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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/09/2011 à 10:19
» Dernière mise à jour le 03/09/2011 à 20:24

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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052 - Tribunal Zéro
« L'absurdité des batailles qui sont des batailles de mots mais qui tuent des hommes de chair. »
(Boris Vian)

« On est bien fort quand on a le nombre ; invincible, quand on a la ruse. »
(Euripide)

« Le quadruple crime de Trifouilly-sur-mer éclairci : le meurtrier était un ami de la famille.
On frémit à l'idée que ç'aurait pu être un ennemi de la famille. »

(Pierre Desproges)



Troisième semaine d'avril

- Bon, ça fait chier, là. Je comprends MÊME PAS pourquoi je suis là.

L'avocate de Kyle Tennant se tourna vers lui, mécontent. L'arbitre était surpris. David, Denis et leur avocat soupirèrent.

- Kyle Tennant tient à ce que toute cette histoire abracadabrantesque s'arrête à une simple négociation et qu'elle n'aille pas jusqu'au procès, signala l'avocate.

Denis regarda l'avocat, un type à lunettes et aux cheveux frisés.

- Euh… Nous allons écouter les arguments et…
- Non.

David semblait sûr de lui et l'était. Il tremblait un peu – ils étaient dans une pièce du tribunal, tout cela était plutôt solennel – mais il tenait à dire ce qu'il avait à dire même si sa nature allait contre toute forme d'agressivité.

- Non, je ne veux pas qu'on négocie quoi que ce soit, je veux ma fille.
- C'est la mienne aussi… marmonna Kyle.
- Tu l'as eue assez longtemps, et d'une, et de deux je pense que tu t'en occupes mal.
- V'la autre chose ! soupira Kyle.
- Euh, monsieur Smirnoff, il me semble que nous avions décidé que nous écouterions les demandes de l'autre partie…

David secoua la tête.

- C'est lui qui a demandé cet arbitrage pour qu'on n'aille pas jusqu'au procès, je refuse catégoriquement et je veux qu'on aille au procès, je veux faire valoir mon avis devant un tribunal et je veux que l'affaire soit instruite.
- Tu tapes un putain de caprice quoi.
- C'est aussi ma fille, je l'ai adoptée avec toi.
- Ca n'est pas ce que dit la décision de justice… les pièces signées rapportées ne comptent pas.
- Tu as signé pendant que moi je faisais ami-ami avec la petite !
- Pauvre chou.

L'avocate de Kyle soupira.

- Bon, monsieur Smirnoff, monsieur Truman, soyons clairs : mon client propose dix mille Pokédollars pour l'arrêt des poursuites.

David haussa les sourcils.

- D… D'où tu les sors ?!!
- Mes économies. Et je travaille. Et d'autres trucs.
- Je… Je veux pas de ton argent !
- Qu'est-ce qu'en pense Ex Libris ?!

Denis se redressa.

- Et d'une, je doute que tu saches ce que c'est qu'un Ex Libris...
- …
- Et de deux, ton fric, tu peux le manger. On veut la garde de la petite.
- De quel droit tu la réclames, toi ? T'as rien à voir avec la gamine !
- Je suis le compagnon de David, je l'aime…
- Ils disent tous ça…
- … et je compte le soutenir dans tout ce qu'il entreprendra. S'il veut élever cette enfant, c'est son droit.
- C'est mon droit aussi ! J'ai Perrine, elle est bien avec moi…
- On peut lui demander ? suggéra Denis.

Kyle se pencha vers Denis en posant une main sur la table.

- J'te laisserais jamais l'approcher. Compris, trouduc ?
- Du calme… soupira l'avocate. Maître Wennberg, mon client propose une compensation financière en échange de l'annulation du procès.
- C'est un refus, visiblement… marmonna l'avocat.
- Catégorique, asséna David.
- Totalement, ajouta Denis.
- Donc il y aura bien procès puisque la plainte n'est pas retirable par des moyens de pression.

Kyle grimaça.

- Putain, vous avez essayé comme une mule ! J'ai jamais vu quelqu'un travailler autant depuis Brent Corrigan dans ses films !

Denis haussa les sourcils. Kyle le regarda.

- Oh mon Dieu ! Tu connais pas Brent Corrigan ? Tu sors d'où, merde ?
- … d'un endroit propre… marmonna Denis, sentant qu'il ne s'agissait pas d'un acteur de théâtre.

L'avocate soupira.

- Tennant, vous avez demandé cet arbitrage, mais vous ne vous êtes pas investi comme j'aurais voulu !
- A part de l'argent, je peux leur proposer QUOI ?
- La garde alternée !
- Hors de question, j'partage pas !
- Et ça aurait été non aussi ! grommela David.
- Voyez, cette tête de con têtue comme une mule – que vous n'êtes pas – aurait refusé !

L'arbitre croisa ses doigts.

- Essayons autre chose… Hm, David, pourquoi voulez-vous reprendre Perrine ?
- Parce que… c'est ma fille, je pense à son bien…
- Elle est bien avec moi !
- C'est pas ce que j’ai cru entendre au tournoi, somma David.
- Elle est venue te voir ?! Oh putain…
- Et… c'est mon droit le plus élémentaire d'avoir ma fille.
- Pourquoi refuser la garde alternée ? demanda l'avocate.
- … parce qu'on ne me l'a pas proposée à moi quand on s'est séparés… marmonna David.
- Tu pouvais venir la voir quand tu voulais ! souffla Kyle, amer.
- NON et tu le sais TRES BIEN !
- Arrête de faire ton faux méchant, t'es ridicule.
- Kyle, pourquoi, en retour, estimez-vous…
- J'vais vous dire pourquoi. Parce que monsieur « J'ai un anus super étroit » a trouvé un adorable petit ami – je suppose qu'il a une bite énorme…
- Et moi je suppose que tu parles comme ça devant ta petite fille de dix ans… marmonna le libraire.

David regarda Denis. « Si tu savais comme là, maintenant, je t'adore ! » pensa le médecin.

- Je t'emmerde !… et comme il a un couple valable, bah monsieur se dit « Tiens, si j'allais faire chier les honnêtes gens.. »
- Cela ne nous dit toujours pas pourquoi tu penses mériter de garder Perrine mais continue, j'apprends de nouveaux mots… acquiesça Denis.
- Mais ta gueule, toi ! Tout ce que David veut faire c'est saisir une opportunité, une fois qu'il récupèrera la petite, il quittera son gigolo et on recommencera à l'envers !
- Perrine est aussi un membre de la famille de David ! assura Denis.
- T'es son avocat ? Putain David, même en prenant un avocat juif, ton mec s'avère quand même plus compétent ! Je suppose qu'il a DEUX grosses bites ?

David soupira, pas capable de jouter avec lui. L'avocat de David s'efforça de garder son calme face à l'allusion antisémite.

- De toute façon la petite t'a complètement oublié. Ca fait cinq ans, putain. Elle s'en fout de toi, elle a une vieille image idéalisée de toi, si ça se trouve elle te confond même avec ton frangin… Oh, il t'a dit qu'il fantasmait sur son frangin ?

Denis resta stoïque. David s'accouda à la table et regarda Kyle.

- Je suis quant à moi certain qu'elle pense toujours à moi… et j'irais jusqu'au procès quitte à faire appel cinquante fois…
- Ca n'est pas possible techniquement… marmonna l'avocat.
- Eh bah tant pis je le ferais quand même. Je vais me battre, Kyle.

Kyle sourit, narquois.

- Toi ? Te battre ? Même un travelo se battrait mieux.

L'arbitre leva les mains.

- Nous irons donc jusqu'au procès, mesdames et messieurs.
- Putain, ça fait CHIER ! souffla Kyle en sortant, suivi par son avocate.

David, Denis et l'avocat sortirent plus doucement.

- Ca va aller ?

David hocha la tête. Dehors, l'avocat soupira.

- Désolé de ne pas avoir été plus loquace…
- C'est rien… c'était vous ou mon frère et… je voulais me battre par mes propres moyens.
- Bon. Pour le procès, vous avez… un témoin, des pistes d'investigation ? Si on donne des éléments au juge d'instruction qui sera sélectionné…

David sortit son portefeuille, l'air de souffrir à chaque mouvement. Il prit le numéro de Vincent.

- C'est… l'ex compagnon de Kyle, il m'a dit qu'il donnerait un bon témoignage…
- Bon, ça va bien m'aider… Je vais travailler le dossier, pour le procès, je serais au poil !
- Cool.
- A la prochaine !

L'avocat partit. Denis plissa les yeux.

- Je suis partagé. D'un côté, ta sœur a été super sympa de te payer cet avocat soi-disant super bon, d'un autre côté… est-il vraiment super bon ?
- D… Denis, il faut que je…

David recula pour s'asseoir. Denis le recula encore plus parce qu'il allait s'écrouler.

- David ?!
- J… J'y arriverais pas ! J… Je sais que je dois le faire, mais…
- David ?
- Il… T'as vu comment… T'as vu…
- Je m'en fous, David, je suis prêt à lui rentrer dans le lard, tu m'as bien vu !
- Oui… merci d'ailleurs… Moi j'peux pas…
- Je comprends, entre les sentiments, la tension…
- Et surtout j'suis pas comme mon frère et ma sœur !
- … je croyais que ça faisait ta fierté de ne pas être comme eux !
- Eh bah, là, j'aimerais bien !
- On peut toujours demander à ton frangin…
- Non, je veux le faire tout seul, Denis, je t'en prie ! Je veux que toi à mes côtés, je veux le faire avec mes propres moyens…
- Ta sœur a payé l'avocat…
- C'est la seule chose que j'ai demandé et c'est purement financier, je demanderais rien de personnel. Aucune intervention d'un de mes proches. Juste toi et moi… Désolé de te forcer…
- J'ai l'air de me forcer ? David, on fait ça ensemble ou on arrête, ok ? Je t'aime et je veux faire ça à tes côtés.

David acquiesça.

- Merci.
- On rentre, je te fais un bon thé, je te masse les pieds et je te fais autant de câlins que nécessaire pour que ça aille mieux.

David se mordilla les lèvres, ému.

- Merci Denis.
- Viens.

***

Repas dehors, la cantine étant fermée pour… dératisation.

- Quel scandale tout de même… soupira Rose.
- Hm, oui, c'est vrai que…
- Et puis cette façon de nous laisser dehors avec des paniers repas… Oh, tu as eu du guacamole !
- Oui, j'adore…

Rose chipa le guacamole de Dimitri.

- Ca fera passer ces immondes frites…
- … Euh… hier j'ai pas pu faire mes devoirs…
- Tu n'avais qu'à les faire après qu'on ait fait ce qu'on avait à faire.
- … oh. Bah non en fait je les ai fait ce matin à la place d'aller à la douche.
- Tu es répugnant, arrête de parler.

Dimitri plissa les yeux. Il regarda vers Yann et Amy. « Mince il est toujours avec cette fille. J'fais comment, moi, pour aller lui parler ? »

Amy fit goûter une frite couverte de guacamole à Yann.

- Hmmm… Bouerk !
- T'es pas drôle, c'est super le guacamole !
- Nan franchement, sans plus ! A toi, le cœur de palmier avec de la crème fraîche !
- Ca va être dégueu !
- Tu crois que les frites et le guacamole ça va ensemble ?
- Bon, bon…

Amy trempa le cœur de palmier dans la crème fraîche et la mangea.

- Mmmm… berk !
- Ca y est, maintenant je sais ce qu'est la sensualité féminine !
- Te fous pas de moi !
- Et pourquoi pas ?!

Amy sourit et embrassa Yann. Yann s'en étonna.

- … tu as le goût de crème fraîche !
- Je prends ça comme un compliment !

Yann sourit et se pencha pour embrasser Amy ce qu'elle accepta.

- Tu es chou !
- En fait je voulais maintenir le compte, toi tu m'embrasses, moi je t'embrasse comme ça on reste quittes !
- C'est absurde mais c'est ce que j'aime chez toi…
- Tu aimes que je sois absurde !
- Exactement !

Yann sourit et ils s'embrassèrent en même temps.
Dimitri regarda Rose qui poussa un rot. Il soupira, quelque peu blasé.

***

David et Denis étaient affalés sur le canapé. On frappa à la porte. Denis se leva, fit coulisser la porte et vit Owen derrière la grille.

