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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 05/09/2011 à 15:26
» Dernière mise à jour le 06/09/2011 à 20:45

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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053 - Sérieux ?!
« On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans »
(Arthur Rimbaud)

« Il est doux de chanter, mais soyez-en certain : Les lèvres chantent seulement quand elles ne peuvent embrasser.»
(James Thomson)

« Anormal : ce qui est normal chez les anormaux. »
(Léo Campion)



- Je n'arrive pas à croire que je suis dans ton appartement étudiant.
- Et pourtant.
- Que diraient mes parents !

Yann haussa les sourcils.

- Que tu es folle de venir dans un endroit fermé d'où tu ne peux t'échapper !
- La porte est là ! Et puis, je ne veux pas m'échapper, tu m'as invitée à manger une glace… dans un pot… sur ton canapé… devant la télé. Bon, bref, je suis là, j'y reste.
- Désolé, c'est aussi romantique qu'un coucher de soleil sur une décharge !
- Ca peut être très romantique un coucher de soleil sur une décharge ! songea Amy. Les ordures sous la lumière cuivrée avec des Goélise qui volent…
- Et les Rattata au milieu du miasme…

Le jeune homme releva la tête.

- C'est quoi cette conversation ?!
- C'est très poétique, c'est mignon, je trouve !
- Ouais… Un peu trop… Dis-voir Amy…
- Oui ?
- Hm… Bon, ne le prends pas mal, bien sûr.
- Oh, attention, je sens le commentaire douteux sur ma coiffure !
- Non, non !
- Sur mes fringues alors ? Ca ne vient pas de chez Folland, tout le monde croit que ça vient de chez Folland…
- Je n'ai rien à te reprocher, Amy ! Et je me moque de comment tu te coiffes ou de comment tu t'habilles…

Amy plissa les yeux, vexée. Yann agita les mains.

- Pardon pardon pardon je voulais dire que j'y accordais une grande importance et que tu as tout à fait raison de passer deux heures à te préparer chaque matin !
- … Bon ! Qu'est-ce que tu as à me dire ?

Yann fit cette tête typique dite du garçon embarrassée : Les yeux en l'air, les dents serrées, les mains repliées vers lui.

- Ce week-end, je vais chez mes parents.
- On était censés trainer ensemble ce week-end !
- Justement je voudrais que tu viennes avec moi chez mes parents !
- … hors de question.
- Je croyais que tu voulais les rencontrer !
- Oui mais pas aussi tôt, Yann, on est ensemble depuis deux mois seulement !
- Pour moi ça fait beaucoup, j'ai jamais dépassé les trois semaines !

Amy sembla embarrassée.

- Ca m'embête de rencontrer tes parents aussi tôt, même si franchement de voir les homosexuels qui t'ont éduqué ça m'amuserait beaucoup, j'en suis certaine, mais… Ça reste tes parents et j'aurais trop l'impression d'être demandée en mariage !
- Demandée en… mais… il n'en est pas question… pour le moment !
- Oui mais me présenter à tes parents c'est trop… intime, tu vois ! C'est ta famille, et je vais me sentir de trop, me sentir imposée, me sentir obligée…
- Ok, ok, je vois.
- Imagine si moi je te présente à mes parents ! En plus t'aurais deux couples à te farcir !
- … mais si toi et moi ça doit aller plus loin, j'veux dire…
- Deux mois, Yann, ça fait DEUX mois ! Ne commence pas à t'imaginer qu'on va se marier et avoir des enfants !

Yann acquiesça.

- Ok, ok, pardon.
- Mais merci d'y avoir pensé, c'est… sympa que tu n'aies pas honte de moi.
- Mais j'ai pas honte de toi, c'est quoi cette histoire ? Tu te crois moche ?!
- Non je suis une femme, je me remets en question en permanence !

On frappa à la porte.

Yann se leva et alla ouvrir à Dimitri.

- Dimitri ?! Qu'est-ce qui t'arrive, Rose t'a viré ?

Dimitri regarda Amy.

- Oh non… geignit-il, l'air d'un type qui avait pas fait pipi depuis vingt jours.

Amy prit évidemment super bien ce « Oh non » avec l'air d'un type qui n'avait pas fait pipi depuis vingt jours.

- … euh, Dimitri, qu'est-ce que tu veux ?
- … oh et puis zut, peu importe qu'elle soit là…

Amy pencha la tête, offusquée.

- Il faut que je te parle !
- Tu peux le faire devant Amy, voyons… et tu aurais même pu le faire bien avant !
- J'voulais pas déranger, tu sais que c'est délicat d'aller parler à quelqu'un quand il y a quelqu'un d'autre avec !

Amy sembla soulagée.

- Entre, Dimitri, je vais pas te manger ! sourit Amy.

Dimitri entra et Yann ferma la porte.

- C'est Rose.
- Vraiment ? Il y a un problème avec Rose ?! s'étonna faussement Yann.
- Bah disons qu'elle ne veut pas que je sois affectueux avec elle.

Amy plissa les yeux. Yann se tourna vers elle.

- Dimitri sort avec Rose maintenant !
- Ah !
- Enfin, Rose tient absolument à ce que Dimitri sorte avec lui !
- Oh !
- Ouais, comme tu vois, j'ai un entourage super équilibré !
- Hin hin !
- Elle ne veut pas qu'on se tienne la main, elle me vole ma nourriture, elle veut que je copie ses cours pour elle… à force ça m'énerve un peu…
- Trois mots : Quitte cette pute !
- C'est pas une pute, Yann… elle est un peu spéciale…
- « Un peu » ?! s'étonna Amy.

Dimitri regarda Amy d'un air « Qui t'a autorisé à te mêler de ça, toi ? »
Amy plissa les yeux, intriguée par le « personnage » Dimitri.

- Dimitri, romps avec elle avant qu'il ne soit trop tard ! Je ne te le redirais jamais assez ! Rose est diabolique, elle n'a pas de sentiments, c'est un monstre !

Amy haussa les sourcils.

- Mais Yann, sans moi elle va être…
- Elle va être quoi ?! Dimitri ! Tu mérites une fille bien qui fasse attention à toi et qui ait besoin de toi ! Pas de cette… nymphomane en puissance ! Si ça se trouve elle est vraiment nympho…
- … je ne pense pas qu'elle prenne de la drogue, Yann.

Amy se retint de rire.

- Nan, Dimitri, Nympho ça veut dire qu'elle est avide de sexe !
- Mais ça se mange pas le sexe !
- Mais non, elle veut juste coucher avec toi ! Ça, vous le faites toujours, nan ?
- Bah oui… elle insiste pour.
- En plus elle te viole !

Amy ne put résister et ricana carrément. Yann et Dimitri se tournèrent vers elle.

- Pardon les garçons, mais... J'ai pas pu résister ! Hm ! Désolée !
- Quitte-moi cette folle !
- C'est plus compliqué que tu ne le crois, tu veux pas aller lui parler ?
- Ca changerait rien, elle m'écoute pas, elle a un don pour ne pas entendre ce que je lui dis.
- J'veux pas demander à Sheldon…
- Certainement pas, il essaierait de la tuer et on irait tous en prison pour complicité de meurtre.
- Faut que j'y aille, elle va sortir de sa douche.
- Sérieux, elle te traite pire que les meufs en Afghanistan !
- A plus tard.
- Ouais. Et Dimitri, n'hésite pas, même si Amy est là !
- Ravie de t'avoir vu ! sourit Amy.
- Hm. Tu m'as pas dit bonjour en entrant.
- Toi non plus ! grommela Amy.
- C'est à celui qui invite de dire.
- Je suis pas chez moi mais dans la chambre de Yann !
- C'est pareil, tu es son invitée la première, moi le second, c'est à toi de me saluer.
- Va rompre avec Godzilla, Dimitri. A plus… soupira Yann, gavé.
- Hm.

Dimitri sortit. Amy était surprise.

- C'est un cas !
- Il est un peu perturbé à cause de la guerre, ses parents sont morts, tout ça…
- Oh.
- Ouais, d'après monsieur Smirnoff c'est un gros, gros traumatisme. Des fois je me dis qu'il devrait se faire soigner, mais… Il a jamais fait de mal à personne.

Amy prit un air sombre.

- … et si Rose le poussait à bout, tu penses qu'il… pourrait avoir une réaction violente ?

Yann regarda Amy, intrigué.

- … j'arriverais même pas à te dire oui ou non, en fait.
- Wow !
- Tu m'étonnes…

***

- Bom bom bom bom bom bom bom bom, bom bom bom bom bom ! Mister Sandman !

Les profs observaient Roland qui… vidait son casier en prévision des vacances à venir. En chantant « Mister Sandman » des Chordettes.

