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Stalhblume de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 06/08/2016 à 12:35
» Dernière mise à jour le 06/08/2016 à 12:35

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 5 : Sleeping Beauty


Cassis

 Dès que j'avais entendu parlé de l'arrivée de cette Persyval, une soi-disant amie et mentor de Morflam, j'avais accouru – appelant au passage tous mes camarades –, pour trois raisons. La première était que toute information sur Morflam nous serait extrêmement utile, après tout, nous voulions la récupérer ; la deuxième était que si elle était vraiment amie avec Morflam, elle pourrait nous aider et à terme nous rejoindre ; et la troisième était que si elle était le mentor de Morflam...

— … vous êtes également l'une de ces Magical Pokégirls, n'est-ce pas ?

Persyval me sourit.

— On ne peut rien vous cacher.
— Et puisque vous vous êtes endormie cinq fois depuis le début de notre entretient, je suppose que vous tirez votre énergie de vos siestes, de la même manière dont Morflam tire son énergie de ses nombreux repas.
— … vous en savez vraiment beaucoup sur nous...
— Morflam ne sait pas tenir sa langue, soupirai-je.
— On parle bien de la même Roussil, soupira à son tour Persyval.

Elle avait l'air sympathique cette Mistigrix, j'aimais particulièrement le fait qu'elle restât toujours allongée au sol ; de cette manière, elle était toujours plus petite que moi !

— Pour quelle raison êtes-vous venue ? s’immisça Affienns. Vous avez certainement fait beaucoup de chemin pour venir jusqu'ici, il a certainement dû se passer quelque chose.
— C'est vrai, lâcha Persyval. En temps normal, je ne voyage jamais ; c'est très difficile de trouver une charrette qui vous laisse s'y attacher, vous savez.
— Non, je ne sais pas et je ne veux pas le savoir, maugréai-je.

Oui, elle était certes sympathique, mais parfois elle était un peu bizarre. Sans doute que toutes les Magical Pokégirls avait ce point en commun.

— J'ai beau être naturellement peu motivée, continua la Mistigrix, je suis fidèle à mes amis, tant qu'ils ne dérangent pas mes siestes. Heureusement pour Morflam, elle ne rentre pas dans cette dernière catégorie.
— Et donc ? commençai-je à m'impatienter.
— Je vais être concise. Vous savez certainement que Morflam est de retour à la Guilde contre son gré, et il m'est d'avis qu'elle est tenue prisonnière. La Guilde a toujours été très renfermée sur elle-même, ce n'est pas évident d'obtenir le droit de visite. Mais depuis son retour, c'est mission impossible. Dès que je demande l'autorisation, je me fais sauvagement rabrouer. Ce n'est pas... nor...mal...

La Mistigrix s'endormit brusquement ; mes camarades et moi nous regardâmes dans le blanc des yeux pendant une bonne minute, avant que Persyval ne rouvrit enfin les yeux.

— … et j'ai même appris qu'elle était gardée sous haute surveillance, poursuivit-elle comme si de rien n'était. En tant qu'amie je ne peux pas rester sans rien faire, c'est pourquoi je suis venue chercher de l'aide chez vous, ces anciens compagnons, en espérant que vous pourriez m'aider.

Bingo. Je ne m'étais pas trompée, elle était bien venue pour nous aider à récupérer Morflam. Cependant, ce qu'elle venait de dire m'inquiétait un peu. Morflam, captive ? C'était encore pire de ce que je croyais.

— Vous avez un plan ? intervint Wildnis. Je ne pense pas que vous cherchez à affronter la Guilde.
— Évidemment que non, un assaut frontal avec la Guilde serait bien trop fatiguant. Non, il faudra l'infiltrer si vous voulez sauver Morflam.
— L'infiltrer ? s'intéressa Belcol-Exion.
— Vous avez bien entendu. Mais ce sera une infiltration compromise. Comme vous le savez, le Primonarque voit tout, par conséquent, il est difficile pour nous d'infiltrer sans qu'il ne s'en rende compte.
— Une infiltration n'a aucun intérêt si l'ennemi sait qu'on va s'infiltrer, soupira Brazoro.
— Le pigeon n'a pas tort mais pas tout à fait raison non plus, répliqua la Mistigrix.

