Chapitre 4 : Métier de tueur
Lilura ne s'était pas attendue à devoir marcher sans but pendant une journée entière pour sa première leçon de futur assassin de la Shaters. Le chef l'avait amené dans les montagnes rugueuses non loin de Lavanville, et ils avaient marché à pas soutenu pendant très longtemps. Le chef ne disait rien, il se contentait d'accélérer le rythme au fur et à mesure. Lilura était obligée, à terme, de courir pour le suivre, et inévitablement, elle s'effondrait. Le chef la regardait alors d'un air critique.
- Eh bien gamine ? Tes jambes ne sont-elles pas déjà entraînées après tous ces mois passés seule dans ta forêt ?
Lilura grimaça, le souffle court.
- J'ai beaucoup marché avant de vous rencontrer, oui. Mais jamais à cette allure et si longtemps sans se reposer.
- Tes jambes sont tes premiers instruments dans un métier de tueur. Il ne faut jamais négliger une fuite rapide et silencieuse?
- Pourquoi on devrait fuir si on possède votre force ?
- Il y a toujours quelqu'un de meilleur que toi. Et puis, moi je peux me permettre de ne pas fuir, mais toi, tu n'es pas moi. Pas encore
Lilura acquiesça gravement :
- Oui chef.
Elle avait pris l'habitude de lui parler ainsi désormais. Elle aimait le mot chef, mais surtout elle aimait l'idée de lui appartenir. Enfin, pas totalement. Elle devait partager le chef avec Trefens. Mais elle s'était mise, en peu de temps, à apprécier l'adolescent, qu'elle surnommait Trefi. Ils étaient un peu devenus comme frère et sœur. Assez logique quand aucun des deux n'avaient eu ni frère ni sœur, et qu'ils n'avaient aucune famille désormais si ce n'était le chef.
Trefi était gentil avec elle et lui apprenait aussi pas mal de chose. Mais lui était presque au terme de son apprentissage, donc le chef lui accordait plus de temps, c'était normal. Mais souvent, Trefens s'absentait pour une mission quelconque, parfois plusieurs jours, et Lilura avait le chef pour elle toute seule. Cela dit, au début, le chef ne lui apprenait rien de particulier, si ce n'était à entretenir son corps. Et ses exercices physiques à répétition furent très éprouvants pour une fille de son âge. Mais elle ne s'en plaignit pas. Elle supporta tout ce que Dazen pouvait lui trouver à faire, jusqu'à qu'enfin, au bout de quatre mois, il commence à lui enseigner autre chose.
D'abord, ce fut à exercer ses yeux à l'obscurité. Les Shadow Hunters portaient bien leurs noms : ils chassaient dans l'ombre. Voir dans le noir était une nécessité. Aussi le chef s'amusait-il à enfermer Lilura dans une pièce sans lumière où elle devait retrouver des choses, et parfois même faire un parcourt tout en évitant des pièges, la plupart du temps mortels. Car le chef ne faisait pas les choses à moitié. Il ne lui avait jamais caché que beaucoup de ses apprentis étaient morts en entrainement.
Mais Lilura progressait vite. Elle parvint à se déplacer dans le noir comme en plein jour, à suivre peu à peu ses grandes foulées, et à sculpter son frêle corps à un métier dangereux et exigeant. Elle faisait des efforts, mais en réalité, devenir tueuse à gage ne l'intéressait pas plus que ça. Tout ce qu'elle voulait, c'était rester avec le chef et Trefi. Elle aurait fait n'importe quel métier pour demeurer auprès d'eux, ce qui était pour elle le seul moyen de ne pas mourir et de fuir la solitude.
- Quand est-ce que vous m'apprendrez à me servir des armes ? Lui demanda-t-elle un jour.
Le chef lui accorda un sourire ironique.
- D'après toi, c'est quoi, l'arme principale d'un assassin ?
Lilura fit la moue, réfléchissant.
- Un poignard ? Ou un pistolet ?
