, filait droit vers le pied de la forteresse. Les portes ouvertes au rez-de-chaussée ressemblaient à s’y méprendre à une bouche amenant vers des entrailles méconnues.

Ticho fut pris d’un frisson d’appréhension.

Alors, quoi ? C’était donc la fin de cette aventure insensée ? Ils allaient entrer dans le château, prendre la recette et repartir comme des voleurs ?

Une fine brume tomba autour du groupe des compagnons, annonciatrice de mauvaises choses. Pourtant, Antoine n’y prêta pas attention. Il avançait, déterminé, dévolu à atteindre le but ultime de sa vie. Les autres, entre réticence, méfiance et doute, le suivaient en sachant pertinemment qu’atteindre le fond de la forteresse noire ne se ferait pas en un claquement de doigts.

Les portes béantes se rapprochaient. Puis, enfin, Antoine s’avança sans hésiter, et entra le premier à l’intérieur. Ses compagnons, inquiets, lui emboîtèrent le pas.

Les portes se refermèrent toutes seules dans leur dos.

Leur interdisant toute fuite.



***


— Bienvenue chez moi… lâcha une voix grave et puissante, qui résonna entre les murs d’une vaste salle du trône.

L’intérieur était splendide ; une vaste allée pourvue d’un tapis rouge, une voûte sculptée avec goût, des vitraux grandiloquents, des lustres en or, des tapisseries colorées. Tout transpirait la classe et le luxe, la majesté et l’élégance.

Le tapis rouge menait tout droit vers le trône.

Ticho s’étrangla.

— C’est…un trône, ça ?
— Bah oui, répondirent les autres.

Le trône en question ressemblait à s’y méprendre à des toilettes. Le bouton pour la chasse d’eau en moins.

Caratroc était assis dessus. C’était lui qui avait parlé un peu plus tôt.

— Ceci est mon trône en effet, étrange Pokémon à plumes. C’est ici que trône un dieu tel que moi !
— Parce que vous pondez de la merd…

Un coup de coude de Julie le fit taire avant qu’il n’insulte l’un des trois Pokémon Légendaire Ultime. Caratroc observa ses invités s’approcher et s’arrêter à une distance respectable de lui :

— J’ai un don de vision. Je sais donc ce que vous venez faire chez moi, aventuriers stupides. Vous êtes là pour la recette, n’est-ce pas ?

Antoine acquiesça.

— En effet.
— Vous ne l’aurez pas. Elle m’appartient désormais. Et vous êtes incapables de me la prendre de force. Partez d’ici, ou mourez.

Ticho leva son aile comme un élève souhaitant poser une question. Caratroc le regarda avec dédain :

— Oui ?
— Pourquoi vous gardez cette recette pour vous ? Elle sert à quelque chose ? Vous avez déjà cuisiné ?
— … non. Je peux difficilement cuisiner avec cette carapace et ces misérables pattes. Mais je la garde parce que je joue le rôle du méchant, dans cette histoire. Et qu’il faut bien un combat final pour une quête comme la vôtre… Non ?

Gontran éclata de rire :

— Tout à fait ! Cela ne serait pas digne de chevaliers tels que nous, sinon !

Caratroc soupira :

— Vous voulez donc mourir ?
— Attendez, intervint Antoine. On a quelque chose qui pourra vous poser problème. Ou plutôt quelqu’un.

Il lança sa Pokéball.

Keunotor en jaillit.

Les deux Pokémon Légendaires marquèrent un temps d’arrêt, stupéfaits l’un comme l’autre, puis une flamme de haine pure s’alluma dans leurs yeux.

Ils foncèrent l’un sur l’autre, et la salle du château explosa sous la violence de l’impact.



***



Une Déflagration embrasa le plafond. Les flammes bleutées léchèrent la voûte dans un sifflement aigu. Caratroc répliqua par un Ultralaser ; le rayon destructeur brisa une colonne en deux et un énorme rocher fut projeté à travers la salle du trône, frôlant Ticho qui croassa de terreur. Le sol trembla, les lustres cliquetèrent, menaçant de se détacher du plafond.

Keunotor cracha des Éco-Sphère dans la pièce, devenu purement et simplement incontrôlable. Caractroc se téléportait à droite et à gauche, esquivant la mitraillette de capacités que crachait son opposant. Antoine cria pour être entendu par-dessus tout ce raffut :

— Keunotor ! Calme-toi ! Écoute-moi !