Le « pigeon » en question grommela quelques mots et se mit à bouder dans son coin.

— Savez-vous que la Guilde recrute en permanence ? reprit Persyval. Bon, pour faire officiellement partie de la Guilde, il faut passer un entraînement et un examen mais ce n'est pas ça qui nous intéresse et donc je ne vais pas me fatiguer à expliquer ces détails inutiles ; déjà que je dépasse mon quota de mots quotidien pour vous en ce moment...
— Vous m'en voyez ravie, soupirai-je.
— Bref, il faut savoir que les jeunes recrues ont accès au QG de la Guilde. Et c'est ça qui nous intéresse.
— Si j'ai bien compris, réfléchit Affienns, vous voulez que l'on postule pour la Guilde ?
— Tout à fait. C'est une sorte « d’infiltration officielle ». Il est impossible de pénétrer la Guilde sans qu'il ne le sache, alors soit, on va y rentrer par la grande porte, et avec leur accord.

Déjà que je trouvais l'idée de s'installer à Sotarc audacieuse, mais là, aller tranquillement demander à la Guilde de nous laisser carrément avoir accès à son QG !

— Qu'est-ce qui vous fait croire que la Guilde acceptera ? questionna Roberto-Michel à ma place.
— C'est simple, il suffit d'être crédible, répondit Persyval comme si c'était une évidence. Le Primonarque......ZzZz...
— …

Et une autre minute à attendre. C'était donc cela qu'on ressentait lorsque l'on s'entretenait avec une narcoleptique qui s'endormait au beau milieu de ses phrases...

— … voit tout, ce n'est pas un secret, reprit Persyval une fois réveillée. Cependant, c'est sa limite. Il voit seulement, il ne peut pas lire dans les pensées, ni entendre ce qui se dit. Voilà le scénario : l'un d'entre vous commence à se rebeller, il s'isole, devient renégat et décide de vous trahir pour la Guilde ; fin.

Intéressant. Oui ce n'était pas idiot, quelqu'un qui ne pouvait que voir était très sensible aux fausses apparences.

— Cela a t-il vraiment une chance de fonctionner ? réfléchit Affienns. Le Primonarque n'est pas un idiot.
— Tout dépendra de la crédibilité de votre acteur.

Affienns avait raison, il fallait être sacrément doué pour berner un être quasi-légendaire comme le Primonarque. Toutefois, parmi toutes nos options, c'était malgré tout celle qui était la plus sensée tout en ayant de les meilleures chances de réussite. Cependant...

— Je vois que vous avez bien réfléchit à la question, déclarai-je. Cependant, qu'avons-nous à vous aider ? Vous nous demandez de mettre en grand danger l'un des nôtres pour sauver Morflam, ce n'est pas sans conséquences. Et même si l'on récupère la Roussil, il faudra ensuite la protéger de la Guilde, Guilde qui nous aura d'ailleurs dans son collimateur. Pour être honnête, dans l'état des choses, je préfère ne rien faire, c'est bien plus prudent pour notre sécurité et notre avenir à tous...

Je sentis des protestations du côtés de mes alliés, mais je fis claquer ma mâchoire pour les faire taire. C'était maintenant que les choses devenaient intéressantes.

— … à moins que j'ai quelque chose d'intéressant à gagner, souris-je en direction de Persyval.
— Un enjeu, souffla la Mistigrix. Comme des oreillers ? Des somnifères ? Des couvertures ? Des pilules pour chasser les cauchemars ?

Je plissai des yeux, me demandant si elle se fichait de moi ; puis, je me rappelai sa narcolepsie. Sans doute que tout ce qu'elle venait de citer étaient probablement très précieux pour elle.... une minute, cela voudrait-il dire qu'elle prenait des somnifères ? Pourquoi faire ? Non, ce n'était pas le moment de s'égarer !

— Pas ce genre de choses non, restai-je sérieuse. En revanche, ce qui me serait bien profitable, ce serait une aide militaire.
— … ?

