015. 2x01 - L'île perdue 1/2
Précédemment : Sofian part en voyage dans Hoenn afin de devenir un champion d’arène. Il choisit Poussifeu chez le Professeur Seko, capture un Goélise à Clémenti-Ville et une Nirondelle blessée qu’il fait soigner à Mérouville afin de la ramener en pleine forme à sa famille dans le Bois Clémenti. Il rencontre Timmy, un jeune garçon à la santé fragile qui doit rejoindre Vergazon, qui capture un Tarsal et un Arcko. Flora rejoint le groupe avec son Gobou et son Chenipotte. Ils croisent à plusieurs reprises Jessie, James et Miaouss, trois dangereux membres de la Team Rocket en mission secrète à Hoenn. À plusieurs reprises, les trois amis viennent en aide à l’Entreprise Devon de Mérouville, attaquée par trois membres de la Team Aqua qui désirent s’emparer de leur tout nouveau Pokénav. Monsieur Rochard, le patron de l’Entreprise Devon, offre à Timmy un Pokénav afin de le remercier pour leur aide, et leur demande d’apporter une lettre confidentielle à son fils Pierre dans les îles Myokara ainsi qu’un colis au Capitaine Poupe à Poivressel. Pendant ce temps, Charlie, Stephen et Rowan enlèvent Picko, le vieux Goélise de Monsieur Marco, une célébrité à Hoenn, et veulent l’échanger contre des documents maritimes. Sofian, Flora et Timmy mettent en œuvre un plan afin de récupérer le pokémon de Monsieur Marco tout en évitant de donner les documents précieux. C’est ainsi que Sofian se retrouve bloqué dans le sous-marin de la Team Aqua qui a réussi à mettre la main sur les documents tout en gardant Picko en otage. Goélise évolue en Békipan et une de ses attaques détruit la coque du sous-marin. Alors que la Team Aqua s’enfuie du sous-marin à bord d’un minuscule vaisseau aquatique, Sofian se retrouve piégé dans l’engin qui coule, seul avec son Békipan car Picko a disparu. La Team Aqua lance une grenade sur le bateau de pêche de Monsieur Marco avant de s’enfuir définitivement. Timmy pousse Flora à l’eau et Gobou plonge pour la retrouver tandis que lui-même plonge dans l’océan afin d’éviter l’explosion. Mais lorsque Timmy ressort de l’eau, le bateau n’est plus qu’un tas de décombres enflammés flottant sur l’océan. Plus de trace de Flora ni de Monsieur Marco et Timmy commence une crise de panique qui l’entraîne dans les profondeurs de l’océan.
Chenal 105
Le calme et la paix. C’était tout ce qu’il désirait en ce moment et exactement ce qu’il ressentait. Tout autour de lui n’était que calme et paix. Plus aucun son strident, plus aucune lumière aveuglante, pas d’odeur salée ni goût amer, et cette sensation de légèreté. Le calme et la paix, enfin ! Cela ne dura qu’un court instant, évidemment, mais assez longtemps pour se reconcentrer sur les options qui lui restaient.
Sofian tira sur ses bras, toujours accrochés à l’échelle, et sortit la tête hors de l’eau agitée qui remplissait le sous-marin dans lequel il était piégé. L’alarme qui retentissait lui détruisait les tympans, la lumière des néons rouges l’aveuglait, l’odeur salée de la mer l’étouffait et le goût des tasses d’eau qu’il engloutissait en essayant de respirer lui donnait la nausée. Maintenant sa tête hors des puissantes vagues d’eau, il constata avec effroi qu’il ne restait plus que quelques dizaines de centimètres d’air pour respirer. Békipan battait des ailes d’une manière affolée en tentant lui aussi de ne pas succomber aux vagues déferlantes qui entraient en puissance dans le sous-marin. S’il cédait à la panique, il était certain de ne jamais revoir la couleur du ciel. Le calme et la paix, c’est tout ce qu’il désirait et c’est tout ce qui allait l’aider pour survivre dans ce cercueil aquatique.
Premièrement, il fit l’état des lieux. Les torrents de vagues pénétraient dans le sous-marin via le trou béant qu’avait provoqué l’attaque surpuissante de Békipan. La force des vagues l’empêcherait d’emprunter cette issue. La seule issue possible était l’entrée principale du sous-marin, bloquée automatiquement dès que l’engin avait émergé dans l’eau. Mais si Békipan avait pu détruire la paroi du sous-marin, il pouvait très certainement détruire le sas de sortie. Ça y était, il avait trouvé la voie de sa survie. Il suffisait à présent de mettre la main sur Picko et…
– Picko !! s’écria-t-il.
