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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 20/05/2013 à 11:30
» Dernière mise à jour le 17/10/2013 à 20:12

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 118 : Elle, tu l'aimes
Elle, tu l'aimes - Hélène Segara


- Cassy, s'il te plaît, peux-tu me passer le tournevis ?

La jeune fille s'exécuta, tendant à Régis une tige de métal à peine plus épaisse qu'une aiguille à coudre. Il s'en empara avant de rabaisser devant ses yeux les lunettes aux verres loupes qu'il portait pour réussir son travail minutieux. La nanotechnologie des gants de combat était en train de prendre forme sous leurs yeux.

- Maintenant, donne-moi le faire à souder, et essaye de me tenir ces fils avec la pincette. Fais attention à ce qu'ils n'entrent surtout pas en contact.

Elle obéit avec précaution, observant le garçon qui réalisait une oeuvre d'orfèvre. De la sueur perlait sur son front, sans doute due à la chaleur qui se dégageait de l'outil chauffant. Il s'essuya du revers de sa manche, les yeux plissés par la concentration. L'adolescente s'efforçait de ne pas trembler afin que le circuit électrique ne bouge pas d'un millimètre pendant l'opération.

- Voilà ! s'exclama soudain le scientifique en se redressant d'un coup. Je crois que c'est enfin terminé !

Cela faisait quatre jours qu'ils s'échinaient sans relâche à mettre au point les dernières armes. Tous deux manquaient cruellement de sommeil à cause de leurs nuits blanches, mais finalement ils songèrent que cela en valait la peine puisqu'ils venaient de réussir. Avec un sourire, Cassy s'empara des gants pour les enfiler.

- Allons les essayer.

D'un geste de la main, elle invita son ami à la suivre hors du laboratoire. Le professeur Seko n'avait posé aucune question sur la raison de sa venue, ni même sur le grand projet secret qu'ils tâchaient de réaliser. De toute façon, comme la jeune fille le faisait sans cesse remarquer, garder le secret ne servait désormais plus à rien. La seule chose qui comptait vraiment était de mettre fin aux agissements de la Team Galaxie avant qu'il ne soit trop tard.

Ils s'éloignèrent un peu du bâtiment pour emprunter une rue qui menait à la sortie de Bourg-en-Vol. Là, à l'abri du couvert des arbres où personne ne risquerait de les surprendre, Cassy appela Draco qui jaillit presque aussitôt de sa pokéball en poussant un cri déterminé.

- C'est le grand jour, annonça-t-elle fièrement tandis que la créature s'enroulait à ses pieds. L'heure de vérité a sonné. Voyons si Lilith avait raison et si je possède réellement le souffle du dragon. En avant, fais-nous ta plus belle Danse Draco.

Le pokémon passa aussitôt à l'action en serpentant sur le sol en un mouvement gracile. La jeune fille tendit sa paume ouverte dans sa direction afin de laisser le circuit électrique absorber son énergie et son amitié. Une sphère lumineuse commença à scintiller dans sa main, mais s'éteignit si tôt qu'elle voulut bouger.

- Cela ne fonctionne pas... Pourquoi cela ne fonctionne pas ? s'écria-t-elle en jetant un violent coup de pied dans un caillou qui avait eu le malheur de se trouver dans son champ de vision.
- Tout n'est peut-être pas perdu, intervint Régis en tentant de la raisonner, les deux bras passés autour de son cou, son menton posé sur son épaule. Apparemment, j'ai mal jaugé la puissance. C'est ce qu'Emilien craignait, lui aussi. Nous n'avons plus affaire à l'eau ou l'électricité, mais au dragon. Bien qu'ayant prévu suffisamment large, je pense malgré tout que tes gants manquent de puissance. C'est... effrayant, quand on sait la capacité qu'ils sont déjà en mesure d'accumuler.
- Alors retournons au laboratoire et remettons-nous à l'ouvrage.

Cassy s'apprêtait à rappeler Draco dans sa ball lorsque son ami posa sa main sur la sienne. Il serra doucement ses doigts avant de l'obliger à lui faire face. Ainsi, il accola son nez au sien et caressa d'un geste lent sa chevelure brune.