- Bring me a dream, make it the cutest that I've ever seen ! Give her two lips like roses in clover… then tell her that my lonesome nights are over !
- Eh bah. Tu nous la joues grand crooner ?! s'étonna Rachel en arrivant.

Roland haussa les épaules.

- Tout va bien en ce moment, y'a pas de raisons de se plaindre, si ?!
- Si. Diner chez Malcolm, Claire et maman ce week-end !
- Fichtre ! Ai-je un slip de rechange ?
- N'exagère pas mais je préfère te prévenir.
- En fait moi je comptais te parler de quelque chose aussi.
- Fichtre, ai-je un slip de rechange… marmonna Rachel, cynique.
- Tu portes des strings !
- Crie-le plus fort, abruti, la moitié des pervers de la salle des profs n'a rien entendu !
- Bref, je voudrais que l'année prochaine on allège nos horaires.

Rachel s'étonna.

- Ca fait cinq ans qu'on travaille ici, on a bien droit à quelques avantages, par exemple aménager nos horaires de telle sorte qu'on puisse s'occuper de notre et plus tard des enfants.

Rachel plissa les yeux, intriguée.

- Qu'est-ce que tu essaies de dire ?
- Bah… je voudrais pas que les deux gamins soient élevés par Clarence, tu vois… Ethan grandit, on va devoir passer plus de temps avec lui pour l'aider à se développer, l'an prochain il pourra entrer en école préparatoire… mais on devrait, tu vois, pouvoir être disponible pour notre fils et pour Fry.
- Fry ?
- Notre bébé futur. A venir.
- … qui est son propre grand-père ?!
- … ça serait rigolo ! Ou pas. Bref, tu es d'accord ?
- Ca veut dire que tu penses qu'on a fait des erreurs avec Ethan ?
- … plus ou moins.

Rachel grimaça. Roland frictionna l'épaule de Rachel.

- Mais c'est notre faute à tous les deux et c'est tous les deux qu'on arrangera ça. Hm ?
- … ok, ok. Moi je comptais dire à Mac et à ma mère qu'on allait avoir un second enfant.
- Et qu'on allait rentabiliser la carte « Multi-Baptêmes » de la famille…
- Voilà.
- Cool. On va passer un merveilleux week-end.

***

- Je veux me trancher la gorge !

Finn regarda Lily, enceinte jusqu'au cou.

- Putain, non, sérieusement, Lily, pas de blagues à la con !

Finn tenait Noé par la main.

- Si je veux ! Je suis GROSSE et toi tu choisis ce moment pour m'emmener voir tes PARENTS !
- Rhôlôlô…
- Y'A PAS DE TROLOLO ! Tu me présentes tes parents SEULEMENT maintenant et au moment pile où je suis sur le point de mettre un chiard au monde !
- C'est super compliqué, putain ! Je t'ai expliqué pour ma sœur que j'ai un peu rendue paraplégique ! Je voulais pas trop reprendre contact et ils n'ont eu que cette date à me proposer.
- Ils font quoi, le reste de la semaine ?! Déjà que je suis en congé « T'es trop grosse pour aller bosser » alors merde quoi !
- Putain, sois polie !
- Gros mots, gros mots, GROS MOTS ! cria Noé.

Lily et Finn regardèrent leur gamin, scandalisé. Lily soupira.

- Je déteste ma vie !

***

- Finn !
- Maman…
- Ca alors il est encore vivant… s'étonna un vieil homme.
- Et c'est…

Finn soupira et se tourna vers Lily.

- Papa, maman, je vous présente Lily, ma femme et… Noé, notre fils.
- Madame… salua Lily.
- Bonjour grand-mère ! sourit Noé, tout fier.

La mère de Finn regarda son fils. Petite mémé, elle arborait une espèce de sourire permanent. Son père était un peu plus dur, chauve et semblait prêt à casser de la morue.

- Finn… Je vois que… tout va bien… et que je suis grand-mère…
- Pat n'a pas eu d'enfants depuis le temps ?
- Tu te rappelles que tu as un grand-frère ! Comme c'est mignon !

Lily plissa les yeux. « Ok, eux, je les bute avant la fin de la journée… »

- Et évidemment tu te souviens aussi qu'il est très improbable que ta sœur ait des enfants !
- … euh…
- Entrez, entrez. J'ai fait du cake !

Finn entra, tenant la main de Lily. Il la regarda d'un air désolé, mais Lily avait son air du genre « J'ai vu pire… »

- Quelle grosse vache… soupira le père.

Lily balança un regard noir à l'homme qui haussa les épaules.

- Non mais c'est vrai, regarde-toi !
- …
- Lily, je t'ai présenté mon père…
- Oui, je vois d'où viennent certaines choses…

***

La mère de Finn servit du thé. Finn put constater :

1 : Que son grand frère Patrick vivait toujours à la maison
2 : Qu'il portait toujours des pyjamas pour dormir
3 : Qu'il le portait encore en début d'après-midi bien que levé depuis des heures.

- Putain, Patrick, t'aurais pu t'habiller pour les invités !

Un jeune homme taciturne avec un faux air de Ray Liotta regarda son père en grognant et en buvant du café.

- J'pouvais pas savoir qu'on recevrait Super Finn la débrouille. Alors frangin, ça va, t'as trouvé la perle rare…

Finn leva les yeux au ciel. Se retenir de ne pas lui balancer un coup de botte.

- Ouais, écoute, il se passe des choses dehors et quand on lève son cul, on trouve.
- Connard.
- Assisté.
- Bon ça va les garçons, hein ! grommela le père. On va pas se disputer aujourd'hui, hein !
« Hein ! » songea Lily.
- Maman, la table est sale !

Lily ferma la bouche de Noé. Le père de Finn regarda Lily.

- Qu'est-ce qu'il a baragouiné ?
- Noé est... un peu bruyant ! Chut Noé !
- Mais maman…
- Chuuuut ! Euh… Patrick, c'est ça, tu… ne travailles pas ?
- Elle est super intelligente ta meuf…
- C'est ma femme… soupira Finn, exaspéré par son frère.
- Je voulais juste faire la conversation ! souffla Lily.
- Ouais.

La mère arriva, toute souriante.

- Mon Cake ! Voilà !!

Elle posa un gros gâteau pas très appétissant.

- Maman, viens m'aider !

Finn s'étonna quand résonna la voix féminine. La mère grommela.

- Tu ne peux pas faire un effort et pousser ?!
- Je suis coincée contre le plateau repas dont tu te sers pour poser les bières !

La mère regarda Lily, Finn et Noé, gênée.

- Ahem… Encore !!
- Je t'ai dit de le déplacer…
- Tu n'as qu'à faire plus attention !!

Finn se leva, excédé. Il trouva sa sœur, Lucie, toujours en fauteuil.

- Finn !!
- …

Lucie regarda son frère qui était tout ému. Il aida sa sœur à se décoincer.

- Merci… Maman a trouvé ce truc un jour pour poser ses verres, elle ne l'a plus lâché…
- Je comprends… Tu… vas bien ?
- Ouais ! Amène-moi à la table que je rencontre ta femme !

Finn amena Lucie dans le jardin. Lily s'étonna et se leva.

- Euh…
- N… Ne vous levez pas, voyons… marmonna Lucie.

Lily tint quand même à se lever, question de respect. La mère de Finn soupira.

- Tu vois ce que tu obliges cette pauvre femme à faire, Lucie !

Finn lança un regard noir à sa mère. Lily approcha.

- Lucie, je suppose.
- Oui…
- Je suis Lily, l'épouse de Finn.
- Enchantée…
- C'est moi, il m'a beaucoup parlé de vous !
- Ah bon ?

Patrick regarda Finn.

- Et tu lui as pas parlé de moi bien sûr ?
- Faut dire qu'on va jamais ensemble aux toilettes… marmonna Finn.

Lily la regarda.

- Vous allez bien ?
- C'est à moi de vous demander ça, vous êtes énorme, félicitations, frérot !
- … mouais…
- Je vous demande ça sincèrement !
- Oui, je suis secrétaire pour un copain de fac, mais un de ces jours j'écrirais un livre. Quand je serais motivée !
- Bon courage !

La mère de Finn soupira.

- Mon cake est toujours sur la table !
- Le cake est un mensonge !

Tout le monde regarda Noé. Lucie le désigna.

- Ton fils ?
- Yep. Noé, Lucie, Lucie, Noé.

Noé regarda la dame.

- Papa il dit c'est pas grave les gens en fauteuil !

Lucie regarda son frère.

- T'es sûr que c'est pas un Ponchiot ?!
- Sûr. Mangeons ce cake menteur.

La mère de Finn s'étonna.

- C… Comment ça, un mensonge ?!
- Il est pas bon ! grimaça Noé. Pouerk !
- Noé, on ne crache pas… grommela Finn en plaçant sa sœur à côté de la table.


