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A Guy and his Thundering Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 17/08/2011 à 20:48
» Dernière mise à jour le 24/08/2017 à 17:29

» Mots-clés :   Action   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo

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XIX - Le Projet G
Tout était flou. La puissance de l'impact d'Éclair Croix contre Arceus avait ravagé le terrain. Les milliards de poussières dans l'air couvraient notre champ de vision ; nous fûmes enveloppés dans un épais nuage blanc. Quand, en me relevant du mieux que je pus (vu que tout le monde avait été soufflé par l'onde de choc), j'aperçus les deux légendes qui se faisaient face. Zekrom se tenait face à Arceus, tous deux essoufflés. Noir Idéal suite à toutes ces attaques à répétition, Alpha suite aux coups qu'il venait de se prendre. Et, de l'autre côté du terrain, j'entendis hurler :

- NON ! T'AS PAS LE DROIT ! JE SUIS EN POSSESSION D'ARCEUS ! C'EST IMPOSSIBLE !

Puis, dans un cri résonnant d'Arceus, je distinguai la silhouette de Blue se jeter sur le chariot à jetons pour le Shooter Miracle. Je jetai un coup d'œil à l'écran : les points Shooter, qui, dans ce futur, n'ont pas de limite, passèrent directement de 16 à 1. 15 points d'un coup. Mais qu'est-ce qu'il valait 15 points Shooter ? C'est alors que j'eus un éclair. Le compartiment flippant. Celui avec inscrit « NE PAS TOUCHER ». Il était rempli de jetons 15 points. Ça voudrait dire que Blue à...

- JE NE PERDRAIS PAS ! PRENDS-ÇA !

Et, transperçant les poussières volantes, un faisceau d'ondes blanches fut tiré sur Arceus. Il rayonna de blanc, poussa son mystique cri de créature divine, et s'écroula à terre. J'entendis le commentateur :

- INCONCEVABLE ! LE MAÎTRE À UTILISÉ LE JETON À 15 POINTS !

Exclamations de frayeur dans le public. Le speaker enchaîna :

- MAÎTRE ! VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT MALADE ! VOUS VENEZ DE VOUS METTRE HORS-JEU ! C'EST CLAIREMENT INDIQUÉ DE NE PAS L'UTILISER ! VOUS CONNAISSEZ LES CONSÉQUENCES !

Gary Oak beugla :

- J'ORDONNE QUE L'UTILISATION DE CE JETON SOIT AUTORISÉE ! MERDE ! C'EST MOI QUI COMMANDE, ICI ! JE DOIS GAGNER, À TOUT PRIX !

Je me tournai vivement vers les Rebelles :

- C'est quoi, ce putain de jeton ?

Julie s'écria :

- Les jetons ayant les mêmes capacités que les médicaments, on utilise parfois le Shooter Miracle pour soigner ! Et il y a un médicament à n'utiliser seulement quand le Pokémon est en danger de mort... Un puissant stimulant... C'est ça, le jeton à 15 points !

Zekrom gueula :

- MERDE ? QU'EST-CE QU'IL LUI ARRIVE ?!

Je tournai la tête vers eux ; Arceus rayonnait. Je sais pas vous, mais de là où j'étais, je le sentais, mais alors, pas du tout. Dans ce flash éclatant, il se mit à léviter. Il s'éleva jusqu'aux cieux, de sorte qu'il surplomba toute la ville. Blue s'écriait :

- ATTAQUE JUGEMENT ! ALLEZ ! MAIS TU VAS M'OBÉIR, OUI ?

Arceus s'arrêta net. Il se tourna vers son « dresseur », et déclara :

- TOUT... DOIT... ÊTRE... ANÉANTI !

Et il se mit à charger son énergie. Un fabuleux éclat fut créé devant le Dieu, et un bruit qui sent l'attaque qui tue se fit entendre lors de la préparation. Je choppai mon sac dans les tribunes, et courus à travers le terrain. En passant à côté de Zekrom, je tendis ma Faiblo Ball :

- Faut que tu restes en sécurité ! Reviens !

Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que se soit que la Ball le ramena. Je continuais ma course effrénée vers le camp adverse, où Blue s'égosillait, pensant qu'il avait encore Arceus sous son contrôle. Le Pokémon Alpha déclama :

- ET... CEUX... QUI... ME... VEULENT... DU... MAL... AUSSI !

J'hurlai :

- ATTENTION !

Arceus balança alors sa fabuleuse attaque. Ultralaser pleine puissance. Le rayon incroyablement puissant fut tiré vers Blue. Je bondis sur lui, l'attrapant, et nous faisant bouler plusieurs mètres plus loin. L'Ultralaser explosa entièrement la partie du stade qui se trouvait derrière le Maître, et des milliers de cris horribles se firent entendre. Solarius me cria dessus :

- MAIS LÂCHE-MOI ! POURQUOI TU M'AS SAUVÉ LA VIE ? C'EST TOI QUI DOIS MOURIR !

- Mais, euh... Y a aucun rapport ?

- JE M'EN BRANLE ! J'AI GAGNÉ ! MWAHAHAHA ! JE SUIS LE PLUS FORT !

Je me remis sur mes pieds :

- T'ES DISQUALIFIÉ, T'AS PAS ENTENDU ? T'AS COMPLÈTEMENT DROGUÉ ARCEUS ! SI T'APPELLES ÇA UNE VICTOIRE ! JE T'AI BATTU !

Il me bondit dessus à son tour, en serrant ses mains autour de ma gorge, comme possédé, le regard fou :

- NON ! J'AI GAGNÉ ! TU DOIS MOURIR ! J'AI GAGNÉ ! CRÈVE ! CRÈVE !

Il serrait fort, le salaud, dans son envie de meurtre. L'air commençait à se faire désirer dans mes poumons. Quand Drak lui asséna Surpuissance de plein fouet. Blue vola travers le terrain, avant de se crasher en plein milieu. Drak m'aida à me relever, et je vis les Rebelles, les Eon et Gardevoir arriver à toute vitesse. Arceus hurla de toutes ses forces, et, à partir de ce moment, se mit à utiliser à répétition Jugement. Le ciel fut incessamment constellé de météores divins, qui s'abattaient en rafales dévastatrices sur n'importe quoi. Le Grand Refuge, le dernier berceau de l'humanité, se détruisait petit à petit, dans les cris des habitants et les explosions des météores.


