Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Stalhblume de Clafoutis



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 25/06/2016 à 14:23
» Dernière mise à jour le 30/07/2016 à 14:07

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Partie 5 : Voile de glace.
Affienns

 Je me tenais, alerte et immobile, au centre de ma chambre. Le soleil se couchait, la température baissait, sa présence devenait de plus en plus palpable.

— Tu comptes me faire patienter encore longtemps ? déclarai-je.

Rien. Elle se moquait vraiment de moi, n'est-ce pas.

— Inutile de rester silencieuse, tu n'as jamais été très douée pour cacher ta présence.
— Héhéhé... je pensais pourtant m'être améliorée pendant 40 ans !

Petit à petit, les murs se recouvrèrent de givre et une brume spectrale plongea la pièce dans un brouillard mystique.

— Par contre, soupirai-je, pour ce qui est de la mise en scène exagérément théâtrale...
— Il faut bien que je marque mon entrée !

Lentement, des petits filaments de glaces se réunirent en un seul point, de plus en plus gros, qui prenait progressivement la forme d'un Pokémon flottant de couleur neige, dont le regard vicieux et le caractéristique obi rouge autour de la taille ne faisait aucun doute sur son identité.

— Cela fait longtemps, Snowleis.
— Trop longtemps mon chou, ta fuite nous a tous choqué tu sais ? J'en pleure aujourd'hui encore...

En disant cela, la Momartik me lança un puissant Laser Glace comme si de rien n'était ; je bondis sur le côté, inexpressif.

— Et bien tu devras continuer à sécher tes larmes, soufflai-je, car je ne compte pas revenir.
— Oh, mais il y a bien longtemps que ta volonté n'est plus un facteur, sourit malicieusement Snowleis.

L'apparition des neiges dansait autour de moi, continuant inlassablement de me congeler dans des rayons glacés ou de me piéger dans d'autres Ball'Ombre, mais je sentais qu'elle n'était pas sérieuse, elle voulait simplement jouer avec moi, m'avoir à l'usure.

— Qui aurait cru que notre petite terreur s'était enterré dans un si petit désert ? fit-elle d'un ton qui se voulait étonné. Je me souvenais qu'avec Virchen, vous rêviez souvent de gloire et grandeur ! Jamais je n'aurais penser une seconde te retrouver ici... quoique ce château n'est pas si repoussant que cela en fin de compte.
— Comment m'as tu retrouvé ? m'efforçai-je de rester calme en évitant chacun de ses assauts.
— Par le plus grand hasard, vraiment. Notre Grand-Frère a décidé de s’intéresser à cette fameuse muraille surgit de nulle part, voilà la simple raison de ma présence ici. Je menais l'enquête dans les villages du sud, lorsque j'ai par hasard croisé ta route... j'ai dis pas hasard ? Non, c'était sans doute le destin, nous sommes tous frères après tout, nous sommes fait pour nous retrouver. Et désormais que je t'ai vu, je ne compte pas te laisser partir !

Si elle disait la vérité, je n'avais alors simplement pas eu de chance. Ou peut-être que si, en fait. Je savais bien qu'en suivant Stalhblume, je ne quittais pas simplement Herz, mais aussi ma cachette ; mes retrouvailles avec la Confrérie étaient donc inévitables.

J'appréhendais fortement cette confrontation, toutefois, l'histoire de Wildnis m'avait fait réfléchir. Lui aussi, comme moi, avait choisi de fuir, de succomber à la peur. Mais il avait su remonter la pente, et même gagner lui-même le défi d'Eurasc, terrassant presque à lui seul Entei et Suicune. Son destin qui le prédisait à être simplement esclave de plus fort que lui avait basculé, il l'avait repris en main.

Alors, pourquoi ce ne serait pas mon cas ? Voir Wildnis se battre m'avait donné envie de faire de même. Après 40 ans à fuir, il était enfin temps pour moi de briser mes propres chaînes.

