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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 06/09/2011 à 18:07
» Dernière mise à jour le 06/09/2011 à 20:43

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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054 - Roulette Rose
« On ne réalise vraiment que l'on a perdu à la roulette qu'une fois sorti de la salle de jeu, pas à l'intérieur. »
(José Artur)

« Même dans une poubelle, une rose reste une rose. »
(Jean Chalon)

« Ne pas pouvoir revenir en arrière est une forme de progression »
(Fréderic Dard)



(Sur ce chapitre, je vais être chiant.
Je vais vous demander en fait d'allumer la vidéo dans un onglet/autre fenêtre selon vos possibilités, et en lisant la fic, que vous arrêtiez la chanson respectivement à chaque « partie » où elle reviendra en jeu.
C'est-à-dire : « Couplet 1 / Refrain [Vous coupez] et quand je reprends la narration avec la chanson, vous rallumez la chanson pour Couplet 2 / Refrain [Vous coupez] et ainsi de suite jusqu'à Pont Musical / Fin de la chanson. »
Pour plus de confort, je vous remettrais le lien à chaque fois et je vous remettrais aussi le minutage – approximatif – où vous devrez remettre la chanson.
Je suis désolé de vous faire chier avec mes conneries ^o^
Bonne lecture !
L'auteur.)

(Marilyn Manson, The Speed of Pain – arrêtez à 1:54.)

Au départ, il y a l'amertume. La vie en est pleine, comme d'un liquide noir poisseux, comme du sang. Mais noir. L'amertume c'est ça. C'est pesant. Comme de l'eau retenue dans une tonnelle en tissu. Ca fait des bosses.

Sous mes pieds, il n'y a que du noir. Est-ce un lac d'amertume ?

Je ne sais même pas ce que je fais ici. Là-haut, ici-bas, ça fait trop de direction où regarder en même temps.

Je suis un peu tout le monde, un jour je vais bien. Un jour je vais mal. J'ai des périodes, voilà tout.

They slit our throats like we were flowers
(Ils tranchent nos gorges comme si nous étions des fleurs)

Roland était dans son jardin. Donna le salua, il la salua aussi. Malgré son peignoir. Roland n'a pas peur de paraître en peignoir.

Tout autour, la vie semblait tourner au ralenti. Avec la torpeur du réveil, Roland avait du coton partout. Bouche, oreilles, peau, yeux…

And our milk has been devoured
(Et notre lait a été dévoré…)

David se réveilla, doucement. Denis avait les yeux ouverts face à lui. Les deux mains se rejoignaient tendrement dans ce lit sans prétention.

« Pourquoi on se réveille toujours aussi éloignés l'un de l'autre ? » se demanda David.

Chaque fois qu'ils se regardaient ou qu'ils se touchaient, le monde n'existait plus pour eux.

When you want it, it goes away too fast
(Quand tu la désires, elle s'en va trop vite)

Yann se réveilla seul dans sa chambre. Il avait reçu un SMS. « On parle pas seulement toute la nuit au téléphone, faut qu'en plus elle me textote. »

Yann haussa les sourcils. « Ce midi je déjeune ac mes copines, dsl – AmY »

Yann ne trouva à redire que « J'adore la façon dont elle écrit son nom… »

Times you hate it, it always seems to last
(Les moments où tu la détestes, elle semble perdurer)

Dimitri se réveilla en regardant au plafond. Il était seul. Il regarda le réveil. « En retard… »

Rose arriva, déjà préparée.

- Ce que tu es paresseux…

Dimitri se mordilla les lèvres. « Je le serais moins si tu m'avais réveillé ! »

- Hm… se contenta de répondre Dimitri.

Just remember when you think you're free
(Souviens-toi juste, quand tu penses que tu es libre)

Roland retourna à la maison avec le journal. Rachel préparait le petit déjeuner et Ethan regardait des dessins animés.

- Mazeltov, Mike n'a pas oublié le supplément.
- Tout arrive ! sourit Rachel.

Roland regarda le DVD de danse folklorique et le balança à la poubelle.

The crack inside your fucking heart is me
(Que la fêlure dans ton maudit cœur, c'est moi…)

- J'adore être contre toi.
- Moi aussi j'aime te serrer dans mes bras.
- Je voudrais que cette sensation ne cesse jamais.
- Moi non plus.
- On a une vingtaine de minutes avant de se lever…

Denis se plaça au-dessus de David, le regardant droit dans les yeux. Tous deux semblaient au comble du nirvana, éperdus dans la douceur des draps et la froideur du matin.

- Je t'aime.
- Nan, moi je t'aime.

Ils s'embrassèrent tendrement.

I wanna outrace the speed of pain for another day
(Je veux semer la vitesse de la douleur pour un autre jour)

Yann fit sa toilette face au lavabo. Il remarqua qu'Amy avait laissé une barrette ici.

« Genre elle a été se recoiffer ici ? En allant aux toilettes, peut-être… »

Il soupira. « Ça fait bizarre d'avoir des trucs à elle ici. »

I wanna outrace the speed of pain for another day…
- Papa !

David et Denis sursautèrent et virent Perrine dans l'ouverture de la chambre.

- P… Perrine !
- Je voulais juste te prévenir que j'étais levée donc ne t'inquiète pas si je fais du bruit.
- … d'accord ma chérie.

Perrine repartit, indifféremment. David regarda Denis qui ricana.

- C'est pas drôle, heureusement qu'on... ne faisait pas…
- C'est pas grave. Elle a rien vu, tu étais couvert par les couvertures, tout moite…
- Arrête ! ricana David.
- Dommage, c'était très romantique pour le coup…
- Oui, on était bien là… marmonna David.

***

- Je n'ai pas cours aujourd'hui… marmonna Roland. Ma classe est en sortie scolaire.
- Un vendredi ?! Pauvres gosses ! s'étonna Rachel.
- Il me semble que tu as congés aussi, suite à un habile jeu de décalages d'heures.

Rachel s'étonna.

- Mais oui, dis-donc !
- Que va-t-on faire, ici, dans cette maison, toute la journée ?!
- …
- …

Roland et Rachel regardèrent Ethan.

***

- C'est n'importe quoi, n'importe quoi, n'importe quoi !!! cria Rachel, surexcitée.
- C'est pour cette raison que je suis né, faire n'importe quoi ! sourit Roland.

Ils courraient comme des gogols entre la maison et la voiture sous les yeux ahuris d'Ethan. Tobias, par la fenêtre de sa chambre, les observait depuis le départ mais cette fois il n'aurait pas d'images de Rachel en robe de chambre. « Dommage… ». Donna et Harrison, qui taillaient leurs haies, étaient d'autant plus surpris.

- Ils font quoi ? s'étonna Harrison.
- Je l'ignore. Ça me rappelle cette scène dans les Affranchis quand ils balancent tout ce qui a été acheté avec l'argent de la drogue par crainte que la police ne découvre tout…
- … tu regardes des films bizarres, Donna !

Roland et Rachel chargeaient la voiture avec leurs sacoches respectives.

- On en aura besoin ?
- Je sais pas. Prends des bouteilles d'eau et de quoi manger, je refuse de payer quoi que ce soit là-bas !
- Grave, en plus ces rapiats ont des prix hallucinants !
- Au mieux, je voudrais simplement payer l'entrée !
- VOILA ! sourit Rachel.

Ethan ne comprenait RIEN. Une fois le sac de bouffe mis dans le coffre, ils hochèrent la tête.

- On a tout.
- Le nécessaire pour Ethan, la bouffe…
- Il faudra la dissimuler sur nous, on est fouillés à l'entrée…
- Mes sacs ont un double fond ! assura Roland.
- Ah, bien !

Ethan approcha la voiture en regardant ses parents, totalement intrigué. Roland et Rachel prirent le gosse et l'emmenèrent en voiture, puis ils y montèrent sous les yeux intrigués du voisinage. Roland souffla.

- Bon ! Les Smirnoff vont dans un parc d'attractions !
- … en vrai ? s'étonna Ethan.
- Ouais ! En vrai !
- Ca va nous faire du bien ! souffla Rachel.
- Oh, tu m'étonnes !
- Ouaiiiis ! sourit Ethan.

Roland et Rachel se retournèrent. Ethan aussi.

- Tu peux pas reculer papa !
- Il a vraiment crié de joie ?! s'étonna Roland.
- Mais oui ! Le petit approuve, ALLONS-Y !!!

La petite troupe partit à fond la caisse dans le quartier. Donna s'étonna.

- Eh bah… Je sais pas où ils vont, mais ils y vont !

***

David servit son bol de chocolat à Perrine comme si elle avait regardé « Salopes vicieuses et Bikinis en cuir 4 » c'est-à-dire avec la volonté de la rassurer après l'expérience la plus atroce et la plus traumatisante qu'une enfant de dix ans puisse vivre.