Sans aucune explication, je rappelai direct Gardevoir, et me dirigeai en courant vers la place de combat de Blue. À côté, se trouvait, posé à terre et prêt à repartir, son Offroadflyer avec Célébi en bonus. Les Rebelles, Latios et Latias avaient beau crier je ne sais quoi, je ne les écoutai pas. Je bondis dans la machine volante, et traficotai à l'instinct tous les boutons me passant sous les yeux. Drak sauta dans l'engin, à mes côtés, et ne me lâchant pas d'une semelle. Quand l'ordinateur de bord me demanda un mot de passe.

- I'M THE MASTER OF THE WORLD ! criai-je.

- Mot de passe accepté. Bienvenue, monsieur.

C'était simple comme tout de trouver son code. Bon, faut dire que j'avais beaucoup de chance cette heure là, aussi. Et un incroyable sixième sens. L'excitation à son paroxysme devait peut-être me donner des ailes. L'Offroadflyer se mit à vibrer, et décolla. J'avais observé les Rebelles conduire ce truc, c'était aussi enfantin qu'un vélo. Je laissai tout le monde derrière moi, et fonçai à travers le stade. En esquivant adroitement les météores tombant du ciel, je sélectionnai sur le tableau de bord la dernière date en visite : c'était bien la bonne. J'ajustai la téléportation à dix secondes plus tard, et appuyai sur « OK ». J'allais à tombeau ouvert droit devant moi, à une vitesse hallucinante, et j'entendis Célébi crier en dessous.

- DÉSOLÉ ! MAIS C'EST LE SEUL MOYEN POUR SAUVER TOUT LE MONDE ! CE FOUTU MÉTÉORE DOIT TOMBER, DONC IL TOMBERA ! ON Y RETOURNE !

Une formidable aura recouvrit l'Offroadflyer, Célébi hurla de plus belle, Drak et moi nous accrochâmes comme nous le pouvions à ce qu'il y avait à portée, et le flash du voyage dans le temps recouvrit notre champ de vision, estompant soudain les cris, les bruits de destruction totale, et la pensée que j'avais pour ceux laissés derrière.



Les organes cessés d'être tournicotés, le flash disparut soudain, et nous nous crashâmes violemment sur l'herbe. La capsule contenant Célébi se brisa, et la petite créature fut envoyée au sol quelques mètres plus loin que nous le fûmes. Je me mis sur mes bras, puis me relevai avec peine sur mes pieds : nous étions de retour dans le passé. L'apocalypse était toujours là, car le météore fonçait droit vers la planète, traversant majestueusement le ciel de feu. Drak se releva sans encombre, lui, et j'aperçus, plus loin, dans une de ces cages qui nous avaient empêchées la première fois d'accomplir notre mission, Célébi rose. Elle me vit débarquer de nulle part, et s'écria, toute essoufflée et exténuée :

- CHRIS ! Mais... Qu'est-ce que tu... Je vous ai envoyé à l'instant, poursuivant Solarius... (elle s'aperçoit, à terre) MON DIEU ! QU'EST-CE QU'IL M'EST ARRIVÉ ?

- Ça serait trop long à t'expliquer ! En attendant, faut que je te sorte de là !

Je me ruai sur le tableau de commande de l'engin de Solarius, en espérant que tout fonctionne toujours. Le destin était avec moi : je sélectionnai « Libérer les abrutis » et les cages qui se trouvaient ici s'ouvrirent. Célébi se hâta d'aller voir comment elle se portait, et s'aida à se guérir. Pendant ce temps, je me dépêchai d'aller stopper le téléporteur à retardement hexagonal. Le petit objet, posé sur le sol, qui indiquait dans son compte à rebours qu'il ne restait que deux minutes et vingt cinq secondes avant téléportation de l'objet visé, vola en éclat sous mon coup de pied rageur et un coup de griffe de Drak (enfin, surtout sous le coup de griffe). Je me tournai vers Célébi(s) :

- Maintenant, on rentre ! J'ai détruit ce fucking téléporteur, c'est bon, non ?

Elle ne répondit pas. Elle restait immobile, le regard fixé vers moi. Je sentis que j'étais de nouveau dans la merde. Je me retournai, et me retrouvai face à deux abrutis de connard de merde. Solarius, debout, mais complètement explosé de fatigue, et Érat, toujours aussi chiant :

- Je ne crois pas, non.

Solarius se mit à gueuler :

- CHRIS ! TU NE PEUX PAS M'ARRÊTER ! T'ES TROP CON ! JE VAIS REPLACER UN TÉLÉPORTEUR DIRECT !

Je balbutiai :

- Mais... Mais comment vous...

Érat sourit :

- C'est assez désopilant, je te l'accorde. Mon associé ayant des relations... Professionnelles, c'est cela ?

Solarius, qui préparait l'engin, répondit machinalement :

- Ouais, ouais, c'est ça.

- Bref. Ayant des relations avec un certain Dialga, ce fut un jeu d'enfant de nous retrouver à nouveau ici, pour te revoir, et te stopper à nouveau.

Je fus outré :

- Non mais attends ! Dialga, dans son futur de merde, maintient constamment le bouclier autour du Grand Refuge, et ça lui demande tous ses efforts ! Alors comment est-ce qu'il a pu vous...

Solarius cria :

- Oh, vu l'état dans lequel était la ville, que je désactive le bouclier ou non, ça n'allait rien changer ! TOUT CE QUI COMPTE, C'EST QUE TU NE PUISSES PAS M'ARRÊTER ! HA HA HA HA HA !

Quel salaud. Je me demande encore pourquoi je l'ai sauvé d'Arceus, alors qu'il aurait pu morfler. J'suis trop sympa. Je rétorquai à Érat :

- Et mon œuf ? Vous en avez fait quoi ?

Il partit dans un grand éclat de rire, et sortit son énorme flingue, qui me revint tout à coup à l'esprit. Il me sourit :

- Merci de me le rappeler. Avec toutes ces péripéties, j'aurais presque songé à oublier G.

Puis il se tourna vers Blue, à genoux, continuant de préparer le téléporteur. Il pointa son gros flingue vers lui, et déclara :

- Désolé, mais je n'ai plus besoin de toi.

Et il tira.




[...]




