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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 26/06/2016 à 17:20
» Dernière mise à jour le 30/07/2016 à 13:04

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 6 : Comme des frères.
Affienns – 45 ans plus tôt.

— Alors c'est ça que tu voulais nous montrer ?
— Ouais, ça en jette, hein ?

Je devais rire ou être impressionné ? J'avais un gros doute sur la question. Vu l'expression fière et faussement royale d'Azorn, je pencherais plus vers la deuxième proposition mais...

— Tu te fiches de nous ? asséna sans détour Virchen. Ce n'est qu'un gros rocher !

Pour une fois, cet idiot de Kungfouine qui me servait d'ami avait parfaitement raison. Azorn pouvait nous sourire avec son air satisfait aussi longtemps qu'il le voulait... il nous présentait juste un gros rocher. Aussi grand qu'une petite montagne, certes, mais un rocher quand même. Mes yeux de Capumain ne me trompaient pas.

— Avoue, t'es tombé sur la corne ce matin, grinça la voix hautaine de Gloria. Tu ne vas tout de même pas me dire que j'ai marché tous ces kilomètres au milieu de nulle part, jusqu'à risquer la déshydratation de mes roses, pour ça ?

Malgré les critiques, notre cher Absol ne montra pas la moindre trace d'hésitation sur son visage, pire, il semblait se gonfler d'avantage.

— Fufufu, ricana t-il. Quand est-ce que vous apprendrez à voir plus loin que les simples apparences ?
— Le jour où tu seras normal, soupira la Rosélia. Autant dire que ce n'est pas pour maintenant.
— … j'ai du mal à comprendre, intervins-je. Tu veux dire que ce n'est pas qu'un simple rocher ?
— Tout à fait !
— Je te préviens, grommela Virchen, si tu nous sors qu'il faut dire une connerie du genre : « Sésame ouvre toi ! » sur un rap en twerkant avec une plume de Rapasdepic sur le crâne pour qu'une entrée secrète ne s'ouvre par miracle...

Azorn cligna plusieurs fois des yeux, stupéfait.

— Comment t'as deviné ?
— … tu déconnes là ?!

A notre tour de cligner des yeux, mais d'effroi.

— Hahaha ! ria Azorn à gorge déployée. Vous verrez vos têtes ! Mais nan bien sûr, je ne suis pas assez fou pour croire ça !
— Je te rappelle que tu crois encore qu'un minuscule Rattata ailé récupère tes crocs ou griffes cassés et te les remplace avec de l'argent pendant ton sommeil..., me blasai-je.
— NA-NA-NA ! s'exclama le Absol à tue-tête. Ne brise pas mes rêves, le petit Rattata existe vraiment ! Et je te ferrais savoir qu'à chaque fois que je place une griffe sous mon oreiller, j'y retrouve une pièce flambant neuf le lendemain, et ce, où que je sois !

Il faudrait peut-être lui dire un jour que c'était nous qui lui donnions cette fameuse pièce... mais à chaque fois qu'il se cassait un truc, il semblait tellement heureux qu'aucun de nous n'avait eu le cœur d'arrêter la supercherie.

— Mais revenons au sujet ! bifurqua Azorn, … enfin c'est ce que j'aimerais dire, mais, où est passé Snowleis ?
— Héhéhé... J'attendais justement ce moment ! tonna une voix féminine.

La température baissa brusquement, une froide brume spectrale nous entoura progressivement, puis, en un instant, la brume se condensa en un seul point, laissant apparaître une Momartik on ne pouvait plus satisfaite.

— Vous m'avez invoquée ? s'inclina t-elle.
— Oh, rebonjour Snowleis, plissa Gloria des yeux. Je te le répète encore une fois, c'est inutile de faire des entrées de ce genre. Premièrement, tu as fait la route avec nous juste avant de disparaître il y a peine deux minutes, et deuxièmement, tu sais très bien que je ne supporte pas le froid !
— Héhéhé, un jour tu comprendras mon talent ma petite fleur !
— … gnn... alors toi...

Et la Rosélia continua à enguirlander notre petite star de glace. Je n'arrivais même plus à être surpris tant la scène était quotidienne, bah, finalement, ça prouvait qu'on s'était habitué les uns aux autres.

— Bon puisque tout le monde est là, reprit Azorn en ignorant les disputes des filles, je vais enfin vous dévoiler mon super plan de la mort !
— A la bonne heure ! s'exclama Virchen.

