To far away times de Hikadey

Au milieu du ciel grisâtre de 2360, une distorsion s'ouvrit. Elle recracha tout le petit groupe sur le sol. Etant tombés d'une hauteur non négligeable, ils se relevèrent non sans quelques blessures.

-Arg… Je ne me ferai…
-Oui on sait ! Tu ne te feras jamais aux déplacements temporels ! coupa Arno à Kama. Un peu plus et ça en devenait un running-gag sérieusement LOURD.
-Hum… Où est-ce que l'on est ? demanda Taichi.
-Eh bien… En 2360 je suppose…
-Putain c'est bizarre quand même… déglutit Arno.

Ce fut avec une pointe d'admiration couplée avec de la stupeur qu'ils contemplèrent ce paysage futuriste. Ils se trouvaient au beau milieu d'une métropole abritée par un gigantesque dôme, comme l'aurait fût un fromage sous une cloche de verre.
Autour d'eux s'étalaient de grandes architectures arrondis. Des immeubles qui devaient contenir des milliers de personnes ainsi que de grandes tours surmontées d'une sphère. Tout autour des bâtiments s'enroulaient tel un grand serpent, une espèce de tube transparent où un monorail passait.
Sur la route ne passaient plus jamais des pneus. Par un curieux système de flottaison, les voitures lévitaient, comme des aéroglisseurs. Sur la rue bondée dans laquelle ils se trouvaient, des centaines de personnes vêtues de pyjamas (on aurait dit des pyjamas) passaient en leur jetant des regards étonnés.

-Eh bah putain… fit Arno abasourdit. C'est quelque chose.
-C'est… très étrange… ajouta Taichi dépité. Mais… Pourquoi tant de boules sur les bâtiments ?
-Il s'agit tout simplement de la forme qui utilise le moins d'énergie. répondit Alina. C'est normal qu'on l'utilise autant à cette époque.

Kama regarda avec dégoût les vêtements des passants, se disant que la mode se perdrait grandement.

-Bah en tout cas, leur énergie n'est pas utilisée pour le goût ! Vous avez vu les merdes qu'ils portent ! dit-elle.
-Bah… C'est la mode… En tout cas, toi tu vas passer inaperçu ! lança Léo à Arno.
-Hein ? Que… Quoi ?

Il réalisa alors qu'il était toujours en pyjama, trempé en plus de ça. Il n'avait pas eu le temps de se changer ni de laisser un quelque mot à sa mère.

-Très drôle… Bon… Faudrait peut-être qu'on se bouge non ?
-Ouais d'accord. T'as une idée ? Par où on commence ?
-Ben… Il faudrait déjà savoir où elle habite, non ? fit Kama.
-On devrait peut-être demander à un policier ! proposa Yami.
-S'il y en a toujours à cette époque…
-Mais si attends !

Yami regarda tout autour d'elle, jetant son regard un peu partout. Elle s'arrêta alors sur un grand homme portant un pyjama légèrement différent des autres, portant un insigne, un casque, ainsi que quelques appareils à sa ceinture.

-Lui ! Allons lui demander !

Yami s'approcha de lui, un grand sourire aux lèvres et le gratifia d'un « Salut »
L'homme ne lui répondit pas tout de suite, voyant que les autres la rejoignirent.
Il fut surtout frappé par les habits du petit groupe, il semblait reconnaitre des accoutrements qu'il avait vu dans de vieux logiciel d'histoire, lorsqu'il était encore étudiant.

-Hey ! Oh !! fit Yami, agitant sa main devant lui. Ca va ?
-Hey ! Oui ? Bonjour ! répondit-il coupé de ses pensées.

Il continua de regarder avec étonnement le groupe de personnes avant de leur demander d'une voix incertaines.

-Vous faites partis d'une troupe de théâtre ? Ou d'une représentation.
-Oh ça va ! Faudrait pas nous prendre pour des cons non plus ! lança Kama.
-P-Pardon ? s'écria l'agent.
-Je vois très bien que vous vous foutez de nous à cause de nos vêtem…

Arno plaqua sa main à temps sur la bouche de Kama et l'écarta.

-Euh… Oui-Oui c'est ça… Nous sommes invités à une soirée… déguisée ! Voilà !

Il haussa les sourcils, se disant qu'on ne venait pas à une soirée déguisée avec une tenue aussi « légère » et l'attitude du jeune homme l'intriguait aussi.

-Enfin… Que me voulez-vous ?
-Eh bien… gazouilla Yami. On aimerait un renseignement !
-De quel genre ?
-Eh bien… On aimerait savoir où habite Shihna ! ajouta-t-elle.
-S-Shihna ? fit l'agent dépitée. C'est la personne chez qui vous devez vous rendre ?
-Oui !! répondirent-ils tous d'une même voix.
-C'est que… c'est bien trop imprécis… Même si ce n'est pas un nom très commun…
-Oh… Vous ne pouvez pas faire un effort ? fit Yami abattue.

L'agent, ne croyant toujours pas qu'il s'agissait de déguisement mais plutôt de clodos décida de les aider quand même, le sourire de Yami y jouant beaucoup.

-Eh bien… je peux peut-être faire une recherche dans l'ordinateur… Je ne devrais normalement pas m'en servir pour renseigner des civils mais bon…

L'homme sortit dans sa poche un petit appareil, ressemblant à un téléphone et commença à taper sur le petit clavier.

-Tout le monde est enregistré dans ce truc ? souffla Arno à Léo.
-Bah on dirait bien…
-Merde… alors quand les politiciens disaient qu'on serait tous fichés… c'était vraiment.

L'appareil émit un petit déclic, et l'agent aussi les sourcils.

-Ah ! Shihna ! 234 résultats… c'est assez peu de monde… C'est un prénom de bourge ça…
-Pourquoi ? Combien de personnes vivent dans ce dôme ? demanda Alina.
-Environ… 13 million de personnes je dirai…
-Tout ça !! s'écria Taichi. Mais… Comment ils font pour vivre ! Pour pas étouffer !
-Il doit y avoir un système de climatisation. Soupira Alina.
-Bon alors c'est qui parmi ses 234 personnes ? reprit Yami.
-Eh bien… Difficile à dire…. Vous n'avez pas une description ?