Comme ça, bam, d'un coup. Mon rival depuis le début de la semaine se prit une balle dans la tête, n'ayant le temps de dire aucun mot, et s'écroula, le crâne en sang. J'étais totalement choqué. Drak ne réagit pas non plus. Érat continua à garder son sourire :

- Parfait. Je peux maintenant passer à la suite de mon plan.

Il dirigea son regard vers Célébi, qui se soignait toujours. Elle tressaillit, téléporta son « elle » du futur dans un flash lumineux avant de faire de même pour el...

- MASTER BALL !




O_O




Érat lança la Ball ultime vers le Pokémon Temporel. Elle se fit touchée avant de disparaître, et fut emprisonnée à l'intérieur, la Master ball ne lui laissant pas le choix, et scintillant pour montrer la capture accomplie. L'abruti de connard de merde numéro un vint la ramasser, et la garda en main. Il se tourna vers Drak et moi, ne restant plus que nous trois dans les parages. Il inspecta nos têtes d'illuminés, et, voyant que, dans le ciel, le météore continuait sa chute :

- Bien. Il est temps pour moi d'y aller, je crois.

Je gueulai :

- NON MAIS HO LÀ ! VOUS ALLEZ PAS BIEN ?! VOUS VENEZ, VOUS BUTEZ SOLARIUS, VOUS CAPTUREZ CÉLÉBI, ET VOUS COMPTEZ REPARTIR SANS QUE JE FASSE QUOI QUE SE SOIT ? VOUS VOUS FOUTEZ DE LA GUEULE DE QUI, LÀ ?

Il haussa les épaules :

- Veni, vidi, vici. C'est aussi simple que cela, mon destin. Solarius en était un engrenage, toi tu n'es qu'un obstacle. J'avais besoin de lui pour financer mes projets, mais surtout et heureusement pour retrouver l'œuf. Le destin a voulu que l'une de mes collaboratrices le subtilise et pensait le mettre à l'abri en te le donnant. Mais la fatalité a su remettre cet œuf entre mes mains, étant donné que tu étais lié au destin de Solarius. Je l'ai repris, et maintenant, l'heure est venue d'entrer dans la dernière phase du Projet G.

J'étais abasourdi. Je rétorquai presque aussitôt :

- Et alors ? Le Projet G ? Expliquez-vous !

Il tourna son regard vers le météore :

- Non. Ce n'est pas le bon moment. Je dois m'en aller, maintenant.

Il ouvrit sa Master Ball :

- Célébi !

Elle en sortit, et se retrouva face à lui :

- COMMENT OSEZ-VOUS, CONNARD ! JE NE VOUS APPARTIENS PAS !

- Maintenant, si. Mais soit. Je comprends que tu sois quelque peu énervée, mais je l'ai fait pour que tu ne t'échappes pas. Je te demande juste de nous conduire à notre époque.

Je sursautai :

- Quoi ?! C'est tout ? Mais... Le météore... Vous ne le...

Il se tourna vers moi :

- Je le laisse tomber, c'est ce qu'il doit arriver. Notre monde ne doit pas être réduit à une seule ville, mais doit être comme il doit être. Comme il l'a toujours été. Son téléporteur n'est pas prêt, le météore ne sera donc pas téléporté.

Puis il sourit amicalement :

- Tu pourrais me remercier, Chris. Je t'ai aidé à accomplir ta mission. Solarius devait mourir, il l'est. Je vais nous renvoyer à notre époque, et tu pourras continuer à vivre ta vie. Tu n'auras pas le fardeau de cet œuf, et tu pourras continuer à vivre tranquillement avec ton père.

Un frisson me parcourt le corps. C'est qu'il avait raison. Que me reste-il à faire, maintenant, si ce n'est rentrer ? Ma mission était finie... Quand Érat ajouta :

- Au fait, Célébi, pourrais-tu faire rentrer Chris à sa ville natale le jour de son départ, et moi, à Safrania, devant la Sylphe Sarl, quelques jours avant ? C'est mon lieu de travail et mon jour de départ. Fais ceci et retrouve moi, je te relâcherais après. Je n'aurais plus besoin de tes services.

Elle acquiesça, devenue soudainement plus douce. Si c'était la seule chose à faire pour sauver le monde définitivement et en finir avec ces conneries, c'était le seul moyen. Elle concentra toute sa force, et créa d'elle-même un couloir temporel au milieu de cette plaine, qui sera le lieu de l'impact du météore. Elle annonça :

- Érat d'abord, alors. Vous pouvez y aller.

Il la remercia, lui dit à tout de suite, et ne me dit rien, à moi. Il s'engouffra dans le couloir, et disparut. Célébi referma le couloir, avant de s'exclamer :

- Non mais sérieux, c'est quoi ce délire ? C'est comme ça que ça se finit ? Bon, toi, je te fais rentrer, je me fais libérer, et puis après, on en a fini, ok ?

Je rétorquai :

- Non. Ce n'est pas fini.

Elle sursauta :

- Hein ?! Mais... Tu n'as qu'à...

Je mis mon sac à terre, et en sortis le flingue. Je me relevais, et la fixai droit dans les yeux :

- Envoie-moi là où tu l'as envoyé. J'en ai pas fini avec lui.

Elle frissonnait :

- Mais... Mais non ! Tu ne vas quand même pas...

J'insistai :

- Écoute, fais ce que je te dis, ok ? Le destin et Kyurem ne m'ont pas choisi pour sauver le monde si Érat devait le sauver lui-même. Il trame un truc, avec son Projet G ou je ne sais quoi. Il est dangereux. En tout cas, je me dois de sauver la planète, et c'est ce que je ferais. Alors envoie-moi là-bas, s'il te plaît.

Elle ne répondit pas. Pas tout de suite.

- C'est vrai, que... Si c'était seulement lui qui aurait mit un terme à tout ça, on t'aurait pas envoyé...

Puis elle fut convaincue :

- D'accord. Je vais nous y envoyer.

J'ajoutai :

- Quelques minutes après, hein, disons dix minutes. Qu'on ne se retrouve pas face à lui comme ça.

- Ne t'en fais pas, je connais mes méthodes ! C'est parti, alors !

Elle leva ses petits bras au ciel, cria, et nous entoura Drak et moi de l'intense lumière mystique du voyage dans le temps, en nous laissant comme dernière image de cette époque cette plaine d'herbe, les cages ouvertes, le corps inerte de Blue au sol et le météore qui allait tomber dans quelques secondes. Le flash apparut, nous aveugla, et nous fûmes de nouveau bouleversés de l'intérieur.



