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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 23/11/2011 à 13:15
» Dernière mise à jour le 18/01/2018 à 11:08

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 76 : La fin des Elus
En représailles à son coup de poing porté, Falchis envoya sur Mercutio un jet d'eau si puissant qu'il lui aurait probablement fait un joli petit trou dans le corps s'il l'avait touché. Heureusement pour lui, Mortali réagit au quart de tour en glaçant l'eau avec son Laser Glace, l'arrêtant à quelques centimètres de la poitrine de Mercutio. Herts et Acpeturo chargèrent, leurs épées au poing. Falchis utilisa une attaque Surf qui repoussa ses assaillants loin derrière. Puis il redirigea l'eau vers Mercutio. Le jeune homme sentait que l'eau essayait de l'attraper, de le paralyser en elle. Il se chargea en Flux et le fit surgir de tout son corps, explosant la bulle d'eau qui l'enveloppait. Puis il envoya une attaque de Flux sur son ennemi. Mais une espèce de geyser se créa au pied de Falchis, l'entraînant vers le haut et lui faisant éviter l'attaque. Ainsi élevé, Falchis les regarda comme s'il était un Dieu dans son domaine et eux de pauvres petits mortels insignifiants.

- Descends de là, ordure, où je vais m'en charger moi-même, le menaça Mercutio.

Acpeturo tenta de trancher la colonne d'eau, sans succès. D'en haut, Falchis les bombarda d'attaques Bulle d'O.

- Mortali ! S'écria Mercutio.

Le Pokemon comprit et gela les bulles, qui retombèrent en de jolies boules de glace. Il ne s'arrêta pas là, et gela le geyser de Falchis. Aussitôt, à la fois Acpeturo et Herts le tranchèrent avec leurs épées. Falchis retomba gracieusement, mais ne put éviter l'attaque Ball'Ombre de Mortali, ainsi que celle de Flux de Mercutio. Il fut projeté contre le mur qu'il fissura sous le choc.

- J'aurais des remords à tuer un vieillard, même quelqu'un comme toi, fit Mercutio. Rends-toi.

Falchis tenta de se relever tout en ricanant. Une attitude qui ne correspondait pas à un Elu si on était blessé comme il l'était. Ce Falchis semblait bien insouciant de mourir ou de vivre.

- Me rendre, vous dites ? Passer les derniers jours qu'il me reste enfermé dans une de vos cellules ? Ou bien m'exécuter vous-même plus tard ? Sans œuf de Pegasa, je suis condamné. Je le sens en moi... Mon corps est en train de tomber en morceaux. Mon âge me rattrape. Il me reste très peu de temps. Alors quel intérêt y aurait-il à ce que je me rende ?! Je ne suis pas un imbécile comme Jyskon ou Evard à tout rechercher pour vivre ne serait-ce qu'une minute de plus. Je n'ai pas peur de la mort.

- Je suis content pour toi. Et pour moi. Ainsi, je n'aurai pas de remords.

- Vous avez raison, jeune infidèle, approuva Falchis. La vie et la mort n'ont que faire des regrets. Je n'en ai jamais eu. C'est peut-être pour ça que j'accepte mieux la mort que mes confrères. Alors venez ! Essayez de me tuer ! Car moi j'essaierai de vous tuer !

- Qu'est-ce que vous racontez ? Vous avez vu votre état ? Qui espérez-vous tuer ?

Son corps se mit à briller. On avait l'impression que de petites étoiles l'entouraient. Falchis se releva totalement, comme s'il n'avait jamais était blessé. Mercutio jura. Il reconnaissait là l'attaque Soin.

- OK mec, tu veux la jouer comme ça ? Je vais faire en sorte que tu ne puisses plus te régénérer après ça. Mortali, attaque Tonnerre !

Falchis traça une espèce de carré invisible dans l'air avec ses mains. Mercutio se demanda ce qu'il faisait avant que l'attaque de foudre, qui avait touché Falchis, rebondit à toute vitesse sur Mortali, qui chancela, et tomba KO.

