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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 07/08/2016 à 05:31
» Dernière mise à jour le 07/08/2016 à 05:31

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 6 : Rising Beauty

Cassis

  Persyval me faisait face ; totalement réveillée, flottante au dessus du sol, illuminée par la grande et éblouissante lune violette accrochée à son dos. Son aura crépitait bruyamment autour d'elle, comme si elle était entourée d'un orage Psy ; le tableau était cependant quelque peu gâché par son espèce de bonnet de nuit cosmique.

— … Rising Beauty, marmonna la Mistigrix, cela fait longtemps que je n'avais pas revêtu cette forme...
— Dois-je le prendre pour un honneur ? lançai-je.
— Pas spécialement, c'est juste que cela fait simplement longtemps que je n'avais pas combattu. Je préfère rester des journées entières chez moi à dormir.

Forcément, dit comme ça, c'était beaucoup moins reluisant.

— Je suggère donc que nous en finissions rapidement, déclara Persyval.

Elle leva simplement le bras, et tout d'un coup, un mur composé de milliards d'aiguilles Psy extrêmement fines se matérialisa devant elle. Elle le rabaissa aussitôt, provoquant l'envolée fulgurante de cette armada.

Devant l'ampleur de la tâche, j'invoquai en vitesse une large barrière de ténèbres tourbillonnante devant moi ; je grimaçai lorsqu'une rafale d'aiguilles le transperça comme si de rien n'était et se planta dans mon acier. J'étouffai un cri de douleur.

— Il ne sert vraiment à rien ton bouclier ! pestai-je.

Je n'avais plus le choix ; conjuguant ma Danse Magnétique à une vive pulsion obscure, je bondis instantanément à une vingtaine de mètres de haut. Contrairement à ce que je pensais, le monstrueux essaim ne continua pas sa route droit devant mais bifurqua brusquement vers le haut, me suivant à la trace.

— Et c'est à tête chercheuse en plus..., grinçai-je.
— Si tu ne peux pas les éviter, détruits les ! me conseilla Dunkel.
— Je sais bien, et j'espère que ce coup-ci, tu seras un peu plus utile...

Aussi amère que je pouvais être avec le Précieux, il m'était déjà d'une aide énorme. L'énergie dont il disposait semblait presque infini, me permettant d'en abuser allègrement contre presque rien.

Avant que les agaçantes aiguilles ne parvinssent sur moi, je chargeais dans ma gueule une énorme boule de Ténèbres à laquelle je rajoutais un peu de ma force Féerique. Je me retournai alors d'un coup, la mâchoire grande ouverte, et brusquement, je lâchai toute l'énergie que j'avais condensé.

Un terrible torrent de ténèbres combinées à des éclatantes nébuleuses féeriques déferla en trombe de ma gueule ; les aiguilles furent complètement submergés et se désintégrèrent une après l'autre.

— … !

Mais soudain, je sentis mon corps faiblir. Je perdis le contrôle de la Danse Magnétique, et prise d'une torpeur inexplicable, je me vis chuter. Je m'écrasai brutalement au sol sur le dos, malgré tous mes efforts pour me redresser.

— Q-Qu'est-ce qui m'arrive ? grognai-je difficilement.
— « Cursed Spindles », déclara Persyval. Une simple piqûre de l'une de ses aiguilles plonge ses victimes dans un sommeil de 100 ans ; du moins, c'est ce que je raconte pour effrayer les enfants. Dans les faits, elles ne causent qu'une torpeur instantanée. Je suis cependant surprise que tu puisses encore tenir debout après t'en être prise une centaine de plein fouet.

C'était donc ça, ces fichues aiguilles étaient empoisonnées. Un toxine qui agissait comme un puissant somnifère, cela la ressemblait bien. Je pouvais sentir mes paupières s'alourdirent progressivement ; qu'importe ce qu'était ce truc, il était dangereusement efficace en combat.

Mais je ne comptais pas me faire avoir aussi bêtement. Un poison coulait dans mes veines ? Très bien, je n'avais qu'à le détruire. Je concentrais brusquement toute mon énergie féerique à l’intérieur de moi, bousculant et purifiant chaque partie de mon corps, en partant de la simple particule d'acier jusqu'à mes organes, en passant par ma circulation sanguine.