Nous vîmes enfin clair, et touchâmes terre cette fois sans encombre. Célébi, Drak et moi, le pistolet à la main, nous trouvâmes face à l'imposant et gigantesque building de la Sylphe Sarl, au centre de la mégalopole de Kanto, Safrania. Mais un truc manquait.

- Ils sont où les gens ?

- C'est bizarre, remarqua Célébi, il n'y a pourtant aucune manifestation particulière aujourd'hui, ni de fête... Ils sont peut-être tous en vacances ?

- Ouais, mais à ce point là... Y a quelqu'un ?

Personne. Pas un Miaouss. Les courants d'air balayaient la ville, on l'aurait crue désertée. J'activai le mouvement :

- Bon. Érat a dit qu'il bossait à la Sylphe. Alors, on y va ?

Ils acquiescèrent, et nous pénétrâmes dans le bâtiment de la société à responsabilité limitée.


Les portes automatiques se refermèrent derrière nous, et nous nous trouvâmes dans le hall principal. Une structure tournante sur elle-même, représentant le logo de la société, trônait au centre de la pièce, et il n'y avait personne derrière les bureaux d'accueil. Seul un homme en tenue civile, posté devant l'ascenseur, réagit en nous voyant arriver :

- Eh, vous, là ! Vous n'avez pas entendu ce qu'on a dit ?

Nous étions déconcertés :

- Hein ? De quoi ?

L'homme s'emporta :

- Ah ! Faites pas les innocents ! Je vais vous apprendre à jouer aux malins ! On a dit tout le monde cloîtré chez soi, ça vaut aussi pour les abrutis de votre espèce ! Dérangez pas la patronne !

Puis il envoya un Pokémon :

- Abo ! Met-leur la pâté !




[...]




- Drak, Crocs Feu, s'te plaît.

Abo eut à peine le temps de sortir de sa Ball que son dresseur le rappela déjà, s'étant fait mettre K.O. d'entrée. Drak se reposa à mes côtés, et je demandai :

- C'est bon ? On peut passer ?

Le gars partit dans les escaliers de service en criant :

- NON ! ME FAITES PAS DE MAL ! J'AI JUSTE FAIT CE QU'ON M'A DIT DE FAIRE ! NOOON !

Puis il claqua la porte derrière lui. Célébi me demanda :

- La patronne ? Et pourquoi tout le monde cloîtré chez soi ?

- J'en sais pas plus que toi, mais ça sent le coup d'Érat, ça.

L'ascenseur était déjà au rez-de-chaussée, nous n'eûmes qu'à monter dedans. J'appuyai sur le bouton du dernier étage.

- Comment tu sais que c'est au dernier ?

- Bof, tu sais, quand t'es chef de tel ou tel truc, tu fous rarement ton bureau au rez-de-chaussée.

- Ouais, pas faux...

L'ascenseur arriva au dernier étage plus rapidement que je ne l'aurais cru, dans un silence complet. La seule personne croisée ici était à moitié taré, j'espérais que ça allait s'arranger. Arrivés au onzième et dernier étage, les portes s'ouvrirent, et nous fîmes face à notre destin.


Le dernier étage était une salle immense ; des murs présents avant avaient été rasés pour ne donner qu'un étage d'une seule et unique pièce. Sur le côté gauche, il y avait de nombreux bureaux avec des tonnes de paperasse dessus. Des tableaux noirs couverts de calculs érudits et des multitudes de notes accrochées complétaient la partie de gauche. Le côté droit était aménagé tel un laboratoire : des tables et des armoires couvertes et remplies de fioles, produits bizarres et autres instruments scientifiques. Au centre du laboratoire, une grande machine, reliée de partout et qui devait être au centre du projet, semblait renfermer quelque chose. Elle était placée verticalement, de manière à pouvoir être ouverte comme une armoire... Ou un sarcophage technologique. Et à l'autre bout de la pièce, en face de nous, devant une baie vitrée faisant office de mur, qui surplombait Safrania à cette hauteur, se tenait une personne, les mains croisées derrière le dos, qui regardait au-dehors. Je l'entendis sourire :

- Célébi. Je t'avais pourtant dit de revenir seule, non ? Et que tu serais libérée uniquement et seulement si tu ramenais Chris chez lui, à son époque, de sorte à ce qu'il n'interfère pas dans le Projet. Triste créature. Que lui as-tu raconté, Chris ? Tu ne vas pas me faire croire que tu as osé critiquer ma personne, moi qui vous ai glorieusement prêté main forte pour que tu puisses accomplir ta mission ?

Je répliquai :

- Érat ! Qu'est-ce que tu fous, encore ? Pourquoi t'as ordonné le couvre-feu ? Pourquoi t'as posté un gars – lamentable, en passant – à l'entrée ? Qu'est-ce que t'as fait à mon œuf ? Réponds-moi, merde !

Puis il partit dans un grand éclat de rire, avant de se tourner vers nous. Notre cœur faillit nous lâcher, tellement ce fut ignoble.

- OH MON DIEU ! Mais... C'est quoi ce maquillage de merde ? Et cette coupe de cheveux ? hurla Célébi, terrorisée.

Le gars, enfin, la personne, attrapa sa tenue d'une main, et la retira d'un coup. Nous parut alors une vieille grosse femme, un chignon affreux sur la tête, un maquillage complètement exagéré dans une tenue de laborantin tâchée. Enfin, je dis ça, mais c'était plus une robe blanche, de la même matière que les blouses des Scientifiques. Elle hurla d'une voix soudain plus rauque et l'on crût presque entendre une voix de femme venant de cette personne :

- ÉRAT, C'EST FINI ! J'ai longtemps utilisé ce déguisement pour nos rencontres ou pour mener à bien quelques affaires, mais, maintenant, je peux me montrer sous mon vrai jour ! Denice !




O_o




- AH OUAIS ! ÇA VEUT DIRE QUE VOUS ÊTES UN TRAVESTI ? hallucinai-je.

Elle hurla :

- NON, IMBÉCILE ! JE VIENS DE TE DIRE QUE C'ÉTAIT UN SUBTERFUGE ! J'AI TOUJOURS ÉTÉ CETTE MAGNIFIQUE FEMME !