Sofian plongea à nouveau dans l’eau et ouvrit les yeux. Refusant de laisser la douleur du sel sur ses yeux l’envahir, il scruta chaque recoin du sous-marin mais le bleu intense de l’océan lui cachait la vision. Soudain, emporté par une nouvelle vague, une barre métallique fusa vers lui et il fut violemment poussé contre l’échelle à laquelle il s’accrocha à nouveau. Il n’avait pas le temps de chercher plus longtemps le vieux Goélise, il fallait qu’il pense à sa propre survie.
– Békipan !! Je veux que tu détruises la porte qui bloque la sortie avec ton pistolet à eau ! ordonna Sofian en plaquant son visage contre le plafond pour bénéficier des quelques centimètres d’air qu’il restait.
Son pokémon nagea jusqu’à lui et se posta en position d’attaque. Sofian plongea à nouveau dans l’eau au moment où le pistolet à eau fusait hors du bec de son pokémon et entendit un terrible craquement qui annonçait l’ouverture d’une nouvelle brèche. Comme il était à prévoir, un torrent d’eau de mer se déversa sur lui et il fut entraîné sur son passage. Il arriva néanmoins à s’agripper à une des pattes de Békipan qui trouva la force nécessaire pour s’extirper hors du sous-marin. Lorsque Sofian ouvrit à nouveau les yeux, il vit au loin l’engin aquatique sombrer dans les profondeurs de l’océan infini. Au-dessus de lui, la surface de l’océan était bien trop loin car il manquait déjà d’air. Békipan envoya alors un nouveau pistolet à eau vers le bas et Sofian se sentit propulser vers le haut. Ils traversèrent à toute vitesse un banc de Magicarpe dont l’un d’eux se coinça dans les mailles du sac à dos de l’adolescent, ralentissant la montée vers l’air frais. Ils n’étaient qu’à quelques mètres quand Sofian ressentit ce besoin urgent de respirer, or, le poids du Magicarpe les empêchait de monter. Se débattant de toutes les forces qu’il lui restait, Sofian se débarrassa de son sac à dos et ne put résister : il inspira à plein poumon.
Ce fut une longue bouffée d’air frais qui emplit les poumons de Sofian, car son Békipan avait réussi à le tirer in extremis hors de l’océan. Enfin, il était hors de danger. Perdu au milieu d’un infini azur, certes, mais accroché au dos de son Békipan, il ne risquait plus rien. C’est alors qu’il se rendit compte de l’étendue de sa solitude. Dans ce vaste océan plongé dans la nuit ténébreuse, Sofian et Békipan étaient seuls et sans repères. Il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait, aucune idée de la position de ses amis qui devaient le rechercher quelque part près de Mérouville. Et puis, il y avait Picko, le pauvre Goélise de Monsieur Marco qu’il avait voulu sauver des griffes de la Team Aqua et avait fini par sombrer avec l’épave du sous-marin. Son cœur se serra dans sa poitrine mais il s’interdit de laisser la tristesse l’envahir.
C’est alors que quelque chose entra en contact avec son dos. C’était une planche de bois carbonisée qui flottait paisiblement au gré des vagues. Il découvrit alors avec effroi qu’il se trouvait au centre d’un amas considérable de débris carbonisés. Au loin, il vit ce qui ressemblait à une porte et il reconnut enfin de quoi il s’agissait : le bateau de pêche de Monsieur Marco !
C’en était trop pour son cerveau ; Sofian se laissa sombrer sur le dos de son Békipan.

L’île vers laquelle Békipan nageait depuis une demi-heure les accueillit en début de matinée. Ils avaient flotté durant toute la nuit en se laissant bercer par le courant lorsque Békipan avait repéré une petite île perdue au milieu de l’océan. Depuis qu’il avait appris la mort de ses amis dans l’explosion du bateau, Sofian n’avait plus bougé d’un centimètre sur le dos de son pokémon. Il n’avait aucune idée de combien de temps ils étaient restés dans l’eau car le temps n’avait plus aucune règle ni loi. Ils flottaient, la nuit passait, le soleil se levait et ils arrivaient sur cette île perdue.
Békipan déposa son maître sur la plage avant de s’affaler sur le sable frais, complètement exténué. Sofian resta debout face à l’océan, les yeux dans le vide. Seul et perdu. Il ferma les yeux et autorisa une larme, une seule, à couler. Et c’était tout. Car à présent, il devait se battre pour sa survie.
Il se tourna alors face à l’île et fit l’état des lieux. Tout d’abord, malgré la position du soleil proche de l’horizon, ce qui indiquait une heure peu avancée dans la matinée, il faisait chaud et bientôt l’air allait être irrespirable. Il se trouvait donc quelque part au sud de Hoenn. À droite, la plage s’étendait sur de longues centaines de mètres. À gauche, pareil. Devant, une forêt touffue et non-accueillante. Dispersés sur la plage se trouvait ci-et-là quelques débris de ce qu’avait été le bateau de Monsieur Marco.