- P… Perrine, ce que tu as vu tout à l'heure, c'est…
- David ! soupira Denis.
- Mais quoi ! Ecoute, Perrine, tu vois, le matin, quand moi et ton papa on se lève en avance, on a envie de… faire des câlins, et…
- Je sais…

David sembla horrifié. Denis soupira.

- Perrine, bois ton chocolat et… ignore ton père qui apparemment est un peu fou ce matin…
- Non, Denis, c'est important !
- Perrine a 10 ANS, David ! Elle a vécu avec un homosexuel tout le début de sa vie, d'en voir deux en couple et dans un lit, ça l'embête pas, je me trompe ?

Perrine secoua la tête en regardant David.

- Vraiment ?
- Vous êtes amoureux, papa, j'ai compris !

David hocha la tête, soulagé. Denis soupira.

- Si moi je devais compter le nombre de fois où j'ai surpris mes parents en train de s'embrasser de façon un peu tendre…

David plissa les yeux. Denis haussa les épaules.

- Pas toi ?
- … non, je ne me rappelle pas trop que mes parents s'embrassaient devant nous tout court…

Denis sembla embarrassé.

- C'est vrai, pardon, vu leur situation…
- C'est rien... Désolé, Perrine.
- C'est pas grave… marmonna la gamine.
- Tu as fini ? demanda Denis.
- Oui.
- Va te préparer pour l'académie.
- Oui papa.

Perrine alla jusqu'à sa chambre. Denis se leva et frictionna les épaules de David.

- Excuse-moi. Je voulais pas te contredire ou te ridiculiser devant elle.

David sourit et embrassa Denis.

- Toi au moins tu as le souci de t'excuser.
- Oh je connais un petit David qui veut des câlins ce soir !

David sourit alors que Denis l'embrassait dans le cou.

- Il faudrait qu'on se contrôle un peu, quand même, Denis…
- Je sais mais c'est impossible ! sourit le libraire.
- Je suis prête !

David et Denis se tournèrent vers Perrine qui affichait un grand sourire. Denis sourit et embrassa David sur la joue.

- Tu vois, elle est pas traumatisée !
- Eh nan ! sourit Perrine.

David semblait rassuré.

***

- Bon, d'abord Perrine – Académie, ensuite David – Boulot et moi – Boulot. Vivement que tu sois dans une académie plus proche, Perrine !
- Et que papa passe son permis !

David regarda sa fille, blasé.

- J'ai peur au volant !
- Mais pourquoi ?
- Parce que j'ai peur c'est tout ! ricana David.
- Hey, salut la petite famille !

Denis, David et Perrine se tournèrent vers Owen, le voisin et ex de Denis.

- Owen…
- Bonjour… prononça froidement David.
- Saaaalut ! sourit Perrine (Perrine qui a la patate sur ce chapitre, ndla)
- Alors c'est elle votre petit bout ! Ah c'est trop mignon !
- Je m'appelle Perrine et j'aime les fraises !
- Tu as raison ! C'est bon !

David plissa les yeux. Denis restait neutre.

- Dites voir les garçons, je comptais vous inviter à dîner ce soir.
- « Nous » ? s'étonna David.
- Bah oui, je vais pas inviter Denis tout seul. Tu trouverais ça un peu suspect, non ?

David pencha la tête. Denis soupira.

- Pour quelle… raison ?
- Vous êtes mes voisins, c'est normal de bien s'entendre entre voisins !
- Owen, tu comprends bien que vu ce qu'il y a eu entre toi et moi, cette invitation est plus que suspecte.
- Tu me suspectes ? Mais de quoi ? Je veux juste vous inviter tous les deux à dîner ! David n'est même pas mon genre de mec !

David leva les yeux au ciel. Denis regarda David puis regarda Owen.

- Je… te prierais d'être un peu plus respectueux de l'homme de ma vie, s'il te plait.
- Ah carrément !
- Oui, Owen. L'homme de ma vie. Repasse-toi ça en télétexte dans ta tête.
- J'ai essayé d'être gentil avec vous ces derniers mois, je voulais juste continuer histoire de ne pas passer pour quelqu'un qui se manifeste uniquement quand ça va mal !

Denis regarda David qui haussa les épaules. Denis soupira.

- Va pour ton dîner.
- J'émets une condition… marmonna David.

Owen se pencha vers David.

- Perrine n'est pas tenue de venir.
- Bien, bien. A ta guise. Moi je vous attends ce soir à huit heures.
- Très bien ! acquiesça Denis.
- Ok, marmonna David.
- A ce soir alors ! Ça va être super !

David ne semblait pas de cet avis. La petite famille se dirigea vers le monte-charge.

- David, euh…
- Excuse-moi, c'était dans la chaleur du moment, je sais que les choses sont entre toi et lui…
- Ah non, non, tu as eu parfaitement raison, vu les photos encadrées qu'il a chez lui…
- Surtout sa version masculine de « L'origine du monde »… geignit David.
- Combien de fois je lui ai dit de la jeter…

David regarda Denis.

- Non, ce que je voulais dire c'est qu'on va avoir besoin de quelqu'un pour garder Perrine, je la laisse pas toute seule à l'appart !

David sembla terrifié.

- J'avais pas pensé à ça !!
- Il va falloir y penser et vite alors !

***

- C'est génial !! sourit Rachel.

Roland enlaça sa femme et ils regardèrent la forêt brésilienne.

- Franchement, rien que pour ça, ça valait le coup de t'épouser.
- Oh bah merci !
- J'aurais dû me douter que j'aurais droit à un petit voyage au Brésil !!
- Eh bah voilà ton rêve de jeune mariée se réalise !
- J'aurais préféré l'Inde quand même !
- Faudra dire à Oncle Travis de déménager alors.

David arriva derrière eux, tenant Ethan. « Oh super, je tiens la chandelle et je fais garde bébé… »

David regarda Ethan qui affichait quand même trois ans au compteur.

- Ca va être bien ces vacances, ça va nous détendre après ces mois de fac !
- Idem pour toi, David, ça va te sortir de ta routine, non ?

David haussa les épaules. Roland plissa les yeux.

- Ne me dis pas que tu comptes travailler ici aussi ?
- … bah… si on a besoin de moi…
- David, faut te détendre ! Et te raser !

David soupira. Rachel donna un coup de coude à Roland.

- Quoi ?
- Laisse-le tranquille !
- Et toi arrête de le couver ! Tu prends ton rôle de belle-sœur trop à cœur, il a déjà une sœur pour lui coller des taloches dans la gueule et lui dire d'arrêter d'être un petit Emo !

David soupira. « Je préfèrerais ne pas être un petit émo… »

(D'ailleurs « Emo » est un mot tellement seul et triste que Word ne le reconnait pas comme un vrai mot. Trop nul la vie, ndla)

- Bref, d'après ses instructions, nous devons suivre le guide touristique « qui me fera le plus rire »… Je me demande ce que ça peut être.
- Ce que c'est excitant !
- Je serais très excité aussi si je n'avais pas à porter votre fils…

Roland et Rachel regardèrent David, blasé, qui lâcha Ethan par terre. Le gamin alla retrouver ses parents. Roland soupira.

- On peut pas te le confier cinq minutes !
- Je me le suis coltiné tout le voyage ! grogna David.
- C'est ton neveu, quand même !
- Je sais mais ça veut pas dire que je suis sa gouvernante, y'a marqué « Gay » mais y'a pas marqué « Gourde » !
- Quoi ? Ce ne sont donc pas des synonymes ?!

Rachel leva les yeux au ciel.

- Roland…

David se tut, amer.

- Ca va faire cinq ans, David, 5% de ton espérance de vie maximum que tu fous en l'air. Réagis, bon sang !

David soupira et suivit son frère en trainant des pieds. Rachel vint lui tapoter l'épaule.

- L'écoute pas, il est juste en colère que tu ne sois pas plus réactif, il dit ça pour ton bien.
- Je sais.
- Et moi j'entends ! grommela Roland.

Ils arrivèrent aux arrêts de bus. Roland observa les guides.

Le premier était brésilien, pur accent portugais, avec du Julio Iglésias dans son bus.

- … marrant mais pas super poilant non plus.

La seconde était une femme très, très enthousiaste, un peu potelée et blanche avec un accent à couper au couteau.

- Amusante mais son enthousiasme pourrait me refiler le SIDA.

Roland vit alors la perle.

Un guide travelo en mini-jupe qui ne parle pas un mot de français.

- … C'est comme si le Paradis et l'Enfer s'étaient concertés pour créer la chose la plus drôle qui soit au monde !!
- Oh mon Dieu, tu as raison, c'est la bonne ligne de bus ! s'étonna Rachel.
- Wow…
- C'est pas un travelo, Roland, c'est un trans… marmonna David.

Roland balbutia, la sueur au front, surexcité.

- Opéré ou pas ?
- Il a encore sa pomme d'Adam donc il n'est pas totalement opéré.