Léo fut traversé par un éclair de génie.

-Cherchez une femme ! Euh… Cheveux noirs ! 19 ans je dirai… et puis ! Avec de gros nibards ! Surtout ! dit-il en mimant une poitrine.
- On t'a pas demandé aussi précis !! frappa Alina.

Une scène se déroula alors au niveau du groupe tout le monde agressait Léo. L'agent lui ne savait pas ce que voulait dire « nibard » c'était une expression dépassée depuis des siècles. Un détail le frappa alors… Les Pokéball à la ceinture de Yami.

-Vous êtes… Vous êtes des dresseurs ?!
-Euh… Ouais ! répondit Léo au milieu de la bataille.
-Eh bien ! Peut-être recherchez-vous « Shihna Takenouchi »

A l'entente du nom, la bataille cessa aussitôt et tous se ruèrent autour de l'homme. Sur son ordinateur s'affichait une photo assez récente de Shihna ainsi que ses coordonnées.

-C'est elle ! s'écria Yami. Mais… comment avez-vous su ?
-Eh bien… Mlle Takenouchi est la championne du dôme, la plupart des dresseurs viennent ici juste pour l'arène.
-Shihna est une championne d'Arène Pokémon ! C'est pour ça qu'elle était aussi forte ! s'écria Yami
-Championne d'arène… fit Arno. Pff… A ce que je vois le système n'a toujours pas évolué en
300 ans… Japon de merde…
-C'est quoi une Arène ? questionna Taichi.
-C'est un genre d'endroit… où… C'est comme un Arène normale… sauf qu'on fait combattre des Pokémon dedans.

Taichi fut étonné, et croisa les bras.

-On les fait combattre… pour le plaisir ?
-Ouais. C'est un système de merde pas vrai ? sourit Arno.
-Bref… soupira Alina. Où est son Arène ?
-Son Arène ? Eh bien… Elle est situé sur l'île d'Odaiba. C'est là que se trouvent les principales attractions de Chronopolis ! répondit l'agent.
-Odaiba… murmura Léo. Alors on se trouve dans le Tokyo du futur…
-Du futur ? s'étonna L'agent.
-R-Rien ! conclut Kama. Bon on doit y aller maintenant !
-Merci beaucoup ! gazouilla Yami.

Départ pour Hikarigaoka… Veuillez prendre place sur la plate-forme de droite
Après avoir quittés l'agent de police, le groupe s'était rendu dans une station de monorail.
Celle-ci était aussi remplie que l'extérieur de la ville. Une marée humaine sévissait à l'intérieur, et les gens visiblement toujours pressés allaient et venaient comme des spectres.
Yami se trouvait en tête de la marche, suivit de près par Alina. Le reste du groupe, lui formait un peloton avançant tête baissée.

-Qu'est-ce qu'on va faire en fait ? demanda Taichi. Et puis… qu'est-ce que c'est tous ces trucs…
-Ca s'appelle une station… fit Arno lassé. Bon écoute, si tu nous demandes à chaque fois ce que sait, on va pas en finir. Alina ! Tu t'occupes de lui !

Alina rougit, bien qu'étant à moitié robotique, sa partie organique possédait les mêmes caractéristiques qu'un être humain standard.

-Tu… Tu penses que je suis la plus qualifiée ?
-J'en sais rien… Mais j'ai la flemme de vérifier qui est le plus cultivé de nous tous donc c'est toi !

Encore plus tard…

-Putain… Ce que j'ai faim… gémit Arno.
-C'est vrai que… qu'on est partis au beau milieu de la nuit, on n'a pas vraiment eu le temps de manger… ajouta Léo.
-Je me ferai bien une bonne pizza… fit Kama. Ou bien une bonne cuvée de sang au choix. J'aimerais bien voir ce que donne les gens du futur.
-On peut peut-être aller manger quelque part ? proposa Taichi.
-On est dans le futur mec… Tout ce qu'on doit bouffer ça doit être de la gelée verte… comme dans ce film là… Soleil vert !
-Quoi que…

BIENVENU AU CAFE RETRO !!
La voix faussement joyeuse et fabriquée de la serveuse résonna à travers leurs oreilles. Mais cela n'entama pas leur joie à l'idée de savoir qu'ils allaient manger dans une véritable reconstitution d'un Mac Donald de la première décennie du 21eme siècle.
En effet, dans le futur, il existait de nombreux « cafés rétro » le principe était très simple :

Reconstituer à l'aide de documents historiques et de recherches un véritable café d'une quelconque époque afin d'instruire les clients et d'élargir leurs expériences culinaires

Ici dans cette reconstitution d'un fast food, tout y était, l'odeur de graisse ainsi que la fumée. La musique pop en fond. La nourriture plus que douteuse ainsi que les multiples obèses se délectant de leurs hamburgers.

-Eh bien ! Qu'est-ce qu'on attend ? Mangeons !

Pendant ce temps

-Alors là tu vois ! C'est là que j'ai compris que les filles qui me demandaient de lécher des timbres derrière la ruelle sombre étaient des…
-Oui… Oui… fit Alina. Quelque peu saoulée par les propos de la jeune femme.
-Enfin ça ! C'était quand j'étais un peu idiote ! Bon on est arrivé, venez les…

Yami se retourna, d'abord avec le sourire. Son expression changea lorsqu'elle vit que les autres n'étaient plus là.

-Ils… Ils étaient derrière nous pourtant ? fit Alina aussi déroutée que Yami.

Revenons-en aux autres

-Putain ! Qu'est-ce que c'est bon !! s'écria Léo. Ils sont même meilleurs que ceux de chez nous !
-Dire qu'ils mangent de cela tous les jours ici… Ils sont vraiment chanceux les gens ici ! ajouta Taichi, se délectant.
-Ouais… Mais ce serait cool d'avoir des pailles. fit Arno. C'est mieux que de boire ça dans un verre.