Azorn avança vers l'énorme bloc de roche, avant de lui donner un gros coup de corne. Après avoir passé une bonne minute à se rouler par terre en hurlant de douleur, il se releva vers nous, tout fier.

— Et voilà, je viens de faire le premier pas !
— …. d'accord, acquiesçai-je. Tu as complètement perdu la boule.

Virchen, Gloria et Snowleis hochèrent de la tête à ma suite.

— Je vous l'ai dit, continua de fanfaronner Azorn. Il faut voir au-delà des apparences !
— Au delà de ta corne fracturée, je ne vois que ton probable traumatisme crânien..., tentai-je.
— Hahaha, s'amusa le Absol. Je vois, encore une fois, je vais devoir vous éclairez de mon génie !
— … bon, tu abrèges ? s'impatienta Virchen.
— Patience est mère de toutes les vertus...

Sauf qu'il commençait un peu trop à en abuser là, de notre patience. Enfin, visiblement, Azorn le comprit puisque son expression devint subitement plus sérieuse.

— Mes amis, résonna puissamment sa voix, vous souvenez vous de notre rencontre ? Auparavant, nous marchions tous seuls, chacun de notre côté, sans but autre que la soif de l'aventure. C'est bien cela qui nous avait rapproché, n'est-ce pas ? L'aventure. Nous avons tous quitté notre chez-soi, nos familles, nos amis ; rêvant de mystérieuses contrées, d'adrénaline. Et le destin a décidé de croiser nos routes. Aucun de nous nous connaissions réellement. Je ne connais toujours ni votre passé ni votre origine. Je m'en fiche. Nous nous en fichons. Nous sommes tournés vers l'avenir. Mais pas n'importe quel avenir, un avenir de gloire.

Azorn nous regarda tous un à un, ferme.

— Cependant, c'est un chemin que tout le monde souhaite arpenter. Tout le monde rêve de gloire, tout le monde rêve de briller. Qu'est-ce qui nous différencie, nous, de toute cette masse ? Absolument rien. Aux yeux du monde, nous ne sommes que des jeunes rêveurs naïfs. Alors, comment faire pour nous faire reconnaître ? La réponse est simple, il faut que nous fassions nos preuves, il faut que, de nos propres moyens, nous forgeons nous-même notre chemin vers la lumière.

Haut et droit, Azorn se retourna vers le rocher- montagne.

— C'est pourquoi nous sommes tous réunis ici. Ce rocher représente les innombrables obstacles qui nous attendent. Regardez comme il est solide, même avec ma force, j'ai à peine réussi à y creuser une éraflure. Pourtant, je vais continuer, encore et encore, oui, je vais me blesser, je vais souffrir, mais cela ne me fait pas peur. Car je veux dompter ce rocher, je veux dompter ma vie. Nous le voulons tous, n'est-ce pas ? Alors, je vous demande une faveur : ce rocher, domptons le ensemble. Tous ensemble, en unissant nos forces, domptons notre vie ensemble ! et un jour ce que vous voyez comme un simple rocher deviendra notre plus belle fierté ! Aujourd'hui, partons de rien, acharnons nous dessus, creusons-y un tunnel. Un tunnel sombre, obscur, redoutable. un tunnel qui demain, nous mènera au sommet, sous la lumière des étoiles !

Azorn ponctua son final d'un brutal coup de patte sur le sol qui nous fit tous sursauter. Ah, il savait parler le bougre. D'ordinaire, il était un peu stupide, mais quand il le voulait, il pouvait tous nous émerveiller ; c'était pour cela qu'il était notre meneur. Même si pour le coup, loin d'être émerveillés, nous nous regardâmes tous, réalisant enfin.

— Alors c'était donc pour ça son discours..., réalisa Gloria.
— Ça va faire quoi, deux semaines qu'il le répète ? demandai-je.
— Il était presque mignon à s’éclipser chaque soir en pensant qu'aucun de nous ne le remarquerait ! ria Snowleis.
— Mouais, mais il le répétait tellement fort avec sa grosse voix qu'ils nous réveillaient tout le temps..., se moqua Virchen.
— Hé !

Azorn s'écria brusquement, les yeux ronds et humides.

— V-Vous le saviez ?! Vous saviez que je préparais un discours ?! Crotteuh ! Trois semaines pour y réfléchir, deux pour le répéter ! Je voulais être parfait ! Tout ça pour rien ! J'ai tout raté, bouhouhou !
— Shhh, shhhh..., le calma Snowleis en caressant maternellement son dos.