Roland se mit à genoux en étendant les bras.

- Alors tu existes !

***

Dans le bus, Roland était au premier rang, un sourire bienheureux sur les lèvres. Rachel, David et Ethan étaient derrière lui.

- Tu ne te mets pas à côté de lui ? s'étonna David.
- Oh que non !
- Madame le guide !

Le transsexuel regarda Roland et répondit avec une voix grave prononcée avec des lèvres pleines de rouge à lèvre :

- Si, Muchacho ?

Roland jubilait intérieurement.

- Expliquez-nous encore pourquoi cette jungle est un lieu naturel à préserver !

Les autres touristes semblaient gavés.

- Si muchachos. La foresta esta natural por que las pueblas se reconoce en ella. Las pueblas de la foresta son las forestanos…

Roland se tourna vers Rachel.

- Tu entends cet espagnol massacré et cette voix de baryton ?
- Roland, tu es odieux !
- Je suis au paradis, cet homme-femme me procure des sensations que tu ne me donneras jamais !
- Heureux que ta sexualité soit enfin pleinement satisfaite.

David regarda Rachel.

- Sa sexualité ?!
- Oh tu sais pour Roland, les gens ridicules, c'est une manne.
- You know, Miss Guide… All your base are belong to us !

La guide sourit.

- Tank Iou !

Roland ne put pas se retenir et il éclata de rire.

***

Travis attendait la petite famille à un arrêt de bus. Il salua la trans.

- Toda es bien, muchacho !
- Merci ! Tu peux rentrer, maintenant ! sourit Travis.
- Tank iou !

Roland regarda Travis alors que le bus repartait.

- Je t'aime !
- Je sais. Quand j'ai vu que cette dame passait près de chez nous, je me suis dit : « Roland doit la voir ! »
- C'est… c'est comme si tout ce pourquoi j'étais né avait fusionné en une seule personne !!
- J'étais sûr que tu adorerais te foutre de sa gueule ! Rachel !
- Bonjour Travis !
- Et le petit Ethan !! Etienne m'en avait parlé mais je ne pensais pas que c'était possible, Roland, tu as un FILS !!!

Roland acquiesça. Travis hocha la tête.

- C'est incroyable !
- Je sais. Tu peux fermer ta chemise, oncle Travis, David est en mode « Gay enragé », il pourrait te sauter dessus !

David soupira et serra la main de Travis.

- Bonjour, tonton.
- Oh, toi tu as une petite mine…

David se mordilla les lèvres. Rachel grimaça.

- Une rupture difficile…
- Je sais, Etienne m'a dit. Ça m'étonne que tu aies eu les burnes de le dire à tes parents !

David grimaça et se remit à pleurer. Roland leva les yeux au ciel.

- Eh c'est reparti…

***

- Il est au lit, je pense qu'il va rester un peu au cabinet médical, ça va lui faire du bien.
- Désolé d'avoir ramené un tel boulet, ça fait quatre ans et il ne s'en est toujours pas remis… mais jusque-là il le manifestait par un silence d'amertume.

Alice acquiesça.

- Eh bah il faut croire qu'il avait besoin d'extérioriser tout ça.
- Pauvre oncle David… marmonna Vincent.

Une jeune brésilienne toute mignonne vint tapoter à l'épaule de Vincent.

- … Neia ?
- Je peux te parler ? demanda-t-elle avec un fort accent.
- Oui, oui bien sûr… excusez-moi !

Vincent s'éloigna avec la jeune fille. Travis regarda Roland.

- Sa fiancée.
- Sérieux ?! Copyright Yann Winchester…
- Sérieux ! Ils se sont connus à peu près un an après votre première venue et depuis on n'a pas cessé de les voir ensemble malgré la désapprobation d' Alice…

Rachel s'étonna. Alice soupira.

- Oui eh bien Rachel, quand ton fils de treize ans aura des rapports sexuels avec une fille du même âge, tu désapprouveras aussi !
- Aerk ! geignit Rachel.
- Voilà ! Tu vois ? Ca CHOQUE les gens !
- Calme-toi, chérie, voyons, notre fils est bien, notre fils est heureux…
- Oui mais quand même, sur le coup j'étais énervée !
- Elle a coupé des arbres à la hache avec les bucherons des villages voisins pour calmer sa fureur ! ricana Travis.
- Te fous pas de moi, toi ! Tu étais aussi étonné que moi mais monsieur a voulu jouer les « bons papas copains » !

Roland acquiesça.

- Tu étais fier, hein ?
- Oui, j'avoue ! sourit Travis.
- Oh je sens que je vais ressortir ma hache ! grogna Alice.
- Non, de l'eau a coulé sous les ponts, ça va ! Pour moi, tant qu'il ne l'a pas mise enceinte trop tôt, tout va bien ! souffla Travis.

Rachel regarda Ethan. « Toi, ne grandis JAMAIS ! »


***

- Et donc voilà, je me suis dit : « Pourquoi ne pas organiser un sympathique déjeuner à l'ancienne ? »

Yann avait réussi – par un miracle incroyable – à réunir Sheldon, Rose et Dimitri à sa table.

- Comme au début de l'année ! Ouh que c'était bien, ouh qu'on était heureux tous les quatre ensemble ! sourit Yann.

Autant dire que l'ambiance était géniale.

- Comment tu as trouvé le cours sur les attaques rémanentes ? demanda Sheldon.
- Bizarre. C'étaient des révisions, c'est clair, mais franchement qu'est-ce que c'était compliqué… soupira Yann.
- Hm, ouais… marmonna Dimitri, intimidé.

Rose semblait clairement s'en foutre d'être là. Mais royalement. Elle était venue par politesse, mais franchement plutôt crever que de parler à Yann ou à Sheldon.

- C'était bien, le diner chez les Heine ? demanda Dimitri.
- Très sympa, ça aurait été cool que tu sois là.
- Oui j'aurais bien aimé, mais je devais accompagner Rose faire du shopping.
- Eh oui, certaines personnes ont de vraies préoccupations dans la vie… marmonna Rose.

Yann haussa un sourcil, se demandant si elle faisait de l'humour. Sheldon se retint de rire en mangeant du pain.

- … quoi qu'il en soit, Dimitri, t'en fais pas, il y aura toujours une place pour toi.
- Hm. Merci.

Rose soupira.

- Bon, écoutez, très clairement, je n'ai pas envie d'être là, je vous le dis, vous m'énervez tous autant que vous êtes… Alors salut !

Rose se leva avec son plateau et partit. Dimitri ne savait pas quoi faire.

- Reste là ! T'es pas son chien ! grogna Yann.
- Exactement. T'es pas là pour la servir, Dimitri ! approuva Sheldon.
- …
- Je sais ce que tu ressens mais évacue ce sentiment de culpabilité, c'est inutile, elle n'en mérite pas tant.
- Je…

Dimitri déglutit.

- Je crois qu'elle ne va pas bien à cause de sa grand-mère !

Yann plissa les yeux.

- Quoi, sa grand-mère est en train de mourir un truc comme ça ?
- Non, non… Enfin, euh… marmonna maladroitement Dimitri.

Amy arriva, coupant court à la confidence.

- Excusez-moi de m'incruster, mes copines avaient cours alors je me suis dit que j'allais venir voir Yann ! Désolée de t'avoir fait faux bond !
- C'est rien !

Ils s'embrassèrent chastement. Amy tendit la main vers Sheldon qui la lui serra.

- Amy Nixon, enchantée !
- Sheldon Masters, de même !
- Vous n'étiez pas censés déjeuner avec Rose ?
- Si, mais Rose a vu revenir son allergie… soupira Yann.
- Tu parles ! Ma Tante Marianne qui gonfle en mangeant une cacahuète, ça c'est de l'allergie…
- Cette fille a tellement de problèmes… soupira Sheldon.
- Tu m'étonnes. Je lui ai parlé cinq minutes, ça m'a suffi pour lui prescrire dix ans de thérapie ! soupira Amy.
- Grave. Elle a changé d'une traite ! soupira Yann.
- Pour changer de sujet, Yann, tu as regardé cette émission, « Epreuves à la chaîne » ?
- C'était débile ! Genre les mecs qui doivent franchir des fossés infranchissables… N'importe quoi !

Dimitri se tourna pour voir où était Rose.

- Dimitri, ça va !

Dimitri se retourna vers Yann.

- Elle, elle pense pas à toi, ok ?
- Tout à fait, marmonna Amy. Tu mérites mieux que cette pauvre fille, crois-moi.

Dimitri acquiesça et se contenta de manger pendant que les autres mangeaient et discutaient.

***

Le plus grand parc d'attraction de Hoenn, New Lavandia, était une sorte de grand complexe posé sur la mer. Il était le théâtre d'un bon millier de visiteurs par jour, et était surtout l'un des rares parcs d'attraction de Poképolis et était donc visité par les quatre régions principales. A Unys, ils ont Méanville au moins.