Au même instant, comme si dieu avait entendu ses prières, une serveuse arriva, tenant à la main un paquet de pailles.

-Prenez-en une ! sourit-elle.
-Ah ! Merci !

Il commença alors à siroter tranquillement son Soda tandis que la serveuse ainsi que tous les habitués du café le regardaient d'un air stupéfait.

-Ben quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
-Euh… Excusez-moi monsieur mais… Vous ne le savez sans doute pas… Mais vous n'êtes pas censé boire votre boisson avec ceci…
-De quoi ? fit Arno avec un rictus. Mais alors, à quoi ça sert.
-Eh bien… Si vous aviez lu le prospectus que je vous ai donné à l'entrée au lieu de le jeter vulgairement à la poubelle. Vous auriez sans doute su que nos lointains ancêtres utilisaient ceci pour se récurer les oreilles pendant leur repas.

Arno éclata alors en un rire semi sardonique (tout en restant classe faut le faire) et il lança à la serveuse.

-C'est quoi cette connerie ?
-Monsieur !
-Non sérieusement ! Qui aurait envie de se curer les oreilles pendant qu'il mange ! C'est complètement insensé !
-N-Non mais je vous assure ! De très nombreuses recherches ont été effectuées. L'on a découvert que la plupart de ces tubes contenaient des traces de liquide. Il s'agissait sans doute d'un cérumen spécial que nos ancêtres… Bien moins évolués que nous… possédaient.

Si Alina et Yami n'avaient pas débarqués à l'instant dans la pièce et fit irruption à leur table, Arno aurait sûrement envoyé « chier » la serveuse.

-Oh c'est vous ! dit Taichi. Venez manger ! C'est délicieux.
-Vous auriez pu nous prévenir au moins avant de partir comme ça pour manger ! dit Alina.

Alina n'aimait pas quand les autres parlaient de nourriture. Elle n'aimait pas car elle ne pouvait pas manger, se rechargeant uniquement avec de l'électricité. Cela l'harassait au plus au point lorsqu'elle voyait les autres se délecter tandis qu'elle était là à les regarder.

-Oh ça va ! Fait pas la gueule. Et puis avec ce que tu as dedans ! T'as pas besoin de manger ! dit Léo serrant l'une de ses cuisses.
-La ferme !! dit-elle lui donnant un coup sur la tête.

Encore plus tard et après une pause WC….

-C'est génial ce genre de toilettes ! dit Léo. On se croirait à la NASA.
-Ouais, ouais ! Epargne-nous tes commentaires tu veux.

Le groupe se retrouvait maintenant à la case départ. Au milieu de la route, les voitures passant à toute vitesse. Le soleil commençait déjà à décliner à l'horizon, et l'air du dôme se rafraichissait.

-Bon… Puisque vous avez dépensé tout l'argent pour le monorail… Je suppose que tu as un super plan pour aller à Odaiba ? ironisa Alina
-Mais ouais ! T'inquiète ! assura Arno.

Arno se positionna au bord de la route et tendis son bras, levant son pouce.

-Du… Stop ?
-Qu'est-ce que « du stop » ? demanda Taichi.
-Faire du stop ? A cette époque ? Tu n'es pas sérieux là ? demanda Léo.
-Raah ! Ca va ! Il suffit juste de se démerder ! Si vous avez un autre plan je suis preneur !

Alina regardait avec désarroi Arno essayer d'attraper une voiture en pleine course. Celui-ci s'agitait dans tous les sens dans l'espoir de faire s'arrêter un véhicule. Mais en vain. Il manqua même de se faire percuter à un moment.

-Pff… Allez laisse tomber. soupira Alina. Tu n'y arriveras jamais.
-Dites aussi que je ne sais pas me débrouiller !
-Nan mais… tu as une trop mauvaise technique, laisse-moi faire ! dit Kama l'écartant.

Arno retourna sur la bas côté de la route tandis que la succube se plaça sur le trottoir, bien en avant, commençant à lever son pouce.

-Avec Kama c'est sûr de marcher ! Tous les hommes vont se ruer sur elle ! se réjouit Taichi.
-… Tu as bien… 24-28 ans rassure moi ?

D'une main, sans baisser son bras, Kama retira son T-shirt et aussitôt une voiture s'arrêta.

-Putain ! Ca a vraiment marché !! s'écria Arno.

Un homme sortit alors de la voiture, colla une espèce de papier « post-it » sur la poitrine de Kama et repartit aussitôt.

-Huh… ?
-« Amende de 3200 Yens pour exhibitionnisme… »lut Arno.
-Mais putain !!!

Finalement après de nombreuses péripéties au cours desquelles chaque membre du groupe passa à son tour pour faire une tentative de stop. Ce fut finalement Yami et Alina qui parvinrent à leur obtenir une voiture en faisant leur plus beau sourire.
Une voiture conduit par un homme vêtu d'un costume d'ours brun les conduit alors à l'Arène d'Odabai… l'homme ne faisait pas l'unanimité parmi les passagers.

-Il me parait louche ce type avec son costume d'ours… souffla Arno à Alina.
-Essaye de bien te comporter… Il nous emmène à Odaiba.
-Tu es sûr ? Au moin…
-Hey ! Vous derrière ! Fermez-là ! dit l'ours. Vous n'êtes que les bagages de ces deux petites… fillettes !
-Fillettes ? Mais euh excusez-moi… mais j'ai 16 ans… dit Yami.
-COMMENT ?!

L'homme les déposa sur le bord de la route et leur jeta un furtif : « On ne se paie pas la tête de Pédobear d'accord !! » avant de partir.

-Suupper… Vous auriez pas pu vous faire passer pour des gamines. Le temps qu'il nous amène là-bas ? s'écria Arno.
-Bah… je pouvais pas savoir moi qu'il préférait les petites filles ! gémit Yami.
-Ca m'avait l'air d'être un câlin le nounours. Ajouta Kama. Un bon gros nounours tout doux avec…
-Bon… si madame a fini de fantasmer sur les ours, on pourrait peut-être se mettre en route. La nuit va tomber on va être comme des cons dehors !
-Hum… Hey ! Mais on y est ! s'écria Léo.