Au lieu de bondir sur le côté pour esquiver un Laser Glace, je m’accroupis brusquement, laissant le rayon glacial raser le haut de mon crâne. Snowleis eut soudain un petit moment d'hésitation dont j'en profitai vivement en lui envoyant une pluie Canon Graine.

— Ouch ! se plaignit t-elle. L'âge ne t'a pas rendu plus galant à ce que je vois, tu ne sais toujours pas qu'il ne faut pas frapper une femme ?
— Désolé, j'ai toujours eu cette fibre misogyne, souris-je avant de redonner l'assaut.

Ma chambre n'était pas le lieu idéal pour me battre. En tant que Capidextre, je me servais généralement énormément du décor comme support, comme des arbres ou des colonnes intérieures, mais ici, il n'y avait rien de tels. Et pour couronner le tout, Snowleis se servait de sa brume pour camoufler son corps spectral.

En parlant de son corps spectral, ce dernier commençait sérieusement à m'énerver. Snowleis pouvait le rendre intangible à volonté, riant complètement de mes futiles coups physiques qui y passaient à travers.

— Je crois que la partie est terminée, mon frère. Tu as été un vilain garnement à t'enfuir comme ça de la maison, mais ne t'inquiète pas, je suis sûr que la Confrérie te pardonnera.
— …

Je devais me faire une raison, en l'état actuel j'étais totalement impuissant. Aucune de mes capacités ne pouvaient sérieusement la blesser ; elle avait également condamné la porte de ma chambre en la gelant. Je ne pouvais ni me battre, ni fuir.

— Très bien, me relâchai-je.
— Mmh ? s'étonna Snowleis. Je ne pensais pas que tu abandonnerais aussi vite, tu semblais tellement déterminé il y a juste quelques secondes ! C'est donc vrai ce que l'on dit sur la vieillesse et les changements d'humeurs...
— Tu peux parler, tu es plus vieille que moi.
— Sauf que moi je suis un spectre, l'âge n'a aucun impact sur moi ! Regarde, je suis toujours aussi fraîche !

Brusquement, la brume intensifia, se transformant en une véritable rafale de Vent Glace. Toujours à en faire trop, celle-là, ça me rendait presque nostalgique. Son petit défaut allait cependant m'être très utile. Pendant qu'elle s'amusait à déchaîner ses pouvoirs, je saisi discrètement deux petits joyaux cachés dans ma fourrure.

— Je suis cependant heureuse que tu aies compris que toute résistance est futile, se ravit Snowleis.
— …

Le sourire de la Momartik s'accentua dramatiquement. Une fissure sembla se créer dans l'espace lui-même, avant d'exploser dans un éclat de verre, donnant accès à un portail spectral tourbillonnant.

— Bienvenue à la maison, me souffla t-elle doucement.


____________________

Brazoro

 La versatilité me faisait cruellement défaut. Je ne pouvais plus ignorer ce problème plus longtemps. Le combat contre Entei et Suicune fut comme un électrochoc, chacun de mos alliés maîtrisait foule de techniques impressionnantes et salvatrices, tandis que moi, mis à part mes Mach Punch et mes Poings de Feu, je ne savais pas faire quand chose.

J'avais donc décidé de m'entraîner plus durement avec Belcol-Exion. Le Carmache était plutôt bonne pâte, beaucoup moins pompeux que son frère, Roberto-Michel, et beaucoup plus professionnel que sa sœur, Géraldeline. En plus – bien que cela ne jouait absolument pas – Belcol-Exion s'était pris un sacré coup qui avait du mal à cicatriser avec Entei, ce qui faisait que je parvenais quelque fois à le vaincre en combat singulier !

En une semaine d'entraînement, j'avais réussi à faire pas mal de progrès ; je parvenais désormais à m'envelopper d'une parfaite Roue de Feu ! Alors oui, la plupart des Chimpenfeu maîtrisait l'attaque assez rapidement, mais l'essentiel c'était d'y arriver, hein ?

— Aaah..., je suis vanné...