***

Amy rangeait ses affaires dans son casier en préparation du repas de midi avec Yann. Elle se regarda. Haut sans manches, pantalon ample, chaussures ouvertes, été oblige, cheveux noirs au carré, grands yeux verts, maquillage léger…

« Non, je ne me crois pas moche… mais je m'habille pas vraiment comme une fille normale, je suis un peu garçon manqué… »

Amy soupira. « Je suis pas présentable à des parents ! Je sais même pas si je suis présentable tout court, je fais rien de spécial pour m'habiller ou quoi… Je sais même pas si Yann me trouve quelque chose, si ça se trouve il me voit comme un pote qu'il peut embrasser… »

Quelqu'un manqua de trébucher sur son sac.

- Eh, mais ça va, marche dess…

Amy tomba nez à nez avec Rose.

- Oh…
- … Tu es cette fille qui traine avec Yann… s'étonna Rose.
- J'ai un nom, je te défie de deviner !
- … Hm, je vois le genre… Fais attention à Yann, c'est un coureur de jupons.

Amy regarda Rose, surprise.

- Vraiment ? Heureusement que tu me le dis…
- Il a l'air gentil comme ça, mais méfie-toi, c'est un petit vicieux. Il parle très bien, il est rassurant comme ça, mais il est comme un serpent, il attend patiemment et ensuite il frappe sans prévenir.

Amy hochait la tête, écoute polie typique de fille avec une autre fille.

- Je te dis ça par solidarité féminine, mais fais vraiment attention, il est très doué pour endormir les gens.

Rose s'éloigna. Amy plissa les yeux.

- Moi c'est Amy, et toi ? Bonjour ! Au revoir !

Elle leva les yeux au ciel et continua à ranger son casier. Quand elle eut fini, elle vit que Yann était au sien. Elle alla le voir.

- Salut ! sourit Yann.
- J'ai croisé Rose…
- … salut… marmonna sombrement Yann.
- C'est moi ou elle a l'air encore plus folle que Dimitri ?!

Yann agita la tête l'air de dire « mouais, ça résume bien le personnage ».

- Mmmmouais, t'as pas tort de penser ça.
- Tu sais à quoi elle m'a fait penser ? A une petite psychopathe ! Tu sais, ces gamines tarées qu'on ne voit que dans les anime japonais là !
- Ouais…
- Ex-ACTEMENT ça ! Elle m'a parlé de toi en des termes hallucinants.
- Je me doute, elle ne se contrôle plus du tout…
- M'enfin bref, je préfère ne même pas l'écouter…
- Hm. Tu te sens bien avec moi ?

Amy s'étonna.

- Avec toi ?
- Dans notre relation !

Amy haussa les épaules.

- Ouais. Par rapport à d'autres types avec qui je suis sortie, ça va quoi.
- Je ne veux pas entendre parler de ces types !
- Y'a pas grand-chose à en dire en même temps.
- … Pourquoi tu ne veux pas rencontrer mes parents ?

Amy leva les yeux au ciel.

- Trop tôt ! Deux mois !! Moi pas prête !!
- Mais ils sont cools et au moins on pourra se voir ce week-end…
- Avec tes parents ! Ils vont me poser des tas de questions embarrassantes sur comment ça se passe toi et moi, non quoi ! J'apprécie trop ta compagnie pour te voir déjà avec tes parents, bonjour l'ambiance relou !
- … ça fait que deux mois mais c'étaient deux mois plutôt cool, nan ? T'es sûre que…
- Yann, deux mots : N'insiste PAS !
- Factuellement, ça fait trois mots !
- Yann…
- Ok, ok, ok, je ne dis plus rien !

Amy soupira. « Je commence à croire que la Rose avait raison, bonjour l'angoisse ! »

***

- C'est sympa de déjeuner tous les deux !
- A coup sûr une habitude à garder ! sourit David.
- Hm.
- … Il faut qu'on parle de Perrine !
- Tout se passe bien avec Perrine, pourquoi faudrait-il en parler ?
- Parce que c'est notre fille ! rappela David.
- Ouais, mais tout va très bien, elle commence même à se servir toute seule dans le frigo ! Je n'avais encore jamais vu une fillette de 10 ans se familiariser aussi vite avec un appareil électro-ménager…
- Je me demande si on devrait surveiller ce qu'elle mange…
- Pourquoi faire ? Elle avait l'air malheureuse d'aller à l'académie ce matin…
- Par chance pour elle c'est bientôt fini, souffla David. On va pouvoir passer l'été avec elle, ce que j'ai hâte ! Mais il faut qu'on parle de ce week-end, d'abord !
- Ce week-end… ?!
- J'aimerais qu'on fasse quelque chose avec elle ce week-end !

Denis regarda David qui semblait épuisé.

- Non mais calme-toi mon grand ! geignit Denis. C'est juste un week-end !
- Je veux lui prouver que je peux être un bon papa normal et lui faire passer un week-end sympa !
- Wow. David révèle son côté psychopathe. Sympa. On pourrait lui faire visiter des musées, elle a l'air de ne pas connaître les grands artistes…
- Ca va l'ennuyer !
- Elle dévore des livres d'arts depuis qu'elle sait lire et tu penses qu'un musée va l'ennuyer ?
- On pourrait, je sais pas… passer un week-end posé à la maison, tranquille, en famille…
- … je pensais que tu voulais faire un truc un peu spécial !
- Oui mais finalement je me dis que ça pourrait l'effrayer !
- … ok…

Sonnerie de SMS. David prit son portable.

- M'est avis que tu stresses un peu trop. Elle se sent très bien et même moi je dois bien admettre que je suis presque gaga de la petite.
- … Oh non !
- Quoi ?
- Un sms de Rachel… Elle nous propose de venir chez son frère pour représenter la petite à tout le monde.
- Y'aura qui ?
- Bah Malcolm, Claire, Charlie et Léopold ! Roland et Rachel aussi !
- Cool, ça va être sympa.
- … et ça tranche le problème de savoir ce qu'on va faire avec Perrine ce week-end.
- Eh oui, nous sommes parents, nous sommes donc ouverts aux compromis !

David acquiesça. Denis sourit.

- Ne stresse pas. Tu es très bien. Ce serait plutôt à moi de stresser, cette situation est nouvelle pour moi. Toi tu as un peu d'expérience.

David acquiesça, rassuré.

- Et maintenant, finis ton crumble !
- Oui papa ! soupira David.

***

Cantine de la fac. Une nouvelle puissance suprême est née, elle est déterminée à rompre quitte à péter la gueule à tout le monde.

Dimitri Corbin entre dans le stade, se dirige vers la table de Rose et s'assied face à elle, déterminé.

- JE-VEUX-ROMPRE !

Rose regarda Dimitri.

- Ah ?
- … oui bah oui, je veux rompre. Je ne me sens pas bien avec toi alors je veux rompre notre relation.

Rose acquiesça posément, l'air pas du tout affectée par cette nouvelle.

- Hm. Tu ne veux pas rompre.

Dimitri pencha la tête sur le côté.

- Yann t'a dit de rompre.
- …
- N'est-ce pas ?

Dimitri baissa la tête, vaincu.

- Oui… en effet.
- Bon. En plus tu n'as aucune bonne raison de rompre.
- …
- Je me trompe ?
- Non, bah non…
- Alors mange.

Dimitri obéit bien gentiment.
Pendant ce temps, à la table 5…

- Oh mon Dieu, Yann, si j'avais une pomme…
- Je ne comprends juste pas que tu sois aussi hermétique à ma volonté d'être sérieux !
- Comment ça d'être sérieux ? Yann, on sort juste ensemble !
- J'essaie d'être un petit ami correct !
- Ca ne veut pas dire que les choses sont sérieuses !

Yann semblait dépité.

- Il… Il n'y aura que toi, moi et mes parents, ce week-end, au pire on pourra sortir !
- …
- Je veux juste qu'ils te voient et que tu les voies !
- … en gros tu veux que je sois ton trophée !

Yann roula des yeux en grommelant.

- Je veux juste te présenter à mes parents parce que tu comptes pour moi !

Amy s'étonna.

- En plus tu seras la première que je présente à mes parents. En tant que petite amie…

Amy leva les yeux au ciel en soupirant.

- Bon, très bien, si ça te fait plaisir.

Yann n'arriva pas à se satisfaire de cette réponse. « … elle se force ? Mince, maintenant je sais plus où me mettre… »

***

La famille de Finn était un peu offusquée.

- Pendant la GUERRE ??? s'étonna la mère.
- N'en rajoute pas, Martine, tu vois bien que ça l'embête ! soupira le père.

Finn soupira.