- Ok, maintenant qu'on est là, il faut qu'on s'amuse jusqu'à en salir nos pantalons.
- Euh… oui, non, calme-toi… marmonna Rachel. Qu'est-ce que tu veux faire, Ethan ?

Ethan regardait autour de lui. N'importe quel gamin aurait été complètement surexcité et aurait cité cinquante trucs.

- … je sais pas, vous voulez faire quoi, vous ?

Roland regarda Rachel.

- C'est ta faute, tu l'as immunisé contre le fun !
- C'est TA faute, tu l'as transformé en autiste ! soupira Rachel. Bon, moi je veux une barbe à papa, ça fait des lustres que je n'en ai pas mangé !
- Moi non plus tiens ! On fera goûter à Ethan comme ça.

Et voilà donc Roland Smirnoff et Rachel Smirnoff, presque trente ans, qui vont joyeusement acheter une barbe à papa chacun sous les yeux de leur fiston qui est dans un parc d'attraction mais qui est tout à fait calme. Roland regarda des gamins surexcités.

- En fait finalement j'aime Ethan.
- Moi aussi. Du moins je préfère qu'il soit comme ça plutôt qu'il tape un caprice !
- Exactement.

Barbes à papa en main, ils s'assirent sur un banc. Rachel regarda le plan.

- Alors… On peut aller au grand-huit, mais seulement si la sécurité est assurée pour Ethan.
- Tu regardes trop Destination Finale… marmonna Roland. Ces films faisaient toujours mourir David de trouille….
- Y'a de quoi.
- Il avait peur de mourir à cause d'un truc à la con, pendant un temps il surveillait sa chaise pour vérifier si une vis n'allait pas partir, le faire tomber et finalement le transpercer.
- Gore !
- Ouais. Concours de Barbe à papa ! Celui qui la finit le premier !
- Ok !

Ethan, à côté de Rachel, était quelque peu étonné. Les deux se mirent à manger frénétiquement leur barbe à papa. Roland, narquois, sortit Chovsourir pour tricher. Roland commençait à finir sa friandise, mais Rachel était plus rapide. Elle aperçut Chovsourir mais réussit à finir sa barbe avant.

- Je t'ai eu, tricheur !

Roland plissa les yeux, blasé, et désigna Ethan qui avait un gros bout de barbe à papa dans les doigts qu'il était en train de savourer.

- Tricheuse !

Ethan dévora le sucre à une vitesse impressionnante. Roland et Rachel le regardèrent, éberlués.

- C'est bon, encore !

Rachel regarda Roland, et ils le laissèrent finir leurs barbes à papa.

- C'est la meilleure solution, pour le bien de tout le monde ! admit Roland.
- Nous n'avions pas le choix ! ajouta Rachel.

Le téléphone de Roland sonna.

- C'est qui ?
- « Charlotte aux Fraises ». Allô David ?... Hm… Hin-hin… Ah, non, désolé, nous avons décidé, sur un coup de folie de partir au parc d'attractions, impossible de garder Perrine ce soir… Oui pour de vrai ! Tu me prends pour qui, le roi des mythos ?

***

David raccrocha. « Ça craint… »

Dans son bureau au cabinet médical, David était – une fois n'est pas coutume mais deux fois ça commence un peu à grave faire coutume que ça n'en serait pas plus vrai – en train de se prendre la tête.

« Un dîner chez l'ex de mon petit copain… »
« Dans un couple normal ce serait très malvenu… »
« Quand je dis Couple Normal, je parle d'un couple hétérosexuel ou d'un couple autre que le mien ? »
« Est-ce que moi et Denis on est un couple normal ? »
« Je le ressens pas comme ça… Je pense que lui et moi c'est exceptionnel. »
« Donc on n'est pas un couple normal. »
« D'un autre côté on est très stables, on évite les effusions en public, on a une fille, on s'efforce de l'élever comme on peut, on travaille… »
« Ça devrait faire de nous un couple normal… »
« Pourquoi je veux à tout prix qu'on soit un couple normal ?! »

David soupira et chercha le numéro de Donna Harris. « Ce sera toujours mieux que rien… »

- … Allô, Donna ? Ici David, le beau-frère de Rachel Smirnoff… Excusez-moi de vous déranger, est-ce que vous pourriez garder ma fille ce soir ?... ah, vous êtes chez les parents de votre mari… crotte. Et T…

David grimaça. « Nan, je confierais pas Perrine à son fils, il a l'air complètement irresponsable ! »

- … et toute la soirée vous y serez ?... ah… Bon bah merci quand même, bonne journée…

David soupira. « Clarence… »

David tomba sur un répondeur. « Je voiiiiiiiiiiis… »

David soupira. « On va quand même pas l'emmener avec nous ? »

***

- C'est hors de question ! grommela Denis. Comme je te l'ai dit, trop de trucs pervers chez Owen. Il a un pénis en verre en guise de bibelot décoratif sur une étagère !
« On fait comment alors ? »
- … au pire j'y vais seul, tu restes avec Perrine dans l'appartement.
« Non ! »
- Tu as peur que je couche avec lui ?!
« … disons que ma jalousie me dit de te dire Non ! »
- Belle pirouette… YANN !
« Hein ? »
- On pourrait faire garder Perrine par Yann Winchester ! Il est pas loin, c'est un garçon responsable et il a un logement, Perrine sera surveillée le temps qu'on dîne chez Owen !

Alban déplaçait les cartons.

- Y'en a un qui bosse pendant que l'autre fait ses plans du week-end au téléphone… Putain j'vous jure !
- Donc voilà c'est décidé, on la fait garder par Yann, reste à avoir son accord !

***

- C'était GENIAL ! sourit Rachel.
- On a fait une bonne partie du parc, déjà ! souffla Roland. Je pensais pas que les chaises volantes ça serait aussi cool !
- C'est incroyable que tu t'amuses à ce point ! s'étonna Rachel.

Roland haussa les épaules.

- Je suis un être humain, que veux-tu ! Parfois j'ai aussi besoin de décompresser. J'ai faim. Pause manger !
- Volontiers, allons chercher nos sacs au vestiaire ! Y'a des tables de pique-nique pas loin, ça va être génial !

Et Ethan de regarder tout ça avec des étoiles dans les yeux.

- Et après ça, GRAND HUIT ! sourit Roland avec des étoiles dans les yeux.
- Je sens que ça va mal finir…

***

David restait allongé, n'ayant pas trop le moral. On vint se pencher sur lui.

- Ça va ?

David hocha la tête devant le jeune homme brésilien qui lui parlait.

- Je crois que Monsieur Travis a dit que vous étiez un peu maussade et qu'il fallait vous laisser tranquille…
- Hm.
- … donc je vais vous laisser tranquille. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi Stefano.

« Quel nom débile » songea David.

***

- Heureusement que j'ai emmené mon appareil photo !
- Ah là si tu l'avais oublié, on n'aurait rien pu faire pour toi ! sourit Alice.

Rachel prit une photo que trente millions de personnes avait prise avant elle : Celle du Christ Rédempteur qui domine Rio.

- Ca y est, tu as pris ta photo ?
- Ouiiiiiiiii ! Je n'arrive pas à croire que je vais encadrer ça dans ma chambre !

Ethan regardait le grand hippie qui voulait lui faire un câlin et qui, lui, pour le coup, l'effrayait beaucoup.

- Le Mont du Pain de Sucre, Alice !!
- T'es sérieuse, y'a rien à voir !
- Mais alleeeeeeeeeez !!!
- … T'es aussi folle que ton mari !

***

Roland soupira alors que lui et Travis aidaient à l'édification de maisons pour les autochtones.

- CHAQUE FOIS que je viens au Brésil, c'est pour travailler !!
- Je diversifie ton expérience professionnelle, nuance ! Moi j'ai la quarantaine et j'ai pour ainsi dire tout fait dans ma vie !
- Et ton engagement dans la campagne électorale Brésilienne, c'est quand ?
- Oh, j'y songerais peut-être un jour !

Roland s'étonna et manqua de lâcher la corde de la poulie qui dressait le mur de la maison.

- Sérieux ?!
- Reste concentré !
- Travis, t'es sérieux ?
- MAIS NON, abruti ! Moi, Président de la République ? Ca va pas non !!
- Pas Président de la République, Travis ! Prechident daô Brazil !
- … Tu es irrécupérable !
- Je sais.
- Ca va avec Rachel ?
- Moyen depuis qu'elle sociabilise avec les femmes du quartier. En rentrant je suis presque obligé d'aller me cacher à l'étage…
- Oh. Par chance pour moi, Alice déteste la compagnie des femmes brésiliennes.
- Ca s'est un peu industrialisé dans le coin, non ?
- La déforestation, du coup ça m'a obligé à m'urbaniser un peu. Mais on a gagné de grandes batailles et je pense qu'on a trouvé des compromis intéressants. Et le petit ?
- Oh… On a gagné de grandes batailles et je pense qu'on a trouvé des compromis intéressants.
- Tu parles de toi-même, là ?
- Ouais. Si on m'avait dit que je me retrouverais à élever un môme, j'aurais pas cru… J'aurais pas cru non plus que j'aimerais ça.
- On s'y attache à ces bêtes-là, hein ?