Sofian s’examina enfin. Ses vêtements étaient trempés et portaient les marques blanches que le sel de l’océan avait produites. Il lui manquait sa chaussure gauche qui avait dû couler lorsqu’il s’était extirpé hors du sous-marin et sa montre s’était arrêtée sur minuit et quart. Son sac à dos vert kaki que lui avait offert sa maman dix jours plus tôt coulait quelque part à des kilomètres de l’endroit où il se trouvait, emportant avec lui ses provisions et ses affaires de survie. Heureusement pour lui, il avait toujours les trois pokéballs de son équipe dans sa poche.
Voyant que son Békipan s’était endormi de fatigue sur la plage, il le fit disparaître dans sa pokéball. Il regarda alors autour de lui, à la recherche de quelque chose à faire pour survivre. Mais il était bel et bien seul. Sofian se laissa tomber sur le sable et fondit en larmes.
Le soleil amorçait à présent sa lente descente vers l’horizon. Sofian s’arrêta un instant et se massa la joue droite, déjà brûlée par l’intensité du soleil d’été. Il avait marché toute la journée le long de la plage vers l’est à la recherche de n’importe quelle trace de civilisation, mais il semblait que cette île n’avait jamais été visitée par l’homme, ce qui était impossible en soi. S’il n’avait pas de nourriture, il pourrait survivre quelques jours sans manger. Mais la soif qui lui déchirait la gorge allait l’achever en quelques heures. Il fit appel à son Békipan, toujours épuisé, et utilisa son faible « pistolet à eau » pour s’abreuver. Mais l’état de fatigue du pokémon ne lui permit pas de subvenir totalement à ses besoins et Békipan s’évanouit de fatigue à nouveau.
Sofian décida qu’il allait laisser son pokémon se reposer toute la nuit et lui demander de nager à nouveau sur l’océan en direction de Mérouville. Mais cela ne pourrait se faire que si son pokémon avait récupéré – ce qu’il doutait fortement – et s’il savait au moins où se trouvait Mérouville. Tout ce qu’il savait sur sa position c’était que le soleil se couchait sur sa droite, ce qui signifiait que face à lui se trouvait le sud de Hoenn. Ce fut la raison pour laquelle il avait envoyé la Nirondelle qu’il avait toujours avec lui à la recherche d’une quelconque terre au large. Il avait pensé que son voyage ne durerait pas plus d’une heure, mais la journée était passée et il n’y avait toujours aucune trace de la Nirondelle dans le ciel.
Son ventre grogna férocement. Il se rendit alors compte qu’il n’avait plus mangé depuis la veille dans l’après-midi, avant l’attaque de la Team Aqua. Mais les bruits des pokémons sauvages de la forêt le faisaient beaucoup trop frissonner de peur et il avait décidé de n’entrer dans la forêt qu’au moment où sa vie serait menacée.
Sofian se remit en marche.
Bientôt, il allait faire nuit et il allait devoir dormir pour récupérer de sa longue journée de marche. Et la fraîcheur de la nuit allait être un nouveau problème à surmonter. Sans parler des pokémons sauvages de la forêt qui pourraient en profiter pour venir l’attaquer au beau milieu de la…
Sofian se tordit la cheville et chuta brutalement contre le sable. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas fait attention à la chose dure contre laquelle son pied avait ripé. Jurant silencieusement, il jeta un coup d’œil à l’objet qui avait failli lui casser la cheville et ne put retenir une exclamation de surprise. Enfui dans le sable dans la marée descendante se trouvait une pokéball recouverte d’une fine couche de glace.
Intrigué par l’objet, et surtout par la présence de glace dans un endroit si torride, Sofian prit la pokéball et l’enfuit dans son gilet afin d’accélérer le processus de fonte de la glace. Il fit appel à son Poussifeu pour l’aider à dégeler l’objet grâce à son attaque flammèche. En quelques secondes, la pokéball fut libérée de sa prison de glace et Sofian actionna le bouton de la pokéball. La sphère s’ouvrit et laissa apparaître un petit pokémon vert.
– Un Arcko… marmonna-t-il en reconnaissant le pokémon.
En découvrant l’endroit où il se trouvait, le petit pokémon entra dans une crise de panique et Poussifeu poussa un cri de stupeur. Les deux pokémons se reconnurent et échangèrent des cris apeurés. Sofian comprit alors.
– Arcko ! reconnut-il à son tour.
Le pokémon vit alors Sofian et poussa de nouveaux cris affolés.
– Arcko ! Où est Timmy ? Que s’est-il passé ? demanda Sofian dont le cœur se mit à battre la chamade.
Arcko expliqua à Poussifeu dans son langage et essaya de traduire le tout pour Sofian avec des gestes. Tout ce que Sofian arriva à déchiffrer était que quelque chose était tombé sur le bateau de Monsieur Marco et que Timmy avait renfermé Arcko dans sa pokéball avec précipitation.