- Calme-toi un peu. Tu as trop de poids sur tes épaules et tu es exténuée. Tu n'as pas dormi depuis près de trois jours.
- Toi non plus, je te signale.
- Mais moi je ne m'apprête pas à affronter la Team Galaxie. Même si tes gants de combat sont opérationnels, à quoi te serviraient-ils si c'est toi qui n'est plus en état de les utiliser parce que la fatigue de gagnera en pleine bataille ? Tu ferais mieux d'aller te reposer, je m'occupe du reste.

Régis l'embrassa délicatement sur le front, la joue puis la commissure des lèvres, tout en entrelaçant ses doigts avec les siens. Un toussotement les rappela à la réalité, qui les fit sursauter. Sacha se tenait adossé à un arbre, la visière de sa casquette rabaissée devant ses yeux.

- Je vous cherchais. Le professeur Seko m'a dit qu'il vous avait vu sortir en toute hâte il y a quelques minutes.
- Oui, nous sommes venus nous entraîner, répondit aussitôt l'adolescente avec autant de naturel que possible.

Elle ôta ses gants d'un mouvement sec pour les tendre à son ami qui patientait à côté d'elle. Il la remercia d'un sourire, puis les glissa dans la poche intérieur de sa blouse en murmurant qu'il ferait tout le nécessaire.

- A quoi servent-ils ? demanda le garçon brun avec une once de curiosité déplacée dans la voix.
- Je te demande pardon ?
- Bah oui, ces gants... Cela fait plus d'une semaine que j'observe Régis en train de s'atteler dessus. Il ne cesse de me répéter que ce n'est qu'une expérience sans importance.
- Exactement, coupa l'intéressé. Rien de bien intéressant, je t'assure.
- Alors pourquoi elle les essaye quand toi tu m'as interdit d'y toucher ?
- Parce que je suis à l'origine du projet, déclara Cassy en fronçant les sourcils d'un air hautain. C'est moi qui aie dessiné les plans et apporté le prototype afin qu'il puisse en fabriquer d'autres.
- Cela ne m'explique toujours pas leur fonction.
- Je ne vois pas en quoi cela te regarde.

La jeune fille croisa les bras contre sa poitrine tandis que Régis s'interposait entre eux. D'une voix autoritaire qu'il n'employait que très rarement, il ordonna :

- Sacha, elle a raison, reste en dehors de cela. Tu n'as pas à te préoccuper de cette histoire, c'est juste... un service que je lui rends. Quant à toi, Cassy, va te reposer. Un bon somme te ferait le plus grand bien.

Il s'éloigna ensuite en direction du laboratoire sans se rendre compte que personne ne le suivit. Les deux autres restèrent là, immobiles, les lèvres closes mais le regard assassin qui en disait long à lui seul sur leurs sentiments mutuels.

- Je n'ai pas l'intention de te voler ton petit ami, si c'est ce que tu veux savoir, finit par affirmer la jeune fille tout en haussant légèrement le menton.
- Encore heureux, il ne manquerait plus que cela. Je le connais depuis que nous sommes enfants, alors que toi, tu as fait irruption dans sa vie. Depuis que tu existes, il a un comportement étrange. Jamais avant il ne nous aurait demandé de le suivre à Hoenn sans aucune explication valable, juste en affirmant que c'était important.
- Si tu lui faisais un peu plus confiance, tu ne douterais pas autant et tu te poserais moins de questions.
- Oh mais j'ai foi en lui. En ce qui te concerne, par contre... Je sais que tu caches quelque chose, Cassy. Je n'ai pas oublié l'hélicoptère qui te recherchait au Bourg-Palette, cet automne.

L'adolescente leva les yeux au ciel avant de venir poser à contrecoeur une main sur l'épaule de son interlocuteur, elle plongea son regard dans le sien avant de prononcer des mots qui lui brûlèrent les lèvres :

- Ecoute bien ce que je vais te dire, d'accord ? Je ne le répèterai pas. Régis t'aime, c'est clair ? Sinon, il ne serait pas venu se perdre à Hoenn comme cela, sur ce qui paraît être un coup de tête. Effectivement, il a changé depuis qu'il me connait parce que nous travaillons ensemble sur un projet qui dépasse de loin tout ce que tu es en mesure d'imaginer. D'ailleurs, si vous êtes ici, c'est uniquement parce que j'en ai eu l'idée. Il tenait absolument à vous protéger, le professeur Chen et toi, alors je lui ai suggéré de venir se mettre à l'abri à Bourg-en-Vol. Cesse donc de t'interroger sans répit, Sacha, cela ne te mènera nulle part, d'autant que tu ne seras peut-être même jamais en mesure de comprendre la vérité, mais s'il y a une chose dont tu peux être certain, c'est bien de l'affection que Régis porte à ton égard.