Je sentais ma machine biologique s'affoler, aller à 100 à l'heure ; je surchauffais. Je grinçai des dents. Jouer avec l'intérieur de son corps n'était franchement pas de tout repos. Toutefois, c'était un mal pour un bien. Il ne restait plus aucune trace de poison dans mon sang, mes sens me regagnèrent pleinement.

— Impressionnante Régénération, commenta Persyval. Mais si tu ne restes que sur la défensive, tu n'as aucune chance.

Sans sourciller, la Mistigrix invoqua un autre mur d'aiguilles, identique au premier. Elle comptait donc m'avoir à l'usure... mais j'ai eu le temps de réfléchir pendant ma Régénération. Si elle pensait que j'allais répéter les mêmes erreurs, elle se trompait lourdement.

Comme auparavant, je fis un bond de plusieurs dizaines de mètres. Les aiguilles me suivaient toujours, très bien. Sans attendre, je provoquais une autre pulsion ténébreuses dans mon dos et je me propulsai en une fraction de seconde vers Persyval. Comme prévu, les Cursed Spindles se redirigèrent vers moi, et donc, vers la Mistigrix.

Je ne m'arrêtai cependant pas là, profitant de l'occasion et de la surprise de mon adversaire, je tournoyai vivement verticalement, avec la ferme intention de flanquer à Persyval un bon coup de gueule d'acier. Sans son Glass Coffin, elle n'avait plus aucune protection.

La choc fut retentissant ; un peu trop même. Je me rendis compte, étonnée, que ce n'était pas une Mistigrix que j'avais heurté, mais un immense oreiller translucide.

— Qu... !

Je relevai la tête ; Persyval s'était déjà éloignée. Tss, toujours aussi rapide. Et les Cursed Spindles continuaient de fuser vers moi. Cependant, la Mistigrix m'avait donné quelque chose d'intéressant. Plutôt que dépenser mon énergie pour détruire à nouveau les aiguilles, je préférai me cacher derrière le fameux oreiller lévitant, en espérant qu'il ne laissât passer aucune des Cursed Spindles.

Heureusement, ce fut le cas ; une fois l'averse d'aiguilles maudites passée, l’oreiller se volatilisa comme s'il n'avait jamais existé.

— Tu vois, signalai-je à Dunkel. Ça, c'est un bon bouclier !
— … gnagnagna..., grogna ce dernier.
— En revanche, réfléchis-je, je voudrais bien savoir comment ce truc est apparu...

Persyval ne cessait de me surprendre et je devais l'avouer, chacune de ses surprises me laissait sans voix. Et même, depuis le début du combat, elle n'avait pas encore pris un seul coup direct, alors que moi je me démenais pour ne pas me faire démonter à chaque instant !

— Le Dreamer, souffla justement la Mistigrix.

Comme pour appuyer ses dires, elle fit léviter une sorte de grande plume blanche brillante d'une étrange aura bleu nuit entre ses mains.

— C'est mon arme, précisa t-elle. Il est capable de matérialiser pendant quelques instants tout ce qui hante mes rêves.
— … tu es en train de me dire que tu rêves d’oreillers géants indestructibles ? plissai-je des yeux.
— … un problème ? pencha t-elle de la tête. Quoiqu'il en soit, tu fais durer le combat bien trop longtemps. Je vais devoir être sérieuse.

Parce ce qu'elle ne l'était pas jusqu'à présent ? Ça promettait...
Soudain, la lune dans son dos se mit à luire si intensément que son éclat recouvrit absolument tout le terrain. Le flash aveuglant dura une bonne dizaines de secondes, secondes durant lesquelles je restais exceptionnellement alerte, craignant une attaque surprise ; heureusement, mes craintes étaient infondée.

Du moins, c'était ce que je pensais. Une fois l'éclat dissipé, je ne crus pas mes yeux. Il faisait nuit, je pouvais voir les étoiles scintiller autour de la pleine lune dans le ciel.

— … Dunkel, nous n'étions pas au beau milieu de l'après midi ? geignis-je.
— Je crois bien, oui..., fit le Précieux avec une légère appréhension.

Super, Persyval pouvait en plus interagir avec le cycle jour/nuit ? De mieux en mieux.