Sofian regarda au large à la recherche d’un quelconque indice qui lui donnerait une réponse à toutes ses questions. Mais l’océan était toujours tout aussi vide qu’auparavant. Qu’est-ce qui était advenu de ses amis ?

La nuit était tombée aussi brusquement qu’était passée la journée. Et comme il l’avait prévu, la chaleur torride de l’après-midi avait laissé place à une fraîcheur impressionnante. Mais plus les heures passaient, plus le froid s’intensifiait, au point de faire s’échapper de la bouche de Sofian de la buée à chaque expiration. Bientôt, il allait greloter dans cet incroyable froid polaire. Il pourrait se réfugier dans la forêt touffue derrière lui mais les hululements des pokémons vol nocturnes et les cris des pokémons sauvages le faisaient trembler de peur plus qu’il ne tremblait de froid. Il décida alors qu’il était temps de demander de l’aide aux deux pokémons qu’il lui restait.
Il fit à nouveau apparaître Arcko et Poussifeu qui bâillèrent longuement avant d’être prêts à écouter les ordres de Sofian. Après quelques minutes à peine, Arcko, qui avait accepté de considérer Sofian comme son maître le temps de retrouver le sien, était aller couper du bois dans la forêt et Poussifeu l’avait embrasé, créant ainsi un feu de camp d’amateur mais terriblement soulageant. Sofian remercia les deux monstres et les fit retourner dans leurs pokéballs afin qu’ils se reposent parfaitement.
Malheureusement pour lui, il lui fut impossible de fermer l’œil de la nuit, ce qui ne l’étonna guère. Entre tous les évènements qui s’étaient produits depuis qu’il s’était réveillé deux jours plus tôt – l’attaque de la Team Aqua à Mérouville, l’éboulement du tunnel Mérazon, la confrontation avec la Team Aqua, la mort de Picko, sa sortie in extremis du sous-marin, son naufrage sur cette île déserte et sa survie seul et perdu –, la disparition inexpliquée de tous ses amis, le climat étrange de cette île et puis surtout le fait que la Nirondelle ne revenait toujours pas de sa mission d’exploration, Sofian doutait qu’il puisse fermer les paupières un jour.
Un piaillement mélodieux retentit et il sursauta sur place. Le feu de camp n’était plus réduit qu’à un tas de braise fumant et le ciel prenait lentement une légère teinte rosée. Une petite Nirondelle lui béquetait le torse pour attirer son attention.
– Nirondelle ! Tu es de retour ! Alors, as-tu trouvé de la civilisation quelque part ?
La Nirondelle répondit par des petits cris surexcités et montra à l’aide de son aile un point droit devant. Quelque part face à lui se trouvait un endroit rempli d’êtres humains qui pourraient lui sauver la vie. Tout ce qu’il lui restait à faire, c’était d’attendre que Békipan soit remis de ses efforts et nager en direction de ces gens qui allaient l’aider à retrouver ses amis. En comprenant que son calvaire était terminé, il s’autorisa un petit sourire qui lui remonta le moral et caressa l’oiseau.
– Je suis désolé, lui dit-il après quelques minutes de silence.
La Nirondelle le dévisagea d’un air incompréhensif.
– Je t’avais promis de te ramener à tes amis dans le Bois Clémenti et avec tout ce qu’il s’est passé, toi aussi tu es loin de tes proches à présent. Par ma faute, tu es bloquée avec moi sur cette fichue île…
La Nirondelle ne bougeait pas et écoutait attentivement le discours de Sofian, plongeant son regard froid dans celui de l’adolescent.
– Je sais que c’est encore beaucoup te demander mais… est-ce que tu accepterais de m’aider à arranger la situation, à sortir de ce pétrin ? Je te promets que dès qu’on retrouvera le continent, la première chose que je ferai sera de te libérer pour que tu puisses rejoindre les tiens. Mais en attendant, il faut que nous soyons solidaires. Tu acceptes de m’aider ?
Pour toute réponse, la Nirondelle se blottit contre son maître et Sofian remercia intérieurement Nirondelle pour ne pas l’avoir laissé tomber.
– Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre que…
Mais il s’interrompit au milieu de sa phrase car ce qu’il voyait au loin dans les vagues lui glaça le sang. Il était habitué de voir des objets flotter sur l’océan de temps à autres, la plupart étant ce qui restait du bateau de Monsieur Marco, mais cette fois-ci, c’était un corps que le courant ramenait, et un corps qu’il reconnut en un instant !
– Flora !!

La matinée était déjà passée et Flora était toujours étendue sur le sable, inconsciente. Lorsqu’il l’avait sortie de l’eau avec l’aide du Gobou de la jeune fille, il l’avait allongé à l’ombre en lui nettoyant les parties du visage de l’écume de la mer et avait essayé d’extirper toutes les informations compréhensibles du discours du pokémon aquatique. Comment Flora s’était-elle retrouvée à dérivée sur l’océan, allongée sur une porte métallique ? Pourquoi Gobou était hors de sa pokéball et non dans sa poche avec son autre pokémon ? Malheureusement, exténué par la journée entière de nage, Gobou s’était rapidement évanoui et Sofian le fit retourner dans sa pokéball pour un repos bien mérité.