Roland soupira.

- C'est ça, qui me fait le plus peur. M'attacher. Ensuite il va grandir, on va être en conflit, il va me détester, je vais le regarder de haut…
- Ou alors tu ne vas pas merder, être un super papa et le regarder prendre son envol à l'âge adulte ! Tu ne peux pas savoir comme c'est réjouissant !

Roland acquiesça.

***

- Tu es sûr qu'ils ne reviendront pas ?
- Je pense que le bâtiment est vide, ils sont tous partis avec la famille.

Vincent et sa petite amie Neia étaient dans les appartements familiaux. Neia commença à défaire sa robe tandis que Vincent ôtait ses vêtements.

- Il fait un peu frais, Vincente…
- J'adore quand tu m'appelles Vincente…

Derrière la porte, David était éberlué. « A coup sûr je ne DEVRAIS PAS regarder ça… »

- David ?
- UH ! Qu…

Stefano le regarda.

- Qu'est-ce que tu fais près des appartements de monsieur Vincent ?
- R… Rien, et tu ne devrais pas être là non plus !
- Monsieur Travis m'a demandé de veiller sur toi.
- Je cherchais les toilettes…
- Au fond du couloir à l'opposé de celui-ci.
- … d'accord.

David se dirigea vers les toilettes. Stefano le suivait.

- …

David alla jusqu'aux toilettes et regarda Stefano.

- Euh…
- Veiller sur toi. Monsieur Travis a dit.
- … oh purée… Tu veux me la tenir aussi ?! Putain !
- Volontiers, si vous me le demandez.

David haussa les sourcils.

***

- Hanlala, qu'est-ce que c'est beau !!

Alice plissa les yeux. « Mouais, je trouve pas tant que ça, mais bon… »

Ethan semblait très bien supporter l'altitude, il regardait en bas dans le téléphérique qui les menait au sommet du Pain de Sucre.

- Comment tu fais pour ne pas t'extasier ?! s'étonna Rachel.
- Je ne suis pas ici pour du tourisme, moi, mais pour de l'humanitaire ! J'ai vu ça une ou deux fois et au bout d'un moment… Ça devient tarte.
- Norbert nous avait raconté un truc comme ça… c'était dilué dans une sorte d'histoire sexuelle, mais ça parlait des pyramides de Gizeh, je crois.

Alice haussa les sourcils.

- Un problème ?
- Je suis en train de penser à Vincent qui doit être avec sa petite amie…
- Vaut mieux ne pas penser à ce genre de choses…
- Je n'y peux rien, j'ai beau être la plus permissive possible, ça m'horripile quand même ! Je fais bonne figure autant que je peux, mais…
- Vous avez choisi une vie différente, toi et Travis, forcément ça change toutes les données.

Alice hocha la tête.

- Je ne pensais pas que ça corromprait Vincent à ce point.
- Ca va, il ne va pas voir les prostituées non plus, relativise…

Alice hocha la tête.

- Oui mais ça fait bizarre de se dire que j'ai… en quelque sorte perdu mon bébé aussi vite.

Rachel regarda Alice, blasée. Alice la regarda.

- Tu vois ce que je veux dire, c'était mon petit et maintenant il est adulte alors… Un prob… ?

Alice se couvrit la bouche.

- Oh c'est vrai ! Oh, crotte !
- C'est pas grave, t'es jamais que la centième qui fait la gaffe, ça fait longtemps, c'est derrière moi…
- Oh lalala quelle idiote ! Promis je ne me plains plus de toute la visite !
- Hm ! Merci !

***

- C'est toujours pareil, elle éloigne le petit de moi – regarde, là, elle l'a encore pris.
- Faut la comprendre, Roland, c'est son premier enfant, elle en a perdu un qu'elle allait presque avoir, ça fait mal ce genre de trucs…

Roland soupira.

- Pis y'a le souci avec son frère, ça doit lui peser aussi ! admit Travis.
- J'arrive pas à la comprendre.
- … pourtant vous avez presque le même caractère…
- Pas au sens intuitif du terme – je vois quand elle a mal, mais… j'arrive pas à la comprendre au sens puzzle du terme.

Travis haussa un sourcil.

- A me dire physiquement « Ok, Rachel, tu fais ça parce que – parce que et parce que, et je l'accepte tout à fait ». J'arrive pas à me dire ça. Ça rentre pas dans ma tête, ça ne va pas de soi pour moi, tu vois.
- Oui… Tu n'es pas ouvert à ses sentiments à elle, il n'y a pas de place en toi pour ses problèmes personnels.
- Tout à fait. Ça m'embête quand même, je préfèrerais être plus compréhensif.
- Et si tu commençais par l'être avec ton père ?
- Ca ne changerait pas grand-chose.
- Vraiment ? Tu penses ?
- Oui. Ça me rendrait juste moins chiant. Et… Rachel n'aime pas les gens pas chiants, elle m'aime parce que je suis un emmerdeur.
- … je me répète mais… Vraiment ? Tu penses ?!

***

Vincent allait vers la salle de bains pour prendre sa douche. Il entendit que la salle de bains était prise.

« Hm ?! Mais qui est là ?! »

Vincent regarda par la serrure. Un des hommes travaillant pour son père était incliné sur une table de massage.

- Vous faites ça comme un chef, Monsieur David !
- Si tu pouvais juste te taire…

Vincent se releva. « A coup sûr, je ne DEVRAIS PAS regarder ça !! »

Il partit bien vite vers l'autre salle de bains du bâtiment.


***

Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette vie. On nait. On meurt. Entre les deux, cet espace de liberté virginal où on devrait pouvoir tout décider par soi-même.

Mon cul, oui.

« La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres » disait un gros connard. Qui avait totalement raison. Je ne suis libre de rien, ma vie, mes actes et leurs conséquences sont inspirées par ceux des autres. Si j'assiste à un évènement précis, comme le 11 septembre ou un concert de Radiohead, il va changer ma vie et ma perception des choses. La Télé-Réalité n'est même pas si irréaliste que ça. On influence le comportement des gens en imposant à certains des comportements précis qui modifient la façon de penser et d'appréhender les actes des autres. Et la vie en elle-même.

Tout ça me donne un putain de mal de crâne. Rien que d'y réfléchir, j'ai envie de vomir.

(Marilyn Manson – The Speed of Pain / Cette fois ci vous prenez la chanson à 1:55 et vous la coupez à 3:12, merci !)

I wish I could sleep
(J'espère que je pourrais dormir)

Roland, Rachel et Ethan faisaient la queue pour aller au grand huit dans un silence qui relevait de l'attente à l'abattoir.

But I can't lay on my back
(Mais je ne peux pas rester sur le dos)

David et Denis pensaient l'un à l'autre dans une sorte d'enchevêtrement télépathique carrément dérangeant.

Because there's a knife
(Car il y a un couteau)

Yann arriva à son casier. Il pensait de moins en moins aux cours – fin d'année oblige – et de plus en plus à Amy.

For every day
that I've known you

(Pour chaque jour
Où je t'ai fréquentée)

Dimitri restait devant son casier ouvert. « Pour avoir l'air occupé. »
En fait il réfléchissait à des tas de choses et plus les secondes passaient, moins ça s'arrangeait.

When you want it, it goes away too fast
(Quand tu la désires, elle s'en va trop vite)

- Ce que j'aime pas avec ces attractions c'est que ça va à fond la caisse. Du coup, en fait c'est plein de sensations, mais dans un temps tellement court !

Roland regarda Rachel, la comprenant parfaitement.

- Eh, c'était ma réplique !

Rachel ricana.

Times you hate it, it always seems to last
(Les moments où tu la détestes, elle semble perdurer)

Denis soupira. « C'est quoi ces vieux sentiments ambigus de merde à son égard ? Ce qu'on a fait de plus romantique c'est des préliminaires !! Owen et moi c'était plus sexuel d'autre chose, il faut que je m'y fasse. Avec David c'est quand même plus sérieux et plus épanouissant… Je voudrais arrêter de penser à Owen mais… il habite à côté, c'est difficile… »

Just remember when you think you're free
(Souviens-toi juste, quand tu penses que tu es libre)

Amy ferma son casier. « Lui, il m'y a trainé, à mon tour ! »

The crack inside your fucking heart is me
(Que la fêlure dans ton maudit cœur, c'est moi…)

Rose remarqua Dimitri face à son casier. Elle soupira, feignant de l'ignorer.
Dimitri soupira, se félicitant que son stratagème super ingénieux ait fonctionné.