Drak eut une expression de dégoût, en tirant la langue. Célébi lança un « Bêêêêh ! » de répugnance également, avant que Denice ne m'empêche de faire de même :

- Vos remarques ne me touche pas ! Moi, Denice, vais mener à bien ce que mon pauvre frère n'a su faire !

Puis elle se calma, et tendit sa Master Ball vers Célébi :

- Toi, reviens.

Célébi voulut s'enfuir, mais le rayon la rattrapa aussitôt. Elle revint directement entre les mains de la vieille femme, et je brandis ma Faiblo Ball :

- Relâchez-la ! Ou sinon...

Elle me fixa droit dans les yeux :

- Ou sinon quoi ?

J'annonçai :

- Vous l'aurez voulu ! Zekrom, marave-lui sa gueule !

J'envoyai Noir Idéal, qui apparut dans la salle (qui avait un plafond haut, merci bien) et qui se rua sur la vieille en rugissant. Denice leva l'index et ordonna :

- Genesect, TechnoBuster.

C'est alors que, provenant du sarcophage d'acier, une fantastique radiation argentée traversa la structure, et atteignit Zekrom sur le flanc. Il fut projeté à travers la pièce d'un seul coup, et le mur arrêta sa chute, avant qu'il ne s'écroule. En une seule attaque. Dans le feu de l'action, je brandis une autre Ball, prêt à envoyer Shaymin à l'attaque, mais Denice ordonna :

- Coupe les circuits, s'il te plaît.

Un bruit électronique provint du lieu du précédent tir. Rien ne se passa ensuite, mais, quand j'envoyai ma Ball, elle retomba à terre, sans s'ouvrir. Denice passa aux déclarations :

- Bien. Maintenant que tes Poké Ball et ton Pokémon « Légendaire » sont hors d'usage, je vais pouvoir te donner plus d'explications. Vois-tu, mon pauvre frère Ghetis n'eut pas assez de cran pour continuer à faire vivre la Team Plasma. Les Six Sages ont été arrêtés, et il s'enfuit. Il m'avait engagé, moi, brillante chercheuse en génétique, Pour me faire part de ses projets de conquête du monde. Il me chargea d'un petit labo isolé, sur la Route 17, ou mes hommes et moi-même travaillèrent d'arrache pied pour créer le Pokémon ultime. Nous connaissions notre sujet, vu que mon équipe et moi avions été engagés il y a un certain temps pour finalement créer un des plus puissants Pokémon, alias Mewtwo. Mais revenons à notre sujet. Ghetis voulait un Pokémon qui avait de la fougue, du panache, et une incroyable puissance, au cas où ses plans ne fonctionneraient pas. Alors nous mîmes en place le Projet G, qui ne consistait ni plus ni moins qu'à faire revivre le plus grand prédateur des temps anciens, et le modifier pour qu'il puisse ainsi être encore plus redoutable. Nous avions trouvé les données, nos plans et nos actions arrivaient enfin à leur but, quand nous reçûmes un message de mon frère, nous disant de tout abandonner, que la Team Plasma n'avait plus d'avenir, que nos plans avaient été contrés par un seul dresseur. Dire que mon neveu était tout près du but...

Zekrom reprenait ses esprits à côté, mais Denice ne vit rien, elle continua, m'en apprenant toujours plus :

- Je ne voulais pas pour autant tout rayer, nous étions vraiment certains d'avoir créé LE Pokémon... Nous avons dû quitter le labo P2, et mon équipe se dispersa aux quatre coins du monde pour ne pas être retrouvée. Je ne voulais pas abandonner ce fabuleux projet, qui nous mèneraient à contrôler le monde, tu comprends ?! Alors j'ai fait cavalière seule. J'ai rencontré des tonnes de problèmes, j'ai dû tout recommencer notre Projet depuis le début... C'était horrible ! Puis j'ai rencontré cet imbécile de Solarius lors d'une de ses virées à notre époque, se mettant en tête de te trouver. Je lui ai proposé mes talents de chercheuse, en contrepartie il me laissa voyager dans le temps. Je pus donc aller trouver un véritable œuf de ce prédateur, qui fut beaucoup plus simple et sûr à modifier et à améliorer que des restes fossilisés. Mais un membre de mon équipe, outrée par notre « monstruosité », subtilisa cet œuf et te le remit. Tu sais ce qu'il s'est passé ensuite, et je suis parvenue à le récupérer. Je suis venue finir le Projet G, et j'ai créé Genesect. C'est l'œuvre de ma vie, et l'expérience qui me mènera au firmament et à la place de possesseur de cette planète.

Elle se tourna vers la machine qui contenait ce « Genesect », et soupira :

- Genesect, TechnoBuster, s'il te plaît.

Et une fabuleuse radiation argentée fut de nouveau envoyée vers Zekrom, qui cria avant de s'écrouler à nouveau, alors qu'il tentait de se relever. Denice haussa les épaules :

- Ils ne comprendront donc jamais que mon Genesect surpasse n'importe quel Pokémon. C'est triste.

J'hurlai :

- Mais vous le considérez comme un...

- Simple objet ? Monstre destructeur ? Arme dévastatrice ? finit Denice. Mais, il l'est. Je l'ai créé pour ça, et il est fait pour ça. Son être entier à été consumé pour n'en faire qu'une machine, pour être un simple programme informatique. C'est une créature mi-robotique mi-Pokémon, c'est un Pokémon qui surpasse tous les autres.

- Mais vous avez tiré un enfant de son monde, de son foyer, pour en faire un monstre ! Un Pokémon reste un Pokémon, jusqu'au bout ! Peu importe qu'il soit puissant ou faible, qu'il soit amélioré ou non ! Un être vivant reste toujours un être vivant, et vous n'avez aucun droit d'influer sur son destin !

Elle leva son index, en faisant un signe négatif :

- Ce que tu peux être pénible, à la fin. Tu comptes faire quoi, maintenant ?

- VOUS BATTRE ! hurlai-je. Drak ?

Il s'avança au combat, complètement sûr de lui et de sa force, intimidant Denice du regard. Enfin, essayant d'intimider.

- AH AH AH ! Que c'est innocent ! Tu crois vraiment avoir une chance ? Eh bien, soit ! Bats-donc mon Genesect !