La jeune fille finit par lui adresser un sourire hésitant avant de desserrer ses doigts qui avaient commencé à se crisper sur la clavicule du brun. Elle tourna ensuite les talons, la cape de Sven volant dans son sillage, pour rejoindre le laboratoire où, effectivement, il lui fallait vraiment se reposer.

Sacha ne la suivit pas et elle en fut soulagée. Pour une fois, se pourrait-il qu'il ait enfin compris la leçon ? Si cela permettait de l'éloigner d'eux tant qu'ils n'auraient pas achevé les gants de combat, c'était une excellente nouvelle. Au moins, ils ne perdraient plus un temps considérable à l'empêcher de mettre son nez partout.

Le scientifique s'était déjà remis à la tâche lorsque les portes transparentes coulissèrent pour laisser Cassy pénétrer à l'intérieur. Il lui adressa un sourire las tandis qu'elle montait à l'étage pour se reposer dans la chambre du garçon, la plus proche des escaliers au cas où il lui faille descendre en catastrophe pour une raison ou une autre.

Elle avait l'impression de dormir depuis quelques minutes à peine quand une sonnerie stridente la réveilla en sursaut. Elle regarda l'heure sur l'horloge murale : l'après-midi était déjà bien entamée, alors qu'elle se souvenait s'être allongée ici le matin même. Le second avertissement du visiophone l'obligea à se tirer contre son gré des couvertures tièdes et duveteuses.

- Un appel de Sinnoh ! annonça en criant la voix du professeur Seko au rez-de-chaussée.

La jeune fille traversa aussitôt la pièce en courant pour se ruer dans le corridor, d'où elle avala quatre à quatre la volée de marche qui la séparait d'en-bas. Elle s'empara du combiné, ou plus exactement l'arracha des mains de l'homme qui le lui tendait sans prendre la peine de le remercier, pour le porter immédiatement à son oreille. Marion se trouvait déjà sur l'écran.

- Qu'est-ce que vous faites à Sinnoh ? demanda-t-elle à la Ranger qui n'eut même pas le temps d'énoncer le motif de son appel.
- Cynthia nous a contacté il y a un peu plus d'une heure pour nous indiquer qu'un groupe de sbires Galaxie, mené par Sven, venait de quitter le bâtiment de Vestigion. Un autre est parti quelques minutes plus tard de Voilaroc avec Sylvain en tête selon les dires de Sandra. Ils sont probablement partis chercher Créhelf : c'est l'heure de faire nos preuves, Cassy. J'espère que tu es prête.

L'intéressée boucha le microphone de l'appareil d'une main afin de ne pas percer le tympan de son interlocutrice, puis haussa la voix pour demander à Régis s'il avait avancé sur ses gants.

- Pas suffisamment pour les rendre fonctionnels, répondit-il, penaud. Je crois qu'elles vont devoir se passer de toi.
- Je suis désolée, Marion, mais le contrôle du dragon est beaucoup plus complexe que tout ce que nous aurions pu imaginer. Vous pensez avoir une chance de vous en sortir sans moi ?
- Oh, nous nous en sortirons, c'est certain. Enfin, il n'y a pas de raison de t'inquiéter. Et puis, Sven m'a prise une fois en traître. Cela ne se reproduira pas de sitôt, d'autant que j'ai bien l'intention de lui faire gouter à sa propre médecine. Souhaite-nous bonne chance.

Alors que son estomac se nouait, les mots sortirent tels un borborygme de sa bouche, néanmoins la Ranger parut être satisfaite. C'était leur première mission, la jeune fille se devait d'être là pour superviser le reste de la Confrérie. Il fallait qu'elle sache, qu'elle soit présente. Lorsque Régis se retourna pour lui demander son aide, elle avait déjà disparu.