Heureusement, trente secondes plus tard, Azorn se remit rapidement d'aplomb comme si rien ne s'était passé.

— Alors, alors ! Vous êtes d'accord ? s'excita t-il.
— D'accord pour quoi ? pencha Gloria de la tête.
— Vous ne m'avez pas écoutez ? geignit notre meneur.
— Bah si, répliquai-je, mais tu as juste parlé de truc comme aller vers la gloire, être ensemble, tout ça.... mmh... attends une minute, tu as aussi parlé de creuser...

Mon regard se fixa ensuite vers le rocher. Le contact se fit.

— … creuser... non. Dis moi que je me trompe, tu ne veux pas qu'on CREUSE ce truc ?!
— Si ! confirma malheureusement Azorn. On va y faire creuser des tunnels, des chambres... ; notre base quoi, rien qu'à nous !
— T-Tu es fou ! bondit Virchen. Quand bien même on accepterait, on y arrivera jamais !
— Fufufu, ricana Azorn. Tu abandonnes déjà, petit Kungfouine ? Où est passé ta fierté ? Un simple rocher est plus fort que toi ?
— ….

Visiblement, Virchen prit très très mal la remarque. Il força ses poings, qui brillaient désormais d'une lueur combative.

— Tu vas voir si ce caillou est plus fort que moi !

Et il fusa vers le rocher-montagne, s'y acharnant comme une furie.

— Les mecs..., soupira Gloria. Une petite pique dans leur fierté est ils deviennent fous...
— Ah au fait, intervint Azorn. Je me suis renseigné en ville, il paraitrait qu'il y a de bonnes chances de trouver des Pierres Éclats à l'intérieur de ce rocher...
— … des Pierres Éclats... ? répéta la Rosélia d'une petite voix. T-Tu veux dire que je pourrais ENFIN trouver ce trésor qui me transformera en une merveilleuse et sublime Roserade ?!
— Tout à fait !
— ….. ha...hahaha...

Le regard de Gloria s'assombrit subitement, tandis que son énergie végétale déferlait autour d'elle.

— POUR MON AVENIIIIR !!

Et elle se précipita droit devant, rejoignant un Virchen toujours aussi forcené.

— Les femmes..., sourit Azorn. Elles feront n'importe quoi pour améliorer leur apparence !
— Juste une question, plissai-je des yeux, c'est vrai au moins cette histoire de Pierre Éclat ?
— Absolument pas, pourquoi ?
— …


***

Ce fut ainsi que l'impensable projet débordant de naïveté débuta. Honnêtement, je n'y croyais pas. Chaque jour, nous faisions pleuvoir nos plus puissantes capacités sur le rocher-montagne, sans qu'il ne cédât. Il fallut attendre une semaine pour créer la première fissure digne de ce nom.

En fait, seul Azorn y croyait. Seul lui avait les yeux brillants lorsqu'il mentionnait notre future base. De l'autre côté, nos vies suivaient leur cours normal, rien n'avait particulièrement changé. Nous continuions à accepter aider d'autres Pokémon en échange de rémunération, histoire d'avoir juste assez pour vivre. La seule véritable différence était que nous nous retrouvions au même endroit une fois par jour pour faire rompre la roche.

Un mois plus tard, une petite grotte fut creusée ; pas bien grande évidement, nous tenions à peine à cinq à l'intérieur. Cependant, c'était là une preuve irréfutable de notre avancée.

— Alors ? Alors ?! sautillait Azorn. Ça commence enfin à ressembler à une base, hein ?
— C'est super poussiéreux oui ! se plaignit Gloria. Et le sol est tout rocailleux, je préfère encore dormir à la belle étoile !
— Moi j'ai les poings en bouillis, souffrait Virchen à voix haute.
— Ce n'est que le début, sourit notre meneur. Je vous l'avez dis, ce n'est pas facile. Mais vous voyez, à force de temps, d'efforts, et de persévérance, on y arrive. Il ne faut pas abandonner un rêve parce qu'il nous semble inaccessible ; ce n'est que notre propre pessimiste qui crée cette fausse barrière. Rien n'est inaccessible. Croyez en vos rêves, soyez naïfs, car c'est celui qui a la tête dans les nuages qui atteint la lune.
— Azorn...