Le Pokémon resta sourd à ses ordres. Il s’occupa d’esquiver un Dracochoc, puis provoqua un Séisme à faire rougir de honte Groudon, celui qui dormait à Hoenn.

La salle trembla de plus belle sur ses fondations. Quelques murs porteurs émirent un craquement lugubre.

— Saperlipopette ! lança Insolourdo.
— LES POKÉMON EN TRAIN DE TOUT CASSER ! hurla Alakazam, admiratif.
— On doit trouver la recette avant que tout ne s’effondre ! répliqua Antoine, effrayé par la situation qui lui échappait.

Une fissure se forma sous leurs pieds. Le groupe sauta d’un même mouvement en direction du trône de Caratroc, juste avant qu’un gouffre béant n’apparaisse là où ils se tenaient une seconde plus tôt.

Dodrio était terrifié :

— Je pense qu’il est désormais impossible d’aller au sous-sol s’il y en a un !

Des Lames d’Air s’écrasèrent près d’eux, et leur souffle projeta les compagnons au fond de la pièce, avec violence. Tadmorv servit de matelas à Mackogneur, qui bégaya un remerciement et reçut une insulte murmurée en réponse.

— On n'y arrivera jamais ! s’exclama Julie. La forteresse ne tiendra pas !

Une boule de feu grosse comme une maison fit exploser un vitrail, une attaque Blizzard congela la moitié opposée de la salle du trône. Caratroc arracha une colonne en l’attrapant avec la bouche, avant de la lancer et de lui faire traverser toute la pièce. Elle s’écrasa derrière le trône, manquant de le détruire.

C’était un miracle que personne n’ait encore été touché.

Ticho remarqua soudain un détail ; le trône de Caratroc était différent, à l’arrière.

Il n’y avait pas bouton pour la chasse d’eau, non. Mais… il y avait une sorte de manivelle avec des indications inscrites dessous. Ignorant la série d’explosions à quelques mètres de lui et ses compagnons qui vociféraient, il s’en approcha en rampant et décrypta les pattes de mouche gravées au-dessus de la lunette des toilettes.

« Porte vers ma salle au trésor. Asseyez-vous sur le trône et tournez la manivelle. »

Ticho se gratta le crâne avec son poireau, songeur, puis s’installa sur les toilettes.

— Tu fais quoi, tête de piaf ! lança Julie, stupéfaite.
— Tu as déjà vidé ta vessie ! rappela sauvagement Tadmorv.

Terry fut dégoûté :

— Tu touches indirectement les fesses de Caratroc, là !

Ticho tendit une aile vers la manivelle ; Antoine, dans un éclair de lucidité, comprit le but du trône et laissa tomber son sac à terre, avant de se jeter vivement sur les toilettes.

Ticho, à demi-écrasé par Antoine et surtout inquiet de tomber au fond de la cuvette, eut la force de tourner la manivelle du bout de l’aile.

Et là, sous le regard médusé des compagnons et alors que le plafond se détachait peu à peu au-dessus d’eux, il y eut un flash.

Le trône, Ticho et Antoine s’étaient volatilisés.

Un Caratroc furax s’écrasa aux pieds de Cumulo. Le scientifique hurla et son Pétabull s’activa. De petites bulles de savon se mirent à flotter dans la salle alors que les deux Légendaires reprenaient leur combat à mort.

Le plafond tomba sur les compagnons.

Alakazam rugit :

— AMIS DE MOI PAS MOURIR AUJOURD’HUI !

Et sur ce, il s’envola et retint le plafond à bout de bras, grâce à sa force colossale.

Il remarqua Caratroc qui passait près de lui, décontenancé de le voir voler, lui, un Pokémon pas Légendaire du tout.

Alakazam lui envoya le plafond dans le coin de la figure, tout en poussant un hurlement excité.



***


Le trône apparut dans une salle d’une beauté rare.

Antoine et Ticho descendirent des toilettes, stupéfaits, et observèrent les environs.

— On s’est téléportés, tichôôô ?
— On dirait bien, ouais.
— Et on est où ?
— Aucune idée.

Les murs, le sol, tout était recouvert de cristaux de différentes couleurs. Une statue trônait au fond, derrière un piédestal. Ignorant les décorations diverses qui ajoutaient à la beauté de la salle, Antoine posa un pied dessus et s’agenouilla près du coffre qui y était posé.