Léo désigna du doigt un grand bâtiment. Il s'agissait d'un grand stade de combat ressemblant à un dôme (oui c'est à la mode les sphères à cette époque)
Ils traversèrent alors une allée parsemée de grands pins ainsi que de colonnes romaines. Une grande arche symbolisait la frontière entre le parc de l'arène et l'extérieur, dessus on pouvait lire, gravé en lettres d'or.

Arène Pokémon d'Odaiba
Sous la responsabilité de Shihna Takenouchi
7eme championne de la ligue Pokémon nippone
Badge sentiment
-Badge sentiment ? s'étonna Arno. Que d'originalité chez ces japonais… J'aurais pensé que 3 siècles après, le gouvernement Japonais aurait enfin compris que ce système est merdique mais non…
-Tu peux la fermer un moment ? Ca devient vraiment saoulant de devoir t'entendre tout critiquer ! coupa Léo.

Sur ce ils entrèrent dans le domaine de l'Arène, ils purent alors constater l'efficacité de la technique de Shihna. Le parc était remplit de dresseurs, la plupart en train d'administrer les premiers soins à leur Pokémon. Le crépuscule approchant, bons nombre de combats avaient déjà pris fins, et la plupart des dresseurs rentraient déjà chez eux.

-Mhh… C'est bizarre… fit Arno.
-Quoi encore ? dit Alina commençant à être exaspérée.
-Tous ses dresseurs… ils ont entre… enfin on dirait qu'ils ont 18 ans… généralement à cet âge on est assez mature pour comprendre que c'est stupide les combats Pokémon.
-C'est vrai que… c'est assez différent de chez nous… d'habitude ce sont surtout les gosses qui vont se fritter dans les Arènes.
-Le système a peut-être changé je sais pas…
-Bon de toute façon on est pas là pour juger le système de dressage du futur ! Entrons !

Ils pénétrèrent dans le dôme de combat. Après avoir traversé un grand couloir, ils débouchèrent sur ce qui semblait être la salle d'accueil. Derrière un comptoir se trouvait une femme d'environ trente ans, les cheveux noirs avec la coupe au carrée et des lunettes observait la jeune fille. Taichi se dirigea vers elle.

-Bien le bonjour mademoiselle ! Nous aimerions parler à Takenouchi, Takenouchi Shihna. Pourriez-vous nous renseignez s'il vous plait.
-Mhh… Il apprend vite. Se réjouit Alina.
-Que veux-tu dire ? demanda Yami.
-Comme tu m'as dit de l'instruire j'en ai profité pour lui apprendre un peu de politesse moderne… Il faut dire que le système où il vivait… était assez machiste…

La femme le regarda d'un air dédaigneux, regardant surtout ses vêtements. Du point de vue d'un homme de 2011, on aurait cru à un acteur de film déguisé. Du point de vue d'un homme de 2366, on aurait cru à un mendiant.

-Puis-je savoir qui vous êtes au moins ?
-Moi ? Taichi… Taichi Seijoi… et vous ? Quel est le votre.
-Sophie… Sophie Dourm. Vous ne venez pas mendier au moins ? Ici on aime pas trop ça… ils viennent toujours voler ou refiler des maladies.
-Hein ? Comment je…

Arno arriva directement à sa rescousse.

-Non, non ! sourit-il, ce n'est pas un clodo. Je suis avec lui. On aimerait juste parler avec Shihna Takenouchi, c'est assez important.

Intérieurement, la femme se demandait « mais qu'est-ce qu'un clodo » il faut dire que dans le futur, cette expression était quelque peu… dépassée… Néanmoins, voyant qu'Arno portait des vêtements corrects, elle se dit qu'il n'y avait pas à se méfier.

-Oui… très bien… vous désirez disputer un match avec elle. C'est cela ? Normalement à cette heure l'Arène ferme… mais je peux faire une exception. Moyennant une petite contribution… bien sûr.
-Hein ? Mais on veut juste lui parler ! ajouta Yami.
-Hum… Mlle Takenouchi a un emploi du temps très chargé. Soit vous venez faire un match, soit vous partez car moi non plus je n'ai pas tout mon temps !
-Bon ! Bon ! Bon ! pressa Kama. Filez-nous vite une inscription et c'est bon !

La femme fut étonné de ce comportement, encore plus des habits de la succube, mais répondit.

-Très bien… montrez-moi vos licences de dressages, je vais vous inscrire… malheureusement un seul d'entre vous pourra participer.
-Comment ça une licence ? s'étonna Arno.
-Eh bien… Vous êtes sans doute au courant qu'il faut une licence pour posséder des Pokémon. Il faut être majeur aussi… On ne se balade pas avec de telles armes comme ça.
-Les Pokémon ? Des armes ? fit Yami.
-Euh… C'est-à-dire qu'en fait… nos licences sont… étrangères… donc on ne les a pas sur nous… sourit Léo
-Vraiment ? Bon écoutez je n'ai pas que ça à faire.. Donnez-moi vos cartes d'identité et on en parle plus ! Ok ?

Ils se regardèrent tous avec des visages dépités. Ils ne pouvaient pas décemment montrer leurs papier, surtout si leur date d'expiration était fixée au 01/01/2016.

-En fait…
-Oh et puis merde !! cria Kama.

La succube s'approcha d'un pas ferme près du comptoir. Agrippa le col de la secrétaire et lui asséna un coup violent entre les deux yeux qui lui brisa ses lunettes.

-K-Kama ? Mais…
-Sérieusement ! J'en ai marre qu'on perde du temps avec ces conneries ! Allez on y va.
-Sa méthode est un peu rustre… mais ça a le mérite de marche… souffla Taichi à Alina.
-Oui… dit-elle observant le corps de la femme gisant à terre.
-Hum… Pas très bon… mais c'est potable… dit-elle alors, léchant le sang présent sur son poing.

Ils pénétrèrent alors dans un grand stade, Shihna était en pleine bataille contre un jeune homme. Son Ossatueur livrant bataille contre Elekable.

