03 : Psychotropical
"Veuillez m'excuser. Cette dernière manche a failli me tuer !"
(James Bond, Casino Royale)
- Vous êtes comme nous ? répéta Keira, incrédule.
Juliet acquiesça, un sourire bienveillant aux lèvres, regardant la rousse droit dans les yeux. Cette dernière se sentait mal à l'aise, mais ne le laissa pas paraître, gardant pour le moment son air impassible.
- Génial, donc vous êtes paumés vous aussi, si je comprends bien.
- Vous comprenez très bien, approuva Robbie.
Keira ne répondit rien et se tourna vers Ben, toujours inconscient. Il respirait normalement, quoi qu'un tout petit peu trop rapidement aux yeux de l'étudiante. L'entaille qui barrait son front était assez profonde pour saigner abondamment. Le liquide rouge coulait, se répandant très légèrement dans les cheveux blonds foncés du jeune homme.
- Ecoutez, je n'ai rien contre vous en particulier, mais j'ai du mal à vous croire.
Le couple Reid ne parut pas surpris. Juliet haussa les épaules mais ne cessa pas de sourire, puis s'assit à côté de la rouquine. Celle-ci aurait voulu s'éloigner un peu, n'appréciant pas la proximité que la blonde venait d'installer entre elles. Seulement, sa jambe la faisait toujours souffrir. Elle s'en passerait donc.
- Je comprends tout à fait que vous ne nous croyiez pas, mais... être divisés ne nous aidera pas à comprendre le pourquoi du comment. Faites-nous confiance, nous n'avons aucune mauvaise intention.
Keira grimaça. Faire confiance était quelque chose de difficile pour elle. Et le fait que de parfaits inconnus se tiennent devant elle l'inquiétait aussi. Bien entendu, elle se méfiait aussi de Ben, mais tant qu'ils étaient seuls, elle avait moyen de se défendre. L'arrivée de ces deux-là changeait la donne, assurément. Que faire ? Son cerveau tournait à plein régime, cherchant, parmi les nombreuses solutions qui s'offraient à elle, la bonne. Elle ne trouva pas.
- Mademoiselle, ça va ? s'enquit Robbie. Vous avez l'air absente.
- A-ah ? Euh, oui... je réfléchissais, c'est tout.
Le brun hocha la tête, non sans lui rappeler que le sort du blond était entre ses mains et qu'elle ferait mieux de s'en occuper au plus vite. Elle en avait conscience, mais elle ne pouvait pas se permettre de manquer de prudence.
- Vous allez m'aider, tous les deux, à le soigner. Ce sera bien plus pratique.
Juliet regarda son mari, étonnée. Une décoratrice d'intérieur et un architecte pouvaient-ils se rendre utile dans pareille tâche ? Elle en doutait fortement, mais accepta sans rechigner. Si cela lui permettait de rallier la rousse à leur cause, elle ne dirait pas non.
- Parfait, dans ce cas. Je suis Keira Lloyd. Il vaut mieux que l'on apprenne qui est qui si l'on veut survivre.
- Juliet Reid, répondit la blonde en souriant.
- Et Robbie Reid.
- Oh. Vous êtes mariés ?
Tous deux acquiescèrent, puis sans attendre, prirent place aux côtés de Ben, qui tardait à reprendre connaissance. La rouquine en fut rassurée : soigner quelqu'un d'inconscient était beaucoup plus simple. Elle s'arma de son flacon d'antiseptique et en versa, avec parcimonie, sur la plaie ouverte. Aucune réaction de la part du patient. Bon, au moins, il était vraiment loin de reprendre conscience, c'était déjà ça de pris.
- Gaze.
Robbie comprit et lui donna un morceau d'étoffe, avec lequel elle essuya méticuleusement le sang qui coulait sur le visage de Ben. En revanche, elle ne parvint pas à faire disparaître le liquide rouge qui décorait en partie ses cheveux. Bon. Tant pis, elle avait d'autres priorités pour le moment.
- Bandages, Juliet.
- Tenez.
Keira se saisit des bandages et ordonna à la blonde de soulever, très légèrement, la tête du blessé. La rousse put ainsi nouer un bandage autour de la tête du blond, pour éviter au sang de couler à nouveau. Une fois cela fait, elle laissa le patient et se leva, marchant jusqu'à la mer pour faire disparaître le sang de ses mains.