- Owen ?
- Salut ! Je reviens d'un brunch et j'ai récupéré des brownies… mais j'aime pas ça. Maudits tirages au sort de fin de repas, hein ?
- … ouais.
- Si vous les voulez…

Denis acquiesça.

- Merci.

Denis ouvrit la grille et prit le plat en remerciant Owen d'un hochement de tête.

- Ca va aller ? demanda Owen.
- Ouais… souffla Denis. On est en plein combat judiciaire pour récupérer la garde de la fille de David.
- Vous allez avoir une gosse ici ?
- Ouais, enfin, peut-être…
- Vous pourrez plus vous amuser comme avant…

Denis regarda Owen, intrigué.

- … et alors ?
- Attends, Denis, faut quand même que vous ayez une intimité…
- Ca n'empêchera rien… et puis de toute façon ça ne te regarde pas !
- Tu veux vraiment te coincer avec une gosse ? Toi ? Denis, franchement !
- Oui, je veux me coincer avec une gosse !

Owen haussa les sourcils.

- Pour moi, être papa, c'est une bonne chose, Owen. Pas un truc horrible. Merci pour les brownies.

Denis ferma la porte et alla rejoindre David.

- Qui c'était ?
- Owen, il nous donne des brownies.

David s'étonna.

- Des brownies ?!
- Cherche pas à comprendre…

***

Soleil battant. Prairies à perte de vue. Charlie avait des lunettes de soleil et sa chemise était ouverte. Léopold ne portait qu'un t-shirt sans manche.

- Ce cliché méga gay qu'on fait, là… souffla Charlie.
- It's been a long time since I came around… Been a long time, but I'm back in town…
- Ne CHANTE PAS de Lady Gaga. On est au Texas et l'auberge-Ranch que j'ai réservé n'est pas Gay Friendly !
- Charlie, merde, ça existe pourtant, les auberges gays !
- Ça s'appelle des nids à partouze…
- Charlie ! Voyons !!

Les deux hommes arrivèrent au ranch, « Southfork ». Léopold ouvrit grand la bouche.

- Oh mon dieu ! C'est Dallas all over again and again !! s'excita Léopold.
- … Plait-il ?!
- Charlie ! Southfork !
- Ca veut dire Fourchette du Sud, et alors ?
- … Oh Charlie, tu es décevant, décevant !!

Charlie haussa les épaules et avancèrent dans l'endroit. C'était rempli de cow-boys et d'animaux, Ponyta, Ecremeuh, Tauros, Wattouat…

- Dingue… Y'a une foule de Pokémon ici… s'étonna Charlie.
- Je vais tous les élever ! Gotta Breed them all !!
- … tu te rends compte que ta phrase a un double sens sexuel abominable ?!
- Je suis Léopold Finsbury !
- Comme si je pouvais oublier ça…

Ils se présentèrent à l'accueil du ranch. Une grosse dame les acceuillit.

- Bonjour, nous sommes des touristes Poképolites… sourit Charlie.
- Ah, oui, je vois ! Ehm… Winchester et Finsbury-Maloney !
- Voilà.
- Vous avez le bungalow 23, voici vos clefs.
- Cool.
- Vous restez deux semaines…
- Exactement.
- Vous êtes amis ou de la même famille ?

Léopold regarda Charlie qui regarda Léopold et se tourna vers la dame.

- Vieux amis !
- Très vieux amis ! sourit Léopold.
- Tant mieux parce qu'on a des homos dans le ranch et Brick veut les fusiller. Hein Brick !
- SHUT THE FUCK UP, I'M WATCHING FUCKING GLENN BECK ! (Ferme ta putain de gueule, je regarde ce putain de Glenn Beck !)
- Calm down, I just told these people about you and the faggots ! (Calme-toi, je parlais à ces gens de toi et des tarlouzes !)
- YEAH, M'GONNA TELL THOSE FAGGOTS WHAT IS AMERICA, SHIT ! (Ouais, j'vais leur dire à ces tarlouzes ce que c'est que l'Amérique !
- Ne vous méprenez pas, c'est un brave homme !
- STOP TALKING SHIT IN THIS FROG EATER GIBBERISH ! (Arrête de dire de la merde dans ce charabia de mangeurs de grenouilles !)
- Oh, Brick, I just welcome the new guests ! (Oh Brick, j'accueille nos nouveaux invités !)
- They're not fucking guests, they pay for sleeping here !! Dumb woman ! (C'est pas des putains d'invités, ils paient pour dormir là ! Stupide femme !)
- Excusez-moi, je vais parler à mon mari, allez-y, je viendrais vous voir au cas où !
- Oui merci… sourit Charlie.

Charlie et Léopold sortirent à l'arrière de l'accueil du ranch. Des maisonnettes, des enclos, des cow-boys qui boivent.

- Avoue, Léopold, tu en rêvais de ce trip à la Brokeback Mountain…
- Sauf que je sens que cette fois je vais vraiment avoir le dos brisé ! souffla Léopold.
- WHAT'S WRONG WITH YOU, TALKING SO HARSH WHEN I DO ALL THE WORK ! (Qu'est-ce qui ne tourney pas rond chez toi, à parler si durement quand c'est moi qui fait tout le boulot !)
- GET OUT WOMAN ! LEMME WATCH THE FUCKING TV I PAID WITH MY RANCH ! (Dégage, femme, laisse-moi regarder cette putain de télé que j'ai payé avec mon ranch !)
- Charlie, je comprends tout ce qu'ils disent ! geignit Léopold.
- Moi aussi mais je m'efforce de ne pas traduire dans ma tête !
- J'espère que les garçons vont bien !

***

- De toute façon, Yann, dans la vie, tout est maths ! Tu aurais mieux réussi à l'école si tu avais mieux écouté en maths, CQFD ! Parce que les maths, c'est la rigueur. Tu es nul en maths ? Tu échoueras dans tout ce que tu entreprends. Les maths, c'est la vie, Yann, il faut que tu comprennes ça. Le temps ? C'est des maths ! La nature ? Un ensemble d'algorithmes ! L'air que tu respires ? C'est aussi des maths !!

Autour de la table, Claire elle-même semblait lourdée par le discours de Malcolm. Alexander regardait son papa, incrédule, et Nell somnolait. Dimitri hocha la tête, passionné. Yann grommela.

- Je hais mes parents…

***

Malgré cet accueil chaleureux, Charlie et Léopold s'adaptèrent vite à la vie de ce ranch particulier. Léopold aidait à nourrir les Pokémon du ranch qui proposait aux touristes d'aider aux tâches ménagères.

- Le gars qui part en vacances pour travailler ! soupira Charlie.
- Je m'amuse comme un petit fou !
- Le seul avantage dans tout ça c'est que tu es torse nu ! soupira Charlie.
- Merci ! Tu vas où, toi ?
- Je vais aller voir l'enclos des combats.
- Le gars qui part en vacances pour travailler ! sourit Léopold.

Charlie sourit à son tour et partit vers le grand enclos. Léopold se frotta les mains et porta les seaux d'avoine. Il fut vite suivi par un type qui le rattrapa. Un touriste, visiblement, qui portait un ravissant foulard rouge autour du cou, à la Cow Boy.

- Hey !
- Hey… Hi !
- Nan, je sais que tu parles français ! sourit le type.
- Oh !
- Je t'ai entendu avec l'autre, là.
- Ah bon…
- J'm'appelle Mitch !
- Léopold… J'te serre pas la main, je porte des seaux !
- Moi aussi figure-toi !

Léopold sourit.

- Tu viens d'où ?
- Poképolis.
- Wow. Moi France ! J'suis en vacances avec… personne.
- Dur. Moi avec mon… pote.
- Cool. Ça doit y aller entre potes !

Léopold traduit et hocha la tête.

- Ouais, on s'éclate bien !
- Cool.

Mitch observa Léopold alors qu'il posa les seaux devant la barrière, côté auge.

- Tu fais du sport, non ?
- Hein ? Euh… pas trop non ! sourit Léopold.
- T'es bien taillé, t'as quoi, vingt ans ?
- … trente-trois ! souffla Léopold, blasé.
- Tu les fais pas !
- Merci !
- J'ai eu 19 ans hier, moi !
- … Tu ne les fais pas non plus ! sourit Léopold.
- Je sais…

Mitch et Léopold versèrent le contenu des seaux.

- … mais ma passion c'est l'élevage de Pokémon.

Léopold regarda Mitch qui regardait, admiratif, les Pokémon se précipiter pour manger.

- Regarde-les, tous contents de venir manger ce qu'on leur donne.

Les multiples Pokémon du Ranch venaient se nourrir.

- C'est ça, la vraie réalité du dressage de Pokémon. Affiner la cohésion avec son Pokémon en le nourrissant, en lui donnant de l'affection…

Mitch se baissa et alla caresser la tête d'un Wattouat, tout content de manger.

- Et en le regardant savourer son bonheur. S'épanouir. Un Pokémon ça peut aussi grandir tout seul, pas forcément en étant forcé à le faire !

Léopold regardait Mitch, subjugué.

- Ça te parle on dirait !
- Je… suis éleveur de profession, j'enseigne l'élevage dans une faculté !
- Vraiment ? Dingue ! Tu pourrais m'apprendre des trucs !
- … moralement, tu m'as déjà l'air tout à fait… bien taillé !

Mitch sourit en regardant Léopold dans les yeux. Léopold rougit, et pas à cause du soleil.

- Tu participes aux cours de tonte ? Ça va être génial !
- Euh… je sais pas, c'est un peu barbare de tondre un Wattouat, nan ?
- Par une chaleur pareille, j'aimerais bien qu'on me tonde moi aussi !

Il faisait bien quarante degrés au soleil. Pour autant, Léopold était déjà à l'état liquide.

***

Charlie observa les types s'affronter à dos de Galopa. Les Pokémon se frappaient avec leurs maîtres sur le dos.

- Dingue…
- Come on, Jerry, kick his ass ! (Vas-y, Jerry, botte-lui le cul !)
- This guy is such a dork ! (Ce mec est tellement naze !)
- His Rapidash is not even an adult, come on, Rick !! (Son Galopa n'est meme pas adulte, allez Rick !)

Charlie suivait la rencontre, intéressé. Un redneck lui tapota l'épaule.

- Wanna try ? (Tu veux essayer ?)
- Me ? Oh, no, I'm just here to watch ! (Moi ? Oh non, je suis juste là pour regarder !)

Le type, moustachu et patibulaire, éclata de rire.

- Guys, there's a pussy among us ! (Les gars, y'a une lopette parmi nous !)
- … Quoi ?! grommela Charlie.
- He don't wanna try ! He don't have the balls ! (Y veut pas essayer ! Il a pas les couilles !)

Le type faisait bien rire ses amis. Charlie fronça les sourcils.

- HEY ! I'm more a man that ANY OF US ! (Eh, je suis plus un mec que n'importe lequel d'entre vous !!) cria Charlie.
- Oh yeah ? Shows us, you little prick ! Hey, Shit-Face ! (Ah ouais ? Montre-nous, petite tête ! Eh, face de pet !)

Un type apparemment un peu retardé, près d'une porte d'enclos, leva la tête.

- Open the Bouffalant Door ! Rick, Jerry, stop that shitty battle ! (Ouvre la porte de Frison ! Rick, Jerry, arrêtez votre combat merdique !)

Les deux types au Galopa se retirèrent. Les types observaient la porte de l'enclos s'ouvrir. Un Frison arriva. Il était énorme et semblait très, très puissant.

- Kid, there's only one rule with my beasts… The guys who can beat them have two choices. First : You can battle here against the other braves, and have the glory, the money and the whores… (Petit, y'a qu'une règle avec mes bêtes… Les gars qui peuvent les battre ont deux choix : soit tu restes ici pour te battre contre les autres braves, et avoir la gloire, l'argent et les putes…)

Charlie plissa les yeux, moins à cause des mots qu'à cause de l'haleine d'alcool du mec.

- Second : You can have the beast for yourself. (Soit tu peux avoir la bête pour toi !)

Charlie hocha la tête.

- Well, I'm gonna show you ! (Eh ben, j'vais vous montrer !)

Charlie sauta par-dessus la barrière sous les acclamations.

- Ludicolo !!