Sauf que mes prouesses héroïques avaient un coût : la fatigue. Je passais strictement toutes mes journées à me renforcer, négligeant même ma nutrition. Mon emploi du temps était très simple : réveil – entraînement –léger repas – dodo.

Ce n'était pas comme si j'avais d'autres choses à faire, aussi. Depuis la conquête de Wearl, c'était tellement le fouillis ici que nos gros bonnets comme Cassis, Wildnis ou Affienns étaient constamment occupés, ce qui faisait que les « petites mains » comme moi se trouvaient sans rien à faire, et donc totalement libres.

— Brazoro !

Soudain, une voix m'interpella. Zut. Je ne savais pas à qui elle appartenait mais elle tombait vraiment très mal. Je consultai mentalement mon planning de la journée ; ouais, pas de doutes, j'étais bien arrivé à l'étape « dodo », avec mention « urgent ».

Je me retournai pour voir Cassis me faire signe, accompagnée d'un imposant Ursaring. Ah oui, c'était le représentant des villages du sud ; je ne savais pas ce qu'elle lui avait dit, mais le Ursaring en question semblait extrêmement enthousiasme et s'exprimait avec de grands gestes que je trouvais très exagérés, mais pour éviter que l'un de ses dits-gestes ne rencontrât mon crâne, j'évitais tout autre commentaire.

— … oui ? lâchai-je d'une voix paresseuse histoire de bien faire passer le message que j'étais mentalement indisponible.
— Tu n'aurais pas vu Affienns ? me demanda Cassis en évitant mon évident état de fatigue.
— … non ?
— C'est étrange, il était censé venir nous rejoindre. Tu veux bien aller voir dans sa chambre s'il y est ? J'ai encore des formalités à discuter avec Braun. Ah, et inutile de prendre cet air de fatigue exagéré, je vois clair dans ton jeu.
— …

Bon, pas le choix. Je n'avais plus qu'à gravir les milliers de marches d'escalier jusqu'à la chambre d'Affienns, youhou. Pourquoi ce château devait être aussi grand ? Pourquoi un château dans un simple village au juste ? Et le plus important, pourquoi moi et pas un autre ?

Mais comme on le disait, ça ne servait à rien de se plaindre. Je m'exécutai donc pathétiquement ; je n'allais tout de même pas faire d'efforts en plus, non mais.

Cependant, lorsque je vis les gelures sur la porte de la chambre d'Affienns, l'un de mes sourcils tiqua – après la bonne minute qu'il avait fallu pour que l'information n’atteignît mon cerveau. Impossible de l'ouvrir aussi. Soupir. Hé bien, quand il fallait, il fallait.

Malgré mon épuisement, je crachai de légères flammes pour faire fondre la glace. Tant pis si je provoquais un incendie involontaire. J'aurais pu toquer à la porte en premier lieu ou encore demander de l'aide, mais mon lit hantait bien trop ma tête pour que je pusse y solliciter la zone « logique ».

Et malheureusement, après ce que je vis une fois que la porte eut cédée, mon lit risquait de rester un doux souvenir pendant encore longtemps...


____________________

Cassis

 Des éclats de glace éparpillés partout, une chambre dévastée, aucun trace d'Affienns. Lorsque Brazoro était revenu en catastrophe pour me prévenir de la situation, j'avais cru qu'il s'était pris un coup sur le crâne, mais force était de constater qu'il n'avait en rien exagéré.

J'avais rapidement rassemblé toute mon équipe – sauf Patch qui était encore occupé à soigner ses patients et Wildnis toujours gravement blessé. L'inquiétude se lisait sur tous les visages, ou presque.

— Alalah, chantonna joyeusement Meloet, il fait bien froid ici !

… tiens, elle avait retrouvé sa tête elle ? Et qu'est-ce qu'elle faisait là au juste, je ne l'avais pas appelé... tant pis, ignorons la pour l'instant.

— C'est terrible ! s'exclama Artichtote. Vous croyez qu'Affienns est en danger ?!
— Il y a des traces de luttes évidentes, analysai-je. Je reconnais bien ses Canons Graine...
— C'est évident qu'il a dû se battre contre un Pokémon Glace, plissa Brazoro des sourcils.

