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Freeze de Eliii



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Informations

» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 21/05/2016 à 11:35
» Dernière mise à jour le 04/07/2016 à 14:17

» Mots-clés :   Action   Drame   Science fiction   Suspense   Unys

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021 - Joker
Sonic Heroes Original Soundtrack - Hang Castle
Walter avait l'impression qu'une violente tempête lui secouait le cerveau dans tous les sens, lui procurant une douleur atroce au niveau des tempes. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, et ne voulait de toute façon pas savoir. Il s'en fichait. Tout ce qu'il souhaitait, c'est que cette affreuse douleur disparaisse et lui foute la paix pour de bon. Sérieusement, depuis quelque temps, les malaises et autres désagréments liés à la santé se multipliaient chez lui. Entre ce bref séjour à l'hôpital pour aller voir sa fille, sa résistance à la chaleur considérablement affaiblie et cette foutue douleur qu'il ressentait actuellement, il en avait eu bien assez pour toute l'année.

Il eut beau ouvrir les yeux, il ne voyait absolument rien. En se concentrant bien, il comprit qu'on lui avait bandé les yeux et que tout effort pour apercevoir quoi que ce soit serait inutile. Il tenta de remuer ses mains rendues moites par l'anxiété, mais elles étaient toujours aussi solidement menottées que précédemment. Le voleur sentit une goutte de sueur perler le long de sa tempe, pour descendre jusqu'au bas de son visage mal rasé, et fut tenté de grommeler quelque chose, mais s'en abstint. Il ne voulait pas faire comprendre à ses étranges geôliers qu'il était réveillé. S'ils l'ignoraient, il aurait tout le temps de se concentrer pour trouver une solution au problème présent, à savoir comment il allait se tirer de cette situation tout à fait cauchemardesque dans laquelle il s'était si intelligemment fourré. Maudite soit sa curiosité qui l'avait poussé à aller inspecter cette camionnette noire devant son immeuble. Au moins, maintenant, il savait qu'ils étaient venus pour lui. La belle affaire...

A mesure qu'il laissait le temps passer, la douleur dans sa tête s'estompa un peu, jusqu'à devenir supportable. Il sentit le contact gênant d'une mèche de ses cheveux courts chatouillant son front, mais ne cilla pas. Il ne fallait surtout pas qu'il alerte ses deux ravisseurs particulièrement imprévisibles, s'il en croyait sa première entrevue avec eux, avant son évanouissement. D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, toute cette situation semblait tirée par les cheveux. Cette Esther devait être l'expéditeur de la lettre à l'enveloppe violette qu'il avait reçue en rentrant de l'hôpital, peu avant d'aller rectifier son problème capillaire, et elle l'enlevait avec l'aide d'un acolyte tout aussi étrange qu'elle... non, décidément, ces gens-là ne devaient pas être très équilibrés mentalement. Cette lettre aurait tout aussi bien pu être une blague de mauvais goût. Walter s'était juste montré trop stupide pour se méfier, et voilà où son imprudence le conduisait. Décidément, il se relâchait dangereusement. Il n'avait même pas pensé à emmener Oniglali et son arme avec lui.

"Hellooooo !"

Le voleur sursauta, et il crut que son cœur allait exploser dans sa poitrine tant il battait rapidement et avec force. On venait, sans crier gare, de lui hurler dans l'oreille. Il reconnut la voix du type en costume aux cheveux bruns-roux se faisant appeler le "Joker". Effectivement, cet homme-là semblait particulièrement aimer les mauvaises plaisanteries. Walter serra les dents lorsqu'il sentit un contact, mais on lui retira simplement la bande de tissu noir qui masquait ses yeux. Il put observer le visage souriant du trentenaire qui ne semblait pas être quelqu'un de spécialement dément. En fait, en plongeant bien son regard dans les yeux bleus pâles de son vis-à-vis, il ne décela aucune trace de folie ou de mégalomanie quelconque. Il ne voyait qu'un homme normal. Ou bien ce type ne faisait que se prendre pour un fou, ou bien il jouait extrêmement bien la comédie au point de savoir dissimuler parfaitement toute émotion dans son regard. Chose qui n'était pas facile du tout.

"Si vous étiez réveillé, vous auriez pu avoir la décence de me prévenir. Enfin, l'essentiel, c'est que vous alliez bien, soupira le rouquin d'un air affable.
- Aller bien ? Vous êtes complètement taré, c'est pas possible. Si vous voulez que j'aille bien, réglez la clim' à fond, je crève de chaud ici..."