Charlie sortit le Pokémon, dont les cowboys rirent.

- God bless us ! A mexican Pokémon ! (Dieu nous protège, un Pokémon Mexicain !)
- What the fuck ! This shit cannot even beat a Starly ! (C'est quoi ce bordel ? Cette merde pourrait pas battre un Etourmi !)

Charlie fronça les sourcils.

- J'vais vous montrer, moi si j'peux pas battre un Etourmi !

Frison chargea vers Charlie et Ludicolo.

- … euh, au fait, elles sont où, les limites du terr…

Frison allait frapper Charlie ainsi que Ludicolo, mais dresseur et Pokémon s'éloignèrent à temps.

- … PUTAIN !
- Hey, Kid ! This Pokémon is not MINE ! He's a Wild Pokémon I've bring here to entertain my guys ! That's why he can be yours if you beat it ! Don't imagine he'll avoid you, this thing will kill you if you're careless ! (Eh petit ! Ce Pokémon n'est pas à moi ! C'est un Pokémon sauvage que j'ai amené ici pour distraire mes gars ! C'est pourquoi il peut t'appartenir si tu arrives à le battre. N'imagine pas qu'il va t'éviter, cette chose va te tuer si tu n'es pas attentif !)

Charlie hocha la tête. « Je vois, il est sauvage, c'est pour ça qu'il me le donne si je le vaincs, ça paraissait logique… »

Frison reprit sa charge.

- BLUFF !

Ludicolo stoppa Frison qui recula, surpris. Le Pokémon meugla, apeuré.

« Bon ! »
- Pistolet à O !!

Ludicolo attaqua Frison qui contra tout dans un mouvement « L'Oréal ».

- Oh… Sa chevelure est épaisse…

Le Pokémon fonça sur Ludicolo et lui asséna une furieuse Peignée. Ludicolo vola vers les barrières. Charlie s'étonna, tout en s'éloignant lui aussi pour ne pas être pris dans l'attaque.

« Putain quelle force !! »
L'excitation reprit le dessus. « IL ME FAUT CE POKEMON !!!!!!! »

Ludicolo se releva, sonné. Frison était un peu sonné aussi. « Il s'est infligé des dommages… C'est le moment. »

- Synthèse !

Ludicolo se soigna sous les huées des cowboys.

- Cheater ! (Tricheur !)
- Bouffalant can't even heal himself, you coward ! (Frison, lui, il peut pas se soigner, lâche !)

Charlie plissa les yeux.

- Ecosphère !!

Ludicolo envoya la sphère sur son adversaire qui l'encaissa aussi avec ses cheveux. « C'est Raiponce ce Pokémon ou quoi ?! Il a Raiponce à tout… Léopold déteint sur moi… »

Frison riposta avec Mégacorne.

« Oh non, non, non ! »

Frison fonça sur Ludicolo. Le Pokémon semblait apeuré.

« L'eau ne marche pas, la plante ne marche pas… »
- Laser Glace !!

Ludicolo tenta la glace mais les cheveux absorbaient le choc de l'attaque.

- Vise les pattes !

L'attaque aurait pu ralentir Frison… s'il ne faisait pas 40 degrés.

« PUTAIN ! »

Vlan. Ludicolo fut soulevé dans les airs. Il retomba vers Charlie, totalement sonné.

- Ludicolo !
- YEAH ! ANOTHER VICTORY FOR THE ALLMIGHTY BOUFFALANT !!
- YEAH !
- GREAT !!!

Charlie fronça les sourcils. Ludicolo se releva et dansa en chantant. Charlie hocha la tête.

- Ouais…
- Hey Look ! The pineapple-platypus woke up ! (Eh regardez, l'ornithorynque-ananas s'est réveillé !)
- What ?!

Charlie leva le doigt en l'air.

- DANSE PLUIE !

Une averse tomba sur le terrain. Les cowboys firent la grimace. La Cuvette de Ludicolo lui permit de reprendre des couleurs. Frison s'étonna d'être ainsi rafraichi mais il chargea quand même dans l'optique d'une Tête de Fer.

« La chevelure absorbe les chocs, je dois donc ruser… »
- Force Nature !

Ludicolo leva les bras au ciel et modifia la structure du terrain, ce qui fit trébucher Frison.

- What the fuck !!!
- What was that ?!! (C'était quoi ça ?)
- Nature Power ! renseigna Charlie. And now, Ludicolo…

Charlie savait qu'un ordre en anglais serait compris par Ludicolo

- Hydro Pump !! (Hydrocanon !)

Ludicolo attaqua le Pokémon qui venait de glisser, et l'attaque porta. Charlie sourit. « C'est son équilibre qui lui garantit sa résistance ! L'alignement Tête-dos-pattes est nécessaire pour qu'il combine aussi bien attaque et défense. C'est un Pokémon merveilleusement intéressant sur le plan tactique !! »

Frison se releva, quelque peu assommé. « Il est plus faible que Ludicolo. J'aurais de la marge pour l'entrainer. »

Frison se releva courageusement.

- C'est bien ! J'aime qu'ils soient coriaces comme toi !

Frison meugla en réponse, souriant, puis il chargea dans une Peignée radicale.

« Ça va être énorme ! »
- Oh my god ! Shit-Face ! Get the hell out of here !! (Oh mon Dieu ! Face-de-pet ! Ecarte-toi !!)

L'attardé qui avait ouvert l'enclos pour Frison s'éloigna. Charlie regarda le majestueux Pokémon.

« Il me montre sa puissance, il veut se montrer digne de moi ! »

Charlie s'éloigna vers le bout du terrain alors que Ludicolo restait au milieu.

- What… ?

Charlie regarda la pluie qui tombait toujours.

- CASCADE !!!

Ludicolo sauta dans les airs. Frison le rata, surpris. Le Pokémon s'agença pour faire demi-tour alors que Charlie se plaça dans un coin de l'enclos pour esquiver le dangereux Pokémon.

Frison allait cueillir Ludicolo dans sa chute. Charlie sourit.

- Hydrocanon !

L'attaque frappa Frison au front, un endroit où il ne ressentait pas les coups, mais elle le ralentit fortement. Et comme Frison avançait… Le Pokémon se retrouva, acculé, face à Ludicolo.

- Bien. Nœud d'Herbe !

Ludicolo ligota Frison au sol. Le Pokémon, épuisé d'avoir couru contre l'eau, ne chercha pas à se relever.

Charlie fut acclamé. Le sourire aux lèvres, le champion alla voir le redneck.

- He's really mine ? (Il est vraiment à moi ?)
- I only have one word, kid ! (Je n'ai qu'une parole, petit !)
- Call me Charlie ! (Appelez-moi Charlie !)

Charlie prit Frison dans une Pokéball qu'il regarda fièrement alors que la pluie cessait.

« Frison… Frison du Texas… Une légende est née ! »


***

Quatrième semaine d'avril

- La cour !

Le tribunal entier se leva face à la juge Pearson. C'était une juge reconnue dans tout Poképolis comme étant la spécialiste des couples gays, lesbiens, trans et bisexuels. Elle avait un jugement respecté dans tout Poképolis et détestait les procès expéditifs. David, Denis et leur avocat étaient à la droite de la juge, face à elle tandis que Kyle, Perrine et l'avocate se trouvaient à la gauche de la juge. Il y avait des gens dans la salle dont Vincent Hadley et Will Preston.

- Hm. Affaire numéro 78 544 : Smirnoff & Truman contre Tennant. L'objet du procès est la garde de la petite Perrine Tennant et née Pétronille Bethmont, dont les parents sont morts avant la guerre. Kyle Tennant et David Smirnoff ont adopté l'enfant ensemble en octobre 2033, ils se sont séparés en juin 2034 soit près de neuf mois plus tard. Kyle Tennant, en couple, remporte la garde de l'enfant et obtient même une restriction d'éloignement quand David Smirnoff le harcèle pour récupérer l'enfant. Aujourd'hui, David Smirnoff a décidé de déposer une plainte pour récupérer la garde de Perrine. L'avocate de Monsieur Tennant est Maître Vivienne Frimat, et l'avocat de David Smirnoff et Denis Truman est Henry Wennberg. Bien. Nous allons commencer par les plaidoiries, je rappelle que les témoins ne sont pas indispensables dans ce genre d'affaire, que seule sera jugée la capacité présentée à élever l'enfant et que chaque parole compte et sera inscrite au dossier. Nous commençons avec vous, maître Frimat.

L'avocate de Kyle se leva.

- Hm. Votre honneur. Mon client est un homme respectable, un homosexuel qui vit depuis ses 13 ans sur la solidarité nationale, abandonné par ses parents…

David regardait Perrine qui le regardait aussi. Kyle lui tapota l'épaule pour que la fillette cesse de le regarder.

- … suite à de brillantes études de médecine, il est devenu vendeur de matériel orthopédique afin de nourrir son enfant, ce qui ne l'a pas empêché de souffrir de deux cuisantes déceptions amoureuses avec David Smirnoff et Vincent Hadley…

Vincent, dans l'assemblée, ferma les yeux. Will le regarda.

- Eh ! Courage, beau brin ! sourit Will.

Vincent hocha la tête. L'avocate continuait sa plaidoirie devant un tribunal attentif.

- … mon client est ici devant vous avec tout ce qui lui reste de deux relations infructueuses. Il n'a plus que Perrine au monde, et pour avoir parlé à cette enfant, je peux vous dire qu'elle a très peur de ce qui pourrait lui arriver à l'issue de ce procès !

David regarda Perrine, inquiet.

- Bien. Monsieur Wennberg !

L'avocat de David et Denis se leva.

- Votre honneur. Mon client, David Smirnoff, a été littéralement spolié par Kyle Tennant qui lui a tout retiré. Amour, famille, maison, du jour au lendemain, Kyle Tennant a pour ainsi dire détruit la vie de mon client qui avait pourtant cru faire la sienne avec cet homme. Aujourd'hui, vous et le jury, ne pouvez que constater les efforts désespérés d'un jeune homme qui a revêtu les habits de père une fois dans sa vie et qui aurait voulu ne jamais les quitter.

Plaidoirie courte mais efficace. Kyle plissa les yeux. Henry vint se rasseoir.

- N'ayez crainte, j'ai pour habitude de donner des informations courtes mais claires qui marquent plus qu'un discours somnifère sur la vie de mon client.
- Bien joué ! assura Denis.

David hocha la tête, pas convaincu.

- Bon. Les… intervenants vont plaider… J'appelle David Smirnoff.
« Oh non !!! »

Denis frictionna l'épaule de David qui le regarda.

- Vas-y ! Tu peux le faire.

David se mordilla les lèvres. Il se leva dans un silence de plomb. Son regard se tourna vers la suppliante Perrine. Puis vers Denis.

« Allez… vas-y, David, mets-toi en mode Smirnoff et… »

- Euh…

David toussota.

- Votre… votre honneur, je… Je me présente à vous, devant ce tribunal, comme un homme reconstruit après… une longue traversée du désert. J'ai été… J'ai été bafoué par cet homme qui se tient derrière moi… et qui ose se faire appeler « Homme », parce que tout ce que j'ai connu, moi, c'est un personnage manipulateur et grossier…

Denis sourit, fier de son compagnon. Kyle semblait indifférent.

- Quand on a adopté Perrine, j'étais tellement heureux… On formait une famille, j'étais… comblé, j'avais les sentiments, la relation stable dont je rêvais, l'amour, un enfant dont je devais m'occuper… C'était très important pour moi ! Je me sentais enfin intégré dans cette société, utile tant au travail qu'à la maison. Je soignais des gens et je m'occupais d'une enfant. Moi qui ai toujours été un homme incomplet, je me sentais enfin à cent pour cent moi. Et puis… il m'a quitté, le jour d'un mariage, après que je l'ai surpris dans une grange à… coucher avec un autre type. Vincent Hadley. Je pensais… qu'on pourrait faire avec, mais Kyle… a considéré qu'il préférait me quitter en emportant la gosse. La situation était à son avantage puisque je n'avais pas signé le premier jour dans le dossier, mais avec une pièce rapportée plus tard… à cause d'un coup de sang en allant chercher la petite, je suis parti trop vite et… j'ai scellé toutes mes chances de la récupérer.