- Oh mon dieu, souffla moqueusement Falchis en se régénérant une fois de plus. Une attaque Voile Miroir ! Que c'est vilain...

Agacé, Mercutio rappela son Pokemon. C'était bien joué de la part de Falchis, d'utiliser sa faiblesse foudre et la forte attaque spéciale de Mortali à son avantage pour la lui renvoyer avec une puissance décuplée grâce au Voile Miroir.

- Une attaque Soin. Une attaque Voile Miroir, résuma Mercutio. Je pense ne pas me tromper en disant que tu as dû manger un Milobellus ?

- Bonne supposition, confirma Falchis.

- Un si beau Pokemon... C'est impardonnable !

- Voyez-vous ça ? Auriez-vous été si en colère si j'avais mangé un Roucool, un Pokemon commun qu'on trouve un peu partout ? Mais un Roucool n'est-il pas aussi vivant qu'un Milobellus ? Vous voyez, vous avez déjà un ordre hiérarchique d'importance des vies tout fait dans votre tête. Comme nous vriffiens. C'est la nature humaine.

- Assez de vos conneries, gronda Mercutio. Quelque soit le Pokemon que vous dévorez vivant pour acquérir ses pouvoirs, c'est mal. Forcer des enfants innocents à le faire, c'est encore plus mal !

Falchis eut un sourire.

- Faites-vous référence à Sa Majesté Solaris ? On ne l'a pas forcée du tout, sachez-le. Elle a mangé Dracoraure d'elle-même. Sans doute avait-elle entendu une de nos conversations sur le Joyau des Mélénis et la façon de voler les pouvoirs des Pokemon en les mangeant.

- Oui, elle vous avait entendus, confirma Mercutio avec colère. Et c'est pour ça qu'elle a mangé Dracoraure. Mais pas pour les raisons que vous croyez ! Elle ne voulait pas la gloire ou la puissance. Elle voulait juste épargner ça à son petit frère, que vous alliez forcer à le faire !

Falchis parut momentanément surpris par cette hypothèse. Aussi par le fait que Mercutio en sache autant. Acpeturo et Herts écoutaient également avec attention. Puis Falchis dit :

- Quelle importance, au final ? Solaris règnera d'une main de fer sur le monde entier ; un monde entièrement peuplé d'humains comme nous. Vous ne pourrez rien faire pour l'arrêter. Vous n'êtes même pas capable de m'arrêter moi !

Il fit surgir une nouvelle fois son eau bizarre qu'il pouvait contrôler. Mercutio ne chercha pas à l'éviter cette fois ci. Il n'avait pas de temps à perdre avec un type comme Falchis, alors que le Vortex grandissait de minutes en minutes. Il devait en finir maintenant ! Il se jeta carrément dans l'eau, utilisant le Flux pour se propulser vers Falchis. Surpris par ce geste, l'Elu tenta d'arrêter son eau qui conduisait Mercutio jusqu'à lui, mais trop tardivement. Mercutio s'empara de son visage d'outre-tombe avec sa main droite, et laissa échapper tout le Flux dont il était capable.

Falchis hurla. Mercutio aussi. Il ne contrôlait pas ce qu'il avait libéré, et sa main était comme en train de brûler. Mais Falchis était plus à plaindre. Son visage était devenu méconnaissable et repoussant, encore pire que celui d'Herts. Sa peau avait fondu et laissait voir ses os. Ses yeux avaient été réduits en bouillie blanchâtre. Dans un geste désespéré, Falchis tenta d'invoquer de l'eau pour se soulager. Sa douleur ne lui permettait même plus. Mercutio, d'un grand geste de son épée, abrégea ses souffrances.

- J'ai eu mal pour lui, avoua Acpeturo.