Un long silence suivit cette passionnante déclaration, jusqu'à ce Virchen pouffât légèrement.

— … c'est que c'est vachement beau ce que tu viens de dire !
— J'avoue, soufflai-je. Tu l'avais répété aussi ce discours ?
— Non, c'était instinctif !
— Tu veux dire que tu es capable de dire une chose aussi profonde sans le préparer en avance ? fit mine de s'étonner Snowleis.
— Il va grêler demain ? trembla Gloria.
— Rhooo ! bouda Azorn. J'aime pas quand vous êtes comme ça, je me sens rejeté !
— Pauvre chou ! se moqua Snowleis.

Nos rires continuèrent de résonner longtemps entre les protestations d'Azorn. Nous le chambrions mais au fond, j'étais certain que je n'étais pas le seul à être touché par ses paroles.
Il était vraiment un Pokémon unique, capable de briser les rochers les plus indestructibles par sa seule volonté. Même les rochers qui se trouvaient en nos cœurs.

— Au fait les amis, se redressa soudain Azorn. Maintenant qu'on a notre petite base, on devrait se donner un surnom !
— … un surnom ? s'étonna Gloria.
— Ouais ! Du genre, « Les Poké-trop-forts » ! Un truc qui fait classe quoi, pour signer notre lien !
— Ça pourrait être intéressant, avouai-je. Tant que ce n'est pas toi qui choisi...
— « Les Poké-trop-forts », répéta Gloria, n'importe quoi. Il faut quelque chose de plus raffiné, élégant ! Je ne sais pas moi, un truc comme... « Les fleurs de la passion » !

Après rapide réflexion, ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça en fin de compte...

— C'est même pas un surnom ça, soupira Virchen.
— Ah oui ? bouda la Rosélia. Et bah propose toi !
— Je veux oui ! Voyons voir... « Les poings infinis de la justice de l’apocalypse » !
— Je préfère encore « Les Poké-trop-forts »...
— Héhéhé...

Snowleis se mit subitement à ricaner, secoua doucement la tête.

— Amateurs, se moqua t-elle. Taisez-vous, et admirez une vraie spécialiste !

Inutile de dire que nous étions tous pendus à ses lèvres.

— « Les Snowleis ».

Grand moment de flottement.

— … pourquoi tu nous dis ton nom ? plissa Azorn des yeux.
— Héhéhé, ce n'est pas mon nom, c'est LE surnom ! Il faut quelque chose qui claque, non ? Et bien qu'est-ce qui claque plus que ma présence ?
— Là tout de suite, se blasa Virchen, j'ai bien envie de dire mes poings sur ton crâne...

A partir de ce moment, ce fut le véritable capharnaüm. Chacun commença à annoncer à voix haute des surnoms tous plus abracadabrants les uns que les autres sans jamais s'écouter.
Au milieu de tout ça, pas fou, je me faisais tout petit.

— Calmez-vous, marmonnai-je pour moi-même, on ne va quand pas se disputer là-dessus, on est comme des...

Soudain, j'eus comme l'illumination.

— « La Confrérie » ! m'écriai-je si fort que tous le monde s'arrêter de parler.
— … pardon ? s'étonna Virchen.
— « La Confrérie », répétai-je. Au fond, on est comme des frères, non ? Alors c'est parfait comme surnom !
— … j'aime ! s'enthousiasma Azorn. Un mot à la fois sobre, puissant, et lourd de sens signifiant pleinement toute la profondeur de notre lien... je prends, et en double !
— Pas idiot..., acquiesça Virchen.
— Ça me va, sourit Gloria.
— … mouais, mais je pense quand même que « Les Snowleis » était une super idée, grommela cependant cette dernière.

La Confrérie. Ce serait désormais le nom que portera la bannière sous laquelle se rassemblaient cinq Pokémon, tous encore jeunes et n'aspirant qu'à connaître un jour leur heure de gloire.

J'étais heureux que ma proposition eut été acceptée. Après avoir quitté Herz, je me suis retrouvé absolument seul, sans aucune attache. Et lorsque je les avais rencontré, Azorn, Virchen, Gloria et Snowleis, ils avaient rapidement su combler ce vide qui me hantait. Oui, pour moi, ils étaient comme des frères.



____________________

Cassis


 Lourd. Quelque chose d'extrêmement lourd oppressait mon corps. J'essayais de me déplacer, mais c'était impossible. J'avais je n'avais été confronté à un poids aussi énorme. Pourtant, à l'école de Roi d'Argent, transporter des tonnes et des tonnes pour se renforcer les muscles était monnaie courante. Mais ce poids là... il dépassait toute imagination.