David soupira. Il n'aimait pas les longs discours parce qu'il n'avait pas le débit et le talent de son frère. « Mais le sang de Roland coule dans mes veines alors je dois au moins essayer ! »

- Votre honneur, j'aime Perrine de tout mon cœur. Avec tout ce qu'il est possible d'affection qu'on peut avoir pour un enfant. J'ai nourri cette enfant, je l'ai changée, je l'ai couchée, je lui ai donné le bain, je lui ai acheté son premier livre d'art… Elle adore la peinture. Je m'en rappelle encore. Elle voulait juste peindre. On la trouvait bizarre mais non, elle était juste originale. Toute ma famille l'aimait bien, elle était admirée et choyée par tous. C'était notre enfant et on était une vraie famille comme les autres. Et moi je… Je la voyais comme un prolongement de moi-même, comme un de mes bras ou une de mes jambes, je devais la protéger à tout prix contre tout parce que c'est le métier d'un parent. J'ai subi des greffes, j'ai été très malade dans ma jeunesse et croyez-moi, quand une part de vous lâche subitement, vous avez l'impression de mourir en partie, et c'est affreux. J'ai voulu… mourir en partie aussi, j'étais parti dans une spirale destructrice, mais peu à peu j'ai réappris à vivre… à aimer… j'ai repris goût à la vie, votre honneur. Grâce à Denis. Et maintenant, pour que ma vie soit complète, j'ai besoin de ma fille. Parce que je l'aime et que je ne veux plus que ce que j'aime soit loin de moi. Plus jamais. J'ai fini.

David retourna à sa place dans un léger brouhaha. Le jury discutait. La juge tapa avec son marteau.

- Silence, je vous prie, c'est un tribunal… oui, maître Frimat ?
- Mon client me fait porter cette pièce au dossier.

L'avocate amena un papier à la juge. David s'étonna.

- … D'après ce que… Maître Frimat m'apporte là, Denis Truman se serait drogué pendant environ un an, en 2036, soit il y a maintenant deux ans.

Choc de l'assemblée. Denis chuchota quelque chose à l'avocat alors que David restait stoïque.

Maître Wennberg se leva.

- Ahem… Votre honneur, pourriez-vous vérifier le dossier « Smirnoff-Truman » détenu par le procureur ?

Le procureur observa la table des dossiers et prit celui demandé, qui fut porté à la juge. Denis se leva et chuchota autre chose.

- Le dossier orange !

La juge feuilleta. Elle montra le dossier orange sur lequel était marqué « Probations ».

- Alors… Une lettre de Denis Truman qui certifie sur l'honneur s'être drogué…

Kyle ricana.

- … et s'être désintoxiqué, une lettre du centre de désintoxication qui certifie que Denis Truman est absolument clean depuis deux ans, une lettre de David Smirnoff certifiant qu'il est au courant, une lettre commune de Ruben Truman, Ester Truman, Virginie Truman, Sandrine Truman et Martial Truman, signée de leurs mains, certifiant qu'ils sont au courant et qui confirment que Denis est sobre de toute drogue, des lettres de Lily et Finn Meadow, de Rachel et Roland Smirnoff, de Colin et Aude Ludges, de Kate Ludges et de Bernice Twain, d'Etienne et de Linda Smirnoff qui confirment qu'ils sont au courant et qui attestent de la parfaite sobriété de Denis…

La juge haussa les épaules.

- Que le jury déclare que la pièce apportée par Maître Frimat est désuète.

Kyle regarda Denis, effaré. Lequel arbora un grand sourire satisfait. David serra la main de Denis dans la sienne, plus que jamais.

- Eh bien… Kyle Tennant, vous pouvez venir plaider.

Kyle arriva à la barre.

- Votre honneur, je vais être très clair. Perrine est ma fille. Je l'élève depuis presque six ans. Six ans avec elle, ça vaudrait moins que les neuf mois de monsieur parce que monsieur a été illuminé par la grâce de l'amour filial ? Non, moi j'ai de vrais liens avec cette petite, je suis son père, elle m'appelle Papa, et pas « Papa-maman » comme lui, qui la perturbe complètement. J'ajoute qu'au départ, David Smirnoff avait toutes les occasions de venir la voir mais qu'il s'est avéré menaçant avec une volonté certaine de la reprendre de force, ce qui m'a obligé, pour la sécurité de mon enfant, à faire appel aux tribunaux. Et là, venant de nulle part, monsieur, cinq ans après, se pointe et décide qu'il veut de nouveau sa fille. J'appelle pas ça de l'amour paternel, j'appelle ça arracher une pauvre enfant à son père. J'ai fini.

Brouhaha convaincu. David se sentit fondre. Il regarda Denis qui tapota l'épaule de l'avocat.

- Votre honneur !
- Oui maître Wennberg ?
- J'appelle Vincent Hadley à la barre !

Kyle plissa les yeux. Vincent se leva. La juge l'invita à venir.

- V… Votre honneur je ne veux pas témoigner.

David et Denis se retournèrent, surpris. Kyle afficha un grand sourire perfide.

- P… Pardon, David, pardon Denis mais… Je… Je ne veux plus me mêler de cette histoire. Perrine n'a jamais eu d'affection pour moi, elle ne m'a jamais accepté comme sa fille, mais surtout… J'ai trouvé l'amour et… je ne veux plus avoir affaire à Kyle Tennant de quelque manière que ce soit…

Vincent prit un air grave.

- … parce que cet homme est un déchet abject.
- … Venez dire ça à la barre, jeune homme, pourquoi vous exprimer là-bas ? Ce que vous êtes en train de dire ne pourra pas être pris en compte !
- Parce que ce que je n'aurais que des insultes à formuler, je voulais témoigner, à la base, pour cracher ma bile… désolé, David, je sais que je t'avais promis…

David baissa la tête, effondré.

- … mais… je ne peux pas tout gâcher pour toi et me compromettre dans quelque chose que je ne veux plus avoir dans ma vie. Pardonnez-moi, votre honneur.

Vincent se rassit. Will lui sourit.

- Bravo, mon grand.
- Merci d'être là, Will.
- Bien, eh bien, nous allons nous laisser une semaine pour délibérer, rendez-vous mardi prochain pour entendre les conclusions. Des pièces pourront être apportées jusqu'au moment où la dernière séance sera levée. Je lève, pour l'heure, cette séance précise.

Le tribunal commença à se vider. Denis tapota l'épaule de David qui était dans le cirage. Kyle arborait un sourire victorieux.

***

Roland était inquiet. Non seulement, il travaillait et donc ne pouvait pas aider son frère – qui n'avait pas trop l'air de vouloir qu'on l'aide de toute façon – mais en plus, Rachel était un peu distante ces derniers temps. Roland se doutait qu'il s'agissait des suites du suicide de Nathan, mais bon quand même… « Ca suffit maintenant, ça fait plus d'un mois, merde quoi ! »

Dans la salle des profs, il l'approcha.

- Rachel ?
- Hm ?
- … tu vas bien ?
- Oui…
- Je sais pas, ces derniers temps, on parle pas beaucoup…
- Je… Je sais, oui…
- C'est à cause de Nathan ?
- Nathan ?

Roland fit de gros yeux.

- Nathan quoi… Bang-Bang !
- Oh ! Euh… Non, non, ça, ça va, t'en fais pas, j'avais presque oublié en plus !

Roland fit des yeux énormes.

- … Alors quoi qui va pas ?
- Rien, rien…

Rachel lui tourna le dos. « Moi suspicieux ! »

***

Cours de tonte. Léopold se débrouillait comme un chef aux côtés de Mitch.

- Pardon petit Wattouat, je te débarrasse de ta précieuse fourrure !
- Dis-toi que ça fera plein de super pulls ! sourit Mitch.
- Oui, c'est pas faux…
- Tu tiens vraiment aux Pokémon !
- Oui… J'ai eu des soucis pendant notre guerre à Poképolis, mais finalement j'ai réappris à aimer les Pokémon.
- Votre guerre… ah oui, on en a entendu parler dans la presse ! Quel bazar…
- Hm, j'te le fais pas dire.
- Tu y as perdu des proches ?
- … Oui… Mais… ça va, je gère.
- Je l'espère pour toi. Le deuil c'est difficile. Quand mon père est mort, je me suis senti bien con. C'est dur quand quelqu'un part sans que tu n'aies pu tout lui dire.

Léopold acquiesça.

- Mais bon, au moins je suis resté digne, j'ai pas fait chier tout mon entourage à pousser des cacas nerveux.

Léopold regarda Mitch. Mitch regarda Léopold qui admirait la vue de ce jeune homme, avec ses grands yeux bleus, ses cheveux ambrés presque oranges, son petit bouc, sa peau bronzée, son foulard rouge trop sexy…

- Ouais… Y'a des gens, comme ça… soupira Léopold.
- Hm…
- Well done, guys ! This session is finished, see you for another one !

Les deux hommes se levèrent. Léopold et Mitch se regardèrent.

- On va se prendre un verre ? Ils servent du lait d'Ecremeuh aromatisé à la grange ! Ça fait une espèce de bar super sympa !
- Euuuuh… je t'y rejoins ? J'ai deux trois trucs à aller chercher !
- Ok. Ne tarde pas trop, j'aimerais qu'on fasse d'autres trucs dans l'après-midi.

Léopold acquiesça et fonça vers le grand enclos. « Bordel, bordel, bordel… »

Léopold vit Charlie, entouré par les rednecks, en train de se battre contre un Zéblitz avec l'aide de Mackogneur qui prit la bête par le cou et l'écrasa au sol.

- YEAH !!!
- GO CHARLIE, KICK HIS ASS !!!

Charlie reçut les acclamations de la foule, en sueur et avec seulement un pantalon et des bretelles. « Merde, il est giga sexy ! » geignit Léopold.

Léo fit signe à Charlie qui prit une pause pour rejoindre son blond de mari.

- Ca va, Léo ? Cet endroit me fait un bien fou !!! Je me sens revivre !!
- Ouais, euh…
- Oh, attends, avant que tu ne dises quoi que ce soit… Je te l'ai jamais dit et je pense que je devrais te le dire, mais je suis vraiment désolé…
« Les poils de son torse sont mouillés par la transpiration, ce qu'il est bandant ! »
- … de t'avoir traité comme ça après la mort de mon père, je réalise que j'ai été un sale con, et je suis désolé de t'avoir maltraité comme ça !
- … Oh, ok, c'est… j'accepte, Charlie, t'inquiète pas… Euh, Charlie, j'ai un problème !
- Je t'écoute !
- … Y'a un mec très séduisant et… j'ai comme l'impression qu'il me fait du rentre-dedans, et je crois que je l'aime bien aussi.

Charlie hochait la tête, benoîtement.

- Et alors ?
- …………….. ET ALORS ?
- Léopold, je t'ai trompé, si tu veux t'amuser un peu, amuse-toi, tant qu'on reste ensemble !

La bouche de Léopold toucha le sol. Enfin, pas en vrai, mais si elle aurait pu…

- Ch… Cha… Charlie, mais enfin…
- Je sais, il vaut mieux qu'en tant que couple on ne fasse pas de genre de choses, mais si tu veux… vas-y, je ne t'en tiendrais pas rigueur. Je sais que tu sauras faire la part des choses entre un amour de vacances et moi !

Léopold était abasourdi.

- M… Mais… Mais je ne veux pas te tromper !!
- Mets les choses au clair avec lui dans ce cas-là : Tu es casé. Mais si tu as envie de faire quoi que ce soit, vas-y, ne t'en prive pas, je pourrais comprendre vis-à-vis de notre histoire passée.
- O… m…
- Tiens, je vais me dire que tu l'as déjà fait. Voilà. On est quittes !
- Charlie, mais enfin…
- J'y retourne, ces mecs m'adorent, Léo ! Je suis célèbre ! Eclate-toi !!

Charlie repartit devant un Léopold médusé.

***

Léopold vint rejoindre Mitch à la grange qui était remplie de monde, hommes et femmes qui buvaient des laits à différents parfums.

- Ah, te voilà enfin !
- Oui, désolé d'avoir été long…
- Voici le menu, fais ton choix !

Léopold prit le menu, sans rien dire.

- … Je prendrais mangue, tiens ! sourit Léopold.
- Oh, on aime les saveurs exotiques !
- Exactement !
- Alors pour moi ce sera… fruit de la passion !