Juliet et Robbie regardaient le blessé, soucieux de le voir reprendre conscience au plus vite. Keira les rejoignit bien vite et se posta juste en face du couple.
- Bon, écoutez-moi tous les deux. Je vous remercie de m'avoir aidé, mais il va falloir me parler de votre arrivée ici.
- Il ne doit pas y avoir de différence majeure avec la vôtre... souffla le brun.
- Nous nous sommes réveillés ici, sans savoir pourquoi ni comment nous sommes là, ajouta Juliet.
La rouquine hocha la tête, bien que toujours réticente à l'idée de faire confiance à trop de personnes à la fois. Finalement, elle se laissa tomber sur le sable chaud. Elle aviserait au réveil de Ben. D'ici là, elle aurait le temps de réfléchir un peu...
* * *
- Eh, Vesper, file-moi la bouteille à côté de toi !
- Mec, j'suis complètement défoncée, lève-toi et puis merde !
L'ami de Vesper soupira et consentit à se lever, ce pour se vautrer une minute plus tard, face contre terre. La jeune femme pouffa.
- Putain arrête de te marrer, ça fait mal !
Vesper haussa les épaules et lui vola la bouteille, qu'il avait tout de même réussi à attraper, pour boire une gorgée du liquide ambré se trouvant à l'intérieur.
- J'pensais que les effets de la drogue atténuaient la douleur.
- Ouais ben en attendant j'ai soif, file-moi le whisky !
La jeune femme soupira puis accepta de lui remettre l'alcool. Elle se laissa tomber à même le sol, fixant le plafond de ses yeux exorbités et injectés de sang.
Elle avait encore succombé à la tentation.
* * *
Seth, plus nerveux que jamais, cherchait une réponse qui puisse satisfaire la femme qui le menaçait avec un couteau. Et il devait admettre que c'était plus compliqué que prévu, s'il en croyait son attitude bornée. Le jeune homme qui l'accompagnait ne disait mot, trop concentré à éviter le regard acéré de la trentenaire effrayante.
- Alors, vous n'avez rien à nous dire ? Je suis très patiente, je peux rester comme cela des heures durant, assura Vesper, un sourire contrastant avec son attitude aux lèvres.
- Je suis donc dans de beaux draps... souffla le blondinet.
Le Salamèche tremblait, ses grands yeux fixés sur la brune. Il avait peur, aussi bien pour lui que pour son maître. Mince, alors, il n'était sans doute pas assez puissant pour sortir son dresseur de l'embarras dans lequel il se trouvait actuellement. Et ça, ça avait le don de l'agaçer. Certes, il n'était encore qu'un tout petit Pokémon, il aurait tout le temps pour se perfectionner plus tard... mais tout de même, ça l'agaçait.
Voyant que la "discussion" entre Vesper et sa victime semblait au point mort, Wallace décida d'intervenir, le plus prudemment possible, histoire de ne pas finir menacé lui aussi.
- Madame Vesper, vous savez... je pense que menacer ce type ne sert à rien, il a l'air aussi perdu que nous...
La femme au couteau consentit à détourner son attention de Seth pour regarder son compagnon d'infortune. Ah, alors il n'était pas de son avis ? Il manquait cruellement de prudence...
- On avisera, une fois qu'il nous aura parlé.
- Si vous le dites... soupira le brun, résigné.
Seth observait attentivement ce duo pour le moins hétéroclite. C'est vrai, quoi, une folle furieuse avec un couteau et un type limite pacifiste, ça ne faisait pas bon ménage en temps normal... mais bon, il ne qualifierait pas la situation actuelle de normal, ah ça non.
- Ecoutez, je veux bien vous raconter ce dont je me souviens, mais ça ne risque pas d'être très précis...
- Je n'ai pas besoin de vous écouter, je veux seulement que vous me disiez où vous planquez les Pokémon aquatiques et volants.
Le blondinet cligna des yeux plusieurs fois, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Quoi ? Elle l'accusait de vol de Pokémon ? Peut-être qu'elle avait pris une trop forte dose d'alcool et qu'elle était complètement bourrée. Il espérait que ce soit ça. Même si ses prières étaient rarement entendues, depuis son arrivée sur l'île...
- Je ne vous ai rien volé.
- Oh, à d'autres ! Ne me prenez pas pour une imbécile, je vous en prie !
- Je vous dis que je ne comprends pas. Vos accusations sont infondées. A moins que vous n'ayez des preuves ?