Ticho, le souffle coupé, le regarda soulever le couvercle.

Les deux amis virent le tube de cristal à l’intérieur.

Il contenait un parchemin.

Antoine le prit délicatement entre ses mains, l’observant sous toutes les coutures. Ticho brisa le silence :

— Tu crois que c’est ça ?

Il sursauta quand Antoine frappa le tube de cristal contre un pilier, et que des milliers de copeaux brillants se répandirent par terre en tintant.

Le garçon ramassa le parchemin parmi les débris, le déplia, et le survola rapidement du regard.

Il esquissa un sourire, un sourire sincère. C’était la première fois que Ticho le voyait aussi heureux. Son cœur se réchauffa un peu, malgré lui.

Le garçon releva la tête, et croisa le regard de son premier compagnon d’aventure.

— Hé, tête de piaf.
— Quôa ?
— C’est la bonne recette. On l’a enfin trouvée !



***


Quand Caratroc fut touché par le plafond que lui envoya Alakazam, le choc fut d’une violence inouïe.

Il fur projeté vers le sol, le heurta et faillit en cracher ses poumons. Mais ce n’était pas encore terminé.

Alakazam se posa près de lui, le souleva dans une main, puis l’envoya en l’air avant de frapper de son gourdin, à la manière d’une batte de baseball.

Julie lança son pied dans le Pokémon Légendaire, l’envoyant rebondir contre un mur.

Caratroc rebondit sur Tadmorv, et roula vers le sac à dos d’Antoine resté à terre. Jack le regarda avec intérêt :

— LOL.

Il le tapa mollement du pied, faisant rouler sa carapace en direction du Pétabull qui lui cracha du savon dans les yeux. Caratroc hurla :

— AAAAAH ! Rien de pire que du shampoing dans les yeux ! Ça pique !

Azurill regarda distraitement le Pokémon rouler près de lui, avant que celui-ci ne soit percuté involontairement par les pattes désynchronisées de Dodrio.

— Je t’ai dit de ne pas bouger cette patte ! râlait Bob.

Leur mouvement était hasardeux, mais Caratroc fut envoyé droit sur une attaque Lance-flamme de Keunotor.

— Argh ! lâcha Caratroc avant de s’effondrer devant eux.

Keunotor, calmé, se posa en douceur à quelques pas du Légendaire qu’il haïssait.

Un flash capta l’attention des spectateurs. Dans leur dos, le trône était réapparu, et avec lui Antoine et Ticho. Le garçon tenait à la main un parchemin roulé. Les arrivants remarquèrent Caratroc, au sol, qui grogna :

— Alors… Vous avez réussi à me la voler, cette recette…

Il semblait sérieusement affaibli.

Terry le regarda avec suspicion, Mackogneur semblait choqué de voir un Pokémon blessé ainsi, alors qu’il était non-violent. Antoine rétorqua :

— Bien sûr que oui. On a gagné.

Ticho rit :

— C’est lui, le Légendaire qui forme le trio ultime avec Keunotor et Rattata ? Et bien, il n’en mène pas large !

Gontran s’avança et dégaina son sabre-laser jaune :

— Il est temps d’en finir !
— Attends… lâcha Caratroc. Je suis… Je suis ton père.

Un silence embarrassé répondit à ses mots. Gontran rougit :

— Diantre non ! Mon père était bien plus chevaleresque que vous !

Gontran abattit son sabre-laser.

L’arme toucha mollement Caratroc.

— Gontran… demanda Antoine. Tu l’achèves, ou pas ?

Les autres, qui ne comprenaient pas, regardèrent de plus près la lame jaune du sabre-laser…qui n’était autre qu’un tube en mousse jaune fluorescent. Une éponge. Une sorte de frite de natation.

— On a vraiment cru que c’était une arme ? s’étonna Antoine. Depuis tout ce temps ?

Les autres comprirent qu’ils s’étaient fait avoir aussi.

Puis un rire machiavélique retentit.

Caratroc se relevait d’un air triomphant.

— Bande d’imbéciles ! J’ai eu le temps d’utiliser Soin, avec vos bêtises !

Il se remit à léviter. Une aura de noirceur se répandit autour de lui, alors qu’il pivotait vers Keunotor :

— Achevons ceci comme nous avons commencé, Keunotor. Ensemble !

Il se rua sur son ennemi avec une violence inouïe.