A présent, il n’était plus seul. Certes, Flora n’était toujours pas consciente et il se pouvait qu’elle ne se réveille jamais – les comas étaient tellement mystérieux pour lui – mais au moins il n’était plus seul. Et si Flora était vivante, il y avait de forte chance pour que Timmy le soit aussi, surtout après avoir retrouvé la pokéball d’Arcko intacte.
Békipan se sentait enfin beaucoup mieux. Le problème qui résultait de la découverte de Flora était qu’il n’avait pas la force nécessaire pour porter deux humains sur son dos. Sofian avait donc retrouvé une amie au sacrifice de son billet de sortie de cette île perdue.
Toutes les demi-heures, il forçait son amie inconsciente à avaler quelques gorgées d’eau de Békipan. Et il était temps qu’il mange car maintenant qu’il y pensait, il n’avait plus rien avalé depuis deux jours et son pantalon trop large, découpé en short depuis que la chaleur du soleil avait pris de l’intensité, le lui rappela rapidement. C’est ainsi qu’il osa s’aventurer quelques minutes à peine dans la forêt effrayante et arriva à trouver quelques baies avant de fuir l’attaque d’un Abo sauvage, affamé lui-aussi. Il partagea sa récolte avec tous ses pokémons – il ne put par conséquent manger que deux minuscules baies – et garda une petite portion pour Flora.
Ce ne fut qu’en début de soirée que Flora ouvrit enfin les yeux.
– Qu’est-ce que…
Mais elle s’interrompit en se massant sa gorge enflammée.
– N’essaie pas de parler, tu dois être déshydratée !!
Békipan lui donna à boire et Flora se remplit le ventre d’eau potable. Sans ajouter un mot, Sofian lui tendit les cinq baies qu’il lui avait gardées et son amie ne se fit pas prier pour les engloutir d’une seule bouchée. C’est alors qu’elle émergea totalement de son coma.
– Sofian !! s’écria-t-elle en lui sautant au cou.
– Flora… soupira Sofian, soulagé de retrouver son amie en un seul morceau.
L’enlacement dura une éternité mais aucun des deux ne voulut l’achever.
– Combien de temps… ?
– On a quitté Mérouville il y a deux jours, répondit directement Sofian.
– Où… ?
– Sur une île quelque part dans le sud. Nirondelle a trouvé une terre, droit devant nous, il nous suffit juste de trouver un moyen de naviguer et on sera sauvés.
– Et… Timmy… ?
La gorge de Sofian se serra.
– Sofian, se lamenta Flora en fondant en larme. Timmy… Timmy est mort !
– Qu’est-ce que tu racontes ? s’énerva Sofian qui se refusait de croire à ce qu’il avait pensé depuis deux jours.
Sofian caressa le dos de son amie qui était prise par des convulsions de larmes.
– On était à ta recherche et… La Team Aqua nous a dit que tu étais mort ! Ensuite, ils nous ont lancé une grenade et… Timmy m’a jetée par-dessus bord et Gobou m’a aidée à ne pas couler. C’est à ce moment-là que le bateau a explosé et… Sofian ! Monsieur Marco et Timmy sont morts !
– NON !
Le cri de Sofian déchira le ciel et une nuée de Piafabec s’envola d’un arbre de la forêt. C’était impossible ! Timmy ne pouvait pas être mort !
– Non, il n’est pas mort… bredouilla Sofian dont les yeux n’étaient même plus capables de produire des larmes. Flora, il ne peut pas être mort puisque… j’ai retrouvé la pokéball de son Arcko sur la plage.
Et Sofian lui expliqua sa partie de l’histoire avec un brin d’optimiste. Si la pokéball d’Arcko n’avait subi aucun dommage, alors Timmy devait être parfaitement bien et allait apparaître d’une minute à l’autre depuis la forêt où il s’était caché depuis deux jours.
– Les pokéballs sont fabriquées à partir du métal le plus résistant, expliqua Flora dont les larmes coulaient toujours sur son visage dépité. Je le sais parce que mon père… mon père m’a…
Et Flora se cacha le visage dans ses mains afin de pleurer de plus belle en repensant à sa famille. Sofian voulut la rassurer, lui servir un discours optimiste, lui dire que tout allait bien se passer, que maintenant qu’ils étaient ensemble, ils allaient trouver une solution pour tout arranger et que si ça se trouvait, Timmy avait dérivé sur le continent et déployait toutes ses forces pour que la police les retrouve. Mais dans l’état d’esprit dans lequel il était, il lui était impossible de penser aussi positivement. Et il se laissa tomber sur le sable, sans voix.