Elle n'avait pas l'air de comprendre. Soit, inutile de tourner autour du pot.

— Je veux que vous nous rejoignez définitivement. C'est ma seule condition pour que je vous offre mon aide.
— … moi ? Rejoindre... une armée ? … l'idée même me fatigue...
— Morflam est bien votre amie, n'est-ce pas ? insistai-je.
— …

Persyval sembla se perdre dans ses réflexions. Je me rendis compte plus tard qu'elle était effectivement bien perdue, mais dans ses rêves. Cependant, au bout d'un moment, elle se réveilla si brusquement qu'elle me fit presque sursauter.

— J'ai une meilleure idée, déclara t-elle abruptement.
— Je vous écoute.
— Décidons de ça autour d'un duel.
— Un duel ?
— Oui. Si je rejoins votre armée, je serais sous vos ordres, n'est-ce pas ? Ce ne serait pas logique si je suis plus forte que vous. Voilà ce que l'on va faire, si je gagne, vous m'aidez et je reste libre. Si je perds, vous m'aidez et je vous rejoints.
— Dans les deux cas je dois vous aider, hein, pouffai-je.
— Businesswoman, prononça la Mistigrix avec une étrange fierté.

Cela ne me dérangeait cependant pas. Après tout, j'avais déjà prévu d'aller sauver Morflam, avec ou sans elle. Mes petits détours n'avaient qu'un seul but, celui de m'assurer que Persyval nous rejoignît à la fin de cette histoire.

Toutefois, ce qu'elle me proposait était honnête. Effectivement, ce serait trop facile de la forcer dans mon armée sur de simples paroles, il n'y aurait aucun mérite. Lors d'un duel, je pourrais lui prouver ma valeur, tout en m'assurant de la sienne.

— C'est d'accord, hochai-je de la tête. J'accepte les termes de l'affrontement.
— Parfait, sourit Persyval.


***

 Malgré tout ce que l'on pouvait penser d'elle à première vue, Persyval n'était pas quelqu'un qui aimait perdre son temps ; elle avait exigé que le duel se fît immédiatement. Nous nous étions donc dirigés vers le camp d'entraînement que j'avais fait construire à Wearl, une large zone entourée de haut mur de béton.

Persyval ne manqua cependant pas de se faire remarquer en ordonnant à Brazoro de la « traîner » jusqu'au camp. Il refusa tout d'abord, mais la menace de ma mâchoire le fit rapidement changer d'avis.

— Ah, je tiens juste à préciser une chose, me lança la Mistigrix une fois que Brazoro l'eut installée sur le terrain. Ne me sous-estimez pas.
— Je n'en avais pas l'intention, répliquai-je.
— Tant mieux. Comme vous le savez, je suis une Magical Pokégirl. Cependant, contrairement à Morflam qui est une novice, je suis pour ma part expérimentée. Ne vous basez pas trop sur ce que vous saviez d'elle pour m'évaluer.
— … très bien.

Tout ceci devenait vraiment de plus en plus intéressant. J'avais donc affaire à une véritable Magical Pokégirl dans toute sa splendeur ? Je bouillonnai d'impatience. Affienns, notre arbitre désigné volontaire, se plaça contre un mur.

— Commencez ! s'écria t-il.

Je n'attendis pas une seconde pour m'envoler grâce à ma Danse Magnétique ; je restais toutefois prudente. Un adversaire comme Persyval était une première pour moi. Elle ne comptait tout de même pas rester allongée sur le sol durant tout le combat, si ?

— … transformation Magical Pokégirl..., prononça t-elle.

Je réagis vivement. Alors comme Morflam, elle avait besoin de se transformer, transformation qui prenait du temps. Je serais stupide de rester tranquillement les bras croisés alors qu'elle se renforçait !

Du moins, c'était ce que je pensais faire. Brusquement, une intense tornade psychique scintillante déferla autour d'elle. Ce monstre surnaturel atteignait le ciel et provoquait un souffle surpuissant ; je fus forcée d'augmenter mon poids via mon Bastion et d'ancrer ma mâchoire dans le sol pour ne pas me faire balayer.