— Oh, s'exclama la Mistigrix. Ce n'est pas ce que vous pensez, ce n'est pas vraiment la nuit. J'ai juste créé un dôme nocturne autour de la zone, donnant cette impression de nuit.

J'aimais comment elle utilisait le mot « juste ». Le pire, c'était que j'avais vraiment l'impression que pour elle, faire ce genre de chose n'était que broutille.

— … mais inutile de préciser que cette ambiance nocturne me renforce, continua t-elle. C'est le soir que les rêveurs s'éveillent...

Dans ce cas, je ne devais pas traîner. Je m'en étais bien rendue compte, rester à distance ne m'apportait strictement rien de bon ; aussi, Persyval s'éloignait toujours lorsque j'avançai, signe de sa faiblesse en combat rapproché.

Sans lui laisser plus de temps, j'invoquai une nouvelle pulsion ténébreuse ; en un instant je me retrouvai face à elle. J'armai ma gueule, et je m'apprêtai à l'abattre sur elle. Cependant, je savais qu'elle allait invoquer son oreiller – ce qu'elle fit d'ailleurs. Juste avant l'impact, je relâcha toute la pression de mon attaque, et au lieu de heurter bêtement le bouclier éphémère, je m'en servi comme point d'appui. En un habile salto avant, je me retrouvai derrière la Mistigrix.

— Dunkel, souris-je.
— Aucun problème.

Ma mâchoire s'enflamma instantanément d'un feu ténébreux, et en une fraction de seconde, j'assénais un tonitruant coup de gueule latérale à mon adversaire. Je vis avec joie Persyval se faire projeter sur une longue distance avant de heurter brutalement le sol, si brutalement qu'elle y creusa une trou d'un mètre avant de s'arrêter.

Enfin ! Enfin je parvenais à la toucher ! Ce n'était pas trop tôt ! Mais je n'allais pas en rester là. En me catapultant avec ma désormais habituelle vitesse instantanée, je me dépêchais d'aller rejoindre ma terrible adversaire.

— … tss.

Elle n'était déjà plus dans son trou. Moi qui comptait l'enchaîner jusqu'à la victoire, c'était trop beau. Toutefois, une question me titillait. Si elle n'était plus là, où était-elle ? … Question idiote.

Mon instinct me sauva une fois de plus, me permettant d'esquiver à un poil une énorme faux irisée qui trancha le sol comme du beurre avant de disparaître comme l'avait fait précédemment l’oreiller.

— … me frapper alors que je dis que je deviens sérieuse, quel manque de savoir-vivre..., pesta Persyval qui flottait bien plus haut que d'habitude.

Et on en parlait du savoir-vivre d'une faux géante ? Visiblement, nous n'avions pas les mêmes règles de politesses. Qu'à cela ne tienne, je comptais bien lui inculquer les miennes.

Encore une fois, je fusai vers elle ; elle m'attendait. Notre duel se poursuivit de plus en plus haut dans le ciel nocturne. Ma gueule se heurtait impitoyablement à ses gigantesques faux sortant de nulle part, provoquant une onde de choc démentielle à chaque impact. Toutefois, je devais également faire attention à ne pas frapper les oreillers à pleine puissance ; ces derniers avaient la fâcheuse tendance de contenir mes coups et donc de me faire perdre mon timing.

Je devais être parfaite. Cogner les faux tout azimut et éviter les oreillers, et le tout bien sûr dans une vitesse frisant la nanoseconde ; on se croirait dans l'un de ses fichus jeux de rythme infernaux !

Mais je n'avais absolument pas droit à l'erreur. Si ces faux pouvaient découper la roche sans y rencontrer la moindre résistance, je ne voulais vraiment pas qu'elles touchassent la partie fragile de mon corps.

Après une minute où mes nerfs furent mis à rudes épreuves, je constatai avec un certain soulagement que le rythme des assauts ralentissait. Je vis d'un coin de l’œil Persyval qui maniait de plus en plus difficilement son Dreamer. Était-ce ma chance ?

Avais-je vraiment le temps de me poser ce genre de question ? Si je voyais une occasion, je devais l'exploiter immédiatement !