- Aucun des deux. L'arme principal d'un assassin, c'est son corps. Car qu'importe ce que tu tiens entre tes mains, que ce soit un pistolet, un couteau, une Pokéball ou un bazooka ; si ton corps n'est pas prêt, l'arme ne te servira à rien. Il faut que tu deviennes toi-même aussi mortelle et insensible qu'une arme. Ce n'est que lorsque tu seras capable de tuer un homme à mains nues que je t'entraînerai au maniement des armes, et que tu pourras choisir celle qui te convient le mieux. Et à la base, on en a un nombre satisfaisant.
Encouragée par cette perspective, Lilura continua à s'entraîner selon les souhaits du chef. Ce ne fut que deux ans plus tard - elle avait alors dix ans - qu'elle accomplit son premier meurtre professionnel. Jusque là, elle s'était contentée de chasser des Pokemon. De plus en plus gros et dangereux, mais des Pokemon quand même. Là, le chef, la jugeant prête, lui avait dégoté une mission facile, de routine. Un homme avait payé pour qu'on assassine son ex-épouse pour qui il avait une haine tenace. Déjà, Lilura trouva cela stupide.
- Pourquoi payer des assassins ? Demanda-t-elle au chef. Il n'est pas capable de le faire lui-même ?
- Physiquement, sans doute. Mais mentalement, non. La plupart des gens veulent tuer, mais ils n'y arrivent pas. Ils n'en ont pas le courage, et craignent les répercussions. Ce sont des lâches. Heureusement pour nous d'ailleurs, sinon nous serions au chômage.
La mission de Lilura était simple. Elle avait étudié le trajet qu'emprunté cette femme de son travail jusqu'à chez elle. Elle rentrait tard le soir, et Lilura aurait toute liberté pour agir. Seulement, le chef ne lui donna aucune arme, pas même un couteau.
- Le premier meurtre, il faut le faire nous même, avec nos propres mains, lui dit-il. Il faut regarder sa victime dans les yeux, pour comprendre tout ce que requiert notre métier. Tu as bien étudié le corps humain. Tu sais comment rompre un cou, surtout celui d'une femme, sans trop de problème non ?
Lilura devrait pouvoir y arriver, oui. Après tout, elle avait bien tué un Machopeur de la sorte. Un humain, ça devrait être plus facile. Elle n'eut aucun mal à repérer et suivre sa cible sans qu'elle ne la repère. C'était une femme d'environ la trentaine, rien de particulier à noter. Mais elle rappelait désagréablement sa mère à Lilura, et au moment de passer à l'acte, elle hésita assez longtemps pour que la femme la remarque.
- Tu ne devrais pas te promener la nuit dans ses rues, ma chérie, lui dit-elle gentiment. C'est dangereux le soir pour les petites filles.
- Pour les grandes personnes aussi, répliqua Lilura.
Elle se jeta sur la femme et grima sur ses épaules pour encercler sa tête avec ses bras. Avant qu'elle n'ait pu pousser un seul cri, Lilura, en une torsion aussi puissante que précise, lui brisa la nuque. Quand le corps sans vie s'effondra, Lilura ressentit d'abord du triomphe et de la fierté. Elle l'avait fait, son premier meurtre. Le chef allait être content. Puis seulement après vint la culpabilité. Qu'avait fait cette dame pour mourir au juste ? Lilura n'en savait rien. Peut-être avait-elle des enfants, que Lilura avait, par son geste, condamnés ? Qu'aurait-elle ressenti, elle, si on lui avait tué ses parents ? Toutes ses questions obsédèrent la jeune fille, et ce fut sans joie ni fierté qu'elle annonça sa réussite au chef. Celui-ci la dévisagea intensément et demanda :
- Et qu'est-ce que tu ressens maintenant que c'est fait ?
Lilura avait longtemps appris à ne pas mentir au chef. Aussi dit-elle :
- Rien, chef. Un peu de tristesse, peut-être. De la honte...
Elle pensait le mettre en colère, mais Dazen hocha la tête, satisfait.