Léopold sourit. Mitch de même.

- Dis, ça ne t'étonne pas qu'un petit gars de dix-neuf ans veuille trainer avec toi ?

Léopold haussa les épaules.

- … Tu es plutôt mature pour ton âge, et on a des conversations normales
- Oui c'est vrai…

Ils passèrent commande.

- Je peux… te faire une proposition osée ?
- … bien sûr !
- Après avoir bu ce verre, j'aimerais qu'on se rende à un petit lac pour se baigner
- Ouais…
- C'est un lac artificiel, l'eau est très propre et même légèrement chaude – c'est de là qu'on tire la Roche Chaude, justement !
- Ah oui ?
- Hm ! Ce serait bien qu'on y aille !
- Eh bah… ok !
- Attendons déjà de boire ces laits, y'a pas de presse !
- Hm !

***

Léopold était assis à côté de Mitch, dans l'eau, dans ce qui s'apparentait à une source chaude.

- C'est incroyable ce que cette eau est relaxante ! sourit Léopold.
- On se sent détendu, hein ?
- Oui ! J'ai l'impression que tous les muscles de mon corps retrouvent une seconde jeunesse.
- Après trente ans de paresse…
- Quoi ? Retire ça ! ricana Léopold.
- Nan !
- Si, allez !
- Nan, nan, nan !

Léopold éclaboussa Mitch qui sourit et répondit. Léopold se jeta sur Mitch qui l'évita.

- Attends que je t'attrape !
- Arrête !
- Tu vas voir !

Les deux hommes se retrouvèrent face à face, nus et debout dans l'eau, à se tenir l'un à distance de l'autre. Léopold rougit. Mitch de même, et il s'éloigna.

- Désolé…

Léopold plissa les yeux.

- Y'a… y'a pas de mal.
- En plus j'ai vu ton alliance, donc je suppose que…

Léopold regarda son alliance. « Ah oui, c'est vrai, y'a ce truc ! »

- Euh… si ça peut te rassurer, je suis marié à un homme !
- Oh…
- Donc ton radar a bien fonctionné !

Mitch sourit. Il sortit cependant de l'eau.

- Euh… mais…
- D… Désolé, on se voit plus tard, si ça t'embête pas…
- Mitch, ça va, on peut être amis ! Ça m'arrange et toi aussi !
- … Ok… Désolé, je voulais pas… enfin…
- Ca va, Mitch. On est amis et c'est tout. Y'a rien d'autre ! Ok ?

Mitch regarda Léopold et sourit.

- Ok !

***

Les jours s'écoulaient donc et Léopold était tout content de vivre quelque chose d'épanouissant et qui le laissait propre. Mitch et lui exploitèrent toutes les activités du Ranch. Léopold observait d'ailleurs son grand-ami (le terme petit-ami étant surfait pour leur relation exceptionnelle) en pleine séance de direction d'équipe formée sur le tard. Un blond en marcel et un châtain-roux avec un foulard autour du cou et un bermuda pour seuls habits.

- Vous êtes l'équipe touriste ! You are the Tourist Team ! Yo soy la Turista Equipada !

Léopold secoua la tête.

- Laisse tomber, Mitch, tu sais pas parler espagnol !
- A ce point-là ?
- Laisse tomber, vraiment !
- Oh…
- Vamos a la mierda en el ? demanda un touriste mexicain.
- No, no, no ! rassura Léopold. Ok, tout le monde nous suit, on va nourrir les animaux de façon organisée, mille fois mieux que ces incompétents du ranch !
- Vous allez donc suivre nos directives parce que… nous sommes des professionnels !

Mitch et Léopold menèrent la troupe. Ils se regardèrent en souriant.

***

- Mais au lieu de le tenir comme ça, vous n'avez qu'à le caresser sous le cou !

Mitch observait Léopold qui donnait des conseils à une employée mexicaine.

- En déjà de la cabeza, senorita ! No te molesta el Mareep !

Léopold tint Wattouat et lui caressa le cou. La créature se relaxa d'elle-même, baissant la queue.

- See ? Mucho mejor !
- Ah, si… Muy bueno !

Léopold se retourna vers l'assemblée qui acquiesça avec lui sous l'œil attendri de Mitch.

***

- Parfait, Mitch !
- Vraiment ? Je le fais bien ?
- On dirait que tu as fait ça toute ton adolescence !

Mitch regarda Léopold, vexé. Léopold ricana.

- Allez, continue de traire comme je te l'ai dit ! Tu ne lui feras pas mal, je te le promets !

Mitch manipula les pis d'Ecremeuh qui souriait, à quatre pattes, toute contente de se faire traire.

- Voilà. Et après tu peux aussi…

Léopold guida les doigts de Mitch, se collant à son dos.

- Presser doucement la partie supérieure pour que ça sorte mieux, plus épais, presque en crème !
- … euh… Léo…
- Je sais, tendancieux à plusieurs niveaux, tu me connais maintenant, non ?

Léopold se releva et regarda Mitch faire.

- Parfait. Ce lait-là, on le réservera plutôt au beurre.
- Je vois.
- C'est une question de traite en fait.

***

- Tu vas voir, ce restaurant est génial ! sourit Charlie.
- Cool, cool. J'apprécie que tu prennes un peu de temps pour notre relation.
- Comment ça se passe avec ton… amour de vacances ?

Léopold serra les dents.

- Tu serais très déçu !
- A ce point ? Il est mauvais ?

Léopold regarda Charlie.

- Je n'ai pas couché avec lui !
- Léo, je t'ai dit que tu pouvais, tu n'es pas obligé de me mentir, ça fait une semaine !
- Rien, Charlie !
- … Tu me déçois, je pensais que tu auras des histoires à me raconter !
- Non ! Rien de grivois du moins.
- Bon…

Ils croisèrent justement ledit Mitch. Sans son fameux foulard rouge. « Sacrilège ! » pensa intérieurement Léopold.

- Léo… bonjour monsieur !
- Salut…
- Charlie, je te présente Mitch, mon… apprenti-élève-disciple, Mitch voici Charlie, mon mari !

Mitch écarquilla les yeux, la bouche ouverte, en hochant la tête, s'inclinant presque.

- En… enchanté, monsieur ! C'est un honneur !
- De même… J'espère que Léopold n'est pas trop dur avec toi !
- Il est adorab… il est très bien !

Charlie hocha la tête et regarda Léopold qui restait quelque peu tendu.

- Tu sais, on est un couple très libéré, j'ai dit à Léopold qu'il pouvait…

Léopold frappa Charlie.

- Aïe !
- Ne lui mens pas ! On n'est pas un couple très libéré !
- … moi j'ai rien dit, vous savez…
- Léo, arrête, je suis sûr qu'il y a pensé !

Mitch grimaça.

- M… monsieur, quand j'ai vu l'alliance de votre mari, ça m'a coupé toute envie de… quoi que ce soit, il faudrait être un salaud de première pour faire quoi que ce soit avec quelqu'un qui est engagé dans une relation !

Charlie grimaça. Mitch inclina la tête.

- Bonne soirée messieurs !
- Amuse-toi bien à la fête du Ranch, Mitch !
- Merci…

Léopold et Charlie s'éloignèrent. Charlie était scié.

- Est-ce que tu me la joues Roland, là ? Genre « Tu vois, toi tu m'as trompé mais moi je suis exempt de tout soupçon, je suis pur comme l'agneau ? »
- Est-ce que tu me compares à Roland, là ?!!
- … ok, ok…

Mitch regardait Léopold partir avec Charlie. « Moi qui comptait l'inviter à la fête du Ranch… »


***

Première semaine de mai

- Après délibérations, moi, la Juge Pearson, ai décidé d'interroger Perrine Tennant.

Etonnement de la salle. Perrine s'étonne et se lève. Toujours un peu ronde, dans une robe violette à rubans blancs, elle regarda David, un maigre sourire sur les lèvres.

- Euh…

La juge écoutait. David, Denis, Kyle, les avocats, Vincent et Will écoutaient. Le jury aussi.

- Je dis quoi ?

BONK général. La juge se retint de rire.

- Euh… je veux savoir ce que tu penses de tes parents, Kyle et David. Tu comprends ce qui se passe, là ?
- Oui.
- Alors explique-nous ce que tu penses. Tes émotions, ton ressenti.
- Comme la peinture abstraite ?
- … voilà.
- Ok… Papa s'est toujours bien occupé de moi… papa Kyle.
- D'accord.
- Mais…

David était tendu comme un chat.

- Mais papa David… a toujours eu une place dans mon cœur. Et il me manque beaucoup.

Kyle soupira. David allait pleurer.

- David Smirnoff…

Il regarda la juge.

- Ne vous levez pas. Hm, pourquoi avez-vous tant attendu avant d'essayer de la récupérer ?
- … euh… ma vie était un peu chaotique… je n'avais… pas d'endroit stable où l'élever, et… sinon, ça aurait été seul…
- Vous avez essayé pourtant, en compagnie de Samantha Hobson…

David baissa la tête.

- Une… erreur, votre honneur, je pensais que… qu'avec une femme ce serait plus facile, mais j'avais oublié le plus important : Il faut offrir un foyer solide à un enfant et… sur le coup… je n'étais pas encore assez mature pour le réaliser.

David soupira et haussa les épaules.

- Quand bien même, mad… votre honneur pardon, je n'estime pas mériter Perrine plus que Kyle, vous savez… mais… qu'on me laisse au moins ma chance.

Denis acquiesça. « Bravo, David, bravo, bravo, bravo. »

La juge hocha la tête.

- Kyle Tennant, pourquoi avoir tenu Perrine à distance de David ?
- … je ne l'ai pas tenue à distance !
- Vous saviez qu'il n'avait pas de voiture et qu'il ne pourrait pas se loger à côté de chez vous.
- Votre honneur, David pouvait prendre le bus ou demander à quelqu'un de l'emmener. Ce n'est pas ma faute si David se complait dans sa faiblesse, toujours à jouer les victimes ! S'il avait voulu, il aurait pu !

La juge acquiesça.

- Et… pensez-vous que David a la capacité d'élever Perrine ?
- Non. Son dossier médical est épais comme un parpaing et il a des crises de colère intempestive, il est incapable de garder son calme. Et son Denis, là, j'en parle même pas. Je confierais pas ma fille à un type qui a eu l'idée un jour de toucher à la drogue !

Vincent plissa les yeux. « Comme si toi, t'y avais jamais touché… »
Denis enrageait.

- Bref, entre une épave violente et un mec pas fiable du tout… franchement si la petite leur revient, je serais anéanti, non seulement pour moi, mais pour l'erreur que la justice aurait commise !

La juge hocha la tête.

- Levée de séance, une demi-heure.

***

Kyle arriva dans la salle des pas perdus, et se fit immédiatement choper au col par Denis.

- SALE ENFOIRE DE MENTEUR !
- Denis ! geignit David.
- Oh oui, empoigne-moi, j'adore ça !

Denis relâcha Kyle sous les yeux abasourdis de Vincent et Will, à distance.

- Tes arguments sont ridicules ! Tu crois vraiment que tu peux… que tu peux dire des insanités pareilles sur nous ?
- C'est la guerre, ma vieille ! Vous attaquez, je riposte ! Et franchement ? C'est TROP FACILE ! Je me gausse d'être plus crédible que Mademoiselle Leuphorie et monsieur Marque Pages ! Le beau petit couple d'amoureux ne peut même pas faire croire qu'il ferait un meilleur parent que moi TOUT SEUL ! Si tu savais comme ça me fait RIRE !
- Tu vas voir ta…
- Arrêtez !

David s'était interposé, à l'étonnement de Denis.

- D… Denis, ne te rabaisse pas à lui parler, ça ne sert à rien !
- Wow. Et le prix de Miss Diplomatie est attribué à…

David se retourna vers Kyle.

