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Bleuet fané de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 03/08/2016 à 18:34
» Dernière mise à jour le 03/08/2016 à 19:01

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Romance   Slice of life

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17.— RECHERCHER & PROPOSER
Ondine se mit à chercher ardemment dans les journaux un local pour son projet d'arène. Elle surlignait les petites annonces susceptibles de l'intéresser. Néanmoins, malgré une volonté à toute épreuve, elle eut un mal fou à trouver son bonheur. Soit les locaux qu'on lui présentait étaient trop étroits ou vétustes, soit trop éloignés du centre-ville. Elle souhaitait rester au cœur d'Azuria, là où une arène devait se situer.

Elle prit l'habitude d'acheter divers journaux et de se poser dans un café, le temps d'éplucher les propositions de particuliers ou d'entreprises. Gary venait souvent la rejoindre pour l'aider à dénicher la bonne affaire.

Ondine lui avait raconté dans les grandes lignes son déjeuner avec ses parents. Elle avait omis l'acte de Violette à leur encontre. Oublier était la meilleure solution. Gary avait préféré garder sous silence la rencontre houleuse avec ses parents. Il ne voulait pas qu'Ondine se sente responsable de l'accrochage qui avait eu lieu.

Pour ne plus y penser, ils se jetaient tout deux corps et âme dans cette recherche.
Lui trouvait l'idée d'ouvrir une arène à elle seule courageuse. Il comprenait son désir de vouloir être indépendante. Quand on voyait Violette, on ne pouvait pas lui reprocher ce besoin de changer d'air.

Ils passaient une heure à tourner les pages des journaux. Parfois ils ne trouvaient rien mais cela ne les empêchaient pas d'apprécier l'ambiance du café. Les discussions à voix basse, les rires, les tasses et les verres qui tintaient, l'odeur délicieuse du percolateur... Ondine surtout savourait cet instant hors du temps. Mais elle revenait vite aux préoccupations qui l'inquiétaient.

« Ce n'est pas aujourd'hui qu'on trouvera quelque chose d'intéressant... soupira-t-elle avant de boire une gorgée d'un thé brûlant. »

Gary vint poser sa main sur la sienne. Quelque chose en lui se remuait.

« Je vais en parler à mon père. Il connaît la plupart des entreprises de la région, il peut me renseigner. »

Ondine avait l'air ravie d'avoir un soutien de poids à ses côtés. Elle avait complètement oublié que le père de son ami était le patron d'une grosse entreprise.
Le sourire de Gary s'estompa sans qu'il le veuille. Il voulait faire bonne figure devant elle, être sûr de pouvoir l'aider concrètement. Mais depuis sa visite chez ses parents, il n'avait eu aucune nouvelle. La fierté l'empêchait de faire le premier pas. Séraphine s'était montrée tellement désagréable à l'égard d'Ondine... il avait du mal à passer l'éponge. Si c'était le seul moyen pour aider la championne, alors il ferait une exception.

Maintenant que la jeune femme connaissait les intentions de Violette, elle passait toutes ses nuits chez Gary. L'image de sa sœur les espionnant pendant un moment des plus intimes la faisait frissonner de dégoût. Cependant elle n'avait rien à craindre en dormant seule à l'arène. Violette n'irait pas l'espionner sans qu'il y ait Gary avec elle. Essayer de comprendre ce qui était passé par la tête de sa sœur ne lui donnait aucune conclusion justifiable.

Demeurer à quelques mètres de son aînée la répugnait. Même si depuis le déjeuner, Violette jouait profil bas, Ondine gardait ses distances plus que jamais.

Gary lui manquait, elle avait comme un besoin d'être rassurée, de sentir ses bras l'envelopper dans une étreinte protectrice. Il remarqua bien son état d'anxiété et la questionna à plusieurs reprises. Ondine le rassura, têtue dans son mutisme à l'égard de la faute commise par sa sœur. Après tout, pourquoi ne la dénonçait-elle pas ? Jusque là, elle lui avait toujours dit la vérité à propos de ses sœurs. Quelque chose empêchait ses explications de sortir de sa bouche.

Gary avait lui aussi préféré taire le jeu provocateur de Violette lors de l'absence de la championne chez Pierre. Il ne voulait pas envenimer la situation. Il était fils unique et n'avait pas la chance de connaître le lien unissant deux êtres du même sang, du même âge. Quoiqu'il doutait que Violette fut du même sang qu'Ondine. Elles étaient si différentes, à l'opposé l'une de l'autre.

C'est avec un sentiment d'impuissance qu'Ondine se leva pour retourner à l'arène. Au moins, la satisfaction de ne pas offrir son badge trop aisément à ses challengers l'égayait.

« Tu viens à la maison ce soir ? lui demanda Gary avant qu'elle ne referme la porte du bar.
- Je te manque tant que ça ? ironisa la jeune femme.
- En ce moment, c'est toi qui a plus besoin de moi, je me trompe ? Dis-moi ce qu'il se passe à l'arène pour que je n'aie plus le droit d'y retourner. C'est Violette ? »

Ondine l'embrassa puis s'éclipsa, lui promettant de lui en parler le soir-même.