- Moi pas, renchérit Herts. Je n'arrive pas à croire qu'ils aient osé nous mentir de la sorte pour servir leurs intérêts ! C'est ignoble ! Qu'ils aillent tous pourrir sous les feux éternels d'Asmoth !

- C'est sûr que s'il existe, il ne sera pas content d'eux, répondit Mercutio. Bon les mecs, merci de votre aide, mais je continue tout seul maintenant. Solaris est trop forte pour vous. Revenez plutôt dehors aider les autres et...

Il s'interrompit quand, d'un des murs brisé, il vit une lueur dorée provenir du centre du palais, de là où ils venaient. Elle gagna bien vite en grandeur pour devenir aussi grosse et vive qu'un mini-soleil. Mercutio se cacha les yeux, car regarder ce phénomène en face plus de deux secondes lui avait fait l'impression de s'être passé un chalumeau sur les yeux. Puis soudain, l'orbe de lumière explosa. Mercutio fut projeté il ne savait où. Le choc le fit tomber dans l'inconscience, en même temps que les murs et le sol s'effondraient tout autour de lui.


***


Pendant ce temps, la base Rocket, posée au milieu de la bataille, faisait office d'un abordage général. Beaucoup de vriffiens étaient rentrés, mais peu avaient réussi à parvenir jusqu'à la salle de commandement. La simple bonne raison en était que l'Agent 009 du Boss, Domino, la Tulipe Noire, était postée devant. Les cadavres vriffiens qui s'empilaient devant elle gênaient à présent l'avancée des autres vriffiens. Ces derniers commencèrent à hésiter face à cette jeune femme, d'apparence petite et fragile, qui avait porté le compte de vriffiens abattus à plus d'une centaine à elle seule.

- Eh bien ? Susurra Domino. Une gamine infidèle, n'ayant aucun Pokemon et aucun pouvoir de Pokemon, seule, vous terroriserait-t-elle à ce point ? Êtes-vous des hommes ? Non, je demande ça, car après votre mutation Pokemon, on pourrait se poser la question...

Un des vriffiens, prit par la colère, chargea l'Agent Spéciale, avec ses deux mains brillantes, signe d'une attaque Griffe Acier. Domino prit appui sur son sceptre tulipe, reçut le vriffien avec son pied, déchargea sur lui une de ses boules d'énergie que pouvaient produire une de ses mini-tulipes, et l'acheva avec son sceptre quand il fut tombé. Durée du combat : quatre secondes. Les autres vriffiens préférèrent rester à une distance de sécurité de Domino, et l'attaquèrent avec leurs jets de feu, de foudre, d'eau, de glace, et autres. Domino tendit son sceptre, et de la fleur noire en son sommet s'échappa un petit bouclier individuel qui repoussa les attaques spéciales.

Domino lança une autre de ses tulipes noires à sa ceinture, qui se planta au sol devant les vriffiens, et qui créa un champ électrique qui les paralysèrent. Puis Domino s'élança sur eux. En des gestes fluides et rapides, significatifs du grand entraînement qu'elle avait subi avant de devenir l'un des meilleurs atouts du Boss, elle rompit le fil qui tenait ces vriffiens à la vie. Ce que Domino ignorait, c'était qu'elle protégeait une salle vide. En effet, Giovanni, le général Tender et le colonel Bouledisco étaient sortis depuis longtemps combattre les vriffiens dans le hall d'entrée de la base. Bouledisco, accompagné de ses quatre Ludicolo qui faisaient des pas de danses, prit de haut la douzaine de vriffiens qui se tenaient devant lui.

- Yo les mecs ! La vache, quelles tronches vous avez ! Z'êtes pas l'genre de mecs à avoir un bon groove sur une MUUUSSSIC du tonnerre d'Arceus, si ? Ça doit v'nir d'votre régime, les mecs. Pas cool de faire des Pokemon ses eating, les mecs. À coup sûr que vous avez une very bad digestion après ça. Ce qui doit expliquer que vous ayez tous une gueule de gars ayant la chiasse, quoi...