- … je sais pourquoi tu fais ça, tu es méchant parce que tu es seul et malheureux ! asséna David.
- Bah voyons, t'as vu la vierge ? Je suis loin d'être seul, j'ai des tas d'amis, et j'ai la petite. Ma vie est très bien remplie, je suis pas malheureux pour deux sous, j'ai de l'argent, une famille, un toit… Toi, tu as quoi ? Un mec, tu vis dans son appartement, un petit boulot MINABLE dans un petit cabinet médical MINABLE, avec ton petit libraire MINABLE dans son appartement MINABLE ! Tu penses qu'avec la gosse il ne te quittera pas ? Tu pensais pareil de moi, me semble-t-il. Oh, mais j'oubliais : « LOLILOL ON E TRO IN LOV ON E PLU FOR KE TOU XD XD ! » Dans tes rêves, David. Tu es et tu resteras ce que tu as toujours été : Un putain de gros loser avec ta vie de loser au milieu de ta famille de surhommes, mais toi, toi, tu es la crotte de nez sous les bras du trône de la famille Smirnoff. Tu n'es rien et te rencontrer a été la seule erreur de ma vie. Va chier, je vais gagner ce procès et après ça, je te chierais dessus du haut de mon indifférence crasse sur toi. Tu n'auras même plus l'occasion de défendre ta cause devant un tribunal parce que tu n'arriveras JAMAIS, toi et ton gogodancer, à convaincre un jury qu'une limace de ton espèce peut élever un enfant. JAMAIS ! Je ressortirais du tribunal ce soir la tête haute et avec ma fille, que ça te plaise ou pas.

David avait évolué en tas de poussière. Littéralement. Il était kaputt. Kyle retourna dans la salle des audiences. Denis lui tapota l'épaule.

- David ?!
- … je… Denis, je peux plus…
- David, non !
- Denis, je pourrais pas… il est trop… je pourrais pas la récupérer… excuse-moi de t'avoir entrainé dans tout ça !
- David, tu dois y croire !!
- Je sais pas, Denis… je… je sais plus rien.

Denis se tourna vers la salle des audiences. « Salopard, va, si jamais j'en ai l'occasion… »

***

Reprise des échanges.

- Je voudrais interroger Kyle Tennant et Denis Truman. Je sais, je suis une enquiquineuse, mais j'en ai besoin. A la barre, tous les deux.

Kyle et Denis se levèrent.

Soudain, Denis colla un coup de poing à Kyle !!!

- AAAAAAAAAAAAAAAAAH ! CA FAIT DU BIEN !!!!


Retour à la réalité. Regard en chiens de faïence entre les deux hommes. David semblait ne plus croire en rien.

- Je veux entendre vos plaidoyers respectifs ! On commence par Kyle Tennant.
- … Denis Truman est incapable d'élever un enfant. C'est un ancien drogué qui essaie de se donner un genre, mais il est pitoyable. C'est un faible, incapable de garder son sang-froid, et franchement, pour s'être casé avec un type comme David, il ne doit pas avoir une grande estime de lui-même.

La juge regarda Denis qui soupira, s'efforçant de ne pas arracher la tête de Kyle.

- Votre honneur, je suis quelqu'un de fiable. Preuve en est que j'ai vaincu une addiction tenace…

Denis regarda Kyle, significatif.

- … je pense que ce genre de choses me rend plus fort que faible. Ca n'est pas n'importe qui qui peut dire « J'ai arrêté la drogue » ! Moi, je peux ! Je peux me retourner vers ces gens et leur dire :

Denis se retourna vers les gens dans la salle d'audience.

- J'ai arrêté la drogue ! Voyez !

Kyle leva les yeux au ciel.

- Aujourd'hui, je m'en suis sorti. De même. David n'est pas parfait, certes. Moi non plus, très certainement. Mais nous formons un couple uni et solide. Plus je passe de temps avec lui, plus je prends conscience que je l'aime et que je veux faire ma vie avec lui. Je le dis devant vous, votre honneur, avec cette certitude idiote mais réelle qu'ici, je suis un peu jugé sur mon amour. Alors qu'on parle d'une petite fille. A qui il faut offrir un foyer solide. Ce que moi et David pouvons faire. Je travaille, il travaille, nous avons de l'argent, nous pouvons subvenir à ses besoins. Kyle est célibataire, il a un travail, mais un seul salaire.

Kyle secoua la tête, atterré.

- Je terminerais en disant que l'honnêteté, ça ne se fabrique pas. On ne devient pas honnête en le souhaitant ou en se créant une identité basée sur la faiblesse des autres !

David sourit, attendri par le fait que Denis prenne sa défense, même de façon aussi subtile.

- L'honnêteté ne se fabrique pas. Tout comme la confiance, elle se construit. Laissez-nous une chance de construire une confiance nouvelle.

La juge semblait perplexe.

- Ok, derniers délibérés avant verdict !!

Marteau.

***

David avait sa tête dans ses mains. Denis avait sa main passée dans son dos.

- Ca va aller, ça va aller David.
- J'ai peur ! J'ai tellement… sniff… peur !
- Ca va aller !
- Denis…
- T'en fais pas. Moi j'y crois. Pour nous deux, même, si tu veux.

Kyle, plus loin avec Perrine, regardait vers eux.

- Papa…
- Hm ?
- … pourquoi tu es méchant avec papa David ?
- Parce que ton père est un sale type ! De quel droit il essaie de te reprendre ?! Il veut juste faire ça pour faire bien devant le reste de sa famille. T'es un trophée pour lui.

Perrine hocha la tête.

- Je voudrais bien aller le voir.
- Nan. Déjà au tournoi j'arrive pas à croire que tu y sois allée, mais là, non ! Il pourrait essayer de t'enlever. Tu sais pas de quoi il est capable. Moi je suis ton père. Tu peux me faire confiance. Je t'ai déjà menti ?

Perrine secoua la tête. Kyle hocha la sienne.

- Bon.

***

Goûter dans un Starbucks. Yann et Amy étaient face à face.

- C'est horrible ce que je vais dire, mais… je suis content de ne plus voir Dimitri qu'occasionnellement.

Amy s'étonna.

- Dimitri, ton meilleur pote ?
- Ouais, et celui que mes parents ont pris chez eux.
- Oui… pourquoi ça ?
- Bah… dans un sens, je me sens libéré d'une responsabilité… qui n'était pas la mienne et que je ne voulais pas… qui m'avait été imposée par mes parents.
- Oh…
- Mais ce sentiment me rend quelque peu… coupable.

Amy pencha la tête.

- Dans un sens, aussi, tu as le droit d'avoir ta vie !
- … c'est pas faux….

Ils continuèrent leur café.

***

La seconde semaine était aussi sympa que la première. Charlie et Léopold se voyaient de temps en temps, vaquant à leurs occupations le reste du temps.

- Après, un couple, c'est compliqué, c'est un jeu de compromis et de concessions… marmonna Léopold.
- Je suppose que tu parles de ton vécu…
- Ah, avec Charlie c'est compliqué, ça l'a toujours été, mais ça fait le charme de tout. On a commencé de façon compliquée, nos familles c'était compliqué, notre amour est extrêmement compliqué… Je pense même pas qu'on ait une relation si normale que ça !

Mitch sourit. Ils remuaient le foin des Tauros.

- Et… pour ce qui est… du sexe ?
- Ah ça bizarrement c'est parfait. C'est un peu nos retrouvailles pour lui et moi. On se réconcilie toujours par le sexe.
- Cool. Enfin, d'un certain point de vue. Au moins pour ça, vous restez simples.
- Exactement. C'est comme ça qu'on va l'interpréter !

Mitch sourit. Léopold de même.

- Et tu…
- … et je ?
- Tu es… actif ou passif ?
- Pourquoi tu me demandes ça quand je suis incliné avec les fesses en l'air en train de remuer du foin !

Mitch éclata de rire.

- Excuse-moi, c'était indiscret !

Léopold sourit. « Comme si j'avais des choses à te cacher. »

- Je suis plus passif mais je peux faire les deux sans problème.
- Ah. Cool.
- Et toi ?
- Moi, euh… les deux aussi.
- Au moins, nous, on est pratiques !
- Voilà ! On s'adapte ! sourit Mitch.
- Heureusement que les Tauros ne comprennent pas !

Mitch et Léopold éclatèrent de rire à nouveau.

***

- C'est censé être la pâte gluante pour les Etourvol ?! s'étonna Mitch.
- Oui bah oui…

Mitch regarda ce que Léopold lui avait donné.

- Léo, c'est des grains de café humides !
- … hein ? Mais…
- WHAT THE FUCKING FUCK !!!!

Ils se tournèrent vers l'accueil du ranch.

- Balance ça !! cria Léopold.

Mitch jeta ce qu'il tenait, et les deux hommes s'échappèrent en courant alors que le mari de la gérante hurlait dans sa maison.

- Huff ! Huuuf ! Cette fois on est insoupçonnables ! souffla Léopold.
- Tu m'étonnes !
- Comment j'ai pu inverser ça ?!
- Tu l'avais pas fait exprès ?
- Mais non ! s'esclaffa Léopold.
- Oh putain ! ricana Mitch.

Ils rirent ensemble puis se regardèrent, euphoriques. Léopold reprit sa contenance.

- On… a les animaux à nourrir.

Mitch hocha la tête.

***

- Je regrette qu'on parte demain… soupira Charlie.
- Ouais. Moi je regrette que tu n'aies pas plus fait la connaissance de Mitch, c'est un garçon génial.
- Je parie que toi et lui vous avez fait des choses plus que géniales !
- Crois ce que tu veux. C'est un peu comme ma preuve que je peux être un excellent professeur !
- Tu es un excellent professeur, Léo. Tu n'as pas besoin qu'on te le prouve.

Léopold regarda Charlie et acquiesça en souriant.

- C'est vrai.
- Moi en tout cas, j'ai pris du bon temps pendant ce séjour ! Et je crois voir que toi aussi, en plus tu es tout bronzé !
- Ouais, à force de bosser…
- Hm ! Bon, on profite de cette journée à fond, ok ?
- Oui…

Charlie regarda Léopold.

- Je… en fait je fais mon coq, Léo, mais… je veux pas que tu croies que je voulais… te livrer en pâture, hein ?
- … Non, non, j'avais compris.
- Juste que… je pensais que je me sentirais mieux si je savais que toi aussi tu… avais fait une bêtise, tu vois.

Léopold plissa les yeux, dos à Charlie.

- … ça atténuerait ma culpabilité de savoir que toi aussi tu… peux faire des erreurs !

Léopold grimaça. « Alors c'est juste ça, pour toi, rétablir un compteur ?! »

- M'enfin, tu fais ce que tu veux, tu es majeur et vacciné.
- … oui c'est évident.

***

Les sanitaires du Ranch étaient une construction à part où tout le monde venait prendre sa douche, aller aux toilettes, faire sa vaisselle et la toilette. Léopold et Mitch avaient pris l'habitude d'y aller à la fin de leur journée, ensemble, dans des douches séparées évidemment.

- Maintenant, de là à en faire mon métier…
- Tu es doué, Mitch. Ne doute pas de toi, tu as vraiment du talent.

Ils arrivèrent aux douches.

- Dommage que tu partes demain matin…
- Ouais, je sais… désolé de te laisser seul pour tes quatre derniers jours !
- Ca ira, va. Je me débrouillerais… oups…

Il ne restait plus qu'une cabine de douche libre. Léopold tendit le bras en même temps que Mitch.

- Après toi…

Ils rirent. Léopold redevint sérieux. Mitch le regarda.

- Ensemble.

Mitch s'étonna.

- Quoi ?
- Hm. Toi et moi.
- … mais…
- Mais quoi ?
- … on va pas être un peu… à l'étroit ?

Léopold sourit.

- Oui. Et alors ?

Mitch frissonna.

- Léo…
- Quoi, mon petit Mitch ? Un problème ?

Mitch regarda Léopold. Il semblait fiévreux, impatient.

- Je sens ce que tu sens. Je le sens aussi. N'aie pas peur, j'ai le feu vert. Et tu l'as aussi.

Léopold lui prit la main et l'emmena dans la cabine.


***

- On passe au verdict !

David et Denis se tenaient la main, stressés. Kyle était sûr de lui.

- J'ai... conscience, que votre séparation, messieurs Smirnoff et Tennant, avait été très difficile. Cela se voit et se sent. Il y a dans cette pièce une tension intense, électrique. Monsieur Tennant est chargé de frustration et de rancœur, Monsieur Smirnoff a été détruit et a tenté de se reconstruire. J'ai vraiment été touchée par vos histoires respectives. David Smirnoff, vous avez eu une réaction à cette séparation… violente, mais logique. Vous teniez vraiment à revoir votre fille, et votre maladresse est tout à fait pardonnable.