-Super ! Un combat !! s'écria Yami.

Le match semblait déjà commencé depuis un certains temps. Sur un écran affichant le score des combattants, on pouvait lire que les deux adversaires ne possédaient plus qu'un Pokémon chacun.

-Super ! s'écria Arno.
-Pourquoi tu dis « Super » ? demanda Léo. Tu dis « Super » car son adversaire est de type électrique et que ça va être facile pour elle.
-Mais pas du tout ! Je m'en fous de ça ! Je dis « super » car le match sera vite fini !

Ossatueur matraquait à l'aide de son os le corps d'Elekable. Se dernier se contentait de parer les coups à l'aide de ses bras et de bondir pour esquiver.

-Elekable ! Balayge ! ordonna la jeune femme.

Elekable fit un tour sur lui-même frappa les pattes d'Ossatueur qui décolla. Il tenta d'enchainer par un Dynamopoing dans sa mâchoire mais Ossatueur papra le coup à l'aide de son arme.

-Coud'krane ! enchaina Shihna.

Ossatueur écrasa son crâne contre celui D'Elekable. Le choc lui fit perdre ses esprits et il se mit à tituber. Ossatueur frappa alors le sol de son os. L'arène se fissura, comme si le sol se déchirait. Elekable bondit avant de tomber dans un précipice.

-Météores !

Le Pokémon électrique envoya une salve d'étoiles qui foncèrent sur Ossatueur. Le Pokémon fit tournoyer son arme, renvoyant les projectiles que l'envoyeur esquivait à grand renforts d'acrobaties.
Lorsque l'arène fut entièrement recouverte de fumée, Elekable en émergea et plongea son poing dans le visage d'Ossatueur qui valsa de l'autre côté du terrain.

-M-Merde…
-Ah ! Ah ! C'est pas de pot… Ossatueur est bien trop lent et…
-Tu pourrais t'abstenir de commenter chaque match que tu visionnes ? Demanda Arno à Léo.
-… Possible…
-Bon… Maintenant il est temps d'en finir Takenouchi… dit la jeune femme.
-Clonage !

Alors que le pokémon fonçait, levant son poing vengeur Ossatueur disparu. A la place le poing se creusa dans une réplique du Pokémon.

-Mais… Il est… Il est…

Le sol se mit alors à trembler, Elekable fut projeté en l'air, et Ossatueur sortit en dessous de lui par un tunnel. Ossatueur bondit à son tour et frappa le fessier du Pokémon à l'aide de son os qui lui sortit également des mains.
Elekable tomba lourdement au sol, mais se remit quand même debout malgré le choc.

-Bon… Le coup du clonage… assez classique dirais-je… Mais bon… c'est terminé.

Alors qu'elle prononçait ses mots, l'osmerang d'Ossatueur tournoyait toujours. Il frappa la partie arrière du crâne d'Elekable qui s'étala alors au sol. KO.
Un grand moment de silence s'installa alors. La dresseuse finit tout simplement par rappeler son Pokémon et partir, sans dire mot. Elle passa même devant le groupe sans aucune réaction.

-Eh ben… On peut pas dire qu'elle soit très bonne joueuse elle…

Un homme accouru aux côtés de Shihna, récupérant ses Pokéball et lui tendant une serviette.

-Encore un superbe match mademoiselle ! Vous n'avez pas perdu de la journée.
-Oui enfin… sourit-il. Il faudrait peut-être penser à me dire autre chose. Je vais me lasser à force de recevoir des compliments.
-Eh bien… Si je puis faire une critique… je dirai que… Vous avez quelque peu régressée… vous vous battez d'une manière bien moins réfléchie et plus hasardeuse. Enfin ! Ca ne vous empêche pas de briller ! se reprit-il.
-…hum… Oui ! dit-elle avec peu de conviction.
-Est-ce que ça va ?
-Oui, oui ! j'ai juste besoin… d'être seule. Si ça ne vous dérange pas.
-Non, non pas du tout.

L'homme la congédia alors de sa présence, Shihna affichait une mine anxieuse.

-(Pourquoi continuer à faire ce que je ne veux pas… je suis vraiment trop idiote !)
-Heeeyyy !!

Le flux de pensées de Shihna s'interrompit lorsqu'elle vit Yami s'élancer près d'elle suivie de tous les autres.

-V-Vous ? mais… Mais que faites-vous ici.
-Ben… On est venus t'aider à sauver le futur !! gazouilla Yami.
-Enfin… On peut dire ça comme ça… reprit Léo.
-Sinon Shihna tu es vraiment très forte !
-M-Merci ! Mais… comment vous avez…
-Bon… fit Arno. Sans vouloir casser l'ambiance je me les gèle ici… Alors est-ce qu'on ne pourrait pas parler de ça dans un meilleur endroit… si possible à l'abri des regards.
-Quoi ? fit-elle. Oui bien sûr. Si c'est ce que tu veux.

Plus tard

Le soleil était à la limite de l'horizon, et la lune commençait déjà son ascension vers les cieux.
Ils se trouvaient à l'arrière d'une limousine en marche et Shihna inspectait la vitre teintée qui les séparaient du conducteur.

-C'est bon… On peut parler. dit-elle.
-Bon. Alors ? fit Alina comme pour lancer la conversation.
-Eh bien… On va commencer par… Comment avez-vous réussi à me retrouver, déjà ?

Alina sortit de sa poche la GS Ball.

-Lorsque tu es repartit… Une distorsion est restée dans le ciel. On s'en est servi pour revenir.
-Vraiment ? Il faudra dire aux autres d'arranger ce défaut.
-Aux autres ? s'étonna Taichi.
-Laisse tomber. Bon, alors vous êtes venus… juste…
-Ben. Il se trouve que ce truc là. Enfin Arceus… Il affecte aussi notre époque à nous !
-Vraiment ? Ils avaient donc raison.
-Ouais ! Il y a des trucs vraiment bizarres ! dit Léo. Il y a des aurores boréales dans le ciel, des gens qui disparaissent, des séismes… et tout pleins de trucs du genre !

Shihna se tût un moment pour regarder la fenêtre.