Il y eut alors du mouvement du côté de la machine ayant créée le Pokémon. Un son électronique résonna dans l'étage, déclamant l'allumage de tous les circuits de la bête. Puis la machine entière implosa avec une force redoutable, avant de finir éparpillée. De la fumée émanant du socle de l'ex-machine à créer des emmerdes produit un brouillard du côté du labo. Quand des yeux allongés, allumés de rouge, percèrent à travers les cendres. Un bruit de pas. Puis un autre. Encore un. Et, sortant magistralement de ce brouillard, il nous apparut. Genesect. De ma hauteur, un sourire jusqu'aux yeux, bipède, des membres effilés et tranchants, une armure d'un acier violet rigide recouvrant son corps, un abdomen présentant un certain type Insect, et, attaché depuis son dos, passant par-dessus la tête, et ayant un renfoncement épousant parfaitement la forme de cette dernière pour une praticité et une précision optimales, un canon, lui aussi blindé par le métal violet. Il produit un autre bruit électronique, et, se mettant au devant de Denice, pointa son canon vers Drak. C'était une créature magnifique, mais qui reflétait également toute sa puissance et son but premier dans lequel il a été créé. Drak, bien que grandement intimidé pour cette fois, tint sa position, et s'exécuta :

- Attaque Crocs Feu !

Il rugit férocement, s'envola, et fila sur Genesect en rendant sa gueule garnie de crocs enflammée. Denice leva son index et déclama :

- Genesect, TechnoBuster.

Le Pokémon regarda droit dans les yeux le Dragon lui fonçant dessus, fit reluire son canon en signe d'armement de l'artillerie, et tira la fabuleuse radiation éclatante, qui atteignit Drak en plein vol. Mon Pokémon mangea la poussière, et glissa jusqu'aux pieds de Denice. Elle sourit :

- Bon. C'est fini, je crois. Et j'ai même un otage en bonus. C'est un jour historique, ma parole.

Elle ordonna à Genesect d'apporter Drak devant la baie vitrée, ce qui fut fait. Moi, j'étais littéralement anéanti par les événements. Je courus désespérément l'assaut de l'ennemi, voulant sauver Drak à tout prix. Genesect se retourna, rapide comme l'éclair, et me repoussa d'un violent coup. Je fus projeté à travers l'étage, et retombai brutalement sur le sol. Denice déclara :

- Tu es si ignorant. Tu as été embarqué dans cette histoire sans que tu n'ais rien demandé à personne, et te voilà lié à l'avenir du monde entier. Mon frère a peut-être été stoppé par un simple dresseur, mais je ne me laisserai pas stopper par un dresseur aussi simple que toi. Personne ne peut me'en empêcher ! JE SUIS INARRÊTABLE !

Je parvins à me remettre sur mes jambes, tremblant, et étant gravement blessé par Genesect. J'avais mal partout, je voulais mourir. Mais je ne pouvais pas. Sinon, il n'y aura pas que moi de mort. Beaucoup mourront, si je meurs. Je levais difficilement la tête, la sortis de ma poche et braquai mon arme vers Denice.

- Je... vous arrêterai... quoiqu'il en coûte !

Elle s'esclaffa :

- Ah ! Tu joues au héros ? Regarde-toi ! Tu n'es rien. Si, excuse-moi. Tu es quelqu'un. Mais quelqu'un d'insignifiant, de faible, et qui s'est retrouvé engagé alors qu'il n'avait pas signé. Donc tu es inapproprié. Voilà, c'est bien cela. Inapproprié. Tu manques de valeur, de courage, tu te plains quoi qu'il advienne, tu ne prends que rarement des décisions par toi-même, et, quand tu les prends, ça se termine en fiasco. Alors, vu l'état dans lequel tu es, ce serait plus simple d'abandonner tout...

Je ne répondis rien. J'armai le flingue. Et j'appuyai sur la détente en fermant les yeux. Un déclic. Puis plus rien. J'ouvris les yeux : rien n'avait changé.

- HA HA HA ! C'est comme avant d'envoyer Zekrom au combat : tu ne te demandes même pas si ton arme est chargée. C'est vraiment triste.

Je jetai le flingue à terre en jurant. Le destin n'est vraiment pas avec moi, bordel ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pour subir ça ? Je n'ai rien demandé à personne, moi ! POURQUOI MOI ET PAS UN GARS QUI SAIT Y FAIRE, QUI VÉRIFIE AU MOINS SI SON FLINGUE EST CHARGÉ ?! MERDE !

- Je vois dans ton regard que tu pètes les plombs. C'est normal. Après tant d'efforts, finir ainsi est vraiment pitoyable.

Elle se tourna vers Drak, toujours aussi K.O. :

- Enfin, je veux d'abord que chacun souffre comme j'ai souffert. Quand ma vie et mes rêves ont été anéantis par un simple dresseur. Que chacun voit comme c'est dur de se relever après avoir perdu quelque chose qui nous tient à cœur. Genesect, débarrasse-moi de ça.

Le Pokémon souleva Drak, et brisa la baie vitrée. Il leva ses bras, Drak au bout, complètement inconscient.

- NON ! NE FAITES PAS ÇA !

Denice sourit :

- Désolé. Mais... Que peux-tu faire en contrepartie ? Rien. Alors, Genesect, balance-le.

- NON ! GENESECT ! JE T'EN PRIE ! TU NE PEUX PAS ME FAIRE ÇA ! JE T'AI PROTÉGÉ COMME N'IMPORTE QUI ! TU...

Je m'essoufflai. Je tombai à terre, et rampai vers Genesect :

- Tu... Tu ne peux pas... Tu... Tu n'as pas à... Faire ce qu'on t'ordonne...

Il ne bougeait pas, les bras menaçant de lâcher Drak dans le vide. Denice, me voyant approcher, sortit son arme trois fois plus imposante que la mienne et la dirigea sur moi :

- Tututu. On attend. Ton tour viendra après, ne t'inquiète pas.

J'hurlai :

- GENESECT ! ECOUTE-MOI ! CHOISI CE QUE TU PEUX FAIRE ! FAIS CE QU...

Puis il envoya de toutes ces forces Drak par la fenêtre. Je hurlai. Je vis le corps inerte de Drak tomber en chute libre. Puis je fus trop faible pour regarder ce qu'il suivit. Denice, toujours tournée vers moi, annonça :

- Bien. Merci, Genesect. Tu es bien ma créature, à ce que je vois. Maintenant, au tour du héros, n'est-ce pas ? Je pourrais toujours garder l'autre gros tas noir gisant là-bas pour une ou deux expériences avant de m'en débarrasser. Mon Pokémon Paléozoïque va t'anéantir.