D'un geste de son micro, ses Ludicolo se lancèrent à la bataille, sans cesser pour autant leur danse tournoyante. Puis Bouledisco se mit à chanter. Ça avait deux effets notoires. Les vriffiens semblaient trop perturbés par leur adversaire peu banal et ne se battaient pas bien. Et puis les Ludicolo semblaient évoluer au rythme de la musique de Bouledisco, et faisaient un parfait tandem entre leurs attaques Vampigraine, Surf et Ecosphère.

- Eh ouais les mecs ! Ça c'est le vrai groove ! Les powers des Pokemon, les big army, les vortex of the chaos, les sexy empress mégalos... tout ça, ça vaut tripette face à un vrai groove, les mecs !

Plus loin, Giovanni était adossé à la rambarde, regardant avec ennui tout un groupe de vriffiens approcher. Il se tourna vers Tender à côté de lui.

- Je m'en charge, mon vieil ami ?

- En aucune façon, monsieur. Il serait honteux que vous sortiez vos Pokeball uniquement pour ce genre de détritus. Permettez que je m'en charge.

- Faites, général, acquiesça Giovanni. Montrez-moi ce que vous avez appris de moi à l'arène sol de Jadielle !

- À vos ordres, monsieur.

Tender lança sa Pokeball, faisant apparaître son puissant Ostralorreur au milieu des vriffiens. Ce ne fut pas long. Au corps à corps, pas un des vriffiens ne fit le poids face à ce Pokemon surpuissant. Le boss fut lui-même très impressionné. Tender avait le niveau d'un champion d'arène, et Giovanni n'était plus si sûr qu'il puisse un jour le battre à nouveau, comme quand Tender avait été son élève de combat.


***


Siena Crust venait de faire une découverte. Quelque chose d'irréel. Là, en pleine bataille. Alors que les vriffiens doués de pouvoirs semblaient être des centaines de milliers, et qu'en dépit de leur nombre, les attaquants de Kanto commençaient à souffrir sérieusement, sachant parfaitement que pour eux, aucun repli n'était possible, Siena s'était enfin réveillée à la vérité. La vérité de son cœur, qu'elle avait toujours tenté de museler. Elle ne voulait pas admettre ses sentiments, quels qu'ils soient, et pourtant, ils étaient bien là.

Et maintenant soit ils allaient tous périr, soit Mercutio, Galatea et Irvffus stopperaient Solaris et son Vortex et la victoire serait totale, il ne servait plus à grand-chose de faire semblant. Siena et Octave étaient couverts au milieu de ce chaos par Dojosuma, qui se trouvait entre eux, dos à dos. Les deux humains ne servaient pas beaucoup dans cette bataille centrée sur les jets d'attaques spéciales. Octave arrivait parfois à blesser un vriffien avec son épée, et Siena se contentait de donner des ordres à ses Pokemon, bien que ce fût la plupart du temps inutile vu le niveau sonore dans lequel ils se trouvaient.

Il y a peu, Siena avait vu son Pharamp se faire toucher de plein fouet par deux attaques combinées, puis piétiné par une horde de vriffiens. Il ne s'était pas relevé. Siena ne s'était pas fait d'illusions. Son Pokemon avait été tué. Rien que ce constat lui donnait l'impression d'une lame émoussée en plein cœur. Pourtant, dans ce genre de bataille, des Pokemon et des dresseurs y passaient, c'était inévitable. Siena avait participé à de nombreuses batailles depuis le début de cette guerre, et elle s'en était toujours sortie, ainsi que tous ses Pokemon. Alors qu'elle avait vu plusieurs dresseurs pleurer un ou plusieurs de leurs Pokemon, ou le contraire, des Pokemon pleurer leur dresseur, Siena avait fini par se dire que ce genre de chose ne lui arriverait jamais. Elle s'était mentalement forgé une aura d'invulnérabilité autour d'elle, de son frère, de sa sœur, de ses amis, et de ses Pokemon. Belle utopie !