- C'est comme ça.
- Si ça peut vous rassurer, on ne s'est fréquentés qu'après la guerre, pas pendant ! assura Lily.
- Ouais. Même si au départ j'étais un peu… dur avec elle…
- La situation, Finn. Et puis j'aimais bien la façon dont tu me traitais quelque part, ça m'a fait grandir.
- Même le moment où je t'ai traité de blondasse arriérée dont les parents sont frères et sœurs ?
- Sur le moment c'était drôle ! assura Lily.

Regard abasourdi du reste de la famille. Lucie sourit.

- Au moins vous vous êtes trouvés, ça fait plaisir à voir.
- Ouais… marmonna Finn.
- Ah ça, par rapport à mes précédents mecs ! Je suis passée d'un nerd à un militaire !
- Tout ce que j'espère c'est que vous n'avez pas fait ça par intérêt…
- Maman ! s'étonna Lucie.

Finn plissa les yeux.

- Maman, elle est chef d'entreprise et moi j'ai été mis en retraite !
- Oh. Donc tu vis à ses crochets ! sourit Patrick.
- Oui mais dans ma propre maison alors que j'ai même pas quarante ans ! souffla Finn, sinistre.
- Boh ça va hein… soupira Patrick.
- Finn, je ne trouve pas que cette situation soit saine…
- Et moi, si, totalement.

Lily but son thé et soutint le regard de la matriarche.

- Je préfère être celle qui travaille et le laisser s'occuper des enfants à plein temps plutôt que d'être une affreuse mère au foyer et que lui fasse un travail qu'il déteste. S'il veut travailler, libre à lui, mais on fonctionne très bien comme ça. Je ne pense pas qu'il soit malheureux.

Finn secoua la tête en souriant.

- Vous le lui avez demandé ?
- Martine bon sang… soupira le père.
- Mais quoi, Alain, j'ai le droit de demander ?
- T'as une façon de demander qu'est, comment dire… vacharde !
- Traite-moi de vache pendant que tu y es !
- Vache ! sourit Noé en plantant sa cuiller dans un fromage blanc.
- Noé ! grommela Finn.

Noé regarda son père.

- Pardon papa.
- Mange proprement.

Noé s'assied et mangea. Finn hocha la tête et regarda sa mère.

- J'élève mon fils, cette situation me convient tout à fait.
- A ma grande surprise il est génial avec le petit. Tyrannique mais génial, il est mieux éduqué que si moi et ma famille de fous je l'avais élevé. Je garde quand même une implication dans son éducation mais Finn l'a vraiment bien éduqué.
- L'école militaire t'a réussi fiston ! admit Alain.
- Mouais. M'est avis que t'y as envoyé le mauvais fils… marmonna Finn.
- Pas faux…

Patrick regarda Finn et son père.

- Putain, j'suis là hein !
- Gros mot, monsieur clodo !

Patrick regarda Noé, abasourdi. Lily se pencha vers Noé.

- C'est « Tonton monsieur Clodo », Noé !

Alain, Lucie et Finn ricanèrent. Patrick soupira.

- J'retourne devant la télé.
- Non, Pat ! Oh, Finn, ça n'est pas gentil !

Patrick partit, maussade. Alain soupira.

- Il nous emmerde, ce môme, laisse-le aller se vautrer…
- Mais enfin, Alain !
- Il a quarante-trois ans, putain, Martine !

Elle grommela et s'éloigna en bougonnant. Finn, Lucie et Alain se retrouvaient comme seuls autour de la table avec Lily qui observait.

- Ta sœur travaille, elle au moins.
- Parce qu'un ami me fait travailler… marmonna Lucie.
- Défends pas ton frère, toi. C'est un fainéant. Fils…
- … p'pa.
- J'suis fier de toi. T'as réussi ta vie. T'as une belle femme, un gamin bien. J'étais un peu en rage quand je t'ai envoyé à l'école militaire…

Finn baissa la tête et regarda Lucie du coin de l'œil. La jeune femme regardait son frère et son père, embarrassée.

- Mais quand je vois le résultat, ça me rassure un peu.
- … merci p'pa.
- J'crois que vous devriez vous rentrer avant qu'elle ne revienne à la charge. Par ailleurs j'crois voir que vous êtes un peu enceinte…

Lily acquiesça.

- Permission d'aller aux toilettes avant de partir ?
- Ouaip.

Lily se déplaça et se pencha vers son mari.

- Profites-en pour faire des au-revoir dignes de ce nom !

Finn acquiesça et regarda sa sœur alors que Lily s'éloignait.

- J'ai le droit de m'excuser encore ?
- J'ai le droit de te coller une claque ?
- … chaque fois que je vois mon gamin, je pense à toi, j'me dis… « J'peux pas laisser ça se reproduire ! »
- C'est du passé, Finn. Et c'était pas ta faute. J'étais une petite idiote, ça m'apprendra.

Finn se mordilla les lèvres. Et Noé vit pour la première fois son père pleurer. Alain, en face, n'en menait pas large et gardait un silence respectueux.

***

En voiture. Lily regarda Finn.

- Ca va ? T'as l'air d'avoir pleuré ! Noé, il a pleuré ?!

Noé regarda sa mère et secoua la tête. Lily s'étonna.

- Je dis rien, je te laisse tranquille.
- Ca va aller, Lily. Ca m'a fait plaisir de les voir.
- J'me doute bien. On reviendra leur présenter la petite.
- Hm.

Lily regarda Finn, intriguée.

- Toi, t'as eu des rétrouvailles émotionnelles avec ton grand frère !

Finn éclata de rire. Lily rit aussi.

- Et… Et moi qui traitait Roland de sac à merde quand il restait à la maison pendant les vacances au lieu de faire des petits boulots !

Ils étaient morts de rire dans la voiture qui n'avait même pas démarré.

- C'est pas possible, toi qui est… toi et lui… qui…
- J'avoue… La vache, en plus ses ongles !
- OUI ! J'AI REMARQUE AUSSI ! ricana Lily.
- Le pire c'est les ongles de pied quoi !
- Si encore il se les coupait ! s'esclaffait Lily

Ils cessèrent de rire devant un Noé médusé. Lily regarda Finn.

- Mais qu'est-ce qu'il fait dans sa chambre toute la journée ? demanda t-elle.

Finn haussa les épaules.

- Va savoir !
- Quand même !
- J'veux pas imaginer en fait !
- Si ça se trouve il fait des petits bonshommes avec la cire de ses oreilles !
- … en ajoutant ses crottes de nez !

Ils éclatèrent de rire à nouveau. Finn démarra ensuite la voiture sinon ils ne partiraient jamais.

- J'rigole tellement que j'ai l'impression que je vais accoucher dans la voiture !
- Déconne pas, on est à des kilomètres du premier hôpital.

***

Cinq minutes plus tard.

- AH PUTAIN DE MERDE !

Alain, Martine, Lucie et Patrick regardaient, étonnés, Finn qui ramenait Lily à la maison.

- POURQUOI J'ACCOUCHE TOUJOURS DANS DES ENDROITS PAS POSSIBLE !

Noé était là, éberlué.

- Pourquoi maman elle a mal ?!

Lucie geignit.

- Moi j'veux pas voir ça alors j'emmène le petit dans la cuisine ! souffla la jeune femme en fauteuil. Viens Noé.
- Je te suis, tante à roulettes !
- Noé, tu parles pas comme ça ! cria Finn.
- Pardon papa.
- C'est Tante Lucie !
- FINN PUTAIN J'AI UN MOME QUI VA S'EJECTER DE MON UTERUS ET TU PENSES ENCORE A ENGUEULER LE GAMIN ?
- Putain j'comprends mieux David…

Alain grommela.

- Martine, bon dieu, va chercher de l'eau chaude et des serviettes !
- Ouiouioui !

Finn tenait Lily qui n'avait pas l'air très maligne sur le vieux transat où elle avait été installée. Patrick la regarda, abasourdi. Lily le regarda.

- TOI ! C'EST DE TA FAUTE !
- Moi ?!
- OUI, TOI !

Patrick la regarda.

- J'ai fait quoi ?
- TU EXISTES !

Martine apporta ce qu'il fallait. Alain grommela.

- Je sais pas faire accoucher quelqu'un, moi !
- Y'a aucun médecin à des années-lumière à la ronde ! soupira Martine. L'ambulance arrivera dans une heure !
- AH NAN PUTAIN MAIS POURQUOI IL A FALLU QUE J'AIE DES CONTRACTIONS DANS CE TROU PAUME !!!

Patrick regarda sa famille, et à la surprise générale, il se plaça entre les jambes de Lily.

- EH ! s'étonna Finn.
- Le col est dilaté, la tête est en train de sortir, au moins c'est pas un siège…
- ……………..
- Vous en êtes à combien ?
- H… Huit… huit mois et deux semaines… marmonna Finn, stupéfait.
- Mouais. Elle est déjà en plein travail, quoi.