Évident était bien le mot, mais un mystère demeurait cependant dans cette certitude.

— Il n'y a aucun Pokémon de ce type ici, réfléchis-je. Ce doit donc être l’œuvre d'un intrus. L'un d'entre vous a t-il remarqué quelque chose d'anormale ces derniers temps ? Quelqu'un que ne devait pas être là ?
— C'est difficile à dire, geignit Artichtote, on a eu la visite de plein de Pokémon aujourd'hui ! C'était un peu l’effervescence...
— Vous soupçonnez un Pokémon de notre alliance ? voulu savoir Braun.
— C'est une possibilité, soufflai-je, mais peu probable. Notre intrus s'est exclusivement attaqué à Affienns, pourquoi ? Vous n'avez aucun contact avec Herz, non ? Alors pourquoi l'un d'entre vous irait s'en prendre à lui ?

Un lourd silence s'installa ; chacun se triturait l'esprit, cherchant désespérément la réponse miracle.

— Aaah ! s'exclama brusquement Brazoro. Qu'est-ce qu'on s'en fiche de QUI est le coupable ! L'important c'est de savoir OÙ est Affienns !
— J'ai envoyé les Carmache le chercher à travers tout le château mais...

Comme une réponse du destin, les dragons revinrent avant que je ne pusse terminer ma phrase, confirmant mes doutes au passage ; personne ne l'avait vu. Chose qui était tout de même très difficile à croire étant donné le nombre de Pokémon qui déambulait actuellement au château. Par conséquent, s'il personne ne l'avait croisé, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : il n'était plus ici.

— … Affienns est quelqu'un d'intelligent, médita Artichtote. S'il s'était senti en danger, il avait certainement dû nous laisser un indice ! Fouillons sa chambre de fond en comble, on trouvera certainement quelque chose !

Nous acquiesçâmes, peu confiants cependant. C'était bien beau de jouer les détectives à chercher des indices, mais dans cette chambre, il n'y avait que de la glace, de la glace et de la glace. Du moins, c'était ce que je pensais, avant que Brazoro sursautât brusquement.

— Hé ! s'écria t-il. Ce truc là...

Nous l'entourâmes brusquement comme un seul Pokémon, si brusquement que le pauvre cligna plusieurs fois des yeux.

— Ça ne vous déragerez pas de me laisser un peu d'air ? grommela t-il.
— Plus tard, assénai-je, qu'est-ce que tu voulais nous montrer ?
— Bah...
— C'est une Télégem ! s'exclama Artichtote.

Sans prononcer un mot de plus, notre érudite s'empara de la gemme et la manipula rapidement entre ses plumes.

— C'est génial, s'enflamma t-elle. La Télégem est en résonance !
— Ce qui signifie ? m'impatientai-je.
— Voyons, tu sais bien que les Télégem fonctionnent par paire ; on en connecte deux, et comme ça, l'on peut utiliser l'une pour se téléporter vers l'autre !
— Tu veux dire que cette Télégem..., tentai-je deviner.
— Exactement ! me coupa t-elle. Affienns a sûrement dû connecter deux Télégem, en laisser une dans sa chambre et en garder une autre sûr lui ! En l'utilisant – avec un peu de chance –, elle nous mènera directement à lui !

Mais un instant, si nous pouvions l'utiliser pour aller jusqu'à lui...

— Dans ce cas, pourquoi Affienns n'est pas parmi nous ? questionnai-je. S'il a l'autre Télégem sur lui, il devrait être capable de revenir...
— Je ne sais pas trop, marmonna Artichtote. Il peut avoir plein de raisons, peut-être qu'il a perdu l'autre gemme en chemin, qu'il est surveillé par des ennemis ou encore qu'il est inconscient... mais quoiqu'il en soit, cette Télégem est en résonance avec une autre, c'est notre chance ! Si celui qui a kidnappé Affienns s'en rend compte, il pourra déconnecter les Télégems, il faut agir vite !