Tss, c'était trop beau. J'aurais dû la prendre au sérieux depuis le début. Contrairement à Morflam qui priait pour ne pas qu'on l'interrompît, Persyval érigeait une redoutable protection. Je ne pouvais strictement rien faire mis à part attendre ; et ce n'était pas faute d'essayer d'avancer.

Quelques secondes plus tard, le cyclone se dispersa de lui-même, laissant Persyval réapparaître. Elle n'était plus fixée au sol, mais avachie sur une sorte de croissant de lune psychique qui flottait à mi-hauteur et un bonnet de nuit bleu nuit semblant contenir une infinité d'étoiles ornait sa tête. Elle paraissait plus que jamais endormie avec ses yeux totalement fermés.

— … Sleeping Beauty, la dormeuse éternelle..., proclama t-elle en gardant les yeux clos.

Étrangement, le titre qu'elle venait de se donner ne m'étonnait pas du tout. Soudain, quelque chose attira mon attention, tout autour de Persyval je croyais percevoir une espèce de sphère translucide, presque invisible.

— … tu l'as remarqué..., fit Persyval d'une voix fatiguée.
— Mes yeux ne me jouaient donc pas des tours.

Il était néanmoins temps de passer à l'attaque ; quelque chose me disait que c'était une très mauvaise idée de laisser la narcoleptique concentrer son énergie indéfiniment. Je m'élevai dans le ciel, et je repris dans ma mâchoire un certain bracelet que je serrais autour de mon bras.

— Enfin ! grogna Dunkel. Je me demandais quand est-ce que tu comptais m'utiliser !
— Silence, vulgaire objet. Je voulais tâter le terrain.

C'était la première fois que je me battais avec Dunkel, mais heureusement, j'avais appris à l'utiliser durant toute la semaine de voyage entre la caverne de la Confrérie et Wearl.

— Par contre si j'étais toi, je me dépêcherais d'agir, me prévint le Précieux.

Je reculai brusquement, esquivant in extremis un assaut mystérieux qui creusa un cratère de cinq centimètres de profondeur.

— Qu..., m'étonnai-je.
— Une Prescience, me signala Dunkel. Voilà pourquoi tu devrais rapidement l'arrêter au lieu de buller.
— Si tu le savais tu aurais dû me prévenir plus tôt ! pestai-je.

Agir vite, hein. Eh bien, il allait voir ! Puisant dans ses ténèbres, je provoquais une vive pulsion dans mon dos qui me catapulta presque instantanément vers Persyval ; je fus moi même surprise de cette formidable célérité. Je souris, enchantée par ma nouvelle puissance.

Vivement, je recouvris ma gueule de ténèbres et je l'abattis brutalement sur mon adversaire ; l'impact déclencha une violente vibration qui dispersa d'énormes nuages de poussières. En revanche, Persyval n'avait rien. L'étrange sphère translucide qui l'enveloppait avait totalement absorbée le choc.

— Résistant ce truc, commenta Dunkel.
— Un peu trop, si tu veux mon avis, pestai-je.

Sentant que plusieurs Presciences fusaient vers moi, je fus obligée de quitter l'offensive pour m'abandonner totalement à mon instinct. Trois sur les côtés, et deux vers le haut. Je les esquivais d'un rapide salto arrière suivi d'un plongeon en piqué ; je grimaçai à la vue des cinq impacts encore fumant des Presciences au sol.

— Je ne veux pas te démoraliser mais si un truc de ce genre te touche, tu vas bien le sentir ! siffla Dunkel.

Qu'est-ce qu'il croyait ? Ce n'était pas évident d'éviter ces trucs. Ce n'était pas comme si les Presciences avaient la bonne idée d'être invisibles et de pouvoir arriver de n'importe quelles directions !

— Il faut que je détruise sa protection, réfléchis-je.
— … oui, me lança Persyval d'un ton las, c'est la meilleure solution. Mais encore faut-il en être capable.
— Pardon ? m'étonnai-je de cette soudaine prise de parole.
— … Glass Coffin, continua la Mistigrix. Un alliage de Protection, Mur Lumière et de Reflet Magik, le bouclier ultime. Inutile d'essayer de l'avoir à l'usure, il se régénère de lui-même. Si vous voulez le détruire, il faut le faire d'un coup.
— Merci du renseignement.
— … de rien, toujours bon pour gagner du temps.