Confiante, je plongeai soudainement en piqué, avant de remonter instantanément derrière la Mistigrix à l'aide d'une pulsion ténébreuse. Comme précédemment, je m'apprêtais à la cogner rageusement...

— … je t'ai eu...
— … !

Brusquement, un choc terrible me heurta le crâne et m'envoya m'écraser au sol ; je restais sonnée une bonne seconde, le temps de comprendre que c'était une énorme enclume qui m'était tombée dessus. Persyval ne perdit pas son temps, et après avoir dessiner dans le vide avec son Dreamer, elle invoqua trois faux meurtrières qui se mirent tournoyer sur elle-même.
J'essayai de me dégager mais l’enclume – anormalement lourde – me paralysait.

— Dunkel, grommelai-je. Cette fois-ci tu as intérêt à me faire un bon bouclier...

Je n'avais pas le temps de penser à autre chose ; déjà, les faux tourbillonnantes se ruaient vers moi, elles étaient si tranchantes qu'elle déchiraient littéralement l'espace, créant des petites fissures dimensionnelles sur leur passage.

Une certaine terreur m'envahit. Paniquée, j’enclenchai tous mes systèmes de défense ; avec le Bastion à pleine puissance, je recouvris également ma peau d'épaisses ténèbres protectrices, et je n'hésitai même plus à puiser dans toute ma fichue nature féerique pour encore renforcer le tout.

Les faux arrivèrent. J'eus la joie de constater que toutes mes couches protectrices furent suffisantes. Suffisantes pour empêcher les faux de me découper en mille morceaux, pas pour absorber le choc. Les instruments infernaux continuèrent se s'acharner sur moi, tentant sauvagement de briser mes boucliers.

Même si leur lame ne me touchait pas, c'était tout comme. A chaque coup contre mes boucliers, j'avais l'impression de sentir mon corps se faire transpercer de l'intérieur. Je ne pouvais que hurler face à ce martyr insoutenable. Ma vue devint soudain rougeâtre ; du sang coulait de mes yeux et de ma bouche.

Les faux se dissipèrent soudain, étant arrivées à terme de leur vie éphémère ; je réunis mes ultimes forces pour me remettre debout.

— Tu es coriace, me lança Persyval. Tu ne crois pas que l'on devrait s'arrêter là ? Ça commence à être dangereux pour toi...
— Ha...haha ! ricanai-je envers et malgré tout. Non, je n'ai pas encore tout donné... ne t'inquiètes pas de ma santé, mais plutôt de la tienne...
— Tu l'auras voulu...

Ce fut alors que je le vis. Le ciel, tout le ciel regorgeaient de Cursed Spindles, il y en avait tellement que je ne parvenait même plus à percevoir la voûte céleste. Et ce n'était pas tout. Je ressentais aussi des centaines de Presciences, surchargeant l'air, qui n'attendait qu'un signal pour se déchaîner.

— C-Cassis ! s'écria Dunkel. Tu es sûr que tu ne veux pas abandonner ?! C'est bien trop pour nous !
— … je suis l'élève de Königeld, le Roi d'Argent, répliquai-je. Abandonner alors que je peux encore tenir debout serait une insulte à mon maître.
— Ce n'était pas censé être un combat amical à la base ? soupira le Précieux.
— Un combat amical reste un combat.

Oui, je devais remporter la victoire. Persyval était un Pokémon de parole, c'était évident. Si je la vainquais, elle protesterait peut-être, mais elle rejoindrait mes rangs. Avec quelqu'un comme elle dans mon armée, la puissance de ma région nouveau-née se démultipliera. C'était bien plus qu'un combat amical, je jouais là la réussite de mon avenir !

J'étais extrêmement affaiblie, je n'allais pas me mentir. Cependant, il me restait encore des forces ; j'allais toutes les utiliser. Toutes les ressources qu'il me restait, toutes les énergies élémentaires qui m'animaient... j'allais tout consumer dans mon ultime assaut.

J'activai Divine Jaw – mon Zehnte – bien évidement, la gonflant d'énergies Feu, Électrique, Glace, Poison, Fée et Ténèbres. Mais si je voulais vaincre, il m'en fallait plus, beaucoup plus. Je plongeais au plus profond des ténèbres de Dunkel, y puisant désespérément tout ce que je pouvais ramener à moi ; je n'oubliais néanmoins pas mon agaçante nature Fée. Je ne pouvais pas laisser une seule goutte de puissance non-utilisée.