Oui, on pensait souvent que ces choses-là n'arrivaient qu'aux autres. On compatissait, on était triste pour eux, sans jamais se douter que ça aurait pu être nous. Que d'illusions envolées, songea Siena. Elle qui se voulait toujours pragmatique et sérieuse, elle n'était finalement pas moins sentimentale et irrationnelle que les autres. Après tout, c'était ça, être humain. Essayer de le nier, c'était comme nier ce qu'on était. Et Siena en avait assez de se mentir à elle-même. Plus maintenant, alors que le monde s'apprêtait à sombrer dans une nouvelle ère d'obscurantisme, et au final, dans les ténèbres éternelles.

Elle avait compris ça à la mort de Pharamp, mais aussi quelques minutes plus tard, quand une attaque d'un vriffien, vraisemblablement une attaque Exploforce, les avait presque touchés. Dojosuma avait été déstabilisé, et les deux humains qu'il protégeait avaient été propulsés un peu plus loin. Octave s'était relevé le premier, et lui avait tendu sa main pour l'aider à se remettre debout, et ce avec un grand sourire. C'était ce sourire plus que la mort de Pharamp qui avait été le déclencheur. Ce simple sourire, séduisant, d'un jeune homme qui l'était encore plus, en pleine bataille, en plein chaos ou régnaient le sang et la mort. Ce sourire qui avait fait se retourner l'estomac de Siena et lui avait donné des picotements un peu partout dans le corps.

Elle s'était alors rendu compte qu'elle aimait Octave. D'un amour réel, fort et sincère. C'était étrange, car Siena n'avait jamais connu l'amour, hormis la pure et simple tendresse qu'elle avait pour son frère et sa sœur, et pour leur père. Elle ne pouvait pas donc savoir ce que c'était, ni si ce qu'elle ressentait en était bien. Mais elle le savait. Elle aimait Octave, point. Pas seulement pour son physique et son visage qui ne pouvaient que faire soupirer toutes les filles d'une tranche d'âge très étirable.

Elle aimait son humour acide, son pessimisme comique, ses airs hautains si maladroits qui faisaient rire. Elle aimait sa grande gentillesse qu'il tentait tant bien que mal de cacher derrière un cynisme frisant l'arrogance. Elle aimait son air concentré quand il se battait. Son habilité à l'épée, et ses tentatives brouillonnes et touchantes de monter une stratégie avec ses Pokemon. Et plus que tout, elle aimait sa présence à ses côtés. Et en dépit de leurs différences notables, Octave était un peu comme elle dans le fond. Tous les deux ayant de lourdes responsabilités sur leurs épaules, tous les deux faisant tout pour arriver jusqu'où ils devaient arriver.

Mais une question essentielle demeurait : Octave avait-il les mêmes sentiments pour elle ? Difficile à dire. Vu que lui aussi restait toujours accroché à elle, et avec sa tendance assez agaçante de vouloir constamment la protéger, on pouvait affirmer qu'elle n'était pas indésirable à ses yeux. Mais après ? C'était un prince, destiné à devenir le roi d'un puissant royaume. Un jour, s'il survivait, il aurait une femme, duttelienne, sans doute de la noblesse. Siena, elle, n'était qu'une soldat parmi tant d'autre d'une organisation étrangère, qui plus est criminelle. Quoi qu'Octave ressente lui-même, entre eux deux, ça ne pourrait jamais se faire.

Mais quand même, Siena voulait le lui dire. Ils risquaient de mourir très bientôt, alors à quoi bon maintenant pour ce qui était de la fierté ou de la gêne ?
Elle fit un croche-pied à un vriffien avec une corne sur la tête qui chargeait sur elle. Il s'étala contre l'épée d'Octave. Siena se tourna vers lui, le cœur battant bien plus vite qu'il le devrait même en pleine bataille.