David hocha la tête.

- David, Denis, vous m'apparaissez comme tout à fait aptes à vous occuper d'un enfant, je ne me fais aucun souci de ce point de vue-là.

David et Denis se regardèrent, souriants.

- Cependant Kyle Tennant est sincère dans sa démarche envers sa fille, il l'élève courageusement, il travaille pour elle, il travaille à son bonheur et a choisi d'y consacrer sa vie. Que vous le vouliez ou non, c'est un homme honnête. Il subvient aux besoins de sa ville, aucune maltraitance n'a été constatée…

Un homme entra dans la salle. Vincent Hadley l'observa en souriant alors que Will observait le verdict.

- En conséquence de quoi…

Le type franchit le banc des civils.

- Je déclare que la garde de Perrine revient à Kyle…

David sentit les larmes couler d'avance. La juge allait abattre son marteau.

- T… qu'est-ce que c'est ?

Le type, un des messagers du palais de justice, venait de déposer une petite liasse de papier devant la juge. Kyle sourit, victorieux.

- Tu rentres à la maison, Perrine !
- …

David ne voulait pas sangloter ici. Il semblait se retenir d'éternuer. Une sensation atroce.

- … oh mon dieu… murmura la juge qui lâcha son marteau sans le faire cogner.

Etonnement de la salle sauf de Vincent Hadley qui arborait un sourire de parfait maléfice.

- …
- Votre honneur ? s'étonna l'avocate de Kyle.

La juge regarda vers Denis et David qui s'étonnèrent. Puis elle regarda vers Kyle (Cette juge a une espèce de don pour le suspense, ndla)

- V… VOUS !

Kyle s'étonna. La juge semblait offusquée.

- … J'ai là… une… copie d'un carnet, des noms avec en face des prix… mis en relation avec votre déclaration d'impôts… V… Vous percevez des compensations financières de la part de vos amants ?!!

Kyle resta bouche bée. David et Denis le regardèrent.

- … euh… écoutez…
- M… Vous n'avez même pas de véritable emploi ! C'est un travail à mi-temps que vous avez au magasin d'équipement, vous ne percevez pas le salaire de travail à temps plein !!
- … Je… Je comptais vous en…
- Vous avez signalé travailler dans un hôpital !!
- …

La juge fouilla la liasse.

- Vous avez falsifié vos fiches de paies avec de fausses fiches obtenues au magasin… au nom de Dennis Ford… Qui est dans votre liste d'amants, c'est du propre !

La juge avait vraiment l'air offusquée, tout comme David et Denis dans la pièce.

La juge regarda le messager.

- Qui me fait parvenir ça ?
- Le juge d'instruction, nous avons été autorisés à enquêter par quelqu'un qui a été cité comme témoin dans l'affaire !

Kyle sembla assommé et se retourna vers Vincent qui hocha la tête en souriant. La juge continuait ses révélations.

- Oh mon Dieu !! Parjure, prostitution, falsification de preuve…
- Euh… mais…

La juge grommela, excédée.

- C'est plus qu'il ne m'en faut ! Kyle Tennant, je vous retire la garde de votre fille sans délai, sans conditions et sans possibilité de retour !
- QUOI ???
- Depuis trois semaines vous n'avez fait que mentir !! Vous avez de la chance, vous allez juste être incarcéré en attendant votre procès qui vous conduira très certainement à faire de la prison ferme et à payer une amende très généreuse !
- … Mais… mais…
- Il suffit ! David Smirnoff et Denis Truman, la garde de la petite Perrine vous est confiée. Vous allez signer un nouveau régime de garde qui prévaudra sur l'ancien.
- NON ! NON VOUS NE POUVEZ PAS ME FAIRE CA !

Perrine courut vers David qui la serra dans ses bras.

- Ma chérie !!
- Papa !
- Ma petite puce !! Mon bébé !!
- Papa, enfin !!
- Je ne te laisserais plus jamais, ma chérie, plus jamais ! Oh Perrine !!

David pleurait enfin. Mais cette fois-ci de bonheur. Denis tenait les épaules de son David, les larmes aux yeux. Les policiers menottèrent Kyle.

- C… C'est un cauchemar !! C'EST UN PUTAIN DE CAUCHEMAR !
- Et en plus vous êtes grossier ! AFFAIRE SUIVANTE ! claqua la juge Pearson.

***

- Tu es sûre que ça ne t'embête pas que je sois ton nouveau papa ?

Perrine secoua la tête. Denis sourit.

- Alors c'est réglé ! Tu fais comme tu veux, tu m'appelles papa ou beau papa ou papa Denis ou même Tonton – je comprendrais le Tonton !

Perrine sourit. Vincent arriva près du duo.

- Je suis très heureux pour vous, tu le diras à David.

Denis se releva vers Vincent.

- Alors…
- … Je me sentais coupable de ne pas avoir témoigné, et en voyant… son arrogance, j'ai fait mon petit travail de mon côté. Une chance que j'ai fait du droit.
- … Merci, je sais pas comment on pourra te rendre… David va te sauter au cou !

Vincent hocha la tête, les yeux baissés.

- C'est… pour m'excuser proprement auprès de David que j'ai fait ça. J'ai un peu gâché sa vie, l'aider à reprendre Perrine, c'était la moindre des choses. Tu lui diras que je suis très heureux pour vous.

Denis hocha la tête alors que l'homme prenait congé.

- Il est où, papa ?

David était allé voir Kyle, emmené par les policiers.

- Attendez… Euh…

Kyle, hagard, regarda David.

- Oh. Alors monsieur vient parader, maintenant ? Ca y est, tu as eu ce que tu voulais ? Tu as gagné ?
- En fait…
- Quoi ? Vas-y, fais autre chose que te plaindre pour voir ?

David fronça les sourcils.

- Je suis venu pour te dire que maintenant, tu pouvais aller te faire foutre, Kyle, je n'ai plus peur de toi !
- ……………..
- Tu n'es qu'un incapable, un minable, tu n'as été qu'une erreur pour moi, j'aurais dû te larguer comme la grosse merde que tu es après que tu m'aies trompé avec Ford, tout ce que tu as fait pendant ce procès c'est mentir et ruser, et c'est bien la putain de preuve que tu n'es qu'un pauvre sac à merde incapable de regarder ta vie en face ! OR, MOI, JE L'AI FAIT !

Kyle était stupéfait.

- Voilà. Et, une dernière chose.

Kyle releva la tête.

- Au vu du train de vie ignoble que tu as fait subir à Perrine, je te le dis toute de suite : Tu ne l'approcheras plus jamais et je ne veux plus JAMAIS te revoir. Emmenez-le !

David s'en alla alors que Kyle était trainé en prison. David se sentait génialement bien. Il était énervé tout à l'heure, mais là il souriait, plein d'entrain et de joie de vivre.

« Ma vie recommence… enfin ! »

***

- Mais non, non, non !

Dimitri pencha la tête sur le côté.

- Je… je veux juste une relation en public, tu vois, devant tout le monde…
- Je sais ce qu'est une relation en public, merci…
- Tu vois, te tenir la main, être avec toi tranquille…
- J'ai besoin d'aller à la bibliothèque.
- … Je suis en train de te dire quelque chose d'important… marmonna Dimitri.
- Rhôôô !

Rose se tourna vers Dimitri.

- Tu ne comprends rien à rien, et tu ne sais de toute façon même pas ce qu'est une relation amoureuse !
- … en effet…
- Alors cesse de me seriner avec des choses que de toute manière tu ne comprends pas. Je suis la fille, c'est moi qui décide !
- D'accord.

Dimitri suivit Rose en direction de la bibliothèque.

***

Roland avait convié Rachel à un petit verre à la cafétéria.

- J'espère que tu aimes le coca-cola !
- Oui !
- Ce n'est pas du Light en plus ! Tu sais à quel point je suis sensible sur cette question de l'aspartame !
- Hm-mm ! sourit Rachel.

Roland regarda Rachel.

- Tu es bizarre, Rachel ! Distante, euphorique… Y'a un souci ?
- Pas vraiment.

Roland plissa les yeux.

- A…lors ?

Rachel souffla et regarda son mari.

- Je suis enceinte, Roland.

Roland regarda Rachel, ouvrit la bouche, se leva et serra sa femme dans ses bras.

- Youpiiiiiiii ! Ca y est, enfin on va avoir un deuxième bébé ! Nous allons devenir une famille nucléaire !!
- … euh… tu te rends compte que ça n'a aucun lien avec le nombre d'enfants ?
- Peu importe, je suis très content ! On va lui accueillir sa race à ce nouveau bébé Smirnoff. Oh ! On doit commencer à lui trouver un nom !!
- Ca fait à peine un mois que je suis enceinte !
- C'est dans huit mois, vite, faut tout prévoir !
- Pffff… Allez, viens dans mes bras.

Roland serra Rachel contre lui, tout content. Rachel… pleura.

- Oh, chouette, tes hormones de femme enceinte !
- … Roland, il est mort…

Roland regarda Rachel, surprise.

- Le bébé ?!!
- Nathan !

Roland ouvrit la bouche, surpris.

- Et j'ai rien pu faire et… et il m'avait parlé avant et… Et il est mort comme ça, avant d'avoir pu… faire quoi que ce soit de sa vie… Je me sens tellement mal pour lui !

Roland regarda Rachel qui se blottit contre lui.

- Ok d'accord, bienvenue chez les Smirnoff où on annonce les naissances comme on pleure les morts. Si c'est un garçon on l'appellera Ténèbres et si c'est une fille, ce sera Nébula.

Téléphone pour Roland. Il regarda qui appelait.

- Tiens. David…

***

Denis ouvrit la grille de l'appartement. David et Perrine entrèrent à la suite.

- Roland et Rachel arrivent pour fêter ça ! sourit David.
- Super ! sourit Denis.
- Ouah ! C'est grand !
- Tu as une petite chambre installée au fond de la salle d'entrainement, tu y seras tranquille, ok ? sourit David.
- Ok !
- J'espère que tu seras bien ici, si tu as le moindre problème, n'hésite pas !
- Oui papa !

Denis réquisitionna l'attention. David et Perrine le regardèrent.

- Ok, ok, alors fini la plaisanterie, là ! Un petit moment de sérieux ! Perrine, d'abord, je te souhaite la bienvenue dans mon appartement. Il est assez grand pour nous trois, alors j'espère que tu t'y sentiras bien !

Perrine hocha la tête.

- David est ton « premier papa », mais je suis aussi ton père, alors tu es priée de me respecter et de respecter tout ce qu'il y a ici. C'est à moi et à David, et je ne voudrais pas que tu te blesses ou que tu casses quelque chose.
- … J'ai dix ans ! clama Perrine.
- Je saiiiiiiiiiiiiis ! grommela Denis. Je voulais aussi t'offrir un cadeau de bienvenue.
- Ah ?

Denis ouvrit un tiroir.

- Je l'ai pris peu après que David ait déposé la plainte.

David regarda Perrine, choqué.

- J'espère que chez Kyle tu n'as jamais rien vu de… d'horrible, ou que…

Perrine secoua la tête.

- Mais nan, t'inquiète pas.
- Bon… j'espère vraiment !
- Je peux donner mon super cadeau ?! grogna Denis.
- Oui, oui vas-y ! souffla David.

Denis tendit une Pokéball. Perrine la prit en souriant.

- Merci !
- …
- …
- …
- …
- … ouvre-là ! geignit Denis.
- Oh.

Perrine ouvrit la Pokéball qui renfermait… Un Queulorior !

- WOUAH ! Cool !
- David m'a dit que tu aimais la peinture…
- Mon Pokémon préférééééé ! Merci Papa Denis !
- … Ok, Papa Denis est tout bouleversé émotionnellement dans tous les sens !
- Hm ! sourit David. Je vais mettre la table pour Roland et Rachel.

David s'avança vers la cuisine. Il avait de l'espoir plein les yeux.

***

(Attention, chanson récente : Lady Gaga, Yoü and I ! – Donc j'aurais voulu utiliser la version Texas mais elle commence au bout du 2ème vers, donc ça ne m'allait pas donc vous faites comme si c'était la version Texas !)