Contre toute attente, le type en costume bleu hocha la tête et daigna baisser un peu la température, suffisamment pour que le voleur se sente plus à l'aise. Il ne tenait pas non plus à attraper froid, n'ayant pas la résistance de Freeze. Walter sentit son mal-être s'atténuer peu à peu, et s'en sentit grandement soulagé. Il s'enfonça un peu plus dans le canapé de cuir, grommelant en jetant un regard à ses mains menottées. L'autre poussa un soupir d'exaspération.

"Désolé, mais si je vous retirais ces menottes, je doute que vous restiez bien sagement assis-là à m'écouter disserter sur ce que je vais faire de vous. Je suis même certain que vous me sauteriez dessus pour m'assommer.
- Je suppose que vous avez raison..." admit Walter en esquissant un imperceptible sourire narquois.

L'homme s'éloigna un peu pour aller se servir un verre d'un alcool quelconque, et ce fut seulement à cet instant que Walter remarqua l'absence de l'autre personne qui se trouvait en leur compagnie quelque temps plus tôt. Cette femme aux airs arrogants et narcissiques, Esther, ne se trouvait plus dans les environs. Peut-être était-elle installée dans une autre pièce, pas intéressée par son sort ? Il n'en savait rien. En le voyant fureter du regard un peu partout, le rouquin choisit de le renseigner.

"Si vous voulez savoir où se trouve Esther, je peux vous le dire. Après tout, vous ne bougerez pas d'ici. Elle est sortie en attendant votre réveil. Mais rassurez-vous, je ne la préviendrai pas. J'aime autant la savoir loin de moi, cette femme-là.
- Vous ne semblez pas la porter dans votre cœur... alors pourquoi faire équipe avec elle ?
- Faire équipe ? ricana le type. Oh non, nous ne faisons que suivre les ordres ensemble, ainsi que nous l'a demandé notre patron. Que voulez-vous, on ne choisit pas ses collègues...
- Alors vous avez un patron... je suppose que c'est encore un sale type qui cherche à me piquer ma formule... déduisit Walter.
- Si vous savez pourquoi vous êtes là, ce n'est pas drôle du tout..."

Le voleur leva les yeux au ciel, déconcerté par l'attitude étrange de ce monsieur très poli qui lui faisait la conversation tranquillement au lieu de chercher à lui extorquer par tous les moyens sa formule. Il agissait décidément bizarrement.

"Vous êtes qui, vous, au juste ? Vous m'intriguez.
- Moi ? Oh, si je vous disais tout, ce ne serait pas amusant. Je me contenterai de mon nom. Edward Stark. Enchanté de faire votre connaissance."

Walter soupira intérieurement. Ce nom ne lui disait absolument rien et ne l'aiderait pas à découvrir quoi que ce soit d'intéressant. Il pouvait peut-être essayer de lui extorquer le nom de son emplolyeur, même s'il doutait fortement de pouvoir obtenir quoi que ce soit.

"Et votre patron, qui est-ce ?
- Malheureusement, je crois que ma vie s'achèverait de façon bien cruelle si je vous le disais. Il se fait appeler le Juge, tout le monde le connaît dans la région. Il est certainement le chef mafieux le plus célèbre et craint de tout Unys, en plus d'être un homme très secret dont seuls quelques élus connaissent l'identité.
- Je vois qui c'est, ouais... j'ai du souci à me faire si ce gars est sur mes traces. Je sais de quoi il est capable, soupira le voleur, de plus en plus embêté par la situation actuelle. Dites, je pourrais avoir un verre d'eau ?"

Le rouquin ne sembla pas s'opposer à sa reqûete.

"Certainement."

Le visage de Walter se fendit d'un sourire de victoire. Dès lors qu'Edward lui eut tourné le dos, il se leva rapidement et, ne pouvant pas se servir de ses mains, lui asséna un coup de pied dans les côtes. Cela surprit l'homme au costume bleu, qui partit s'écraser au sol, renversant au passage une plante verte en pot. Il se releva cependant, n'ayant pas dit son dernier mot. Cela tombait bien, car le brun non plus ne comptait pas se laisser faire bien sagement en attendant que le "Joker" en vienne au fait. Il serra les poings et frappa son opposant au visage avec les menottes métalliques, ce qui le fit tomber en arrière. Mais au moment où Walter se retourna pour quitter l'appartement, il sentit une lame s'enfoncer dans son flanc, puis Edward Stark tomba par terre, perdant connaissance, un mince filet de sang coulant là où il avait pris un coup au visage.