– Tu ne pleures pas.
Sofian quitta des yeux le coucher du soleil et interrogea Flora du regard. Celle-ci essuya les larmes séchées sur son visage et répéta :
– Quand je t’ai annoncé que… qu’il était mort, tu n’as pas pleuré. Et tu ne pleures toujours pas.
– Parce qu’il n’est pas mort.
– J’ai vu le bateau exploser.
– Il n’est pas mort. On va trouver une solution pour quitter cette île et on va le retrouver parce qu’il n’est pas mort.
– Comment peux-tu en être aussi sûr ?! explosa Flora en se massant le crâne à cause de sa fièvre. Comment peux-tu être aussi optimiste ? Et aussi calme ? On risque de mourir de faim ici et ça n’a pas l’air de te faire quoi que ce soit ! J’ai passé la journée à pleurer et toi, tu es juste resté assis là à rien faire ! On dirait que tu t’en fous, que ce n’est qu’un jeu ! On n’est pas dans une arène ou en combat pokémon, Sofian ! On est dans la réalité ! Alors arrête d’être aussi calme et optimiste parce qu’on a toutes les chances de ne pas finir vivants !
Sofian prit la main de son amie surexcitée et la pressa fortement entre les siennes. Flora se tut immédiatement alors que l’adolescent plongeait son regard profondément dans le sien.
– Je suis calme et optimiste parce qu’on ne va pas mourir, dit-il calmement.
Flora secoua la tête, comme déçue par sa réponse.
– Lorsque j’étais coincé dans ce sous-marin qui se remplissait d’eau de l’océan, piégé dans ce cercueil sous-marin, j’étais certain que… c’était la fin pour moi, raconta Sofian. Fermeture du rideau, applaudissement du public et fin de la représentation. Quand la mort s’est approchée cette nuit-là, ce n’est pas tout ma vie qui a défilé devant mes yeux comme le prétend la légende, mais bien un seul souvenir : caché dans un placard où on entreposait des pokéballs pour l’arène de mon père, j’observais discrètement le combat pokémon que mon père livrait contre un dresseur en quête de son badge. C’était la première fois que je voyais un tel spectacle, et être le témoin d’une telle prestation me faisait littéralement… frissonner de peur. Pour une raison qui m’échappait, mon père luttait corps et âme contre son adversaire afin de gagner la partie. C’était insignifiant, et pourtant, il mettait tant de hargne à sortir vainqueur de ce combat qui me paraissait inutile. J’avais dix ans à l’époque, alors tu comprends bien que je n’avais aucune idée de la raison d’une telle barbarie. Lorsque mon père a découvert que j’observais en cachette un combat pokémon, ce qui m’était interdit parce que c’était trop violent, il est resté étrangement très calme. Et les mots qu’il a prononcés en s’agenouillant devant moi et en me caressant affectueusement la joue sont restés à jamais gravés dans ma tête. En voyant mon état, il m’a dit de ne pas avoir peur. Que oui, c’était barbare de faire combattre deux pokémons pour une simple victoire, que oui, c’était douloureux pour un dresseur de voir ses amis souffrir, mais que dans la vie, il fallait apprendre à se battre et à souffrir pour avancer. « Aujourd’hui, je me bats pour un jeu. Mais qui sait ce que demain me réserve. Et là, je serai heureux d’avoir appris à me battre car je saurai survivre. » Alors oui, je suis calme et optimiste parce qu’on doit se battre pour survivre et qu’on ne va pas mourir.
Flora se blottit contre Sofian et l’adolescent la serra dans ses bras.

Construire un radeau ! C’était la solution que Sofian avait trouvé le lendemain matin pour naviguer vers la terre vers laquelle Nirondelle allait les conduire. Il avait vu dans une série que des survivants d’un crash d’avion avaient construit un radeau pour quitter une île mystérieuse et, il se rendait bien compte qu’il n’allait pas pouvoir construire le même moyen de transport, mais l’exploit était faisable !
En ramassant toutes les parties du bateau de Monsieur Marco qui avaient dérivé sur leur plage, Sofian put mettre à l’œuvre son projet. Aidé par ses pokémons, ceux de Flora et d’Arcko, qui était le plus emballé par l’idée pour retrouver au plus vite son maître, Sofian démarra la construction d’une simple plateforme de bois qui tiendrait sur les morceaux du bateau qui flottaient. Flora avait refusé de les aider et était restée dans son coin à regarder dans le vide en continuant de pleurer. La dépression de son amie ne pouvait pas durer plus longtemps, ce qui donna plus de courage à Sofian de terminer la construction de son radeau au plus vite. Le soir même, le carré de plancher de trois mètres sur trois fut terminé et il avait décidé de le mettre à l’eau dès le lendemain matin.