Lily regarda Patrick, surprise. L'homme se trempa les mains dans l'eau chaude et il enfila des gants de vaisselle.

- Je peux ?
- …
- Lily, c'est le seul qui a l'air de savoir ce qui se passe !
- ….. OK, OK !

Patrick souleva la robe de Lily.

- Ok, poussez, ça va très bien pour le moment. Respirez en rythme, sur le rythme d'une chanson que vous connaissez !

Lily ne trouva que « Frères Jacques » sur le moment.

- Très bien. Allez-y… La tête est sortie… Finn, presse-lui la main régulièrement, au rythme de ses respirations, ça va la stimuler. Très bien, tout va bien… Continuez… Il sort… Poussez… Allez-y…

Finn regarda ses parents, aussi éberlués que lui et Lily. Lily qui pour le coup avait cessé de gueuler, terrorisée.

- Très bien très bien, un dernier effort, concentrez-vous, poussez, il sort comme un chef…

Patrick récupéra le bébé.

- Voilà ! C'est une fille, frérot !
- … bah putain !
- Lily…

Patrick tendit le bébé à Lily qui la prit sur elle, épuisée.

- Bah… merci Patrick, je sais pas quoi dire ! s'étonna Finn.
- Moi si… marmonna Alain. Où t'as appris à faire ça ?!

Patrick retira ses gants de cuisine.

- Urgences…

Alain hocha la tête.

- … M*A*S*H, Grey's Anatomy, Dr House, Private Practice – surtout Private Practice d'ailleurs – Scrubs, Nurse Jackie, Nip/Tuck…

Lily écarquilla les yeux. Finn grimaça, dégoûté. Patrick haussa les épaules et retourna dans sa chambre. Avant cela il s'arrêta et sembla réfléchir.

- Majoritairement « Docteur Quinn Femme Médecin » quand même ! Ca repasse plus souvent, faut dire.


***

Rachel et Roland en voiture, direction LE WEEK-END DE LA MORT.

- Je réfléchissais à un prénom…
- Roland, Ethan est derrière.
- Il dort.
- Hm.

Le gamin roupillait en effet.

- Et je me demandais pourquoi le second prénom de Flora, la petite nièce, c'était Patricia.

Rachel haussa les épaules.

- Elle aime ce prénom !
- C'est trop bizarre comme prénom, je trouve. Patricia. Ca fait lesbienne !
- Crétin… Le nom ne fait pas la sexualité ! Kate porte le même prénom que Kate Winslet qui – que je sache – n'est pas lesbienne !
- Non mais elle ressemble à une lesbienne !
- Hmph… Ta sœur et toi, avec votre manie des seconds prénoms, de toute manière…

La voiture arriva devant l'ancienne maison de Roland, du moins que Malcolm avait acheté à Roland.

- Remercions Marie-Hélène d'avoir prétendu être violée par ton frère, grâce à elle, aujourd'hui, il a une maison !
- … c'est le raccourci le plus merdique jamais fait... soupira Rachel.
- Je sais. Mais c'est pour ça que tu m'aimes !

Ils sortirent de la voiture. Rachel prit Ethan qui se réveillait doucement.

- Eh bah ! On dirait que tu n'avais pas dormi depuis des lustres…
- En même temps il dort pas des masses la nuit… marmonna Roland. Faudra qu'on aille lui faire consulter un psy pour savoir d'où lui viennent tous ses cauchemars qu'il fait.
- Dans tes rêves, Roland !... Oh !
- Bravo Rachel, maintenant je sais pourquoi je t'ai épousée !

Rachel leva les yeux au ciel.

***

- Ca me fait plaisir de vous voir ! C'est comme si toute la famille était réunie ! sourit Malcolm.

Mise de table à quatre : Claire s'occupe des assiettes, Malcolm des couverts, Rachel des verres et Roland des serviettes.

- C'est vrai que ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas fait un truc comme ça… admit Roland.
- Bah… depuis le tournoi ! ricana Claire.
- C'était bien, le tournoi ! geignit Roland.
- Oui, j'ai particulièrement aimé le moment où mon ex-mari se tire une balle sur le terrain !
- Tu ne vas pas recommencer avec cette histoire, ça n'intéresse personne ! soupira Roland.
- Je sais, je sais. Moi, y'a autre chose qui me fait drôlement plaisir… marmonna Rachel en regardant vers le jardin.

Denis et David visitaient le jardin en tenant Perrine par les mains.

- Judith a bien arrangé les plantations… marmonna David.
- Oui, c'est du très beau travail… Je veux un jardin, David !!
- Ah non, y'a plein de bêtes dans un jardin !
- Pense à Perrine, elle doit pouvoir peindre des fleurs !
- C'est nul à peindre, les fleurs… soupira Perrine.

David pencha la tête.

- Y'en a pas dans les natures mortes ?
- Non papa, c'est des fruits dans les natures mortes.
- Ah oui, oui, oui.
- Je trouve ça génial que tu t'intéresses à la peinture, c'est rare chez les enfants de s'intéresser aussi vivement à quelque chose ! admit Denis.
- Et pis maintenant que j'ai un papa libraire j'ai plein de livres d'art !

Denis acquiesça.

- Qui sont retenus sur mon salaire… s'étrangla presque le jeune homme.

David ricana.

- Personne te force !
- J'y peux rien, David, elle me demande et c'est fini, je suis obligé de lui prendre quelque chose !
- Oui eh bah c'est pas bien ! grogna David.
- Essaie de résister toi, essaie !

David regarda Perrine qui lui fit des yeux suppliants.

- … Ok, je vois…
- T'as vu !

Ils passèrent devant les enfants dans le bac à sable.

- Tu veux aller jouer, Perrine ?
- … euh…
- Je pense qu'elle devrait aller jouer avec ses cousins, en effet ! admit Denis.
- Pendant ce temps on va les aider à mettre la table ! On t'appelle quand on mange !

Perrine regarda ses pères partir. Elle regarda les gamins dans le bac à sable. Ethan et Alex étaient assis et faisaient un château de sable… qui ressemblait plus à un tas qu'à autre chose. Nell prenait du sable dans un seau et versait sur le tas. Léa, dans un porte-bébé, observait, intriguée. Perrine soupira et alla s'asseoir à côté de la plus jeune alors que les « petits » vaquaient à leurs activités.

On sonna. Claire s'enjoua.

- C'est sûrement Charlie et Léo !!
- Et voilà comment gâcher une belle après-midi ! soupira Roland.
- Ce sera répété ! sourit Malcolm.

Claire ouvrit à Charlie.

- Heeeeeeeeeey !
- Salut Claire !
- Ca va ?

Léopold entra.

- Oui, apparemment…

Claire observa Yann et… une fille qu'elle ne connaissait pas.

- Je ne pouvais pas savoir !
- Bah voyons, fais-moi croire ça ! « Au pire on sortira », mes fesses, oui !
- Je suis VRAIMENT désolé, je ne pouvais pas savoir, si j'avais su…
- Y'a un truc très pratique, ça s'appelle appeler tes parents pour les prévenir que je serais là, comme ça ils te disent « Non, on va diner en famille » et hop, moi je reste chez moi !
- Amy je suis désolé, combien de fois faut que je te le dise !!

Claire regarda Charlie et Léopold qui serrèrent les dents.

- Claire, Amy, la… petite-amie de Yann.
- Ou comme je l'ai déjà surnommée : Petite Amy ! sourit Léopold.
- Arrête, Léo ! Déjà je crois que le fait que tu aies chanté pendant le voyage entre la gare et ici l'a profondément embarrassée !
- Elle riait !
- Nerveusement ! Tu avais besoin de chanter « Where's my samurai » ?!!
- Oui !

Claire acquiesça.

- Euh… Vous entrez ? demanda t-elle.

Yann et Amy se dirigèrent vers la porte. Yann fit la bise à sa « tante ».

- Salut, tante Claire.
- Bonjour mon grand ! Mademoiselle…
- Madame…
- Tante Claire, je te présente Amy…
- Excusez-moi de venir comme ça, a l'improviste, si j'avais été PREVENUE…
- Bon ça va, arrête de charrier ! soupira Yann.
- Je charrie si je veux, tu aurais pu appeler tes parents qui t'auraient prévenus !
- Tu connais le mot « effet de surprise » ?!!
- Tu connais le mot « Je me sens de trop » ?!
- T'es pas de trop, t'es ma petite amie !

Claire s'éclipsa en cuisine comme pour éviter une tornade. Charlie et Léopold allèrent saluer leurs amis.

- Détends-toi, ça va aller, personne ne va te cuisiner !

Roland éternua. Rachel le regarda.

- Il fait trente-cinq degrés et tu tousses ? Mais quelle épave !
- Toi-même ! grommela Roland.