- Bien. Si tu m'avais répondu que tu étais heureuse ou fière de toi, j'aurai cessé de t'enseigner. Un meurtre n'est pas un sujet de satisfaction. C'est un travail. Il doit être bien fait, et c'est tout. Nous nous devons de considérer nos victimes comme rien du tout, comme un morceau de bois qu'un bucheron doit couper. Mais se réjouir ou prendre plaisir de la mort, ce n'est rien de plus que du sadisme. Ce n'est pas professionnel. C'est bon pour les tarés et les fanatiques...
Le mot fanatique résonna dans les oreilles de Lilura. La jeune fille savait de qui il faisait référence. La secte d'assassin dont Trefens lui avait parlé.
- Vous voulez parler du Cercle Rouge, chef ?
Lilura avait espéré l'impressionner avec ses connaissances, mais Dazen ne fut pas du tout ravi.
- D'où tu connais ce nom ? Qui t'a parlé ?
Lilura garda les lèvres closes. Elle ne voulait pas trahir Trefens. Il lui avait bien dit avant de lui raconter l'histoire que le chef n'aimait pas qu'on en parle.
- Bah, aucune importance, dit finalement Dazen. Il fallait que tu sois au courant un jour ou l'autre. Nous, tueurs indépendants, nous devons toujours faire gaffe au Cercle Rouge. Vivre en dehors de la secte n'est pas facile, car toutes les meilleures affaires sont pour eux. Il faut apprendre trouver des espèces où se glisser sans trop se faire remarquer. Le Cercle n'aime pas la concurrence. Ceux qui la constituent ne sont pas des hommes, ce sont des bêtes. Ils ne tuent pas pour l'argent, mais pour le plaisir, et pour leur dieu sanguinaire ; ils se délectent de la souffrance d'autrui, et écrasent tous ceux qui se mettent aux travers de leur route. Peut-être un jour seras-tu tenté par leur puissance. Tous les assassins le sont un jour ou l'autre. Je ne peux que te donner un conseil gratuit, pas en tant que chef, mais en tant qu'homme : si tu mets les pieds chez eux, tu y perdras ton âme.
- Mais vous, vous y avez fait parti, et vous êtes revenu ?
Dazen hocha brièvement la tête.
- Ce ne fut pas facile, et j'en subis constamment les conséquences. La secte garde toujours un œil sur moi. Pour eux, ceux qui renoncent à leur foi démente sont des hérétiques, et le sang des hérétiques est celui qui a le plus de valeur pour leur dieu. Je vis tous les jours dans la peur de voir un de leur assassin derrière moi. Ce n'est pas une vie. Je ne la souhaite pour quiconque. Et en devenant mes disciples, Trefens et toi, vous êtes en danger. Vous êtes aussi dans le collimateur du Cercle. Ils n'acceptent pas qu'on puisse faire du meurtre un métier, alors que pour eux c'est une religion.
- Je... Comment vous êtes-vous retrouvé chez eux ?
Dazen lui jeta un regard amusé.
- Trefens ne t'a pas raconté cela ?
- Non, avoua Lilura. Il m'a juste parlé du Cercle, et que vous aviez été avec votre ami Acutus...
- Ce n'est plus mon ami, coupa aussitôt le chef d'un ton brusque. Mais oui, ça a commencé avec lui. Tous les deux, nous étions forts. Peut-être les gars les plus forts de nos régions respectives. On s'est rencontré lors d'un duel, et on a fini ex-æquo. Nous avons sympathisés, et nous recherchions un moyen de devenir encore plus fort, et surtout, d'exploiter nos talents. Le Cercle Rouge n'a pas mis longtemps à nous trouver et à nous recruter. Pour leur dieu, il y a deux sortes d'humains : les Elus et les Perdants. Il y a deux façon de devenir Elu. On peut l'être dès la naissance. Il est dit que le dieu Orohydrus désigné ses messagers par le meurtre. Ainsi, les enfants qui tuent en bas âge sont très recherchés par la secte, car ils sont les plus purs des Elus, les envoyés d'Orohydrus sur Terre. Ce sont les Enfants de la Mort.