• • • • • • • • • •
Depuis qu'Ondine venait chez lui, Gary avait réfléchi à une solution simple pour qu'ils puissent se voir plus facilement. Son projet de lui en faire part tombait au moment où la jeune femme cherchait du renouveau. Il réfléchissait à une manière de lui faire cette proposition qui ferait évoluer leur relation vers un point de non-retour.
Attendre qu'Ondine trouve sa nouvelle arène serait plus raisonnable, pensait-il.

Justement le soir-même, la jeune femme débarqua chez lui avec une bonne nouvelle : un des challengers qu'elle avait affronté avait entendu parler d'un bâtiment qui correspondait aux critères qu'elle recherchait. Elle s'y était rendue pour y faire du repérage sans grande conviction : un panneau indiquait qu'il était à vendre et non à louer.

Ondine ne roulait pas sur l'or. Elle avait des économies mais pas suffisamment pour avoir la possibilité d'acheter un tel bien immobilier. Le bâtiment appartenait à un groupe de magasins connu dans la région, qui avait été plus ou moins abandonné suite à la faillite du groupe.

Gary savait qu'il pouvait faire quelque chose pour l'aider. Il appellerait son père demain à la première heure pour lui en parler. Les préoccupations de la championne lui firent totalement oublier d'honorer sa promesse.

• • • • • • • • • •
Gary était déjà debout. Il avait téléphoné à son père. Ce dernier, moins rancunier que sa femme, avait promis de discuter avec le vendeur du local pour le dissuader de le vendre mais plutôt de le louer.

Théophile acceptait-il enfin sa relation avec "la paysanne" comme l'avait injustement surnommée Séraphine ? Il voulait y croire. Son père avait toujours été plus ouvert avec les femmes qu'il fréquentait. Solidarité masculine entre père et fils ?

Ondine s'agita sous les draps. Gary l'observait dans le cadre de la porte, les bras croisés, une épaule touchant le mur. Il n'avait plus envie d'attendre puisque les soucis de la championne s'arrangeaient. Il ferait sa demande ce matin.

Une démarche aussi importante requérait un petit-déjeuner digne de ce nom. Quand Ondine ouvrit enfin les yeux, son regard se posa sur un plateau recouvert de denrées appétissantes. Elle eut un sursaut d'appréhension. Que voulait dire tout ceci ?

« J'ai eu mon père tout à l'heure, commença le jeune homme en s'asseyant dans un coin du lit. Il accepte de négocier pour le local que tu as trouvé. »

Ondine comprit que ce brunch était pour fêter la bonne nouvelle. Elle ne s'attendait pas à une autre surprise. Déjà cette première annonce égayait la journée à peine débutée. Elle fut touchée que son père s'inquiète de son sort. Peut-être que les parents de Gary se montraient-ils bienveillants à son égard parce qu'ils constataient que leur couple rendait leur fils heureux ?

Elle voulut proposer une rencontre. Ne serait-ce que pour les remercier de leur soutien. Gary parut gêné qu'elle ne sache pas la vérité sur les propos de sa mère. Il y aurait tôt ou tard un concours de circonstances qui les ferait se retrouver l'une en face de l'autre mais lui redoutait davantage une altercation que des remerciements. Hormis si Séraphine se tenait éloignée des affaires dont son mari s'occupait.
Le plus tard serait le mieux. Il changea de sujet, redevint sérieux.

« Je voulais te demander... poursuivit-il, interrompu par une quinte de toux. »

Il jeta un œil au plateau où se trouvait l'objet de sa demande. Ondine ne semblait pas s'en être rendue compte, attentive à ses paroles. Il s'approcha plus près, tira la serviette en tissu bleu, révélant un trousseau de clés.

« Veux-tu t'installer chez moi ? Enfin... Ça deviendra chez nous... bafouilla-t-il. Me supporter tous les soirs et te réveiller à côté de moi tous les matins ? »

Concrètement, il ne demandait pas grand-chose de plus que la situation actuelle. Elle le rejoignait déjà le soir et se réveillait avec lui à l'aube.
Il laissa les clés suspendues à son index par un anneau de fer, faisant tinter le métal.

Les yeux d'Ondine se baladèrent entre le trousseau et le doux visage du jeune homme.
Un sourire émergea de sa mine encore endormie. Un porte-clé en forme de bleuet y était accroché. Cette référence la rendit muette pendant de longues secondes qui parurent éternelles à Gary.

C'était la première fois qu'il demandait à l'une de ses compagnes de vivre avec lui. La situation chez Ondine devenait invivable et même si cette dernière posséderait sa propre arène dans peu de temps, où dormirait-elle ? Loin de lui ? Il ne voulait pas ça pour eux. Leur couple méritait tellement mieux.

Pour Ondine, ce fut un tournant incroyable que ce qui lui arrivait en ce moment. Elle avait l'impression d'être dans des montagnes russes, la tête à l'envers. Bientôt elle ouvrirait sa propre arène et maintenant, Gary lui faisait cette proposition. Sa vie prenait un virage à plus de trois-cent soixante degrés. La peur de tant de bouleversements ne la fit pas douter longtemps. Le changement à son âge lui apporterait de nouvelles choses, de nouvelles expériences.

Sa vie allait évoluer. Depuis le temps qu'elle essayait d'échapper au quotidien qui avait été le sien pendant six années, elle n'allait pas le regretter.

« A une condition : que tu me prépares tous les matins un petit-déjeuner comme tu l'as fait aujourd'hui, plaisanta-t-elle en saisissant sa bouche dans un baiser. »