Tout mon être fulminait ; j'étais si galvanisée que tout mon corps ruisselait d'énergies élémentaires pures. Une aura transcendante se déchaînait autour de moi, faisant trembler la terre par sa seule présence.

Haut dans le ciel, je vis Persyval soupirer et d'un geste, elle lança son arsenal de Cursed Spindles et de Presciences ; je bondis. Le cratère sous mes pieds doubla de profondeur.

Je n'avais rien à craindre des aiguilles, elles se désintégraient dès qu'elle arrivait dans le périmètre de mon aura ; de même, j'étais bien trop rapides pour me faire atteindre par les Presciences.

Ce fut alors qu'en un instant, tous ces milliards projectiles se ressemblèrent juste au dessous de Persyval, se regroupant en une formidable sphère d'énergie. La Mistigrix plongea vivement à intérieure, l’absorba, et en ressortit totalement illuminée.

Toute sa fourrure étincelait de mille feux, ses yeux irradiaient d'une lumière pure à en faire pâlir le soleil. Dans ses deux mains, elle tenait une faux gargantuesque, noire comme la nuit, qui laissait échapper en continu des filets de particules multicolores.

Enfin, ma mâchoire rencontra sa faux.

Ce ne fut pas une onde de choc, mais un tsunami qui résultat de l'impact. Une intense déflagration circulaire se défoulait dans le ciel, brisant même le dôme nocturne de Persyval ; je vis d'énormes fragments de verre reflétant la nuit s'écrouler.

Je donnais absolument tout ce que j'avais ; je tentai rageusement de prendre l’ascendant sur Persyval, poussant mes forces jusqu'au bout, toujours, toujours plus agressivement. Ma mâchoire hurlait ; j'entendis la faux adverse se fissurer.

— AAAAAH !!

Allez, encore un peu, encore un peu plus ! Plus fort ! Encore plus fort !

— … !!

Enfin, l'arme de mort explosa. J-J'avais gagné ?

Je peinais à y croire. Ce n'était pas la faux qui venait de se briser mais la couche noire qui la recouvrait, dévoilant sa véritable matière, une formidable faux de cristal polychrome.

La pression que m'opposait Persyval doubla soudainement. É-Était-ce réellement possible de contrer ça ?! Non, je ne devais pas douter. Ma volonté devait être aussi inaltérable que mon acier ! Mes forces m'abandonnaient, mais je me raccrochais toujours à ce qu'il me restait. Il fallait... il fallait que je gagne !

— … c'est terminé...

Tout d'un coup, le cristal de la faux se mit à luire encore plus intensément. Brusquement, sur les flancs de la lames, deux larges ailes d'ange se déployèrent majestueusement.

— Dream Reaper, déclara Persyval. Elle recueille l'espoir de ses adversaires pour augmenter sa propre puissance.
— … !
— Plus éblouissants sont tes espoirs, plus redoutable je deviens. Soit fière, ce n'est pas contre tout le monde que Dream Reaper peut prendre sa véritable forme.

Persyval abattit abruptement sa faux ; mon énorme gueule galvanisée d'énergie fut repoussée sans effort.
Mon corps se fracassa au sol tel un météore, provoquant une monstrueuse éruption de roches et de poussières.

— ...a...

Je ne parvenais même plus prononcer le moindre mot, incapable de bouger au fond d'un cratère de plusieurs dizaines de mètres. Persyval se posa à côté de moi, et me plaça sur son dos.

— … pff...ce n'est pas mon job ça, normalement...

Elle m'emporta avec elle en hauteur. Arrivée à la surface, elle m'allongea au sol, avant d'interrompre sa transformation. Désormais redevenue normal, elle s'affala par terre. J'entendis les autres arriver en catastrophe, les voix d'Affienns, de Patch, de Brazoro et d'Artichtote raisonnaient puissamment.

Persyval m'adressa un sourire, et voyant que je la regardais, elle brandit sa main en levant uniquement l'index et le majeur, formant ainsi un V.

— Victory ! s'écria t-elle avant de s'endormir immédiatement.