I wanna outrace the speed of pain for another day
I wanna outrace the speed of pain for another day

(Je veux semer la vitesse de la douleur pour un autre jour)

Yann reçut un appel.

- Allo ?
« Coucou Yann, c'est Denis ! »
- … *denis, denis…* HM, OUI !
« Je ne te dérange pas ? »
- Nan, j'ai fini mes cours…
« Cool. Tu es disponible ce soir ? »
- Plus ou moins… « si j'ai rien de prévu… »
« Tu pourrais nous garder Perrine ? »
- ……. *perrine, perrine, perrine…*
« Allô ? »
- *ah oui leur gamine* Ouais, ouais !
« On aurait besoin que tu nous la gardes, on va à une soirée entre adultes… »
- *ouais bon épargne-moi les détails…* Ok, ok !
« Evidemment tu seras payé pour ça, hein ! »
- *DING !* Pas de soucis !
« Super, tu nous sors une épine du pied ! Tu passes chez moi, tu vois où j'habite ? L'immeuble à la sortie de Cimetronelle, y'a un panneau « Usines Veveldini », l'ancienne fabrique d'instruments de musique désaffectée… »
- Ok je trouverais…
« Merci infiniment Yann ! A ce soir ! »
- Ce soir…

Yann raccrocha.

- Un jour vous avez des parents homos, le lendemain d'autres parents homos vous confient un enfant… Rhalala…
- Hey !

Yann se tourna vers Amy.

- Oh mon Dieu, je n'ai JAMAIS été aussi content de te voir ! Figure-toi que Denis, tu sais, le mec à David, il veut que je garde leur gamine ce soir !
- Fascinant. Ecoute, ça te dit de venir chez moi cet aprem ?

Yann devint tout rouge.

- J'espère que c'est ta rousseur qui te fait rougir comme ça à cause de la chaleur.
- Toutafait !
- En fait je me suis dit que ce serait une bonne vengeance pour ce week-end avec ta famille.
- … vengeance ?!
- Façon de parler !

***

« … mais qu'est-ce que je fais là ??? »

Yann était assis à la table du salon dans la maison des Nixon, face au père biologique d'Amy (Je précise au cas où vous auriez sauté/lu le tournoi en diagonale : Les parents d'Amy sont divorcés et remariés, ndla), un grand homme brun aux yeux bleus, l'air arrogant mais d'une force… Et ce sourire carnassier du genre « moi, dans la vie, je bouffe tout le monde et j'ai même pas honte ! ». Proprement insupportable mais heureusement pas antipathique.

Les femmes ramenèrent les parts de tarte.

- C'est pas grand-chose mais c'est ce que j'avais.
- Ça ira, Farida, merci.

La femme du père d'Amy était une adorable égyptienne aux grands yeux noirs et à la silhouette presque envoutante. Pour autant très amicale et loin de la double froideur qu'on accorde aux femmes trop belles ou issues de pays à vocation islamique. Et sa voix… La voix qu'on entend dans les pubs pour du chocolat ? Pareil.

- Alors, Yann, comment trouves-tu ma…

Yann rougit. « Femme ? Je… ne la trouve pas monsieur ! Pas du tout ! »

- … maison ? Heureusement que je l'ai arrachée à la mère d'Amy…
- Papa !
- Oh Seymour, bon sang…

Yann grimaça. « Seymour………… ne pas rire, ne pas rire… »

- C'est vrai enfin, elle ne savait pas tenir une maison !
- Je ne sais pas non plus, on a deux bonnes ! souffla Farida.
- Oui mais au moins tu fais la vaisselle !
- Parce que c'est ma vaisselle, chéri…

Amy se plongea dans sa tarte. Yann la regardait. « Ca y est, Miss Vengeance, maintenant tu SAIS ce que j'ai ressenti ! HAHA ! »

Elle lui balança le même regard. « Argh, Riposte… »

- Dis-moi, Yann, tu veux faire quoi plus tard ?
- Papa… soupira Amy.
- Quoi, si ce garçon devient ton mari, il faut au moins que je sache ce qu'il va faire pour t'entretenir !
- Je compte travailler plus tard, papa… grommela Amy.
- Euh… J'y ai pas trop réfléchi, j'hésite entre… plusieurs trucs !
- Que font tes parents ?

Amy lança un regard halluciné à Yann qui comprit vite.

- Mon père est champion d'arène et ma… mère est prof d'élevage dans une fac !

Le père d'Amy s'étonna. Amy semblait au comble de l'embarras.

- … quel champion d'arène ?!
- … pardon ?
- Je connais la plupart des champions d'arène – je suis Evaluateur à la Ligue Pokémon de Hoenn – et je ne connais aucun champion qui soit marié à une prof d'élevage… Ou alors ta mère est un homme !
- Papaaaaaaaaaa…

Yann ne savait plus où se mettre. Farida se leva.

- Je vais chercher le thé, il doit être prêt…

Yann grimaça et regarda le père d'Amy.

- Elevé par deux hommes, alors…
- …………..
« Espèce de crétiiiiiiiin tu n'as même pas remarqué ses diplômes… » soupira Amy.

Yann était face à Seymour Nixon et effectivement, il y avait ses diplômes sur le mur derrière lui, sur lesquels on voyait bien l'emblème de la Ligue Pokémon, emblème que Yann connait par ailleurs.

- Ce n'est pas grave, rassure-toi, on voit de plus en plus d'homosexuels à la télévision, je suppose qu'à force c'est devenu normal !
« Note personnelle : Mes parents ne devront JAMAIS rencontrer son père !! »
- Papa, ses parents sont des gens adorables ! souligna Amy.
- Vraiment ? Et… tu les appelles tous les deux papa ou…
- Oui monsieur… Ce sont mes parents et je les appelle tous les deux papa. Je sais, c'est étrange, mais… je suis vivant, je vais bien et je suis plus équilibré que certaines personnes qui ont été élevées par des couples hétérosexuels !

Amy plissa les yeux et regarda son père qui sourit. Yann était tout nerveux. En toute honnêteté, la part de tarte a failli finir dans la gueule du malotru.

- Voilà. Enfin tu montres que tu as de la niaque !
- …
- C'est bien. Dans mon métier j'ai l'habitude de jauger les caractères et la personnalité des gens, et je vois enfin un garçon digne de ma fille !

Amy leva les yeux au ciel. « Ca alors, Dieu a de la concurrence… »
Farida revint avec la théière.

- Les couvreurs ont appelé pour le toit, chéri ?
- … Maintenant que tu m'en parles, non ! Si je pouvais je le ferais moi-même, tiens !
- Tu as essayé l'autre fois, l'échelle est trop courte, tu vas te rompre le cou si tu essaies d'escalader la façade de la maison ! Et je n'ose imaginer ce que ce sera en redescendant !

Yann plissa les yeux.

- Si… vous voulez, je peux vous aider !

Amy se frappa le front.

***

Dehors, Yann sortit Golemastoc.

- Il peut voler, vous porter, et vous rattraper si vous tombez !

Farida sursauta à cette idée. Yann grimaça.

- Ne vous en faites pas, c'est totalement sûr ! Je ne vous le laisserais pas si ça n'était pas le cas. Enfin, c'est juste un prêt le temps que vous répariez votre toiture !

Amy regardait Yann, atterré. « C'est le cas le plus flagrant de léchage de bottes jamais vu ! »

Seymour hocha la tête.

- Fiston, tu es très généreux. C'est une qualité que j'aime chez les gens !
- C'est normal, monsieur, vous m'invitez chez vous… en plus ce thé était délicieux !
- Merci ! sourit Farida.
« Pincez moi je délire… » songea Amy.
- En fait d'habitude je ne sens pas le goût du thé, mais là…
- C'est grâce aux épices !

Seymour regarda son toit.

- Alors… tu me laisses Golemastoc le temps que je répare mon toit ?
- Ouais, m'sieur, pas de souci.
- C'est très noble de ta part, gamin.
- Par contre… j'y tiens alors évitez de lui faire faire trop d'efforts…
- S'il s'agit juste de me porter et d'éviter que je ne tombe du toit… Les voisins vont être verts de jalousie !

Amy pencha la tête, lassée.

***

- Désolé, j'ai promis à ces gens… sourit Yann.
- Va, mon grand.
- Je te ferais à manger quand tu repasseras pour reprendre ton Pokémon ! sourit Farida.
- Cool ! A bientôt !

Amy sortit et ferma la porte derrière elle. Yann s'étonna. Elle l'embrassa.

- … en quel honneur ?!
- Tu as été étonnamment nul mais paradoxalement très bien ! Je… Je t'avoue que j'avais fait ça de façon complètement aléatoire, je sais pas trop pourquoi en fait !
- Ah…
- Je pense que quelque part je voulais… te rendre la pareille, tu as eu le courage de m'amener à tes parents, malgré les appréhensions que tu aurais pu avoir compte tenu de l'entourage…
- Et quel entourage ! sourit Yann.
- Oui…

Yann sourit et regarda par terre.