***

- Bon appétit !! s'enjoua Claire.

Tout le monde passa à table sur la terrasse derrière la maison. Ethan était en bout de table, aux côtés de ses parents, eux-mêmes à côté de Charlie et Léopold, à côté de Yann et Amy, aux côtés de Judith et Perrine, adjacents de David et Denis, et enfin Malcolm était face à Claire. Léa était contre Malcolm dans un porte-bébé ventral.

(Rassurez-vous il y aura un plan de table à la fin du chapitre, ndla)
(Ca veut pas dire que vous devez aller en bas MAINTENANT ! ndla)

Roland regarda Rachel qui était en train de manger. Elle secoua la tête, genre « Pas maintenant ! ». De surcroît, elle désigna Ethan, juste à côté. Roland hocha la tête, comprenant.

Léopold observait Amy avec insistance. Elle le remarqua.

- … vous avez un problème ?
- Non, non, je… je suis juste très heureux que tu sois ici !
- … ah ?
- Oh non… geignit Yann.
- Oui, je suis content de voir une nouvelle personne dans la famille ! C'est quelque chose de bien, je suppose, non ?

Charlie manqua de s'étrangler. Yann détourna le visage, atterré.

- Monsieur Finsbury, sauf votre respect, rien ne garantit que moi et votre fils resterons ensemble ! Sauf votre respect.
- Je… pense que ce que mon adorable et… terriblement-crétin…
- Eh ! geignit Léopold.
- … conjoint voulait dire, c'est que nous sommes très heureux de t'avoir à la maison ce week-end, cela ne nous embête pas du tout et tu es la bienvenue.

Amy acquiesça.

- Ok, merci, monsieur Winchester.

Yann se bénit d'avoir un père sensé sur deux.

- En ce qui me concerne, je suis très contente du retour de Perrine ! sourit Claire.
- Et nous donc ! sourit David.
- Cette situation de « nièce intérimaire » devenait – il faut le dire – terriblement embarrassante… admit Roland.
- Ce qui me paraît incroyable à moi c'est que tu sois allé au procès sans demander l'aide de personne, David ! s'étonna Malcolm. Non pas que je ne t'en pensais pas capable mais… wow quoi !
- Denis m'a beaucoup aidé…
- Tu plaisantes ? C'était épique. On était là, et Kyle était là à se faire passer pour Père Teresa. Il sort des horreurs du genre que David est fou, que moi je me drogue…
- Les trucs qu'il racontait… soupira David en s'enfonçant la tête dans ses mains.
- J'étais à deux doigts de lui en coller une !
- Il l'a empoigné à un moment, waow ! s'exclama David.

Tout le monde souriait à l'évocation de ces évènements. Amy elle-même était amusée. Perrine y était donc elle s'en fichait un peu.

- A la fin, la juge nous dit « Oui, bon vous serez des super parents, mais Kyle est légitime »
- J'ai cru que j'allais mourir de chagrin ! soupira David.
- Et là, une petite main arrive avec des papiers, la juge regarde et elle dit en gros à Kyle « QUOI mais vous dirigez un BORDEL ! »

Eclats de rire à table.

- Intérieurement j'étais mort de rire ! L'autre il avait menti à tout le monde et le voilà tout découvert… Sur le coup on ne riait pas, mais avec le recul…
- Avec le recul, je me fiche de ce qui peut lui arriver…

David regarda Perrine qui haussa les épaules. David hocha la tête.

- Mais bon, si un jour il sort de taule, j'essaierais de lui amener Perrine.
- Si un jour il sort de taule ! précisa Denis.
- Et pour son bien à elle, pas pour lui !
- Voilà !

La tablée finit de rire des fabuleuses aventures de Kyle Tennant.

- Ahlala… Rachel, tout va bien ?
- Oui, frérot ! Je me sens radieuse, il fait beau, on va passer une excellente après-midi en famille…

Roland donnait des coups de pied à Rachel sous la table, elle riposta violemment.

- OUCH !
- Pardon Roland mais tu me gonfles avec ton pied ! Bref…

Regards surpris.

- Tout baigne !
- C'est dingue comme Ethan a grandi. Dire qu'hier encore j'étais à me dire « La vache, Roland a un gamin ! »
- A l'époque ça paraissait effectivement très surprenant ! admit Claire.
- Et maintenant il va entrer à l'école, poursuivre des études…
- Je n'en ferais pas un petit cerveau, si c'est ce que tu veux dire ! Je compte bien veiller de près à son éducation, mais pas à l'obliger en quoi que ce soit !

Roland regarda Rachel qui lui lança un regard méchant.

- Mais oui c'est vrai qu'il grandit, notre petit bout ! sourit Rachel en caressant les cheveux de son fils.

Roland soupira, frustré.

- L'autre chose étonnante à cette table, c'est que Poil de Carotte nous ramène sa petite amie fraîchement cueillie du jardin…

Yann chercha la fonction « Siège éjectable » sous l'assiette.

- … qu'il ne doit pas connaître depuis bien longtemps, ça serait étonnant qu'il sorte avec quelqu'un qu'il a connu avant le tournoi, ça fait donc… au pire trois mois.
- Oh mon dieu… soupira Charlie, atterré.
- Roland… grommela Rachel.
- Je suppose donc que le petit péteux ne s'est plus senti péter et qu'il a décidé de sortir le grand jeu pour impressionner son monde, sachant qu'au-delà de cela, il n'a que peu ou pas d'intérêt…
- C'est toujours mieux que le grand con au bout de la table qui se lance dans un monologue nazi sans raison, comme un brave éjaculateur précoce.

Haussements de sourcils à table, de Judith à Claire en passant par David et Rachel. Amy mangeait indifféremment. Elle regarda tout le monde.

- Quoi, c'est toujours comme ça ? Ah pardon. Continuez à balancer des saloperies, je vous connais pas donc en fait je m'en fous. Allez-y.

Yann regarda Amy, absolument effaré. Charlie s'étonna du caractère de la jeune fille. Malcolm regarda Roland, stupéfait.

- Bah putain mon vieux…

Roland regarda Amy, la chique coupée. Amy ne lui portait aucun regard du tout. Yann regarda Roland.

- Euh… bah… admettons que je n'ai rien dit…
- Oh tu sais, à force… soupira Charlie.
- Tu es IN-COR-RI-GIBLE ! soupira Rachel. Très bien avant que monsieur ne nous re-pète un caca nerveux, je vais dire ce qu'il veut que je dise depuis le début du repas : JE SUIS ENCEINTE ! Eh oui, encore !

Malcolm sursauta. Judith regarda sa fille, surprise.

- Vraiment ? s'étonna Malcolm.
- Non, je dis ça pour rire ! OUI, VRAIMENT ! Nous allons donc avoir un second bébé d'ici environ six-sept mois.

Applaudissements à table. Ethan semble quelque peu perturbé par cette annonce.

***

- Ok, donc c'est un match en double entre moi et Charlie contre Roland et Denis ! On est d'accord ? signifia Malcolm.
- Yep ! admit Denis.
- Tout à fait ! souffla Charlie.
- Ca va ! acquiesça Roland.
- C'est parti ! Grimm !

Le Judokrak de Malcolm apparut.

- Aux côtés de Ludicolo ! sourit Charlie.

Roland regarda Denis et hocha la tête.

- Pour moi ce sera Kiki !

Le Feuiloutan apparut.

- … mais plus par respect pour la pelouse de ta mère que par cohérence tactique !
- Bah voyons ! soupira Malcolm.
- Allez, Laggy !

Laggron apparut à son tour.

- C'est parti ! Yama-Arashi !

Judokrak chercha à choper Feuiloutan.

- Acrobatie !!

Feuiloutan sauta et frappa Judokrak derrière la tête.

- Laggy, Martopoing !
- Ludicolo, Casse Brique !

Les deux Pokémon se confrontèrent et en vinrent aux mains, l'un tentant de repousser l'autre à bout de bras.

- Ca me rappelle notre premier match !
- C'était complètement différent ! grogna Charlie.

Rachel releva ses lunettes de soleil, en paréo et débardeur.

- J'y crois pas, nos hommes se battent…
- N'importe quoi… soupira Claire, sur le ventre, en bikini.
- Tant qu'ils ne font pas trop de bruit ou qu'ils ne s'engueulent pas ! admit David dans son marcel blanc et son short.
- Taisez-vous, je profite du premier soleil de mai ! souffla Léopold, chemise ouverte.

Claire se releva et regarda Rachel.

- Ca va aller, toi, avec deux enfants ?
- Mais oui, maintenant que David est parti, ça fait de la place.
- Rien que pour ça, ça valait le coup ! sourit David.
- Hmmmph… J'veux un autre enfant ! geignit Léopold.