- Octave, je voulais te dire que...

Sa déclaration fut couverte par le bruit que provoqua l'explosion partielle de toute une partie du palais impérial, par une espèce de boule de feu ressemblant à un soleil. L'onde de choc balaya tous ceux qui furent trop près, dont Octave et Siena. La jeune fille se sentit s'envoler pendant quelques mètres, et quand elle retomba, elle sentit une douleur vive et fulgurante. Elle ne pouvait plus bouger ne serait-ce qu'un doigt, et un grand froid s'empara d'elle, avant que ce ne soient les ténèbres. Octave se releva de l'endroit où il avait été projeté. Il chercha autour de lui, et il vit Siena, empalée au ventre par une lance de vriffien posée en diagonale sur le sol.

- SIENA !!


***


Heureusement qu'Antyos et Djosan se trouvaient contre l'une des arêtes dorsales de Titank lors de l'énorme explosion dans le palais impérial, sinon, étant donné la taille du Pokemon, ils auraient fait un vol quelque peu mortel. Il suffisait de voir jusqu'à où ceux qui se battaient au sol avaient été propulsé.

- Par mes moustaches, qu'est-ce là cette formidable explosion ? S'exclama Djosan.

- Un terrible combat doit faire rage à l'intérieur du palais, dit le roi de Duttel. Ce n'est pas le nôtre, il nous dépasse largement. Comme celui-là...

- Ne dites pas cela, sire, protesta Djosan. Mon brave Titank a déjà écrabouillé nombre de ces chiens de vriffiens !

- Il a aussi subi d'importants dégâts, tempéra Antyos. Il ne pourra plus tenir bien longtemps, à mon avis.

Le roi avait raison, bien sûr. En raison de sa taille et de sa carapace d'acier, Titank possédait des défenses très difficiles à percer. Mais encore en raison de sa taille, il était très lent et ne passait guère inaperçu. Plusieurs vriffiens s'adonnaient depuis le début à le couvrir d'attaques.

- Mais il est notre seule défense, Majesté, dit Djosan. Bien que ce ne fût par l'envie de me servir de mes poings qu'il me manquât, nous ne pourrions pas survivre longtemps au milieu de cette tuerie et face à ces vriffiens enragés.

- Oui d'ailleurs, tu as repéré mon fils là-dedans, s'inquiéta Antyos.

- Sa Majesté royale se fait du mouron pour son fils bâtard ? Susurra une voix désagréable.

Antyos se retourna et braqua son épée à temps pour dévier un jet de foudre, qui alla rebondir sur la carapace métallique de Titank.

- Jyskon, cracha Antyos, tandis que l'Elu se matérialisait devant eux en un éclair. Vous n'allez donc pas me laisser en paix ?

- Mon heure est proche, avoua Jyskon, mais avant de mourir, j'aurai au moins le plaisir de t'éliminer, toi et ton gros chevalier.

- Qui est gros ?! Tonna Djosan en bombant les biceps. Sachez, noble pourriture, que ma corpulence n'est faite que de muscles et point de graisse !

Le chevalier envoya son poing vers Jyskon, qui se contenta de l'arrêter avec une de ses mains électrifiées. Mais Djosan ne recula pas, malgré la foudre qui se propageait en lui, et avec un cri, il abattit son épée de son autre main. Jyskon recula au dernier moment, surpris. Antyos en profita pour entrer dans la danse, lui aussi. Jyskon esquiva son épée avec sa vitesse électrique, se mit hors de portée de ses adversaires, et leva les deux bras. Un nuage se créa immédiatement au-dessus d'eux, et un puissant éclair en sortit. Une attaque Fatal-Foudre. Djosan et Antyos se mirent à couvert sous l'arête dorsale de Titank, qui attira sur elle le gros de la foudre. Sa lourde masse d'acier attirait les éclairs facilement, mais son type sol faisait qu'il n'était en aucun cas un conducteur, et Djosan et Antyos ne sentirent rien de l'électricité qui pénétra en Titank.