- J'aime… j'aime bien être avec toi, Amy. Avec toi je peux dire tout ce que je pense.
- … Moi aussi j'aime bien être avec toi… Dis, ce soir y'a un film sympa qui passe, « Last Days » !
- … ça a l'air méga glauque !
- Ça te dit que je passe à ta résidence et qu'on le regarde ensemble ?

Yann devint tout rouge.

- Euh, je garde Perrine, la petite de monsieur Truman…

Amy haussa les épaules.

- C'est pas grave, on n'aura qu'à la mettre au lit.

Yann blêmit. « Woh-ho… Yann, tu traverses la route hors du passage piéton, là… »

- Eh bah, je… traverse la route…

Amy grimaça en penchant la tête.

- Enfin je veux dire je vais à la résidence poser mes affaires, je vais chercher Perrine et… tu me rejoins vers huit heures ?
- Ok !

Yann semblait stressé.

- Euh… Ça ira de… sortir le soir ? Tu as le droit au moins ?
- Yann, j'ai 17 ans et j'ai des copines qui peuvent me servir d'excuse.

Yann acquiesça, comprenant où cela allait se terminer. « O-M-F-G… » pensa-t-il.

***

David et Denis rentraient avec Perrine et Yann qui les avait un peu attendu en bas de l'immeuble.

- Il apparaît évident que je te ramène à ta résidence ensuite, merci d'être venu en avance.
- De rien, de rien.
- Tu es sûr que ça va aller, que tu sauras t'en occuper ? geignit David.
- Mais ouais. Perrine est grande, il s'agit juste de la surveiller, non ?

Perrine acquiesça. Yann soupira.

- Je sais ce que c'est, moi aussi ils avaient peur pour rien !

Perrine sourit. Denis souffla.

- On ne plaisante pas, Yann. Tu fais très attention à elle.
- …

Yann déglutit et laissa parler sa peur d'adolescent.

- Si vous voulez elle peut passer la nuit dans mon logement, ça m'embête pas !
- Ah non, non non ! geignit David.
- Pourquoi pas ! Ok ! On te paiera un supplément.
- … je disais pas ça pour ça, mais merci !
- Alors il n'y aura pas de supplément.
- … crotte.
- Bon, je vous emmène, voici le sac de Perrine…
- Merci.

David prit Denis à part.

- Toute la nuit, Denis !!
- On aura la fin de la soirée tout à nous !

David grimaça.

- C'est horriblement égoïste !
- S'il te plait ! supplia Denis.

David soupira et acquiesça. Denis embrassa David.

- Je t'aime !
- Baratineur !
- Allez les jeunes, on y va !

David regarda Denis partir. Une bonne odeur émanait de chez Owen. « Ah oui pis y'a chez lui à aller dîner, aussi, rhôlolo…

***

- Ca fait du bien de dîner en famille ! sourit Travis.

Stefano assurait le service, ce qui ne manqua pas de gêner David. Vince regardait son oncle, quelque peu surpris. « Je sais qu'il est gay depuis que je suis gamin mais de voir ça aussi frontalement… Et Stefano est gay ?! Papa le sait au moins ?! »

- Alors mesdames, cette journée tourisme ?
- Rachel a vu tout Rio en une journée !
- C'était génial ! Et Ethan s'est éclaté !

Ethan hocha la tête. Sens du mot « Eclater » : A définir.

- Pendant ce temps, Roland Smirnoff était aux travaux forcés avec son oncle !
- Tu m'as aidé de bon cœur ! grommela Travis.
- Non, même pas ! Et pendant ce temps, David se la coulait douce !
- Hm… marmonna David.
- Et Vince nous refaisait Billy Crystal et Meg Ryan !

Rachel manqua de s'étouffer. Alice faisait de gros yeux. David serra les dents. Vincent pencha la tête, ne comprenant pas la référence. Travis sourit.

- Vince fait ce qu'il veut, il est adulte…
- Noooooooon ! grommela Alice.
- Maman… soupira Vince, embarrassé.
- Moi vivante jamais !

David soupira. Stefano lui déposa une serviette de rechange.

- M… merci…

Un petit mot était glissé dedans. « Ce soir dans mes appartements ». David cacha discrètement la missive.


***

La journée allait vers sa fin…
Le soleil commençait à se coucher…
Et Rachel Smirnoff dégobillait tout ce qu'elle savait. Et Roland, évidemment, était mort de rire.

- Hahaha ! Ma pauvre Rachel !
- C'est pas drôle !
- Enceinte plus grand huit, forcément… Fais gaffe à pas recracher le bébé !
- Ta gueule ! BOUERGL !
- Rhololo… T'as vu…

Roland chercha Ethan des yeux.

Plus là.

- Ethan ?

Rachel, en train de dégueuler, ne l'entendait pas.

- Ethan ? Eh ! Ethan ?!

Coup de stress. Roland s'agite partout, regarde dans la foule, vers les poubelles, vers les entrées et sorties des attractions, vers les panneaux… ah ! Roland vit Ethan près d'un panneau.

- Bon sang, bon sang, bon sang !!…

Roland rejoignit Ethan et lui prit la main.

- Viens par ici toi ! Qui t'a dit de t'éloigner ?!
- Je voulais voir le panneau !
- Tu ne sais pas lire, Ethan !
- Mais les couleurs sont jolies !

Roland soupira.

- Papa tu me serres fort la main…

Roland ne desserra pas d'un iota et rejoignit Rachel qui s'était relevée.

- Oh la vache ! J'suis trop vieille pour ça ! On fait un dernier truc pas trop dangereux pour finir la journée ? Qu'est-ce qu'il y a, Roland, tu es blanc comme un linge ?

Roland secoua la tête, encore un peu sous le choc.

- Nan, nan… Je suis pas malade, je vais pas dégobiller comme toi !
- Aha-haha ! Moi aussi je pensais pas que je vomirais après un truc pareil !
- T'es une femme, t'es faible !!
- Oh mais genre !

***

Dimitri était assis au bureau de Rose qui était sur le lit. Il poussa un gros soupir et la regarda.

- Rose !
- Hm ?
- … Ça suffit, j'en peux plus !
- Tu veux qu'on refasse l'amour ? Attends, j'enlève ma cul…
- NON !

Rose regarda Dimitri, étonnée. Il se leva, l'air fou.

- C… Ca suffit, je suis pas ton chien !! Je suis pas censé obéir à tes ordres, une vraie relation c'est pas comme ça, une vraie relation c'est basé sur la confiance, sur le respect mutuel, on se parle, on s'aime et on veut le montrer au monde entier, parce que… parce que y'a rien à cacher ! Je devrais pouvoir te tenir la main, parler à qui je veux de nous deux, c'est moi qui devrait te proposer ma nourriture et non toi qui devrait me la prendre… alors…
- …
- … alors accepte mon amour, arrête de… de repousser sans cesse mes tentatives de me rapprocher de toi, laisse-moi une chance d'aller jusqu'à ton cœur. Je t'aime, Rose, tu es une fille extraordinaire, tu es douce, tu es gentille…
- … non mais pour qui tu te prends, au juste ?

Dimitri haussa les sourcils.

- Bon, ça suffit, je romps, tu m'énerves.
- Q… mais…
- Non, ça suffit. J'en ai trop soupé. Au début je pensais que ce serait marrant de coucher avec un garçon comme toutes les filles de mon âge, comme ma grand-mère semblait me pousser à le faire, mais…

Rose inspira et expira.

- Ca me gonfle. En plus toi qui cherche en permanence à donner un sens à tout ça, à penser qu'il y a des sentiments entre nous…

Cœur de Dimitri / Statut : Piétiné.

- Franchement, Dimitri, tu pensais vraiment que j'allais me caser avec un taré débile de ton espèce ?

Cœur de Dimitri / Statut…

- ……………

… désintégré.
Rose ouvrit sa porte, attrapa Dimitri, inerte, par le bras, et le jeta dans son couloir. Le jeune homme était pulvérisé.

***

- Elle s'est endormie drôlement vite… marmonna Yann à voix basse.
- Sur le canapé en plus…
- Hm…

Yann et Amy étaient assis côte à côte. Elle avait tenu à prendre sa main. Yann se sentait étrangement bien.

Ils regardaient le film, tranquilles.

- C'est un bon film, je crois.
- Je trouve aussi… marmonna Amy.
- T'as compris quelque chose ?
- Je pense que le mec a eu une vie de merde en fait !
- Oui, il déprime grave mais tu piges pas trop pourquoi…
- Ouais… acquiesça Amy.

Yann serra la main d'Amy dans la sienne.