- Les Enfants de la Mort... répéta Lilura, épouvantée.
- Oui. Ceux qui viennent au monde en tuant leur mère. Ceux qui tuent avant l'âge de douze ans, par accident ou intentionnellement. Le Cercle Rouge reconnait en eux les plus grands victorieux d'Orohydrus, et auraient une vie entièrement voué au meurtre.
- Vous le croyez vous aussi ?
Lilura était inquiète, car selon les crédos du Cercle Rouge, elle était elle-même une Enfant de la Mort. Mais Dazen haussa les épaules.
- Pas vraiment... Je ne pense pas qu'il y ait quelconque dieu qui régisse notre destin. Notre vie découle principalement de nos choix, pas de notre naissance ou de circonstances. Bref, la secte recherche coute que coute ces Enfants de la Mort à travers le globe, ce qui te rend plus en danger que Trefens. Quant à l'autre façon de devenir un Elu, il faut s'engager soi-même à l'âge adulte, et passer une cérémonie durant laquelle ton âme est donnée à Orohydrus en échange d'une force et d'une vitalité accrue. C'est ce qu'Acutus et moi avions endurés. Mais comme nous n'étions ni des fanatiques qui croyaient dur comme pierre en Orohydrus, ou des désespérés qui s'offraient à lui en échange d'un souhait, nous avons conservé notre volonté.
Dazen s'interrompit le temps d'allumer un de ces cigares et de le coincer entre ses lèvres.
- M'enfin, ça ne nous a pas empêché de faire les quatre volontés du Cercle Rouge et de prier leur dieu comme tout le monde. Tuer ne me gênais pas. Je me sentais fort en le faisant. La vie d'une personne normale ne me manquait pas. Pour moi, la secte me donnait tout ce dont j'avais besoin. Acutus et moi nous sommes élevés par notre talent et notre force, puis nous sommes vite devenus des Fratex, les gradés parmi les Elus. J'en vins même à vénérer Orohydrus.
Dazen souffla une longue volute de fumée en la contemplant, perdu dans ses souvenirs.
- Puis l'enchantement s'est brisé. À cause d'une femme. Tu sais, il n'y a pas d'amour à la secte, mais la race des Elus doit bien se poursuivre. Si une femme du Cercle n'est pas un assassin, elle est obligatoirement prêtresse, et sa mission sacrée et de tomber enceinte le plus de fois possible pour offrir au Cercle et à Orohydrus de nouveaux Enfants de la Mort. Celle dont je suis tombé amoureux était l'une des prêtresses. Elle s'appelait Ivida.
Lilura était fascinée mais à la fois effrayée. Le chef ne s'était jamais livré comme ça.
- Je ne sais pas pourquoi je suis tombé amoureux d'elle. Elle n'avait rien de particulier. La secte était pleine de femmes plus belles, plus impitoyables, plus douées. Mais son innocence était quelque chose que je n'avais encore jamais vu dans la secte. Elle avait tué dans son adolescence, avant de devenir prêtresse, mais malgré cela elle avait gardé une sorte de pureté qui me fascinait. Elle avait déjà eu deux enfants qui lui avait été arrachés dès leur naissance. Elle ne s'en plaignait pas, elle savait que c'était son destin. Mais son second accouchement avait été très éprouvant, et l'un des prêtres lui a dit que ça serait un miracle si elle parvenait encore à enfanter. Mais bien sûr, elle ne l'a dit à personne.
- Pourquoi ? Voulut savoir Lilura.
- Fournir des enfants à Orohydrus est le seul devoir des prêtresses. Si elles en sont incapables, elles sont tout bonnement sacrifiées à leur dieu. Une prêtresse doit au moins avoir un enfant chaque deux ans. Sinon elle est tuée. J'avais espéré lui faire un enfant, pour l'épargner. Mais aucun enfant ne venait, malgré que le fait que nous nous voyons presque tous les soirs. Et un jour, le Premier Fratex, le chef du Cercle Rouge, m'a demandé de la tuer, comme le voulait les règles de la secte.