C'était Artichtote, celle qui disait qu'il fallait toujours prendre le temps de réfléchir, qui pressait le pas ? Voilà qui était surprenant ! Mais elle avait raison, si notre Télégem perdait sa résonance, nous retournerions immédiatement à notre point de départ !

— Qu'est-ce qu'on attend alors ? m'exclamai-je. Dépêchons nous de...
— Un instant ! me coupa de nouveau Artichtote.

… mouais, ok. Artichtote restait Artichtote, pour elle « agir vite » était une autre façon de dire « réfléchir ».

— Quoi encore ?
— Il y a juste un problème. La Télégem est bien en résonance, cependant, elle a été chargé en urgence et possède donc que très peu de puissance. Je pense qu'elle se videra après... environ... une seule téléportation.
— Une seule ?!

Voilà qui compliquait la donne. Un voyage sans retour. Celui qui utiliserait cette Télégem ne pourrait pas la réutiliser pour revenir, tout en ne sachant pas du tout où il allait atterrir et en prime, il y avait le risque de se téléporter directement dans un nid d'ennemis.

— On peut cependant augmenter artificiellement la capacité de la Télégem ! s'empressa de compléter Artichtote. En l’emplissant d'énergie Psy, on devrait être capable de téléporter plusieurs Pokémon en même temps, mais même chose, la Télégem ne supportera sans doute pas le choc et explosera après utilisation. Ceux qui seront téléportés devrons se débrouiller tout seul pour revenir.
— On a pas vraiment le choix, n'est-ce pas ? soupirai-je. Avec cette technique on peut emmener combien de Pokémon  ?
— Je pense qu'en poussant au maximum, on peut arriver à six. Ça reste peu, mais c'est mieux qu'un seul...
— Une équipe de six donc...

Je n'avais pas le temps d'hésiter. Affienns était là, quelque part, de l'autre côté de cette Télégem.

— Morflam, Meloet et toi, récita Artichtote. Il en manque encore trois.
— Pourquoi moi ? intervint soudainement Morflam.

Tiens, je ne l'avais pas beaucoup entendu celle-là, plutôt étrange, elle qui était généralement exubérante.

— On a besoin de Pokémon Psy, expliqua Artichtote, sinon on ne peut pas booster la Télégem ! Je sais que les Roussil disposent de pouvoirs de ce type, et d'après mes recherches, Meloet possède en également les caractéristiques.
— Alalah, j'ai des pouvoirs moi ? chantonna cette dernière.
— On peut vraiment faire confiance à ce zombi ? plissa Brazoro des yeux.
— On a pas le choix, rétorqua la Canarticho. On a pas d'autres Pokémon Psy sous la main...

Je baissai la tête, réfléchissant. La situation ne pouvait pas plus mal tomber, après l'attaque d'Eurasc, beaucoup était encore bien trop blessée pour se battre pleinement. Moi-même je devais avouer que ma mâchoire se souvenait encore très bien de l'Hydrocanon de ce fichu Pluie.

Je jetai un œil autour de moi. Même s'il tentait de le cacher, Roberto-Michel avait morflé contre les Tsjins-Rhinastoc – il paraîtrait qu'il avait failli périr sous un Roc-Boulet. Belcol-Exion aussi n'était pas bien frais. Géraldeline par contre, semblait au top de sa forme ; d'après ce que j'avais entendu, elle avait un peu fuit le combat contre Entei et Suicune car elle craignait que la chaleur et l'humidité ne ternissent ses écailles.
Brazoro peinait à tenir debout, mais ce n'était que l'effet du sommeil, il pourrait bien faire un effort. Et pour finir... mmh...

— Morflam, Meloet, Brazoro, Géraldeline et..., pensai-je à voix haute, … et si seulement Wildnis était guéri...
— Je serais ravie de vous aider.

Une voix à la fois ferme et élégante s'imposa subitement ; Aglaé s'approcha de nous d'un air satisfait.