- Rude journée, hein... marmonna Yann.
- Hm. Ca aurait pu être pire.
- Tu m'étonnes. C'est un cas, ton pater…
- Il est gentil, au fond. Après la séparation d'avec ma mère, il s'est endurci… Je sais pas si c'est un bien ou un mal, mais bon… Il est mieux qu'il y a quelques années c'est déjà ça.

Yann hocha la tête.

- Ca a dû être dur, le divorce de tes parents.
- Oh, j'ai survécu. Au fond ils ne s'aimaient pas, ça ne servait à rien qu'ils restent ensemble pour se faire du mal…
- De ce point de vue…

Petit silence. Retour au film, mais ils ne comprennent plus rien à l'histoire du fait d'avoir papoté.

- …
- …
- En… en tout cas j'espère que ça t'arrivera jamais.
- De quoi ?
- … bah que… que tu divorces. Ça serait… dur, vachement ironique.
- Tu m'étonnes, je le prendrais mal !

Ils rirent.

- Tu comprends encore quelque chose au film ?
- Nan. Eteins.
- … pourquoi ?
- Parce que si on regarde pas ça sert à rien de garder la télé allumée.

Yann approuva et pressa le bouton de la télécommande. Il regarda Amy qui le regardait aussi.

- … jus d'orange ?
- … tu me proposes un jus d'orange ?
- Oui !
- …

Yann se leva. Amy se leva avec lui.

- Je… peux aller te le chercher tout seul, tu sais…

Amy embrassa Yann qui s'étonna et répondit à son baiser avec une sorte d'envie qui l'étonna lui-même. « Ca y est, qu'est-ce qui m'arrive ?! »

Les deux se dirigèrent vers la chambre tout en s'embrassant. « S'passe quoi, là ??! »

Yann retomba sur le lit, surpris. Amy vint sur lui.

- …… il se passe quoi, là ?
- Je… je sais pas trop ! admit Amy.

Nouveau baiser. Yann se permit d'étreindre Amy. « Je sens que ces connasses d'hormones me contrôlent complètement !! Ah les garces !! Pourquoi je pense des conneries pareilles ?! »

Amy se releva et enleva son haut. Yann, dans le feu de l'action, enleva son t-shirt.

- Et la petite ? pensa soudain Yann.
- Elle dort ! rappela Amy.

Nouveau baiser, nouvelles caresses encore plus meilleures. Yann était bizarrement bien. « Je suis bien, je suis relax. Elle aime ça, j'aime ça aussi, y'a pas de raison qu'on s'arrête…

Ils cessèrent de s'embrasser et se regardèrent dans les yeux.

Une seconde qui leur parut une éternité.

(Toujours Manson, toujours The Speed of Pain, à 3:11 cette fois !)

Lie to me, cry to me, give to me
I would

(Mens-moi, pleure pour moi, donne pour moi
C'est ma volonté)

On frappa à la porte, ce qui les effraya immédiatement.

- Crotte ! cria Yann, surpris.
- Oh lala ! geignit Amy en saisissant son haut.

Lie with me, die with me, give to me
I would

(Allonge-toi avec moi, meurs avec moi, donne pour moi
C'est ma volonté)

- Permettez que je vous débarrasse ! sourit Owen en prenant les manteaux.

Denis vit des tables disséminées, des apéritifs, une sono…

- … Owen, putain !
- Quoi ?
- Je croyais que c'était un dîner !
- … Un dîner festif ! sourit Owen.

Denis regarda David qui haussa les épaules. « On y est, on reste ! »

- Les autres invités vont arriver ! sourit Owen.
- Autres ?!
« J'espère que Perrine va bien… » songea David.

Owen emmena les manteaux dans sa chambre, un grand sourire satisfait aux lèvres.

Keep all your secrets wrapped in dead hair, Always
(Conserve tous tes secrets enveloppés dans des cheveux morts. Toujours)

- Allez, en voiture, mauvaise troupe.
- La nuit est tombée tellement vite… s'étonna Rachel.

Ethan bailla pour seule réponse.

Keep all your secrets wrapped in dead hair, Always
(Conserve tous tes secrets enveloppés dans des cheveux morts. Toujours.)

Yann et Amy se rhabillèrent.

- J'suis désolé ! geignit Yann.
- De ? C'est pas ta faute !
- Oui mais… J'aurais dû arrêter avant !

Nouvelle rasade de coups à la porte.

- Pourquoi ?
- Excuse-moi, Amy, je… je me sens pas prêt du tout !
- M… M… Moi non plus… C'est juste que sur le coup…
- … je… je comprends. Sans rancune.
- Ok !

Yann, rhabillé, se dirigea vers la porte. Perrine était réveillée, un peu surprise.

- Tout va bien, Perrine, t'en fais pas !

Lie to me, cry to me, give to me
I would

(Mens-moi ! Pleure pour moi ! Donne pour moi !
C'est ma volonté)

Yann ouvrit à…

- … Sheldon ?
- PUTAIN, MEC ! YANN PUTAIN SERIEUSEMENT !
- Mais quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?!

Amy vint rassurer Perrine, un peu effrayée par tout ça, Sheldon criait et semblait effrayé.

Lie with me, die with me, give to me
I would

(Allonge-toi avec moi, Meurs avec moi, donne pour moi
C'est ma volonté)

- SORS, VIENS !

Sheldon se mit à courir. Yann prit sa suite.

- Sheldon, putain !!

Une fois dehors, Sheldon regardait en l'air.

Yann fit de même. Ses yeux s'embuèrent immédiatement de larmes.

- Non… marmonna-t-il sur le ton le plus aigu qu'il puisse prendre.

I hope that we die holding hands, For always.
(J'espère que nous mourrons en nous tenant la main, à jamais)

« Vous vous souvenez quand j'ai dit qu'il y avait un lac d'amertume sous mes pieds ? »

Dimitri regardait en bas.

« C'est marrant, maintenant y'a mon meilleur ami dans ce lac. Peut-être qu'il s'y baigne. »

- Nan, nan, nan… marmonna Yann en secouant la tête sous les gyrophares de police et de pompiers.

« Pourquoi j'étais monté là-haut, moi, déjà ? »

I hope that we die holding hands, For always.
(J'espère que nous mourrons en nous tenant la main, à jamais)

Amy sortit elle aussi, regardant en l'air alors que Sheldon était retourné à l'intérieur.

- OH MON DIEU ! s'offusqua-t-elle.

Yann balbutiait.

Et ce petit con, là-haut, d'agiter une main pour saluer tout le monde, comme s'il était une rock star à un concert.

I hope that we die holding hands…
(J'espère que nous mourrons en nous tenant la main…)

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COMMENTAIRE POST SCRIPTUM
Roulette Rose

34 pages (l'impression d'en avoir fait mille…)

Je suis vanné. Le pire c'est qu'il faut que j'enchaîne, sinon c'est mort.

Le titre d'abord. C'est un hommage au titre précédent « Le Revolver Blond », et un jeu de mots avec la Roulette Russe.

Euh… quoi dire (je suis paumé là j'ai l'impression d'avoir passé vingt ans dans une cave.)

Donc le dernier chapitre était le dernier chapitre calme et celui-ci amorce la longue descente aux enfers de nos héros (Hihihihihi !). En flashs on a en fait quelque chose de significatif du côté David/Roland, à savoir la différence entre le David du début de la saison et celui qu'on voit maintenant. Quant à Roland, il s'agit de récapituler un peu l'état de sa relation avec Rachel en prévision de ce qui va se passer dans le chapitre suivant. (Non, pas un viol ! Je vous vois tous venir !)

C'est un chapitre construit sur l'opposition totale entre le bonheur apparent de tous les personnages et le choc avec le monde réel et avec les autres. Roland et Rachel sont dans une putain de bulle hippie (mais j'ai pris du plaisir à écrire leurs passages), Denis et David sont plus fous amoureux que jamais – et on constate la différence entre Denis et Kyle : Denis respecte l'opinion et les sentiments de David, il ne l'envoie pas dans les cordes en lui faisant un reproche pour un compliment – Quant à la relation entre Amy et Yann, elle progresse jusqu'à un point fatidique de bonheur et de passion… qui n'aboutit pas.

Ca faisait TRES longtemps que je voulais utiliser The Speed of Pain dans un chapitre de Smirnoff, et en revisitant mon catalogue de chansons pour le final, je me suis dit que c'était le moment idéal.

Y'a pas mal de petites références glissées par-ci par-là, un peu de foreshadowing – Par exemple Amy et Yann vont regarder Last Days qui est un film qui évoque le suicide d'une rock-star. De même, le coup de stress de Roland avec Ethan traduit qu'on n'est pas à l'abri d'une situation stressante même dans les meilleurs moments.

Tout est en place, je vais peut-être attendre un peu avant d'écrire la suite, je suis trop fébrile – et j'ai trop peu de sommeil sur les épaules pour continuer à écrire en fait.