-Tu penses à quoi ? demanda Yami.
-Ah ! Ah ! Non rien ! sourit-elle gênée. Bon, demain je verai ce qu'on pourra faire, Ok ?
-Au fait… Où est-ce que tu habites ? demanda Arno.
-Hein ? P-Pourquoi ça ?
-Ben… juste comme ça, tu fais toute une histoire pour une question… putain ce que t'es compliquée.
-Ah ! Ca va hein !! Bon si ça peut t'intéresser. A Hikarigaoka.
-Hikarigaoka… c'est un quartier luxueux là-bas… fit Léo.
-Ca a pas du trop changer de l'Hikarigaoka de 2011…

Après un rapide voyage d'une trentaine de minutes (en 2366, traverser un dôme en moins d'une heure tient de l'exploit) ils arrivèrent au domicile de Shihna. Dans son quartier se trouvaient des dizaines et des dizaines de belles habitations. Mais ce n'était rien en comparaison à celle de Shihna. Il s'agissait d'un gigantesque manoir sous un dôme protecteur. Celui-ci, au bout d'une longue allée de fleurs se tenait, dans toute sa splendeur, blanc comme neige, étincelant au soleil, coupé du reste du monde par un immense portail forgé dans de l'or.

-Ah Bah Putain… fit Arno abasourdi.
-Ils… Vous ne vous privez pas vous ! ajouta Léo.
-Hé ! Hé ! Non mais bon… on rentre ?

Shihna posa sa main sur une espèce d'appareil et aussitôt, le dôme se dissipa et ils purent rentrer. Au niveau de la porte.

-Hey !! Ya quelqu'un !! cria Yami.
-Hey !! Mais qu'est-ce que tu fais !! s'emporta Shihna.
-Ben… j'appelle pour qu'on vienne nous ouvrir.
-Mais on ne t'a jamais civilisée ou quoi ! soupira Arno. Il faut frapper à la porte !

Arno frappa à la porte et son bras fut aussitôt saisit par la poigne de la jeune femme.

-Mais ?!
-… Utilisez l'interphone… comme tout le monde.. dit-elle, comme semblant se retenir.

Elle désigna un appareil fixé sur la porte, elle y pressa un bouton et commença à parler.

-Père… Mère… Vous êtes-là ?
-Tu vouvoies tes parents ? fit Arno comme choqué. Putain, c'est la misère.

Shihna lui lança un regard noir mais continua de parler.

-Alors ?
-Mademoiselle… dit une voix d'homme. Monsieur et madame se sont absentés un moment… Ils reviendront dans peu de temps… je vais vous ouvrir la porte.

Ils patientèrent quelques instants et la porte s'ouvrit, un grand homme vêtu d'un costume se tenait sur le perron. Il fit les gros yeux en voyant la troupe derrière Shihna.

-Mais… Qu'est-ce que ?
-Euh… C'est, c'est rien… juste des amis !
-Des amis ? Mhh… C'est la première fois que je vois vos amis… j'ignorais qu'ils étaient…
-Vous ignorez quoi ? lança Arno avec un regard perçant.
-R-Rien monsieur… Faites comme chez vous…

Ils pénétrèrent alors dans la demeure de Shihna. L'intérieur y était magnifique. Les murs étaient taillés à même dans du marbre, de somptueux lustres de cristal pendaient au plafond, déversant leur lumière. Des colonnes d'ivoire s'élevaient ça et la dans plusieurs pièce, et tandis qu'ils marchaient à travers les couloirs, Arno put observer le raffinement de sa famille pour les objets de bons goûts et luxueux jonchant les étagères.
Sur une table était posé un message disant que les parents s'absentaient.

-Ils travaillent encore tard… soupira-t-elle.
-C'est… C'est super beau.
-Mhhh… Faut-il que je brûle vos haillons messieurs ? demanda le domestique.
-Hein ?
-Ca va aller Sébastien ! dit Shihna en hâte.
-Bon…

Arno croisa les bras et adressa à Shihna.

-Putain ! Ca commence vraiment à me saouler ! Ca on arrête pas de nous faire chier avec nos vêtements.
-Il faut dire que… Enfin… Ils sont assez dépassés.
-Insulte-nous limite. Répliqua Léo.
-pfffiou… bref, vous ne voulez pas prendre un bain ? Pour vous relaxer ?
-Avec toi ? dit Léo intéressant.
-Pas avec moi Idiot !
-Mais pourquoi tu t'énerves…

Ils montèrent dans la chambre de Shihna où elle leur offrit de quoi se sécher et ils se précipitèrent dans la direction des bains. Arno, lui resta auprès d'elle, serviette sous les bras.
Shihna, elle humait le parfum d'un bouquet de fleurs.


Mhhh… Ca sent bon…
-Heu… fit Arno dépité.
-Qu… Quoi ? Tu trouves ça bizarre que j'admire les fleurs ! Et puis d'abord, qu'est-ce que tu fais encore ici !
-Rien… Je regardais juste ta chambre… C'est classe quand même !

Sa chambre était elle aussi magnifique décorée, mais dans un style plus sobre que les autres pièces. Les murs n'étaient pas en marbre, il n'y avait pas tapisseries, aucun meuble de grand standing… Les seules choses qui se démarquaient vraiment étaient un pot de fleur posée sur le rebord d'une fenêtre ainsi qu'un tableau portatif sur une commode. Arno le prit et l'observa avec attention.

-Hey ! Mais… C'est…

Yami avait trouvé sur une étagère une photo, dessus se trouvaient un homme et une femme, portant dans leurs bras une petite fille, cheveux noirs et un grand sourire de son visage.

-La maison devait leur appartenir.
-C'est bizarre, la fille me rappelle quelqu'un… dit doucement Arno.
-C'est parce qu'elle ressemble à ta maman !! sourit Yami.
-Pas du tout ! Elle n'est pas aussi moche !