Et voilà, ça recommençait. Sa tendance à mélanger habitudes de vie et de travail recommençait. Mais ça, il n'y pouvait rien, c'était dans sa nature. Pas de preuve, pas de raison valable d'accuser. C'est comme cela que ça marchait, et il s'en tirait très bien avec ces méthodes. Vesper consentit à se calmer et marmonna :
- Je n'ai aucune preuve...
- Eh bien voilà, vous pouvez sans doute me relâcher maintenant... soupira Seth, soulagé, en se levant.
La brune, certainement pas d'accord avec ça, se leva elle aussi et brandit son couteau, prête à le blesser si nécessaire. Sauf que cela ne se passa pas comme prévu. Wallace s'était interposé entre eux deux et avait réussi à récolter une jolie blessure, plutôt profonde, au niveau du bras. Ravagé par la douleur, il se laissa tomber lourdement au sol, et perdit connaissance à cause du choc...
* * *
- Je crois que ça fait... environ trois mois que j'ai arrêté, et à chaque fois que je me sens mal, j'ai envie de replonger. Je sais que c'est pas bien, mais j'ai du mal à me maîtriser...
Les autres membres du groupe d'entraide hochèrent la tête, compréhensifs. Vesper avait beau s'entêter, ces réunions entre anciens toxicomanes lui étaient d'une aide précieuse. Elles lui donnaient, en voyant ce que certains devenaient, du courage. Celle qui présidait les réunions, ancienne dépendante aux drogues elle aussi, se leva et regarda tour à tour chaque membre.
- Je sais qu'il est difficile de s'arrêter, une fois que l'on a commencé. Je l'ai vécu, moi aussi. Mais je pense qu'il est important, lorsque l'on souffre de ce genre de problèmes, d'en parler. Ce qui m'a aidé à sortir de la dépendance, c'est le fait de parler à mes proches. Et maintenant, je veux, à mon tour, vous écouter pour vous sortir de cette spirale infernale. L'addiction est un fléau qu'il nous faut éradiquer.
Tous applaudirent la jeune femme, qui reprit place sur sa chaise. Vesper se sentait particulièrement touchée par ces paroles, aussi évidentes soient-elles. Elle aussi, elle pouvait le faire. Elle pouvait faire quelque chose de sa vie et rendre son entourage fier. C'était décidé. Dès le lendemain, elle rendrait ses diplômes en psychologie utiles et chercherait du travail.
Finie la dépendance. Elle deviendrait quelqu'un de respectable. Il le fallait.
* * *
- Où est-ce qu'on va, exactement ? questionna Keira.
- Le truc, c'est qu'on a convenu avec un autre de se retrouver à un point de rendez-vous, expliqua Juliet. Il suffit de longer la plage sur un demi-kilomètre.
La rouquine acquiesça. Bon, ce n'était pas si loin que ça, elle s'attendait à pire. Même si sa jambe la faisait bien souffrir. Ben, quant à lui, avait repris conscience et n'avait qu'un léger mal de tête. Oui, en résumé, ça aurait pu être pire. Bien pire.
Menant le groupe, Robbie marchait d'un pas lent, juste à côté du blessé. Lequel ne semblait pas dérangé par le bandage noué autour de sa tête, étrangement.
- Il m'est arrivé quoi, exactement ?
- Demandez à Keira, nous ne sommes arrivés qu'un moment après votre... accident.
Ben hocha la tête et ralentit, pour se retrouver à la hauteur de la rousse. Celle-ci ne semblait pas plus joyeuse que ça en le voyant engager la conversation.
- Dis, Keira Knightley...
- Hmpf...
- Docteur Cameron, alors ?
- Ta gueule, abrège.
Le blond secoua la tête avec un sourire puis reprit son sérieux. Décidément, cette fille-là ne savait pas quitter son expression neutre et légèrement énervée. Elle était pas drôle, c'était ça, le hic.
- Bon, alors je voulais te demander... ce qu'il m'est arrivé, exactement.
- Oh. Bah, tu t'es vautré par terre en évitant un Piafabec qui te fonçait dessus, résuma Keira.
- La vache, c'est ridicule comme situation...
- Tu l'as dit bouffi...
Voyant qu'elle ne semblait pas d'humeur à échanger des banalités, Ben s'éloigna de la rouquine, histoire d'établir une distance de sécurité entre eux deux. Il valait mieux éviter de la contrarier si on tenait à la vie...