***

- Hop… et hop.
- Merci tante Judith.
- Merci madame.

Judith partit s'installer sur sa chaise longue. Yann et Amy prirent leurs jus de fruits et se baladèrent dans la maison.

- Bon… ça va je suis pas mécontente d'être venu, les gens sont très sympas – si on fait exception de Monsieur J'pars en Vrille – mais… C'est beaucoup, là, pour moi…
- J'suis désolé de t'avoir imposé ça…
- Tu l'as pas fait exprès, au fond…
- Tu vois, depuis que je suis chez Charlie et Léo, la famille c'est devenu super important, j'appelle tout le monde « tante » ou « oncle » - sauf Roland parce qu'il est chiant, mais… Je veux être aussi bien avec toi que je le suis avec eux. Je sais que ça pourra pas y ressembler avant longtemps, mais c'est le genre de chose que je veux.

Amy haussa les épaules.

- Vu la situation de mes parents, je devrais vouloir la même chose, par pure volonté de… casser un modèle, mais au fond je sais que c'est impossible, un jour je voudrais ma liberté.

Yann haussa les sourcils.

- Tu sais, la liberté, ça peut aussi être une relation épanouissante. Tellement épanouissante que tu te sens libre !
- Je suis d'accord, ça se peut.

Yann sourit. Amy sourit avec lui et l'embrassa. Léopold, qui comptait avoir une conversation avec Yann et/ou Amy, s'éloigna pudiquement.

***

Rachel s'approcha du bac à sable où Ethan jouait à l'écart.

- Ca va, mon chéri ?
- Hm…
- … Tu sais, même si maman et papa ont un autre bébé, tu seras toujours notre bébé, ça ne changera rien !

Ethan acquiesça doucement avec ce même air timide qui le caractérisait, sans regarder dans les yeux, en hochant la tête et se mordillant les lèvres.

- Tu sais que papa et maman t'aiment, hein ? On t'aime très fort, Ethan.

Ethan regarda sa maman, gêné.

- Et… et le deuxième bébé il devra venir chez Clarence avec moi ?

Rachel regarda son fils, stupéfaite. Elle ouvrit grand la bouche, ne sachant pas quoi répondre. Elle se releva, abasourdie alors qu'Ethan ne semblait pas avoir fini de parler.

- Oh mon Dieu…

Les garçons étaient toujours en train de se battre.

- C'est de la triche !! Malcolm, en attaquant Denis, tu as triché !
- Mais n'importe quoi ! C'est un Double !
- De même, Charlie, lancer Laser Glace sur mon Feuiloutan c'est illégal !
- Tu t'écoutes parler ?!!
- Roland !

Il se retourna vers Rachel.

- Attends, chérie, on se bat, là…
- Roland, je veux pas qu'on soit des étrangers pour nos enfants !

Roland haussa les sourcils et acquiesça.

- Oui, c'est pour ça que je veux qu'on aménage nos horaires !
- Non, non, non ! J'arrête de travailler !
- … QUOI ?
- Ca arrangera tout. On arrêtera de se disputer pour des conneries à force de se voir tout le temps, Ethan sera très heureux sans avoir peur qu'on l'abandonne ou quoi – parce que je suis sûr que c'est ça, Roland, à force qu'on l'a mis chez Clarence il croit qu'on ne l'aime pas ou qu'on va l'abandonner !

Denis regarda Malcolm et Charlie qui ne comprenaient rien.

- J'en suis sûre ! Je refuse que mon fils pense que je vais l'abandonner ! J'arrête de travailler et je deviens femme au foyer !
- Mais Rachel, avec seulement mon salaire de prof, on pourra pas… garder la maison et élever deux enfants à la fois, c'est de la folie !
- Bah on trouvera autre chose mais là… Là c'est pas possible ! Je sais pas si c'est mes putains d'hormones de femme enceinte qui parlent mais… J'ai l'impression de prendre une excellente décision ! J'arrête là, et je me consacre à mes enfants.

Roland passa par plusieurs expressions, puis il haussa les épaules.

- Si ça te fait plaisir !
- Merci Roland ! Merci !

Elle le serra dans ses bras. Roland regarda les autres.

- Voyez, le chômage, c'est très bon pour le moral des ménages en fait !
- C'est très courageux, Rachel… et puis ça va te changer ! admit Charlie.
- Je te soutiens, c'est une très bonne chose ! Au pire tu pourras reprendre plus tard quand les enfants auront grandi…

Rachel acquiesça. Denis pencha la tête. « Peut-être que moi ou David on devrait s'arrêter de travailler pour Perrine… »

Amy revenait dans le jardin. Léopold l'intercepta.

- Euh… Hey !
- Monsieur Finsbury… votre chemise…
- Oh, oups !! Désolé, quand je fais bronzette, j'oublie tout !
- Hm, je vois ça !

Léopold reboutonna sa chemise devant une Amy patiente.

- Euh… Excuse-moi d'avoir été intrusif à table…
- A côté de… Roland, c'est ça, vous avez été ultra-classe.
- Il ne faut pas en vouloir à Roland, il vient à peine de finir son complexe d'Œdipe, il est encore inadapté à la vie en société…
- Exactement ce que j'ai cru comprendre… sourit Amy.
- Oui… Euh… En fait tu es la première copine que Yann nous présente, donc je ne savais pas trop comment m'y prendre…
- Vous êtes trop mignon mais ça va, monsieur Finsbury, je comprends tout à fait ! Vous formez un couple super choupi avec votre mari, et surtout… magnifique version de « Where's my Samuraï » dans la voiture ! sourit Amy.

Léopold ricana, gêné.

- J'étais embarrassé, quand je suis embarrassé, je chante !
- Et quand vous êtes heureux, vous vomissez ?

Léopold éclata de rire avec Amy.

- Non, non !
- Heureusement !

Charlie allait approcher mais voyant qu'ils riaient, il s'éloigna. « Folie à six heures, repasser plus tard… »

Denis approcha de David.

- Dave ?
- Hm ? Je bronze, là !
- Oui et tu es terriblement sexy, je ne dis pas le contraire, mais Perrine reste à l'écart des autres enfants !

David se releva d'une traite.

- David, ta tension ! grogna Roland pas loin.
- … Mais…

Les deux hommes s'approchèrent de la petite.

- Perrine, ma chérie…
- Tu es très crédible dans ta tenue d'été et tes lunettes de soleil miroitantes ! admit Denis.

David enleva ses lunettes et se tourna vers Denis.

- Qui m'a dit qu'elles m'allaient super bien et qu'elles me rendaient sexy ?!
- … le vendeur qui te les as proposées !
- … en effet. Perrine, ça va ?!
- On rentre quand ?

David regarda Denis.

- Euh, mais… pas maintenant, ma grande…
- Je peux rester avec vous ?

Denis se pencha vers Perrine.

- Qu'est-ce qu'il y a, ils ne veulent pas de toi ?
- Non, j'ai dix ans !

Malcolm passa à côté d'eux.

- Je sais qu'c'est pas vrai mais j'ai dix ans ! Ca fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans !

David regarda Malcolm qui s'éloignait. Il soupira.

- Et…
- Et je joue plus au sable depuis… longtemps, papa !

David et Denis se regardèrent.

- On aurait dû y penser…
- Ouais…
- Je peux rester avec vous ?

David soupira.

- Ouais, allez, tu vas faire bronzette avec moi !
- Avec nous, je prends la place de Rachel et tu vas m'étaler de la crème !

Perrine ricana. David lui prit la main et l'emmena avec eux vers les transats.

- Ah non Rachel non !! grommela Denis.
- Non mais il croyait quoi, lui que j'étais partie pour toujours !!
- NAAAAAAN JE VEUX M'ALLONGER AU SOLEIL !
- Tu prendras mon transat, Denis… soupira David.
- Bah qu'est-ce qu'elle a ? s'étonna Roland en voyant venir Perrine.
- Elle est trop grande pour le bac à sable… marmonna David.
- Ah. C'est une vraie Smirnoff. Elle refuse de se plier à cette ludocratie qui oblige les enfants à jouer.
- J'aime jouer, mais pas au sable ! rétorqua Perrine.

Roland plissa les yeux.

- Mais qu'est-ce qu'elles ont, les gamines, à me répondre aujourd'hui ?!
- Tu deviens un vieux con, Roland ! sourit Claire.
- … et toi t'as pas des cuisses à te mettre en bikini !
- Eeeeeeeeh ! grommela Claire.

David secoua la tête et regarda Denis qui s'était deshabillé.

- Allez, David, ma crème !
- Pas devant la petite ! geignit David.
- Elle a vu pire !

Perrine secoua la tête. Denis hocha la tête.