Un coup d'œil vers le palais apprit à Antyos que Jyskon n'était plus leur premier souci. Le Vortex du Chaos ne cessait de croître de plus en plus, et il serait bientôt à leur portée. Antyos pouvait déjà sentir la force de ce tourbillon de ténèbres qui l'attirait peu à peu. Il voyait déjà plusieurs Pokemon et dresseurs en bas se faire irrémédiablement aspirer. C'était ce que recherchaient les vriffiens, bien sûr. Ils faisaient en sorte d'amener le combat le plus près possible du Vortex, car eux n'avaient rien à craindre. Et c'est ce que voulait faire Jyskon aussi, en venant vers eux, un sourire sinistre aux lèvres. Djosan comprit le danger. Il donna un grand coup de botte sur la carapace de Titank et lui cria :

- Recule, mon ami ! Nous sommes trop près du Vortex !

Titank ne prit pas le temps de se tourner pour reculer en marche arrière. Le Vortex ne risquait pas encore de l'aspirer, lui, mais Titank se mouvait avec une lenteur exaspérante, et il semblait que le Vortex grossissait aussi vite que Titank ne reculait. Pendant ce temps, Jyskon forçait Antyos et Djosan à reculer vers le Vortex avec ses attaques électriques. Djosan eut une idée. Très folle, mais la seule en l'occurrence.

- Moi roi ! Accrochez-vous à ce que vous pourrez !

Puis il donna un autre coup sur Titank et lui cria :

- Sur deux pattes, Titank !

L'immense Pokemon mugit et se cabra sur ses pattes arrières. Antyos et Djosan parvinrent à rester accrochés. Ce ne fut pas le cas de Jyskon qui fut propulsé vers l'arrière, hors du dos de Titank. Dès que le Pokemon se remit sur quatre pattes, provoquant au passage un beau séisme, Djosan se releva.

- Courrons vers l'avant, maintenant, sire !

Ils s'éloignèrent assez sur le dos de Titank pour échapper à la force d'attraction du Vortex, mais Jyskon revint vite à la charge, avec une nouvelle panoplie d'éclairs. Antyos courut en faisant de grands écarts pour les éviter. Djosan aussi, en prenant Jyskon d'un autre côté. Conscient qu'il était en train de se faire cerner, l'Elu déploya à nouveau sa foudre autour de lui pour empêcher d'approcher ses adversaires. Mais Antyos avait prévu cela. Il stoppa net sa course avant que la foudre n'afflue, puis jeta son épée sur Jyskon. La lame traversa les éclairs et alla se loger dans l'épaule de Jyskon, non loin du cœur. Ce dernier recula, stupéfait. Puis il s'écroula, avec un regard haineux pour Antyos tandis qu'il glissait sur le dos de Titank.

- Sois maudit... JE TE MAUDIS, PRINCE DÉCHU, FAUX ROI !

Il tomba du Pokemon et s'écrasa au sol, mais son cri continua de résonner.

- ETRE INFÉRIEUR ! TU VAS BIENTÔT DISPARAÎTRE, DE TOUTE FAÇON ! TU M'ENTENDS, LUNARION ?! TU VAS...

Mais son cri de haine s'arrêta en un bruit immonde quand Titank fit un pas de côté et marcha sur le dernier des Elus. Antyos se contenta de regarder en bas, le regard vide. Djosan s'approcha, soucieux.

- Mon roi...

Mais Antyos leva le bras.

- Ne dis rien, mon ami. Et sache que je regrette de t'avoir tenu dans l'ignorance, toi aussi. Mais maintenant, les masques vont tomber.

Il tourna son regard vers le palais impérial, qui était devenu bancal après l'explosion.

- J'arrive, grande sœur. Il est temps que je paie ma dette...