— Désolée de vous interrompre, en revenant, j'ai constaté que quelque chose de grave s'était passée et je suis discrètement monter jusqu'ici ; je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter votre conversation. Je ne veux pas me vanter, mais je suis assez douée au combat.
— Je ne voudrais pas, hésitai-je. Vous venez à peine d'être libérée d'Eurasc et...
— J'insiste, s’avança encore la Libegon.
— Si je peux me permettre, s’immisça Braun, s'il ne manque qu'une personne je pourrais...
— J'ai dit : j'insiste, s'affirma Aglaé en approchant ses grands yeux écarlates de ceux de l'Ursaring.
— … ok madame...

Je n'étais pas tout à fait à l'aise, mais le moins que l'on pût dire, c'était qu'elle avait l'air très déterminé, et la détermination était justement un facteur clé pour ce genre de mission.
Je hochai la tête, ce qui provoqua chez Aglaé un sourire ne pouvant être que sincère.

— Quand à vous Braun, me retournai-je vers l'Ursaring. Il serait préférable que vous restiez ici. Je sais que nos accords ne sont pas encore totalement conclus, mais je vous demande de protéger Wearl en notre absence. Il est très possible que l'on ait kidnappé Affienns pour nous disperser et attaquer le village par la suite.
— Compris, acquiesça t-il. Je l'ai vu de mes yeux, Wearl est encore profondément blessé. Que des lâches profitassent de l'occasion me serait insupportable !

Au ton de sa voix, je savais que je pouvais lui faire confiance. Ce Ursaring avait cette espèce d'aura de franchise et de passion qui émanait par tous les pores de sa peau, j'avais l'impression qu'il disait strictement tout ce qu'il pensait sans aucun filtre.

— C'est donc décidé ! bondit Artichtote. Morflam, Meloet, Cassis, Géraldeline, Brazoro et Aglaé !
— … aurais-je entendu mon nom ? leva Géraldeline de la tête. J'étais bien trop occupée à polir mes écailles pour vous écouter...

En voilà une autre qui disait ce qu'elle pensait, mais étrangement, elle ne me mettait pas dans le même état de confiance...

— Tu dois participer à la mission de sauvetage d'Affienns, l'informa Roberto-Michel.
— … ah, je vois...

Bon au moins, elle ne protestait pas. Géraldeline ; c'était la plus difficile à cerner des Carmache. Roberto-Michel était un parfait soldat, droit et fidèle, Belcol-Exion avait tendance à tirer au flanc mais avait un bon fond, et elle... et bien elle était un mystère ambulant.

— On se dépêche ! se pressa Artichtote. Je vous ai dit que le contact entre les deux Télégems peut être brisé d'un moment à l'autre ! Morflam et Meloet, concentrées votre énergie sur la gemme ; les autres, approchez vous d'eux !
— Alalah, me concentrer ? chantonna Meloet. Ça veut dire quoi ?
— … je sais pas, essaie d'imaginer que cette pierre est une extension de toi, un truc du genre !
— Je ne comprends pas tout mais je vais essayer !

Entre elle et Géraldeline, je commençais à avoir de sérieux doutes. Tant pis, au pire je redoublerai d'effort si les choses se passaient mal.

Pendant que les deux Pokémon Psy tenait la Télégem dans leur main, nous nous plaçâmes en cercle autour d'elles. Une petite lueur irisée émana soudain de la pierre de téléportation, avant de brutalement envahir toute la chambre.

Je ne pus m'empêcher de déglutir. Nous étions sur le point d'être téléporter ; mais où ? Aucun de nous ne le savais. Peut-être qu'en ce moment même, nous étions sur le point de commettre la pire erreur de notre vie.
Cependant, quel que cette erreur pût être, je ne la regretterais pas. Car je regretterais encore plus qu'il arrivât quelque chose à Affienns, alors que j'avais l'occasion de le sauver.

Fortifiée par cette pensée, je fermai les yeux, me laissant pleinement emporter par la Télégem.