- Mais si ! Tu regardes Dora l'Exploratrice !
- Ou plutôt Dora l'Esclavagiste… marmonna Roland. Employer un singe comme traducteur anglais sans le payer, c'est atroce.

David appliqua la crème tandis que Perrine était assise, au soleil, avec ses parents. Et elle était bien.

***

Un peu plus tard dans la journée, alors que tout le monde ou presque faisait carpette au soleil, Roland et Malcolm s'étaient assis sous une tonnelle pour boire un coup.

- Ca fait du bien d'être relax, détendus… C'est trop stressant la fac.
- Avec Claire on avait déjà aménagé nos heures depuis Nell, je comprends pas que vous ayez mis autant de temps.
- On a une solution de facilité à côté de chez nous, je crois qu'on a un peu trop tiré dessus, et Rachel en prend conscience. Je pense que je vais devoir travailler plus pour gagner plus.
- On dirait un slogan facho d'une vieille dictature communiste…
- Ouais…

Malcolm sirota son cocktail.

- Toi et Rachel vous êtes de bons parents.
- Oh, je me le demande parfois.
- Ethan a l'air tout sauf perturbé.
- Hm. Il a surtout l'air d'être en manque d'affection. Je sais pas si on fait ce qu'il faut.
- Roland…
- Sérieusement. Parfois je le regarde, je vois ce petit regard blasé, et… Et j'ai envie de le serrer dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher, pour qu'il arrête de faire cette tête maussade et malheureuse et qu'il… sourie, qu'il s'ouvre à la vie, qu'il ne devienne pas un gros blasé comme son père ou une bombe à retardement comme sa mère !

Malcolm acquiesça.

- Tu vois, Roland… comme tous les parents, toi, moi, Charlie, David, on fait tous des erreurs. Mais un jour on saura les réparer. Regarde, même toi et ton père, vous avez réussi à vous réconcilier. Bon, encore que, personnellement j'attends de vraies preuves. Notamment l'ADN. Mais au moins à l'avenir vous ne vous disputerez plus pour des conneries.

Roland sourit.

- L'avenir… j'ai un peu de mal à l'imaginer. Ca m'inquiète. Quand je faisais mes études j'arrivais à imaginer l'avenir. Je serais prof, voilà. Pouf, je suis prof. Là, j'arrive pas à imaginer, à voir ce que Rachel et moi on sera dans dix ans, avec Ethan et Roland Junior.

Malcolm haussa les épaules.

- Tu sais, à part l'œil droit d'un Xatu, personne ne peut imaginer l'avenir. C'est la bouillie noire pour tout le monde. Cette effrayante bouillie noire qui fait mal au ventre rien que d'y penser. Le futur, la grande inconnue.
- Y'avait du haschisch dans les lasagnes ?!
- Non, c'était des lasagnes tout à fait normales… marmonna Malcolm, incertain.
- On a une conversation hautement philosophique en tout cas.
- On approche de la trentaine, Roland. On devient vieux.
- Han nan, pas la vieillesse ! C'est nul la vieillesse !
- Va falloir s'y coller pourtant. Va falloir, mon bon Roland. Passer le cap.
- Passer le cap.

Les deux se mirent à trinquer, puis regardèrent le soleil en train de s'oranger, tandis que tout le monde se rhabillait après une longue séance de potins sous le soleil.

***

Claire servait les verres alors que tout le monde était plus ou moins aligné. Le soleil partait vers son couchant et chacun allait rentrer chez soi.

- Amy…
- Oui, monsieur Winchester ?
- Tu restes à la maison ce soir, demain avec Léopold on comptait aller se faire un petit resto, si ça vous dit…
- Oh, euh…

Amy regarda Yann qui haussa une épaule.

- Volontiers !

Rachel tenait Ethan sur elle et le dorlotait comme une damnée. Roland semblait perplexe face à ce comportement.

David et Denis faisaient bloc autour de Perrine qui se demandait maintenant pourquoi ses parents étaient autant autour d'elle.

Judith arriva avec un appareil photo.

- Maman ! On boit juste l'apéro, là ! grommela Malcolm.
- Tout le monde va bien, l'été approche… Je préfère prendre une photo. Les bons moments se font si rares.
- Vous avez tous remarqué que maman adore mettre l'ambiance… soupira Malcolm.

Tout le monde hocha la tête alors que Judith prenait la dernière photo. La dernière photo où le sourire de tout le monde était bien visible et sincère. Et surtout, la dernière photo où il serait possible de réunir toutes ces personnes précises…

***

Bonus !

***

Amy semblait bouder. Yann était tendu. Léopold les vit dans le rétroviseur alors que Charlie conduisait.

- Je vais mettre la radio, hein… marmonna Léopold.
- Fais donc, sourit Charlie.

Léopold alluma la radio et tomba sur une chanson précise : Butterfly de DDR.

- Oh oui ! J'adore cette chanson !
- Léo…
- Attends, attends ça commence ! I've been searching for a man !
All across Japan !
Just to find, to find my Samurai !

Charlie ne pouvait pas intervenir, conduisant. Yann était sidéré. Amy commença par faire une tête hallucinée.

- Someone who is strong, but still a little shy !
Yes I need, I need my Samurai !
- Léopold, bon sang, pense que tu n'es ni seul ni sous ta douche !!
- Oh lala… soupira Yann.

Amy riait sous cape, à la fois très amusée et un peu gênée – après tout elle ne connait pas ces gens.

- Aya-ee-ay ! I'm Your little butterfly
Green, black, and blue make the colors in the sky !
Aya-ee-ay
I'm your little butterfly
Green, black, and blue make the colors in the sky
- Léopold Samuel Finsbury, pour l'amour du ciel !!
- Je ne t'entends pas ! I've been searching in the woods and high upon the hills…

Yann se faisait tout petit, Charlie était terriblement gêné et Amy, elle se cachait parce qu'elle riait comme une folle.

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Le PLAN DE TAAAAABLE

Ethan
Roland – Rachel
Charlie – Léopold
Yann – Amy
Judith – Perrine
David – Denis
Malcolm – Claire/Léa
Nell – Alexander (en bout de table)

Et maintenant celui que vous attendez tous :

COMMENTAIRE POST SCRIPTUM
Sérieux ?!


32 pages (seulement T_T)

J'hésite sur la façon de qualifier ce chapitre. Il est à la fois transitionnel, il sert de passerelle entre les deux premiers chapitres et les deux suivants, mais en même temps il s'y dit et s'y fait des choses essentielles. J'ai ajouté ce chapitre en cours de scénarisation et finalement je ne regrette pas, j'avais des choses à y caser.

Le titre est évidemment issu du mot fétiche de Yann. Il symbolise le fait que ce chapitre, sous ses abords un peu « fête-barouf-on se retrouve en famille/entre amis », représente en fait des avancées importantes pour les personnages. Donc il est sérieux, mais ?!, c'est-à-dire qu'on peut se demander si ce chapitre, au fond, est vraiment si important que ça.

Le flashback n'était ABSOLUMENT pas prévu (tout court) et pas comme ça. Je me suis un peu lâché, j'avoue.

Idem pour la réponse d'Amy à Roland, dans mon résumé j'avais été bien doucereux comparé à ce qui est inscrit là.

« Roland, frustré, s'en prend alors à Yann et au fait qu'il ait une petite amie, ce qui irrite Charlie. Yann se défend comme il peut, mais au final, Amy répond à Roland de façon éloquente et brutale »

… brutale, oui, éloquente… hmmm…

On a droit à quelques moments sympas comme la conversation Roland/Malcolm. Le résumé est à double tranchant, soit il rend les scènes trop mécaniques, soit il me permet d'aller droit au but et de ne pas tergiverser. J'arrive quand même à garder un minimum de spontanéité.

Amy rencontre enfin Rose et Dimitri. Un commentaire m'a obligé à rajouter une description d'Amy (je ne l'avais en effet JAMAIS décrite – une mauvaise habitude de ma part). Pour ceux qui voulaient des scènes familiales avec David, Denis et Perrine, il y en aura dans les trois prochains chapitres au moins. Garanti.

La chanson que Léopold devait chanter au départ était « Radio Gaga » mais je trouvais que ça faisait trop sérieux – même si ça aurait été idéal pour l'anniversaire de Freddie Mercury.

Le frère de Finn s'appelle Patrick, qui est le prénom de mon père, et le second prénom de Flora est Patricia, qui est également le prénom de la sœur de mon père.

A bientôt pour un nouveau chapitre. Le prochain risque de vous surprendre ;-)

PS : Pour ceux qui ne s'en souviennent pas : Finn a laissé sa soeur faire une mauvaise chute, d'où sa condition, et c'est à la suite de cet incident que son père l'a envoyé à l'école militaire, ce qui explique certains passages du chapitre et l'hésitation de Finn à aller voir ses parents. Voilà, juste au cas où.