"Bordel de merde..."

Le voleur serra les dents et retira le petit couteau enfoncé dans sa chemise, puis observa la tache de sang qui maculait à présent le tissu blanc. Il déboutonna le vêtement et saisit le mouchoir placé dans la poche de poitrine de la veste du rouquin gisant à terre, pour l'appuyer sur la plaie. Cela ne suffirait pas longtemps, mais il tiendrait bon. Ce n'était pas la première fois qu'il subissait une blessure de ce genre.

Ne trouvant la clé de ses menottes nulle part dans les poches d'Edward, il en déduisit qu'elle se trouvait soit quelque part dans l'appartement, soit avec Esther. Et en admettant qu'elle ne soit pas avec cette femme étrange, il n'aurait jamais le temps de fouiller les moindres recoins de l'habitacle. Il se serait vidé de son sang bien avant d'avoir retourné tous les meubles. Il décida de quitter au plus vite l'appartement, laissant parfois tomber quelques gouttes de liquide vital rouge derrière lui. Mais peu importe, il n'avait pas le temps. Il descendit rapidement les escaliers quatre à quatre pour sortir à l'air libre. Il put rapidement constater que l'immeuble était une résidence des quartiers riches de la ville, constamment déserts puisque uniquement constitués de bâtiments habitables. Personne ne passait jamais par là, hormis les habitants.

Walter marcha péniblement jusqu'à une ruelle non loin, et saisit son téléphone. Il aurait du mal à expliquer au personnel des urgences qu'il ne supportait pas les ambulances, aussi choisit-il d'appeler Will. Il savait que ses amis étaient sur sa piste, et au vu de l'ennemi qui le traquait, il ne pourrait pas se contenter de faire cavalier seul. Bien que cela lui en coûte de devoir mettre ses amis en danger, il pourrait éventuellement les raisonner afin qu'ils restent en sécurité, et il se livrerait sans faire d'histoires au Juge. Cette solution lui semblait être la plus raisonnable. Mettre les personnes auxquelles il tenait hors de danger était primordial.

Il soupira de soulagement lorsqu'il entendit la voix familière de son meilleur ami au bout du fil.

"Walter ? C'est bien toi ?!
- Ouais, mais j'vais pas pouvoir te parler longtemps, c'est d'une galère de maintenir ce foutu mouchoir sur ma plaie avec mon coude tout en tenant mon téléphone pour te parler, avec ces menottes de merde... magne-toi, je suis dans une ruelle juste à côté du 41, rue Goyah, dans les quartiers chics. Appelle pas d'ambulance, je suis stressé dans ces foutues bagnoles."

Il raccrocha, décidant de prendre son mal en patience. Il se sentait capable de tenir quelque temps.


x x x

Alors que Will rangea son téléphone portable, non sans un soupir exaspéré, Liz le consulta du regard, incrédule.

"C'était vraiment lui ? Il est où ?
- 41, rue Goyah dans les quartiers chics, il veut que je l'emmène à l'hôpital et je sais qu'il ne faut pas le laisser monter dans une ambulance.
- Sérieusement ? s'étonna la jeune femme. Pourquoi ça ?
- Il fait des crises d'angoisse à chaque fois... j'ai fini par bien comprendre qu'il faut constamment le tenir éloigné de ces engins."

Liz hocha la tête, tout de même un peu perplexe.

"Vas-y en piquant une voiture, je vais rejoindre Linda et Ethan.
- Bon... fais attention."

Elle le rassura d'un sourire et le laissa partir, pour saisir son téléphone portable et appeler le médecin. Il décrocha rapidement.

"Ethan, c'est Liz. Quoi de neuf pour vous ?
- On a croisé l'Empoisonneuse et Linda a fini à l'hôpital... soupira-t-il.
- Merde... on se rejoint au 41, rue Goyah, dans les quartiers riches. Je t'expliquerai tout là-bas.
- Att-"

La jeune femme raccrocha sans lui laisser le temps de répondre. Elle savait qu'il viendrait, et décida donc de partir immédiatement, rassurée que Walter soit disposé à revenir auprès d'eux. Elle venait de se soulager d'un poids considérable.