Ils dînèrent tôt ce soir-là, se nourrissant de champignons qu’Arcko avait décrété d’inoffensifs et que Poussifeu avait cuit avec un peu trop d’acharnement. Même Flora paraissait un peu moins triste maintenant qu’ils avaient un espoir de quitter cette île perdue.

Il devait être midi, car le soleil était au zénith, lorsqu’ils poussèrent le radeau de fortune à l’eau. Sofian grimpa rapidement dessus et aida Flora à le suivre avant que les vagues ne l’aient emporté trop loin. Gobou et Békipan aidèrent à naviguer en suivant Nirondelle qui montrait la voie dans les airs, tandis que Chenipotte et Arcko s’assuraient que les ficelages et les bouts de bois tenaient en place.
– Enfin on quitte cette île de malheur ! s’exclama Sofian qui avait enfin une bonne raison de sourire.
Flora plissa les yeux pour voir l’île disparaître au loin et soupira de soulagement. À présent, seule la montagne au centre de l’île était visible. Etonnamment, il ne faisait plus si chaud. Mais cela était surement dû à la brise légère et aux remous de l’océan qui venaient les rafraîchir perpétuellement.
– Nirondelle, on est encore loin ? demanda Sofian.
L’oiseau piailla dans le ciel et Sofian n’eut aucune idée de ce que ce cri avait signifié.
Tout à coup, une explosion retentit au loin et tous sursautèrent.
– Qu’est-ce qu’il se passe encore ? s’écria Flora en serrant de toutes ses forces le bras de Sofian.
Ils se tournèrent vers l’île qu’ils venaient de quitter et constatèrent que du sommet de la montagne au centre de l’île s’échappait une épaisse fumée noire.
– Je ne sais pas, mais je suis bien heureux qu’on soit parti de là… marmonna Sofian dans sa barbe.
– Mais ça veut dire que… il y avait bien des êtres vivants sur cette île !!
– C’est peut-être un combat pokémon qui a dégénéré…
Poussifeu poussa un cri de stupeur et Nirondelle attira l’attention. Sofian et Flora levèrent les yeux au ciel en suivant les regards des pokémons apeurés et découvrirent que s’extirpaient d’un nuage de poussière une montgolfière à l’effigie d’un Miaouss.
– Oh non !! Oh non non non non non !! paniqua Flora. Pas eux ! Pas maintenant !
– Békipan, Gobou, nagez plus vite !! ordonna Sofian.
Les pokémons aquatiques poussèrent le radeau de toutes leur force afin d’échapper à la montgolfière menaçante.
– Comment la Team Rocket nous a-t-elle retrouvés ? s’étonna Flora en panique. Pourquoi eux, ils arrivent à nous retrouver, mais pas la police ?!
– J’en sais rien et c’est le dernier de mes soucis de savoir pourquoi et comment ! S’ils attaquent, on est en position de faiblesse ! Et je ne sais pas toi, mais personnellement, je n’ai pas assez de force pour me battre !
C’est alors qu’une pokéball tomba entre les deux adolescents et fit apparaître un monstrueux serpent gigantesque.
– Seviper !!!
Le serpent sauta dans les airs et retomba tête la première contre les planches de bois qui se brisèrent sous le choc. Sofian vit Flora tomber à l’eau avant d’être lui-même propulsé dans l’océan. Quelque chose le tira à la surface et en aplatissant une mèche de cheveux mouillée, il comprit que son Békipan l’avait sauvé une nouvelle fois. Devant lui, Gobou aidait Flora à ne pas couler. Sofian fit rentrer son Poussifeu et Arcko dans leurs pokéballs et Flora fit de même avec Chenipotte. Seviper quant à lui était remonté dans la nacelle de la Team Rocket, à côté des visages des trois dangereux membres du groupe mafieux le plus dangereux de Kanto.
– Pourquoi vous nous attaquez ? hurla Flora, enragée. On ne vous a rien fait !! Vous ne pouvez pas nous laisser une seule fois tranquille ? Même quand on crève de faim sur une île déserte vous venez encore nous emmerder !
– Comme on le disait à votre petit-ami il y a quelques instants, on a décidé de vous voler vos pokémons, annonça Jessie de sa voix machiavélique.
– Et étant donné que vous êtes presque morts, non seulement on sera débarrassé de vous mais en plus ce ne sera pas à cause de nous que vous périrez, donc notre conscience sera tranquille, poursuivit James en s’esclaffant.
– Et nous pourrons terminer notre mission en paix ! conclut Miaouss en souriant allègrement.
– On ne s’est pas battu aussi péniblement pour échouer lamentablement face à vous ! s’énerva Sofian. Si on doit couler, vous aussi vous coulerez ! Nirondelle, perce le ballon !
– NON !! supplia la Team Rocket d’une même voix.