Après plusieurs minutes de marche - qui semblèrent une éternité aux yeux de Keira, ce à cause de sa blessure -, le petit groupe arriva au point de rendez-vous fixé par Seth quelque temps plus tôt. La rousse se laissa tomber sur le sable, imitée par les autres.
- On va faire quoi, maintenant ? demanda l'étudiante, peu rassurée quant à l'avenir.
- Déjà, on devrait attendre Seth. Un qui est dans le même cas que nous, expliqua Juliet.
- Je me demande bien combien on est à être dans pareille situation... souffla Ben.
- On devrait déjà vérifier si tous nos Pokémon sont encore avec nous, suggéra Robbie.
Les autres acquiescèrent, d'accord avec cette idée. Keira fit sortir les deux Pokémon qui lui restaient : son Méganium et une autre créature, rose en grande partie, un Nanméouïe. Il lui en manquait donc un.
Juliet n'en avait pas perdu, elle envoya donc un fantôme violet et une imposante créature végétale, faisant penser à une tortue pourvue d'un arbre sur sa carpace : un Spectrum et un Torterra.
Robbie, sur ses deux Pokémon, n'en avait plus qu'un seul, qui ressemblait fortement à un petit cornet de crème glacée. Un Sorbébé n'allait pas être franchement utile, d'autant plus que le climat tropical était mauvais pour les types Glace.
Ben quant à lui, avait toujours ses trois Pokémon. Le premier avait l'apparence d'un chandelier en lévitation et pourvu d'yeux. Le deuxième était un panda de couleur claire à la démarche chancelante, des tâches rougeâtres parsemant son corps. Et le dernier ne ressemblait pas à grand chose, puis était entouré d'une sorte d'aura verdâtre étrange. Il possédait donc un Lugulabre, un Spinda et un Symbios.
- Si on regarde bien, il me manque un Pokémon capable de voler... geignit la rouquine.
- C'est aussi mon cas, admit Robbie. Je suppose que les gens qui nous ont amenés ici ne veulent pas qu'on reparte...
Ce constat ne put que contribuer au stress déjà conséquent du petit groupe. Ils ne pouvaient pas repartir aussi facilement.
* * *
Assise dans un fauteuil de cuir, elle regardait nerveusement son interlocutrice, une femme d'âge moyen. Celle-ci consultait son CV et d'autres informations relatives à sa vie professionnelle. Vesper craignait qu'elle ne tombe sur un quelconque rapport faisant état de sa dépendance aux substances illicites. Certes, maintenant, elle allait bien et ne prenait plus rien, mais elle vivait dans la peur. Constamment.
- Je pense qu'au vu de vos compétences, vous êtes tout à fait apte à remplir les fonctions exigées par ce poste. Toutefois...
Toutefois ? Toutefois quoi ? Oh, non, pas ça, par pitié... Pourquoi fallait-il que tous ses actes la poursuivent comme ça, tout le temps, sans relâche ? Les erreurs, c'était normal, non ? Elle qui s'était promis de devenir quelqu'un de respectable, ses rêves lui semblaient hors de portée. Et puis merde, pourquoi est-ce qu'elle avait accepté d'en consommer pour la première fois, il y a cinq ans ? De toute façon, elle ne le savait même pas.
- Mademoiselle Malone ? Vous êtes toujours vivante ?
Elle reprit ses esprits et acquiesça mollement, les yeux toujours dans le vague. L'employeuse répétait tout ce qu'elle avait dit durant son absence cérébrale et, au grand étonnement de Vesper, il ne fut pas fait mention de son addiction. Ah. Peut-être qu'elle pourrait devenir quelqu'un de bien, finalement.
Son passé la poursuivait, partout où elle allait, quoi qu'elle fasse. Où peut-être n'était-ce que son cerveau qui lui jouait des tours. Elle n'était plus dépendante, maintenant, elle devenait paranoïaque. Mais bon. On n'a rien sans rien.
* * *
Vesper termina de soigner sommairement la blessure qu'elle avait, par inadvertance, causée à l'étudiant encore inconscient. Elle fut étonnée de voir que Seth ne profita pas de la confusion pour s'enfuir. Non, au lieu de ça, il avait choisi d'aider son agresseuse à soigner Wallace. Au moins, elle n'oserait pas proférer d'autres accusations à son encontre. Du moins, il l'espérait très sincèrement. Comme s'il n'avait pas assez de problèmes comme ça, de toute façon...