- C'est... horrible, hoqueta Lilura.
Dazen eut un sourire ironique.
- Une apprentie assassin qui trouve horrible le fait de tuer quelqu'un ?
- Pas la personne que l'on aime. Jamais !
- Et pourtant, c'est chose courante dans le Cercle Rouge. Il parait que ça renforce l'âme et notre dévotion à Orohydrus. Mais pour moi, tuer Ivida était impensable, alors même qu'elle s'était résignée et qu'elle me suppliait de le faire. C'est alors que j'ai décidé de partir. Mais s'enfuir seul était trop risqué, et j'ai demandé à Acutus de nous aider. Il n'avait pas envie de partir, mais il l'a fait car nous étions très amis. Notre fuite a réussi, et devine quoi ? C'est lors de la première nuit que nous avons passé ensemble dès que nous étions libres qu'Ivida est tombée enceinte. C'était un signe que nous avions bien fait de quitter le Cercle.
- Alors, vous êtes papa, chef ?
- Moui, répondit Dazen, presque indifférent. Un garçon nommé Od. Il doit avoir à peu près ton âge maintenant. Je ne le vois pas souvent, mais un jour, je le prendrai avec moi pour qu'il devienne assassin, selon les souhaits de sa mère.
- Elle vous attend quelque part avec votre fils ?
- On peut dire ça... Elle m'attend, mais elle n'est pas avec Od. Elle est morte.
Lilura ne trouva momentanément rien à dire. Comment ça se pouvait ? Normalement, l'histoire du chef aurait du bien se terminer, comme dans toutes les histoires que lui lisaient son père avant d'aller au lit !
- La faute à Acutus, précisa Dazen. Comme je t'ai dit, les fuyards sont des hérétiques de la pire espèce. Nous savions que nous étions recherchés, surtout que nous avons fondé au nez et à la barbe du Cercle notre propre organisation d'assassin. Mais ce crétin d'Acutus, il a accepté une mission qui était trop proche des bandes plates de la secte. Je le lui ai dit. Je pensais qu'il m'avait écouté et qu'il aurait renoncé, et je suis donc parti en mission avec Trefens, qui était avec nous depuis peu. Mais Acutus ne connait pas le verbe renoncer. Il a quand même fait cette mission, ce qui inévitablement a attiré la secte jusqu'à nous. Ivida était seule à la base quand quatre assassins sont venus. Au moins, j'ai la satisfaction de savoir qu'elle est parvenue à les amener tous les quatre avec elle dans la tombe. Elle était forte, et a en plus réussi à cacher Od, qui n'avait que quatre ans.
Dazen écrasa son cigare sur la table.
- C'est à cause de ça que je me suis brouillé avec Acutus. Je lui en voulais, et lui ne cessait de répéter que c'était ma faute, que l'on n'aurait pas du quitter le Cercle. Et finalement, quand j'avais des raisons de soupçonner qu'il allait se servir de Trefens contre moi, j'ai agis le premier. On s'est battu, mais on a encore fini ex-æquo. Quoi que... il a plus souffert que moi, je crois, conclut Dazen avec un petit ricanement.
Il se leva et s'étira, comme si raconter l'histoire de sa vie tragique était tout à fait normal.
- Bref, je suis resté seul avec Trefens depuis. J'ai bien eu quelques disciples de temps en temps, mais aucun qui n'ait duré bien longtemps. Trois sont morts, et celui qui a survécu a été enlevé par le Cercle. Mais à aucun d'entre eux, je n'ai raconté ce que je t'ai raconté aujourd'hui, Lilura. Tu sais pourquoi je l'ai fait ?
- Non, chef, fit-elle en se sentant flattée.
- Parce que je crois que tu es capable de survivre, et devenir une Shadow Hunter. Mais tu n'y arriveras que si tu restes loin du Cercle Rouge et de ses manigances.
- Je vous le promets, chef, assura Lilura.
Mais sans le savoir, elle venait de proférer son premier mensonge à son chef.