Qu'est-ce qui pouvait bien me bloquer ainsi ? Je n'arrivais pas vraiment à le déterminer, ma tête était coincée au sol, impossible de la lever. Au toucher, c'était étrangement doux, un peu dru, chaud....

— … ouch... où suis-je ? marmonna une voix bien connue.

… une minute...

— A tout hasard, grommelai-je, tu n'aurais pas pris du poids récemment, Morflam ?
— Mais non ! protesta t-elle immédiatement. Pourquoi tu dis ça ?
— Oh je ne sais pas, peut-être parce que tu m'écrases, actuellement ?
— Ah !

Morflam se leva enfin, permettant à mon pauvre corps de faire de même.

— J'ai cru que j'allais mourir...
— … ! Q-Qu'est-ce que tu racontes ! s'excita mystérieusement la Roussil. Q-Qui t'as dis que je voulais te tuer ? Faut pas le croire c'est un menteur ! Quelle idée aussi ! C'était un accident je le jure ! Je viens de me réveiller, je ne savais pas que tu étais sous moi !
— Oui ça va, m'étonnai-je, calme toi. Tu as dû être téléporté au dessus de moi... en parlant de ça...

Je repris soudain conscience de la situation. Nous avions été téléporté. Avant toute chose, il fallait commencer par les fondamentaux. Nous étions dans une espèce de caverne, plutôt profonde visiblement, mais pas obscure : des lanternes incrustées dans le mur fournissaient une très bonne luminosité.
Et le plus important, pas d'ennemis en embuscade ; une bonne chose.

Brazoro, Aglaé et Géraldeline étaient au sol, sans doute encore sonnés par la téléportation. Normalement, les Télégem étaient plutôt douces, mais vu qu'on les avaient un peu « brusquées » en les boostant artificiellement, elles avaient choisi d'un peu se venger.

— Alalah, vous êtes tous très grands !

Ah oui, on avait aussi Meloet avec nous. Cependant, même si j'entendais sa voix fluette, je ne parvenais pas à l'apercevoir...

— Je suis en baaas ! chantonna t-elle.

… en bas ? Interloquée, je baissai la tête. Ma bouche se figea en une moue douteuse. La tête de Meloet me souriait comme à son habitude, mais c'était bien ça le problème. C'était sa tête qui me souriait, uniquement sa tête.

— Je crois que le reste de mon corps a été téléporté ailleurs ! me lança t-elle comme si de rien n'était.
— … sérieusement ?
— Ouiii ! Je peux le sentir, tout proche. D'ailleurs, je crois que ma jambe droite est en train de brûler, elle doit être tomber dans un endroit où il faut pas !
— Tu ne peux pas te « rassembler » à distance ? tentai-je.
— Alalah, j'aimerais bien, mais si je suis trop loin, je ne les contrôle plus et mon corps bouge de lui-même...

Hem, elle venait bien de dire que, quelque part dans cette grotte, il y avait son corps en kit qui se baladait tranquillement ? Génial.

— On pensera à ton corps plus tard, soupirai-je. Je vous rappelle que l'on est là pour Affienns. Commençons par nous cacher en faisant le moins de bruit possible. C'est déjà un miracle que nous ne sommes pas encore faits repérer ! Si l'ennemi prend connaissance de notre présence, qui sait ce qui pourrait arriver à Affienns !
— O-Oui, acquiesça fébrilement Morflam.

Le problème restait Brazoro, Aglaé et Géraldeline. Ils n'étaient pas très discrets, là, inconscients, au beau milieu de la grotte. Avec l'aide de Morflam – et les encouragement inutiles de Meloet –, je traînai leur corps dans une cavité creusée dans la roche. Ici, c'était déjà mieux. Au pire si quelqu'un passait par là, je l'éliminerai en silence.

En attendant, je ne pouvais qu'observer la caverne. Ce qui était sûr, c'était qu'elle n'était pas naturelle. Les couloirs étaient bien trop lisses et rectilignes pour avoir été creusés par la nature. Je pouvais également voir diverses entrées cachée par des rideaux sur la paroi rocheuse. Des Pokémon habitaient là, c'était évident. Il ne restait plus qu'à savoir qui, et surtout, ce qu'ils voulaient.