Soudain, ce ne fut pas que cinq Presciences que je sentis, mais plus d'une centaine.

— Alors là ma veille, il va falloir danser ! s'amusa Dunkel.
— Tss !

Le terrain fut plongé dans un véritable enfer ; de puissantes déflagrations psychiques détonnaient de n'importe où sans aucun préavis, je ne devais ma survie qu'à mon intuition. Je multipliais différentes vrilles, saltos, plongeons et autres acrobaties aériennes sans discontinuer, sous peine de finir en acier fondu.

Forcément, au bout d'un moment, mon instinct ne suffisait plus ; une Prescience érafla mon bras droit. Une fulgurante douleur me saisi d'un coup, me paralysant une demi-seconde. Une demi-seconde de trop ; l'invisible averse psychique n'attendait qu'un moment de faiblesse de ma part.

— Dunkel ! hurlai-je.

Avant que je fusse réduite en charpie, un bouclier de ténèbres pures m'entoura. J'entendis les multiples impacts tonitruant des Presciences qui s'acharnaient dessus.

— Ça ne va pas tenir longtemps, souffla Dunkel.
— … tu as vraiment des ténèbres en mousse, grinçai-je. C'est la deuxième fois qu'une attaque Psy fait la misère à tes pouvoirs !
— Hé j'y peux rien moi, si tu affrontes des monstres ! protesta le Précieux. Les immunités et résistances ne veulent rien dire en cas de trop grande différence de force. Et désolé de te décevoir, mais tu es loin de me maîtriser à la perfection...
— Génial... et je fais quoi maintenant ? Même si je survis à cette rafale de Presciences, il y en aura une autre !
— Pourquoi tu n'invoques pas ton horrible aura Féerique ? Tu sais, le truc que tu as utilisé contre moi ! Avec ça plus mes pouvoirs, son Glass Coffin ne tiendra pas deux secondes !
— …

Reprendre ma forme féerique ? Cela ne me plaisait pas du tout. Mais Dunkel avait raison, c'était la seule carte qu'il me restait.

La stratégie de Persyval était diablement simple : elle se protégeait et bombardait ses adversaires. Normalement, ce genre de stratégie serait aisément brisable, cependant, la Mistigrix l'avait perfectionnée à un tel niveau qu'elle en était redoutable.

— Je n'ai vraiment plus le choix j'imagine... grrr... et voilà, je m’énerve déjà... ! Aaaah !!

Poussant un cri de rage, je laissais ma nature de fée prendre le dessus ; je sentais à nouveau mon corps se teindre d'un rose foncée, alors que mes pupilles se modelèrent jusqu'à prendre l’apparence d'une fleur. Le bouclier ténébreux céda à ce moment précis. Ce n'était plus un problème.

Avec mes sens décuplés, je pouvais désormais voir précisément les Presciences sous la forme de flèches irisées fendant impitoyablement l'air. De nouveau, je provoquais une vive impulsion ténébreuse dans mon dos, et me servant cette force, je slalomais telle une étoile filante entre les centaines de traits psychiques destructeurs, en une seconde, j’arrivai au niveau de Persyval.

Mêlant Ténèbres et Fée à ma gueule, je l’abatis de nouveau sur le Glass Coffin, si violemment que le sol sous nos pieds se fractura ; cependant, la sphère translucide résista et les quelques fissures que j'y avais creusé se régénérèrent instantanément.

— Allez, s'écria Dunkel. Je suis sûr que tu peux faire plus fort que ça !

Je comprenais désormais tout le sens du « ne me sous-estimez pas » que m'avait lancé la Mistigrix au début du combat. Assurément ; si je voulais l'avoir, je devais aucunement me retenir.

— Elle l'aura voulu !