-C'est toi sur cette photo ? demanda-t-il.
-Hein ? Ah oui… Moi et mes parents.
-Ah cool ! Ils doivent être sympas !
-Oui… Sympa.
-D'ailleurs… Tu as 19 ans ? Alors pourquoi vis-tu toujours avec tes parents.
-Je n'y peux rien, la majorité est fixée à 23 ans ici…
-Pas cool…

Shihna les mena alors vers le compartiment réservé aux bains. Il s'agissait de l'aile est du manoir. Les bains étaient divisés en deux pièces, une pour les hommes, l'autre pour les femmes. Leurs salles de bain étaient d'une blancheur déconcertante, un peu partout des fleurs de lotus trempaient dans des coupes en verre. Au fond s'y trouvait une espèce de source chaude artificielle. Une espèce de jacuzzi décoré de rocher ou l'eau s'y trouvait à température ambiante. Tout décida de s'y baigner, sauf Alina qui se congédia, de peur que cela n'affecte ses circuits.

-Des bains ? fit Kama. C'est génial ! J'ai toujours voulu faire ça dans l'eau ! Hein Arno.
-Heu… Ouais…
-C'est une blague ? s'écria Shihna. Je ne vais pas rentrer là dedans avec tous ces garçons !
-Bah… C'est vrai que… dit Alina.
-Moi je trouve que c'est bien comme idée. dit innocemment Yami.

Finalement, tout le monde se trempa dans sa propre partie. Les essences faisaient leur effet et tout le monde jouissait d'une profonde relaxation. Comme le voulait la coutume niponne, il fallait être nu.

-Ahhh… Ca fait du bien… soupira Léo, plongeant sa tête sous l'eau. C'est vraiment dommage que les filles veuillent pas venir.
-Oui… Ca me rappelle ces sources à Kyushu près du volcan. Ajouta Taichi. C'est presque aussi bien qu'ici.

La porte s'ouvrit timidement, et Arno pénétra dans la pièce, le bassin couverte par une serviette.

-Hum… Je ne peux pas supporter ça… dit Taichi.
-Supportez quoi ?
-Les gens qui se couvrent dans un bain pour hommes…
-Hein ! Mais qu'est-ce que tu ? Arrête !!

Taichi se rua sur lui et agrippa sa serviette. Arno se débattit efficacement, le même genre de scène se déroulait souvent dans on lycée, à l'occasion des cours de sports. Taichi eut finalement le dessus et le jeta, nu dans le bain. Ils lâchèrent même un « C'est vraiment tout petit »

-Putain ! Pourquoi vous avez fait ça ! Merde !
-C'est comme ça. dit Léo. Dans un bain… On ne se couvre pas !
-Encore une coutume japonaise de merde ! Votre pays va tourner pédé à bout d'un moment !!

Pendant ce temps dans l'autre partie du bain

-Pff… Ils font encore les idiots… soupira Shihna qui entendait leurs cris.
-Bah laisse-les ! fit Kama. Ce sont des garçons, ils doivent sûrement les comparer.
-Comparez quoi ? demanda Yami.
-Hum… Laisse tomber, tu ne comprendrais pas ! sourit-elle.

Finalement, le temps passa et les crics cessèrent.

-Hi ! Hi ! Je te frotterai le dos plus tard Shihna. Gazouilla Yami.
-Ce se serait bien ouais ! Je te frotterai le tien aussi.

Elle émit un petit rire.

-Euh… Pourquoi tu ris ?
-Rien… C'est juste que… j'ai pas l'habitude d'être à plusieurs ici tu vois.
-Ah… Ca veut dire qu'aucun mec ne t'a jamais prise dans l'eau… c'est pitoyable. soupira Kama.
-Tu m'énerves.

Pendant ce temps… Dans le couloir, Léo s'approchait à pas de loup. Il plaqua alors son œil contre la serrure de la porte.

-Hey ! Qu'est-ce que tu fous ? demanda Arno qui était derrière.
-Arrgh ! Tu m'as fait peur !! Ce que je fais ? Ben… Je jette juste un coup d'œil… Ca te dérange ?

Il observa plus attentivement la scène.

-Woaw ! Shihna ! Kama ! Vous avez de super seins toutes les deux ! s'écria Yami. Vous avez du boire beaucoup de lait toutes les deux !
-Ben… Oui qu'est-ce que tu croyais ! Toutes les succubes sont magnifiques ! Toutes ! Mais enfin bon… à côté de Shihna je suis quand même assez ordinaire.

Léo fut étonné en entendant ceci.

-Putain !! Kama, elle devient humble !

-Arrêtez ! Je ne suis pas si belle que ça, je vous assure ! rougit Shihna.
-Et puis… c'est quoi cette histoire de lait ? demanda Kama.
-Eh bien… Arno m'avait dit que…

Un sourire de malice se dessina sur le visage de Léo.

-Hé ! Hé ! C'est très intéressant tout ça !
-Non mais putain ! Arrête ! cria Arno.
-Qui est là ? fit Alors une voix venant des bains.
-Merde ! On se casse !

Léo déguerpit aussitôt, bousculant Arno par la même occasion. La porte s'ouvrit brutalement devant lui, Shihna le regardant d'un air abasourdi.

-Shi… WOAH !! Putain.
-Arno ?
-Non… Non… Ce C'EST PAS MOI JE VOUS JURE !!!

Plus tard

-Elle t'as vraiment donné un sacré coup à l'œil… dit doucement Léo.
-TA GUEULE !!!
-Mhh… qui est lAAAA !!!

La porte s'était ouverte, laissant entrer deux adultes, une femme et un homme. La femme s'était écroulée en voyant des inconnus s'agiter dans son bain.
Les deux individus se trouvèrent être les parents de Shihna. Ils devaient avoir une quarantaine d'années et étaient à l'effigie de leur fille, cheveux noir de jais.

-Alors… Père… Mère… voici… des amis : Alina, Yami, Léo, Taichi et… (elle lui lança un regard noir) Arno.
-Enchanté… dit le père, leur tendant une poignée de main.
-Ah vous êtes une connaissance de Shihna. Sourit la mère. Heureusement, vous m'avez effrayée vous savez ?
-Mhh… J'imagine que voir sa fille se baigner à moitié nue en compagnie d'autres… permet de se poser des questions… souligna Léo.
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demanda-t-elle.