- Je suis vraiment désolée.
Le blond crut rêver. Elle s'excusait. Cela ne lui déplaisait pas, mais... il se serait attendu à tout, sauf à ça. En plus d'être paranoïaque et violente, cette brune était totalement imprévisible. Intéressant. Et plutôt dangereux...
- Tâchons d'oublier ce malheureux incident, alors... vous m'accompagnez ?
- Vous accompagner ? répéta-t-elle, perplexe.
Seth hocha la tête et lui expliqua la situation dans laquelle il se trouvait. Elle écouta sans l'interrompre, acquiesçant régulièrement pour lui faire comprendre qu'elle suivait. Ainsi donc, il aurait rencontré un couple et ils auraient convenu de se retrouver sur la plage, à la recherche d'éventuels autres personnes. Bon. Son histoire ne semblait pas si difficile à croire, au final. A son tour, elle lui expliqua que les Pokémon aquatiques et volants que Wallace et elle possédaient avaient disparu.
- Si j'en crois ce que vous dites, quelqu'un ici ne veut pas que nous partions, résuma l'avocat.
- C'est exactement ça, oui. Je suis peut-être un peu paranoïaque, mais...
"Je n'aurais pas dit un peu, personnellement..." songea le blondinet.
Ils attendirent, pendant une quinzaine de minutes semblant interminables, que l'étudiant inconscient se réveille. Il n'avait pas spécialement mal, mais bouger son bras le gênait. Il se releva, prêt à partir. Le trio se mit donc en route, suivi de près par le Salamèche de Seth qui voulait profiter de la balade, plutôt que de devoir retourner dans sa prison sphérique. Régulièrement, ils firent des pauses pour s'hydrater, le climat étant excessivement chaud dans la jungle.
Finalement, après une longue marche, ils arrivèrent au point de rencontre. Le couple Reid les attendaient, accompagnés de deux nouveaux venus, qui se présentèrent en tant que Keira Lloyd et Benjamin Finch. Tous se rassemblèrent pour discuter de la situation.
- Apparemment, il n'y a plus aucun Pokémon aquatique ou volant en notre possession, signala Vesper. Quelqu'un ne veut pas que nous quittions l'île, il semblerait...
- Nous en sommes arrivés à la même conclusion de notre côté, admit Keira.
- Je sais pas vous, mais j'ai la dalle, intervint Ben.
Juliet secoua la tête, de même que la rouquine. Décidément, les remarques inopportunes, c'était son truc. Seulement, ça n'avait pas lieu d'être dans leur situation.
- Qui est d'accord pour arracher ses cordes vocales ? proposa l'étudiante en médecine.
- Un peu extrême comme solution, non ? s'étonna Seth.
- Je peux dire des trucs intelligents quand je veux ! assura le jeune homme blessé au visage.
- On ne demande qu'à voir.
Vesper soupira, lassée de voir la rousse et le blond s'envoyer des piques sans arrêt. Ce n'était pas le moment, bon sang ! Elle fit sortir son Grahyèna de sa Pokéball.
- Le prochain qui dit une bêtise, il aura affaire à moi !
Le silence regagna bien vite ses droits à la vue du chien noir à l'air peu commode. Wallace secoua la tête, marmonnant des "Je le savais que c'était une psychopathe", tandis que Robbie et Juliet s'efforçaient garder leur calme face à la bête.
- Bon, poursuivit Vesper, je propose que l'on se répartisse les tâches dès maintenant. Si l'on veut survivre, il est essentiel de ne pas manquer d'organisation.
- Ouais, ça se tient... admit Ben, bien qu'un peu sceptique quant à l'attitude de leader que la brune adoptait.
- J'ai pas à contester non plus... souffla Keira.
Vesper sourit et regarda les autres.
- Vous non plus, je suppose ?
- Pas de soucis... marmonna Robbie.
- Faudrait voir à pas trop se la jouer "reine du monde"... mais ça me va, approuva Juliet.
La "chef autoproclamée" du groupe se leva, bien décidée à montrer aux supposés voleurs de Pokémon qu'ils regretteraient leurs actes. Mais en attendant ce moment dont elle rêvait, ils se contenteraient de subvenir à leurs besoins pour ne pas mourir sur l'île...