Maintenant que je pouvais les voir, les Presciences n'étaient plus un problème pour moi, et c'était la seule attaque que Persyval utilisait. Autrement dit, j'avais largement le temps de charger mon Zehnte. Un Zehnte plus puissant que jamais, car en plus de saturer ma mâchoire d'énergies Électrique, Feu, Glace et Poison, je l'abreuvais également de mon aura Fée et des Ténèbres pures de Dunkel !

Ma gueule grossit à vue d’œil, tandis que je continuais à zigzaguer à une vitesse folle entre les Presciences. Bientôt, elle fut si énorme qu'un seul de ses nombreux crocs faisaient la taille de mon corps. Mais je n'allais pas en rester là. Persyval voulait que je me donnasse à fond ? Très bien.

Avec un autre boost de Ténèbres, je fusais à une vingtaine de mètres au dessus de la Mistigrix. Arrivée à destination, je restais en vol stationnaire.

— C'est parti !

Confiante, je me retournai, ma mâchoire gigantesque, grande ouverte, contre le sol. D'une autre impulsion ténébreuses, je me catapultai vigoureusement vers ma cible, rajoutant ainsi la force de la gravité à la terreur meurtrière de mes crocs ; je multipliai même mon poids avec mon Bastion pour donner plus d'effet à ma chute.

Après un plongeon quasi-instantanée, ma mâchoire croqua sauvagement le Glass Coffin. Il se produit immédiatement une explosion d'énergie pharamineuse, de multiples auras élémentaires se déchaînaient impitoyablement dans un souffle impitoyable qui balaya même les Presciences. Le sol auparavant fracturé se brisa carrément, remplaçant le terrain par une véritable fosse en entonnoir, même les murs en béton qui entourait le camp ne supportèrent pas la pression et s'effondrèrent comme un château de carte.
Cependant, malgré tout...

— I-Impossible ! s'écria Dunkel à sa place.

Je n'en pensais pas moins. Je sentais mes crocs s'enfoncer dans le Glass Coffin, mais ce dernier tenait bon. Son pouvoir auto-régénérant empêchait les dommages que je lui causais de devenir irréversibles. Tss ! Quand Persyval disait que c'était le bouclier ultime, elle ne plaisantait pas !

— Mais moi non plus, je ne plaisante pas !

Rassemblant toute mes forces, je raffermis la poigne assassine de ma mâchoire. Je puisais également en permanence dans les ténèbres de Dunkel comme pour me propulser, aggravant ainsi drastiquement la jeu de gravité.

Soudain, j'entendis le doux son de verre qui se craquelait. Ce fut d'abord faible, mais rapidement, un fracas cristallin confirma l'essai.

— … !! J'ai réussi !

Le Glass Coffin explosa en des millions de particules scintillantes, laissant le corps de Persyval sans protection.

— Et maintenant...

Refermant ma mâchoire, je tournai vivement sur moi moi-même pour donner un ultime coup de gueule latérale à mon adversaire. Du moins, c'était ce que je pensais faire.
Soudain, Persyval disparut, et une violente rafale psychique me projeta brutalement à plusieurs dizaines de mètres.

— … ah... c'est fatiguant...

Je me relevai avec peine ; ma mâchoire reprit sa taille normale.

— … je pensais en finir juste avec mon Glass Coffin... pff....

Quelque chose avait changé chez Persyval. Elle n'était plus allongée, mais debout, toujours flottante à un mètre du sol, les yeux grands ouverts.

— … voilà pourquoi je n'aime pas combattre des Pokémon puissants, c'est toujours pareil...

Comme au début du combat, une tornade psychique scintillante l'entoura, avant de se condenser en une espèce de pleine lune mystique et luisante d'un étincelant éclat violet qui vînt se coller à son dos.

— … Sleeping Beauty était ma forme défensive... bien joué pour l'avoir détruite. Mais ne pense pas que tout ce que je sais faire, c'est de me protéger et de jeter quelques Presciences.

Je dégluti malgré moi. Il émanait désormais de Persyval une telle aura combative que tout mon corps tremblait.

— … je te présente ma forme offensive, Rising Beauty. J'espère que tu es prêtes, Stalhblume, car tu vas bientôt comprendre pourquoi il ne faut jamais réveiller une demoiselle endormie !