Genesect s'approcha maintenant de moi. Il planta son regard, son sourire jusqu'aux yeux et son canon sur moi. Denice ordonna :

- Ultralaser.

Je baissai les bras. Genesect et son artillerie se mirent à flamboyer, étincelants de lumière, et toute sa puissance accumulé arriva dans son canon. Un bruit électronique résonna dans le son du chargement de l'attaque. A terre, regardant Zekrom qui recommençait à bouger un peu, j'eus une dernière pensée pour tous ceux que j'aimais. Maman, papa, mes Pokémon, mes amis. Je fermai fortement les yeux, et le chargement de l'attaque arriva à sa fin.

- NE LE TOUCHEZ PAS !

J'entendis un énorme coup, et Genesect faire un bruit de machine. Denice demanda, calme et posée :

- Oui ? Ah. Toi. Je ne pensais pas que tu serais là. Tu voudrais mourir ici aussi ?

Je me retournai vivement, me demandant qui est-ce qui aurait pu me rallonger la vie de cinq minutes. Redressé sur mes épaules, à terre, je vis Noctunoir, qui faisait face à la connasse.

- T'es vraiment qu'une raclure ! s'écria-t-il. Tu sais très bien que je suis là pour t'arrêter, alors pourquoi tu cherches à supprimer tout ce que tu trouves avant de m'éliminer ?

- Si c'est ce que tu souhaites ! Je comptais bien te faire ta fête plus tard, mais de là imaginer que tu fasses équipe avec ce dresseur...

J'étais complètement largué. J'avais l'impression d'halluciner en voyant le silencieux Noctunoir prendre soudain la parole, là, comme ça. Celui-ci haussa les épaules, non sans une certaine désinvolture :

- Les missions avant tout, que veux-tu. Mais je dois avouer que Chris est un excellent Dresseur, et que travailler à ses côtés est un plaisir.

Denice pouffa :

- Ah ! Elle est bien bonne ! Ce dresseur est le plus pitoyable que j'ai connu de toute ma vie !

Noctunoir répliqua, sarcastique :

- Il vaut dix fois mieux que toi et ton skin à vomir, si je peux me permettre.

La connasse partit dans une colère noire :

- GROSSIER PERSONNAGE ! COMMENT OSES-TU ? JE VAIS TE REFROIDIR IMMÉDIATEMENT ! GENESECT ! ÉLÉCANON !

Paléozoïque fit étinceler son canon, et une sphère d'électricité pure fut tirée dans une détonation redoutable vers Mainpince. Il se téléporta de justesse, laissant l'attaque s'exploser contre les bureaux derrière. Il apparut juste devant Genesect, avant de le secouer :

- Mais réveille-toi, bon Dieu ! T'es quand même pas aussi informatisé que ça ! T'as bien un reste de conscience pacifique quelque part !

Genesect répliqua à grands coups de tartes dans la gueule, et Noctunoir recula sous la réplique.

- J'essaye de t'aider ! Comme Chris ! Regarde-le ! s'écria-t-il de sa grande voix, me montrant de sa grande main. C'est bien lui qui t'as aimé et t'aime toujours, non ? Tu crois qu'elle t'aime, elle ?

Genesect chargea soudain un autre Elecanon, et tira le tout sur Noctunoir, qui n'esquiva pas cette fois.

- HA HA HA ! T'es aussi pitoyable que ton dresseur ! Passer du temps avec les mauviettes aura eu raison de toi ! Genesect, Ultralaser !

Noctunoir resta devant :

- Ah ! Si tu crois que ton attaque va me toucher, tu te mets le doigt dans l'...

Genesect et son artillerie se mirent à flamboyer, étincelants à nouveau de lumière. Puis toute la puissance accumulée arriva dans son canon, et fut relâchée en un flash, rayon surpuissant. Incrédule, Noctunoir ne bougea pas ; il fut transpercé par l'attaque. Avant de hurler de souffrance. Genesect continuait de tirer ; le spectre était bel et bien atteint, et se détruisait de l'intérieur, gerbes d'ombre et de lumières lui arrachant des lambeaux spectraux. Quand on acheva l'attaque, Mainpince tomba à terre. Avant de s'évaporer dans une étrange fumée noire.


- NOCTUNOOOOIIIIR ! hurlai-je.

Denice se félicita :

- Bien. Il est assez puissant pour toucher les Pokémon qui y sont insensibles. Le Pokémon ultime. Et, au moins, Noctunoir n'est plus. Il ne viendra plus jamais m'emmerder.

Elle s'avança alors lentement vers Zekrom. Lui, je le vis assis à terre, les bras croisés, la tête baissée. Elle demanda :

- Alors, l'amnésique ? On ne joue plus les gros bras débiles ? On baisse enfin les bras, et on se soumet ? C'est bien. Au moins, tu comprends vite, à défaut de te souvenir de qui tu étais. Genesect ? Tu veux bien venir ?

Rien.

- Genesect ? Oh, oh, je te parle !

Toujours rien. Genesect était resté debout, à l'endroit où il avait fait feu sur Noctunoir. Il regardait le lieu où Noctunoir était partit à jamais.

- GENESECT ! JE T'ORDONNE DE TE RAMENER FISSA !

Puis il me regarda. Je tressaillis. Il s'avança vers moi, me fixant toujours de ses yeux rouges allumés. Il leva le bras en l'air. Denice sourit :

- Oh. Si tu préfères commencer par celui-ci, je t'en prie. Tue-le.

Je le regardai intensément, flippant comme un malade. Puis une voix électronique se fit entendre :

- Tuer... C'est mal. Les gens souffrent de trop par la mort que je leur inflige. C'est trop horrible à entendre.

Puis il tendit sa patte vers moi. J'ai dû rater un épisode. Je mis ma main dans sa patte froide et métallique, puis il m'aida à me relever. J'eus à peine le temps de le remercier qu'il s'écroula au sol en murmurant « Déconnexion en cours... Déconnexion en cours... Déconn... ». Puis ses yeux s'éteignirent. Denice beugla :

- GENESECT ! JOUE PAS AU CON ! FAIS PAS ÇA !