It's been a long time since I came around
(Cela fait une paie depuis la dernière fois)
It's been a long time but I'm back in town
(Cela fait une paie mais je suis de retour en ville)
And this time I'm not leavin' without yoü
(Et cette fois je ne partirais pas sans toi.)

Denis montra à Perrine sa nouvelle chambre.

- C'est un peu artisanal, mais ça a été fait avec amour !
- … Y'a juste un lit, une commode et un bureau !
- … fait avec amour ! sourit Denis.

***

Yoü taste like whiskey when you kiss me oh
(Tu as le gout de Whisky quand tu m'embrasses)
I'll give anything again to be your baby doll
(Je donnerais tout pour être à nouveau ta Baby Doll)
Yeah this time I'm not leavin' without yoü
(Ouais cette fois je ne partirais pas sans toi)

- Ca va aller ? sourit Roland.
- Arrête de me demander ça, ça devient lassant ! soupira Rachel.
- Je sais. Quel effet ça fait qu'à chaque fois que tu craques, y'a quelque chose de très heureux qui se passe et qui t'empêche de pleurer pleinement ?
- … Je suppose que l'univers s'acharne contre moi ! soupira Rachel.
- Exact, bien répondu ! sourit Roland.
- Mais si c'est pour que David récupère sa gamine, c'est tant mieux.
- J'avoue. Craque plus souvent !
- … haha-haha !

***

Yoü said sit back down where you belong (Tu disais assis-toi là où tu as l'habitude.)
In the corner of my bar with your high heels on (Dans un coin du bar avec tes talons sur le comptoir)

- Tu portes des talons hauts ?
- C'est embêtant ? soupira Amy.

Yann secoua la tête. « Ce qui est embêtant c'est que je commence à m'intéresser à ce que tu portes… »

***

Sit back down on the couch where we (Assis-toi sur le canapé où nous)
Made love the first time (avons fait l'amour la première fois)
And yoü said to me (et où tu m'as dit…)

- Pourrais-tu arrêter de mastiquer pendant que je fais mes devoirs ?!

Dimitri était assis au bureau alors que Rose était sur le lit.

- … Pardon, c'est un tic…
- Je me doute.

***

There's somethin', somethin' about this place
(Il y a quelque chose, quelque chose à propos de cet endroit)

Léopold embrassait Mitch qui était plaqué contre le mur de la douche.

Somethin' 'bout lonely nights and my lipstick on your face
(Quelque chose à propos de ces nuits solitaires et mon rouge à lèvres sur ton visage)

Mitch, éperdu d'amour et de reconnaissance, embrassait le visage de son maître à penser blond.

Somethin', somethin' about my cool Texas guy
(Quelque chose, quelque chose à propos de mon gars sympa du Texas…)

- Je sais pas à quoi tu penses…

Charlie regarda Léopold, dans la voiture vers l'aéroport, l'air complètement béat de bonheur.

- … mais en tout cas tu y penses !

Léopold sourit. « Si tu savais… »
Charlie sourit. « Il s'est amusé, finalement. »


Yeah somethin' about
Baby yoü and I
(Ouais quelque chose à propos, baby, de toi et moi…)

- Je veux que tu n'oublies jamais ce moment, jamais… murmura Léopold.
- C'est toi que je n'oublierais jamais…
- Comment tu veux que je t'oublie aussi ?
- Léo, prends-moi, je t'en supplie !

Le blond embrassa son jeune amant sous cette douche puante, dans ce bâtiment sombre, mais où au moins ils étaient tous les deux.


***

It's been two years since I let you go,
(Ca fait deux ans depuis que je t'ai laissé partir)
I couldn't listen to a joke or rock n roll
(Je ne pouvais écouter ni une blague ni du rock'n'roll)
And muscle cars drove a truck right through my heart
(Et les grosses voitures conduisent un camion à travers mon cœur…)

- Perrine, tu veux manger quoi ? geignit David.
- … N'importe.

Denis grimaça.

- Oh s'il te plait je veux faire un truc qui te plaise !
- Des lasagnes !
- Lasagnes, c'est parti !
- … On en a ?! s'étonna Denis.

David plissa les yeux.

On my birthday yoü sang me a heart of gold
(A mon anniversaire tu m'as chanté avec un cœur en or)
With a guitar hummin' and no clothes
(Avec ta guitare fredonnant et sans vêtements)
Yeah this time I'm not leavin' without you
(Ouais cette fois je ne pars pas sans toi !)

Owen ouvrit à David.

- Je t'achète des lasagnes pour cent Pokédollars !
- ………… euh…
- Je t'en SUPPLIE !
- … je vais les chercher… Vous me prenez pour un drugstore ou quoi ?
- Mais nan, mais nan ! sourit David.

***

Yoü said sit back down where you belong
In the corner of my bar with your high heels on
Sit back down on the couch where we
Made love the first time and yoü said to me


- Je parie qu'ils ont tout préparé en urgence… soupira Roland.
- Pour la millième fois, ça ne veut pas dire qu'ils ont tout bâclé… soupira Rachel. Ca veut juste dire que ce sera dégueulasse !
- Voilà, c'est l'idée sur laquelle il faut partir. Au moins…
- … on n'est pas déçu !
- Voilà !

***

There's somethin', somethin' about this place

Les deux hommes essayaient de faire le moins de bruit possible.

- Lé… lé… léo…
- Mmmitch, Hmmm…


Somethin' 'bout lonely nights and my lipstick on your face

La douche dura bien deux heures. Deux heures pendant lesquelles personne ne sut où ils se trouvaient. Léopold et Mitch s'exploraient, comblant deux semaines de proximité, de tension sexuelle, d'amour contenu et interdit…

Somethin', somethin' about my cool Texas guy

- C'est nouveau, ça !

Léopold regarda le foulard rouge qu'il portait autour du cou alors qu'ils se dirigeaient vers l'avion.


Yeah somethin' about
Baby yoü and I…


- Garde ça.

Léopold regarda le foulard que Mitch lui offrait alors qu'il se rhabillaient.

- Mais… Mitch, sans ce foulard, ce n'est plus toi !
- Je veux juste que… tu le gardes. Que tu le gardes au moins le temps que tu comptes penser à moi et… m'aimer. Parce que… même si tu es marié, moi, Léopold, je t'aime.

Léopold regarda Mitch qui souriait, tout timide et tout rouge.

- Je sais que c'est pas bien.
- Ce qu'on vient de faire n'était pas bien, Mitch. Mais on l'a fait et c'était magnifique.
- Oui…
- Alors il vaut mieux qu'on en reste à ça. Hein ?

Mitch hocha la tête.

- Trouve-toi un homme aussi bien que moi. Y'en a des tonnes sur cette planète.
- Je veux me souvenir de ton odeur, Léopold. Prends-moi dans tes bras…


Yoü and I (Toi et moi)

Léopold lâcha le foulard avant d'entrer dans l'avion.

« Désolé, Mitch, ça n'ira pas plus loin que les Etats-Unis ! »


Yoü, yoü and I (Toi, toi et moi)

David ouvrit à Roland et Rachel.

- Où elle est ! Où elle est ! sourit Rachel.
- Félicitations, frérot. Alors, ça fait mal une césarienne ?
- ……………
- PERRINE ! Ca fait plaisir de te revoir !!! s'enjoua Rachel.
- Mais tante Rachel, tu m'as vue au tournoi !
- Pas d'aussi près !!

Denis sourit.

Yoü, you and I

– Bon, maintenant qu'on est dans l'avion, Léo, tu peux me dire… Toi et ce type…

Léopold regarda Charlie.

- Voyons, Charlie, tu penses vraiment que je te le cacherais si je l'avais fait ?
- …
- Non, au contraire, je te le dirais, rien que pour que tu… ressentes ce que j'ai vécu quand c'était toi !
- … Ah… ok…
- Non, je ne l'ai pas fait. Pas pour que ta honte augmente encore plus, mais parce que Toi et Moi, c'est tout ce que j'ai, tout ce par quoi je vis, tout ce par quoi j'existe. Je ne vais pas saboter ce qu'il y a entre nous pour un… petit mecton !
- Hm…
- En plus il avait dix-neuf ans, t'imagines ? Quatre ans de plus que Yann !
- Ouais…

Léopold regarda le hublot. « Et voilà, comme ça, tu me fais plus chier avec ça ! »


Yoü, you and I

Roland s'étonna.

- C'est pas vos lasagnes.

Yoü and I
Yoü, yoü and I


David s'étonna. Denis le regarda. Roland était formel.

- Vous les avez empruntées à quelqu'un d'autre, elles sont trop réussies !

Denis s'offusqua. Rachel acquiesça.

- Je confirme.
- … mais ça veut dire quoi, ça ? s'étonna Denis.
- Comment vous pouvez le savoir ?! marmonna David.
- Rien, juste un théorème qu'on vient de vérifier.
- Ouais ! sourit Rachel.

Oh yeah, I'd rather die
Without yoü and I


David soupira. Perrine regarda Roland et Rachel.

- Mais nan c'est moi qui vous ai dit qu'ils les avaient empruntées au voisin…
- Toujours la même, elle adore fiche en l'air mes blagues ! soupira Roland.
- Où est Ethan au fait ? s'étonna David.
- … Bah on le reprendra un peu plus tard de chez Clarence, ça lui fera pas de mal.

La tablée acquiesça en mangeant.

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COMMENTAIRE POST SCRIPTUM
Tribunal Zéro

45 pages

Pfiou. Je savais que ce serait un gros chapitre (le seul résumé fait genre deux pages) mais là…

Donc en fait pendant tout le chapitre j'alterne entre le très pesant Tribunal et les très légers flashbacks. Flashbacks qui sont… plus longs qu'ils n'auraient dû être, mais les évènements y sont indispensables et expliquent entre autre l'attitude un peu légère de Léopold face aux égarements de Charlie. Léopold pour Charlie c'est inconditionnel, et donc il arrive à faire la différence entre une petite amourette de vacances et son couple, au point qu'il ne garde même pas le foulard du pauvre Mitch. Alors que Charlie est trop sentimental (PLUS que Léopold, donc) et n'était pas arrivé à faire la différence entre une histoire purement physique avec Matt et son couple avec Léopold. Donc au terme de ces flashes on peut dire que Léopold, tout fantasque qu'il est, est plus RAISONNABLE que Charlie sur certaines choses, notamment celles de l'amour. C'est un point psychologique important que je voulais apporter à un personnage qu'on m'a reproché de traiter à la légère. Ici, clairement, non.

Vous trouvez le chapitre un peu olé olé ? Sachez que vous avez échappé à une grosse culbute dès le premier flashback ! Si si ! N'empêche, deux chapitres, deux scènes hot, j'ai intérêt à me calmer. Dans le suivant… Ah non dans le suivant ça ne sera pas entre hommes qu'il y aura des horreurs. Yipee !

Mais ça n'est pas l'essentiel. (Ceux qui disent « mais si, mais si » sont… des pervers !)

L'essentiel donc dans ce chapitre c'est qu'il pose un point FINAL à l'imbroglio David/Kyle. Je me suis bien lâché et je suis content de moi. Surtout pour les derniers mots de David à Kyle… Rhâââân ça fait du bien. De même, Denis qui se soulève pour protéger David… Bon voilà. Y'a de la bonne scène culte dans ce chapitre, je pense.

Perrine revient, et avec un Queulorior (Pokémon évident pour une fan de peinture – Non, ça n'est pas un hommage à Smeargle-Gaga… sauf s'il considère que c'est un hommage, auquel cas, d'accord, s'il veut, c'est un hommage), bon. Perrine ne sera pas excessivement importante dans la suite mais elle aura quand même son petit rôle à jouer dans l'enchaînement des choses.

Pour le reste je ne fais que faire avancer les ficelles du chapitre précédent. Rachel annonce qu'elle est enceinte, tout se déroule comme je l'avais prévu. Mon plan diabolique a des chances de fonctionner…

La chanson à la fin c'était freestyle, même pas prévu et tout, j'me suis dit Bon allez soyons fou… Et comme j'avais écouté cette chanson toute la nuit…

A propos de nuit, faut que j'aille dodo, moi. J'espère que ça vous a plu, à plus pour un nouveau chapitre.