La femme reprit toujours avec un sourire excessif.

-Oui bon… enfin…
-Nous vous remercions de votre hospitalité. dit alors Taichi s'inclinant
-Oh demain… Eh bien… Faites comme chez vous… Vous voulez diner ?
-Ah ouais !! de la bouffe !
-Tu pourrais nous faire à manger Shihna ? demanda la femme. Nous n'avons pas vraiment eut le temps de la faire et puis bon… il faut bien que les domestiques se reposent. Hein ?
-Quoi ? Moi ? oui bien sûr si c'est ce que tu veux.

Ils dressèrent alors la table en vitesse, ne prenant pas la peine de la décorer avec soin ni d'y mettre tous les ustensiles propices à la dégustation. Au bout d'un certain temps, Shihna revint avec un curry dont ils se délectèrent.
Lorsque tout le monde fut rassasié.

-Eh ben… C'était sympa de cuisiner de temps en temps. Je n'aimerais pas perdre la main.
-Shihna, que veux-tu dire. Tu veux dire pour quand tu seras mariée ? fit Léo. T'es entreprenante dis-donc.
-N-Non… pas du tout ! pfff…
-C'est délicieux !! s'écria Yami. J'ai jamais mangé d'aussi bonne nourriture de toute ma vie !!
-Ah ouais ? dit Shihna interloquée.
-Laisse… Elle dit ça à chaque fois qu'elle bouffe. Ajouta Arno. Mais ouais, c'était très bon.
-Vrai… Vraiment ? C'est l'Ananas qui fait toute la différence.
-Hein ?! Mais… Je suis pas spécialiste en cuisine… Mais je ne pense pas qu'on mette de l'ananas dans le curry.
-Mais… tu viens de dire que c'était bon.
-Ouais, mais c'est quand même pas un ingrédient du curry, t'es bizarre quand même.
-Ca retire l'acidité et ça donne un meilleur goût. Et c'est bon tu vois.
-Ouais mais…
-MAIS tu commences vraiment à m'énerver !! lâcha-t-elle alors.

Tout le monde se tût, sa mère brisa le silence d'un soupir. Elle ajouta avec un sourire.

-Shihna, tu veux bien m'aider à nettoyer les bains s'il te plait.
-Ah… O-Oui !

Les deux femmes se rendirent dans le compartiment des bains, s'armèrent de chiffos et commencèrent à frotter activement.

-Je veux qu'ils aient quittés la maison… demain. dit alors la mère.
-Hein ? Mais qu'est-ce que tu veux dire !?
-Tu m'as bien entendu… Demain… Ils partent, et je ne veux plus qu'ils reviennent.
-Mais… De toute façon, ils avaient déjà l'intention de repartir demain !
-Très bien. On a pas besoin de ce genre d'individus.

Shihna resta un moment muette, mais finit par se ressaisir.

-Mais enfin ! Comment est-ce que tu peux dire ça ! Ca m'énerve vraiment que tu décides à chaque fois de tout !
-Tais-toi !! T'entends-tu parler au moins ? Tu as vu comment tu me parles ? C'est justement pour te protéger de ce genre d'influences que je ne veux pas de ça chez moi.
-D-Désolée…
-A la bonne heure… bon… c'était juste un prétexte pour te parler cette histoire de nettoyage. Laissons les domestiques se charger de ça.
-Mais… Je continue à dire que tu devrais me laisser choisir. Je ne voulais pas être champ…
-Te Laisser choisir ? Si je t'avais laissé choisir tu serais en train de t'exciter devant tes misérables fleurs ! C'est ton père qui a raison ! Si tu veux réussir, il faut nous écouter !
-Mais… Comment est-ce que tu peux dire ça.

La femme lui donna alors un gifle, cela peut vous sembler bizarre, mais il faut se dire que dans leurs mœurs de cette époque, une personne de 19 ans, quelque soit son niveau de maturité est toujours considérée comme mineure.

-Que…
-Si j'avais eue les capacités que tu avais à ton âge ! Je ne serais pas ici tu entends ! Je n'aurais pas épousé ton père juste pour le fric !

Elle l'enlaça alors dans ses bras.

-Ecoute… Dans cette société de merde les filles n'ont jamais rien… je ne veux pas que tu sois l'esclave d'un homme toi aussi… Alors fais ce que je dis… et tout ira bien…
-Maman…
-Oui ?
-Je te déteste !!

La mère sortit alors en trombe des bains, elle bouscula alors Arno dans le couloir, sans même lui porter un regard. Shihna sortit à son tour, et s'immobilisa lorsqu'elle le vit.

-Ah… Tu étais là… Tu as entendu ?
-Moi ? Rien… Je viens juste d'arriver en fait. Je voulais voir comment ça se passait…
-Oh…

Un silence pesant s'installa alors, enveloppant toute la pièce. Ils n'osaient pas se regarder.

-Au fait. Pour la dernière fois… esquissa-t-il alors.
-La dernière fois ?
-Oui. Pour la vanne… Euh… J'étais énervé. Ok ?
-Hum… Ca va aller. On va dire qu'on met ça sur le dos de la colère, d'accord ?
-Enfin… Ouais. Mais bon… Tu l'avais cherchée un peu.
-Comment ?
-Ben… Nous dire ça sur le tas… Faut te dire que si ça avait été toi… Je ne sais pas si t'aurais répondu « oui » comme ça ! Tu vois.
-Ouais… Mais en tout cas… C'est sympa d'être venu.

Arno fit un sourire sarcastique.

-Hey ! Pense pas que j'ai fait ça pour toi !
-De quoi ?
-Si je suis venu. C'est uniquement pour pas rester seul ! Te fait pas d'idées !
-… Tu es vraiment con… conclu-t-elle.

Elle fit volte-face et se dirigea vers les chambres, Arno, lui ne savait pas quoi répliquer.

-Hey ! Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Elle ne répondit pas, referma la porte du couloir, le laissant seul.

-Faut qu'je pionce… soupira-t-il.

A Suivre…