Aucune réponse de sa créature. Elle s'était éteinte d'elle-même. L'autre abrutie continuait de brailler :

- NON ! NON ! NON ! TU NE PEUX PAS ! JE T'AI CRÉÉ ! TU DOIS M'OBÉIR ! TU ES UNE MACHINE !

Je me tournai vers elle :

- Il a comprit ce qu'il faut faire. Soyez-en fière.

Elle hurla :

- MAIS NON ! JE NE SUIS PAS FIÈRE ! J'AI CRÉÉ LE POKÉMON ULTIME, PAS UN LOPETTE QUI A PEUR DE TUER !

- TUER, C'EST MAL ! ET VOULOIR CONTRÔLER LA VIE, C'EST TOUT AUSSI HORRIBLE ! rétorquai-je.

Denice déclama, folle :

- ALORS JE RECOMMENCERAI ! J'EN CRÉERAI UN AUTRE ! LES RÊVES SONT FAITS POUR ÊTRE RÉALISÉS, QUOI QU'IL EN COÛTE !

Elle braqua son flingue sur Zekrom, se tenant prête à tirer.

- ALORS JE TUERAI TOUS CEUX QUI M'EMMERDENT !

La grosse arma son pistolet, et, voyant que Zekrom ne réagissait pas, je hurlai :

- ZEKROM ! FAIS QUELQUE CHOSE, PUTAIN ! CRÈVE-LA D'UN COUP DE PATTE DANS LA GUEULE !

Il balbutia :

- Je... Je ne peux pas...

- Comment ça ?!

- Je... Je ne peux pas...

Il répétait cette phrase incessamment. Je ne comprenais pas. C'était pourtant simple, merde ! Puis Denice rit :

- Ah ah ah. Il a bien raison. Aucun de vous deux ne pourra me tuer.

Lui et moi nous exclamâmes :

- Ça veut dire quoi, ça ?!

- CHRIS ! SI JE MEURS, TU MEURS ! déclara-t-elle de toutes ses dents.




[...]



J'avais dû louper quelque chose. Et ça ne me plaisait pas du tout.

- Hein ?

- C'est pourtant simple, souligna-t-elle. Tes parents ne t'ont jamais dit comment ils se sont rencontrés ?

Je frissonnai, j'eus en mémoire le roman que ma mère m'avait déblatéré sur leur rencontre. Des gouttes de sueur coulant sur mes joues, je protestai :

- Si, bien sûr...

- Alors je suis cette amie, souligna-t-elle. Je dois partir à cette époque pour que je présente Cynthia à Lovis. Car je ne l'ai pas encore fait. Conclusion : si je meurs, tu meurs.

Zekrom hallucina :

- Heu... Une petite minute... C'est quoi, cette histoire ? Que vient foutre Cynthia là-dedans ?

Je lui appris, désespéré de ne pouvoir rien faire contre Denice :

- C'est ma mère. Elle a connu mon père par une de ses amies, qui l'a emmené à la fête annuelle du Marais de Verchamps. Cette amie, c'est apparemment Denice. Ce ne peut qu'être elle, seuls mes parents connaissent cette histoire. Donc, si nous éliminons Denice... on m'élimine aussi.

Zekrom regardait le sol. Il balbutiait : «Impossible... Cynthia... ». Denice, le flingue dirigé toujours vers le Pokémon Légendaire, finit :

- Bon. J'en étais où, moi ? Ah, oui.

Elle mit son doigt sur la détente. Elle tira. Je hurlai.




[...]


J'avais bondis. Ça m'avait foudroyé l'estomac.

- Que...

Zekrom releva la tête, et me vit, au sol, agonisant. Denice haussa les épaules :

- Bof. Au moins, lui, c'est fait.

J'avais la tête tournée vers ce cher Zekrom, et je n'avais plus mal. Ou alors je devais avoir trop mal pour ressentir la douleur. Je ne sais pas. En tout cas, j'avais, brusquement, horriblement, froid. Je me sentais partir, comme bientôt m'évanouir. Je défaillis, et tombai à terre. Zekrom me prit dans ses grandes pattes, et balbutia :

- Q-Quoi...? Mais... Pourqu... Pourquoi tu...

J'articulai lentement :

- Parce que... T-tu... Tu n'es pas responsable. Tu... n'as rien... à... payer... Et les amis... sont fait pour s'entraider... alors... j-je... Je t'aide...

Il s'exclama :

- MAIS NON ! TU NE M'AIDES PAS PLUS PSYCHOLOGIQUEMENT EN TE PRENANT UNE BALLE À MA PLACE !

Je balbutiai :

- Je... le sais... Que tu peux... en finir... avec elle...

Tout là-haut, dans cette grande gueule de dragon Noir Idéal, je vis ses yeux rubis se mouiller. Il me demanda, ravalant son chagrin :

- Mais... Toi ? Si je la dégomme... Tu vas...

Je souris, me voulant rassurant, entre deux filets de sang que je sentais me couler le long du flanc :

- Il en faut... plus... pour m'abattre...

Puis je ne dis plus rien. Je ne pouvais plus articuler. Je n'avais plus la force pour sortir un seul mot. J'utilisais mes derniers esprits pour écouter seulement. Je sentis Zekrom me déposer à terre, son odeur de dragon s'éloigner, et son chagrin grossir, grossir, bien que j'ausse les yeux fermés. Denice soupira :

- Oh là là, tant de cinéma pour un mort. Heureusement que je vous ai pas eu tout le temps sur le dos, parce que je ne m'en serais pas mieux sorti, hein...

- TOI, LA POUFFIASSE, TU FERMES TA GUEULE !

- Oh ho ! L'amnésique se rebellerait-il ?

Et j'entendis Zekrom péter un plomb :

- AAAAAHHHHHH ! J'EN AI MARRE DE JOUER AU CON ! CETTE COMÉDIE DE MERDE ! POURQUOI, ARCEUS ?

Denice ajouta :

- Si tu parles de celle de faire ami-ami avec un Dresseur pitoyable, je te comprends bien. Mais tu reste l'amnésique impuissant qui ne sert à rien.

Puis Zekrom rugit sauvagement :

- J'AI JAMAIS ÉTÉ AMNÉSIQUE ! CHARGEFOUDRE DANS TA GUEULE, SALOPE !

J'entendis vociférer la foudre et le tonnerre. Puis plus rien. Aucun de mes sens ne fonctionnait, et ce fut le noir complet et total. Je mourais.