Mais c’était trop tard, le petit oiseau avait déjà transpercé le ballon de la montgolfière. L’engin volant s’écrasa dans l’océan en produisant une énorme vague qui ensevelit Sofian et Flora. Sofian remonta à la surface plus difficilement car le ballon de la montgolfière lui bloqua le passage. Lorsqu’il put enfin respirer, il constata avec amusement que Jessie, James et Miaouss essayaient de ne pas couler en s’accrochant à un Seviper peu confortable dans l’eau et à un Cacnéa terrifié et que, surtout, Flora lui faisait de grands signes depuis l’intérieur de la nacelle qui flottait sur l’eau. Sofian nagea vers elle et grimpa dans la nacelle à son tour, suivi de son Békipan qui rejoignit Goélise et Nirondelle.
– Et maintenant, partons avant que…
– Sofian !!
Flora l’interrompit et lui montra quelque chose au sol. Le cœur de Sofian fit un bond énorme dans sa poitrine lorsqu’il reconnut devant un sac à dos encrassé le Tarsal de Timmy mal en point et…
– Picko ! Picko, tu es vivant !! Comment… ? Qu’est-ce que c’est que ce bordel, putain !!
Flora ouvrit d’un coup sec le sac à dos et en sortit un sachet plastique dans lequel se trouvaient une carte de dresseur, une pochette à badge, un petit packet emballé précieusement, une lettre scellée et un Pokénav tout neuf.
– Le sac à dos de Timmy ! reconnut Sofian avec effroi.
– Timmy est vivant !! hurla Flora en pleurant à nouveau, mais de joie cette fois.
– Mais où est-il ?!
Le vieux Goélise poussa des cris paniqués et battit des ailes pour essayer de s’échapper mais Sofian le retint.
– Picko, où étais-tu passé ?? Je pensais que tu avais coulé avec le sous-marin !! Je croyais que je t’avais abandonné là-dedans !
La nacelle fut subitement percutée par une force violente qui les déstabilisa. Dans l’eau, la Team Rocket essayait de récupérer leur montgolfière en faisant attaquer Seviper et Cacnéa.
– Békipan, Nirondelle, Gobou, attaquez !!
Békipan et Gobou envoyèrent leur « pistolet à eau » contre leurs ennemis et Nirondelle battit fortement des ailes. Cacnéa riposta avec un « dard nuée » bien placé et Seviper fouetta la nacelle à l’aide de sa queue. Les attaques provoquèrent une explosion à la surface de l’eau et la Team Rocket plongea pour ne pas se faire prendre dedans.
– Et maintenant, partons avant que…
– Sofian !!
– Quoi encore ??
Il se retourna et vit alors ce qui terrorisait autant Flora. Une baleine. Non, plus gros encore. Une baleine de la taille de dix baleines. Le pokémon était apparu de nulle part, avait sauté dans les airs, et maintenant il retombait sur eux.
– TOUS A L’EAU !!
Flora agrippa le sac à dos de Timmy tandis que Sofian prit Tarsal et Picko dans ses bras. Békipan et Gobou plongèrent dans l’océan tandis que Nirondelle s’envolait précipitamment. Enfin, la baleine retomba sur la nacelle.

La douleur dans le bas du dos lui était insupportable. A cet instant précis, il n’en avait rien à faire de garder Tarsal et Picko contre sa poitrine. Aspiré par l’océan, Sofian perdit toute notion d’espace-temps. Mais dans cet infini azur, seuls le calme et la paix régnaient. Quelque chose lui déchirait le dos, quelque chose lui percutait le ventre, quelqu’un criait, sa tête était ballotée de toute part. Que tout cela finisse, et vite ! pensa-t-il.
Et Sofian percuta de plein fouet quelque chose de dur et granuleux avant de pouvoir à nouveau respirer. Il entrouvrit le seul œil qui voulait bien daigner bouger mais ne vit rien, ou plutôt quelque chose lui bloquait la vue. L’odeur du sel dans ses narines et le goût du sable dans sa bouche lui fit comprendre qu’il venait de rouler violemment sur une plage. Encore une île perdue ?
Il fut heureux de constater que son ouïe était miraculeusement intacte car des cris affolés retentissaient de toutes parts. Sofian fut violemment retourné et le soleil lui éblouit la vue. Il eut à peine le temps de voir une touffe de cheveux impressionnante au sommet d’une poitrine musculaire avant de se laisser sombrer dans le coma.
Il ouvrit à nouveau son œil sain mais fut toujours tout aussi ébloui, par de la lumière artificielle cette fois-ci. Sofian tourna la tête à sa droite. Sur un brancard était étendue Flora. Devant lui, l’infirmière Joëlle, l’agent Jenny et l’homme à la chevelure touffue qu’il avait vu avant de s’évanouir étaient plongés dans une discussion animée mais silencieuse. Sofian tourna la tête à sa gauche. Sur un brancard était étendu Timmy.
Sofian perdit à nouveau connaissance.
A suivre…